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Mentulam
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Ven 4 Sep - 0:06

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Reino de España

Plus ultra !



INFORMATIONS GENERALES


Nom : Reino de España
Nombre d'habitants : 12,4 millions d’habitants en métropole et 3,7 millions dans les colonies
Religion officielle : Catholicisme
Langue officielle : Espagnol
Capitale : Madrid
Monnaie : Réau

RAPPORT POLITIQUE


Chef d’état : Isabella II
Juan Bravo Murillo (Libéral) – 60%
Parti progressiste (Progressiste, social liberal, fédéraliste) – 40%
Stabilité nationale : Branlante

Factions radicales : Carlistes espagnoles (1) Généraux espagnoles (2)

RAPPORT ECONOMIQUE


Données générales :

Population : 12,4 millions d’habitants en métropole et 3,7 millions dans les colonies.
Recettes : 1 297 millions de réaux.
Dépenses : 1 149 millions de réaux.
Excédent : 148 millions de réaux.
Poids de la dette dans le budget : 100 millions de réaux.
Dette totale : 12,5 milliards de réaux.
Poids de l'armée dans le budget : 385 millions de réaux.
Valeur de la monnaie : Réal (0,25 francs) / Forte inflation.

Bilan financier et budgétaire :

Endettée, l’Espagne lance de vastes politiques confiscatoires, les désamorçages successifs et une diète financière doivent en théorie permettre selon la junte en place à Madrid une réduction significative du poids de la dette publique.

Bilan industriel et commercial :

L’économie demeure largement agricole, caractérisée des latifundia qui peuplent le territoire et dictent la vie des campagnes qui représentent l’écrasante majorité des habitants du pays. L’industrie n’a que peu pénétrée le paysage de ce pays de cocagne, pourtant au nord dudit pays de notables ressources minières existent, au sud l’agriculture au service d’une industrie textile saurait s’élever, mais rien ne peut se faire sans capitaux et une réforme de la propriété de la terre.

RAPPORT DE L'ARMEE


5 ans de service et 2 ans de réserve – 30 000 hommes / an
Armée totale : 140 000 actifs, 60 000 réservistes, 3000 actifs coloniaux, 10 000 miliciens coloniaux
Armée de campagne : 91 000 actifs de campagnes, 40 000 réservistes

6 divisions mixtes (84 000 hommes)
1 brigade mixte (7000 hommes)
Réserve d'équipements : 2
Réserve d'hommes : 2
Équipement : Fusil à canon lisse et canons lisses

RAPPORT DE LA FLOTTE


2 escadres à voile dont 1 de réserve
1 escadre à vapeur
1 chantier naval

RAPPORT COLONIAL


Nombre de chantiers navals : 1
Liste des comptoirs commerciaux : /
Liste des colonies : Ceuta, Guam, Micronésie, Melilla, Philippines



Dernière édition par Mentulam le Ven 4 Sep - 14:48, édité 1 fois
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Ven 4 Sep - 0:10

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Reino de España

Plus ultra !



INCIPIT


Depuis 1833, le glorieux Royaume d'Espagne est dirigée par Isabelle II, un début de règne tumultueux pour la jeune reine. En effet, contestée au sein même de sa famille, elle dût affronter deux guerres civiles contre la faction des Carlistes soutenant au trône son beau-frère Charles de Bourbon et favorable au retour d'un véritable absolutisme. Grâce au soutien des libéraux, elle put l'emporter et ainsi conserver sa place sur le trône, mais à quel prix ?

L'Espagne est en proie à une terrible instabilité politique, les gouvernements s'enchaînent sans parvenir à redresser la situation tandis que la reine Isabelle II fait preuve d'une totale incompétence, incapable de mener à bien son pays. A cette instabilité où chaque chef militaire fortement impliqué dans une faction politique essaye de tirer son épingle du jeu pour obtenir les bonnes grâce du pouvoir s'ajoute quantité d'autres problèmes. La corruption gangrène même les plus hautes fonctions de l'administration publique paralysant totalement le pays, ses institutions archaïques empêchent l'Espagne de se moderniser que ce soit d'un point de vue social et technologique.

En effet, alors que ses rivaux du passé tel que le Royaume-Uni ou la France se lancent dans le processus d'industrialisation, l'Espagne accuse un grave retard et ne peut compter que sur sa force agricole, de biens maigres espoirs. A cela s'ajoute un déclin inexorable de son rayonnement international, après avoir perdu ses colonies en Amérique Latine au début du siècle, la position Espagnole est de plus en plus fragilisée dans ses dernières colonies à Cuba ou aux Philippines. Que dire également de sa flotte ? Celle-ci dépassée technologiquement n'effraye personne, le temps de l'Invincible Armada est si loin.

Autant de chantiers qui semblent assombrir le futur de l'Espagne dont le déclin ne cesse de s'accélérer d'année en année. Néanmoins, en cette année 1852 en plein milieu du XIXe siècle, on arrive peut-être à un tournant du monde. Certes, l'Espagne accuse un retard sur ses voisins à presque tous les nivaux mais faut-il perdre espoir pour autant ? Non. Il est possible de renouer avec son glorieux passé, maintenant, les bonnes décisions s'imposent, c'est le moment ou jamais...

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Sam 5 Sep - 17:34

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Reino de España

Plus (de liberté pour les) ultra !



TENTATIVE D'ASSASSINAT SUR ISABELLE II


C'est le 2 février 1852, l'année vient tout juste de commencer. Sur fond de contestations et incessants troubles politiques en interne, Isabelle II continue de remplir ses devoirs de monarque dans le plus grand des calmes. Il est en effet prévu qu'elle assiste ce jour-là à un office religieux à l'église de Notre-Dame d'Atocha, toutefois, à la stupeur général, l'impensable va se produire.


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Alors que la reine sortait de la chapelle du Palais Royal, en plein dans les rues de Madrid, un moine franciscain parvint à s'extraire de la foule et se frayer un chemin jusqu'à Isabelle à travers la garde royale. Bien naïfs furent ceux-ci en pensant que cet homme de Dieu allait offrir un présent à la reine, de sa manche il sortit non pas un cadeau mais un poignard et devant toute la foule, médusée il frappa Sa Majesté d'un coup de couteau avant d'être rapidement arrêté puis immédiatement éxécuté par les hallebardiers.

La reine Isabelle II fut évacuée en urgence à son Palais Royal pour la soigner au plus vite, (mal)heureusement, les tissus de sa robe et l'épaisseur dur de sa peau d'éléphant furent suffisants pour résister aux coups et elle ne s'en sortit donc qu'avec une légère blessure.


REPRESSION CONTRE LES COUPABLES DE L'ATTENTAT


Dès le lendemain de l'attentat, l'auteur de cette tentative nommé Martin Merino, un presbytère libéral est condamné à mort. C'est le 7 février qu'il est éxecuté puis son corps brûlé afin de ne laisser aucune trace de cet homme.


Reino de España Martin_Merino


Mais ça ne s'arrêtera pas là, cet attentat est vu comme un complot contre la monarchie et l'église Catholique des milieux ultra libéraux favorables à davantage de partage de pouvoir et surtout d'un Etat laïc. Aussitôt, on ordonne l'interdiction du Partido Democratico et la répression est accentuée, des primes seront notamment données aux sujets espagnols dénonçant des membres de leur entourage convaincus par les idées du parti. L'un des leaders du mouvement, Nicolás María Rivero est notamment arrêté et mis aux fers mais la plupart des opposants parviennent à passer entre les mailles du filet et s'exiler à l'étranger.

La presse subit également cette répression, même pour des journaux moins radicaux du courant libéraliste comme le Semanario Pintoresco Espanol. Celui-ci engage en effet comme grand reporter un certain Julio Aspertoza, très connu pour ses nombreuses caricatures dessinées (HRP : voir les dessins dans le post) mais aussi un activiste républicain. Outre ses dessins très violents envers le régime d'Isabelle II, il publie deux articles faisant scandale le premier affirmant que le père de la fille d'Isabelle serait l'officier José Ruiz de Arana, l'héritière du trône serait donc une bâtarde.  Quant au second, il dit avec plusieurs documents en preuve à l'appui que le président du conseil des ministres Juan Murillo aurait détourné des fonds publics pour son usage personnel.  Les articles sont évidemment censuré et plusieurs changements de l'équipe éditoriale du journal sont imposés par le gouvernement pour éviter que le Semanario Pintoresco Espanol soit complètement interdit mais le mal est fait et au sein du peuple espagnol, la rumeur commence à enfler. Quant à Julio Aspertoza, il est condamné à mort par contumace mais parvient à s'enfuir en Suisse, de là il continue de publier régulièrement des caricatures sur l'actualité espagnole.


CHANGEMENT DE CONSTITUTION ET HAUSSE DES TAXES


Alors que la répression anti-républicaine s'intensifie durant le printemps 1852, le chef du gouvernement Juan Bravo Murillo en profite pour écrire une nouvelle constitution à caractère absolutiste et conservatrice visant à remplacer celle de 1845. Elle reprend globalement dans les grandes lignes le statut royal de 1834.


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L'opposition des Cortes devient néanmoins virulente face à un texte aussi scandaleux, confiant et sûr de lui, Murillo décide donc de dissoudre l'assemblée pour faire passer en force la constitution.

En parallèle, durant le mois de mai 1852, afin de renflouer les caisses d'un budget Espagnol tirant la langue, de nouvelles taxes sont créees, la plus controversée d'entre elle est un impôt sur les chapeaux, proposé par un certain Auréliano Sarasino, nouveau membre du gouvernement au poste de ministre des finances. Enfin, les droits de douane sur les produits étrangers sont augmentés dans tous les secteurs pour passer de 15 à 18 % de manière générale.



Dernière édition par Mentulam le Mar 22 Déc - 17:32, édité 1 fois
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Dim 6 Sep - 22:37

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Reino de España

Plus (de liberté pour les) ultra !



PRONUNCIAMENTO EN ESPAGNE


Suite aux événements du 2 septembre 1852, Baldomero Espartero est donc rappelé à Madrid pour reprendre les rênes du pouvoir afin d'éviter que le pays replonge dans la guerre civile. Au départ réticent de sortir sa retraite, le devoir de servir l'Espagne et surtout l'ambition du pouvoir finissent par l'emporter dans l'esprit du général.

La reine Isabelle II face à la gronde populaire et militaire décide donc de céder aux demandes progressistes, Espartero est accueilli en héros lors de son retour à la capitale acclamé par une foule hystérique avant d'être finalement nommé président du conseil des ministres avec la mission de former un nouveau gouvernement. Pour assurer la stabilité de l'Espagne et le soutien de cette gouvernance, Espartero consent à former une alliance avec les modérés de l'Union Libérale. En symbole de cette coalition, il nomme son rival Léopoldo O'Donnell au poste de ministre de la guerre, sur le papier deux hommes à l'aura extaordinaire pour des postes clés du gouvernement mais un cocktail qui risque vite de devenir explosif... Provisoirement, la situation s'apaise cependant.

Quelques jours plus tard, Espartero prononce un discours au balcon du palais gouvernemental afin de présenter les grandes lignes de son projet politique. D'influence très libérale, il promet de changer en profondeur le pays afin de redonner le pouvoir à son véritable gouvernant : le peuple. Il est alors acclamé triomphalement par les Madrilènes en liesse, euphoriques du début d'une nouvelle ère.


VOLET AGRICOLE


Rapidement, le nouveau cabinet se met au travail et attaque le premier dossier chaud à savoir celui de l'agriculture. L'Espagne dispose d'un potentiel immense au vu de sa main d'oeuvre et du nombre d'hectares dont elle dispose, toutefois tous ces terrains, ces champs souffrent d'une très mauvaise organisation. La propriété est mal répartie et donc gérée peu efficacement profitant à une minorité corrompue préférant s'en mettre plein les fouilles plutôt que de booster le pays.

C'est pourquoi, au mois de novembre 1852, la loi sur le désamortissement général est adoptée. A compter d'aujourd'hui, l'intégralité des propriétés agricoles qu'elles appartiennent à l'Eglise, aux ordres militaires, aux associations, aux municipalités ou qui que ce soit d'autres sont confisqués par l'Etat Espagnol afin d'être revendues aux enchères aux propriétaires légitimes à savoir ceux qui travaillent dans les champs. Afin d'encourager le clergé à se montrer coopératif pour céder les terres agricoles, le gouvernement promet d'investir 50 Millions de Réaux par an dans la rénovation des églises et autres édifices religieux soit 25 % de la somme espérée lors des gains réalisés par l'Etat durant les ventes aux enchères (300 Millions de Réaux par an). Néanmoins si dans des régions où les propriétaires les plus résistants se refuseront de coopérer, l'usage de la force pourra être une solution par l'armée.

En outre, afin d'aider les petits producteurs, une Caisse d'assistance est créée afin d'indemniser les exploitants victimes d'incidents, de catastrophes naturelles ou autres aléas climatiques mettant à mal les récoltes ainsi que le Crédito de los agricultures qui accordera des prêts sans hypothèques aux agriculteurs accompagné de taux d'intérêts au plus bas.

Enfin, les tarifs douaniers sur les machines agricoles et des outils modernes sont baissés à 15 %. L'Etat Espagnol invite les grandes puissances productrices à entrer en négociations pour obtenir des ventes privilégiées.

Espartero promet également de développer les chemins de fer pour soutenir la croissance agricole, la construction de nouveaux tronçons et les moyens accordés seront détaillés l'année prochaine.


ACCORDS HISPANO-PRUSSIENS



En décembre 1852, quelques accords économiques sont signés entre l'Espagne et la Prusse, ceux-ci prévoient :

- Baisse des tarifs douaniers espagnols à 10 % sur les machine outils Prussiennes
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Mar 15 Sep - 13:29

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Reino de España

Plus ultra !



L'ESPOIR NE SUCCOMBE PAS !

C'est au mois d'Octobre de l'année 1854 que les projets de O'Donnell se concrétisent. Négociant l'apaisement des tensions avec les radicaux dont Espartero est à la tête, O'Donnell tente de se donner une marge de manœuvre et de faire comprendre qu'il n'est l'ennemi de personne, et qu'il lutte pour la liberté lui-aussi, mais pour la mise en place d'un Etat fort, et d'un gouvernement fort, lui aussi. Sont nécessaires la rigueur et l'ordre pour que la marche aboutisse à un meilleur cadre de vie pour chacun dit-il, dans un communiqué à l'attention de la population, parue dans la presse qu'il entend elle-aussi développer. De manière moins radicale, je me bats pour la liberté comme le faisait Espartero, mais en évitant de fâcher les agents nécessaires à maintenir la société et le pays dans un état de stabilité certaine continue-t-il, justifiant la prise du pouvoir par la critique du radicalisme qui était typique d'Espartero.

Le peuple se laisse convaincre pour la plupart. Les protestations bourgeoises et paysannes s'estompent pour l'heure, car l'espoir se place désormais dans les promesses d'O'Donnell. Le militaire à la tête du pays a réussi son pari, et les quelques partisans de la politique radical d'Espartero passent inaperçus alors que le peuple en attend de savoir plus sur les ambitions d'O"Donnell. Qu'adviendra-t-il d'une nation où la souveraine est des plus critiquable et où la politique est une lutte d'instabilité constante, où chacun y va de sa force et de son envie de pouvoir pour prendre la tête du pays ?

REDISTRIBUONS LES TERRES

 Le clergé récupère quelques unes de ses terres essentielles à leur production et à ce qu'il se maintienne en place. Seulement le strict nécessaire en termes de terres est donné aux clercs, et les bourgeois et le peuple, à qui l'on a redistribué des parcelles de terres, n'en perdent qu'une partie. Le clergé n'est plus à la tête de l'économie agraire, et O'Donnell le fait comprendre avec cette politique-là. Il est dans la continuité de la lutte libérale d'Espartero, mais s'oppose au radicalisme car il a amené à une lutte entre les gens de Dieu et entre les gens du peuple, ce qui est inconcevable dans un Etat à la recherche de la stabilité constante et nécessaire à une vie politique saine.

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Hyperbolos
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Jeu 8 Oct - 17:22
Hyperbolos a écrit:
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La constitution de 56

Avec la prise de pouvoir des libéraux, la route vers une nouvelle constitution était ouverte. Ainsi les modérés et les libéraux convoquent les élections des Cortes constituants selon les dispositions de 1837 permettant a prêt d'un demi million de personnes de voter, consacrant le victoire de l'union libérale, union des différentes factions libérales et modérées. Le point central de cette nouvelle constitution est la reconnaissance des droits politiques des citoyens espagnols, le principe de la souveraineté nationale, statuant que toutes les institutions, y compris la couronne, émanaient de la volonté de la nation. Cependant le véritable changement se situe dans la politique religieuse, la constitution déclarant le principe de tolérance, cela entrainant la fin des relations avec le Saint Siège et le rejet du Concordat de 1851 de la part d'un des pays jusqu'alors les plus chéris de la papauté.

La reformation de la milice

Après deux ans de gouvernements, des tensions internes commencent a surgir entre les radicaux et les modérés et leurs deux chef de file, Baldomero Espartero et O'Donell. en effet la libéralisation économique entraine une dégradation des conditions ouvrières, ce qui provoquent de nombreuses protestations et grèves, notamment a Barcelone en 1855. Les grévistes scandent le nom d'Espartero et réclament des réformes.  Sentant le peuple de son côté, Espartero décide de l'armer en recréant la milice provinciale, composée de 80 bataillons et en parallèle la suppression de neuf régiments de ligne.

la loi ferroviaire

le chemin de fer est le moteur du développement économique, ce n'est un secret pour personne et l'Espagne est un mauvais élève quand au nombre de ses voies ferrées.  Fort d'une politique libérale, le gouvernement prit une lois pour encourager la mise en place d'un réseau ferré. Outre l'uniformisation des critères techniques c'est le volet financier qui va donner a un véritable coup de pouce au développement ferroviaire espagnol. En effet il est statué que l'investissement public dans les chemins de fer devra être limité et la construction privées privilégiés. Des concessions étaient octroyées a travers des enchères publiques aux compagnies.privées pour 99 ans, la concessions étant octroyée au projet nécéssitant le moins de fond étatiques. Pour attirer des fonds étrangers l'état prend plusieurs mesures comme l'immunité au capitaux investis aux représailles de guerre ou encore une extension de douanes sur le matériel de construction et le charbon.

En paralléle est prise une nouvelle loi bancaire, pour mettre fin a la très stricte loi de 49 qui autorise seulement 3 banques émitrices de devises, expliquant le manque criant de capitaux en autorisant l'ouverture dans chaque localité d'une banque émétrice de devise tout en introduisant de strictes mesures de contrôle (solvabilité, réserve suffisante, possibilité de dissolution en cas de pertes...)

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Hyperbolos
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Dim 11 Oct - 21:24
Reino de España

D'O Donell a la monarchie absolue?

Le gouvernement de O’Donell était appelé a mourir dans l’œuf. Sans le soutient d’Espartero, écarté dés le lendemain de la reprise de contrôle des modérés, la position du général ne pouvait tenir longtemps. Méprisé par les radicaux et libéraux les plus réformateur pour la trahison de leur icône et n’ayant pas la confiance des modérés conservateurs ou de la Reine pour son passé révolutionnaire, O’Donell ne parvient pas a former un gouvernement durable et est congédié par Isabel II. Il est remplacé par un autre militaire, le Duc Ramon Narvaez, qui a déjà occupé le poste de président 4 fois. C’est un modéré conservateur, fervent défenseur de la couronne et du règne d’Isabelle.

Dès son entrée au gouvernement, Narvez suspend la loi de désamortissement et revient a la précédente constitution de 1845, restreignant le droit de vote, rétablissant le concordat et les relations avec le Saint Siège. Aux nouvelles élections, les modérés ne refusent devant aucune malversation pour s’assurer la majorité, vote de citoyens morts, de personnes imaginaires, et même usage de la violence de la part des gouverneurs locaux. La fraude laisse les progressistes quasi sans aucune présence à la chambre.

La suite est faite de lois de plus en plus conservatrices, la suppression de la liberté de la presse et censure des productions littéraires. Cependant c’est le gouvernement Narvaez qui prend l’une des mesures les plus importantes du siècle pour le royaume d'Espagne : la loi Moyano, qui rend l’éducation primaire de 6 a 9 ans obligatoire et gratuite pour les familles qui ne pouvaient pas la payer, l’éducation secondaire, dispensée par des lycées dans chaque capitales de provinces, cet enseignement est ouverte aux institutions religieuses, et enfin les universités.

Ce fut également sous son gouvernement que furent achevés les travaux du canal de l’Ebre et du canal de Madrid ainsi que la construction d’un important réseau télégraphique.

Cependant, la Reine était devenue ambitieuse et ses opposants tombants un part un, la présence de Narvaez était le seul obstacle a sa prise totale du pouvoir. Profitant d’une forte crise sociale provoquée par une pénurie de blé et la hausse de son prix en Andalousie et d’un conflit entre Narvaez et l’amant de la Reine, celle-ci congédie son premier ministre. La Reine plutôt que de nommer un premier ministre, forma elle même un gouvernement, profitant de la dispersion de l’opposition.

Pour consolider son régime, la Reine décide de s’engager dans une série de guerre de prestige. Le futur de l’Espagne en sera peut être à jamais changé.
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Strate
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Mer 3 Mar - 18:11

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L'instabilité politique espagnole :



Le pays de Cervantes va mal : L'enchaînement des mécontentements de la part des politiciens de toute catégorie vis-à-vis de la gestion d'Isabelle II, les tensions croissantes avec la faction carliste, certes affaiblie, mais toujours présente, comme l'ombre d'un passé qu'on voudrait oublier, les généraux et vétérans d'Espagne, tentant pas à pas de rapprocher le pouvoir de leur sphère d'influence politique, etc... Quant à l'économie, elle ne tient que sur un fil : l'agriculture extensive, et la pénurie de blé en Andalousie ne réjouit pas les esprits affamés. Pendant que les européens se font la guerre sur qui tiendra, d'une main de fer, le Vieux Continent, les Espingouins n'arrivent toujours pas à se décider sur qui saura guider le pays vers une gloire certaine, qu'on attend mais qui ne vient pas, qu'on espère voir mais qui ne luit pas...

Le bilan est clair : La Piel de Toro est à son plus bas, et lorsque le pays s'anuite le soir, de Madrid jusqu'à Cadix, les hommes rêvent d'un passé qu'ils n'ont pas connus, bien trop lointain. La reine vétuste, emmi de tout ce grabuge politique, n'aide pas. Son attitude soudainement autoritaire, et le manque cruel de représentant politique sans couronne, fait rougir de colère l'opposition libérale, bien trop décomposée pour l'instant.




Isabelle, cependant, n'est pas dupe, et connaît bien ses anciens amis, ou plutôt compagnons politiques, et de quoi ils sont capables. Et malgré le désintérêt de ce vieux déchet cuisant pour l'art de diriger un pays correctement pendant la plupart des années de son règne, elle comprend l'importance triviale de satisfaire, avec des réformes de facto sans grande importance, l'opposition libérale qui est certes marginale, mais qui subsiste, comme l'ombre d'une épée de fer brisée au dessus de la monarchie espagnole : Si elle venait à se réparer, si les libéraux venaient à faire de la reine leur ennemi commun, Dieu seul peut estimer l'ampleur du chaos qui s'abattra alors sur l'Espagne, n'osons même pas daigner imaginer les conséquences de celui-ci sur la péninsule ibérique, dont la politique, de bien maigre importance depuis la montée en puissance de Paris & de Londres, peut s'avérer être un poids sur l'Europe, qu'on voudra sans doute ostraciser sans vergogne.

C'est donc dans une sournoiserie qu'on supposerait féminine qu'elle lève les censures du gouvernement de Narvaez sur la liberté de la presse & des productions littéraires. Isabelle II prétexte d'ailleurs que cette loi conservatrice "n'a rien à faire" ici, se faisant donc passer pour une farouche amie des libéraux & des progressistes. Son véritable objectif est de séparer cet électorat, dangereux & hostile à son pouvoir, pour minimiser sa cohésion contre la couronne d'Espagne. Cela semble marcher, à un certain degré, mais les conséquences d'un tel acte vont vite se répandre, au dépend d'Isabelle II et de sa gestion autoritaire. On voit ainsi dans le journal apparaître des critiques de la politique de Madrid, mais celles-ci, encore marginales, ne saurait changer les esprits en profondeur, et ont mauvaise mine en comparaison aux articles qui glorifient la reine comme symbole de liberté et d'unité en Espagne.

Carlos VII, de l'autre côté du spectre politique, n'est pas ravi de voir la reine "voler" sa place de monarque autoritaire, mais ne peut rien y faire pour l'instant. Agacé, il se contente de ricaner là ou il se trouve, de la politique de la reine qu'il sait instable et intenable sur le long terme, et qui va finir par se retourner contre elle, à un moment ou à un autre. C'est une évidence que cette mascarade ne tiendra pas. Après tout, ce n'est sûrement pas une femme qui fera de l'Espagne ce qu'elle fût à une époque.



   Drapeau espagnol

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Jeu 4 Mar - 20:23

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Révolutions & contre-révolutions :



Le matin du 16 décembre 1871, la même expression ébaubie se fait voir sur les visages des Espagnols : De Cadix jusqu’à Barcelone en passant par Madrid, la sordide nouvelle se répand comme une trainée de poudres, ravissant certains tout en irritant d’autres : La reine Isabelle II, qui a tenu le trône espagnol pendant 33 ans, et qui avait réussi à s’accaparer un pouvoir conséquent depuis plus récemment, s’est retrouvée finalement victime de sa propre orgueil, comme tant d’autres avant elle. Ses réformes, comme on l’aurait pu s’en douter, n’ont pas suffit à calmer l’opposition, qu’elle a prise pour séparée et affaiblie, et la veille de la parution dans le journal du désastre, une force armée commandée par Juan Prim & Francisco Sellano rentre de force dans le palais royal, et contraint la reine à abdiquer et à s’exiler en France.

Comment osent-ils? Comment après tant d’années à les soutenir, à leur tendre la main dans une Espagne grangrenée par mille et une factions, les libéraux & progressistes comme Prim daignent-ils exiler la Sainte reine Isabelle II, magnanime par sa nature, et légitime par hérédité ? N’est-ce pas là le pire acte de trahison qu’ait connu la monarchie espagnole ? C’est agaçant, pour la reine, qui va pour la première fois de sa vie perdre son importance en Ibérie, mais son désintérêt pour la politique & son amateurisme dans la matière lui ont fait défaut, et elle aura tout le temps nécessaire pour en prendre conscience pendant son exil. Son fils-héritier, Alfonse XII, se voit contraint à la suivre dans la conséquence de ses dérives. Du haut de ses 15 ans, ce n’est sûrement pas lui qui va poser un quelconque problème à Serrano.



Isabelle II d'Espagne
Isabelle II, ancienne reine d'Espagne



Du point de vue des hommes de la libérté, ceux qui en ont fait un véritable pillier pour leur carrière politique, il s’agit là d’une grande victoire. Prim n’écrira-t-il donc pas à Serrano, moins d’une semaine après la révolution, «…Il s’agit là d’un renouveau pour le Vieux Continent entier, mon ami…Notre victoire va ravir les nôtres, et irriter les trônes absolutistes. . » ? De toute évidence, voici là la marque d’une seconde Renaissance qu’on voit luire dans les yeux de nos chers amis à la tête du pays. Cette ambition, que compte bien porter Serrano sur ses épaules, va reconstruire non plus le royaume, mais la république d’Espagne, et va la mener vers la gloire qu’elle attend depuis si longtemps. Ce déplorable vétuste symbole qu’est la monarchie  « n’a plus sa place, ni ici, ni nulle part », et cette pauvre reine ferait mieux de s’éloigner à jamais de Madrid.

Officiellement, la République est déclarée le lendemain par Serrano, qui devient le chef de l’executif pour une durée temporaire, mais qu’il espère bien plus longue. Car en effet, le gouvernement, très libéral, formé par Serrano, et les Cortes, contraints à accepter ce changement si soudain, s’empressent d’organiser des éléctions, & d’écrire une constitution abolissant ce que fût à une époque le titre qui fît de l’Espagne la fille de Castille & d’Aragon. Cependant, comme après chaque renversement de pouvoir soudain, les clashs dans les rues ne vont pas tarder à se faire voir, au dépend du bon mais quelque peu naif Serrano, épaulé par son vicieux ami Prim, véritable cerveau de la révolution. « Ne vous détrompez pas », écrira-t-il à Serrano, « Le défi de la République  est maintenant de stabiliser ce pays… A quoi bon avoir un chef s’il change de tête tous les 2 mois ? ». Prim avait bien compris la complexité de la situation, mais son fanatisme républicain, ecoeuré par la monarchie depuis la guerre de 68, l’emporte sur tous les plans. Sa rationnalité lui rappelle de temps à autre que cette situation ne peut plus durer, et qu’un véritable chef doit s’imposer et restaurer l’ordre, pour que le rêve d’une Espagne libre se réalise enfin.



Francisco Serrano
Francisco Serrano, chef de l'executif



Mais de l’autre côté du spectre politique, on rigole bien haut & fort de la situation. Cette pathétique reine, une femme de plus, pensait réellement pouvoir assouvir qui que ce soit avec ses réformes ? La naive Isabelle, sans expérience ni divine ni héréditaire, croyait-elle franchement être capable d’asseoir son autorité sur l’opposition libérale, véritable fléau démoniaque de la couronne d’Espagne, sans problèmes en faisant ami-ami avec eux ? De toute évidence, c’est son irénisme qui causa sa perte. Carlos VII, lui, rigolait bien de la situation, mais ses compères carlistes étaient furieux. Certes, le départ de la reine ouvrait la voie à leur prétendant pour prendre le pouvoir, mais la déclaration de la République enrage les généraux carlistes de toute part. « À bas les Bourbons ! Vive l'Espagne honnête ! » voyait-on en titre de presse, mais ce Serrano est-il si « honnête » que ça ? Ne s’est-il pas déclaré chef de cette fameuse République, sans légitimité quelconque à part sa prise de pouvoir au forceps ? Pour les carlistes, ce charlatan ne saurait diriger la Piel de Toro correctement.

Fort heureusement pour nos amis absolutistes, l’élection, qui était prévue pour mi-janvier, ne viendra pas. Car, à la surprise générale, Carlos VII, qui avait réussi à rallier pas mal de généraux comme Carbera & Dorregay pour citer quelques noms familiers, venait de déclarer la révolution contre le nouveau régime illégitime dans tout le pays ! La branche carliste de l’armée fait sécession, et Rafael Tristany, un fanatique vétéran des deux anciennes guerres au nom de l’absolutisme, bras-droit du prétendant légitime, est nommé chef de l’armée royale. Eminent dirigeant de cette branche idéologique , Tristany comprend l'importance de la guerre de guérillas que doit mener l'Espagne contre les libéraux & progressistes, et saura se montrer comme atout non-négligeable aux forces du légitime Carlos VII. Partout dans le journal, les paysans constatent que leur pays brûle, que la guerre civile éclate et que les carlistes se révoltent contre le régime révolutionnaire à Valence, Malaga, Cartagena, en Catalogne, dans le Nord de l’Espagne, à l’est de Bilbao, etc…
Et au milieu de tous ces coups bas, ces révolutions & cette instabilité politique, se trouve le peuple. Le peuple, auquel tous semblent tenir, qui représente la base du pays, n’a, paradoxalement, pas son mot à dire sur les affaires qui, pourtant, le concerne le plus. C’est affligeant, désolant, mais c’est la politique. Ce fût, c’est, et ce sera toujours ainsi. Maintenant que les Espagnols s’arment pour combattre leurs frères, seul le temps saura nous dire quel camp sortira victorieux de cet énorme mascarade géopolitique…



Carlos VII
Carlos VII, prétendant au trône d'Espagne

Chaos en Espagne..


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Sam 10 Avr - 21:57

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El rey, el bueno y el rojo.



C’était son heure, enfin. Après tant d’années, tant de générations même, à attendre, à se révolter puis à se taire, à sortir, arme à la main, pour se recacher. Après tant d’ondulations et de mouvement de troupes, d’avant-arrière, l’ébauche d’une victoire et d’une Renaissance pour l’Espagne commençait enfin à luire dans les yeux de Carlos VII. L’inexpugnable forteresse qu’était Madrid était enfin aux mains de ses légitimes détenteurs : ¡La gran marcha sobre Madrid fue un éxito! Et c’est sans tarder qu’en fin 1875, il s’y fait couronner, concrétisant ainsi ce que n’avait pas pu faire ses prédécesseurs, bien légitimes, par manque de vivacité et de tenacité. La véhémence avec laquelle Charles de Bourbon a su gérer ses pions dans cette partie géopolitique d’échec lui permit d’inscrire son nom dans l’histoire du pays, de façon durable et positive, l’espère-t-il. Mais l’écueil républicain rôde, et, malgré la défaite imminente des cantonnalistes, il ne saurait se faire attendre.



Charles de Bourbon
Charles de Bourbon avant son couronnement.



De son côté, Serrano fulminait de rage contre cet événement. Comment est-ce possible que ces satanés carlistes puissent fouler le sol de la République ? Cet affront devait être châtié, par l’homme libre et pour une Espagne libérale. Ulcéré par la prise de Madrid par les socialisants fédéralistes - les « traîtres rouges » comme on aimait les appeler - puis, plus tard, par les loyalistes,  le camp républicain ne tenait plus qu’à un fil, et sa légitimité était en voie à disparaître, peut-être à jamais. Dans un fascinant discours, d’ailleurs, Serrano exprime son intérêt pour les valeurs de la République d’Espagne, et dénonçant les ennemis internes et externes à celle-ci. Mais ce ne sont pas les discours qui font la guerre, et l’ire du général contraint au libéralisme va se transformer en outil qui va alimenter les rangs des armées républicaines : On y dégoisera mille et un mensonges, où l’on y défavorisera les carlistes et les fédéralistes, au profit de la nation et de la liberté.



Francisco Serrano
Francisco Serrano, général républicain



De l'Espagne républicaine, ne reste plus que la petite armée menée par le général Serrano qui compte un peu plus de 25 000 hommes, elle n'a plus d'autre choix qu'une grande confrontation pour reprendre la capitale. La dernière campagne pour Madrid a lieue à l'hiver 1876. L'armée du général Serrano et du gouvernement de Valence a eu le temps de se refaire durant l'année 1875, formant de nouvelles unités pendant que les carlistes et les cantonalistes se massacraient pour le contrôle du pays. La campagne est une succession de 3 batailles, qui se déroulent entre Cuenca et Madrid. A Tarancon, le général Républicain Guttierez de la Concha affronte un détachement Carliste qu'il met en déroute le 25 janvier 1876. Un mois plus tard, les troupes républicains sont à Aranjuez et battent à nouveau l'armée de Charles VII, qui comporte près de 30 000 soldats. Les troupes Carlistes se replient à nouveau vers Madrid. A la bataille de Getafe, les troupes carlistes ne sont plus que 17 000, beaucoup des suivants de Charles de Bourbons se sont dispersés après les défaites d'Aranjuez et de Cuanca. Les basques défendrons les portes de Madrid les 14 et 15 avril, au cours d'une bataille d'une grande violence. Les troupes du prétendant subissent à nouveau le feu de l'artillerie républicaine qui les éprouve durement avant la charge de la cavalerie andalouse qui met en déroute les troupes de Charles de Bourbon. L'autre 'Roi d'un hiver' doit quitter Madrid le lendemain le 16 avril avec ce qu'il lui reste de suivant. Ses brigades se dispersent lors du long retour vers Estella.




A la fin de la marche vers Estella, à l'été 1876, les troupes carlistes harcelées et le moral anéanti se retranchent dans leurs montagnes. Charles de Bourbons doit quitter le pays le 29 août 1877 lorsque les troupes républicaines raffermies par la fin de la rébellion cantonale prennent Morrella et Alpens. La chute d'Estella arrivera le 14 octobre 1877. Les généraux monarchistes ont menés la plupart des batailles de l'armée républicaine mais n'auront pas su prendre en main l'armée républicaine. Serrano, leur meneur préférait profiter d'un république faible pour s'en faire le protecteur.




L'Espagne sort de 6 ans de guerre civile. Le pays est épuisé. Les revendications cantonalistes et monarchistes qu'elles soient carlistes ou Bourbonne se sont vidées dans cette guerre longue et meurtrière. Les combats ont fait plus de 75 000 morts. La république s'est raffermie, elle possède désormais une visée libérale affirmée et s'oppose à la partition cantonaliste ainsi que ses menées socialisantes. Les généraux y jouent pourtant un rôle prépondérant, Serrano ou Guttierez, convertis bon gré mal gré se verraient bien reprendre un rôle de protecteur de la république. Les penseurs de cette dernière ont d’ailleurs eu le temps de préparer moult plans de relance que ce soit dans le domaine agricole ou industriel, et la constitution fût entièrement rédigée, on y cite des principes notamment de liberté, d’égalité, de droit du sol et du vote, etcetera… De toute évidence, cette guerre marquera un renouveau sans égal pour l’Espagne, qui sera, on l’espère, profondément différente, dans le bon sens, d’ici la fin de la décennie.



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Ven 23 Avr - 17:25

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Quid de l'industrie?



« Quid de l’industrie ? », c’est la question qu’on se pose après cette longue guerre civile qu’a connu l’Espagne de Serrano. On jette un coup d’œil émerillonné à gauche puis à droite, en France puis en Italie, et on remarque un développement industriel rapide et efficace,  des villes urbanisés et des mines exploitées correctement, tandis que le sort obombre le pays de Cervantes sur ce genre de questions. Tous les soirs, tandis que les vastes champs des Espagnols s’anuitent, les agriculteurs se posent devant leur Cènes, et se demandant s’ils seront là le lendemain, ou si la fatigue finira par les planter dans leurs tombes. Mais cette habitude, on l’espère, s’apprête à changer. Une industrie forte permettrait d’urbaniser les grandes villes espagnoles, de les remplir et de les étendre, tout en redorant notre blason sale depuis le temps de Cortès, qu’on ne glorifie pas pour autant, républicanisme oblige.

Concernant l’agriculture du pays, on remarque un problème flagrant avec les réformes libérales des années 30 et 40 : Les latifundiaires, pour palier à leurs problèmes, ne font qu’acheter plus de terres, ce qui rend concrètement les réformes prises comme l’abolition de la juridiction seigneuriale inefficaces. De plus, les intérêts des petits fermiers ne sont pas représentés, et les demandes qu’on pose à l’état concernent plus les prix qu’autre chose. Le développement des transports et de l’infrastructure a cependant permis d’encourager les fermiers à planter plus d’olives et de vignes, préférables d’un point de vue macroéconomique aux céréales, dénués de compétitivité. Somme toute, ces problèmes sont résolubles, et ce qu’il manque concrètement, c’est un moyen de faire en sorte que les latifundiaires et les grands propriétaires ne puissent pas entraver au bon fonctionnement du système et des réformes de l’état, car dans les faits, ça bloque toute réforme, et les libéraux sont conscients de ça, tandis que le gouvernement se gratte la tête pour trouver une solution à ce frein non-négligeable d’une agriculture espagnole qui, cependant, a la capacité de nourrir une population de plus en plus grande, jour après jour.




Si les libéraux ont bien conscience d’autre chose, c’est, de toute évidence, le retard qu’accuse leur pays dans le monde de l’industrie, en dépit de l’apparition précoce des cotons textiles dans le pays. Ce dernier regorge pourtant également de matières comme le fer du Pays Basque à Viscaya et Santander, le mercure à Ciudad Real, le cuivre dont l'Espagne possède la majeure partie des gisements européens présent à même le sol dans le bassin d'Huelva, mines de plombs et d'or en Murcie et en Andalousie dans les contreforts des monts bétiques ou encore le fameux mercure D'Amalden. L’artisanat est tout aussi souffrant, et ces problèmes s’expliquent globalement par un manque d’innovation et d’intérêt porté aux terres espagnoles. La raison pour cela est évidente, c’est le protectionnisme affligeant qui met à mal le développement de nouvelles industries, certes étrangères, dans le pays. C’est dans un effort industriel donc que l’état prend contact avec ses voisins du Nord pour tenter de baisser les taxes douanières dont il est victime avec eux (accords ci-dessous). On cherche aussi à bâtir du rail, à privatiser et, plus globalement, à laisser le privé naître. C’est dans cette logique que les propriétés minières de l’Etat espagnol sont parcellées puis mises en vente, avec comme politique de commerce de ne jamais vendre plus de deux fois au même acheteur, sauf si la demande faible l’oblige, afin d’essayer de créer une atmosphère de concurrence entre les propriétaires-investisseurs, qui serait, on l’espère, bénéfique au pays. On fait du préférentiel aux nationaux, mais on laisse l’étranger prendre sa part. Concernant le rail, on décide d’ériger une ligne de fer Zaragoza-Bilbao à hauteur de 120.8 millions de francs sur 10 ans, financée par le privé qu’on décide d’exempter d’une partie des taxes pour les inciter à travailler dessus, et on laisse le nord-ouest de l’Espagne aux investisseurs fraîchement venus d'Europe.

En bref, c’est une nouvelle ère industrielle qu’on prévoit pour cette Espagne modérée de Serrano, tandis que l’opposition farouchement libérale voit d’un bonne œil les nouvelles réformes du pays, visant à créer un véritable savoir-faire espagnole, et à arrêter de dépendre d’une agriculture extensive et latifundiaire bien trop vétuste pour son époque.




Accords hispano-britanniques :
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur les produits en aciers, rails et issus de l'industrie lourde, en provenance du Royaume-Uni, à une échelle de 3% de moins que le second (sans-accords).
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur le charbon en provenance du Royaume-Uni à 7%.
-Le Royaume-Uni baisse les tarifs douaniers sur les produits agricoles en provenance d'Espagne à une échelle de 5%.
-Sur 15 ans, la moitié du matériel terrestre que voudraient importer le régime espagnol sera en provenance du Royaume-Uni.




Accords hispano-germaniques :
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur les produits en aciers, rails et issus de l'industrie lourde, en provenance d'Allemagne, à une échelle de 3% de moins que le second (sans-accords).
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur le charbon en provenance d'Allemagne à 7%.




Accords hispano-italiens :
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur les produits en aciers, rails et issus de l'industrie lourde, en provenance de l'Italie, à une échelle de 3% de moins que le second.
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur le charbon en provenance de l'Italie à 7%.
-L'Italie baisse les tarifs douaniers sur les produits agricoles en provenance d'Espagne à une échelle de 5%.




Accords franco-hispaniques :
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur les produits en aciers, rails et issus de l'industrie lourde, en provenance de France, à une échelle de 3% de moins que le second.
-L'Espagne baisse les tarifs douaniers sur le charbon en provenance de France à 7%.
-La France baisse les tarifs douaniers sur les produits agricoles en provenance d'Espagne à une échelle de 5%.






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Mar 11 Mai - 17:11

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Cuba et la réforme coloniale



Au plus grand dam des espagnols et des conquistadors, le temps de Cortès est révolu, et la vétuste institution coloniale n’est qu’une révérence inexpiable à laquelle on doit mettre un terme. Tel est l’avis des têtes de la république, et, malgré un magnifique passé et un âge d’or sans égal pour la monarchie Espagnole, maintenant devenue démocratique, il est temps pour cette dernière de se détourner vers un avenir plus beau, plus libéral, pour une Espagne nouvelle et meilleure, dans tous les sens du terme. C’est alors que l’ébauche d’une réforme des colonies espagnoles s’impose, souhaitable par le gouvernement à la tête de la République. Somme toute, c’est surtout le contexte des révoltes de Cuba qui posent problème à Serrano : On ne souhaite pas voir le bijou de Havane partir sous nos yeux, car, de toute évidence, ça poserait problème dans la métropole, et ça remettrait en doute la main mise des républicains modérés au pouvoir.  




La situation à Cuba est d’autant plus affligeante. Nos hommes sont dans l’incapacité de prendre un contrôle total sur ce qui nous revient de droit et de passé, par manque d’équipement et d’hommes. Ainsi, on achète du matos neuf aux britanniques, de quoi équiper une division soit 2 brigades, au maigre prix de 6 millions de francs. Dans la même optique, on s’équipe soi-même, d’un côté pour relancer l’industrie militaire, de l’autre pour affirmer notre contrôle dans l’île, en équipant les deux autres divisions au prix de 12 millions de francs. Evidemment, le matériel sera transporté dans la plus grande sureté par l’armada du pays, via une expédition maritime. On note, tant qu’on y est, que les grands ports espingouins de l’époque, tel que Cadix ou A Coruna ne font pas le même effet sur les marins, qui ont perdu une joie de vivre historique, digne de l’époque de Colombe. Bien sûr, le plan est simple : On cherche à mettre un terme à la présence des révoltés sur l’île, et à nuire à leur pouvoir. L’idée étant de reprendre le contrôle de Cuba pour repartir sur de bonnes bases politiques, en faisant des réformes populaires par exemple.


Guerre de Douze Ans



Politiquement, on entame des réformes pour tenter d’intégrer les colonies au pays. L’objectif est simple : On souhaiterait faire en sorte que les cubains se sentent espagnols, comme le furent les premiers colons en 1511. L’idée étant que ceux-ci n’auraient aucune raison de se rebeller contre une autorité républicaine s’ils se sentent membres de la famille. On abroge ainsi le statut colonial – à partir de 1879, on ne parle plus de colonie Philippine ou Cubaine, mais de région -. Ces dernières se voient accordé un particularisme propre, et une certaine autonomie, afin de les distinguer car, malgré tout, les affaires de Madrid, de Manilla et de la Havane différent pas mal. On offre des conseils communaux, et on établit un républicanisme certain, en concordance avec celui de la métropole, ou le corps électoral vote afin de désigner un directeur régional, et non pas colonial. Le titre de gouverneur est donc mis de côté, au profit de celui susmentionné, car trop vétuste : on pense à Madrid qu’il est source de fléaux et de tensions dans les colonies.




L’autonomie est cependant bien encadrée par les penseurs de la métropole : On ne souhaiterait pas que les planteurs aient la main mise sur les métisses et ouvriers philippins par exemple. Ceci poserait non seulement soucis à l’image du pays à l’internationale, mais en plus pourrait mettre en rogne certains internes du pays, ou tout simplement ces mêmes ouvriers qui risqueraient de se révolter. C’est dans cette optique qu’on leur accorde un statut spécial afin d’éviter que les planteurs ne les surexploitent. Madrid garanti ainsi leur protection. Une maigre aumône pour ces derniers, mais bien suffisante pour les plans des républicains de l’Espagne. Finalement, une idée de république unie et indivisible nait dans l’esprit des têtes du gouvernement : On pense qu’il serait préférable d’accorder des sièges du parlement de Madrid aux cubains et aux philippins, et d’en préconiser pour les espagnols à la Havane et Manilla. C’est assez trivial comme raisonnement : ça permettrait aux uns de voter les lois des autres, et ainsi de créer une certaine unité entre deux groupes qui ne se connaissent qu’à peine en vérité.




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Ven 17 Déc - 20:56
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Des institutions pour la Nouvelle Espagne

Le triomphe du camp libéral centralisateur a, paradoxalement, amené à ce que le gouvernement de la République soit confié à un général assurant une sorte de régence des institutions. Ce général n'est autre que Francisco Serrano, grand vainqueur de la guerre civile et désormais plénipotentiaire du destin de la Nation. Si l'état de siège était suffisant lors des heures les plus fatidiques de la révolution, et avait permis de faire table rase des Cortès et Fueros, il fallait désormais gagner la paix et donc donner des institutions pérennes à l'Espagne.

C'est vers un modèle unique que se décida de s'orienter le généralissime Serrano, un modèle d'exécutif puissant mais soutenu par la ferveur nationale. Un modèle de césarisme. Le président serait ainsi garant des institutions et de la stabilité. Oubliez le parlementarisme, le pilier de la Nation serait le chef d'État. Ainsi la fonction de président de la république serait élue pour 8 ans, renouvelable une fois, au suffrage universel direct. Il disposerait seul du contrôle de l'armée et l'initiative de la diplomatie dépendrait de sa personne. Il nommerait le premier ministre (nouvelle appellation visant à casser avec la tradition du terme de président du conseil, éviter les confusions et rappeler l'ordre hiérarchique) qui se chargerait de proposer la liste des ministres. Le premier ministre serait responsable devant le parlement et le Parlement devant le président qui dispose du pouvoir de dissoudre l'Assemblée. Le président, lui, ne serait responsable que devant l'histoire. Il possèderait également la capacité de proposer des lois directement au Parlement après contreseing d'un ministre. Il peut soumettre une réforme de quelque ampleur que ce soit par référendum.

Le Parlement serait composé de deux chambres, l'une, le Cortès général, serait composé des députés élus au suffrage universel direct dans leur circonscription. L'autre, le Sénat, reprendrait certes l'appellation royale mais ne serait composée que de représentants élus au suffrage universel indirect par des grands électeurs. Les privilèges de la noblesse et du clergé leur ayant permis de siéger au Sénat ont été bien entendu abolis. Des sièges seront réservés à la population des colonies américaines (bénéficiant de la pleine citoyenneté), et aux espagnols des colonies africaines et asiatiques (la citoyenneté aux indigènes est particulièrement limitée à l'élite colonisée mais accessible après instruction et service sous les drapeaux).

Les territoires subissent eux-mêmes un redécoupage semblables aux départements français gardant l'appellation de province. A leur tête ? Des préfets présidant le conseil provincial (composé d'élus locaux) et chargé à la fois de l'application de la politique gouvernementale, de la gestion des organes administratifs et de la modernisation, urbanisation et industrialisation des territoires. Les préfets sont régulièrement affectés à de nouvelles provinces afin d'éviter un enracinement. Une institution supplémentaire de police est par ailleurs créée pour surveiller la corruption au sein des institutions administratives et politiques. Une autre pour lutter contre la dissidence politique. L'échelon régional ne sera désormais plus qu'un conseil préfectoral (composé des préfets de province) animé périodiquement par le gouvernement afin de guider la politique étatique.
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Altereagh
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Jeu 16 Fév - 23:39




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République espagnole


Plus ultra - Himno de Riego


Une république qui s'essouffle

L'Espagne s'apprête à quitter le douloureux XIXe siècle pour entrer dans un nouveau siècle plein de promesses, mais rien n'est moins sûr pour son régime en perte de vitesse. Celui-ci est né à l'issue d'une glorieuse révolution, celle de 1868, puis s'est imposé au cours d'une guerre civile sanglante qui l'opposait aux monarchistes, aux carlistes et aux cantonalistes pendant six longues années qui ont ravagé le territoire espagnol et arraché la vie à de nombreux innocents. Cependant, la victoire des républicains ne fut pas décisive, car leurs adversaires d'hier respirent encore aujourd'hui, siégeant même au Congrès des députés.

Ce nouveau régime, méconnu des Espagnols qui ont toujours été sujets d'un monarque, a vécu ses premières années sous la poigne de fer du général Serrano qui a su stabiliser le pays. L'espoir guidait la jeune république, sa nature parlementaire promettait des réformes libérales et démocratiques, son caractère bourgeois devait ouvrir le pays au marché mondial et aux investisseurs, son esprit philanthrope devait apporter l'éducation à tous. Tant de promesses qui finalement n'ont pas aboutis, Serrano a tenté de solidifier son pouvoir par une réforme unitaire et centralisatrice qui devait renforcer la position du président au détriment du parlement. Celle-ci a été rejetée en bloc par les Cortes et les Caciques.

Après la démission de Serrano en 1881, la république est tombée entre les mains de l'aristocratie. Celle-ci est animée par un seul désir : celui de conserver le pouvoir. Rassurée par la mort du prétendant Bourbon Alphonse XII en 1885, l'élite de la nouvelle république s'est réservée les rênes par un truquage parlementaire, sobrement appelé el turno pacifico. Ce système garantit une alternance politique entre les partis libéraux et conservateurs qui se mettent d'accord sur le vainqueur des élections, laissant la présidence au camp sortant. Leur motif est celui de la stabilité, ce qui permet au régime de se mettre à l'abri d'un nouveau pronunciamiento, pourtant la république vacille à plusieurs reprises tandis que l'arrangement bipartite excède progressivement la population espagnole qui se tourne vers l'abstention ou l'opposition. Cette dernière se manifeste au travers des Carlistes et des Cantonalistes d'une part, les groupes minorités, puis les républicains fédéralistes d'autre part, qui concentre la majorité des voix contestataires. Parallèlement, l'empire colonial continue de décliner, Cuba et les Philippines connaissent des temps troublés, et bien que le Pacte de Zanjón garantisse la paix sur Cuba, le fait que l'esclavage continue d'être pratiqué malgré l'interdiction par le pouvoir central témoigne de la faiblesse de l'autorité de la métropole. Au final, la déception se répand parmi les Espagnols, les débuts libéraux avec la liberté d'association et surtout l'adoption du suffrage universel n'ont pas débouché sur le vaste programme démocratique promis par les vainqueurs de la guerre civile. De plus, le pays continue de stagner économiquement, l'Espagne reste majoritairement rurale et archaïque, les embryons industriels en Catalogne et en Biscaye sont aussi insuffisants que le rendement des mines de Cantabrie et d'Andalousie. Une épargne presque inexistante et une imperméabilité aux investissements extérieurs confinent un capital trop faible pour soutenir l'industrialisation de l'économie. Aussi le protectionnisme au service des latifundiaires empêche l'agriculture de se moderniser, l'élite politique est à la solde des grands propriétaires terriens. Sans surprise elle rencontre un déficit budgétaire croissant qu'elle tente de compenser par la pression fiscale, et malgré une réforme honorable tentée au début des années 1880, l'abrogation de la plupart de ses mesures ramène l'Espagne à ses vieux démons.

Mais les élections de 1891 peuvent enfin débloquer la situation et amener à un changement dans la gouvernance du pays. Les républicains fédéralistes gagnent du terrain, ceux-ci confirment 72 sièges, soit 1/5e de la chambre basse. L'avancée inexorable de cette opposition « antisystème » inquiète l'oligarchie républicaine, libéraux et conservateurs sentent leur emprise se desserrer sur le gouvernail de l'Armada. La victoire prévue des Libéraux ne leur accorde qu'une courte tête, le président du conseil des ministres le fameux Práxedes Mateo Sagasta comprend que des actes seront nécessaires pour inverser la situation et stabiliser un système qui profite aux siens depuis maintenant une décennie. Il faut apaiser la colère populaire en lui tendant la carotte, tout en décrédibilisant ces républicains qui ne sont, aux yeux des oligarques, qu'un ramassis de révolutionnaires. Sagasta doit convaincre son parti ainsi que « l'adversaire » conservateur de l'urgence de faire passer des réformes afin de sauvegarder la république telle qu'ils la chérissent. C'est le début d'une nouvelle ère pour la république espagnole.

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Altereagh
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Ven 17 Fév - 22:48




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République espagnole


Plus ultra - Himno de Riego


Réforme fiscale et ouverture partielle


La république espagnole accuse un déficit croissant depuis 1890. La réforme fiscale de 1881 a permis d'inverser la courbe des dépenses publiques qui pesaient sur le pays depuis des décennies, cependant ça n'a été que d'un court répit puisque le pays doit de nouveau œuvrer pour sortir de ce gouffre. En vérité, l'Espagne aurait du connaître ce scénario bien plus tôt si ses dirigeants n'avaient pas rehaussé le niveau des douanes à leur niveau précédent la réforme du ministre des finances Camacho. Sagasta doit convoquer son cabinet au début de l'année 1892 pour aborder ce problème, mais il fixe une ligne rouge : interdiction de pénaliser les échanges internes car ceux-ci sont primordiaux au développement de l'Espagne. Il est donc entendu les points suivants pour lutter contre le déficit :

- Le droit de chasse passera de 25 pesetas à 30 pesetas à compter du 1er janvier 1893
- Le droit de port d'armes passera de 10 pesetas à 20 pesetas à compter du 1er janvier 1893
- Le droit de pêche passera de 5 pesetas à 7 pesetas à compter du 1er janvier 1893
- Le timbre de loterie passera de 0.05 pesetas à 0.5 pesetas à compter du 1er janvier 1893
- Le tarif à l'importation de vins étrangers passera à 20 % du prix d'origine à compter du 1er janvier 1893
- Le tarif à l'importation des autres alcools se fixera entre 13 et 18% du prix d'origine, selon la concurrence qu'ils posent aux productions locales, à compter du 1er janvier 1893
- Le tarif à l'importation du tabac étranger passera à 18% du prix d'origine à compter du 1er janvier 1894 (explication plus loin)

Ces mesures ne devraient pas trop mécontenter la population, elles visent en particulier les foyers aisés qui peuvent s'accommoder d'une légère hausse du coût de leur vie, le point sensible sera certainement les douanes sur les alcools et le tabac, mais les premiers ne peuvent être contestés d'un point de vue moral sachant que les douanes vont protéger les producteurs espagnols de la concurrence étrangère, en particulier le vin français, tandis que le second va contribuer directement au développement du tabac espagnol, qui rappelons le figure parmi les monopoles de la république.

Autre mesure phare du gouvernement libéral, c'est donc le développement de la production locale de tabac. L'État pense qu'il faut investir dans le secteur alors que le climat espagnol s'apprête à la culture de la plante. Le tabac pourrait assurer des revenus conséquents à l'État si celui-ci conquérait le marché espagnol puis s'exportait en Europe. Depuis la perte des colonies américaines, l'Espagne est devenue une nette importatrice de tabac, sa population en consomme beaucoup et jamais les gouvernements n'ont songé à tirer profit de cette consommation jusqu'à récemment, quand en 1887 le secteur a été monopolisé par le ministre des finances Joaquín López Puigcerver qui en a confié la gestion, la fabrication et la vente à la nouvelle compagnie publique Arrendataria de Tabacos. Le capital de la compagnie a été fixé à 60 millions de pesetas, les principaux actionnaires étant la Banque d'Espagne (20,5%) et Banco Urquijo (7,6%). Cependant, celle-ci s'est jusqu'à maintenant limitée à la confection et à la vente de cigares, de pipes et de chiques, or Sagasta veut la pousser à cultiver tabac, persuadé que ce sera un succès. Après un vote au Congrès des députés remporté par la majorité, il est donc décrété le plan suivant :

- Un essai de culture du tabac est permis à la compagnie Arrendataria de Tabacos pour un délai de trois ans, si celui-ci est un succès, le délai sera prorogé pour dix ans supplémentaires, au terme desquels la culture du tabac sera rendue possible pour un temps indéfini si elle rencontre des résultats satisfaisants qui remplissent l'agenda du gouvernement (à savoir des bénéfices nets pour les recettes publiques, une baisse de la dépendance extérieure amenant à la conquête du marché espagnol, la possibilité d'exporter à l'étranger)
- Le tabac doit être cultivé dans les régions naturellement assez humides ou dans celles où est pratiquée l'irrigation, à savoir : la région andalouse où il peut profiter de la chaleur de la température et des pluies assez abondantes, les côtes méditerranéennes où l'irrigation corrige la sécheresse, et la côte cantabrique où règne un climat océanique assez humide.
- Dans les régions où les pluies sont estimées suffisantes, la culture du tabac peut alterner avec les céréales ou les pommes de terre selon les moissons, dans les régions d'irrigation, les cultures doivent au contraire se faire sans interruption.
- Les différentes espèces de tabac cultivées en Espagne doivent toutes être importées de l'Amérique du Nord.
- La Province de Grenade est désignée pour démarrer l'essai, si elle accuse des résultats satisfaisants au bout des trois ans, la compagnie sera autorisée à étendre la culture dans les Provinces de Caceres, de Séville et et de Malaga.
- Un crédit de 20 millions de pesetas est prêté à 2% par l'État à la compagnie pour financer ce projet et agrandir les manufactures de tabac existantes.

Enfin, le gouvernement s'engage dans des négociations avec ses partenaires commerciaux pour nouer de nouvelles relations et déboucher de nouveaux accords. Il souhaite notamment faire un effort pour attirer les investisseurs étrangers, constatant que l'Espagne ne dispose pas d'un capital suffisant pour développer ses embryons industriels. Il s'agit de satisfaire la classe bourgeoise qui avait perdu espoir dans la capacité du gouvernement à respecter ses promesses libérales. Si Sagasta ne peut abaisser les douanes tant que le budget sera déficitaire, il peut en revanche garantir des financements et faciliter l'implantation étrangère.
Dans le dernier cas, le gouvernement obtient des incitations fiscales par des exemptions d'impôts sur les bénéfices (100 %) et les importations de biens et de services (50 %) pour les sociétés sidérurgiques, ferroviaires, textiles et minières (en particulier houillères). Il réaffirme également la protection des droits de propriété pour les entreprises étrangères qui souhaiteraient s'installer, le système judiciaire espagnol va recevoir des formations pour ses juges et ses avocats sur les lois et les pratiques commerciales internationales tandis que des tribunaux spécialisés vont être créés pour les affaires commerciales afin d'accélérer les procédures judiciaires. Il s'agit ainsi de renforcer la confiance dans le droit des affaires espagnol.
Dans le premier cas, les accords suivants sont négociés :

Avec la Grande-Bretagne le 30 novembre 1892 :
- Les principaux ports espagnols et les sociétés qui les utilisent s'ouvrent au capitalisme britannique. Des appels d'offre sont émis pour la rénovation et la modernisation des ports, tandis que le gouvernement espagnol promet de contacter les sociétés britanniques lorsqu'il décidera d'agrandir ces ports. Pour attirer les investisseurs britanniques, l'Espagne garantit des exemptions d'impôts sur les bénéfices (100 %) et les importations de biens et de services (50 %).
- L'Espagne passe commande auprès des industriels britanniques pour des mitrailleuses devant équiper 2 divisions, ainsi que de l'artillerie de 1888 destinées à 6 divisions. Le montant total de ces commandes est estimée à 38 millions de Francs.
- Le Royaume-Uni reconnaît les droits historiques et inaliénables de l'Espagne sur le sultanat du Maroc.
- Des projets ferroviaires seront conclus dans un traité annexe.

Avec la France le 30 janvier 1893 :
- L'Espagne rachète pour 60 millions de francs 2 escadres à barbettes à la France, celle-ci offre 4 canonnières à coque composite en acier en signe d'amitié.
- Des projets ferroviaires seront conclus dans un traité annexe.

Avec l'Italie le 10 février 1893 :
- Fondation de la banque italo-espagnole, une banque universelle s'accréditant le rôle de banque de dépôt et de banque d'investissement au capital partagé selon l'ordre suivant : 60 millions de francs par des banques privées italiennes, 20 millions de francs par des banques privées espagnoles, 10 millions de francs par l'État espagnol, 10 millions de francs par l'État italien, pour un capital total fixé à 100 millions de francs. La banque italo-espagnole doit soutenir les projets ferroviaires et industriels désignés par le gouvernement espagnol.

Ces contrats vont permettre d'ouvrir l'économie espagnole et de stimuler tant le secteur privé que le secteur public. Les chemins de fer feront bientôt l'objet d'un projet de loi pour rattraper le retard accumulé depuis la guerre civile. Suivra enfin un plan pour soutenir les secteurs textiles et miniers du privé.

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Un mobilisme d'apparat


L'insatisfaction grandissante de la population espagnole pour le régime et son immobilisme s'est faite ressentir dans les urnes en 1891. Ce système étriqué, gangrené par la corruption politique et dont l'alternance politique est purement fictive, s'est avéré incapable de faire émerger une authentique république parlementaire démocratique, et se trouve aujourd'hui menacé par l'émergence des forces d’opposition — radicaux et nationalismes périphériques. Les majorités parlementaires du parti au gouvernement sont de plus en plus réduites. Sagasta comprend le danger qui pèse sur la république, il perçoit la montée de l'opposition comme une contestation du régime, et bien que ses adversaires conservateurs soient plutôt tentés par la répression, ses partisans et lui préfèrent accorder des concessions pour satisfaire la plèbe, sans que celles-ci ne soient vraiment effectives.

L'une des principales revendications des républicains radicaux est la mise en place d'élections municipales. En effet, en opposition avec le régime révolutionnaire qui le précède, la République oligarchique a instauré un modèle d'État centraliste héritier de l'organisation mise en place sous la monarchie lors de la dernière étape du règne de Ferdinand VII. La Constitution institue trois niveaux de gestion territoriale : l’État central, la province et les municipalités. La province « est l'unité administrative de fonctionnement de l'État ». Elle est dirigée par le gouverneur civil, représentant de l'État — à la manière du préfet français, mais avec une fonction nettement plus politique — nommé directement par le gouvernement. De même, les conseils municipaux sont contrôlés par le pouvoir, qui nomme librement les maires. Il s'agit donc d'un modèle extrêmement centralisé : « tout ou presque doit partir du « centre » et y remonter. L'État ne délègue aucun pouvoir si ce n'est à des échelons hiérarchiquement subordonnés et placés sous son contrôle étroit ».

Toutefois, mettre en place une réforme municipale serait plus difficile qu'il n'y paraît. Pour assurer la majorité au Congrès des députés, les élections sont manipulées, notamment grâce aux réseaux clientélaires des caciques, qui sont des personnalités influentes dans une zone donnée. Les caciques disposent d'un immense pouvoir officieux et tiennent la population locale sous leur coupe. Ils peuvent facilement décider du sort d'une élection, car les votes ne se font pas à bulletin secret. Les caciques sont organisés en un réseau informel hiérarchisé. Leur influence repose sur leur capacité à disposer de certaines ressources, économiques, administratives, fiscales et même médicales, qu'ils utilisent pour obtenir des arrangements pour ceux qui les servent et pour exercer des pressions, des menaces ou des chantages pour les autres : les caciques peuvent créer ou supprimer des emplois, fermer ou ouvrir un commerce, manipuler la justice et l'administration locales, obtiennent les exemptions des obligations militaires, détournent certaines taxes au bénéfice de politiciens locaux, permettent discrètement des achats de biens de première nécessité sans l'acquittement des consumos, ils organisent le « bourrage » d’urnes, voire le remplacement pur et simple de ces dernières, font « voter les morts » , prêtent de l'argent qu'ils ne sont jamais pressés de se faire rembourser. Le caciquisme est rendu possible par la centralisation du système de la République, dans lequel les administrations locales sont totalement manipulées par le pouvoir central, et par la politisation du corps judiciaire. Le caciquisme est surtout présent dans les zones rurales. Bien que les partisans de la réforme du système dénoncent le caciquisme et que celui-ci soit largement réprouvé dans les grandes villes, il est toléré par les pauvres locaux dans la plus grande partie du pays

Les partis de gouvernement doivent ainsi leur maintien au pouvoir à cette fraude institutionnalisée, or réformer en profondeur le système municipal viendrait à contrecarrer l'influence jouée par les caciques et donc saboter la mainmise hégémonique de l'oligarchie sur la république. Pourtant, Sagasta est prêt à prendre le risque car il est persuadé que des élections municipales seraient au contraire trop influencées par les caciques pour poser une réelle menace à l'autorité du pouvoir central. L'absence de vote secret permet toute forme de pression et de corruption que les caciques sauront utilisés, comme ils le font déjà pour les élections législatives. Néanmoins, certains membres du parti craignent que cette réforme se retourne à terme contre le régime, ils pensent en effet que les communautés locales vont prendre leur essor progressivement, au détriment des caciques, et que des personnalités politiques vont émerger et prendre l'ascendant. De plus, des élections municipales ouvrent la porte à des campagnes politiques localisées dont pourra bénéficier l'opposition pour répandre ses idées et déstabiliser le système. Ces inquiétudes ne suffisent pas à refroidir le président du conseil, celui-ci présente le projet de loi le 19 février 1893. Malgré l'opposition des conservateurs et le désistement de quelques libéraux, il obtient l'appui des radicaux et de la majorité de son parti. La Loi sur les élections municipales est promulguée le lendemain et planifie les premières élections pour le mois de juillet 1893.

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La réponse aux troubles coloniaux et anarchistes


Les élections de 1891 ont ramené Sagasta au pouvoir, mais le parti libéral a bien changé depuis qu'il a formé son dernier cabinet. Les figures les plus importantes du nouveau gouvernement libéral sont Germán Gamazo, leader de l’aile droite du Parti libéral, et son gendre Antonio Maura. Le premier occupe le portefeuille du Budget, il s'agit d'un cacique typique de la République. En effet c'est un avocat austère qui représente les intérêts des grands producteurs de blé de Valladolid, il est sans surprise le député le plus connu des intérêts céréaliers. Autour de 1890, prenant la tête d’une faction libérale dite « gamaciste », il est devenu favorable à des mesures protectionnistes et s’est éloigné du Parti libéral pour se rapprocher du conservateur Antonio Maura. Sa nomination au gouvernement est avant tout une décision politique, Sagasta n'appréciant guère l'homme. Auteur des réformes fiscales, Gamazo réprouve le plan de culture du tabac et n'hésite pas à critiquer publiquement la réforme sur les élections municipales. Sa présence dérange de plus en plus, mais elle est nécessaire pour obtenir le soutien du second ministre le plus important.

Ce dernier n'est autre qu'Antonio Maura, son gendre, alors à la tête du ministère des Outre-mer. Dans un accord de principe avec les conservateurs, Sagasta charge son ministre de concevoir un plan pour apaiser les colonies, un plan qui se doit de nature libérale et progressiste pour satisfaire les attentes des colons en quête d'autonomie. Le président du conseil souhaite là aussi tendre la carotte aux contestataires pour saper la progression de l'opposition, mais cette fois-ci il ne vise pas les Radicaux mais les mouvements indépendantistes. Ainsi, en mai 1893, Maura lance une réforme du régime colonial et municipal des Philippines pour les doter d’une plus grande autonomie administrative, dans le moule de la réforme municipale en métropole, mais elle suscite l’opposition du nationalisme espagnol et de l’Église. La réforme est tout de même appliquée sous l'insistance de Sagasta. Au moins de juin, Maura tente de l'étendre à Cuba sous une forme similaire mais elle rencontre l’opposition de deux groupes politiques locaux, le Partido Unión Constitucional, espagnoliste, qui la juge excessive, et le Parti libéral autonomiste cubain, qui la juge insuffisante. Lors des débats au Parlement, le projet de réforme coloniale pour Cuba est finalement rejeté, qualifié d’« antipatriotique », et Maura subit des qualificatifs injurieux comme « flibustier », « ivrogne » et « énergumène ». Maura et Gamazo démissionnent, provoquant une crise grave au sein du gouvernement Sagasta. Pourtant, cela ne semble pas troubler ce dernier, bien au contraire. On pourrait même croire que le départ forcé de ses ministres les plus influents le soulage. Peut-être que le plan de Sagasta consistait dès le départ à discréditer Maura et Gamazo pour s'en débarrasser sans causer de vagues. Dans tous les cas, les réformes coloniales sont rapidement oubliées par l'opinion qui est davantage préoccupée par les troubles qui secouent la Catalogne.

Particulièrement dans la ville de Barcelone, le gouvernement doit faire face à l’apparition du terrorisme anarchiste, qui désormais justifie son action par la « propagande par le fait », comme une réponse à la « violence de la société et de l’État bourgeois ». Le premier attentat important a lieu le 24 septembre 1893, au cours duquel une personne trouve la mort et plusieurs sont blessées, dont le général Martínez Campos, capitaine général de Catalogne, légèrement. L'auteur de l'attentat, le militant anarchiste Paulino Pallás, âgé de 31 ans et fusillé deux semaines plus tard, présente son acte comme une représaille aux incidents survenus un an et demi auparavant, dans la nuit du 8 janvier 1892 à Jerez de la Frontera, au cours desquels 500 paysans qui tentaient de prendre la ville pour libérer des camarades emprisonnés ont conduit à des répressions indiscriminées par les autorités envers les organisations ouvrières de la ville — quatre ouvriers agricoles ont été condamnés à mort par un conseil de guerre et 16 autres ont été condamnés à la réclusion à perpétuité ; tous ont dénoncé avoir été torturés pour obtenir des aveux. Le 7 novembre suivant le premier attentat, une bombe explose au théâtre du Liceu de Barcelone, tuant 22 personnes et blessant 35 autres. Le gouvernement prend acte de cette menace et, inspiré par la vague de lois liberticides en Europe, décide de proposer un projet de loi pour combattre l'anarchisme. Les mesures imitent les lois françaises et italiennes, elles proposent que la provocation indirecte, l'apologie, soit elle aussi interdite et qu'en cas d'infraction, le juge puisse ordonner la saisie et une arrestation préventive. Le projet de loi stipule aussi que tout membre ou sympathisant d'association de malfaiteurs doit être systématiquement arrêté, des récompenses peuvent être offertes aux citoyens dénonçant les suspects. Enfin, si la loi était adoptée, l'anarchisme serait interdit et déclaré comme idéologie terroriste, l'ensemble de leurs journaux seraient désormais considérés comme organes de propagandes et devraient être saisis. Sagasta peut dormir sur les deux oreilles puisque le projet est unanimement accepté par les libéraux et les conservateurs, les lois contre l'anarchisme sont adoptées le 18 décembre 1893. Cependant, l'attention de l'Espagne est détournée de ces questions internes par les événements par-delà le détroit.

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Le siège de Melilla et les ambitions de Sagasta


Les raids et la piraterie ont toujours été partir intégrante du Rif, et malgré la conformité du gouvernement marocain, des conflits éclatent souvent entre l'armée espagnole et les tribus berbères locales. Cependant, les tentions s'intensifient depuis de 1890, lorsque des Rifains ont capturé un navire marchand espagnol et ont enlevé son équipage. En octobre 1893, elles culminent quand 6 000 guerriers rifains armés attaquent la garnison espagnole de Melilla, forçant les défenseurs à se réfugier dans la citadelle. La garnison est jusque là parvenue à repousser l'agresseur, tuant 160 Rifains, mais la nouvelle de l'attaque a poussé une fièvre belliciste en Espagne. Le gouvernement de Sagasta est pris de cours par les évènements et doit oublier un temps les reformes pour se concentrer sur cette menace qui pèse sur le territoire d'outremer. Le président du conseil pense d'abord à une réponse rapide et limitée, il ne voit pas cet incident comme une affaire nationale et veut le conclure au plus vire. Une escadre est ainsi dépêchée pendant que la marine nationale est mise en état d'alerte, l'Armée d'Andalousie est mobilisée en vue d'une expédition. Pendant ce temps, une missive est envoyée au sultan du Maroc pour exiger des excuses et son intervention dans la région. Les troupes qui se rassemblent pour renforcer la garnison de Melilla sont acclamées par la population alors qu'elles se déplacent vers les ports. L'opinion publique espagnole s'enflamme pour l'expédition, contre les désirs de Sagasta.

Dès le départ, la crise s'envenime, le sultan Hassan rejette les griefs espagnols et dénonce le droit de l'Espagne à construire des ouvrages de protection sur le terrain. Sa réticence à coopérer pour pacifier ses propres sujets exaspère le gouvernement et le peuple espagnols. De plus, les opérations militaires dépassent rapidement les modestes ressources financières de l'Espagne, qu'elle impute à la négligence marocaine.
Le 4 octobre, le cuirassé Numancia bombarde plusieurs villages le long de la côte. Le même jour, 5 000 fantassins et un détachement d'artillerie de Malaga arrivent à Melilla. Pendant plusieurs semaines, la situation stagne. Juan García y Magallo, gouverneur de Melilla et commandant des forces espagnoles, lance un ultimatum inefficace tandis que le sultan envoie un contingent de troupes régulières pour encadrer la situation, sans tenter de disperser les Rifains. Des escarmouches ont lieu aux forts Camellos et San Lorenzo, occupés par les assiégeants. Les Rifains démolissent finalement les forts qu'ils avaient capturés, ce qui incite Margallo à déployer de petits groupes d'infanterie et d'ouvriers pour lancer de nouveaux travaux de terrassement aux forts Cabrerizas et Rostro Gordo, sous couvert des batteries espagnoles. Le 22 octobre, la canonnière Conde de Venadito pénètre dans l'embouchure du Río de Oro, y jette l'ancre et ouvre le feu sur les Rifains. Le navire tire 31 obus sur les tranchées rifaines avant de retourner au port de Melilla sans encombre. Le 27 octobre, 5 000 Rifains lancent une lourde attaque sur les hauteurs de Sidi Guariach où ils repoussent les généraux Margallo et Ortega dans la citadelle et s'emparent des terrassements à moitié terminé. Pour déloger les Rifains des travaux près de Cabrerizas et de Rostro Gordo, Margallo part le 28 octobre à la tête d'une colonne de 2 000 hommes. Les Rifains dans les tranchées comptent environ 3 000 hommes. Les deux camps se battent avec courage, mais les guerriers du Rif tiennent la ligne tandis que leur corps principal afflue 6 000 hommes en renforts dans la bataille. Forts de cette supériorité numérique, les Rifains étendent leur ligne pour tenter d'envelopper les Espagnols de Margallo. Le général se laisse berner et mène une charge contre les tranchées rifaines, il est repoussé avec de lourdes pertes. Margallo sonne alors la retraite, mais il est abattu quelques instants plus tard et son détachement s'effondre aussitôt. L'armée espagnole admet au moins 70 hommes tués et 122 blessés ce jour-là ; les pertes réelles sont probablement beaucoup plus élevées. Seules les actions d'arrière-garde du général Ortega empêchent la retraite de devenir une déroute.

La nouvelle de la catastrophe, associée aux télégrammes d'Ortega, alarment le gouvernement espagnol. La défaite scandalise l'opinion publique qui réclame vengeance et accuse le gouvernement de Sagasta d'être responsable du drame. Ce dernier prend conscience que la crise prend de l'ampleur, elle pourrait menacer sa propre position, ou bien… ou bien Sagasta pourrait profiter de la crise pour asseoir son autorité et redorer le prestige de l'Espagne dans une grande campagne, à condition qu'elle se solde par une victoire. Ce dernier voit l'opportunité qui se présente devant lui à l'heure où l'opposition monte et le régime s'essouffle. Cependant, le revers de la médaille serait un regain d'influence de l'armée, un général trop triomphant galvaniserait les foules et récolterait tous les lauriers, sa popularité lui permettrait de critiquer le gouvernement ou pire, de le renverser par un énième pronunciamento. Sagasta a besoin d'un homme de confiance pour mener cette opération, quelqu'un de peu connu qui ne risque pas de profiter de ses succès. L'individu se manifeste rapidement par la personnalité du général Valeriano Weyler y Nicolau, 1er duc de Rubí, 1er marquis de Tenerife, Grand d'Espagne d'ascendance prussienne dont les ancêtres ont longtemps servis dans l'armée espagnole.

D'une lignée obscure d'origine étrangère, Valeriano est diplômé de l'école d'infanterie de Tolède à l'âge de 16 ans. À 20 ans, Weyler atteint le grade de lieutenant et il est nommé capitaine en 1861. En 1863, il est muté à Cuba, et sa participation à la campagne de Saint-Domingue lui vaut la Croix Lauréate de Saint-Ferdinand. Pendant la guerre de dix ans qui a lieu entre 1868 et 1878, il sert comme colonel sous le général Arsenio Martínez Campos, mais il retourne en Espagne avant la fin de la guerre pour lutter contre les carlistes et les cantonalistes lors de la guerre civile en 1873. En 1878, il est nommé général. De 1878 à 1883, Weyler est capitaine général des îles Canaries. En 1888, il est nommé gouverneur général des Philippines où son indulgence avec les indigènes lui vaut la reconnaissance des cercles libéraux. De retour en Espagne en 1892, il est nommé commandant du 6e corps d'armée dans les provinces basques et en Navarre, où il réprime rapidement les agitations locales selon les consignes du gouvernement, ce qui lui bâtie une réputation de loyauté.

Pour cette raison, Sagasta fait appel à Valeriano le 10 décembre 1893. Il lui confie le commandement d'une grande expédition qui doit départir l'année prochaine pour le Maroc. 50 000 hommes vont quitter l'Espagne pour aller pacifier le Rif et soumettre le sultan Hassan. Sagasta veut conquérir le Maroc et en faire la fierté d'une Espagne résurgente, en rupture avec le déclin qu'elle subit depuis les guerres napoléoniennes. Un vaste projet qui lui est venu à l'idée en constatant l'engouement de l'opinion publique pour l'affaire, alors qu'il observe depuis des années les puissances européennes se disputer dans les Balkans, loin des questions de l'Afrique du nord. Pour lui c'est le moment ou jamais, car il connaît les prétentions françaises sur la région exprimées à la conférence de Londres, dont les sphères entendues ne valent pas plus à ses yeux que des promesses faites dans un salon-fumoir autour de quelques cigares et brandys. L'expédition de la revanche se prépare pendant l'hiver. Dans un communiqué adressé au Maroc le 18 janvier 1894, la république espagnole accuse le sultan d'être de connivence avec les barbares rifains qui attaquent depuis des semaines le territoire espagnol et ses citoyens à Melilla. L'inaction du sultan Hassan y est considérée comme une provocation. Il est fait référence des demandes répétées de Madrid au sultan Hassan exigeant qu'il rétablisse l'ordre chez ses vassaux du Rif, et de la façon dont elles sont restées sans réponse, ce qui est présenté comme une insulte à l'honneur de l'Espagne. Le communiqué se conclue sur la décision du président de la république Antonio Canovas d'annoncer l'état de guerre entre la république espagnole et le sultanat du Maroc. Valeriano n'entamera les négociations de paix qu'une fois rendu à Fès, c'est à dire une fois le sultan Hassan vaincu et soumis à la volonté de la République. Plus Ultra !

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