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Basile81
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Ven 4 Sep - 8:05


Rossiskaïa imperia


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Rapport Politique


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- Chef d’état : Nicolas Ier.
- Alexandre Ivanovitch Tchernychev (Absolutiste Loyal) – 80%.
- Opposition libérale – 20%.
- Stabilité nationale : Inébranlable.
- Factions radicales : Nationalistes polonais.

Rapport Economique


Données générales :

- Population : 54,1 millions d’habitants.
- Recettes : 275,4 millions de roubles.
- Dépenses : 275,8 millions de roubles.
- Déficit : 400 000 roubles.
- Poids de la dette dans le budget : 35,5 millions de roubles.
- Dette totale : 400,6 millions de roubles.
- Poids de l'armée dans le budget : 97,4 millions de roubles.
- Valeur de la monnaie : Rouble (4 francs) / Cour monétaire stable.

Bilan financier et budgétaire :

- La Russie ne dispose pas d’un système bancaire développé et dépend essentiellement des flux financiers des pays protestants, anglicans compris, d’Europe. Leurs investisseurs, hollandais ou prussiens et modérément anglais réalisent leurs principales activités auprès des aristocrates et de l’Etat lui-même. En revanche, le budget est à l’équilibre et la dette en déclin depuis plusieurs années, respecte les principes de faible dépendance à l’occident alors en place à Saint-Pétersbourg. Son premier poste budgétaire, après l’armée, est l’entretient de l’administration, le service de la dette et les rentes adjointes aux titres nobiliaires de divers rangs.

Bilan industriel et commercial :

- L’exportation de denrées (agricoles et minières) représente ni plus ni moins que 31 millions de roubles en seules taxes, 30 millions en impôts sur les activités minières et industrielles … et 102 millions en monopoles. L’étatisation de secteurs clefs, presque inépuisables comme l’alcool ou les mines ouraliennes, est la réalité de l’économie Russe pilotée par un Etat archaïque dont l’action est généralement affermée à de grands propriétaires aristocratiques loyaux au pouvoir impérial. Globalement, la Russie est dans une phase stagnante et peu au fait de l’explosion industrielle ayant lieu en occident, le réseau ferroviaire est faible.

Grands chantiers :

- Train de Saint-Pétersbourg à Varsovie (1333 km / 133,3 millions de roubles / 10 ans) – Construction en cours, peu avancée.

Rapport Militaire


15 ans de service dans l’infanterie, 22 ans dans la garde, 20 ans dans les colonies, 5 ans dans la 1e réserve, 5 ans dans la 2e réserve - environ 60 000 recrues / an.
Armée totale : 700 000 actifs, 260 000 réservistes, 140 000 irréguliers, 80 000 colons militaires.
Armée de campagne : 490 000 actifs de campagne, 172 000 réservistes, 70 000 irréguliers.

- Corps de la Garde à 4 divisions (56 000 hommes) (Saint-Pierre)
- Corps des grenadiers à 3 divisions (44 000 hommes) (Moscou)
- 6 Corps d’infanterie de ligne à 3 divisions chacune (18 divisions) (236 000 hommes)
→ 3 sont disposés au sud de l’Empire autour de l’Ukraine (Jitomyr, Kharkov, Odessa) et 3 sont disposés au nord (Varsovie, Vilnius, Lublin)
- 2 corps de cavalerie de Réserve à 2 divisions de cavalerie (26 000 hommes)
- 1 corps du Caucase à 8 divisions (96 000 hommes)
- 10 divisions de cavaleries irrégulières (Danube, Baïkal, Oural, Astrakhan, Mer Noire, Caucase, Donx2, Orembourg, Asie) (70 000 hommes)

Réserve d'équipements : 2
Réserve d'hommes : 2
Équipement : Fusil à canon lisse et canons lisses

- 34 escadres à voile, dont 16 de réserve
- 2 chantiers navals

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Sam 5 Sep - 13:27


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1852


Industrie impériale


Les manufactures publiques d’un autre temps ne suffisent plus aux besoins d’un nouvel âge. En 1850 la production est encore pétrovienne, centrée sur l’armée et ses besoins. L’industrie russe de ces années-là ressemble à un musé, les monuments glorifiants ont poussé mais pas la production de fonte. Le nouveau projet de construction de la ligne à haute capacité de fret reliant Moscou à Koursk en passant par Kiev et jusqu’à Odessa change la donne. Au cours des premiers mois de l’année 1852, face à un déficit de fonte pour le projet, l’Etat impérial prend une décision capitale : moderniser les fourneaux de Lipetsk, alors désuets, et fonder un véritable site métallurgique à Koursk sont autant de priorités que l’extraction des minerais dont le charbon qui doit venir du bassin houiller de Moscou.

Le site de Lipetsk est jugé crucial pour l’Etat et c’est donc en mai 1852 que le bassin houiller moscovite et sa capitale, Moscou, commencent à être reliés, tambour battant, jusqu’à Lipetsk. Au départ, la ligne doit permettre de transférer du nord au sud le charbon nécessaire à la production de fonte, alliée au fer de la région de Lipetsk. Le financement est assuré annuellement par la création d’un impôt par tête de serfs sur les nobles de l’Empire. A raison d’un rouble par tête possédée et ceci chaque année, un noble proche des territoires de Lipetsk peut être détaxé s’il fournit des travailleurs liés à la condition de serfs et qu’ils soient jeunes, forts et formés aux métiers de la ferronnerie. L’impôt peut faire rentrer environ 26 millions de roubles dans les caisses de l’Etat pour des grands travaux et l’industrie publique. La masse des ouvriers transférés du servage des grands propriétaires fonciers au service de l’Etat seront libérés de leur condition de serfs après 15 ans de service dans l’industrie publique. Des travailleurs dédiés à la pose des rails, plus nombreux sont tout bonnement réquisitionnés dans les domaines de la couronne et expédiés accomplir leur labeur sur le tracé Moscou – Koursk.

Le site de Lipetsk doit pouvoir cracher, via ses fourneaux, 350 000 tonnes de fonte d’ici deux ans pour un coût de 23,1 millions de roubles, celui de Koursk 250 000 tonnes de fonte sous trois ans pour un coût de 16,5 millions de roubles, permettant de produire les rails souhaités par l’Etat et d’abaisser drastiquement la dépendance aux économies industrielles de l’occident en matière de fabrication des rails mais plus généralement de la fonte indispensable à l’économie Russe. Le rail sera financé à hauteur de 42,5 millions de roubles pour 425 km de voies entre Moscou et Lipetsk.

Cet effort industrialiste vise à poser les bases d’une production nationale susceptible de porter l’effort, au moins partiellement, de la production ferreuse en Russie.


Le premier pilier de l’Etat


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L’armée voit ses moyens accrus, 12 divisions postées à Jitomir, Kharkov, Odessa et Lublin sont renforcées mais aussi les grenadiers de Moscou avec 3 divisions sont bien mieux pourvus ! Leur matériel de réserve est accru et plus largement ceux-ci entament une montée en puissance. La crainte manifeste d’un acte inconsidéré de Napoléon au sujet des lieux saints prédispose à cet effort. A Saint-Pétersbourg même, l’humeur est à la ferveur nationaliste : l’incarnation de la troisième Rome a reçu un avertissement en filigrane de la France, pas question de reculer sur les lieux saints : La Russie est dans son bon droit et Nicolas 1er n’écoute ni ne reçoit Castelbajac pour écouter ses atermoiements, le froid glacial de Saint-Pétersbourg rappelle à l’ambassadeur français la lourdeur des mots prononcés par le Bonaparte. Une ambassade arrivera en Novembre à Constantinople pour obtenir de la Porte les demandes russes.


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Lun 7 Sep - 9:03


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1853


La marche à la guerre


Des côtes de la Mer d’Okhotsk aux rives de la Mer noire, l’Empire des russes dresse ses oreilles. Aux confins de l’Europe, les français auraient unifié leurs prétentions et leur orgueil aux turcs. Face à la menace à peine cachée des français, dès la fin du mois de Janvier 1853, l’Empereur Nicolas 1er déploie une importante force au sud-Ouest de l’Empire, face à la Moldavie. Un corps régulier venant de Lublin s’établit à Chisinau, de même que le corps de Jitomir qui le rejoint, celui de Kharkov s’établit à Odessa, celui originellement à Odessa monte à la frontière avec l’empire des Ottomans, face au Danube à Izmail avec la flotte fluviale de l’Empire. Un corps de cavalerie est formé sur la base de deux divisions de cavalerie de réserve et assemblé à Chisinau. Dans le Caucase des éléments forment une puissante division à Tbilissi à trois brigades. Au total, 15 divisions s’engagent dans un processus de mobilisation. Une fois achevé, il est question de l'arrivée d'un Prince dans la Ville, reine des Villes. S'adressant à la Porte, le général Menchikov a sans doute quelque chose d'impératif à dire ...


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Ven 11 Sep - 22:48


Rossiskaïa imperia


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1853


L'Empire c'est la Guerre !


A Saint-Pétersbourg l’humeur est à l’exaltation dans les cœurs des nationalistes, Nicolas 1er sait que son pari est osé et que l’Empire Ottoman n’est point mort. Farouche, le malade résiste aux soins prodigués par la Russie et des renforts français viennent faire persévérer l’absurde délai du dénouement tant attendu. Des confins de ses territoires abondent volontaires courageux et travailleurs dévoués, mais la guerre dévore l’essor industrialiste de l’Etat impérial, mettant à contribution toutes les ressources publiques … et ce n’est point suffisant. L’année 1853 voit deux mesures majeures du règne de Nicolas 1er. Il défend au profond de lui-même sa hantise des nobles libéraux et des bourgeois, mais sait que pour réaliser un idéal plus grand que sa fonction sacrée il doit contribuer au service de la nation.


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L'Aube dans Saint-Pétersbourg de Fyodor Alexandrovich Vasilyev.


Dans une diatribe, l’Empereur se lâche aux yeux des russes via un manifeste. Ledit manifeste professe que Constantin XI, Empereur Romain, est tombé, l’arme à la main, saint-chrétien de confession orthodoxe et de rite grec, contre les ennemis de la Foi. Il y dit que l’homme qui est mort ressuscitera par la porte militaire, porte monumentale du mur Théodosien lui mème, au cœur même de la Ville. Prophétisant, il émet l’idée que Dieu et les romains ont mandatés la Russie qui a reçu du dernier rempart de la civilisation l’illustre mandat de restaurer l’Israël occupé, la terre promise, la Cité de Constantin, la seconde Rome, dans sa gloire d’antan. Chaque arpent de terre, chaque turc ottoman tué, sera le gage d’un pas de plus vers cet idéal.

Modérément, il reconnaît pourtant une faute, celle de produire le crime et de faire souffrir les faibles. Ce qu’il ne tolère que piètrement, la noblesse commande le don de soi. Et c’est pourquoi il annonce, péremptoire, la création d’une imposition de guerre. En lieu et place de « l’impôt par l’âme » naît l’impôt sur le revenu fondé sur l’idée que les nobles doivent « protéger » leurs âmes et celles de leurs serfs tout comme l’Empereur protège l’Empire et le christianisme orthodoxe par une contribution plus large à l’effort de guerre. Le dixième du revenu annuel des domaines est imposé, sans aucune exemption, pour soutenir le budget des forces armées impériales. Plus qu’un devoir civique, c’est une preuve de Foi que de soutenir l’Etat et sa cause. La donation de l’Empereur à la défense de la « Juste Cause » est faite, il monnaye pour 80 millions de roubles le chemin de fer Moscou-Saint-Pétersbourg, le temps que la vente se fasse, l’Etat émet dans la foulée des obligations de la même somme et parallèlement vend pour 208 millions de biens de la couronne, des terres. Ces dernières, cédées à des bourgeois Moscovites pour l’essentiel, permettent le temps de la vente (sur 12 mois) d’émettre de fortes obligations d’un même montant et de lancer un effort supplémentaire dans ce conflit qui oppose la Troisième Rome au Bonaparte. Vendant, l’Empereur passe discrètement l’éponge sur une réalité : il doit trouver des fonds. Il vend pour 3,75 millions de roubles les territoires de l’Alaska Russe à la compagnie de la baie de Hudson. L’Etat met en vente pour 6,5 roubles l’hectare un total de 32 millions d’hectares qu’il cède à des sujets de l’Empereur, souvent à crédit, les urbains (les bourgeois) souvent préférés aux nobles déjà propriétaires de domaines de fait considérables. Au total, la Russie espère dégager de cette affaire 208 millions ajoutés aux 3,75 millions de l’Alaska et 80 millions du rail Moscou-Saint-Pétersbourg soit 291,75 millions de roubles, le total dégagé par l’impôt de guerre sur les domaines n’est pas encore dévoilé mais promet une substantielle rentabilité, proportionnelle égale au coût politique qu’il engendre.

La troisième Rome, immortelle, ne faillira pas. C’est en substance ce que la volonté de l’Imperator communique à ses sujets, même si fondamentalement il concède aussi une chose de taille : le Sénat d’Empire. Contre la coopération de sa noblesse, contre une acceptation de plus larges et pesant impôts, les grands de l’Empire sont invités à prendre place auprès de l’Empereur comme des parlementaires, mais à rôle consultatif vis-à-vis du gouvernement, le premier ministre russe est nominalement préféré parmi les rangs des élus de la noblesse, 38 nobles vont siéger dès juin 1854 et 56 en 1855, c’est la promesse de l’Empereur. Représentés, ils doivent payer une somme de 300 000 roubles pour siéger 7 ans, leur position d’éligibilité assurée par l’argent, ils doivent se faire élire par leurs confrères de classe nobiliaire. C’est timide, mais c’est un acte fort tout à la fois. Au-delà de la guerre, au-delà de la victoire, se cache le profit d’un petit nombre sur un plan très politique, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre propagande et concessions, Nicolas 1er consolide ses finances.


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Ven 2 Oct - 11:37


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1854


L'ultime combat


La Russie n’est pas vaincue, clame le général Paskevitch ! En ce jour, l’armée des russes se prépare à un combat de titans. Repoussés dans les bois au sud du Danube, les soldats de la troisième Rome se sont repliés ici, au nord du fleuve, pour livrer leur plus grand combat : leur vie en est l’enjeu. Du brillant général d’armée Paskevitch aux moujiks en armes couchant à la belle étoile. En face d’eux, de l’autre côté de la rive, se dresse l’armée des turcs. Barbares sans Loi, ils luttent pour leur Foi et forcent le respect des officiers et soldats du Tsar en même temps qu’ils poussent à plus de piété encore, à une Foi renouvelée et une confiance restaurée en ceux qui hier encore les menaient à l’abattoir, le corps des officiers, si méprisé, est rapproché de la troupe par les réalités de la débâcle. Cette « bataille des ponts » inscrit dans le marbre rougeoyant, au prix du sang versé, l’ultime combat des forces impériales. Si demain, elles fléchissent, après demain, il n’y aura peut-être ni Dieu ni Empereur en Russie. On dit qu’il y a eu des éclairs au-dessus de Sainte-Sophie, que l’esprit saint y est retourné en grâce, serait-ce le signe d’une victoire portée par la providence ?

Se concentrant, l’armée alliée apporte quatre corps dont une partie de français, en face de ces hordes, l’armée russe délabrée se retranche. Les renforts sont en route mais personne ne semble en mesure d’estimer la date de leur arrivée. Incertaine, la bataille est pourtant engagée et les russes tirent les premiers. Les balles et les boulets virevoltent, frappent et fauchent les rangs turcs fraîchement débarqués sur la rive nord du Danube. Vagues après vagues les ottomans avancent, faiblissent puis et piétinent les cadavres rigides de leurs compagnons d’armes. Au soir, les grenadiers de Moscou et de Vladimir sont à bout, laminés par la précédente bataille ils n’en peuvent plus. Réduits à moins de la moitié de leurs forces combattantes, les grenadiers ont arraché des têtes par la crosse de leurs fusils, envoyé des milliers de turcs dans les fosses communes à coup de baïonnettes et épuisés l’entièreté de leurs balles contre les charges frontales des musulmans. A la seconde vague succède la réserve française et les éléments turcs encore vaillants. Les tirailleurs de Saratov, légendaires soldats de l’Empire, sont décimés par la grêle qui s’abat sur eux, les minés les massacres, au-delà même de la portée de leurs armes. Les grenadiers, massacrés à une portée hors norme, sortent de leurs retranchements et entament un contre assaut, il est 16h45.


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Contre charge des grenadiers russes sur les rives du Danube ...


Les cosaques du Don du général Khroulev soutiennent le combat titanesque des troupes à pieds. Sur ordre du général Paskevitch les cosaques s’élancent et à quatre reprises brisent leurs homologues équestres turcs, mais rien n’y fait. L’ultime charge, clairons hurlants et lances pointées est menée par le général cosaque à 17h15 pour tenter de temporiser et sauver ce qui peut l’être, les grenadiers tombant comme des mouches et les mousquetaires de la troupe se débandant au gré des salves, jetant leurs armes et faisant tomber les lignes et unes après les autres. Paskevitch est tué lorsqu’il tente de rallier les fuyards d’un boulet qui le coupe en deux. Khroulev est porté disparu avant qu’un cosaque ne ramène son étendard fracturé et son corps sur la selle de son cheval. Laminée, la troupe russe fuit, désespérément, un combat déjà perdu …


La chute de l'Aigle


Enfermé dans ses appartements, l’Empereur n’écoute ni ne reçoit quiconque. La dépêche l’affirme, et il l’a lue, avant même qu’il ne l’apprenne des bouches de ses ministres le matin même : les débris de l’armée russe du Danube ont été broyés par les alliés. Des dizaines de milliers de fiers hommes sont tombés, les armes aux mains, contre les hordes turco-franques. Isolée, l’armée russe de Menchikov, sud-danubienne est démunie, elle recule et trouve asile en Autriche. Fort d’une stature de gendarme du monde européen au zénith du congrès de Vienne, Saint-Pétersbourg essuie la pire défaite de son histoire militaire depuis Friedland qui en son temps paraissait terrifiante par l’étendue des pertes encaissées. La gloire des armées russes n’est plus, elles même paraissent fantomatiques. L’Empereur, seul, a décidé de confier en Dieu le destin de la Russie dans un ultime effort pour accomplir un dessein messianique, mais illusoire. Dieu a abandonné la Russie, plus largement, il a dépossédé Nicolas 1er de sa raison. Enfermé dans ses appartements, il se donne la mort, mais la chose demeure peu connue du public pendant trois jours, trois longs jours ou l’Empereur de toutes les Russies est tour à tour retrouvé inerte, les poignets perforés, devant une icône de Saint-Georges ensanglantée. Puis il est nettoyé, présenté au cercle familial proche et les plus intimes ministres. Finalement, il est décidé de le montrer au peuple angoissé de Saint-Pétersbourg et à la garde du Palais. Les funérailles se déroulent à l’Eglise de la Trinité, dans la Venise russe. Il est inhumé avec un cortège de dizaines de milliers de croyants et de fidèles dans un tombeau de marbre blanc, sur sa dépouille gît une couronne de fer, symbole d’un pouvoir absolutiste digne d’un César, mais un césar de fer. Pendant trente années, l’Empereur de toutes les Russies à dirigé les affaires en réaction aux mouvances libérales des élites russes, prolongement des idéaux occidentaux et de l’essor industrieux de ce monde. La succession, reposant sur Alexandre Romanov, fils de Nicolas 1er, est sans équivoque : Alexandre II de Russie apparaît au peuple et à ses élites troublées à la fin de l’été 1854. La Russie, vaincue, abattue, meurtrie, est à bout. Sollicitant un armistice, le conseil des ministres exécute la première volonté du nouveau du Tsar : la Paix doit advenir.


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Alexandre II, Empereur de toutes les Russies.


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Mar 6 Oct - 2:22


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1855 - 1856 : Au fond de la bouteille ...


La prise de conscience a lieu au choc, et la thérapie imposée par la France a réveillée les élites russes et l’Empereur successeur de Nicolas 1er. Alexandre II, son fils, n’a qu’un souhait : une Russie prospère demeurant dans le juste et droit chemin de l’idéal impérial. Une Russie contemporaine mais aussi marquée la tradition, est-ce possible ? Alexandre II est atterré par les pertes des forces armées. Au point de considérer l’armée russe comme « délabrée » et « moribonde ». Il entame un tournant majeur de politique eu égard à la direction prise par son père : le conseil d’Empire, camouflet à l’autorité impériale mais concession indéniablement nécessaire à l’équilibre intérieur russe, est intégré durablement dans les institutions de l’Etat russe. Pour autant, point de constitution … un droit de vote censitaire et nobiliaire maintient ce groupe de « hauts conseillers » par la naissance au sommet de l’Etat, ce que reprochait déjà Alexandre II à son père en privé. Accorder à la noblesse des droits, même symboliques, c’est dresser une troisième jambe à un Etat qui ne repose que sur l’autocrate et Dieu.

Plus objectivement, c’est aussi et surtout un contre-poids aristocratique à une politique qu’il veut déjà amorcer, une politique axée sur l’émergence d’une économie industrieuse et donc embourgeoisée amènera à des mutations politiques qui sont déjà sensibles : les acheteurs de terres ne sont-ils pas essentiellement des urbains embourgeoisés ? Pour compenser l’impact durable du conseil nobiliaire, il la réorganise à l’été 1855 pour donner naissance à une assemblée des puissants », portant toujours le même nom mais élargissant la base représentée et la masse représentative. Alexandre accorde le droit de vote non en fonction de la terre, du titre et de la richesse, comme feu son père. Mais bien via une richesse personnelle plus modique mise en gage le temps de l’élection. L’élection concerne toujours les plus riches du pays, de fait, puisqu’il faut apporter 20 000 roubles pour être votant et se présenter pour prouver sa « puissance ». Mais il est possible à des bourgeois de siéger à un conseil d’Empire qui comptera 84 représentants, sans pouvoirs, dont le rôle demeure le conseil.


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Siège du Conseil d'Empire, le palais Tauride.


Au profit des bourgeois se développe la réforme municipale qui introduit les premières municipalités distinctes du gouverneur de région. Ces municipalités disposent d’une assemblée et d’institutions propres rattachées au gouvernorat de jure mais techniquement assez autonomes pour pouvoir s’endetter, investir, voter des impôts au travers d’une assemblée (douma) censitaire par municipalité et ou les votants doivent disposer d’une maison (excluant les plus miséreux), etc… Les Zemtsvo naissent, mais là encore le compromis demeure : les classes nobiliaires se déplaçant graduellement de la campagne à la ville, elles aussi pèsent dans les assemblées et de fait ne rapport n’est pas réellement en faveur de la bourgeoisie d’affaire en dehors de la Moscovie et de la Novgorodie.

Alexandre II établit dans la foulée une politique publique en matière d’industrie et de transport, axant sa priorité non sur l’armée mais sur la prospérité des sujets de l’Empire. Ce retournement achevé, c’est au tour du budget de faire les fais de sa volonté réformatrice.

L’Etat subit en effet les affres de la guerre de 1854 avec l’Empire Ottoman et son allié la France. Endetté, l’Etat auprès de ses alliés de la Sainte Alliance, il doit aussi couvrir la dette de guerre qui pèse sur lui, en 5 ans. Pour compenser, l’armée raye de ses effectifs deux divisions de cavalerie régulière, une division irrégulière de cosaques sur le Danube, un corps d’armée mixte (corps infanterie) et une division de grenadiers soit un licenciement définitif de quelques 78 000 personnels de l’armée d’active, soit 11,14% de l’armée de terre. La marine connaît des licenciements à raison de 8 escadres à voile, les plus anciennes, toutes de réserve, soit 50% de ladite réserve. Le coût final et annuel de l’armée sera de fait de 77,6 millions de roubles soit 310,4 millions de francs par an. La baisse des coûts occasionnés est de l’ordre de 19,8 millions de roubles soit 79,2 millions de francs par an.

Au-delà de ces économies fonctionnelles de l’armée, un budget restreint pour les domaines s’inscrit parfaitement dans le processus actionné par Nicolas 1er de privatiser les terres impériales. Un fragment notable des curateurs est licencié du corps des fonctionnaires, l’économie porte sur le financement de vastes étendues peu ou pas productives, déficitaires le plus souvent, revendues à des enrichis de Russie. C’est donc 18,5% des ressources consacrées au fonctionnement de l’Etat qui se retrouvent, hors armée, dégagés pour d’autres allocations. Au total, si 178,4 millions de roubles ont été dépensés en 1852, hors armée, il n’y en aura plus que 144,18 millions de roubles en 1856 et ceci via l’abandon, au sens strict, de propriétés publiques déficitaires revendues et donc n’entrant plus dans les dépenses de l’Etat.

Les économies dégagées permettent ainsi, en 1856, de trouver un budget excédentaire et un Etat prospère. L’impôt de guerre sur le produit de la terre, d’abord temporaire, se traduit par un cadastre généralisé qui doit s’établir sur le long terme. L’étude dudit cadastre, limité aux régions occidentales de l’Empire jusqu’à l’Oural, s’opérera entre 1855 et 1861. Conséquemment aux privatisations, de l’argent coule dans les caisses publiques, permettant d’engager une nouvelle politique, industrieuse et volontariste.

L’usine de Lipetsk, joyaux de Nicolas 1er, ne voit ses premières productions sortir des fourneaux qu’en 1856, après 4 ans d’efforts pour réaliser vaille que vaille le site. Mais le procédé Bessemer, apparu l’année précédente, déclasse le site et le rend secondaire dans les projets impériaux. Il fournira bien de la fonte, mais en soit il est concurrencé dès 1855, avant même son achèvement, par un projet étatique plus ambitieux.


[Russie] Rossiskaïa imperia Transsiberian

Pose des rails en Russie.


En pleine terre zaporogue émergent des colonies de paysans sans terres, rejetés des propriétés terriennes publiques mais maintenu dans le servage. Ces gens fondent rapidement Donetsk, la cité repose sur des alentours peuplés, dans les tréfonds de son sol, d’un charbon profus et d’un fer proche, à quelque dizaine de kilomètres, aux alentours orientaux du Dniepr et au sud du bassin charbonnier, face à la mer noire. La colonie est intégrée au service civil de la ferronnerie et les colons seront libérés du servage dès le début des années 1860. Ces premiers colons construisent des fabriques, creusent la terre, dégagent la caillasse, remontent le charbon et sont les premières hordes de gueules noires de Russie. Ces hommes obéissent à des curateurs industriels, à leur charge de développer une aciérie en pleine nouvelle Russie. Le coût en vaut la chandelle, moderne l’aciérie est par nature convoitable et nécessaire aux besoins russes : 200 000 tonnes sortiront de ses fours par an. L’œuvre prend deux ans, si bien qu’en 1857 les premières feuilles roulées d’acier sortent de l’usine, au prix de 48 millions de roubles. La région se couvre de trois chemins de fer secondaires publiques pour 10 millions de roubles, dédiés aux excavations et au transport des minéraux, mais le produit le plus difficile à obtenir est sans doute le Manganèse. On en découvre en Géorgie, à Chiatura. Pour assurer le transport des minerais extraits, des caravanes archaïques transportent les minerais à dos de mulets et de chevaux le long de routes encaissées jusqu’à Poti, sur la côte géorgienne, puis sont transportés par des navires jusqu’à un port rénové pour l’occasion, à Marioupol. Soit 174 millions de roubles pour une extension du réseau ferroviaire impérial. En 1856, les premiers rails en fer sont posés pour relier Voronej à Donetsk et Marioupol tandis qu’une ligne de Tbilissi à Poti par Koutaïssi et de Koutaïssi à Rostov-sur-le-Don en passant par Anacopia, Sotchi et Krasnodar émerge également. Le prix du rail géorgien est de 80,75 millions de roubles, le rail Caucasien de 225 millions de roubles soit en tout et pour tout, sur 6 ans. Enfin, le rail arménien est entamé, de Vladikavkaz à Tbilissi et de Tbilissi à Erevan soit 118 millions de roubles sur 8 ans. Capable de drainer les territoires du sud, cette voie est jugée vitale en temps de guerre, elle sera relier à Stravropol et Rostov-sur-le-Don à terme.

Sur cette note élevée s’ajoute la décision de réaliser le canal Don-Volga projeté par Pierre le Grand. Il doit permettre d’expansion des cultures et la colonisation du bassin arable de la Volga. Cet espoir n’est pas sans arrières pensées : ces terres sont sans cultures stables, souvent la proie de cosaques ou d’éleveurs nomades et de leurs troupeaux. Pour donner sens au projet les aristocrates sont invités à coloniser ces espaces à l’aide de leurs curateurs et de leurs gens, leurs serfs et leurs richesses. Leurs terres, proches du canal, seront octroyées contre une participation en serfs au projet : des bras sont requis ! Les terres seront exemptées durant 12 ans du cadastre, avec un fort débouché à terme : l’Etat impérial songe au coton et au lin pour alimenter une industrie textile nationale.

Pour ce qui est du canal, les écluses, prévues pour un débit moyen, sont revues et au lieu des 140 mètres de longueur et 17 de largeur, on prévoit 300 mètres de longueur au minima par écluses et 26 mètres de largeur, de quoi soulever (faire passer d’une partie à une autre) de gros tonnages, suffisamment importants pour permettre un fret important de la Mer Noire à Tsaritsyne et Saratov. Le projet est aussi d’une extrême importance humaine, 80 000 travailleurs y fourniront un effort régulier durant 5 ans. Le coût est estimé à 15 millions de roubles pour les 100 kilomètres de canaux planifiés.


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Lun 12 Oct - 17:11


Rossiskaïa imperia


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L’acte de centralisation : 1857/1858


Le budget a un trou, il est béant, assurent les ministres du Tsar au premier concerné. L’autocrate de toutes les Russies est consterné, il manque jusqu’à 610 millions de roubles pour combler le fossé s’ouvrant entre ses volontés et la réalité. Au courant du mois de mars 1857 il est clair pour l’Empereur Alexandre II qu’il faut changer quelque chose dans l’Etat russe. Le rendre plus performant est son désir profond. Pour ce faire, il entreprend le premier pas de la réduction des gouvernorats afin de contracter radicalement l’effectif des fonctionnaires au service de l’Empereur. Il fonde respectivement le « Gouvernement de Nouvelle Russie » et le « Gouvernement du Caucase ». Au lieu de 20 micro-gouvernorats, il place à la tête de ces deux mammouths administratifs des administrateurs tenus pour leur respect des consignes impériales et leur mérite, au-delà de toute considération pour leurs titres de noblesse.


[Russie] Rossiskaïa imperia Distri10

Districts du Sud.


Le gouvernement de nouvelle Russie comprend la Rostovie et la Tauride, mais aussi toutes les terres riches des cosaques du Sud, de Kharkov à Chisinau. L’Etat diminue l’effectif qui lui est nécessaire en déléguant les tâches subalternes (postes provinciales, entretien de la voirie) aux municipalités qui viennent d’en acquérir le statut. Mais il n’y a aucun désengagement de l’investissement public dans l’économie des petits russes : Kharkov, Ekaterinoslav et Odessa seront reliés par une ligne de chemin de fer, une seconde voie atteindra Zaporijjia par Ekaterinoslav, jusqu’à Sébastopol en passant par Simferopol. La bureaucratie, réduite, est pourtant mieux rémunérée, un homme grassement payé n’est que moins corruptible. Ainsi paraît au courant 1858 l’oukase impérial fondant l’école de la fonction publique de nouvelle Russie, à Ekaterinoslav. Fondée en grande pompe, elle ne reçoit que sur concours et l’Etat octroi des bourses aux jeunes gens souhaitant, modestement, prétendre aux fonctions du service publique. Titularisés, ces hommes deviendront des fonctionnaires au mieux intègres et compétents, c’est au moins cette compétence que recherche Alexandre II. Souhaitant s’entourer d’hommes qui ne lui mentent pas lorsqu’une tragédie ou une bonne nouvelle sied à s’entendre ou se lire.

La fonction publique de Nouvelle Russie est également dotée d’un système ferroviaire centralisé, chaque ligne lui sera administrativement subordonnée quand elle fait partie du domaine « stratégique » tandis que les lignes provinciales, de second ordre, seront laissées aux soins d’investisseurs, rares au demeurant.

Trois corps sont reconstitués en bon et de la forme en terre de nouvelle Russie. A Rostov-sur-le-Don se trouve un corps, à Ekaterinoslav et à Kharkov aussi. Ceci fait trois corps mixtes. Une manufacture d’armes est installée à Kharkov, produisant pour 80 000 fusils par an (soit 60 millions de francs en outillages et personnels) et permettant ainsi de rééquiper les corps du Caucase en fusils M1857 doté de la technologie du canon et de la balle rayée sous 5 ans à un coût de 68 millions de francs. L’artillerie reçoit une modernisation aussi féroce, 9 divisions soit 108 millions de francs, sont investis sur cinq ans pour refondre et calibrer les pièces russes de nouvelle Russie avec des tubes rayés. Limitée, la flotte Russe mouille toujours à Sébastopol.

Le gouvernement du Caucase comprend le nouveau territoire de grande Géorgie et d’Arménie Orientale, de même que la terre Azérie est reculée au profit des Arméniens jusqu’aux abords de Bakou. De la russophilie des arméniens, Alexandre II sait qu’il faut tirer parti, de même que la loyauté des monarchistes géorgiens qui voient en Saint-Pierre la cité qui leur redonnera leur éclat, n’avons-nous pas protégé et fait mener nos armées par moult géorgiens depuis un siècle déjà ? L’Etat fonde d’ores et déjà une école de la fonction publique caucasienne, à Erevan. Modeste cité fortifiée, la place s’accroît par l’installation en ce lieu de l’administration centrale du gouvernement du Caucase. Le modèle est le même que celui de la nouvelle Russie.

Le rail reliera enfin, par la volonté et les moyens de l’Empire la cité de Koutaïssi à Erevan en passant par Tiflis. Le Caucase reçoit une réorganisation de son corps cosaque ainsi que de l’armée impériale y étant stationnée. Au cours de la fin 1858 et jusqu’en 1862 le territoire est réoccupé par 2 corps d’armée mixte à 3 divisions d’infanterie (Koutaïssi, Erevan) chacun et un corps réduit de cosaques irréguliers rééquipés en 2 divisions régulières tout en conservant honneurs, traditions et uniformes cosaques, même si inspirés du modèle modernisé francisant avec pour ses personnels des casques, plus rarement les torques et autres chapeaux orientaux Ekaterinodar). Dotés de M1857 « Kharkovski », les soldats russes ont la sage pensée de savoir que l’Empereur se soucie de leur sort à la guerre … sous cinq ans, grâce à l’usine de Kharkov, ils recevront leurs armes à tubes rayés et à balles miniés. Le district reçoit ses armes mais aussi des insignes nouveaux, pieusement appelé du nom du saint archange Michel qui, portant l’épée, protège et dirige la milice céleste, armée du bien.


[Russie] Rossiskaïa imperia Saint-michael

Saint-Michel, l'archange.


Pour le salut des finances : 1858/1859


Pour résorber le déficit et engager de nouveaux projets, l’Empereur avalise ce que ses conseillers réformateurs lui préconisent depuis des années : frapper du rouble, tirer des planches et des planches et encore des planches de roubles papier. La liquidité manque ? Qu’à cela ne tienne, la monnaie impériale paraîtra bien surévaluée pour le commerce russe un jour prochain, autant en tirer profit et émettant de la devise et laisser courir l’inflation. Un premier jet de 200 millions de roubles est frappé de cuivre pour 2/3 et 1/3 des pièces sous forme d’argent, poids paritaire encore avec la valeur légale du rouble. C’est déjà beaucoup, mais 300 millions de roubles, sous la forme de papier monnaie et de cuivre suivent. L’Etat met en circulation des billets gagés sur la valeur, immuable et inestimable, de la bonne volonté impériale d’un jour les échanger contre de l’argent avec 4% de roubles par billet de cent en plus pour chaque personne en disposant, 6% pour chaque personne portant un billet de 200 roubles.

Cette émission monétaire va à l’encontre du précepte occidental et plus largement s’intègre à la doctrine du « culte de l’Etat » qui prévaut graduellement en Russie. L’Etat est moteur et directeur d’industrie, des armées, des finances … du pouvoir. Il est le centre de tout. Sa parole, par l’intermédiaire des hommes qu’il protège et solde, vaut de l’or. Alexandre II s’attend à devoir dévaluer à 3 francs pour un rouble sous quelques années et en deux ou trois étapes, pour lisser le phénomène mais profiter de l’effet d’aubaine et maintenir le régime des chantiers, voir les relancer. Et pour cause, il planifie déjà un rail menant de Moscou à Kazan et de Kazan à Ekaterinbourg, ce monument, véritable chef d’œuvre de la volonté impériale, doit permettre de relier les mines de l’Oural à la Moscovie. Ainsi, 1750 kilomètres de rails de fonte doivent être posés, sur dix ans soit 437 millions de roubles d’or dont plus de 40 par an dès 1859, date du lancement des premiers chantiers, mais aussi l’usine du motoriste étatique « Louhansk LM-Zavod », la première usine publique à produire en Russie l’entièreté des composants mécaniques et assembler elle-même les voitures. Une modernisation ? Non, une innovation ? Pas d’avantage, une révolution. Et pas n’importe laquelle, une révolution industrielle accomplie par l’Etat. Prioritaire, cette usine est une clef de voûte, plus précieuse sans doute que l’or qu’elle coûtera …


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Lun 2 Nov - 21:10



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Nouveau drapeau officiel de l'État russe

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Rectifications économiques

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La politique économique russe adoptée au lendemain de la guerre du Danube s'est avérée efficace mais, hélas, mal ajustée. Bien qu'une industrie métallurgique et ferroviaire soit née de ces efforts, il demeure que certains projets, bien que justifiés sur le fondement de l'intérêt militaire, s'avéraient trop coûteux comparés aux gains financiers pouvant être à court terme espérés. D'autres encore relevaient purement et simplement de la gabégie financière. Cette politique d'industrialisation s'est avérée, aux yeux de l'Empereur, peu efficace et par trop dirigiste. Convaincu au départ par les arguments des partisans du protectionnisme russe et du refus de l'import de capitaux étrangers provenant de pays potentiellement hostiles, l'Empereur en est arrivé à l'évidence : l'État injecte des sommes colossales et ces sommes ne se répercutent pas par une stimulation réelle du marché sous l'effet d'une politique de grands travaux. En effet, cette politique s'est avérée fermée même à l'égard des capitaux privés russes, pourtant intéressés par une telle aventure. Ceci devait être rectifié.

Ce faisant, via une oukhaze rectificative, le gouvernement impérial annonçait la fin du projet du rail géorgien, caucasien et arménien. De même la Pologne, bien que riche, n'était pas prioritaire en comparaison des villes du coeur de la Russie et sa périphérie productrice immédiate et fera donc l'objet de financements purement privés. Le canal Don-Volga, sur le papier intéressant, serait par ailleurs également annulé. En ce qui concerne les financements de constructions d'usines métallurgiques, la politique de dépense étatique allait s'arrêter là. La priorité serait donnée aux autres projets ferroviaires qui recevraient l'ensemble des subventions étatiques dégagées.

Loin de voir ces annulations comme des échecs, la Russie annonçait l'émission de bons d'actions destinés au public russe et étranger à montant variable (dont la plus basse tranche débutait par 30 roubles), ceci devant permettre à la fois l'amortissement des sommes déployées mais aussi l'implication d'investisseurs dans l'économie russe. Des compagnies de chemin de fer privées russes seront formées à partir des capitaux propres réunis par cette occasion avec le soutien des banques d'investissement russes et étrangers afin de faire fonctionner la concurrence.

Le projet ferroviaire est connu du gouvernement russe comme intéressant de nombreuses banques d'investissements et investisseurs privés étrangères, et notamment les banques Rothschild,  Schaaffhausen ou J.R. Bischoffsheim, Oppenheim et prussiennes, ainsi que les frères Pereire et l'américain T. Schaffner, qui ont tous déposés leurs projets auprès du gouvernement russe. Pour ce dernier, qui souhaite investir sur une ligne reliant Moscou à Marioupol, il fut accepté le projet d'un investissement à hauteur de 200 millions de roubles garantis à 5% par l'État russe en l'échange d'une concession de 40 ans. Les banques belges Bischoffheim et Schaaffenhausen (aux fonds d'investissements d'origine franco-belgo-prussiens), il fut accordé le projet de relier Saint-Pétersbourg à Moscou ainsi que la construction d'industries galvanoplastiques à la capitale pour un investissement de 268 millions de roubles réunis par titre au porteur ouvert à partir de 125 roubles. La concession ici a été conclue pour 90 ans. L'acceptation de ce projet à l'initiative belge avait également l'avantage d'être la condition pour la mise en place d'un partenariat économiques et d'échanges commerciaux entre le royaume de Belgique et l'Empire de Russie.

Avec les investisseurs britanniques représentés par Rothschild, il a été accordé la concession d'un rail reliant Varsovie à Saint-Pétersbourg  avec concession de 85 ans et 10 ans pour réaliser (sous peine de caducité de la concession) le projet pour un investissement de près d'un milliard de francs ! Afin de garantir la viabilité du projet, là aussi des titres aux porteurs seront émis en Russie, que ce soit à l'égard des particuliers que des banques d'investissements russes.

En ce qui concerne Pereire, perdant des devis ferroviaires, il fut proposé en compensation des concessions d'usines et de houillères à Moscou, Kharkov et dans le Donbass. Parallèlement à cela, le gouvernement russe annonçait que les usines construites ces dernières années en Ukraine et n'ayant pas fait l'objet de privatisation seraient consolidées sous la forme de corporations public-privés russes dont les capitaux seront proposées prioritairement aux banques russes ainsi qu'aux investisseurs russes via des bons d'actions ouverts à partir de 30 roubles.  

Le gouvernement russe a annoncé également que la souscription à un capital d'action établi en Russie permettra une défiscalisation des revenus à hauteur de 10% des revenus pendant 1 an, étendu à 15% à partir de 3 ans (dans le but de favoriser le maintien des capitaux). Une défiscalisation à hauteur de 35% des revenus de la société formée pendant 2 ans sera également possible pour tout projet de construction d'entreprise ou d'établissement.

Enfin une baisse des impôts fut annoncée à hauteur de 5% afin de faire souffler les sujets de Sa Majesté et permettre un rebond de l'économie russe.


L'abolition du servage


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Le servage est une honte pour la Russie ainsi qu'un terrible frein à son développement (et surtout une cause importante de révoltes). Pour y mettre fin, le gouvernement russe a annoncé sa suppression progressive jusqu'en 1868. Le projet se ferait comme suit :  distribution de 40% du domaine des latifundiaires sera partagé par des conseils de communes paysannes ad hoc avec seuil minimal de 20 hectares par personne. Ceci, largement insuffisant pour contenter ne serait-ce que la moitié des affranchis, devrait permettre toutefois la formation de paysans aisés. Les propriétaires terriens se verront  compenser pour la distribution des terres par des prêts souscrits par les nouveaux propriétaires garantis par l'État. Afin de contenter les autres, une large part des lésés pourront obtenir ces hectares sur les terres non exploitées le long de la Volga, aux contreforts de l'Oural ou dans le sud de la Sibérie et ce jusqu'à une limite de 65 hectares via une extension du système du colonat militaire pendant 10 ans. Des prêts seront souscrits par ces personnes pour le financement de la mise en place de l'exploitation agricole, leur installation et l'achat de machines. Le gouvernement autorisera des investissements de la part de leurs anciens propriétaires qui bénéficieraient en l'échange de larges défiscalisations proportionnelles au nombre d'anciens serfs garantis. La défiscalisation pourrait monter jusqu'à 70% pendant 7 ans si la totalité des serfs lésés souscrivant au colonat se retrouvent garantis. Ces sommes réunies  permettront également l'achat de machines-outils.  Les affranchis n'ayant pas été satisfaits par la distribution des terres et ayant refusé le colonat militaire devront chercher salaire par eux-mêmes dans les villes ou demeureront salariés de leurs anciens maîtres ou des nouveaux propriétaires.


Les merveilles de Samarkand


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Dans le cadre du grand jeu, le général Lazareff a effectué son rapport du grand calme des frontières russes bordant les khanats et du peu de raids des orientaux. Une missive fut envoyée à Saint-Pétersbourg expliquant la situation et l'opportunité de lancer une expédition visant soit en la reconnaissance des territoires soit en leur conquête pure et simple. Alexandre II, bien que tenté par l'aventure, prononça son veto dans le but de prioriser les fonds de l'État russe dans sa nouvelle politique industrielle et agricole pour l'heure. Ceci devrait également montrer la bonne foi de l'Autocrate vis à vis des britanniques et la volonté de la Russie d'être pacifiste. L'Asie centrale pourra bien attendre quelques années de plus, le drapeau russe flottera sur leurs minarets plus tard.


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Mar 3 Nov - 20:56



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S nami Bog! — Boje, Tsarya khrani!



La Pologne s'agite


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La situation dégénère petit à petit en Pologne. Le 11 juin 1860, les funérailles de la veuve de Jozef Sowinski, le héros de l’insurrection de novembre 1830, se transforment en une grande manifestation patriotique.

En octobre de la même année, des boules puantes sont lancées au Grand Théâtre à Varsovie lors d'une représentation à laquelle assistent le tsar Alexandre II, l'empereur François-Joseph 1er et le prince régent de Prusse. Les illuminations et le bal de la conférence sont sabotés, les fauteuils sont aspergés d'un liquide nauséabond. Ces actions sont dirigées par Franciszek Godlewski.

Le 29 novembre 1860, le jour de l'anniversaire de l'insurrection de 1830, une grande manifestation est organisée, au cours de laquelle la foule chante le poème d'Alojzy Felinski saluant le départ du tsar Alexandre Ier. Le vers du refrain est remplacé par : « Seigneur ! Daigne nous rendre une Patrie libre ». Ce chant antirusse est ensuite régulièrement répété dans les manifestations polonaises.

Alexandre II décide de mettre un terme à cette fronde par la répression et menace de bombarder la ville au cas de nouvelles manifestations. Le 25 février 1861, l’armée russe défile dans les rues pour le trentième anniversaire de la défaite polonaise à Grochow, la bataille qui a mis fin à l’insurrection de novembre 1830.

Le 27 février, dans le quartier de Krakowskie Przedmiescie à Varsovie les militaires russes ouvrent le feu sur les manifestants. Cinq d'entre eux sont tués. Pour empêcher les militaires d'enlever les corps, les manifestants les emmènent dans un hôtel voisin où siège la Société d'Agriculture, tandis que la foule, poursuivie par les militaires, se réfugient dans les églises voisines. En signe de protestation, toutes les églises sont bientôt fermées. En signe de solidarité, le rabbin Isaac Kramsztyk ordonne également de fermer toutes les synagogues.

La population varsovienne, bouleversée par l’événement, crée une Délégation de la Ville chargée du maintien de la paix, présidée par le banquier Leopold Kronenberg. Celle-ci et la Société d'Agriculture envoient au tsar une lettre demandant le respect de la liberté des citoyens du royaume de Pologne.

Le 2 mars, l’enterrement des cinq fusillés au cimetière de Powazki est une manifestation de solidarité entre toutes les régions du Royaume de Pologne, les événements de Varsovie ayant eu un écho dans toutes les provinces. Un office religieux et une manifestation sont organisés dans plusieurs villes en l’honneur des cinq morts. Des paysans font la « grève » du servage.

Dans la nuit du 7 au 8 avril le vice-roi et gouverneur général de Pologne, Mikhaïl Gortchakov est tenté d'autoriser le recours à la force militaire contre les civils. Celui-ci reçoit toutefois des instructions de la chancellerie impériale lui avisant de ne pas prendre de telle mesure.

En mai 1861, le général Mikhaïl Gortchakov meurt et son successeur Nikolaï Soukhozanet impose aux Polonais un régime encore plus répressif. Toute personne portant les vêtements nationaux ou chantant l’hymne national peut désormais être arrêtée.

La situation qui accable le royaume de Congrès est celle d'un état pré-insurrectionnel. L'Empereur est dès lors face à un dilemme, doit-il donner plein pouvoir à son gouverneur pour écraser une fois pour toute les mutins et par là la nation polonaise ou tenter de négocier avec la noblesse polonaise leur soutien ? Malgré le soutien total de la Prusse pour une action militaire, conjointe ou non, l'ampleur des dépenses qu'occasionneraient cette solution, de même que les irréversibles dégâts sur la popularité de l'Empereur réformateur eurent tôt de raisonner Alexandre II.

L'Empire allait négocier, dès lors les représentants les moins radicaux du Sejm furent invités à se rendre au palais du gouverneur général de Pologne où les y retrouverait Aleksander Wielopolski, le nouveau chef de l'administration civile du royaume du Congrès. Celui-ci leur informa du désir de l'Empereur d'étendre ses réformes à la Pologne, et notamment la fin du servage et la création de conseils municipaux élus au suffrage censitaire. Par ailleurs la conscription, sujet extrêmement sensible en Pologne, serait supprimée, seul le volontariat permettra d'intégrer les armées impériales. Par ailleurs le clergé et la langue polonaise seraient protégés par l'Empereur qui veut par là réconcilier les nations slaves soeurs. En l'échange de ces mesures, la noblesse et le clergé polonais soutiendraient l'apaisement de la situation et la lutte contre la faction rouge indépendantiste. Les représentants du Sejm sortirent satisfaits de cette réunion. Peu après, les nouvelles mesures furent publier dans les journaux agréés par l'Empire, ce qui eut tôt fait de diviser l'opinion publique polonaise entre autonomistes (les blancs) et indépendantistes (les rouges), désormais opposés.

Le général Nikolaï Soukhozanet, impopulaire et impropre à assurer que le message de paix de l'Empereur soit compris, fut rappelé et remplacé par le libéral (et frère de l'Empereur) Grand Duc Constantin Nikolaïevitch Romanov. Celui-ci prononça dans la foulée la fin des mesures discriminatoires polonaises et, quelques semaines plus tard, avec accord du Sejm, le lancement d'opérations policières et militaires visant en l'arrestation des leaders et sympathisants du camp rouge. Pour ce faire, il fut dépêché en Pologne pas moins de 20 brigades de l'armée impériale devant assurer ces opérations. L'Empereur a foi que l'opinion publique continuera par cela à voir en lui le Petit Père du peuple, l'autocrate protecteur.

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Accords russo-néerlandais

L'ambassade néerlandaise de Saint Pétersbourg fut contactée en ce début d'année afin de conclure un accord commercial devant ouvrir l'Empire russe au commerce international et à la finance internationale. Suite à des négociations rapides et fructueuses, l'accord suivant fut conclu :

- La Russie s'ouvre aux investissements d'origine néerlandaise, à cet effet la plupart des barrières administratives seront simplifiées, de même les taxes sur les transactions financières seront abaissées de 5%
- La Russie allait baisser ses taxes douanières sur les épices, café, sucre, tabac, quinine et caoutchouc néerlandais de 5%
- Le Pays-Bas baisserait ses douanes sur la houille, le charbon, le fer et l'acier russe de 5%


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Mer 11 Nov - 22:44



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Rossiskaïa imperia

S nami Bog! — Boje, Tsarya khrani!


Le Congrès survivant

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Le 22 janvier est publié le manifeste du Comité central national des « Rouges », à partir duquel émerge le gouvernement national provisoire (Tymczasowy Rzad Narodowy), sous la direction de Stefan Bobrowski. Dans ce manifeste, le Comité central promet la libération des serfs et des terres aux volontaires qui rejoignent la lutte.
Le même appel est adressé le 29 janvier à la Lituanie, le 5 février à la Podolie, à la Volynie et à la Petite Russie.
Planifiée par les Rouges pour le printemps, l’insurrection débute donc plus tôt que prévu, sans préparation organisationnelle suffisante, avec un manque cruel de moyens militaires et une direction divisée. Après les premiers succès organisationnels et militaires, les insurgés ont en effet été noyés sous les forces supérieures de l'armée russe. Romuald Traugutt, « dictateur » de l'insurrection, essaie de motiver le peuple paysan avec le slogan « avec le peuple et par le peuple ». De fait, le nombre de paysans participant à l'insurrection va en augmentant jusqu'au décret du tsar du 2 mars 1864 promettant la fin du servage et la possibilité d'obtenir la propriété de terres ; à partir de là, les paysans quittent le mouvement.
Près de 200 000 personnes ont participé aux combats de l'insurrection, environ 30 000 en même temps. Près de 30 000 partisans ont été tués. Le 17 février, Mieroslawski traverse la frontière russe, mais après deux défaites de son armée, à la bataille de Krzywosadz et à la bataille de Nowa Wies, il abandonne le combat et rentre à Paris.
Le 24 février, les forces Blanches de Marian Langiewicz et d'Antoni Jezioranski échappent à l'encerclement des troupes russes lors de la bataille de Malogoszcz et se replient vers la frontière autrichienne. Le 4 mars, Langiewicz et ses hommes parviennent encore à s'échapper à la bataille de Pieskowa Skala . Le 11 mars Langiewicz prend la direction de l'insurrection, qui est ensuite reconnu par le Comité central national. Le 12 mars, au cours d'une cérémonie solennelle, Langiewicz prête serment à la nation. Les insurgés prêtent à leur tour le serment au chef de l'insurrection. Mais une semaine plus tard, après la bataille de Chrobrzem et la bataille de Grochowiska Langiewicz est vaincu. Il quitte la zone de combat pour se réfugier en Galicie où il est aussitôt arrêté par les autorités autrichiennes et conduit à Cracovie.
Étant donné le déséquilibre entre les forces combattantes pendant l'insurrection, la guerre prend la forme d'une guérilla. Les combattants polonais cherchaient à éviter les combats trop importants, dans lesquels l'insurrection risquait de disparaître totalement.

On comptabilise près de 1229 combats de plus ou moins grande ampleur, 956 sur le territoire du Royaume, 236 en Lituanie et le reste en Biélorussie et en Ukraine.
Le 21 février 1864, les Russes remportent la Bataille d'Opatow sur les partisans polonais des Gory Swietokrzyskie, dirigés par Ludwik Zwierzdowski, ainsi que les groupes opérant à Podlas. Les soldats de Jozef Hauke-Bosak, et dans le comté de Lubelski, ceux de Walery Wroblewski, retranchés à Grodzienszczyzna, continuent la lutte jusqu'en avril. En Posnanie et en Galicie, de nouvelles forces se reconstituent, mais ne peuvent intervenir dans le Royaume, du fait du contrôle des frontières par la Prusse et l'Autriche.

Le dernier groupe de patriotes se bat jusqu'au printemps 1865 à Sokolów Podlaski, sous le commandement de Stanislaw Brzoska, qui, durant l'insurrection, avait pris part aux combats de Siemiatycze, Woskrzennice, Grezowka, Włodawa, Slawatycze et Fajslawice. Il est pendu le 23 mai 1865 à Sokolow Podlaski.
La guerre se termine en Avril 1864, après la destruction des insurgés rouges, massacrés, déportés ou exécutés.

Au travers des manoeuvres politiques de l'Empereur, l'autonomie polonaise a été préservée, le pouvoir de la haute noblesse polonaise placé sous protection de l'Empereur libéral. Pour certains c'est l'espoir de grandes réformes et d'un assouplissement de la rigidité impériale qui se dessine à l'horizon, pour d'autres, comme les plus zélés des indépendantistes, c'est l'effroyable constat que la lutte des classes s'est invitée à la lutte nationale. Bien des années plus tard, Léon Tolstoï s'essaiera à l'écriture d'un roman portant sur le sort de ces exilés de 64.

Rectification économique

La constitution des zemtsvos avait un intérêt inattendu pour l'Empereur. Conseils municipaux regroupant bourgeois et nobles locaux, ces assemblées permettaient également de jauger l'efficience du système économique russe et des réformes entreprises par l'administration impériale. La principale remontrance apportée aux oreilles du Souverain concernait le partage des usines clé en main construites ces dernières années et la trop forte influence de certains investisseurs qui arrivaient à s'en accaparer de nombreuses et former des situations de monopole. En effet certains bourgeois se plaignaient déjà de la difficulté de la concurrence et renonçaient à se lancer dans le commerce industriel. Outre cette problématique c'était la crainte de la naissance d'un contrepouvoir influent à la politique impériale qui apparassait. Actant sur cela, la chancellerie impériale publia plusieurs oukhazes ordonnant partage de certaines sociétés et rectifiant les modalités d'attribution des usines à distribuer. Une loi fut par la suite publiée au journal officiel condamnant les situations de monopole.

La nouvelle armée

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Les précédentes guerres ayant vu l'implication de l'armée impériale russe et celles où de grandes puissances européennes eurent à combattre amenèrent à un cinglant constat : l'armée russe, naguère la première du monde, était vieillissante et devait être réformée en profondeur pour que l'Empire de Russie demeure l'une des plus grandes puissances de la planète. C'était un long chantier qui attendait le Tsar mais qui devait être mené. Tout, de la formation du troupier, son équipement, jusqu'à la qualité des plus hauts officiers devait être révisé.

Tout d'abord la méthode de recrutement des effectifs fut revisité. Peu efficace, enclin à créer des désertions pour les appelés et ne permettant pas, du fait de sa durée, de faire profiter d'un moral élevé, les plus de 15 ans de service militaire obligatoire devaient être abaissés. A la place il fut décidé de la mise en place d'un service militaire obligatoire de 5 ans associé à 3 années supplémentaires dans la réserve pour un nombre de 120 000 hommes appelés chaque année sous les drapeaux et un total de 600 000 hommes dans l'active, 420 000 mobiles et 360 000 réservistes. A côté de cela il fut annoncé l'abolition du colonat militaire. En lieu et place les différentes armées impériales se devaient de disposer de régiments professionnels du génie militaire. Il fut annoncé également la radiation des registres de 70 000 cosaques au cours des 5 années à venir puis de 35 000 autres au cours des 5 suivantes.

Dans le cadre de la réforme, dans le but d'augmenter l'efficacité des troupes, le suivi des formations académiques militaires devenait impératif et obligatoire à peine de rétrogradation ou de radiation des effectifs, à la fois pour les sous-officiers et les officiers. Afin d'éviter, notamment à ce niveau, tout népotisme ou corruption, un service spécial de surveillance contre la corruption était fondé, celui-ci devant enquêter périodiquement sur les sujets précédemment mentionnés et procéder à l'arrestation et traduction devant les cours martiales des personnes suspectées, peu important leur rang et leur nom de naissance. Fut également annoncé l'interdiction des punitions physiques et la susceptibilité d'être pénalement condamné devant les cours martiales pour les personnels les pratiquant encore. Devaient être fondées plusieurs académies militaires pour s'assurer que l'ensemble des effectifs concernés puissent accéder auxdites formations. L'enseignement au sein de ces académies était également revu dans le but de tenir compte des dernières innovations tactiques et stratégiques et d'émuler les esprits afin de briser avec le traditionalisme ambiant. Chose notable, les militaires du rang se distinguant par leur intelligence et leur bravoure n'étaient désormais plus paralysés dans leur progression et avaient désormais accès à la montée en grade dans les conditions définies par cette réforme. Par ailleurs, en vue de renforcer la cohésion des différentes unités en temps de paix comme en temps de guerre et permettre la mise en place de stratégies de grandes ampleurs, un État Major permanent des armées, la STAVKA, devait être fondé et être composé des généraux les plus émérites et modernistes de l'armée. Dans le même temps était fondé une amirauté centrale impériale, formée et composée dans les mêmes conditions.
Plusieurs zones de mobilisation étaient définies par cette réforme, les majeurs étant Saint-Petersbourg, Riga, Varsovie, Odessa, Tbilissi, Erevan, Moscou, Saratov et Rostov sur le Don.

Toujours dans le cadre de cette réforme, la mise en place de chaînes de production devant produire fusils miniés et canons rayés étaient décidés avec pour objectif d'un remplacement total des équipements sous 8 ans.

Enfin l'État russe procédait à un appel d'offre visant à relier les différentes villes précédemment citées par cadre télégraphique. L'état russe étant prêt à assurer jusqu'à 5% les pertes dans les rendements pendant 10 ans ainsi que de financer jusqu'à 25% les travaux.

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Affaires diplomatiques

En 1862, la Russie et la Roumanie signent un accord de libre échange sur le fer et les machines-outils Russes. Ces produits pourront ainsi dorénavant être exportés en Roumanie sans subir la moindre taxe douanière. La Russie accordera également une aide financière de 500 000 francs par an à la Roumanie pour son développement.

Le plus important contrat commercial concerne néanmoins la France. Presque 10 ans après la guerre d'Orient, les deux géants européens ont décidé d'enterrer la hache de guerre pour construire un avenir meilleur. Ce rapprochement diplomatique prend forme le 3 novembre 1862 lorsque le duc Charles de Morny, ambassadeur français en Russie rencontre le prince Alexandre Gortchakov, ministre des affaires étrangères russe à Saint-Pétersbourg.
Le gouvernement impérial Russe concède donc 3 lignes de chemins de fer aux entrepreneurs français :

-Moscou à Irasolavl (272 km)
-Irasolavl à Nijni Novgorod (290 km)
-Varsovie à Kiev (780 km)

Le gouvernement impérial Français financera à hauteur de 5 % les rentes de ses privés qui iront investir dans ces lignes ferrés.


Affaires militaires

En plus de la réforme militaire, l'armée Russe est équipée à partir de 1864 de fusils à culasse et de canons à culasse. Le nombre n'est pas suffisant, il est important de rester à la pointe de la technologie pour rester compétitif.
10 DI de réserve sont formées.
Le contingent s'élève à 28 divisions actives, 10 divisions de réserve et 5 divisions irrégulières, il faut donc :

- 4 lignes de grande production de fusils à culasse (160 000 fusils par an / 8 DI par an / 180 M de francs)
- 2 lignes de grande production de canons rayés (800 canons par an / 12 DI par an )
- 1 ligne de petite production de canons à culasse pour formation d'une réserve d'artillerie

D'ici 1869, toutes les DI seront donc équipées de fusils et canons à rayés.

Affaires navales

Face à la course navale menée par le Royaume-Uni, l'Empire Russe, inquiet, décide de réagir en lançant à son tour la construction d'une vaste flotte.
Ainsi, 2 escadres blindées sont construites au prix de 150 millions de francs sur 3 ans.

Affaires secrètes

Des armes et des conseillers militaires sont envoyés au Shah de Perse pour l'aider dans sa lutte face à l'impérialisme Britannique.


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Lun 4 Jan - 22:22



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Harder better faster stronger

Le ministère de l'économie a publié à l'Empereur les résultats budgétaires de la politique actuelle entreprise par l'Empereur depuis le virage en direction du capitalisme et notamment de l'accueil des capitaux étrangers sur le sol russe. C'était indéniable, l'Empire était passé du risque de voir l'aigle chuter du ciel suite à la précédente guerre russo-turque, le voilà qui désormais resplendit comme l'une des plus grandes économies d'Europe... au grand dam des plus réactionnaires membres de la Cour.

Cependant, par le choix de faire confiance à la solution libérale, Alexandre II avait trouvé Rome en brique et la-voici déjà faite de marbre. Les intérêts de l'État et la prospérité de la Russie, preuve du choix de Dieu de soutenir Alexandre, imposaient de poursuivre cette politique. Il fallait donc préparer le terrain et se débarrasser des obstacles réactionnaires à la tête des institutions impériales ainsi qu'au sein de la Cour. Cela devait commencer avec le poste de procureur du Saint Synode qui devait être confié à un libéral ainsi que remplacer progressivement les plus réactionnaires des sénateurs (et leur empêcher l'accès au sénat) par des hommes alignés sur les plans d'Alexandre II. L'objectif, encore non énoncé, est de permettre la rédaction d'un texte à valeur constitutionnelle dans le but de tirer entièrement profit des forces de la Russie.

Politique économique

La politique économique est un succès, il est donc grand temps de l'étendre. Avant toute chose, dans le but de financer cette politique, une augmentation de 2% des taxes indirectes sur les produits était de mise, tout comme la radiation de quatre escadres navales à voile, désormais obsolète et coûtant bien trop comparativement à leur utilité. Enfin, une libre entrée des capitaux étrangers sur le sol russe était annoncée, associée à des campagnes visant à permettre la distribution de bonds russes finançant des investissement sur le sol russe, tant auprès des capitalistes russes que des capitalistes européens et américains. Les banques d'investissement russes allaient bénéficier d'un régime de faveur par de larges défiscalisations sur les prêts accordés pour l'aventure capitaliste, dans le but de développer lesdites banques et qu'elles soient en mesures de concurrencer leurs homologues européennes.

Plus concrètement, la politique russe allait se matérialiser par de larges subventions et projets visant en la rénovation et l'agrandissement des ports commerciaux sur la Baltique, la création d'une marine marchande russe (cela devant être renforcé par des accords avec l'État prussien à ce sujet) et la création de vastes centres industriels sur la Baltique et en Moscovie (notamment par la construction d'usines clé en main), ceux-ci ayant pour ambition de rivaliser avec la vallée de la Ruhr ou encore les centres industriels français.

Enfin, divers contrats commerciaux ont été conclus avec l'Autriche, la Prusse et des personnes privées.

Avec la première, l'Autriche, un plan de concession ferroviaire a été conclu en vue de relier Nijni Novgorod, Kazan, Saratov et Tsaritsine. Par ailleurs un traité d'abaissement douanier a été conclu sur les importations autrichiennes de bois russe et sur les importations russes de cristal de Bohême et autres marchandises de luxe à très haute valeur ajoutée.

Avec la Prusse, un contrat de même type a été conclu cette fois pour deux lignes, l'une reliant Kazan à Ekaterinburg en passant par Perm, l'autre reliant ces mêmes villes en passant par Oufa et Chelyabinsk. Un accord visant à faciliter l'action des marines marchandes des deux monarchies a également été conclu.

Enfin, avec le capitaliste américain Perry Collins a reçu l'assentiment du ministre du transport Constantin Possiet pour un rail reliant Irkustk à Chita ainsi que pour la création d'une ligne télégraphique reliant les États-Unis d'Amérique à la Russie en passant par le détroit de Béring.

Politique asiatique

L'Empereur Alexandre a des ambitions sur ce grand jeu qu'est l'Asie centrale. Dans ce but, il a mandé le général Ivan Davidovich Lazarev avec peu de forces, de mener des missions d'explorations, de reconnaissance, de commerce et de diplomatie, en vue de préparer une invasion future. (Déficit +22M / 1 brg utilisée)

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Le juriste guerrier
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Ven 8 Jan - 23:39



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Le manifeste constitutionnel

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En dépit des résistances et des craintes que la commission constitutionnelle réunies sous les ordres de l'Empereur ne connaisse le même sort que celle ordonnée par Alexandre Ier, le projet constitutionnel fut finalement rédigé et adressé à Son Impériale Majesté qui la ratifia. La Russie était désormais une monarchie réglée par la loi.
Ce projet, en revanche, bien que rappelant l'indépendance et la transparence de la justice, la liberté de croyance religieuse et divers droits inhérents à la personne humaine, pouvait à certains égards être considérée comme moins libérale qu'espérée.

Ainsi, la Russie verrait la constitution d'un poste permanent de président du conseil des ministres, nommé à la discrétion de l'Empereur, responsable devant l'Empereur et la Douma. Le pouvoir législatif serait organisé en deux chambres que sont le Conseil d'État, chambre haute constituée de 56 sièges électifs issus des zemtsvo de chaque gouvernorat, 18 sièges issus de l'assemblée des nobles, 6 du clergé (dont 3 du clergé régulier et 3 du clergé séculier), 12 sièges issus de comités commerciaux, chambres du commerce et associations du patronat, 6 sièges de l'académie des sciences et 2 représentants du parlement de Finlande. L'autre chambre constitutive du parlement serait la Douma, élue au suffrage masculin censitaire secret en fonction des tranches d'imposition (trois tranches d'électeurs) où la tranche la plus riche verrait son vote compter 17,5 fois plus que la tranche la plus basse. La tranche du cens sera variable en fonction du gouvernorat et du caractère urbain ou rural de la circonscription. La durée du mandat législatif de la Douma est de 3 ans. Les représentants du conseil d'état et de la Douma bénéficient de la pleine protection juridique et disciplinaire en ce qui concerne leur votes, propositions de loi, saisine du sénat et prises de paroles.

Les deux chambres ont la capacité de proposer des lois. Un système de navette est prévu jusqu'à ce que la majorité qualifiée des représentants de chaque hémyclique approuve le texte de loi. Par dérogation, l'Empereur a la capacité de publier des ordonnances, qui devront pour être valides être contresignés par le président du conseil des ministres puis par le parlement dans un délai de deux mois.  

La Douma, en plus du pouvoir de proposer et voter lois et ordonnances, est l'institution chargée du vote triannuel du budget. La Douma peut questionner les membres du gouvernement sur leur politique et saisir le sénat pour questionner la validité d'une proposition de loi au regard de la constitution. Le sénat aura alors la capacité de censurer toute ou partie de la loi examinée ou de la juger conforme aux textes constitutionnels.

Le conseil d'État peut déposer une résolution de dissolution de la Douma qui devra être signée par l'Empereur. En cas de dissolution, le gouvernement restera en place pour les affaires courantes jusqu'à l'accomplissement de l'élection législative anticipée. En cas de dissolution, les électeurs doivent être convoqués dans un délai de 60 jours et la nouvelle Douma dans un délai de 90 jours.

Le parlement, sur proposition de 80 députés et 80 conseillers d'État, pourra demander une réforme constitutionnelle. Cette réforme devra ensuite être approuvée par 66% des députés de chaque chambre puis contresignée par l'Empereur ou le président du conseil recevant délégation de ce pouvoir pour entrer en vigueur.

L'assemblée de Turku, au grand duché de Finlande bénéficierait de la possibilité de décider de la rédaction d'une constitution interne au grand duché, la limite étant de ne pas aller à l'encontre de l'union entre Russie et Finlande ni d'autoriser des organisations indépendantistes d'exister. Sur le reste, la Finlande bénéficiera de l'autonomie et les citoyens du grand duché auront la possibilité d'obtenir sur demande la citoyenneté russe. Par ailleurs, tout citoyen russe installé depuis 9 ans en Finlande obtiendra le droit de vote aux élections de ces territoires. La Pologne, quant à elle, bénéficiera de la constitution russe. Les électeurs polonais pourront ainsi participer aux élections, cependant les partis autonomistes et indépendantistes seront prohibés car allant à l'encontre de la constitution. Sur l'ensemble du territoire russe, les partis révolutionnaires seront prohibés. Les autonomies accordées par l'Empereur au cours des dernières années, notamment au niveau municipal et sur l'exemption du service militaire, seront maintenues. Les territoires sous protectorat ne seront pas affectés par la constitution en dehors que les citoyens russes bénéficieront de sa protection dans l'ensemble des territoires de l'Empire, territoires et possessions. Le degré d'autonomie des protectorats ne sera pas affecté, outre que les moins autonomes verront une charte des droits entrer en application. Les protectorats seront en revanche encouragés graduellement à suivre l'exemple de la Russie et d'adopter un texte similaire en vue de faire oeuvrer la mission civilisatrice.

Outre cette partie politique, le texte constitutionnel proclame l'indépendance de la justice et la transparence des procès. En ce qui concerne les droits sociaux et politiques,  regroupés dans la partie sur les «droits et obligations» des citoyens russes, les citoyens bénéficient d'une protection contre les arrestations et détentions arbitraires , l'inviolabilité de leurs domiciles, la protection contre les fouilles et les saisies illégales, le droit de voyager (sous réserve de restrictions) et le droit de posséder des propriétés privées. Parmi les autres droits promis dans le document figurent la liberté de réunion, la liberté d'expression, et la liberté de religion. Le service militaire était obligatoire pour tous les hommes qui y étaient appelés, quel que soit leur rang social, et le paiement des impôts et l'exécution des «autres tâches conformément aux décrets légaux» étaient exigés.

Pour finir, le texte rappelait que l'Empereur est commandant suprême des armées.

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Ven 19 Mar - 20:46


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Une nouvelle Russie : 1872 - 1875


Réseau ferroviaire : Et nous y revoilà, après quinze années d’efforts pour modérer la dépense publique la Russie, l’action du ministre de l’Imperator, le comte Piotr Valouïev, évanoui la confiance en de saines finances : l’Etat dépense de fortes sommes dans l’expansion des infrastructures nationales, les forces armées impériales et l’or abonde pour se faire. Au premier jour des réformes postérieures à la mort de Nicolas II, déjà, le réseau ferroviaire était et demeure un enjeu colossal. L’autorité impériale et son gouvernement mettent en marche un processus ou privés comme forces étatiques trouveront leur place dans l’effervescence du deuxième tour de force industrialiste du pays. La Russie impériale veut reprendre, imperturbable, les projets ferroviaires du sud Caucase et les prolonger.

Le rail Caucasien, long de 3250km et passant de Tbilissi à Poti par Koutaïssi et de Koutaïssi à Rostov-na-Don (puis Marioupol) via Anacopia, Sotchi et Krasnodar, coûtera jusqu’à 325 millions de roubles, dont déjà 20% ont été financés par le passé. Il en va de même de la ligne Kharkov-Chisinau, longue de 718km. Ainsi que de la ligne Kiev-Odessa de 616 km. L’Etat Russe veut associer le privé à cet effort, mais sait que l’essentiel reposera sur la force publique. Pour assumer ces chantiers, onéreux, l’Etat priorise le réseau ouest-ukrainien aux lignes du Caucase. Notamment pour modérer à court terme leur impact financier. La priorité militaire, inscrite dans le marbre de la légalité, exige des compagnies ferroviaires une militarisation importante, stricte et vouée aux intérêts nationaux en cas de conflit. La soldatesque réquisitionnera dans ce contexte le réseau.


Armée Impériale : Les divisions russes s’entraînent avec un caractère inhabituel. Elles changent de place et se déportent vers le sud. Au cours des trois années présentes, de 1872 à 1875 l’armée impériale déploie 17 divisions d'infanterie d’active, 19 divisions de réserve, 4 divisions d’artillerie dont une de siège et 6 divisions spécialisées en combat alpin. La masse russe s’entend de loin et dans les journaux la préparation Russe n’a rien d’anodine, tout le monde est au courant.

La STAVKA a assemblée une force de 14 corps, la norme est à 3 divisions sauf contre-indications :

- Moscou : 1er corps d’active / Modernisé.
- Saint-Pétersbourg : Corps de la Garde (à 2 divisions) et 9ème corps de réserve.
- Vilnius : 10ème corps de réserve.
- Minsk : 11ème corps de réserve.
- Varsovie : 2ème corps d’active.
- Kiev : 3ème corps d’active et 12ème corps de réserve / Modernisés / 1ère division d’artillerie.
- Odessa : 4ème corps d’active et 13ème corps de réserve / Modernisés / 2ème division d’artillerie.
- Kharkov : 5ème corps d’active / Modernisé / 3ème division d’artillerie.
- Rostov-na-Don : 6ème corps d’active de montagne / Nouveau et moderne.
- Jitomir : 7ème corps d’active de montagne / Nouveau et moderne / 1ère division d’artillerie de siège.
- Tbilissi : 14ème corps de réserve (à 4 divisions) / Modernisé.

Note : Modernisation = Art + Armes légères derniers cris.

La première armée comporte les districts de Moscou, Vilnius et Minsk. Son quartier général est à Varsovie. Cette armée a pour Q.G Varsovie et en cas de guerre se concentre en Pologne-Lituanie. La seconde armée comporte les districts de Kiev, Jitomir et Odessa, son Q.G est à Kiev mais sa mobilisation pour la guerre l’amène à occuper l’Ouest du Dniepr jusqu’à Chisinau même. La seconde armée, plus modeste, comporte les districts de Kharkov et Rostov-na-Don. Les divisions du Caucase, formant le corps transcaucasien où 14ème corps sécurisent les axes vitaux du territoire.

Pour financer cet effort, un emprunt de 300 millions de francs est souscrit en Allemagne, à un taux de 10% si payé sous 6 à 15 ans au maximum ou à 8,5% si payé en moins de 6 ans. Respectivement 2,5% et 2% seront pour la couronne d'Allemagne dans l'intéressement à l'emprunt.

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Dim 11 Avr - 11:19


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1875 - Salvation


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Armée russe franchissant la maritsa ...


La guerre de libération est vue par les hommes, racontés par les grands aux petits, mais rien ne remplace la parole de l’humble soldat Anatoli Zakharkov :

« Saint-Pétersbourg a appelé les fils de la Mère Russie au devoir, au mortel, à l’ultime combat. Les turcs, assassinant nos frères de Foi, on entreprit la guerre à notre encontre. L’Empereur a levé l’armée, massive, sans doute invincible. Des milliers de jeunes entrent dans les bataillons de l’armée, patientent devant les bureaux de recrutement. La terre russe tremble bientôt de ses propres armées qui, déferlant vers le sud, franchissent le Dniestr et atteignent les abords du Danube. Je n’ai pas vu de soldats en Roumanie, mais des gens étranges, indifférents au sort des orthodoxes des Balkans. Maudit soient ces gens d’un autre monde, on avait hâte de passer le Danube et face aux quelques milices turques ce fut facile …

Mais gardant les passes, l’armée turque était prête. On m’a dit de passer la passe Trajane avec mon bataillon, j’étais en second rang dans ma compagnie. A l’entrée de la passe se trouvait un corps turc, harassé par nos artilleurs. Des renforts turcs arrivaient, on s’en doutait. Il fallait passer, qu’importe le prix. Ordre simple : avancer tout droit et taper, embrocher sans état d’âme ce qu’on trouverait à portée de nos baïonnettes. On a dépassé les débris de nos camarades étant montés à l’assaut en premier, puis sous le couvert de nos canons on a déferlé … les balles fusaient, des morceaux de corps, des giclées de sang, le cri des blessés … un enfer ! Mais une fois au contact, plus de peur, plus de regrets : on se battait pour nos vies et quand on y pense, le Tsar nous a donné l’ordre de prendre cette passe, c’était un mandat divin !

La descente des monts Balkans a été un soulagement, jusqu’à Plovdiv rien ne pouvait s’opposer à nous. Jusqu’à l’arrivée d’une noria de turcs qui, venant d’Andrinople, se soit jetée contre nous. J’étais de ceux-là qui, au soleil couchant, arrivaient en franchissant la Martisa et, je crois qu’on n’a jamais eu pire nuit, lors du passage du fleuve. On avait du mal à se faire à l’idée qu’on avait affaire à une bataille inédite, des corps de mahométans en face faisaient la prière au matin, tel un seul homme, vouant leur vie à leur Dieu. Mais Christ a été plus fort, il a défendu la Sainte-Russie et imposé la victoire malgré tout aux armes russes : les turcs, après un moment d’hésitation selon nos officiers, ont tournés les talons et abandonnés les leurs dans Plovdiv qu’on avait encerclé.

La paix actée, je suis revenu chez moi … dépité. La Ville n’est pas atteinte et Dieu exige de nous une dévotion et une ardeur qui a dépassé nos actes, la guerre n’est que le prolongement de la volonté du seigneur. »

Sous cette perspective qui se généralise dans les milieux conservateurs, bien que la guerre soit une victoire, elle a un goût amer : Le gouvernement impérial et ses soutiens libéraux, jugés responsables de la faiblesse patente des finances de l’Etat, sont castrés politiquement par la nomination d’un gouvernement conservateur et une réforme du système électoral. L’Empereur, de plus en plus proche de l’approche paternelle du pouvoir, fait dissoudre par le conseil d’Etat la Douma et lui rend un statut consultatif. D’abord au nom de la guerre, de l’effort de mobilisation, ce « coup d’Etat Tsariste » devient permanent et inscrit dans le marbre. La constitution est enterrée, c’est le retour à l’ordre. Il en va de même du premier ministre Alexandre Abaza, dégagé sans coup férir en plein milieu du conflit.

L’Empereur nomme le fringuant et glorieux Dimitri Milioutine a la tête des forces armées, e le général arménien Mikhail Loris-Melikov ministre de l’intérieur et le général Samuel Greig aux finances impériales. Cet effort se double de l’accession du prestigieux général Nokolai Ignatyev au poste de premier ministre. Le quatuor des généraux, surmonté par l’Empereur, dirige le pays. Le corps électoral de la Douma, confié aux Zemtsvos essentiellement par la constitution, devient égalitaire entre bourgeois & corporatistes face aux nobles. Les libéraux, renforcés au début du règle d’Alexandre II, doivent plier l’échine face à l’autocratie impériale et les conservateurs.


[Russie] Rossiskaïa imperia Unname10

Général Nokolai Ignatyev, Premier Ministre.


Les conséquences de ce revirement politique sont rapidement visibles, le statu des régions anciennement prussiennes est fixé. Elles forment un gouvernorat à l’autonomie établie : les nobles (prussiens essentiellement) élisent sur un pied d’égalité avec les urbains (bourgeois de toute culture) les assemblées locales et un gouverneur est nommé depuis Saint-Pétersbourg pour surplomber une assemblée du gouvernorat représentatrice de la noblesse terrienne. La guerre a coûté des fortunes et l’armée est fortement impactée par des coupes drastiques : sur 42 divisions dont 1 d’artillerie de siège et 3 d’artillerie et 17 d’active et 19 de réserve, l’armée leste 5 divisions d’active et 7 de réserve, 1 division d’artillerie pour arriver à 3 divisions d’artillerie dont 1 de siège, 12 divisions d’active et 12 divisions de réserve. La réforme prend effet à la fin de la guerre avec la démobilisation de vastes forces et la concession d’un lot d’équipement moderne (artillerie et armes légères) aux grecs, d’un lot analogue en qualité mais double en quantité aux serbes et autant que les serbes aux bulgares ainsi que deux lots de fusils et canons obsolètes (tabatière).

A ceci s’ajoute un changement de politique monétaire : une dévaluation modérée du rouble est entreprise. La pièce d’un rouble passe de 4 francs à 3,5 roubles. Lâchant du lest, l’Etat espère doper à la fois l’exportation de matières premières mais aussi et surtout réduire la charge de sa dette intérieure libellée en roubles. Les exemptions fiscales des libéraux à l’adresse de leurs semblables bourgeois sont revues puisque les taxes et impôts sont sujettes à des réformes durant la période de guerre avec l’Empire Ottoman.

L’impôt cadastral dans la partie occidentale de l’Empire Russe, établit depuis le début du règne d’Alexandre II, subit une réactualisation jusqu’en 1880 afin de connaître les nouvelles données cadastrales. Mais c’est surtout l’impôt de guerre de 1854 qui renaît : l’impôt sur le revenu, autrefois dédié aux nobles, est cette fois adressé à une large part de la population. Celle qui est socialement indépendante et capable de payer cet impôt soit environ 20 à 25% de la population est soumise à l’impôt sur le revenu à une tranche de 8%, chaque année. Théoriquement pensé pour la guerre, cet impôt s’établira sur la durée. Il en va de même de l’impôt sur les domaines et les sociétés qui établit trois tranches d’impositions : 5% pour les domaines agricoles en eux même et les entreprises de moins de 500 salariés, mais de 10 et 15% pour les sociétés de plus de 3 000 salariés et de plus de 5 000 salariés. Cette imposition forte vise à récupérer les dividendes du capitalisme occidental en Russie et permettre un renflouement de la dette Autrichienne, prioritaire, mais aussi et surtout d’établir de grands travaux d’aménagement du territoire pour les capitalistes nationaux et étrangers tout en assurant une place à l’Etat dans l’économie.

Plus largement, les taxes sur l’alcool et le sel, mais aussi les graisses vendues (viandes) dans les espaces urbains (donc pouvant être aisément taxés) sont taxées légèrement plus, de l’ordre de 2% du prix du bien entre 1875 et 1876 puis redescendront au niveau initial de 1875 en 1878.

L’administration connaît une certaine ébullition, puisque le statu de fonctionnaire deviendra lié sous 4 ans à une titularisation octroyée sur concours et donc via quatre écoles publiques supérieures de la fonction publique ! Cette volonté affichée de lutter contre le népotisme et l’inertie bureaucratique est réelle, les écoles de Moscou, Saint-Pétersbourg, Kiev et Rostov Rostov fourniront 40 000 fonctionnaires capables, venus de toutes les provinces via des bourses publiques, et remplaceront des fonctionnaires de noblesse comme les bourgeois des Zemtsvos qui s’incrustent dans le système bureaucratique par le bas. Les contractuels, eux qui n’ont pas la titularisation, seront graduellement remplacés dans 65% des postes de l’administration impériale. D’autres écoles (Ekaterinbourg et Minsk) ouvriront en 1877 et une autre (Varsovie) en 1878. Permettant ainsi, même si bien moindres en taille que les premières, d’augmenter le degré de compétence, de loyauté et d’intégrité de la masse des fonctionnaires. Mais aussi, et c’est la clef : mieux contrôler et imposer le territoire, rationnaliser la masse des fonctionnaires par leur qualité pour en diminuer par habitant le nombre et déployer les services de l’Etat dans le maximum de lieux de l’Empire.


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Basile81
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Jeu 15 Avr - 14:59


Rossiskaïa imperia


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1876 / 1881 - Troisième Rome


Affaires religieuses


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Moscou, troisième Rome !


Le très saint synode a droit de regard depuis le glorieux règne de Pierre 1er dit « Le Grand » sur les affaires religieuses. Le patriarcat de Moscou, dépouillé de ses attributs politiques est aussi dépouillé de son autorité ecclésiastique par l’interférence du temporel dans son domaine. L’orthodoxie a été bridée pour correspondre aux aspirations de société occidentale qu’avait le premier des Empereurs Russes. Mais en 1876, le coût de cette politique est évident : l’aristocratie et la bureaucratie dirigent les monastères plus que les moines et l’autorité des métropolites sur leurs subordonnés de l’Eglise Russe est faible, accroissant le discrédit de l’Eglise. Pour répondre à ce problème, Alexandre II et ses ministres envisagent les mêmes solutions que les Empereurs romains du moyen-âge : Un Empereur au-dessus des patriarches. Il s’agirait de consulter le Patriarche œcuménique de Constantinople et le Patriarche de Moscou et de rebattre les cartes des patriarcats impériaux. Le principal Patriarche serait celui de Moscou, mais libérerait de son autorité celui de Kiev (Petite Russie) et de Minsk (Russie Blanche) ainsi que Mtskheta (Géorgie). Ces patriarches seraient à nouveau élus et validés dans leur fonction par le Patriarche de la Ville.

A la volonté de confirmer les patriarches dans leur bon droit, ils disposeront de surcroît d’un droit renforcé sur les monastères. Les laïcs en sont largement évincés, même si comme le veut la tradition romaine le créateur d’un monastère (par patronage) pourra s’y retirer à la fin de sa vie à charge du monastère. Le Patriarche de Moscou, mais aussi de Kiev, Mtskheta et Minsk seront subordonnés, de jure, au patriarche de Constantinople. Dans les faits ils sont tenus par la loi vivante qu’est l’Empereur de toutes les Russies de se contenir et de ne pas interférer dans la politique des laïcs. Le césaropapisme ancestral ayant inspiré la Russie ne cesse pas, mais il recule. La troisième Rome, ultime forteresse de l’orthodoxie !
A l'Est toute !


Cette troisième Rome, cette Moscou éternelle, manque de choses temporelles. Au premier abord, la surconcentration démographique en occident Russe conditionne sa concentration économique. Mais à quel bénéfice au regard des richesses immenses de la Sibérie et de l’Oural ? Au courant de 1876, la Russie subie de profondes mutations. En premier lieu elle voit une politique de colonisation de l’espace Ouralien et outre-Oural par l’Etat s’instaurer. Après des années de balbutiement, la Russie conquiert une seconde fois la terre sibérienne, la pioche et la faux aux mains, roubles en poches ! Le Transsibérien guidera cette politique, d’Ekaterinbourg à Vladivostok se déroulera une ligne à deux voies, qu’on puisse circuler dans cette immense terre ! Mais qui peuplera cette vaste étendue ? Hé bien le Moujik ! Humble et fidèle personnification du russe et de son pays, le moujik a été libéré de sa terre dans bien des endroits mais subsiste mal dans les cités impériales engorgées de l’Ouest.
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Transsibérien en marche !


Le réseau du transsibérien ira d’Ekaterinbourg à Omsk, puis Novosibirsk. Présentement, cette cité n’existe pas ! Elle sera la capitale de l’Orient Russe, la perle d’Asie de l’Empire. Sa fondation sera l’œuvre de la « Colonie d’Asie » qui est une officine du gouvernement et qui reçoit ses financements directement de ce dernier. Elle rassemble 900 agences, souvent très miteuses, parfois splendides comme à Moscou. Elle offre aux pauvres et aventuriers la place de choix : conquérir l’espace vierge, vivre des subventions publiques, des primes et des ravitaillements auxiliaires de l’Etat, développer la région et exploiter ses gisements miniers de fer et de charbon, couper du bois, illimité, mais aussi la pêche, la culture agricole au sud de la cité composée de terres noires. La nature est un cadeau de Dieu, pourquoi se priver ? Ainsi sur 103 000 colons dédiés à cette région, 14 000 premiers d’en eux seront logués dans Novosibirsk. A terme, en dix ans, ils doivent être 42 000 habitants ! La cité sera dotée d’infrastructures municipales dignes de ce nom dont un modeste théâtre, un siège municipal de l’administration russe, 30 000 logements flambants neufs et des rues pavées.

Au total, il faudra placer 1 600km de rails doubles dans la première phase de la construction du réseau. Depuis Novosibirsk on atteint aussi l’Asie centrale dont la cité de Karaganda, projet phare de l’Empire qui veut coloniser cette terre. Elle est localisée nulle part ailleurs que dans les esprits des dirigeants russe : elle sera fondée par 6 000 pionniers à qui l’on attribue la terre gratuitement, octroi de l’or et l’absence de taxes et d’impôts pendant 15 ans. Ils seront lâchés, pour ainsi dire, quand la ligne à double voie de Novosibirsk à elle sera accomplie : de vastes gisements de charbon s’y trouvent et nourriront ainsi l’industrie voulue à Novosibirsk. La région regorge d’or également, garantie d’un retour rapide sur investissement … mais à quel prix ? Les quelques 1010 km de rails à poser entre la Novossibirsk et Karaganda seront réalisés dans un second temps : priorité au Transsibérien.

Pour revenir à cette étape du Transsibérien à Novossibirsk, elle marque la première phase d’une expansion démographique et économique vers l’Est concrétisée par ladite cité et ses rails. Tout le long de la voie se développeront de menues cités soutenues financièrement par l’Etat. Rien qu’à Omsk, cité préexistante, le gouvernement tente de fonder les bases d’une cité plus prospère, plus peuplée. Pour ce faire, 30 000 logements seront patronnés par l’Etat, un tramway desservira la cité sur deux lignes et une nouvelle académie technique sera constituée.

Pour alimenter la construction du Transsibérien, c’est à Magnitogorsk qu’il faut chercher le fer, transformé sur place il donnera l’acier et les pièces mécaniques dédiées au réseau ferroviaire et ses matériels roulants. Mais il n’y a rien ou presque à Magnitogorsk, quelques fonderies archaïques … C’est donc comme à Lipetsk, fut un temps, que l’Etat investit le secteur et entame la fondation d’une aciérie d’une capacité de 150 000 tonnes / an. Achevée sous sept ans, elle permettra de poursuivre l’effort et de ne plus se reposer sur les aciéries de l’occident russe.
Don-Volga


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Tsaritsyne !


Par la volonté du Tsar, une ligne ira de Tula (déjà reliée à Moscou) à Tsaritsyne en passant par Voronej. Patronné par la grande Bretagne, 45% du coût est dévolu aux investisseurs privés anglais, 55% à des privés russes soutenus par l’Etat impérial. Même si 60% des rails viendront de Grande Bretagne, la société d’exploitation sera Russe. A Tsaritsyne l’Etat reprend et veut achever le canal Don-Volga autrefois planifié et ainsi permettre le transit massif et rapide de ressources de la Volga à la Mer Noire. Les cités de la région, pauvres et livides, sont soutenues à bras le corps notamment Tsaritsyne et Rostov-na-Don, mais aussi 83 localités diverses le long du Don et jusqu’à la Volga en passant par le tracé du canal. Ainsi, 85 00 logements seront construits sous 5 ans par l’Etat dont le tiers à Tsaritsyne. Là-bas, une industrie textile est soutenue par la Grande Bretagne qui garantie des investissements privés de sa patrie en contre partie d’une expansion de la culture cotonnière Russe jusqu’aux abords des ravins de la cité nouvelle. Aux céréales se mêlent l’or noir extrait des gisements de Maïkop qui à fleur de terre s’extraient artisanalement et son transformés en produits chimiques une fois raffinés, notamment en colorants et amenés bientôt par le canal Don-Volga jusqu’à Tsaritsyne. L’industrie publique russe de la chimie débute son œuvre, lançant le secteur. Là-bas, l’industrie textile vivra un âge d’or au regard des coûts salariaux russes. Exportés ou commercialisés localement, les textiles et les excédents chimiques doivent faire la fierté de la Russie d’Alexandre II. Enfin, à Kharkov les gisements de charbon sont mis en exploitation par un consortium russo-anglais, partageant équitablement parts et investissements, les deux pays commercialiseront le charbon de nouvelle Russie !
1881 / 1882 - L'Empire en survivance


Une tragédie


Les hommes du premier mars, ces bêtes inhumaines, ont assassinées l’Empereur de toutes les Russies. Alexandre II, mort après un attentat à la bombe, précède à Alexandre III, son fils. Le nouvel Empereur n’a rien de semblable à son père et maudit l’assassinat du Tsar comme un signal d’alarme : la Russie est un Empire aux multiples facettes et trop de libertés ont été offertes aux sujets déloyaux de l’Empire. La Russie est faible parce que son salut est dans la main d’occidentaux, pas d’elle-même et de Dieu. Il dédaigne l’alliance Allemande, qu’il juge corruptrice et dévoyée de ses objectifs initiaux introduit par la sainte-alliance : l’ordre règne par les monarques, pas par les assemblées fédérales. Il veut une Russie aux russes, notamment dans le cadre administratif et militaire, veut raidir l’administration par une lutte contre la corruption et tenir à l’écart des institutions les minorités. Russifier est selon lui l’ultime moyen d’unifier et d’homogénéiser la Russie. La Russie a un nouveau Tsar, il a 36 ans et se refuse à baisser les bras : c’est un défenseur de la sainte Russie et de son orthodoxie chérie, il ne reculera devant aucun démon turc ou occidental. Devant l’icône de Saint-Georges, il est l’archange lui-même et sa hauteur et sa force physique en fait une personne captivante, monumentalement imposant.


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Alexandre III, Empereur de toutes les Russies.


La poursuite des ennemis de la Russie commence en son sein, il fait fermer des clubs, octroi une autorité renforcée aux gouverneurs régionaux et à la police, fait liquider sans pitié les assassins de son père et plus encore de nombreux groupes plus ou moins anarchistes. L’Empereur doute des Zemtsvos, dont il fait réévaluer le cens, augmentant ainsi la loyauté de ceux qui occupent les doumas urbaines. La répression bat son plein sous le doux soleil de l’été 1881.


Un réformisme conservateur ?


Pourtant, il a participé à la guerre de 1875 dans les Balkans et retient l’exécrable corruption des hauts cadres de l’armée, des faiblesses logistiques également, mais surtout le courage des troupes et des cadres du terrain qui sans rechigner ont avancés contre les turcs jusqu’à Plovdiv. Au cours de l’année 1881 il acte une reprise en main par l’Etat de l’économie, ce vent conservateur et étatiste était déjà en vogue avant lui, mais désormais il tient la possibilité de faire de Moscou cette troisième Rome tant souhaitée. Moscou, cité archaïque faite de biens des maisons de bois et réputée pour ses riches Eglises se transforme enfin. En juillet débute le grand chantier de Moscou qui voit la volonté impériale et les finances publiques transformer la ville en commençant par un métropolitain souterrain. La première ligne dite « Imperator » partira du quartier de Sokol (qui donne le nom à la station) jusqu’au nouveau parc « Tolstoï » (plus tard parc de la culture). Au total, 75 000 ouvriers vont travailler sur le chantier et sur 5 ans pour réaliser ce métropolitain. Monument à la gloire de l’Empire, ils doivent poser des œuvres rares comme des toiles, des sculptures, appliquer des décors somptueux aux stations et billetteries du métropolitain. La ville, métropolitain compris, sera dotée de lampadaires d’ampoules à incandescence, une première en Russie ! Le métropolitain est le phénomène qui dérange car, en soulevant la terre, on déplace des palais. Et justement, 350 millions de francs de bonds sont levés par l’Empire et la ville sur la base du projet de « Nouvelle Rome » qui doit donner à Moscou sa splendeur rêvée, en plus de 450 millions de francs directement ponctionnés sur le trésor public sur douze ans. Ainsi les avenues sont tracées sur du papier puis répliquées sur le réel : Moscou se dote d’avenues glorieuses et somptueuses, sept artères doivent rejoindre le Kremlin dont l’espace sur la place rouge est accru par le déplacement de nombreux bâtiments adjacents. La petite place rouge deviendra l’immense place de l’Empire. Un total ubuesque de 500 000 logements ouvriers est planifié en périphérie de la ville, le cœur est voué à 200 000 logements de « prestige » avec 14 hôtels d’Etat et de plus nombreux hôtels encore dédiés aux privés souhaitant s’y installer et faire affaire. Il est question d’une tour télégraphique de 118 mètres dans le centre et de nombreux espaces verts pour rendre respirable et agréable les grandes zones urbaines de Moscou. Les différents districts concernés dépassent largement l’espace préprojet : Moscou s’grandit, elle ne se compacte que pour exploser en étendue ! Le tramway, à l’aire libre, permettra de faire un duo avec le métropolitain et ainsi desservir tous les quartiers de Moscou ou presque, y compris sa banlieue proche. Un total de 7 gares va être construit sur 12 ans afin de permettre le transit des marchandises et des hommes et des bêtes. Si Moscou grandit, elle devient aussi un vaste nœud marchand car par elle s’échangent les ressources de l’Orient russe et de l’Occident, c’est un pont densément peuplé.


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Moscou, avant son chamboulement ...


La nouvelle cité que sera ce Moscou est aussi le lieu où s’installe le rail, de Vologda à Moscou une ligne essentiellement destinée au fret permet de drainer le bois et les minerais plus au nord. Au sud de la ville de Moscou se développe l’utilisation intensive du gisement du bassin Moscovite, vaste gisement de charbon qui doit approvisionner avec vigueur des zones industrielles très rapprochées des gares du sud de la ville : de grandes zones industrielles desservies par un rail de fret et d’hommes et soutenues par des subventions pendant 7 ans sont offertes en concession à des industriels exclusivement russes. L’utilisation du bois au travers de la menuiserie industrielle, la charpenterie et l’ébénisterie sont ciblés, de même que le textile de basse et moyenne gamme, fait de lin ou de laine et tiré des exploitations agricoles de la vaste Russie. Outre le textile, l’acier est au cœur d’un projet public : 100 000 tonnes / an doivent sortir de l’usine « Tsaristal » dans la banlieue orientale de Moscou : le fer vient des pans occidentaux de l’Oural, le charbon du lieu même. Cette aciérie publique sera au service d’une connexion du réseau ferroviaire à la mer Baltique dont le premier boulon tenant le premier rail part de Moscou : la ligne Moscou-Riga est inaugurée par un chantier vorace en ressources tandis que la ligne Moscou-Minsk doit être doublée, soit 925km et 715km de rails à poser à l’Ouest, au nord la ligne Riga-Novgorod exige la pose de 500km de rails. C’est un début prometteur pour Alexandre III qui souhaite résolument faire de la Russie une puissance indépendante, orgueilleuse et puissante.


Industrialisation Ouralienne


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Tramway développé à Perm dit "Ural".


L’Empereur Alexandre III déploie un effort conséquent pour développer les flancs de l’Oural. A Perm, l’ancienne « Perm la Grande » est désormais bien pourvue en rails, la région est cependant sous financée par rapport à ses capacités. L’Etat y fonde des entreprises, dont notamment celle du rail et des machines industrielles. A Perm, dans l’atelier « Oural », est développé une locomotive électrique alimentée par caténaire, cette locomotive est vouée à servir comme support d’essais tandis qu’un tramway électrique de série est commandé pour équiper Perm 10 exemplaires) et Tsaritsyne (10 exemplaires), Saint-Pétersbourg (18 exemplaires) et Moscou (42 exemplaires). Cette usine publique fournira le rail urbain et péri-urbain des cités russes.

Les machines industrielles, dédiées à la production, sont financées par l’Etat comme à Iekaterinbourg et dans tout l’Oural par la « Banque Publique Ouralienne » qui approvisionnera en crédits des investisseurs privés russes et à bas taux. L’Etat y octroyant 25 millions de francs / an pendant 10 ans à l’expansion de la région ouralienne et l’autonomisation des industries russes via cet investissement par rapport à leurs fournisseurs d’équipement, occidentaux.

Perm est également élevée, comme Iekaterinbourg, via des constructions civiles. 25 000 logements à Perm et autant à Iekaterinbourg ainsi que des rails légers de tramways doivent y être posés. Leurs centres-villes sont réaménagés sous 10 ans et une basilique orthodoxe ainsi que 15 000 autres logements sont élevés à Oufa, dans l’Oural.


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Le juriste guerrier
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Sam 2 Oct - 20:10



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Rossiskaïa imperia

S nami Bog! — Boje, Tsarya khrani!


Nation primitive

L'Empereur de Russie, Alexandre II, a vu se profiler via le désagrégement de l'Empire Habsbourg une opportunité sans commune mesure pour défendre le panslavisme, cause si chère aux yeux de son peuple. La politique gouvernementale réactionnaire n'a cependant pas permis de capitaliser sur ces opportunités. Les relations continuellement conflictuelles entre la Serbie et la Roumanie, deux alliés de la Russie, ont mis à la mal diplomatie russe, incapable de faire un choix entre son plus vieil allié balkanique (la Roumanie) et son cousin slave (la Serbie). Ce fut la tentative infructueuse d'imposer une paix en Galicie à l'avantage des russes et du panslavisme qui eut raison de la politique conservatrice déjà critiquée. Le levé de boucliers des chancelleries occidentales a forcé la Russie à se retirer avant le moindre combat malgré un avantage militaire écrasant. La Cour cria alors au scandale, les zemstvos et anciens parlementaires (très probablement en vacance à Sotchi lorsque le Tsar les a dissous) crièrent à l'outrage et réclamèrent le rétablissement de la constitution si étrangement supprimée. Des têtes devaient tomber pour sauver la face de l'Empereur qui, paraît-il, pleurait dans son palais qu'il avait été manipulé par les britanniques et n'avait jamais voulu aller aussi loin dans la crise.

Chose fut alors faite, la constitution supprimée sans nulle raison a alors été rétablie et un gouvernement libéral dirigé par le comte Alexandre Agueïevitch Abaza, ministre des finances et plus libéral du cabinet, fut créé. Si paradoxalement Abaza était sur le point d'être limogé à cause de ses opinions trop libérales lors de la résurgence conservatrice, le voici désormais acclamé comme sauveur. L'Empereur (intéressé par la possibilité de légaliser un mariage morganatique qu'il désirait de ses voeux pieux) dans la foulée convoqua des élections (dont les partis participant se résumant pour l'essentiel aux conservateurs, aux cadets et à quelques socialistes indépendants ouvertement monarchistes) qui confirmèrent la majorité libérale. Abaza annonça alors son projet de mettre la Russie en marche dont le premier chantier serait la modernisation du système financier russe. Ainsi, peu après, fut annoncé la suppression de la gabelle. Des pourparlers étaient en cours avec l'Empire français et l'Italie pour l'établissement d'accords financiers de grande ampleur mais, pour le premier, l'annonce d'un accord franco-galicien a forcé l'État russe à suspendre jusqu'à nouvel ordre la ratification du traité. Pour le second, les diplomates ont semblent-ils simplement oublié qu'ils étaient en négociation.

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Alexandre Abaza, Premier ministre de l'Empire et nouvel homme fort du régime

Soucieux d'ouvrir le pays à de nouvelles liquidités, l'État russe a alors approché directement les banques européennes les plus importantes mais le refus des banques privées hébraïques a mis la Russie au pied du mur et ce, malgré la résistance du Synode. Ces premières refusaient de traiter avec la Russie tant que la condition des juifs ne serait améliorée. Les seconds réclamaient de terribles mesures pour marginaliser les communautés juives et les exclure de la majeure partie du pays. Abaza, voulant marginaliser le puissant Synode, convainquit l'Empereur de la nécessité de légiférer. Chose fut faite quand l'Empereur annonça la création d'un concile représentatif rabbinique devant permettre l'assimilation des juifs de Russie ainsi que diverses mesures visant à abolir la plupart des discriminations visant les hébreux. Le Synode tira alors la sonnette d'alarme et appelait à écraser les juifs mais dû se raviser lorsqu'une troupe de cosaques en armes délivrèrent au procureur du Synode une lettre de l'Empereur leur enjoignant poliment à plus de charité chrétienne.

Afin d'à la fois récompenser les loyaux sujets polonais d'avoir soutenu l'Empire pendant la crise galicienne, et dans le but d'éviter une insurrection rouge à cause de la défaite géopolitique essuyée, l'Empereur accepta davantage de dévolution des pouvoirs au bénéfice des institutions du royaume du Congrès, désormais à même de mener sa propre politique économique et fiscale. Les demandes visant à permettre la création d'une armée polonaise du congrès furent opposés à un refus quasi catégorique, seule un maigre régiment palatin fut pour l'heure autorisé.

Pendant ce temps en Russie, malgré la nouvelle approche libérale du régime, l'anarchisme nihiliste continue son insidieuse oeuvre. Plusieurs attentats secouèrent le pays et notamment des tentatives d'assassinat du bon Tsar. Face à cela, le gouvernement annonça la création d'une section de préservation de la sécurité et de l'ordre public (en russe Otdeleniye po okhraneniou obchtchestvennoï bezopasnosti i poryadka, ou Okhrana) chargée de la prévention et de la répression des activités marxistes et anarchistes.

Pour autant cela ne sauva pas le bon Tsar qui, en mars 1881, s'effondra, assassiné en plein Saint-Pétersbourg par des forcenés anarchistes. Le tsarévitch Alexandre III fut alors appelé en catastrophe à lui succéder, secrètement au grand dam des libéraux de la Cour qui connaissaient ses penchants réactionnaires). Le désir de vengeance amena l'Empereur a faire passer auprès de la Douma des décrets antiterrorisme renforçant l'étendue des pouvoirs de la police secrète et créant une juridiction spécialisée pour traiter des activités terroristes. La construction d'une basilique consacrée au martyr d'Alexandre II, située sur le lieu de son meurtre, a par ailleurs été annoncée. Enfin, le gouvernement de Russie proposa la rédaction d'un traité international d'extradition des terroristes dont la France et l'Italie furent les premiers signataires.

Quel avenir pour la Russie, plongée dans la fièvre libérale et hantée par les spectres conservateurs et révolutionnaires ?

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Bozhe Tsaria Khrani !

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Czechhentai
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Ven 4 Mar - 17:12



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Rossiskaïa imperia

S nami Bog! — Boje, Tsarya khrani!

La défaite et l’Empire


Le désastre russe au Xinjiang a jeté le discrédit sur le gouvernement des libéraux, dont le Tsar Alexandre III s’est toujours défié. En 1885, il promulgue l’oukase qui retire à la Duma ses pouvoirs législatifs et la réduit à une simple assemblée consultative, alors que le nombre de sièges du parti des KD s’effondre aux nouvelles élections. La voix de l’autocratie résonne de plus en plus fermement sur la Russie qu’Alexandre III entend guider à contre-courant des réformes libérales de son père, en s’entourant des politiciens réactionnaires : Dimitri Tolstoy, Mikhaïl Katkov (qui décède rapidement en 1887) et Konstantin Pobiedonostsev, procureur du saint-synode, qui forment ensemble l’impérieuse Troïka. Répression, Russification et Restauration de l’autorité du Tsar sont à l’ordre du jour dans la Russie malade et défaite.

REPRESSION

 Les mesures sont immédiates et sans appel. Elles concernent d’abord la Justice avec la suspension du décret de 1864. Des tribunaux militaires spéciaux sont installés à Moscou, Saint-Petersbourg et dans les grandes villes russes pour faire face à la menace terroriste qui plane depuis une décennie sur la Russie. Combinés avec les agissements de police secrète, la toute neuve Okhrana, ils permettent l’arrestation et la condamnation expéditive de plus de 4 000 suspects, dont 1 600 à la peine capitale. Le recours à des agents provocateurs infiltrés parmi les agitateurs s’avère particulièrement efficace dans la répression des actions des groupes Nardonaya Volya et affiliés qui sont définitivement détruits en 1888. La revanche a enfin été prise sur les assassins d’Alexandre II : le danger nihiliste semble s’être tu en Russie pour le moment, ce que la noblesse, qu’Alexandre III veut placer à nouveau au centre de sa politique de gouvernance, reçoit avec grand enthousiasme. Il s’agit maintenant pour le gouvernement impérial d’assurer la stabilité du pays sur le temps long, par l’institutionnalisation et l’encadrement des techniques nouvelles de la répression : c’est l’oukase de 1889 qui revient sur la réforme judiciaire d’Alexandre II. Les juges, à nouveau révocable sur décret d’une Inspection Impériale à la Justice, sont nommés sous un contrôle strict de l’administration. La publicité des débats judiciaires est grandement limitée, et quant aux juges de paix (justice de proximité), autrefois élus, ils sont remplacés par des représentants de la noblesse terrienne nommés par le ministère de l'Intérieur qui cumulent ainsi les fonctions de juges et d'administrateurs locaux. La Justice est à nouveau placée dans l’orbite immédiat du Tsar et devient pleinement un organe administratif pour le contrôle du territoire.

RESTAURATION

 L’autonomie provinciale et municipale qu’avait promu Alexandre II n’a pas porté ses fruits. Elle a fondé, au sein des zemstva et des dumy, des formations politiques opposées à la loi du Tsar et à sa direction de l’Empire : le particularisme local a prouvé son incapacité à se plier à l’intérêt commun de l’Empire et à l’autorité indiscutable du Tsar. L’oukase de 1890 sur la refonte des Zemstva des régions et des Dumy des villes corrige ce défaut en introduisant le chef de Zemstvo ou de Duma. Celui-ci est élu par l’assemblée parmi la noblesse locale, puis approuvé par le ministre de l’intérieur, et a pour rôle d’exercer un contrôle administratif et policier sur les paysans. Il maintient l'ordre, la perception des impôts et, en cas de délit, il peut arrêter les paysans, les soumettre à des châtiments corporels. Le pouvoir des chefs zemstvo rétablit pratiquement les droits des propriétaires fonciers sur les paysans qu'ils avaient perdus lors de la réforme du servage de 1861, répondant ainsi à la grande nostalgie que la noblesse russe, et une partie de la paysannerie elle-même, ressent quant au statut féodal pré-61. Un greffier de région, envoyé directement par le ministère de l’intérieur, peut en concertation avec une Inspection Impériale aux Délégations Locales apposer son veto sur les mesures inopportunes que les assemblées pourraient malgré tout et par inconscience chercher à promulguer. Tout est fait pour prévenir ces bévues, avec l’élévation considérable du cens qui permet désormais à la seule haute propriété d’accéder à la dignité électorale et de prononcer ses sages conseils devant l’assemblée locale. Les Zemstva et les Dumy doivent permettre de faciliter le programme impérial d’Alexandre III en en proposant une interprétation locale sur mesure des besoins de la noblesse et de la haute bourgeoisie, tout en assurant la fidélité des instances locales au Tsar en matière de gouvernance du territoire.

RUSSIFICATION

 C’est la loi du Tsar qui doit être appliquée partout, tout le temps dans l’Empire ; et la loi du Tsar, c’est la loi russe. Le chef du gouvernement du Tsar, Dmitry Tolstoy, se donne pour objectif de fixer la langue russe comme seule langue officielle de l’administration sur l’ensemble du territoire impérial d’ici à 1891. Il faut barrer l’accès à la fonction d’Etat pour les éléments subversifs, nationaux comme populaires, en faisant de la maîtrise de la langue russe le critère d’une élite administrative dévouée au Tsar et à son autorité. Son enseignement est étroitement surveillé par l’Etat qui voit dans l’instruction le terreau des mouvements révolutionnaires. Les écoles primaires sont placées sous le contrôle de l'Église dès 1887 et un nouveau Statut des Universités remplace celui de 1863 en mettant fin à leur autonomie et triple les frais d'inscription pour écarter des études les nécessiteux — le ministre de l'Éducation Délianov ordonne d'« écarter des gymnases les enfants de cochers, laquais, cuisinières ». Un nouveau régime disciplinaire, très durs pour les élèves, est mis à l’œuvre afin de forger la docilité des futurs cadres de la nation. Le gouvernement impérial cible les minorités gênantes que la russification doit harceler en priorité. Si les musulmans d’Asie Centrale et les boudhistes de Sibérie orientale ne sont pas inquiétés, car l’emprise russe sur les territoires éloignés est trop faible pour mener une action concrète de russification et de pacification, les périphéries de l’Ouest, du Nord et du Sud sont les premières ciblées par Saint-Petersbourg. Les minorités allemandes, ukrainiennes, géorgiennes sont interdites d’enseignement dans leurs langues respectives, ce qui entraîne la fermeture en 1887 de la prestigieuse université de Dorpat, tandis que le Grand-Duché de Finlande doit accepter un plan de russification de la langue d’administration sur six ans. La Pologne du Congrès, aux velléités d’indépendance connues, est le sujet le plus délicat à la politique de russification ; dénoncée comme la porte ouverte des idées et des publications décadentes de l’Occident sur la Russie, l’affirmation d’une supervision russe sur le Royaume est un enjeu de sécurité pour l’Empire tout entier. Un mémorandum sur la question polonaise est déposé et acceptée par le Tsar en 1889, en soulignant trois grands points :
— la "cyrillisation" du langage polonais, par un groupe de réflexion composé à moitié d’intellectuels polonais et à moitié d’officiels russes, qui doit permettre de couper la Pologne Russe de la propagande agitatrice en Galicie-lodomérie et en Allemagne par le glissement de l’alphabet latin à l’alphabet cyrillique. Dmitry Tolstoy déclare devant une délégation polonaise à Saint-Petersbourg que "la langue polonaise n’est pas menacée, mais elle doit être pleinement intégrée à la civilisation slave".
— l’"orthodoxisation" de la civilisation polonaise, stratégie étendue à la Baltique et à l’Ukraine uniate, par le favoritisme à l’égard des fonctionnaires orthodoxes, et en laissant vacant les sièges épiscopaux qui seraient abandonnés par les évêques. Les églises et les bâtiments à construire en Pologne devront désormais souscrire aux critères de l’architecture russe et orthodoxe.
— la "despécifisation" des institutions de la Pologne du Congrès, qui ne sont pas pour le moment remises en question, mais dont les lois et fonctionnements doivent être calées progressivement sur les lois et fonctionnements de l’Etat russe. Il ne s’agit pas de menacer l’autonomie polonaise mais de l’harmoniser avec le fonctionnement général de l’Empire Russe.
Ce que vise le Tsar Alexandre III, ce n’est donc pas la destruction de la Pologne mais son assimilation en profondeur au sein de l’ensemble russe.
 Enfin ce sont les juifs qui sont la cible des attaques virulentes de l’Etat Russe, mais aussi de la population locale. Les pogroms se multiplient dans le pays, avec la bénédiction du conseiller et proche du Tsar Pobiedonostsev, mais aussi des finances russes qui bénéficient désormais d’un important levier sur les banques privées hébraïques en Europe. Celles-ci sont soumises au chantage russe dont l’Etat, selon la déclaration de Pobiedonostsev, "ne saurait financer la protection systématique des résidentiels juifs dans les campagnes de l’Ouest sans le précieux financement de leurs coreligionnaires qui, j’en suis persuadé, sont très sensible à la condition juive en Russie". Le message est clair : le Tsar livrera les juifs aux pogroms, si les banques européennes juives refusent toujours de lui prêter l’argent dont il a besoin. Le projet d’exclusion des juifs de la campagne et de leur migration forcée vers la ville est abandonné, conséquemment aux avantages que pose leur vulnérabilité, isolés dans les villages d’Ukraine et de Russie Blanche.

 La stabilité de l’Etat russe demeure préoccupante. Tracté dans un élan de réformes par Alexandre II, conduite dans l’autre sens par la politique conservatrice qu’Alexandre III entend mener en son début de règne, mais qu’il doit abandonner à la suite de la crise Galicienne qui voit la montée des libéraux au pouvoir, c’est maintenant la Réaction qui l’emporte après le désastre au Xinjiang. La Duma s’insurge encore parfois à Saint-Petersbourg comme un dernier échos aux anciennes volontés de constitutionnalisation du régime, sans que le gouvernement du Tsar ne fasse envers elle le moindre geste de conciliation.


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Czechhentai
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Mar 22 Mar - 11:39



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Rossiskaïa imperia

S nami Bog! — Boje, Tsarya khrani!

L’Empire en locomotive


En 1886, la dette russe représente l’équivalent de 430% du budget impérial. Le gouvernement libéral, abusant de la bonne volonté du Tsar, a fini par mener la vieille Russie vers la catastrophe financière à mesure d’incompetence, de corruption, et d’une pure malveillance à l’égard de l’œuvre formidable que les Tsar de toutes les Russies ont patiemment bâtie depuis plus d’un demi-millénaire : un Empire prospère et ordonné. Toute la Russie doit tirer ses conséquences des campagnes désastreuses en Asie Centrale et des échecs répétés de la projection de sa puissance à l’étranger : elle ne brillera sur le monde qu’après avoir consolidé son empire. La Russie doit trouver sa voie vers la puissance industrielle ; et si elle ne dispose ni des capitaux, ni des entrepreneurs formés et compétents, elle les fera venir à elle.

La politique du franc
L’année 1889 est celle d’un virage à cent-quatre-vingt degrés pour la diplomatie russe. Cent ans après les événements malheureux qui ont conduit à la chute du Roi de France, le Tsar Alexandre III consomme sa première visite officielle à Paris, ville des Révolutions, des Républiques, et des Empereurs corses, tout ce que l’âme russe a combattu avec la plus grande des ferveurs durant le siècle. Le rapprochement franco-russe se justifie par l’extrême besoin de l’économie impériale en investissements étrangers pour se développer et se moderniser : l’Etat Français promet 2 milliards de francs de prêts pour insuffler aux finances russes un nouvel élan, plus 200 millions de francs issus du privé spécialement dédiés à l’industrialisation.
==> (1 roubles = 4 francs donc tout cela représente une injection de 550 millions de roubles. En ajoutant le budget russe tel qu’en 1886 + la croissance + d’autres paramètres comme la lutte contre le népotisme et la mise en terre de nouvelles régions, que je vais évoquer plus tard, cela revient à un budget quinquennal d’au moins 1400 roubles, et certainement plus).
Le Tsar, témoin perspicace des désastres militaires de la dernière décennie, fait le choix du pragmatisme. Son principal conseiller, l’ultraconservateur Pobiedonostsev, choisit de ne pas s’exprimer sur sa décision. La France est désormais le principal partenaire de l’Empire russe et les deux nations s’engagent vers une collaboration à tous les niveaux, économiques aussi bien que militaires, diplomatiques et symboliques. L’année suivante, et pour la première fois depuis 1812, un Bonaparte foule le sol russe à Saint-Petersbourg où le Tsar a convié l’Empereur Napoléon IV pour formaliser devant la noblesse russe la bonne entente qui doit désormais régner entre la vielle Russie et sa némésis. Dmitry Tolstoy prend la parole dans la Grande Chapelle du Palais d’Hiver : "Jamais n’aurions-nous pu accueillir dans un lieu si saint les représentants d’une République fondamentalement opposée à la gloire du Tsar et aux valeurs russes ; mais je sais que notre Tsar peut traiter d’égal à égal avec son Impérial hôte, Napoleon IV qui durant sa visite a su frapper si profondément le cœur de tous les russes". Mis bout à bout, les prêts français représentent une augmentation de 70% du budget russe, qu’il s’agit maintenant pour le gouvernement du Tsar de faire fructifier.

La transformation de la nature
La Sibérie et l’Asie centrale représentent pour l’Empire une merveilleuse mine de blé, d’acier et de coton, à proximité des marchés asiatiques et indiens que l’économie russe doit s’efforcer de pénétrer. Et pourtant ce Far-East est encore méconnu, lointain et terriblement mal connecté à la Russie d’Europe qui cherche dès 1890 à s’y installer durablement. Les emprunts français permettent à Alexandre III d’annoncer la poursuite d’une ligne de chemin de fer Transsibérienne à deux voies qui doit relier Novossibirsk à Vladivostok et réduire les immenses distances qui fracturent le territoire sibérien de part et d’autre. La ligne se dirigera vers Kemerovo et Krasnoyarsk avant de contourner le lac Baykal par Irkoutsk puis Tshita et rejoindra Vladivostok en passant par la ville mandchourienne de Harbin.
==> (Cela représente 4200km de rails, soit après toutes les conversions, 420 millions de roubles. L’état Russe achète plus de la moitié des parts pour 215 millions de roubles qu’il investit directement ; le reste sera dévolu au privé sous forme d’obligations garanties par l’Etat à la hauteur de 5%.)
Des tronçons annexes relieront également les villes de Tobolsk, Tomsk et Novokuznetsk. Ils doivent permettre l’exploitation avancée du bassin charbonnier de la Kuzbass, vers lequel affluent de plus en plus de Russes occidentaux auxquels le chemin de fer offre la mobilité nécessaire à l’installation à l’autre bout du pays.
==> (Ces voies de chemin de fer annexes représentent 245+265+220km de rails soit un coût de 73 millions de roubles. La Russie achète la moitié des parts pour 40 millions de roubles ; le reste sera dévolu au privé sous forme d’obligations garanties par l’Etat à la hauteur de 5%.)
En 1889 la gratuité des transports ferroviaire est décrétée pour les paysans et les ouvriers qui souhaitent s’installer en Sibérie, comprenant une aide de l’Etat à l’achat des provisions alimentaires et en matériaux de construction pour les nouvelles fermes, moyennant toutefois une interdiction définitive de retour en Europe.
==> (Coût des aides de l’Etat : 100 millions de roubles)
Les Mirs locaux se voient distribuer des quotas d’expulsion de paysans de la communauté rurale afin d’inciter à l’émigration sibérienne ; ceux qui y dérogent sont menacés de sanctions économiques par un alourdissement des taxes. Les campagnes russes occidentales sont peu à peu épurées de leurs indigents, mendiants et familles les plus pauvres, ce qui n’occasionne que peu de révoltes étant donné que les autres paysans du Mir, heureux de s’en débarrasser, sont les premiers à les dénoncer et pourchasser en cas de subversion. La paysannerie en tant que classe est divisée, noyautée, incapable de s’unir maintenant que le Tsar la retourne contre elle-même.
==> (L’assainissement et l’enrichissement de la paysannerie en Europe, la culture de nouvelles terres en Asie, et les taxes punitives occasionnent un sérieuse augmentation du budget russe pour le quinquennat.)
Le gouvernement du Tsar crée 5 Régions Militaires Spéciales destinées à la colonisation : une région agricole de terres noires extrêmement riches autour d’une ellipse Petropavlovks-Omsk-Pavlodar ; une région minière et charbonnière autour du bassin de la Kuzbass, entre Novossibirsk et Kemerovo ; de même entre Krasnoyarsk et Irkoutsk ; une région d’exploitation du minerai d’or au Nord de Tshita ; enfin la région frontalière de Mandchourie, entre Blagoveshtshensk et Vladivostok, qui doit servir à l’exploitation du fer et des métaux rares. Ces régions sont quadrillées et divisées en cadastres irréguliers qui chacun est confié à un officier de la noblesse chargé d’en organiser la colonisation et l’exploitation, se voyant octroyer des prérogatives quasi-autonomiste sur sa terre. L’officier doit s’y installer avec sa famille et recruter lui-même ses paysans avec l’aide d’un fond impérial dédié à la colonisation.
==> (Ce fond représente un investissement coutant 150 millions de roubles à l’Etat russe et mis à la disposition de la noblesse pour créer de nouvelles activités en Sibérie.)
L’officier est chargé d’approcher les industriels pour organiser l’exploitation d’une éventuelle mine. On refonde ainsi une noblesse terrienne qui avait périclité avec la réforme du servage ; l’officier de cadastre a la possibilité de décider des taxes que lui doit le paysan/colon et qu’il peut en partie conserver pour lui-même. L’administration régionale est mollement chargée de réprimer les abus de nobles qui ôteraient aux paysans leurs conditions d’existence, mais ne va pas plus loin. L’officier noble doit une très maigre taxe  à l’état impérial ; il est toutefois tenu de faire construire des habitations, villages, de mettre en terre des nouveaux champs, selon un quota décidé dans un Zemstvo spécial où il se réunit avec les autres officiers tous les premiers jours de chaque saison. Il y rend un rapport démographique et économique de son cadastre et discute d’une éventuelle distribution de fonds mis à sa disposition par les finances russes. Afin d’éviter que tout intérêt privé ne l’emporte sur l’intérêt collectif dans la Région Militaire Spéciale, un arbitre militaire, souvent un général de l’armée nommé par le Tsar, préside les séances de Zemstvo qu’attendent ces susmentionnés officiers de la noblesse, et est déplacé tous les six mois, avec une limite de trois mandats dans la même région ; il est conseillé par un collège de la noblesse nommé par le ministre de l’intérieur et dont la moitié des effectifs est déplacé tous les deux ans, avec une limite de cinq mandats dans une même région. La colonisation sibérienne est une colonisation rationnelle et étroitement surveillée, qui doit permettre de créer une noblesse terrienne locale et puissante et qui a intérêt à améliorer la productivité de ses terres ; il faut éloigner les nobles de Saint-Petersbourg et Moscou, où règne un népotisme et une corruption nuisible à l’intérêt d’Etat, pour fonder une noblesse d’entrepreneurs formée par le terrain et susceptible d’incarner la nouvelle puissance russe et son dynamisme. Un projet de réseau télégraphique est mis en œuvre pour connecter, diriger, et surveiller ces périphéries depuis Moscou, en suivant le tracé du Transsibérien. Le télégraphe doit être élargi à l’ensemble du territoire russe et connecter toutes les grandes villes en Europe comme en Asie, former une véritable toile qui connectera toutes les régions de l’Empire et leurs zemstva locaux à la voix de l’autocratie impériale.
==> (Coût du réseau télégraphique de 125 millions de roubles. L’Etat achète plus de la moitié des parts pour 65 millions de roubles et laisse le reste au privé en obligations qu’il garantit à 5%.)

La Réforme de la Table des Tshins
Alexandre III compte bien former en Sibérie les cadres qui dans une décennie donneront à la Russie ses éléments les plus brillants. La Table du Tshin, une création de Pierre le Grand datant de 1722 et précisant le degré de dignité de la noblesse qui travaille dans la fonction publique, subit une réforme en 1891. La noblesse vit dans l’obsession du Tshin qui représente ses seules opportunités d’élévation financière et sociale : un étudiant en médecin, un officier de l’armée, un administrateur, tout employé de l’état dispose d’un Tshin différent qui détermine son salaire, son rang, les mariages auxquels il peut prétendre, et même les formules de politesse qu’on doit lui adresser. Toutefois un Tshin s’obtient sur la recommandation d’un membre haut placé de la noblesse qui est souvent corrompu ou népote et provoque ainsi l’ascension à des postes clefs du gouvernements des personnages inaptes et peu qualifiés. Alexandre III édicte donc en 1891, pour contourner ces déconvenues, un ensemble de conditions à remplir pour accéder à chacun des Tshin de la Table. Par exemple, pour être maître-médecin, il faut avoir opéré dans cinq régions différentes pendant plus d’un an et demi chacune et d’y avoir suivi un comportement exemplaire tel que le Zemstvo local puisse le confirmer. Un aide de camp ne peut être adopté par son général qu’après avoir fait douze ans de service militaire sans remarque négative signifiante, ou après cinq ans de fidélité au poste d’officier de cadastre dans les régions à coloniser en Sibérie. Etc. Le potentiel corruptif de la noblesse, qui avait des résultats très néfastes sur la machine étatique s’en voit grandement limité ; au contraire, la petite noblesse voit ses opportunités d’ascension sociale décuplées, car il n’y a plus tant besoin d’avoir des relations haut-placées pour réussir sa carrière. Bien sûr la Table des Tshins demeure quasiment fermée à la classe populaire ; mais sa réforme permet de constituer progressivement une noblesse véritablement travailleuse et qui administre efficacement l’état, et devient rapidement un investisseur de premier ordre dans l’Empire russe. Peu à peu, la noblesse s’embourgeoise.
==>(Avec l’embourgeoisement économique et culturel de la noblesse qui devient apte à investir, la Russie trouve les investisseurs privés dont elle a besoin pour vendre les différentes obligations citées dans le post. L’assainissement de l’Etat par la réforme du Tshin permet de lutter efficacement contre la corruption et le népotisme ; cela génère des revenus supplémentaires pour l’Etat de plusieurs millions de roubles, ou centaines de millions de roubles.)

Les Grandes Périphéries Industrielles
Parallèlement au développement des transports et de l’économie sibérienne, un ligne transcaspienne doit également voir le jour en Asie Centrale. Elle connectera les villes de Tashkent, Samarkand et Boukhara à la mer caspienne, d’où le coton produit dans des quantités astronomiques dans la région sera embarqué pour Bakou et le reste de la Russie. Des extensions vers Bishkek et Almaty sont en cours d’étude mais ne sont pas encore financées.
==>(Rail de la Caspienne jusqu’à Tashkent représente 1900km soit un coût 190 millions de roubles. Le coût très faible du travailleur dans cette région expliqué ci-dessous réduit le coût total à 170 millions. L’Etat achète la moitié des parts pour 90 millions, et cède le reste en obligations garanties à 5% au privé.)
Le Tsar met à contribution l’armée d’occupation en Asie centrale pour cette construction audacieuse qui doit permettre le désenclavement de cette récente périphérie russe, à raison de trois jours ouvrés par semaine. Le gouvernement militaire local garanti également aux travailleurs musulmans qui accepteraient de s’engager comme ouvriers sur le chantier d’être employés par la suite dans les nombreux ateliers de filage du coton commandés par l’Etat impérial et qui commencent déjà à voir le jour dans les grandes villes ouzbèkes.
==>(Investissement de 15 millions de roubles dans le développement de l’industrie du coton ouzbèke.)
Il s’agit de créer une industrie cotonnière puissante et capable de nourrir les usines textiles qui fleurissent dans la Russie d’Europe, et particulièrement en Pologne. Le bassin de la Mazovie entre Lodz et Varsovie est devenu un des centres névralgiques de l’industrie cotonnière russe et mondiale. Les infrastructures locales, souvent construites à l’initiative des investisseurs privés polonais, sont utiles à l’élaboration d’une industrie générale en Pologne : sidérurgie, ébénisterie, manufactures abondent dans le Royaume du Congrès de Poznan à Lublin. Il faut dégoûter le Polonais de demander plus d’autonomie en montrant qu’on peut s’enrichir autant et plus dans la Pologne russe qu’en Galicie ou en Silésie ; la Russie dirige ses investissements dans la conversion des manufactures protoindustrielles en véritables usines de l’ère industrielles, capables d’assurer par elle-même l’intégralité du processus de production et d’en mécaniser progressivement les techniques. Il faut enrichir les riches ; vingt-trois entrepreneurs polonais sont convoqués à Saint-Petersbourg en mars 1891 pour concevoir une stratégie commune d’industrialisation complète du territoire polonais. L’Etat s’engage à soutenir les secteurs stratégiques du textile, de l’aciérie, de l’armement, mais aussi des biens de consommation (meubles, outillages agricoles et domestiques) dont la Pologne est le premier producteur dans l’Empire.
==>(L’Etat fournit des aides directes de 30 millions de roubles aux industriels polonais ; plus 70 millions sous la forme de prêt de l’Etat aux industriels avec un taux d’intérêt de 2%, qui constituera une petite rente pour l’Etat russe.)
En échange, les entrepreneurs s’engagent à promouvoir la nouvelle écriture cyrillique du polonais parmi leurs salariés, dans la signalisation au travail et les écoles pour les enfants d’ouvriers. Autres régions stratégiques : le Donbass et l’Oural, et leurs puissantes aciéries que l’Empire cherche toujours plus à exploiter. Les investisseurs privés français (tels que convenus dans l’accord franco-russe de 1888) sont ici mobilisés pour ouvrir et développer de nouvelles mines et construire de nouveaux complexes industriels à proximité pour la transformation du charbon et du minerai de fer en acier.
==>(L’Etat fourni une aide directe de 50 millions de roubles à l’aciérie du Donbass/Oural + 100 millions sous la forme de prêt avec un taux d’intérêt de 2%.)
Dans le Caucase aussi, les investissements affluent ; la société des frères Nobels qui a obtenu en 1879 une concession pour l’exploitation du pétrole de Bakou commence à porter ses fruits ; l’entreprise prend elle-même l’initiative de la construction d’une ligne de chemin de fer Bakou-Batoumi qui lui permettra de transporter très facilement le pétrole vers l’Europe.
==>(935km de rails, soit un coût de 93,5 millions de roubles que la société des frères Nobels assume par elle-même ; l’Etat russe offre un prêt avantageux de 20 millions de roubles à la société des frères Nobels avec un taux d’intérêt de 2%.)
Mais c’est dans les capitales impériales que le processus d’industrialisation est le plus spectaculaire : entre Saint-Petersbourg et Moscou se développent d’immenses conglomérats industriels subventionnés et protégés par l’Etat qui surveille l’intégralité du processus de production. Centrées autour du textile, de la sidérurgie et surtout de l’armement, elles sont un moteurs essentiels autour duquel gravite l’économie Russie ; un prochain post leur sera dédié en abordant le thème de la réforme de l’équipement militaire prévue pour 1891.


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Dernière édition par Czechhentai le Jeu 24 Mar - 7:12, édité 1 fois
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Czechhentai
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Mer 23 Mar - 21:10



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Rossiskaïa imperia

S nami Bog! — Boje, Tsarya khrani!

L’Armée impériale 1887/1891


Pour 1 roubles R = 4 francs F;

**Industrie militaire**

Arsenaux nationaux :
Équipements d'infanterie - Fusils : 4 grandes lignes
Équipement d'infanterie - Canons de campagne : 2 grandes lignes
Équipement d'artillerie lourde - Obusiers et canons longs : 1 petite ligne
Équipement d'artillerie ultralourde - Mortiers et canons de siège : 1 petite ligne

Compagnies privées :
Équipements d'infanterie - Fusils : 2 divisions / an
Équipement d'infanterie - Canons de campagne : 1 division / an

**Armée totale :** 21 DI, 6 DA, 3 RAL, 1 RAUL, 19 DR soit 708 000 hommes

**Modernisation de l'équipement militaire**

**1887 :** Adoption des nouvelles technologie pour les 4 grandes lignes de production de fusils (6 M) (fusil Berdan mdl 1887)
Arsenaux nationaux : Equipement de 6 DI avec le Berdan mdl 1887 (3 M)

=> 9 M

**1888 :** Adoption des nouvelles technologies pour les 2 grandes lignes de production de canons de campagne (5 M) (canon M1887)
Arsenaux nationaux : Equipement de 6 DI avec le Berdan mdl 1887 (3 M)
Arsenaux nationaux : Equipement de 6 DI avec le M1888 (6 M)

=> 14 M

**1889 :** Arsenaux nationaux : Equipement de 6 DI avec le Berdan mdl 1887 (3 M)
Arsenaux nationaux : Equipement de 6 DI et de 2 DA avec le M1888 (8 M)

=> 11 M

**1890 :** Arsenaux nationaux : Equipement de 3 DI et de 3 DA avec le Berdan mdl 1887 (3 M)
Arsenaux nationaux : Equipement de 6 DI et de 2 DA avec le M1888 (8 M)
=> 11 M

**1891 :** Arsenaux nationaux : Equipement de 3 DA avec le Berdan mdl 1887 (1,5 M)
Arsenaux nationaux : Equipement de 3 DI et de 2 DA avec le M1888 (5 M)

=> 6,5 M

Total = 51,5 M de Roubles sur 5 ans, soit 206 M de Francs

1er corps d’armée : 4 DI (fusil 1887/canon 1887), 1 RAUL (canon 1875) — LUBLIN
2e corps d’armée : 4 DI (fusil 1887/canon 1887), 1 RAL (canon 1875) — ODESSA
3e corps d’armée : 4 DI (fusil 1887/canon 1887), 1 RAL (canon 1875) — RIGA
4e corps d’armée : 1 DI (fusil 1887/canon 1887), 4 DA (fusil 1887/canon 1888), 1 RAL (canon 1875) — BATOUMI
5e corps d’armée : 2 DI (fusil 1887/canon 1887), 2 DA (fusil 1887/canon 1888) — TASHKENT
6e corps d’armée : 2 DI (fusil 1887/canon 1887) — IRKOUTSK
7e corps d’armée : 4 DR (fusil 1869/canon 1864) — MOSCOU
8e corps d’armée : 4 DR (fusil 1869/canon 1864) — ST-PETERSBOURG
9e corps d’armée : 4 DR (fusil 1869/canon 1864) — KIEV
10e corps d’armée : 4 DR (fusil 1869/canon 1864) — TSARITSYN
11e corps d’armée  : 3 DR (fusil 1869/canon 1864) — OMSK


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Martius
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Dim 23 Avr - 0:35
EMPIRE DE RUSSIE

La grande réforme militaire de 1892-1896



Après s'être attaqué au rétablissement de l'autorité et des finances de la Russie, Alexandre III veut redresser l'armée russe, objet le plus prestigieux des Romanov. Le tsar aurait confié à son fils Nicolas : « La Russie n’a que deux alliés, son armée et sa flotte. » Cette formule résume à elle seule la pensée de l'empereur, qui n'imagine pas la Russie sans une armée conquérante et une flotte flamboyante. Avec la hausse des tensions en Europe centrale et méridionale, l'émergence d'une nouvelle puissance en Asie, et la propagation du chômage qui frappe les couches paysannes de la Russie depuis la crise du blé, les forces armées russes sont plus que jamais sollicitées. D'ailleurs, il est vrai qu'une réforme militaire pour l'augmentation des recrues aurait un atout politique considérable puisqu'elle permettrait de mettre dans le rang tous ces jeunes sans emplois qui vagabondent à la recherche d'un avenir, alors plutôt que de fréquenter les cercles anarchistes, ceux-ci vont venir servir le tsar et la patrie.

Il est décidé en janvier 1892 d'augmenter le contingent annuel des conscrits de 100 000 à 180 000 appelés. Leur service dans l'active est par contre réduit de 6 à 5 ans, tandis que leur passage dans la réserve est augmenté de 4 à 9 ans. Une fois leur service militaire accomplis, les hommes sont admis pour 10 ans dans la milice de l'armée. Aussi, on fixe de façon définitive l'âge du service militaire à 20 ans pour tous les hommes, mais sont exemptés les fils uniques, les « seuls nourriciers de famille » (par exemple, un frère aîné ayant des frères et sœurs mineurs et des parents âgés), les jeunes frères d'une personne déjà en service dans l'armée, les époux et les pères, ainsi que tous les infirmes et ceux qui ne correspondent pas aux exigences physiques de l'armée. Les musulmans sont eux aussi exclus des casernes. La méthode de recrutement ne change pas, elle se fait toujours par tirage au sort, permis grâce à son immense vivier humain.

Un programme pharaonique est donc lancé à la fin du règne d'Alexandre III et est poursuivis à l’avènement de Nicolas II. Pour satisfaire ses exigences, le plan militaire se financera avec les emprunts levés à la place de Paris pour toutes les dépenses que le budget n'aura su couvrir avec les recettes.

AVANT RÉFORME :
Recrutement : Conscription par tirage au sort (musulmans exclus) pour 6 ans de service dans l'active, 4 ans dans la réserve et 10 ans dans la milice – 100 000 hommes / an
Conscrits : 600 000 réguliers (558 000 réels, 42 000 non incorporés), 400 000 réservistes (380 000 réels, 20 000 non incorporés), 1 000 000 miliciens (à créer)

Spoiler:

APRÈS RÉFORME :
Recrutement : Conscription par tirage au sort (musulmans exclus) pour 5 ans de service dans l'active, 9 ans dans la réserve et 10 ans dans la milice – 180 000 hommes / an
Conscrits : 900 000 réguliers (558 000 réels, 342 000 non incorporés), 1 620 000 réservistes (380 000 réels, 1 240 000 non incorporés), 1 800 000 miliciens (à créer)

PROGRAMME MILITAIRE :

1892 :
- Adoption des nouvelles technologies (1890) pour la petite ligne de production de canons ultralourds (24 M) (canon M1892)
- Adoption des nouvelles technologies (1892) pour les 4 grandes lignes de production de fusils (24 M) (fusil Mosin-Nagant 1892)

- Création d'une grande ligne de production de mitrailleuses (opérationnelle en 1894) (75 M)

- Création de 3 DI-
- Création de 1 DC
- Création de 1 RAUL

- Passage d'une DI en sous régime (DI-)

- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 DI- et 1 DC avec le fusil [1892] (8 M) // Remplacement des fusils [1887] par des fusils [1892] pour 6 DA et 2 DI (16 M)
--> Transfert de fusils [1887] à 8 DR
- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 DI- et 1 DC avec le canon de campagne [1888] (16 M)
- Arsenaux nationaux : Équipement de 1 RAUL avec le canon ultralourd [1892] (10 M)

=> 48 M (technologies) + 75 M (production) + 85 M (unités) + 50 M (équipements) = 258 M

1893 :
- Adoption des nouvelles technologies (1889) pour la petite ligne de production de canons lourds (16 M) (canon M1893)

- Création de 3 DI-
- Création de 1 DC
- Création de 1 RAUL
- Création de 1 DR et 1 DR-

- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 DI-, 1 DC, 1 DR et 1 DR- avec le fusil [1892] (12 M) // Remplacement des fusils [1887] par des fusils [1892] pour 6 DI (12 M)
--> Transfert de fusils [1887] à 6 DR
- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 DI-, 1 DC, 1 DR et 1 DR- avec le canon de campagne [1888] (24 M) // Remplacement des canons de campagne [1873] par des canons de campagne [1888] pour 6 DR (24 M)
--> Transfert de canons de campagne [1873] pour 6 divisions en réserve
- Arsenaux nationaux : Équipement de 1 RAUL avec le canon ultralourd [1892] (10 M)
- Arsenaux nationaux : Remplacement du canon lourd [1887] avec le canon lourd [1893] pour 1 RAL (7 M)

- Compagnies privés : Équipement de 2 divisions roumaines avec le fusil [1887] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)
- Compagnies privés : Équipement de 1 division roumaine avec le canon de campagne [1888] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)

=> 16 M (technologies) + 105 M (unités) + 89 M (équipements) = 210 M

1894 :
- Création de 3 DI-
- Création de 1 DC
- Création de 3 SM
- Création de 5 DR-

- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 DI-, 1 DC et 5 DR- avec le fusil [1892] (18 M) // Remplacement des fusils [1887] par des fusils [1892] pour 3 DI (6 M)
--> Transfert de fusils [1887] à 3 DR
- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 DI-, 1 DC et 5 DR- avec le canon de campagne [1888] (36 M) // Remplacement des canons de campagne [1873] par des canons de campagne [1888] pour 3 DR (12 M)
--> Transfert de canons de campagne [1873] pour 3 divisions en réserve
- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 SM avec la mitrailleuse [1894] (9 M)

- Compagnies privés : Équipement de 2 divisions roumaines avec le fusil [1887] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)
- Compagnies privés : Équipement de 1 division roumaine avec le canon de campagne [1888] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)

=> 120 M (unités) + 81 M (équipements) = 201 M

1895 :
- Création de 2 DC
- Création de 3 SM
- Création de 5 DR-

- Arsenaux nationaux : Équipement de 2 DC et 5 DR- avec le fusil [1892] (14 M) // Remplacement des fusils [1887] par des fusils [1892] pour 5 DI (10 M)
--> Transfert de fusils [1887] à 5 DR
- Arsenaux nationaux : Équipement de 2 DC et 5 DR- avec le canon de campagne [1888] (28 M) // Remplacement des canons de campagne [1873] par des canons de campagne [1888] pour 5 DR (20 M)
--> Transfert de canons de campagne [1873] pour 5 divisions en réserve
- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 SM avec la mitrailleuse [1894] (9 M)
- Arsenaux nationaux : Remplacement du canon lourd [1887] avec le canon lourd [1893] pour 1 RAL (7 M)

- Compagnies privés : Équipement de 2 divisions roumaines avec le fusil [1887] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)
- Compagnies privés : Équipement de 1 division roumaine avec le canon de campagne [1888] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)

=> 115 M (unités) + 88 M (équipements) = 203 M

1896 :
- Création de 3 SM
- Création de 9 DR-

- Arsenaux nationaux : Équipement de 9 DR- avec le fusil [1892] (18M) // Remplacement des fusils [1887] par des fusils [1892] pour 3 DI (6 M)
--> Transfert de fusils [1887] à 3 DR
- Arsenaux nationaux : Équipement de 9 DR- avec le canon de campagne [1888] (36 M) // Remplacement des canons de campagne [1873] par des canons de campagne [1888] pour 3 DR (12  M)
--> Transfert de canons de campagne [1873] pour 3 divisions en réserve
- Arsenaux nationaux : Équipement de 3 SM avec la mitrailleuse [1894] (9 M)
- Arsenaux nationaux : Remplacement du canon lourd [1887] avec le canon lourd [1893] pour 1 RAL (7 M)
- Arsenaux nationaux : Remplacement du canon ultralourd [1887] avec le canon ultralourd [1892] pour 1 RAUL (10 M)

- Compagnies privés : Équipement de 2 divisions roumaines avec le fusil [1887] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)
- Compagnies privés : Équipement de 1 division roumaine avec le canon de campagne [1888] (5 M, payés par la Roumanie, facture non inclue dans mon bilan comptable)
--> Reste 4 divisions à fournir en canons de campagne

=> 95 M (unités) + 98 M (équipements) = 193 M


TOTAL DES DÉPENSES : 1 065 MILLIONS DE FRANCS
TOTAL DES UNITÉS CRÉES : 9 DI-, 5 DC, 1 DR, 20 DR-, 2 RAUL, 9 SM


ARMÉE TOTALE : 6 DA, 20 DI, 10 DI-, 20 DR, 20 DR-, 3 RAL, 3 RAUL, 9 SM soit 1 162 500 hommes

RÉPARTITION :

1er corps d'armée : 3 DI, 1 RAUL, 1 SM — SAINT-PÉTERSBOURG
2e corps d'armée : 3 DI, 1 RAUL, 1 SM — MOSCOU
3e corps d'armée : 4 DI, 1 RAL, 2 SM — KIEV (dont 2 DI en Roumanie)
4e corps d'armée : 4 DI, 1 RAL, 2 SM — ODESSA (dont 2 DI en Roumanie)
5e corps d'armée : 3 DI, 1 RAL, 1 SM — VILNIUS
6e corps d'armée : 3 DI-, 1 SM — VARSOVIE
7e corps d'armée : 3 DI — KAZAN
8e corps d'armée : 3 DA, 1 RAUL — TBILISSI (dont 1 DA en Arménie turque)
9e corps d'armée : 3 DA, 1 SM — BAKOU (dont 1 DA en Arménie turque)
10e corps d'armée : 2 DI- — TACHKENT
11e corps d'armée : 2 DI- — IRKOUTSK
12e corps d'armée : 3 DI- — VLADIVOSTOK

1er corps de cavalerie : 3 DC — ROSTOV-SUR-LE-DON
2e corps de cavalerie : 2 DC — RIVNE

1er corps de réserve : 4 DR — SAINT-PÉTERSBOURG
2e corps de réserve : 4 DR — NIJNI NOVGOROD
3e corps de réserve : 4 DR — KHARKIV
4e corps de réserve : 4 DR — DONETSK
5e corps de réserve : 3 DR — MINSK
6e corps de réserve : 2 DR- — LUBLIN
7e corps de réserve : 3 DR- — KRASNODAR
8e corps de réserve : 2 DR — VOLGOGRAD
9e corps de réserve : 1 DR, 3 DR- — SAMARA
10e corps de réserve : 4 DR- — OMSK
11e corps de réserve : 2 DR- — SAMARCANDE
12e corps de réserve : 2 DR- — KRASNOÏARSK
13e corps de réserve : 2 DR- — KHABAROVSK

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Martius
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Dim 23 Avr - 19:29
EMPIRE DE RUSSIE

La grande réforme navale de 1892-1896



En parallèle du plan de redressement militaire, le tsar Alexandre III veut lancer une grande réforme de la marine, qui a cruellement besoin d'une rénovation après des décennies de négligence que certains qualifient même "d'abandon". La Russie a en effet manqué le coche de la course navale que se livre les puissances occidentales depuis plus de dix ans. Cela lui a joué des tours, surtout lors des crises diplomatiques avec la Grande-Bretagne en 1885, puis avec l'Empire ottoman et ses soutiens en 1891-1892. C'est durant cette année-ci, marquée par la crise albanaise, que la faiblesse russe découlant de l'absence d'une flotte de dissuasion a été pleinement réalisée par la cour, puisqu'une jeune nation comme l'Italie pouvait menacer librement les côtes russes sans risquer d'y perdre ses navires, posant alors un sérieux danger sur l'intégrité de l'Empire et sur son commerce avec l'extérieur. Il est impératif que la Grande Russie renoue avec les océans, elle doit se doter d'une marine flamboyante pour que plus jamais personne n'ose la menacer. Bien sûr, il ne s'agit pas de faire de la Russie une grande puissance navale à l'échelle de la Grande-Bretagne ou de la France, mais plutôt une forteresse dont le premier mur serait tenu par la marine. Celle-ci doit donc jouer un rôle avant tout défensif, mais on ne néglige pas pour autant sa projection sur le globe, une obligation pour faire entendre la voix de la Russie.

Mais le tsar est conscient que le retard accumulé sur des décennies par l'Empire russe ne peut pas être rattrapé du jour au lendemain, des sacrifices au prestige de la Russie vont être nécessaires pour protéger l'empire immédiatement, il ne faut pas perdre de temps. Ce déshonneur va toucher la production nationale, puisque le tsar décide de contacter la France et la Grande-Bretagne pour leur racheter de vieux bâtiments. C'est effectivement un aveu de faiblesse de la Russie sur sa capacité à assurer sa défense elle-même, mais Alexandre III compte bien laver cet affront et garantir qu'à l'avenir, la Russie pourra produire elle-même ses escadres de guerre. C'est pourquoi il est programmé d'agrandir les chantiers navals de Nikolaïev (Mykolaïv) de 1892 à 1896, tandis que des études dans la rade de Tallinn vont examiner la possibilité d'y ériger un chantier naval léger pour 1897. Mais tout de même, une commande va être passée aux chantiers de la capitale pour une escadre de cuirassés à tourelle en 1893, afin de rengraisser la machine et marquer le renouveau naval de la Russie.

AVANT PROGRAMME : 1er janvier 1892

Chantiers navals lourds : Saint-Pétersbourg

Chantiers navals légers : Sébastopol, Nikolaïev (Mykolaïv)

Bases navales :

Mer baltique : Kronstadt (lvl2)
Mer noire : Sébastopol (lvl2), Kherson (lvl1)
Pacifique : Vladivostok (lvl1)

Effectifs de la Marine impériale de Russie : 2 escadres de croiseurs non-protégés, 12 escadres de canonnières à coque composite en fer

Répartition de la Marine impériale de Russie :

Kronstadt : 1 croiseur non-protégé, 5 canonnières composite en fer / Sébastopol : 1 croiseur non-protégé, 3 canonnières composite en fer / Kherson : 2 canonnières composite en fer / Vladivostok : 2 canonnières composite en fer

PROGRAMME NAVAL :

1892 :
- Construction d'un chantier lourd à Mykolaïv (40 M / 200 M) (opérationnel en 1897)

=> 40 M (production) = 40M

1893 :
- Construction en cours d'un chantier lourd à Mykolaïv (80 M / 200 M) (opérationnel en 1897)

- Chantier lourd de Saint-Pétersbourg : 1 escadre de cuirassés à tourelle (30 M / 90 M) (opérationnelle en 1896)

=> 40 M (production) + 30 (unités) = 70 M

1894 :
- Construction en cours d'un chantier lourd à Mykolaïv (120 M / 200 M) (opérationnel en 1897)

- Chantier lourd de Saint-Pétersbourg : 1 escadre de cuirassés à tourelle en cours (60 M / 90 M) (opérationnelle en 1896)

- Rachat de 3 escadres de cuirassés barbettes et 3 escadres de croiseurs protégés à la GB pour 90 M

- Rachat de 1 escadre de cuirassé barbettes à la France pour 20 M

=> 40 M  (production) + 140 (unités) = 180 M

1895 :
- Construction en cours d'un chantier lourd à Mykolaïv (160 M / 200 M) (opérationnel en 1897)

- Chantier lourd de Saint-Pétersbourg : 1 escadre de cuirassés à tourelle (90 M / 90 M) (opérationnelle en 1896)

=> 40 M (production) + 30 (unités) = 70 M

1896 :
- Construction en cours d'un chantier lourd à Mykolaïv (200 M / 200 M) (opérationnel en 1897)

=> 40 M (production) = 40 M

TOTAL DES DÉPENSES : 400 MILLIONS DE FRANCS
TOTAL DES UNITÉS CRÉES : 1 cuirassé à tourelle, 4 cuirassés barbettes, 3 croiseurs protégés

APRÈS PROGRAMME : 1 janvier 1897

Chantiers navals lourds : Saint-Pétersbourg, Nikolaïev (Mykolaïv)

Chantiers navals légers : Sébastopol

Bases navales :

Mer baltique : Kronstadt (lvl2)
Mer noire : Sébastopol (lvl2), Kherson (lvl1)
Pacifique : Vladivostok (lvl1)

Effectifs de la Marine impériale de Russie : 1 escadre de cuirassés à tourelle, 4 escadres de cuirassés barbettes, 3 escadres de croiseurs protégés, 2 escadres de croiseurs non-protégés, 12 escadres de canonnières à coque composite en fer

Répartition de la Marine impériale de Russie :

Kronstadt : 1 escadre de cuirassés à tourelle, 1 escadre de cuirassés barbettes, 1 escadre de croiseurs protégés, 1 croiseur non-protégé, 4 canonnières composite en fer / Sébastopol : 1 escadre de cuirassés barbettes, 1 escadre de croiseurs protégés, 4 canonnières composite en fer / Kherson : 1 escadre de cuirassés barbettes, 1 escadre de croiseurs protégés, 2 canonnières composite en fer / Vladivostok : 1 escadre de cuirassés barbettes, 1 croiseur non-protégé, 2 canonnières composite en fer

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Martius
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Sam 29 Avr - 14:28
EMPIRE DE RUSSIE

La réponse à la famine de 1891-1892


La famine de 1891-1892 sème la mort le long de la Volga, de l'Oural à la mer Noire. Elle est provoquée par un hiver et un été secs mais trouve aussi pour origine la société féodale en voie d'industrialisation, la forte natalité, la stratégie économique de l'empire cherchant à soutenir les exportations, et la crise mondiale. Il faut rappeler que l'industrialisation des moyens de production en Russie est encore faible. La propriété collective appelée le mir prédomine dans le monde rural. Ainsi, les paysans d'un village s'associent pour cultiver ensemble et se répartir régulièrement entre eux les lots de terre afin de conserver une certaine égalité. Cela contribue à perpétuer l'archaïsme des pratiques culturales. Les rapports féodaux entre grands propriétaires nobles et paysans dépendants sont aussi un frein à la modernisation de l'agriculture. Outre la diminution du lot moyen d'une famille paysanne, bien inférieur en 1892 à celui de 1861, date de l'abolition du servage, du fait de la très forte croissance démographique du monde rural, l'accentuation de la pression fiscale sur la paysannerie pour financer l'industrialisation de l'Empire, la baisse des prix agricoles et l'augmentation des loyers ont amené à une paupérisation de la paysannerie. Enfin, les paysans libérés du servage doivent racheter les terres qu'ils cultivent aux nobles qui en sont restés les propriétaires fonciers, de plus ils ont besoin d'argent pour payer leurs impôts, les obligeant à vendre plus, sans pour autant produire plus. Ce à quoi Ivan Vichnegradski avait répondu en 1887 : "Nous mangerons moins, mais nous exporterons davantage".

La production céréalière du pays, bien que faible en proportion, pourrait cependant alimenter suffisamment ces régions. Mais, il est décidé que les exportations ne seront pas diminuées pour venir en aide aux 35 millions d'affamés. Le ministre des Finances Ivan Vichnegradski, malgré la famine, est contre l'interdiction de l'exportation de céréales, dont dépend la prospérité économique de la Russie. Ainsi, environ 10 millions de tonnes de céréales entre 1887 et 1891 sont parties à l'étranger pour soutenir une industrialisation russe faisant défaut. L'opinion publique le considère de fait comme le principal coupable de la famine, car cela est une conséquence de sa politique d'élévation des impôts indirects, forçant les paysans à vendre leurs céréales pour l'exportation. Cependant, le ministre ne peut rester totalement impassible, notamment parce que le tsar Alexandre est émeu par les malheurs de son peuple, et il annonce au début de l'année 1892 une série de mesures pour mettre fin à la famine. En fait, l'on apprend que celles-ci viennent principalement de l'empereur, qui non seulement tient à la prospérité de son peuple, mais ne souhaite pas non plus ridiculiser la Russie devant ses partenaires européens, depuis longtemps débarrassés des famines. Cependant, sa majesté a résisté à la tentation d'interdire l'exportation de pain pour nourrir les victimes de la famine, écoutant son ministre des finances qui lui a garanti que l'import de pain roumain permettrait d'éviter cette option fataliste.

L'oukase du 30 janvier 1892 décrète ainsi les dispositions suivantes :
- Le gouvernement encourage et soutien l'aide humanitaire organisée depuis le 19 novembre 1891. Le tsarévitch Nicolas dirigera personnellement un comité de soutien tandis que ses parents, le tsar et la tsarine s'engagent à lever respectivement 5 à 12 millions de roubles. La grande-duchesse Élisabeth, la belle-sœur d'Alexandre III, organisera avec le patronage de l'État une vente de l'artisanat paysan dont les bénéfices seront reversés au comité de soutien.
- Le gouvernement décide d'importer massivement et à ses frais des céréales et autres ressources alimentaires depuis la Roumanie pour venir en aide aux populations affamées (estimé à 30 millions de roubles, déblocage de 10 millions supplémentaires si nécessaire et si possible pour la Roumanie).
- Le gouvernement avance jusqu'à 10 millions de roubles pour acheter des ressources alimentaires pour les affamés auprès des exploitations agricoles qui ont connu de bonnes récoltes.
- Les Zemstvos concernés par la famine recevront une enveloppe de 50 millions de roubles du gouvernement pour assister les populations parallèlement aux opérations de l'État, notamment via l'achat de nourriture depuis l'étranger.
- L'armée est mobilisée pour organiser l'opération humanitaire dans les régions touchées. Les corps à proximité seront affrétés le long des routes et dans les communes pour distribuer biens et nourriture aux victimes. Des camps seront montés par l'armée pour héberger les réfugiés qui auront à leur disposition les services hospitaliers militaires (estimé à 24 millions de francs pour 6 divisions)
- L'Etat organisera à ses frais le déplacement de volontaires et de la plupart des réfugiés en Sibérie, où ils recevront des terres gratuites (parcelle de 20 hectares minimum) avec outils, nourriture et soutien financier, ceci dans le but de désengorger les campagnes de la Volga et accroître le rendement agricole (estimé entre 3 et 30 millions de roubles pour 100 000 à 1 000 000 de déplacés).
- Le gouvernement annonce acheter 30 000 chevaux kirghiz destinés aux paysans des régions touchées pour labourer les champs une fois viables (estimé à 200 000 roubles).

L'opération humanitaire coûtera au total, d'après les estimations, entre 101,9 et 138,9 millions de roubles à l'État, ou entre 280,3 et 382 millions de francs. Pour accomplir cet immense effort financier, l'État se résout à imprimer à nouveau du papier-monnaie et à recourir à de nouveaux emprunts nationaux et internationaux en dernier recours (les grands emprunts français ne sont pas détournés pour cette opération).


Le second volet des contre-réformes


Le règne d'Alexandre III a inauguré un retour en arrière sur la politique réformatrice de son père, le défunt Alexandre II. Alors que celui-ci était parvenu à légitimer la création d'une assemblée législative constituante et élue démocratiquement, certes par un suffrage censitaire, le fils a été horrifié par l'attentat anarchiste qui a coûté la vie au Tsar Réformateur et a entrepris, après la débâcle des Libéraux suivant le désastre de l'expédition du Turkestan chinois, une série de "contre-réformes" pour défaire la politique libérale qu'il accuse d'être à la source des malheurs de la grande Russie. Entre 1885 et 1891, il réorganise en profondeur la justice pour qu'elle sert les intérêts réactionnaires, réduit l'autonomie des zemstva et des dumy pour les asservir à l'autorité du tsar, réforme l'éducation primaire en la confiant à l'Église, contraint l'accès à l'enseignement supérieur pour éviter la propagation des idées libérales dans les sous-couches de la population, et entame un grand programme de russification de la société de l'Empire pour unifier celle-ci derrière la personnalité infaillible du tsar, véritable russe.

Ces contre-réformes sont donc poursuivies dès 1892 par un second volet, murement réfléchi par l'inflexible Constantin Pobiedonostsev, haut procureur du Saint Synode, cerveau de la contre-réforme avec le ministre de l'Intérieur, Ivan Dournovo :

- L’oukase du 23 juin 1892 réforme les élections municipales en Russie. Deux tiers des électeurs sont éliminés des registres du suffrage par relèvement du cens, tandis que le contrôle administratif sur les doumas est renforcé : le nombre de membres siégeant aux doumas municipales est diminué, le champ de ses actions indépendantes est  considérablement réduit et la tutelle des représentants de l'administration de la couronne, les gouverneurs, est élargie. Cette disposition est mise en vigueur progressivement dans toutes les agglomérations urbaines de l'Empire, à l'exception des villes des provinces du Royaume de Pologne, du Territoire du Turkestan, de la Région Transcaspienne et les agglomérations urbaines du territoire du Caucase, auxquelles le règlement municipal du 16 juin 1870 ne s'applique pas.

- L'oukase de mai 1893 rétrécit la Zone de Résidence des juifs, considérés comme une « nationalité » à part, et restreint leur droit à se déplacer hors de ses limites. Ce changement de position est acté par la pression de Dournovo, qui réussit à convaincre le tsar que jamais les banques juives internationales se soumettront au chantage que celui-ci leur tend depuis quelques années (Rappel du post de l'ancien joueur ci-dessous). Il réussit à lui démontrer l'intérêt plus grand de se servir des juifs comme boucs émissaires pour détourner les mécontentements. Un numerus clausus est aussi instauré pour les enfants juifs dans les écoles secondaires (10 % dans la Zone de Résidence, 3 % dans les capitales, 5 % dans les autres villes), cette mesure vise limiter le nombre d'étudiants juifs, dans leur majorité hostiles au régime. Enfin, en juillet, après avoir ordonné l'expulsion de Moscou de plus de 10 000 juifs qui étaient autorisés à y résider depuis 1865, Alexandre fait un amendement à l'oukase du 23 juin 1892, les Juifs perdent leurs droits d’électeur aux Doumas et sont exclus des organes de gestion municipale. Il est aussi rappelé qu'il leur est interdit de posséder des terres tandis qu'on leur oblige d'enseigner la langue russe dans les écoles juives. Il est prévu en conséquence une forte émigration juive vers l'étranger, dans ce sens l'État les encourage à partir, notamment vers les États-Unis, la France et l'Angleterre, mais aussi l'Illyrie, avec qui est signée une convention le 29 août 1893 qui créé de fait un corridor migratoire entre les deux pays, à travers la Roumanie, lequel est organisé par un bureau des migrations russo-illyrien qui doit favoriser les départs, guider les familles durant leur voyage, et accueillir celles-ci à leur arrivée en Illyrie, où il leur est promis des terres à prix dérisoire ou en location au Banat, en Bosnie, en Macédoine et en Albanie (plus d'informations à ce sujet dans le post de Tall).
Spoiler:

- L'oukase du 20 juin 1893 interdit les redistributions partielles de terre dans le mir et oblige de respecter un intervalle de 12 ans entre deux redistributions générales. Il est complété par la loi du 26 décembre de la même année, qui interdit les transferts de terres communautaires à des possesseurs non paysans. Il oblige aussi pour toutes sorties du mir un vote de l’assemblée communale à la majorité des deux tiers.

- L'oukase du 29 avril 1894 prononce la dissolution de la Douma d'État, réduite à une chambre consultative depuis l'oukase de 1885. Cependant, Alexandre III n'appelle pas à de nouvelles élections, comme il en est pourtant coutume après une dissolution. Par cette manœuvre, le tsar espère abolir de facto la Douma en la rendant "fantôme", sans avoir à prononcer officiellement sa disparition pour ne pas réveiller la ferveur libérale. Il aurait confié à ses ministres : "Si plus personne ne siège à la Douma, celle-ci ne peut plus exister". Et si jamais le besoin de rappeler des élections se fait sentir un jour, notamment pour justifier une politique impopulaire ou délicate, la porte est ouverte.

- L'oukase du 3 septembre 1894 déclare les Stundistes, baptistes ukrainiens, comme étant une secte nuisible. Comme pour les Raskolniks, "vieux croyants", Pobiedonostsev ordonne à ces Russes de souche de se réformer ou de subir les conséquences de leur hérésie sectaire. S'ils persistent, l'oukase autorise leur persécution, ils seront arrêtés, battus et déportés en masse en Sibérie et dans le Caucase.

La restauration de l'autorité se poursuit ainsi jusqu'à la fin regretté du souverain. En effet, le 1er novembre 1894, Alexandre III, tsar de toutes les Russie depuis 1881, meurt à l'âge précoce de 49 ans, après 13 ans, 7 mois et 19 jours de règne qui ont vu la Russie redevenir une puissance crainte et respectée. Il est succédé par son fils aîné, le jeune Nicolas II, âgé de 26 ans.
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Martius
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Sam 29 Avr - 15:20
EMPIRE DE RUSSIE

Nicolas II : dans les pas du père



Avant de mourir, Alexandre III aurait dit à son fils Nicolas : "Manifeste ta propre volonté, ne laisse pas les autres oublier qui tu es". Après son accession au trône le 1er novembre 1894, le nouvel empereur s'interroge : "Que va-t-il nous arriver à moi et à toutes les Russies ?" Il avoue : "Non, je ne suis pas prêt à être un tsar. Je n'ai jamais voulu l'être. Je ne sais rien sur ce qu'il doit faire pour gouverner. Je n'ai pas la moindre idée de comment on parle aux ministres". Il décide alors de se contente d'imiter son père, mais en pause les contre-réformes le temps d'organiser son mariage.

Le tsar est fiancé à Alix de Hesse-Darmstadt, fille du grand-duc Louis IV de Hesse et de la grande-duchesse, née princesse Alice d'Angleterre. De confession protestante, elle s'est convertie à l'orthodoxie comme l'exige le règlement, non sans réticence. À peine un mois après la mort d'Alexandre III, le 26 novembre 1894, le mariage impérial est organisé. Les cérémonies de mariage obéissent à un rite multiséculaire, pour les Russes la nouvelle tsarine sera connue sous le nom d'Alexandra Féodorovna. Mais la célébration du mariage, à peine un mois après la mort du précédent souverain, est annonciateur de malheurs pour le peuple qui dit que la tsarine est arrivée "derrière un cercueil".

Nicolas II veut conserver l'organisation centralisée du pouvoir, qui avait permis de conserver la stabilité gouvernementale. Parmi ses principaux collaborateurs, figurent des proches conseillers d'Alexandre III qu'il a gardé, comme le procureur du Saint-Synode, Constantin Pobiedonostsev, ancien précepteur de ce dernier, et le ministre des finances Sergueï Witte. Il renouvelle cependant le ministère de l'Intérieur en nommant Ivan Goremykine en 1895, et change le chef de la police de Saint-Pétersbourg par Dimitri Feodorovitch Trepov en 1896. Le choix de son cabinet annonce quelles vont être les orientations politiques des premières années du règne du jeune Nicolas II.

Celui-ci commence en 1895 par une réponse à l’adresse des députés du zemstvo provincial de Tver, qui ont exprimé leur souhait d'un retour à la Russie libérale d'Alexandre II avec le changement de monarque. Le 29 janvier, Nicolas II leur fait savoir qu'il condamne le « rêve insensé » d’une assemblée souveraine en Russie, puisque le passé a démontré son incompétence. Le nouveau poursuit la persécution des cellules anarchistes et communistes entreprise sous son père. Il est connu que le 31 août 1893, un certain Vladimir Oulianov est revenu d'exil pour s'installer à Saint-Pétersbourg et milite depuis dans les cercles d’intellectuels marxistes. En 1894, il déménage à Moscou, mais le 7 mai 1895 il la quitte pour la Suisse où il se rend pour la première fois. Lénine n'est de retour en Russie que 29 septembre 1895. En Novembre, il fédère les marxistes de Saint-Pétersbourg  au sein de l'Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière. L'Okhrana a eu le temps de pister le révolutionnaire, elle est prête à passer à l'action et demande l'autorisation de l'empereur, qui lui accorde. Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1895, les principaux dirigeants du groupe marxiste russe, dont Lénine et Julius Martov, sont arrêtés. Lénine est condamné à 15 mois de prison, puis à 3 ans d’exil en Sibérie. Nicolas II veut montrer que la lutte contre les factieux continue et qu'aucune contestation révolutionnaire ne sera tolérée.

Cette année là est marquée par les massacres hamidiens dans l'Empire ottoman sur les populations arméniennes. L'émotion que provoque ces atrocités oblige l'Occident et la Russie à réagir. Un bureau de l'immigration arménienne est créé à Erevan, tandis que des camps de réfugiés sont dressés tout le long de la frontière. L'État déploie les services infirmiers de l'armée pour porter secours aux Arméniens fuyant les persécutions des Kurdes. Un million de roubles sont accordés pour l'accueil et l'hébergement des réfugiés arméniens, tandis que le tsar fait passer un oukase qui promet d'accorder la nationalité russe à tous les immigrants Arméniens de Turquie, il leur suffit pour cela de se présenter aux autorités d'une municipalité ou à un bureau de l'immigration et les papiers leur seront immédiatement créés et transmis dans la journée. En parallèle de ces mesures localisées, Nicolas II écrit mémorandum commun avec Grande-Bretagne la France au sultan ottoman réclamant des réformes urgentes dans les six provinces arménienne de l’empire ottoman, avec en plus la dissolution des Hamidiens et le versement d'indemnités aux victimes. Bien que le sultan accepte les réformes, il ne les applique pas, et en 1896 la situation s'aggrave lorsque une manifestation arménienne devant le siège de la Banque ottomane vire au massacre. S'en suit une vague de pogroms similaires dans tout l'Empire, amplifiant les troubles qui ont lieu depuis deux ans déjà. Nicolas II ne peut rester silencieux et décrète la mobilisation de l'armée du Caucase le 10 septembre 1896, soit 6 divisions alpines. Face à l'intransigeance du sultan d'arrêter les massacres, le tsar n'a d'autre choix que d'ordonner l'occupation de l'Arménie ottomane à ses troupes le 24 septembre. Dans la foulée, l'Italie et l'Allemagne s'oppose à la mission humanitaire de la Russie et menace celle-ci de guerre. Bien que Nicolas soit prêt à verser le sang russe pour sauver les frères chrétiens d'Orient, il accepte de rejoindre un congrès proposé par Belgrade, notamment sous la pression de ses alliés dont l'Illyrie, qui semble jouer un double jeu. Face à l'unanimité de l'opposition aux réformes avancées par le tsar, celui-ci doit consentir à limiter son action dans la région de Batoumi et Kars, que le congrès décide de placer sous occupation et administration russe, sous mandat du sultan Mehmet V. C'est un succès en demi-teinte pour Nicolas II, la trahison illyrienne est amer tandis qu'on regrette le manque de soutien de la France. Mais les succès militaires au Turkestan chinois, où le tsar a décidé de lancer une expédition de revanche pour réclamer le Jetyssou et d'autres territoires frontaliers, ainsi qu'un port en Mer Jaune, permettent d'oublier cette déception.

Le 26 mai 1896 est le jour du sacre de Nicolas II comme empereur et autocrate de toutes les Russies par la Grâce de Dieu et basileus de l'Église orthodoxe russe. Le rituel est inspiré de Byzance et a lieu à Moscou, la troisième Rome. À Moscou, se trouvent les corps de ses ancêtres et cette grande ville outre qu’elle est le centre de l’Empire incarne la tradition Rous, l’ancienne Russie. Se conformant aux précédents couronnements, Nicolas II fait une entrée triomphale dans la ville de Moscou, sur un cheval blanc, suivi des deux impératrices.

Le jour de cette cérémonie très importante, une bousculade nommée se produit dans la foule au champ de Khodynka, provoquant la mort 1 389 personnes qui sont piétinées, 1 301 sont blessées. Le tsar pense annuler les cérémonies officielles, mais il n’ose se décommander au bal du comte de Montebello, l’ambassadeur français. Il y paraît donc, blême et anxieux. Après la fête, il se rend au chevet des blessés. En raison de cette catastrophe et de la participation du tsar au bal, le peuple va se mettre à haïr la tsarine qu’il surnomme « l’Allemande ». Or, tous ceux qui vont la rencontrer vont rapidement se rendre compte qu’elle déteste la République allemande, qui a déposé sa famille, et parle, et écrit, en anglais, sa langue maternelle.


La solution à l'illettrisme



La population de l'Empire russe a considérablement augmenté au cours du siècle. Alors que l'on estime que le tsar Alexandre Ier régnait sur 45 millions d'âmes en 1815, les derniers rapports avancent une population de plus de 125 millions de sujets à l'avènement de Nicolas II en 1894. Il s'agit d'une croissance de 178% en l'espace de huit décennies, une explosion démographique qui a profité à l'expansion de l'empire mais qui a fait du tort dans les campagnes aujourd'hui surpeuplées et précarisées. Alors que la Russie souhaite monter dans le train de l'industrialisation, elle est limitée par l'analphabétisme de sa population qui est incapable de lire des consignes et encore moins d'écrire des idées. Ce manque d'éducation est un poids pour toute la société puisqu'il n'embrouille pas seulement la compréhension d'un mode d'emploi à l'usine mais il freine aussi la propagation du savoir, maintient l'obscurantisme, entrave l'innovation et pénalise même l'armée où les soldats sont incapables de lire les ordres. Ce poids qui retient la Russie vers le fonds des ténèbres doit être délié si l'on veut égaler nos voisins européens et faire des Russes les dignes successeurs de leurs illustres ancêtres romains.

Heureusement, il se trouve un homme qui a toujours été déterminé à instruire la nation russe : l'ancien tsarévitch devenu empereur, Nicolas II. Le nouveau tsar veut faire de l'éducation le fer de lance de son règne, son père fut l'orchestre de l'industrialisation de la Russie, il sera le précepteur de son instruction. L'empereur a depuis longtemps réfléchi sur la manière de réaliser son plan, il sait qu'il doit recouvrir l'empire d'écoles comme ses ancêtres l'ont couvert d'églises. Reste à savoir comment faire et puis comment trouver les professeurs qui enseigneront la lecture, l'écriture, la littérature, les mathématiques et l'histoire à nos enfants. L'empereur est d'abord tenté de rappeler plusieurs anciens ministres libéraux parmi lesquels le comte Abaza, mais il redoute l'image que ce geste renverrait sur l'opinion publique qui n'a pas oublié les désastres des gouvernements libéraux de son père et de son grand-père. Il préfère par conséquent s'entretenir avec son ministre des finances, le comte de Witte, qui envisage un plan simple mais ambitieux : construire dix milliers d'écoles et former autant de professeurs chaque année pendant vingt ans, et recruter des professeurs parmi les secteurs civils et scientifiques et pourquoi pas appeler des enseignants depuis l'étranger pour aider à la formation de ces professeurs et instruire les élèves dans l'attente de constituer un véritable corps enseignant. Ainsi, l'empire souhaite fournir une école et un professeur pour mille habitants. A première vue, cela semble insuffisant, mais Nicolas II ne s'interdit pas une expansion du plan si celui-ci rencontre le succès d'ici cinq ans. Si le projet paraît simple, il est en vérité onéreux, mais le tsar Nicolas n'est pas d'humeur à lésiner sur les dépenses visant à supprimer l'obscurantisme de son empire.

Alors c'est décidé, le 12 décembre 1894, l'Empire de Russie s'engage à construire 10 000 écoles publiques et à former autant de professeurs chaque année pendant vingt ans. L'équivalent de 5 000 francs (pour simplifier à cause de la dévaluation de 1896) seront dédiés pour la construction de chaque école, tandis qu'un budget de 10 millions pour dix ans est alloué à la formation du corps enseignant, cela inclue le recrutement de lettrés et de scientifiques ainsi que d'instructeurs étrangers. Ce budget sera renouvelé ou remanié à terme selon les leçons tirées.


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