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Les Sarasinades
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Jeu 19 Nov - 20:27
Segundo Imperio Mexicano Bandera_de_realistas_mexicanos_del_II_Imperio_Mexico
Segundo Imperio Mexicano


Informations générales :
Régime : Empire constitutionnel héréditaire.
Chef d'état : Alfonso Ier (1866).
Capitale : Mexico.
Monnaie : Real mexicain.
Langue : Espagnol.
Religion :  Catholicisme.
Démographie : 8 800 000 de personnes.
Superficie (1852) 2 049 395 km2.



Rapport politique.

Après une guerre civile courte mais violente, le Directoire qui inaugure l'installation de l'Empire met en place des mesures extrêmement répressives. L'opposition est totalement muselée, et une Terreur Blanche marque l'année 1866. Les libéraux comme Juarez, et les fédéralistes, ont basculé dans la clandestinité, tandis que la strate plus conservatrice du Parti Capitalano s'est constituée en une aile plus légaliste mais loyale au nouvel Empereur. Alphonse a les mains libres pour quelques années afin consolider son régime par des succès politiques internes et extérieurs, sans quoi il devra rapidement faire avec la résurgence violente de l'opposition.

Absolutistes : 65%
Constitutionnalistes : 35% (RO : constitution)

Factions radicales : Libéraux, fédéralistes, séparatistes
Stabilité : Branlante



Rapport militaire.

Une armée de métier.
Composition : 1 division active, 1 division de réserve et 3 divisions de milices.
Total budget : 21 millions de francs soit 3 888 888 piastres.



Rapport économique.

8'137'853 habitants
Revenus annuels : 17,000,000 (soit 91 800 000 francs)
Dépenses annuelles : 20''000'000 (soit 108 000 000 francs)
Dette totale : 151 millions de piastres
Dette extérieure : 98 millions de piastre (dont 80 Millions suspendus, 55% pour l'Angleterre, 30% pour la France, 10% Espagne, 5% autres)
Dette intérieure : 53 millions de piastres
Poids de la dette dans le budget : 6 millions : (dette interieure 5 millions, dette étrangère 1 million)
Poids de l'armée dans le budget : 1 Million
Poids de la flotte dans le budget : //
Valeur de la monnaie : 1 Piaste = 5.4 francs

Bilan financier et budgétaire :

Les plaies de la guerre civile ont représenté un manque à gagner important pour le nouveau régime impérial et ont mis fin à quatre années d'équilibre budgétaire dans le pays permises par le génie politique et diplomatique de Juarez qui a permis de sortir le pays du marasme financier. Toutefois la stabilisation politique du pays devrait permettre de rehausser les entrées fiscales du pays et la situation budgétaire n'a rien d'alarmant. La dette interne a nettement augmenté, le Mexique inspirant désormais peu confiance sur les marchés internationaux, mais demeure ténue. Cependant, sans l'apport de capitaux étrangers ce sera très difficile pour le Mexique d'atteindre ses objectifs.

Bilan industriel et commercial :

Le Mexique vit essentiellement des produits de la terre, et malgré la guerre civile, la production agricole a augmenté, bénéficiant de la politique volontariste et productiviste Les efforts de l'État combinés au blocus des états confédérés pendant la guerre civile ont permis le développement de la production de coton, mais celle ci demeure marginal face aux géants américains, égyptiens et indiens. La production manufacturière reste elle insignifiante, faute de capitaux, de technique et de d'infrastructures.


Structures précédentes : [/center]

Régence du Mexique (1821 - 1822)
Premier Empire du Mexique (1822 - 1823)
Première République Fédérale du Mexique (1823 - 1835)
République Centraliste Mexicaine (1835 - 1846)
Deuxième République Fédérale Mexicaine (1846 - 1866)
Directoire Général du Mexique (1866 - 1866)
Second Empire Mexicain (1866 - ...)



Dernière édition par Les Sarasinades le Ven 1 Jan - 11:44, édité 7 fois
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Jeu 19 Nov - 20:27
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Segunda República Federal de México


La nomination de Benito Juarez à la présidence, la guerre de la réforme et l’avant-banqueroute. (Mise en contexte pré-1862)

Gouverneur de l'État d'Oaxaca en 1847, Juárez se distingua pour ses mesures progressistes : reconstruction du palais du gouvernement, amélioration des routes, établissement d'une carte de l'État et d'un plan de la ville d'Oaxaca, réorganisation de la garde nationale et rétablissement des finances publiques. Avec le retour au pouvoir d'Antonio López de Santa Anna, de nombreux libéraux furent exilés, lui-même s'enfuit à La Nouvelle-Orléans. À la chute de Santa Anna, et pendant le gouvernement de Juan Álvarez, Juárez fut nommé ministre de la Justice et de l'Instruction publique. Il fit proclamer les lois sur l'administration de la justice et de l'organisation de tribunaux de la nation, du district et territoires (loi Juárez) qui abolissait les fueros, privilèges qu'avaient les militaires et le clergé sur les autres citoyens. Nommé à nouveau gouverneur d'Oaxaca, il convoqua des élections et fut réélu.

Juárez proclama à Oaxaca la Constitution de 1857 ; il fut nommé la même année ministro de Gobernacion et plus tard président de la Cour suprême de justice pendant le gouvernement de Comonfort. Il accède à la présidence en 1858. Il expédia alors les lois dites de la réforme (leyes de Reforma) qui assuraient l'indépendance de l'État vis-à-vis de l'Église, la loi sur le mariage civil et sur le registre civil, celle des cimetières et la nationalisation des biens de l'Église.

Les lois de la réforme constituent alors la base de l'État mexicain moderne : confiscation des biens du clergé et vente de terres de l'Église, séparation de l'Église et de l'État, fin de la reconnaissance des biens collectifs appartenant aux villageois, en grande partie indigènes. Ces terres furent achetées par des spéculateurs pour la plupart issus du gouvernement de Juárez et les propriétaires terriens en profitèrent pour constituer ou agrandir leurs domaines.

En 1859, son gouvernement signa avec les États-Unis le traité McLane-Ocampo, concédant des droits de passage perpétuels sur le territoire mexicain. En 1860, Juárez entra dans la ville de Mexico et fut désigné de nouveau président en 1861. Pendant cette période, devant une situation financière grave à cause de la guerre civile, il décida de suspendre le 17 juillet 1861 le paiement de la dette extérieure, ce qui causa les protestations de la France, de l'Espagne et du Royaume-Uni. Les protestations ne découlèrent cependant sur aucune action tangible et Juarez sorti comme le grand gagnant de l’affaire.

L’affaire des dettes du Mexique, « El hombre de hierro », le nouvel héros de la nation renforce son emprise sur le parti libéral. (1862 – Pur RP)

Le 17 juillet 1861, Benito Juarez et son gouvernement suspendent les paiements de la dette mexicaine vers les nations européennes. Ces dernières n’entament pas de réactions armées et laissent le président non-payeur à la tête du Mexique. Cependant, des rappels à l’ordre sont effectués de la part des ambassadeurs européens au président qui choisit de les ignorer.

Au sein du Mexique, Benito Juarez récupère ainsi un glorieux surnom, de la part de ses partisans, « El hombre de hierro », l’homme de fer, pour son inflexibilité face aux Européens. Ce surnom et cette allure de président inflexible se refusant à se soumettre aux invectives étrangères lui fait gagner en popularité et renforce sa position au sein du parti libéral.

Pour d’autres, Benito Juarez n’est que « Senor Banqueroute ». S’il peut sembler certain que les conservateurs, de tout bords, monarchistes comme républicains, étaient les principaux opposants de Juarez et donc les principaux utilisateurs de ce surnom, la réalité est plus complexe, même au sein du Parti Libéral, la personnalité de Juarez ne faisait pas l’unanimité.

Le parti libéral, à l’instar du parti conservateur, était miné par un certain nombre de petites factions… Notamment de graves dissensions entre les centralistes – tels Juarez, Diaz ou Lerdo – et les libéraux radicaux ou provinciaux plutôt fédéralistes. Juarez appartenait aux centralistes avec notamment Sebastian Lerdo de Tejada et ses soutiens les Lerditas – principalement des lettrés, des juristes et des savants. Peu populaire, cette faction n’en reste pas moins un atout utile par sa mainmise sur la cour suprême. Elle cumule, qui plus est, par sa proximité actuelle avec le pouvoir juariste. Lerdo étant, déjà, ministre des affaires étrangères du gouvernement Juarez et un allié politique du président. C’est afin d’allier les Juaristas & les Lerdistas que, le 13 mars 1862, Benito Juarez nomme Lerdo, qui conserve son poste de ministre des affaires étrangères, chef de cabinet du gouvernement, s’alliant aux Lerdistas et renforçant doublement sa mainmise sur le parti libéral.

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Démobilisation des miliciens de guerre (1862).

Maintenant débarrassé de la menace européenne et de la guerre de la réforme, Benito Juarez fait voter démocratiquement la dissolution des milices libérales et des auxiliaires de la guerre de réforme et leur retour à la vie civile allégeant ainsi le budget de la nation mexicaine.

Certains de ses miliciens seront recrutés dans l’administration (pour ceux sachant lire et écrire), d’autres dans l’armée fédérale pour combler les rangs ou la gendarmerie. Les autres retourneront à la vie civile avec une prime de désengagement de 35 pesos.

La reconstitution et la réforme de l'armée fédérale (1862 - 1864 - 1866 - encore après même)

La Garde Nationale est soumise aux caudillos, de petits chefs de guerre et se comporte comme une milice privée faisant peu de choses de son devoir nominal envers le président ou l'état. A bien des égards, son allégeance pourrait, pourra et à déjà été achetée par un chef de guerre ou un opposant et elle fut l'artisane de la chute de plus d'un président mexicain. Qui plus est, elle est un outil de fédéralisme inadmissible pour le président centraliste.

Depuis fort longtemps, les conservateurs et libéraux monnayent le soutien de la garde nationale ainsi que de diverses milices composées de tueurs, criminels ou juste de paysans armés. L'armée fédérale n'est que l'ombre d'elle-même et soumise aux clivages politiques entre conservateurs et libéraux, cléricaux et athées, fédéralistes et centralistes.

C'est par un décret présidentiel, outrepassant donc l'Assemblée nationale, utilisant pour cela son influence en tant que gagnant de l'affaire des dettes mexicaines, que Benito Juarez entend modifier cette situation progressivement et cette première étape est la résurrection de l'armée fédérale dite "armée constitutionnaliste", théoriquement acquise au président libéral. Par de décret, Benito Juarez forme une armée de métier basée sur le volontariat et où les hommes seront grassement payés, le soldat lambda gagnant 1,5 fois plus qu'un fonctionnaire standard.

Pour s'assurer de la fidélité de l'armée fédérale, outre un bon paiement, Benito Juarez s'assure aussi de viser les bons viviers de recrutement. Pour cela, il s'assure que l'armée fédérale recrute ses hommes parmi les soldats, miliciens et auxiliaires libéraux et constitutionnaliste de la guerre de réforme. Les sous-officiers et les officiers sont aussi choisis parmi les partisans formés à la guerre de Juarez et des constitutionnaliste. Tout est fait pour devoir recruter le moins possible de conservateurs ou de fédéralistes. L'armée fédérale est alors politique, comme tout au Mexique. Elle comptera 1 corps d'armée de deux divisions mixtes.

Les modalités de recrutement et les effectifs de la garde nationale restent pour l'instant inchangées.

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Les Sarasinades
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Ven 20 Nov - 17:00
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L’explosion du bandolerisme et la lutte contre ce phénomène : la reforma Diaz(1863).

La Guardia Rural, dite « Rurales », a été créée en tant que gendarmerie fédérale, directement dirigée par le secrétaire d’état à l’Intérieur, par le régime libéral de Benito Juárez en 1861. Crée comme une milice bénévole à temps partiel, généralement utilisée pour soutenir les forces fédérales, elle a été inspirée par la Guardia Civil espagnole afin de contrôler les campagnes, y faire appliquer la loi et combattre efficacement le banditisme et le brigandage.

A l'époque, le Mexique est en proie à un phénomène appelé le "bandolerisme" : des bandes de brigands, composées d'ex-miliciens remis à la vie civile entre 61 et 62, d'amérindiens, de criminels de droits communs et de guérilleros conservateur continuant la lutte malgré la fin de la guerre de réforme, parcourant les campagnes en luttant contre la loi, le bon sens et le gouvernement fédéral causant d’importants conflits sociaux. Si c’est pour lutter contre ce phénomène que les Rurales sont fondées, les Rurales n'ont, dès 1861, ni les effectifs, ni l'organisation nécessaires à la répression efficace du banditisme.

C'est le jeune secrétaire d’état à l’Intérieur, Porfirio Diaz, jeune officier fidèle au président Juarez, qui se décide à réformer ce corps duquel il se dote de la totale direction, supervisée par Juarez. Cette réforme de la Guardia Rural est insérée dans un grand projet de réforme nommée « Reforma Diaz » discuté en 1863 à l’Assemblée nationale en même temps que les leyos Iglesias & Comonfort ainsi que les lois fiscales.

Ce projet étend considérablement les missions des Rurales qui doivent dès maintenant :

- Lutter contre le banditisme, les insurrections locales et les guérillas de mutins dans les campagnes.

- Fournir des patrouilles à cheval pour les liaisons ferroviaires et routières.

- Escorter les trains et convois routiers ou maritimes d’or, d’armes, de fournitures militaires ou toutes cargaisons de valeurs.

- La protection, l’escorte et le maintien de l’ordre autour du Président, du gouvernement, des hauts-fonctionnaires centraux et des envoyés du gouvernement fédéral durant leurs déplacements.

- Le maintien de l’ordre pendant les manifestations en campagne, si appelé pour ceci par l’armée fédérale.

- Le maintien de l’ordre lors des élections locales en campagne, si appelé pour ceci par l’armée fédérale.

Leur direction reste directement subordonnée au secrétariat de l’Intérieur.

Outre ceci, leur paie est revue à la hausse, de façon à les fidéliser et à limiter la corruption au sein du corps : le garde rural lambda est payé 2,5 fois plus que le fonctionnaire lambda. Il gagne, en outre, des primes au brigand ou mutins ramenés mort ou vif, pour lui et sa troupe et touche des primes pour les missions de protections de cargaisons fédérales ou de valeurs réussies.

Le garde rural est aussi lourdement armé, un soldat rurales standard dispose ainsi d’un cheval offert à son engagement avec un uniforme. Il est équipé d’un sabre de cavalerie, d’une carabine, d’un revolver et d’un lasso. Les officiers et sous-officiers de la garde rurale sont des ressortissants de l’armée fédérale ou des vétérans de la garde rurale gagnant leurs galons au service. La promotion ne peut se faire que par la promotion au mérite mais s’accompagne d’une solide formation théorique à Mexico en matière d’organisation militaire, de maintien de l’ordre et de tactiques, directement enseignée par des vétérans de la guerre de la réforme ou d’anciens rurales. La Garde Rurale perd son statut de « milice à temps partiel » pour devenir une gendarmerie fédérale à temps plein pilotée par le gouvernement. Les Gardes Ruraux ne peuvent plus cumuler d’emplois à côtés mais jouissent du statut de fonctionnaires.

Le recrutement des gardes ruraux se fera à la sortie de l'armée fédérale ou de la garde nationale, chez les miliciens démobilisés de 61 et 62 ainsi que chez les volontaires qui suivront la formation. Les effectifs de la Guardia Rural sera de 3000 hommes répartis sur tout le Mexique.

Outre l'augmentation des effectifs et moyens de la Guardia Rural, Porfirio Diaz fait passer un certain nombre de décrets, signés par le président.

La Ley Fuga passe en 1863 autorisant les militaires, les rurales et les représentants de l'ordre à abattre les criminels tentant de fuir avant, après ou pendant son interpellation. Quelques semaines plus tard, la ley d'abattement, dite Ley Negro, permet a cette même catégorie de personnage de ne pas devoir se justifier si, au cours d'une interpellation d'un criminel, d'un rebelle ou d'un mutin, le suspect est abattu avant son interpellation. L'arsenal législatif autour de la légitime défense est accru. De nombreuses amendes sont mises en place. Elles serviront à financer à la fois les forces de l'ordre et l'état.

La Guardia Rural engagera ses volontaires pour un contrat de cinq ans, renouvelable autant de foi que désiré. Les engagés pourront bénéficier de bourses d'études pour des études liées à l'administration, l'armée ou le droit ; une préparation aux concours administratifs ainsi que l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et des mathématiques basiques durant leurs permissions ou après leur engagement. L'évolution en interne, à l'ancienneté et au mérite, sera favorisée.


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Los Leyes d’Iglesias : une réforme économique qui porte un coup au Clergé (1863).

Les lois d'Iglesias sont une série de lois qui suivent, idéologiquement, les leyes de reforma. Ces dernières sont alors une volonté du secrétaire d'état aux finances, Iglesias, de continuer les progrès déjà entamés par Comonfort et Juarez en matière de laicité et de réduction de l'influence catholique.

Leyes Iglesias de 1863 a écrit:- La première loi d'Iglesias de 1863 interdit aux ordres monastiques et aux représentants du clergé de continuer les activités de crédits, de prêts, d'épargnes ou de banque. Elles doivent passer par l'intermédiaire direct de la Banque Centrale Mexicaine ou d'une banque privée.

- La seconde loi d'Iglesias de 1863 acte que les ordres monastiques et représentants du Clergé ne peuvent se constituer légalement en société ou en banque.

- La troisième loi d'Iglesias de 1863  restreint le droit à la propriété des organisations religieuses aux seuls bâtiments du culte. Tout les autres biens (logements loués, terres en mainmorte, réserves indiennes, tout ce qui n'est pas un bâtiment de culte) est saisi par la loi en continuité des leyes de la reforma et des premières leyes d'Iglesias et revendue aux enchères.

- La quatrième loi d'Iglesias de 1863 limite les fonctions des religieux au sein de l'enseignement public aux seuls cours de religion qui seront optionnels. L'enseignement privé, lui, peut rester catholique mais ne sera aucunement subventionné par l'état.

- La cinquième loi d'Iglesias de 1863 acte que tout enregistrement d'acte administratif au sein d'une Eglise est payant. L'entiéreté de la somme payée sera à fournir a l'état.

- La sixième loi d'Iglesias de 1863 impose une taxe sur les officiers de cultes d'une valeur d'1 pesos journalier, à payé en fin de mois.

- La septième loi d'Iglesias de 1863 interdit la propriété collective des terres agricoles et ordonne la vente de toutes les parts à un unique propriétaire.

- La huitième loi d'Iglesias de 1863 acte que les représentants du culte ne peuvent pas cumuler une autres activité avec leurs fonctions religieuses.

- La neuvième loi d'Iglesias de 1863 met en place une taxe spécifiquement sur les ordres monastiques.

- La dixième loi d'Iglesias de 1863 met en place un immense désamortissement de tout les biens non-religieux, lié de prêt ou de loin, au Clergé mexicain.

- La onzième loi d'Iglesias de 1863 met en place, sur les civils et le clergé des campagnes, une taxe visant à financer la Guardia Rurale.

- La douzième loi d'Iglesias de 1863 autorise le travail de tout les enfants, des hommes et des femmes à partir de 5 ans jusqu'à leur décès ou qu'ils cessent de travailler. L'on estime alors, dans la vision libérale mexicaine, qu'il revient au chef de famille de décider si oui ou non sa femme ou son enfant peut travailler. Le travail est autorisé dans tout les domaines hormis, pour les femmes et les enfants, dans l'armée, la gestion de l'ordre public, la fonction publique, la politique, les manufactures d'armes et les professions intellectuelles.

- La treizième loi d'Iglesias  de 1863 prévoit deux ans d'exonération fiscale et quatre ans de réduction fiscale a 50% pour les nouvelles entreprises ou plantations ou élevage.

- La quatorzième loi d'Iglesias de 1863 prévoit des subventions pour toutes nouvelles entreprise, plantation, élevage ou mine ouvrant jusqu'en 1866 pour une durée de trois ans après son ouverture.


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Los Leyes « de reasignación de veteranos y bonificaciones », par Benito Juarez (1863).

La loi de réasignation des vétérans et des primes est une loi écrite par Benito Juarez.

Elle stipule que chaque vétérans de l'armée fédérale ou des milices libérales constitutionnaliste pourront percevoir une prime journalière de 2 pesos pendant trois ans ainsi de s'assurer une subsistance plus agréable.

Ils pourront aussi bénéficier d'un enseignement gratuit de la lecture, de l'écriture et des mathématique élémentaire suivi d'une préparation aux concours de l'administration territoriale, fiscale ou juridique.

L'essor de l'Or blanc (1863).

1863. Le Mexique est en pleine stabilisation et recherche de nouvelles façons de développer son économie.

Parmi toutes ces nouvelles façons, bien entendu, le développement de la culture du coton. Celle-ci est bouleversée à l'échelle mondiale par les successives guerre des Cipayes et de Sécession.

Benito Juarez met donc une série de décrets présidentiels en place chargé de développer la culture du coton. Parmi celles-ci, l'on décompte des réductions fiscales pour les cultivateurs de cotons et l'exonération des contributions foncières.

Le président met aussi en place un vaste plan de rachat, de nationalisation et d'expropriation des terres adaptées à la culture cotonière puis leur revente à de grands propriétaires terriens cotoniers ou à des entrepreneurs désireux de se lancer dans la culture du coton. Les nouveaux producteurs connaitront des facilités et réductions fiscales pendant les trois premières années de production.

Le président assurant que le gouvernement garantira les emprunts et les dettes des producteurs de cotons qui ouvriront dans les trois prochaines années.
Le secteur cotonnier est aussi subventionné jusqu'en 1866.

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Les Sarasinades
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Sam 21 Nov - 16:34
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Le discours de la « Mise au pas de la nation », le 24 janvier 1864 (1864).

Dans un discours, du 24 janvier 1864, prononcé devant le parlement mexicain, Benito Juarez explique son projet au parlement.

Il y explique sa volonté de stabiliser la République mexicaine et « nettoyer » la nation des influences néfastes du Clergé, soumises à certaines « puissances réactionnaires », qu’il ne citera pas, ainsi que de l’influence néfaste des « chefaillons hostiles au progrès et au peuple mexicain, des chefaillons soumis aux ingérences étrangères qui accepteraient de voir les armées des ennemis de la nation défiler à Mexico et dans toutes les villes du pays si cela leur permettait d’arriver au pouvoir ». Ceux qui n’ont jamais hésité à « brader le territoire national » et « vendre nos frères ». Il y entend « renforcer et stabilisé la République et la nation » au bénéfice « de nos frères et sœurs, des mexicains et mexicaines, de tout ceux qui sont sous notre protection ».

Il y critique, outre les « ingérences de quelques aventuriers désireux de faire fortune en jouant les pions d’un gouvernement étranger », celles des « curés de campagne se voulant pape dans leur paroisse et président dans la nation » et celles des « caudillos de pacotille, se voulant César ou Alexandre face au peuple mais n’étant que similaire Midas ; obnubilés par l’or, quitte à brader nos terres » faisant ainsi directement référence à De Santa Anna, la lâcheté de certains de ses « confrères politiques qui laisseraient la République bruler si cela leur permettait d’avoir plus de pouvoir dans leurs officines régionales », leurs « bureaux au fond des champs » - faisant référence aux fédéralistes et aux libéraux radicaux décentralisateurs qui s’opposent aux Juarezo-Lerdo-Diaziste centralisateur.

Dans son discours, le président Juarez se défend d’être « l’ennemi de l’Eglise » ou un « chasseur de curé » - surnom qui lui sera attribué par les conservateurs – mais s’exclame n’être que l’opposant à l’interférence du religieux dans la politique, séparant l’Eglise et l’Etat, les choses matérielles de celles de celles de l’âme, le séculier et le temporel. Il se défend aussi d’être « l’un de ses paysans armés, auteur de jacquerie à la moindre taxe » ou un « guérillero indiens de la politique » mais se présente comme un « tribun populaire, preuve qu’au Mexique tout le monde dispose de sa chance », rappelant ses modestes origines.

A la clôture de son discours, il exprime clairement sa volonté de « pacifier le Mexique » par la « mise au pas » des « éléments réfractaires, les chefaillons, les réactionnaires, les monarchistes, les corrompus, les traîtres, les mutins et ceux qui tirent bénéfice de la faiblesse de la nation, glorieuse nation », s’exprimant d’un « Viva el Mexico, Viva l’Independencia, Viva la Reforma » à la fin de son temps de parole.

Son discours, nationaliste bien qu’à certaine tendance anticléricale, a pour but de se rallier autour de lui les républicains conservateurs en présentant la possibilité d’une entente avec sa part du parti libéral. Il espère rallier autour de son groupe les nationalistes et patriotes de tout bord en créant une opposition entre « les siens » et « les traitres ». Son but, plus que concilier (ce qui serai impossible au vu de sa politique au sujet de l’Eglise) est de diviser les conservateurs tout en faisant comprendre aux fédéralistes qu’ils ne sont plus les bienvenus au sein du Parti Libéral.

Ladite « mise au pas de la nation » entend aussi un virage dans la politique sécuritaire du président, virage déjà amorcé par les Rurales et la fondation de l’armée fédérale, qui marque une réelle volonté de lutter contre les caudillos et les milices locales nuisant à la stabilité du pays.

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La mise au pas de la nation dans les faits : Las segunda ley Juarez, la ley Comonfort, la segunda ley d’Iglesias, les décrets présidentiels, le culte à la nation et le développement des grandes écoles à Mexico comme instrument centralisateur (1864).

Pour donner suite à la séance parlementaire du 24 janvier 1864, le gouvernement fit passer de nombreuses lois, réformes et décrets majeurs comme mineurs constituant à la mise au pas de la nation mexicaine.

Parmi celles-ci, la « Segunda Ley Juarez », actant :

Segunda Ley Juarez a écrit:- La séparation définitive de l'Église et de l'État.
- Les représentants du culte continuant d'exercer sont privé du droit de vote et ne peuvent plus porter leurs habits du culte en public.
- La critique du gouvernement ou des réformes durant une messe, une procédure religieuse ou juste en public pour un représentant du culte devient passible d'une amende et au bout de trois récidives d'une interdiction d'exercer le culte OU un enfermement de six pour une première condamnation ; un an pour une seconde ; trois ans pour une troisième ; et l'exil pour toute condamnation future, la sentence étant laissé au choix de l'accusé et le choix de l'accusé rendu public dans la presse et la localité afin de décrédibiliser ceux qui choisiront le parjure à l'enfermement.
- Procédant à l'expropriation des ordres réguliers de leurs vastes domaines non-religieux, utilisés ou non, ainsi qu'à la nationalisation de tous les bâtiments de culte non-utilisé, laissés à l'abandon ou sous-utilisé - dont l'utilisation effective est inférieure à 1/4 de son utilisation normale, tous ces biens devenant propriété de l'état. Cette partie de la « Segunda ley Juarez » faisant suite aux précédentes lois d’Iglesias, Lerdo, Juarez datant du gouvernement Comonfort et du premier gouvernement Juarez sous la guerre de réforme. Les édifices religieux ainsi nationalisés (monastères, abbayes, églises, cathédrales, chapelle, couvent, etc…) seront transformés en école.
- La suppression des dîmes obligatoires, des prémices et des impôts et collectes religieuses menées en dehors des offices. La même réforme est appliquée aux réserves et territoires indiens.
- L'obligation de mené, pour donner suite à une procédure de naissance, d'enregistrement, de décès ou de mariage religieux, la même procédure au civil. Si la même procédure qu’effectuée dans le domaine religieux n’est pas effectuée dans l’administration civile alors la procédure n’aura aucune valeur.
- Fin de la présence de la religion sur l’état civil ou les documents d’identités.
- Réorganisation de l'université publique, pour supprimer les cours de théologie et de l’enseignement primaire et secondaire public pour supprimer la théologie et les cours de religion catholique en les remplaçant par la philosophie, l’éducation civique et les cours de morale chrétienne (qui eux pourront être faits par des représentants du culte).
- Abolition des confréries religieuses dans les universités et les écoles.
- Sécularisation des cimetières. Le Clergé devra payer un droit pour conserver leurs cimetières religieux.
- Un code militaire est instauré ordonnant un comportement exemplaire et honorable pour les militaires, instaurant une ligne de conduite, abolissant l’utilisation du fouet et de la torture pour maintenir la discipline, listant les droits et devoirs de l’armée et des forces de l’ordre. Les recours possibles contre les militaires et leurs exactions (tribunal militaire interne pour les querelles entre militaire et externe pour celles opposants les militaires aux civils) sont édictés.
- La proclamation du caractère laïc de l’état mexicain.
- La ville d’El Paso del Norte devient Ciudad Juarez.


Quelques mois plus tard, c’est Comonfort qui donne de son temps pour édicter la « Ley Comonfort » :

Ley Comonfort, 1864 a écrit:- Le mariage devient un contrat civil.
- Le divorce devient légal.
- Les institutions religieuses ne peuvent détenir de propriétés qu'à des fins religieux.
- Les membres du clergé ne peuvent plus être d'une nationalité étrangère et doivent suivre leurs études religieuses et être ordonnés au Mexique.
- L’accès à l’administration est libre et s’effectue via concours. L’administration, quelle qu’elle soit, est séparée du clergé et soumise à l’état.
- Une administration pénitencier fédérale est instaurée. Un pénitencier central sera bâti à Mexico puis un au minimum dans chaque état fédéral. L’administration des pénitenciers devra faire son maximum pour être rentable notamment par le travail forcé des prisonniers à des fins utilitariste : édification de routes, de ponts, de chemins de fer, culture de la nourriture chargée de nourrir les prisonniers ou bien même des fins lucratives : culture du coton, travail dans les mines, production de biens manufacturée. Le type de travail effectué sera choisi par le directeur de la prison.
- Un code d’honneur des fonctionnaires est institué. Il décrit le comportement exemplaire qu’un fonctionnaire doit avoir et décrit les peines, énormes, que les fonctionnaires commettant des crimes durant leur service risquent.
- La peine de mort est instituée pour les traîtres et les responsables de détournement de fonds.
- Les courts de justice n'utilisent plus la prestation de serment religieuse, mais la simple promesse de dire la vérité.
- Aucune loi visant à réduire la « liberté de l'homme » ne peut être adoptée, un amendement est néanmoins prévu indiquant que « forcer l'oisif à travailler ne constitue pas une violation de sa liberté ».
- Au début de chaque séance de cours, au primaire, au secondaire ou dans le supérieur ; au début de chaque séance de justice et au début de chaque journée pour les militaires, une prestation de serment de fidélité envers la nation et le président sera de mise.


Suivi rapidement après de la « Segunda ley d’Iglesias » :

Segunda Ley d'Iglesias a écrit:- Les biens communaux sont abolis et privatisés.
- Les localités et états fédéraux ne peuvent détenir de terres arables ou de pâturages inutilisés ou de terres potentiellement agricole inutilisées et se doit de les vendre aux enchères en les remettant à un office du gouvernement central qui effectuera la vente. Les seules terres que l’état peut détenir sont les terres dédiées aux projets de constructions d’écoles ou de biens publics nécessaire à l’administration.
- De larges subventions sont mises en place pour les cultures qui deviendront ou les cultures qui s’ouvriront comme des cultures commerciales.
- Afin de garantir l'approvisionnement en main d'œuvre des plantations reculées ; les mendiants, chômeurs, prisonniers et indiens oisifs pourront être réquisitionnés par les administrations locales pour signer un contrat de travail à durée déterminée d'un an, renouvelable à chaque fois, pour travailler dans les mines et les plantations à destination commerciales. Il ne s'agit néanmoins ni d'un esclavage, ni d'un servage : le patron ne pouvant faire ce qu'il veut de son travailleur, devant le payer et le travailler n'étant pas forcé de loger dans la plantation. Les droits et les devoirs (surtout les devoirs) seront listé dans un livret journalier octroyé par l'administration, ce document prouvera la solvabilité du travailleur face à son employeur et permettra de connaître l'employeur et le lieu de travail. Les prisonniers ne seront pas payés.

Les leyes Juarez, Comonfort et d’Iglesias furent rapidement suivi de deux décrets présidentiels :

Les deux décrets présidentiels sur la création des corps de Garde a écrit:- Création de la Garde Présidentielle, Guardia Presidencial, composés des « Presidenciales ». La Guardia Presidenciales sera composée d’éléments recrutés via les milices pro-Juarez, la Guardia Rural, les forces de l’ordre ou l’armée fédérale. L’on ne recrutera que les plus ardents partisans du président. Les Presidenciales seront directement sous les ordres du président. Elle sera composée d’un régiment, cantonné à Mexico. Les Presidenciales seront payés trois fois plus qu’un soldat lambda pour s’assurer de leur fidélité. Leur mission sera d’assurer la sécurité du président et du gouvernement ; de veiller sur les bâtiments publics ; d’assurer la sécurité dans les quartiers bourgeois de Ciudad de Mexico ; de l’escorter durant ses déplacements. L’évolution ne pourra se faire qu’en interne ou via la nomination par le président lui-même.

- Création de la Garde Municipale, Guardia Municipal, composée des « Municipales ». La Guardia Municipal sera recrutée selon les mêmes principes que la Guardia Rural et payée au même salaire. L’on comptera un bataillon de Municipales dans chaque « capitale » des états fédéraux excepté à Mexico. Les cadres des Municipales seront nommés directement par le secrétaire d’état à l’intérieur. Leur mission sera, officiellement, d’escorter les gouverneurs des états fédéraux et les hauts-fonctionnaires, d’assurer leur sécurité et de maintenir l’ordre dans les villes ainsi qu’assurer la sécurité du gouvernement dans ses déplacements dans les chefs-lieux des états fédéraux. Dans les faits, cependant, le gouvernement central tient à nommer personnellement les responsables des Municipales, via le secrétaire d’état à l’Intérieur, afin de se servir de chaque bataillon pour espionner les caudillos locaux et les fonctionnaires fédéraux et s’assurer de leur soutien. Les Municipales agissent alors comme un contre-pouvoir local. Le corps des Municipales est placé sous la responsabilité du secrétaire d’état à l’intérieur.

En parlant du Secrétaire d’état à l’Intérieur, Porfirio Diaz. Ce dernier est un ardent soutien du président Juarez depuis la guerre de réforme, plus encore, le président lui à même servi de mentor et de modèle politique. Si les relations sont parfois de plus en plus tendues entre l’élève et le maître, Diaz reprochant à Juarez sa proximité avec le « Jésuite » Lerdo qui manipulerai le président selon certains, les deux ont encore un profond respect l’un pour l’autres. Juarez est un pur révolutionnaire, tandis que Diaz est un pur loyaliste. C’est dans cette état d’esprit révolutionnaire que Diaz, séduit par les projets de « culte à la nation et à la raison » lance un vaste programme destiné à constituer un véritable culte populaire envers la nation et ses représentants. Ce sont ainsi quelques trois-cents statuts représentants Diaz, Lerdo, Comonfort, Iglesias ou Juarez qui sont commandées dont 110 juste pour Juarez. Chaque chef-lieu et capitale du pays devra contenir une fresque murale de Juarez. Parmi les lieux de cultes nationalisés précédemment, la moitié deviendront des temples dédiés à l’état et à la raison où les cultistes pourront rendre hommage à leurs chefs d’états, effectuer des festivités en l’honneur de fêtes nationales ou discuter de sujets philosophiques ou politiques librement, de nombreuses avenues, rues, boulevards et places sont renommées en l'honneur du président.

Enfin, puisqu’on en vient à parler des édifices religieux nationalisés, la seconde moitié inutilisée deviendra un ensemble d’établissement scolaire. Parmi ces établissements, les plus importantes écoles – celles qui seront chargées de former les futurs cadres et bureaucrates du régime libéral – seront situés dans la région de Mexico à l’exception des écoles liées à la marine fédérale :

Les futures écoles des élites du régime a écrit:- L’Ecole Polytechnique de Mexico chargée de former de futurs ingénieurs du génie civil et militaire.
- L’Ecole des Trains et des Rails chargée de former de futurs ingénieurs en matière de chemins de fer et de génie civil.
- L’Ecole des Mines chargée de former des cadres miniers.
- L’Ecole des Routes, des Ponts et des Rivières spécialisée en génie civil et militaire.
- L’Ecole Commerciale de Mexico chargée de former des entrepreneurs et commerciaux mexicains.
- L’Ecole des Finances chargée de former les futurs cadres financiers et bancaires du Mexique.
- L’Ecole des Officiers Fédéraux chargée de former les futurs officiers de l’armée de terre.
- L’Ecole des Sous-Officiers Fédéraux chargée de former les futurs sous-officiers de l’armée de terre.
- L’Ecole des Officiers et Sous-Officiers de la Gendarmerie chargée de former les futurs officiers et sous-officiers dédiés au maintien de l’ordre.
- L’Ecole des Gardes chargée de former les futurs officiers et sous-officiers des Rurales, Municipales et Presidenciales.
- La Haute-Ecole de la Magistrature qui devient la seule académie habilitée à la formation des futurs magistrats de la République fédérale.
- La Grande Ecole d’Administration qui se chargera de former les futurs cadres de l’administration et les préparer aux concours.
- L’Ecole Préparatoire Administrative qui formera aux concours administratifs.
- L’Ecole Normale Supérieure qui formera les futurs enseignants et cadres scolaires de l’éducation laïque.
- L’Ecole Supérieure Juridique qui formera de futurs juristes de professions.
- Uniques exceptions à la règle voulant que toutes les écoles chargées de former les cadres de la république libérale Juariste soient toutes à Mexico, l’Ecole des Officiers de Marine de Veracruz et l’Ecole des Sous-Officiers de Marine de Veracruz.

Ces grandes écoles auront donc comme charge de créer et former les futurs cadres du régime libéral et de leur permettre de s’élever socialement et intellectuellement dans un cadre propice à la création d’un réseau de contact et surtout propice à la surveillance de ces futurs cadres pour pouvoir déceler les futurs opposants et les futurs loyalistes. Juarez fonde alors de grands espoirs dans la création d’une bureaucratie acquise aux libéraux.

La première promotion du Bataillon de Garde Municipaux de Guadalajara, en 1864, quelques semaines après leur recrutement.
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La validation des acquis par la constitution via la Ley Lerdo (1864).

En parallèle de la « mise au pas de la nation » se place aussi la modification de la constitution pour y valider les acquis de la guerre de réforme et des trois dernières années.

Il constitutionnalise donc les réformes des lois de la réforme, des successives lois d'Iglesias, de Comonfort, de Juarez ainsi que la séparation de l'Eglise et de l'Etat et les réformes en faveur de la laicité à travers la Ley Lerdo.

Afin de contrer l’Assemblée Nationale et améliorer l’exercice de la démocratie, la présence d’une seconde chambre, le Sénat, est aussi ratifié, de même que la possibilité de gouverner par décret en période exceptionnelle pour le président, bien que la constitution prévoit qu’aucune modification constitutionnelle ne puisse se faire par décret et qu’aucune gouvernance de plus de deux années successives ne puisse se faire, exclusivement, par décret sans accord du parlement.

Allégorie de la constitution mexicaine de 1857.
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Les Sarasinades
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La réforme fiscale « Iglesias-Diaz-Juarez » (1862 – 1863 – 1864)

Lors de l’arrêt des paiements de la dette mexicaine, le gouvernement Juarez avait des dépenses extraordinaires (même pour le Mexique) affichant un déficit mensuel de plus de 400.000 pesos soit au minimum 4.800.000 pesos de déficit annuels qui s’ajoutent au poids de la dette. Benito Juarez, afin de résoudre cette situation, décide de procéder à une série d’ajustement. Ainsi, il réduit le salaire des ministres d’un dixième, réduit de moitié son indemnité présidentielle et celles des députés et sénateurs d’un tiers. Cette mesure, populiste, n’est qu’une goutte d’eau dans un océan déficitaire.

Pour redresser les finances de l’état, Juarez tente de faire passer une grande réforme fiscale qui n’épargnerai personne : grands et petits propriétaires terriens, travailleurs mexicains comme étrangers, clergé, militaire, politicien, les indiens des villes et des réserves, etc ... Les seuls qui seraient alors « sauver » de ce nouveau poids fiscal serai les investisseurs et entrepreneurs mexicains comme étrangers sur qui le gouvernement compte beaucoup pour développer l’économie.

A ses « soutiens financiers » que sont les investisseurs et entrepreneurs, nationaux comme étrangers, s’ajouteront les insolvables : mendiants, indigents, chômeurs, nomade… Ceux qui contribueront à l’état par le recrutement « forcé » institué par la « Ley d’Iglesias de 1864 ».

Née de la volonté du président Benito Juarez d’accentuer les profits de l’état mexicain ainsi que la collecte des impôts, de celle de Porfirio Diaz d’accroître le contrôle de l’état mexicain sur son territoire et celle du secrétaire d’état aux finances José Maria Iglesias d’éradiquer l’incompétence et la corruption au sein de l’administration mexicaine, la réforme fiscale dites « Iglesias-Diaz-Juarez » fut effectuée par une série de loi et de mesures passée par un vote à l’Assemblée Nationale mexicaine ou par décret présidentiel.

Une loi du 09 janvier 1862 institue la Banque Centrale Mexicaine qui imprimera et émettra la monnaie et papier-monnaie mexicaine et servira aussi d’établissement d’épargne et de crédit garanti par l’état. Cette institution ne répondra qu’au gouvernement central même si elle devra disposer d’établissements dans toutes les villes. Elle cumulera les charges de banque centrale, de banque d’affaire, d’établissement de crédit et d’établissement d’épargne. Cette banque, ses taux d’épargne et ses emprunts seront garanti par l’état.

Une loi du 13 janvier 1862 pose les bases de la réforme fiscale : institution d’une administration fiscale détachée de l’administration territoriale mais travaillant en étroite collaboration avec cette dernière, qui sera mise en place dès juin 1862, création d’une administration postale ne répondant qu’au gouvernement central, mise en place d’un monopole d’état sur l’émission de timbre-poste, mise en place d’un cadastre très précis, obligation de faire enregistrer son adresse à la municipalité, interdiction et pénalisation du vagabondage, mise en place d’un livret de nomadisme afin de faire enregistrer les nomades.

Une loi du 15 janvier 1862 acte l'abolition des privilèges provinciaux en matière de fiscalité ou d'imposition et l'uniformisation nationale en matière de taxe, de douane et d'imposition.
C’est un décret présidentiel du 25 janvier 1862 qui précise l’organisation de l’administration fiscale. Cette dernière est organisée en s’inspirant du modèle français. A l’instar de l’administration postale, l’administration fiscale ne répond qu’au gouvernement central du district de Mexico et pas aux gouverneurs fédéraux où à leurs états. Elle doit couvrir tout le Mexique. L’administration fiscale est organisée comme tel :

Organisation de l'administration fiscale a écrit:L'assiette des impôts directs est gérée par la Direction des Contributions directes basée à Mexico. L’assiette des cotisations indirectes est gérée par la Direction des Contributions indirectes, elle-aussi basée à Mexico. Ces deux directions sont rattachées et soumise à la Direction centrale de l’Administration fiscale, basée à Mexico, elle-même assujetti directement au président de la République fédérale.

Le directeur de l’administration centrale de la fiscalité est nommé d’un commun accord par le président de l’état et le secrétaire d’état aux finances.

Cette administration se veut très centraliste, un pied de nez de Juarez aux fédéralistes. Elle est représentée dans chaque état par une administration fédérale qui est assujettie à l’administration centrale dans le sens où elle n’a que peu de marge de manœuvre : elle se limite à la mise en place des plans et avis de l’administration centrale et n’est qu’un outil de liaison entre la centrale et les locales & inversement. En dessous de l’administration fédérale, l’administration locale.

L’administration fiscale mexicaine est conçue comme une pyramide où une administration centrale gouverne une multitude d’administrations à l’échelle fédérale qui elle-même doivent gouvernées, selon les consignes données par l’administration centrale, une multitude d’autres administrations locales.

L’administration centrale ne dépend que du gouvernement, elle ordonne à l’administration fédérale qui organise les administrations locales selon ses consignes. Le directeur central nomme les directeurs fédéraux qui nomment, en accord avec le directeur central, les directeurs locaux. Chaque directeur, qu’il soit central ; fédéral ou local, nomme un administrateur de service à la tête de chaque service (service des perceptions, des estimations et des vérifications) qui doit nommer les inspecteurs des finances qui eux devront composer une équipe.

Les équipes de perceptions (qui existent au niveau local ainsi qu’au niveau central pour le district de Mexico) sont divisés en équipes mobiles ou fixe et composées de percepteurs des impôts. Les équipes fixes restent au bureau de l’administration fiscale et perçoivent les impôts des contribuables se présentant sur place après convocation. Les équipes mobiles sont équipées d’huissiers et se rendent au domicile des contribuables qui n’ont pas répondu ou se sont montrées dans l’incapacité de payer après trois convocations. Il n’y a pas de perception au niveau fédéral.

Les équipes d’estimations (qui existent au niveau local, fédéral et central) sont composées d’agents des impôts. Ces agents sont chargés de la première estimation de ce que les contribuables devront verser, qu’ils communiqueront aux équipes de vérifications puis récupèrent les corrections qu’ils transmettent aux percepteurs. Les agents s’occupent aussi de la réception des montants perçus, après vérifications, et sont chargés de leur envoi au niveau supérieur jusqu’au niveau central. Leur rôle est aussi de mettre à jour le rôle de l'impôt, en enregistrant les modifications des propriétés (changements de propriétaires, constructions) lors de tournées, et de traiter avec les contribuables les litiges découlant de l'établissement des rôles.

Les équipes de vérifications (qui existent au niveau local, fédéral et central) sont composées de contrôleurs des impôts qui reçoivent les estimations des équipes d’agents, les recalculent et les corrigent puis les transmettent aux agents qui transmettent aux percepteurs. Les contrôleurs reçoivent aussi les sommes perçus par le niveau équivalent et le niveau au-dessous d’administration fiscale et doivent vérifier que les sommes perçus correspondent à ce qui à été collecté et ce qui a été envoyé. Le cas contraire, ils en réfèrent à la hiérarchie.

Ces fonctionnaires sont recrutés parmi les comptables, les juristes, les banquiers, les mathématiciens et les lettrés de manière générale. De nombreux efforts sont faits pour améliorer le recrutement des percepteurs, avec la mise en place de concours afin d'éviter les pratiques clientélistes et le népotisme qui étaient souvent de mise jusqu’ici. Ils sont également de plus en plus contrôlés, afin d'éviter tout détournement des fonds publics, particulièrement néfaste à l'image de l'administration fiscale. Leurs comptes sont surveillés par l'Inspection des Finances. Les comptables publics sont responsables pécuniairement sur les sommes qu'ils sont chargés de recouvrer, et même en cas de vol de leur caisse ils peuvent être tenus de les rembourser s'il est jugé qu'ils n'ont pas pris les mesures nécessaires pour éviter cela. Leur rémunération est par ailleurs liée à la qualité de leur recouvrement : ils sont intéressés aux gains que leur circonscription génère, tandis qu'ils sont responsables pécuniairement des manques à gagner. D'ailleurs, la surveillance des comptes des fonctionnaires revient à l'administration des impôts qui doit aussi veiller à la lutte contre la corruption. Les contribuables ne réglant pas leurs dettes fiscales peuvent faire l'objet de poursuites et de liquidation pure et simple de leurs biens mobiliers et immobiliers suivi d’une peine de travaux forcés. Les poursuites sont conduites par les « garnisaires » ou « porteurs de contraintes ».

Généralement recrutés parmi les anciens militaires, ils sont chargés de se rendre auprès des contribuables n'ayant pas réglé leurs dettes au Trésor pour leur remettre des poursuites et, si cela ne suffit pas, saisir leurs biens. Dans les cas les plus difficiles ils peuvent recourir à la garnison individuelle : ils s'installent au domicile du mauvais payeur et doivent être logés et nourris pendant trois mois, à moins que la dette ne soit réglée avant ce délai. Au niveau local, l'administration fiscale disposera d'agences dans toutes les villes du pays. Une Régie des Enregistrements est créée afin de recueillir l'enregistrement des revenus des contribuables, une Régie des Recouvrement est fondée pour piloter le recouvrement, une Régie des Contributions Directe chapeaute les contributions directes et les contributions indirectes sont chapeautées par la Régie des Contributions Indirectes.

Dans le cadre de la collecte des impôts, de la protection des sommes collectées durant leur stockage et leurs transports ainsi que dans le cadre de la protection des bâtiments de l’administration fiscale et de la protection de la banque centrale ainsi que de leurs employés, les Rurales ; Municipales ; Presidenciales ; et l’armée fédérale pourront être réquisitionné.

Une loi du 13 mars 1862 acte l’obligation pour tout contribuable particulier, entreprise, association culte, personne physique comme morale de déclarer ses revenus, ses biens mobiliers et immobiliers à l’administration fiscale – même s’il n’est pas assujetti à tous les impôts ou même tout simplement assujettis à un seul impôt.

Un décret annexe est édicté le 25 juin 1862, il protège les indigents, les mendiants, les chômeurs et les sans revenus des impôts et institue une contribution directe obligatoire pour les nomades par la création d’un « livret de nomadisme » à renouvelé chaque année et puni d’un enfermement pur et simple de la personne ne l’ayant pas en règle jusqu’à paiement d’une amende par ses proches ou remboursement d’une amende par le travail forcé pour payer à libération.

Un décret annexe du 01 octobre 1862 instaure un code civil, code pénal, code du commerce, code de procédure judiciaire et un corpus législatif largement inspiré ou copié par ceux français.

Un décret annexe du 13 novembre 1862 acte que les réserves indiennes, seront soumises à l’impôt dès l’année prochaine et devront soit payer leur impôt en argent liquide auprès de l’état ou en bétail que l’état vendra ensuite à des propriétaires terriens. Il est rapidement suivi d’un autre décret annexe, le lendemain, créant la taxe dite « du centime additionnel » sur les taxes et impôts du contribuable, arrondissant tout montant en centimes sur les taxes et impôts n’étant pas une dizaine à la dizaine supérieure et reversant un centime additionnel aux municipalités du contribuable puis transférant les autres centimes au sein du budget de l’état.

En 1863 passe la « loi de liquidation financière des traîtres à la nation » ainsi qu’une série de loi particulièrement dure à l’encontre des mutins, comme la loi portant sur la « taxe de la honte », ou celles à l’encontre de la corruption et des détournements de fonds. Ces lois, voulues par Diaz, ciblent les ennemis de la nation. Ainsi, par exemple, la loi de liquidation financière, dite « Loi Diaz contre les traîtres » met en place tout un arsenal juridique permettant de considérer le traître à la nation comme « toute personne faisant placer son profit personnel avant les intérêts supérieurs de la nation mexicaine et de la République » et permet ainsi de saisir les biens mobiliers, immobiliers, financiers et toutes choses matérielles que le traître possède, y compris son argent. C’est grâce à cette loi, notamment, que De Santa Anna est proclamé traître à la nation, condamné à une amende équivalente à dix millions de pesos, et voyant tous ses biens et propriétés, notamment ses grandes haciendas de la région de Veracruz, saisie par la République et vendue aux enchères. Une « taxe à l’amnistie » est mise en place par Diaz qui autorise tout criminel ou mutin à obtenir l’amnistie en payant sa prime additionnée à un supplément de 300 pesos. La loi de lutte anticorruption permet de considérer comme traître à la nation tout fonctionnaire, homme politique ou mexicain se rendant coupable de corruption ou détournement de fonds et permettant ainsi son traitement par la loi de liquidation financière.

Une taxe sur les marchandises transitant par le Mexique qui taxe lesdites marchandises à hauteur de 15% de leur valeur marchande est édictée. De mêmes, les douanes sont remontées pour appliquer des tarifs très protectionnistes.

Du côté de Juarez, l’on accepte de revenir sur la promesse faite aux catholiques d’interdire la production d’alcool, l’ouverture de nouveaux bars & saloons ainsi que les jeux d’argents & la prise de paris pour relégaliser ces commerces. L’on met néanmoins une licence que seule l’état peut octroyer, qui doit être renouvelée annuellement et qui permet d’effectuer ces commerces. Plus encore, une licence différente est instituée pour chaque commerce : production d’alcool, vente d’alcool, ouverture des bars, prise de pari, organisation de jeu d’argent.
Un « permis de tolérance » est même mis au point par Iglesias. Ce permis permet aux possesseurs d’hôtels, d’établissement de location de chambre, de bars, de saloons, de casinos, de laisser exercer librement les filles de faible vertu dans leurs établissements sans craindre un contrôle de la gendarmerie. Dans les faits, les maisons closes sont déjà légions au Mexique et rien n’est fait pour lutter contre. José Iglesias se permet donc de rentabiliser ce commerce de chaire.

Une taxe sur les produits de première nécessité, dite « taxe Iglesias » est institué et les taxe à hauteur de 10%.

Un décret du 05 juin 1863 portant sur la régulation de l’héritage et les tarifs liés à la transmission de valeur mobilière ou de biens immobiliers ou mobiliers à ses successeurs actant que la République fédérale, dans un souci d’égalité envers tous ses citoyens, se prévaudra de frais de transmission égaux a 1/3 de ce qui est transmis, est additionné à ce décret, un second décret le lendemain, actant que les droits de transmissions de valeurs ou bien mobiliers se verront imputés des frais à hauteur de 1,5% de la transaction au bénéfice de l’état, de même pour la transmission de valeur immobilière avec 3,5% de la transaction au bénéfice de l’état. Ce décret comptant aussi bien les transmissions hors commerce que commerciale, hors héritage que successorale. Le surlendemain, un décret présidentiel instaure un monopole d’état sur la tequila.

En 1864, plusieurs « petites taxes » sont instituées : taxe sur la détention d’un chien et son élevage – ils doivent alors tous être enregistré à la mairie, une taxe sur le ministère du culte qui oblige les prêtres à donner 1/10 de la quette de l’Eglise à l’état, taxe sur les biens de mainmorte due sur les immeubles détenus par des propriétaires immuables (communes, départements, hôpitaux, institutions religieuses), une taxe sur les billards publics et privés.
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Le Mexique de Juarez, terreau idéologique de toute part (1862 – 1863 – 1864).

Durant la présidence de Benito Juarez, tout particulièrement, les années qui suivirent la fin de la guerre de réforme, en 1861, jusqu’à la promulgation des « Segunda leyes Juarez », en 1864, le Mexique Juareziste fut un vaste terreau idéologique.

D’une part, l’aura de Juarez et de ses proches conseillers Diaz et Lerdo. Le trio était composé d’hommes charismatiques, éduqués, disposant d’une solide réputation politique et d’un certain respect dans l’administration et l’armée. Le triangle à la tête de l’appareil étatique n’était cependant pas exempt d’animosité. Juarez appréciait Diaz, qui était son élève, et buvait les paroles de Lerdo, qu’il jugeait être un allié important, cependant Diaz et Lerdo ne s’appréciaient guère. L’un dénonçant l’influence du « Jésuite » et l’autres celle de l’élève sur le maître. Quoi qu’il en soit, le triangle étatique était étrangement solide et amenait vers lui de nombreux partisans. Il faut dire qu’il était connu pour être en faveur d’une administration centrale forte protégeant l’état fédéral, ils se caractérisaient tout droit par un fort nationalisme et un refus des ingérences étrangères. A cela s’ajoutait un anticléricalisme certain et une loyauté indéfectible envers la nation. Cette faction au sein du parti libéral, qui rassemblait les anciens Iglesistes et Comonfortistes et les alliaient aux Diazistes, Lerdistes et Juaristes, était nommée « les capitalino », du fait qu’ils pensaient que la capitale devait être la ville la plus importante du Mexique et rassembler le siège de tous les pouvoirs, et s’opposaient aux « provinciales ». Pour les Capitalinos, la République fédérale était un véritable état, plus qu’une alliance d’états mexicains et pour se faire, les fonctions du gouvernement ne devait pas se limiter à l’armée et à la politique étrangère mais à de nombreux autres domaines, les gouvernements locaux et fédéraux devant avoir une marge restreinte dans les domaines sécuritaires, militaires, étrangers et économique. Les Capitalinos, sociologiquement, sont des hommes cultivés, diplômés, des savants. On les retrouve dans les écoles récemment instituées, dans l’administration, dans le gouvernement, ce sont des comptables ; des banquiers ; des fonctionnaires ; des enseignants ; des juristes ; des avocats ; des notaires ; des officiers et sous-officiers ; des industriels. Les Capitalinos passent pour être la faction du propriétaire, petit comme grand, de l’industriel à l’homme d’affaire en passant par l’épicier. On les suit car l’on est leur client politique, car on adhère à leurs idées ou car on suit les vainqueurs de la Réforme et de l’affaire des dettes. L’on retrouve les cadres des Rurales, des Municipales, des Presidenciales, de l’armée fédérale et même quelques gradés des gardes nationaux parmi eux.

A l’opposé des Capitalinos, les Provinciales, des libéraux de province alliés aux radicaux, défenseurs du droit des états et opposé à un gouvernement central fort. Cette faction du parti libéral se rassemblait autour de Santiago Vidaurri, un imposant propriétaire terrien du nord du Mexique, qui était gouverneur du Nueva Leon. Pour les Provinciales, la République fédérale n’avait pas vocation à avoir un gouvernement central fort, le district de Mexico ne devant être qu’une « capitale de façade » accueillant les assemblées des gouverneurs et du gouvernement central pour débattre de l’état de la République. Le gouvernement central n’ayant à répondre que de la politique étrangère et des affaires militaires, le reste relevant des états fédéraux. Pour les Provinciales, en fait, la République fédérale était plus une alliance d’états mexicains afin de les protéger et de les obliger à s’entraider plutôt qu’un véritable état. Sociologiquement, les Provinciales sont très différentes des Capitalinos. L’on retrouve chez eux des grands propriétaires terriens et grands éleveurs libéraux mais aussi des hommes peu éduqués, des petits propriétaires ou des notables locaux. L’on suit les Provinciales par appât du gain – la richesse de Vidaurri étant immense – ou car l’on est leur client. On les suit car la politique centralisatrice des Capitalinos ne nous arrange pas. Peu de citoyens mexicains sont vraiment intéressés par le droit des états, en vérité.
Au sein du parti libéral, dirigé par Juarez, la faction des Capitalino prit de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure du mandat. Les raisons étaient multiples : l’aura de Juarez qui passait pour le protecteur du Mexique et le vainqueur face aux Occidentaux, l’influence du gouvernement central sur l’armée, la victoire des constitutionnalistes – qui deviendront les Capitalinos pour la majeure partie d’entre eux - pendant la guerre de réforme et les mesures du gouvernement central visant à créer une véritable armée fédérale et mener une véritable politique afin de favoriser la stabilité de la nation. Les ambitions centralisatrices de Juarez et sa proximité avec certains propriétaires terriens lui permirent même de se rallier quelques conservateurs épars qui tendaient vers le centre ce qui ne fit qu’exacerber l’hostilité des Provinciales qui décideront de quitter le Parti libéral en 1864 pour fonder le Partido de Provincias, le Parti des Provinces, dirigé par Santiago Vidaurri.

Si l’apparition d’une troisième force politique affaiblit les libéraux en 1864, les bouleversements politiques ne furent pas uniquement de leur côté. Les conservateurs, eux aussi, connurent quelques bouleversements, notamment, par le retour en force d’idées monarchistes parmi quelques jeunes officiers, récemment nommés ou promu, dans la garde nationale ou la jeune génération de milice conservatrice qui s’allièrent à la vieille garde royaliste.

Le premier bouleversement arrive en 1862, lorsque Don Augustin « II », prétendant au trône impérial, publie ses mémoires où il y parle notamment de la période impériale, de sa carrière politique au Mexique au sein du parti conservateur et de ses voyages avec Bolivar. Il y fait la critique d’une élite politique déconnectée du peuple et des réalités du terrain, d’une bande de corrompu qui vendraient la nation en pâture aux étrangers, d’hérétiques vendant l’Eglise alors qu’elle est le pilier moral dans la vie des Mexicains. Quelques mois plus tard, au début de l’année 1863, il publie son « Carnet d’empire » où il cite ses mémoires et y vante notamment un projet d’empire mexicain qui apporterai la stabilité au pays et rétablirai l’équilibre. Il ne précise alors pas qui sera l’empereur, ne parlant que du « Prince choisi par le peuple ».

Il n’est pas le seul à écrire sur l’empire, José María Gutiérrez Estrada, exilé en France, publie – la même année que « Carnet d’empire » - son propre ouvrage, « Saisir l’Empire », où il y vante le régime impérial comme garant d’une stabilité. Il se présente alors comme un patriote exilé car ne voulant pas voir son pays dépérir et y critique la naïveté des libéraux qui pensent que détruire l’Eglise suffirai à sauver le Mexique. Dans ce même livre, il se fend alors d’une phrase « Pauvre Mexique, si loin de Dieu, si prêt des Etats-Unis ». Son projet est alors mieux défini que celui de Don Augustin puisqu’il défend l’établissement d’un empire qui signerai un concordat avec l’Eglise afin de délimiter le périmètre de l’Etat et celui du clergé. Plus encore, il vante les mérites d’un régime impérial inspiré de celui de Pierre II au Brésil avec un souverain qui serai l’arbitre des querelles de la nation : ni conservateur, ni libéral, ni centraliste, ni fédéraliste, ni Capitalino, ni Provinciales. Il ne sera que le garant et le protecteur de la nation, dédié à sa stabilité et sa pérennité. Il y défend une monarchie constitutionnelle. Lorsqu’il aborde le thème des candidats, Estrada ne défini pas clairement un candidat mais les évoque. Il refuse implicitement la candidature de Don Augustin « II », en excluant les candidats jugés vieux et dont le risque de mort prochaine pourra anéantir l’empire s’il était élu à sa tête, et celle de « Don Augustin III » sont neveu, en excluant les candidats « beaucoup trop jeune ». Si Pierre II à lui aussi commencé à régner par une régence, un empereur de quelques années à la tête d’un empire récemment fondé ne fonctionnerai pas même si cela permettra de formater l’empereur à son rôle. Il y évoque les critères pour qu’un candidat au trône impérial soit solide selon lui : il doit avoir au minimum quatorze ans – âge auquel Pierre II commença à régner, être catholique et parler espagnol. Il y évoque la crédibilité d’un prince Iturbide correspondant à ses critères – faisant référence à Don Salvador, fils de l’empereur Don Augustin Ier et officier dans l’armée du souverain pontife. Il y évoque aussi d’autres candidatures, rappelant celle du duc de Séville en 1848 ce qui lui permet d’envisager la candidature d’un prince espagnol issue d’une lignée mineure ou même d’une lignée prétendante au trône. Il y rappelle aussi que de nombreux prince européen correspondent à ces critères.

La Vieille Garde royaliste est alors ravie de ces ouvrages et dans le pays, les convaincus s’organisent en comité faisant la promotion du régime royal et de ses ouvrages. Au sein de l’armée, des généraux déjà acquis à la ligne royaliste comme Miguel Miramon, Tomas Mejia, Leonardo Marquez, Juan Almonte et José Salas font distribuer ses ouvrages à de jeunes cadets dans les corps d’officiers, désireux de convaincre de la chaire fraiche. Au sein du Parti Conservateur, c’est le retour d’anciens cadres – remotivés par Estrada – qui reviennent de l’exil en Europe ou de leurs fonctions d’ambassadeurs et organisent une faction monarchiste : José Hidalgo, Manuel Larrainzar, Teodosio Lares. Si, du côté de la Vieille Garde, il s’agit de faire ressusciter un empire qu’ils ont souvent connu dans leur jeunesse et donc idéalisé, la Jeune Garde qui se forme, elle, n’est guidée que par le rayonnement du Brésil de Pierre II, qu’ils voient comme un exemple et une possibilité pour le Mexique, ainsi que la promesse de la stabilité qui fit tant défaut à la République.

Mis à part les résurgences monarchistes qui prirent de l’ampleur au sein du Parti Conservateur, ces derniers restèrent relativement uni, comme à leur habitude, dans l’opposition au gouvernement.
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Les Sarasinades
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Sam 5 Déc - 14:31
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La préparation des dernières années Juarez et sa succession (1864 - Introduction aux post de 1865 et 1866).

La constitution de 1857 est l'œuvre de la vie de Juarez. C'est grâce à elle, qu'il accède à la présidence en 1858. Cette constitution acte, dans un pur esprit libéral, la séparation de l'Eglise catholique et de l'Etat fédéral mexicain. Elle ulcère les conservateurs qui prennent les gardes. C'est la guerre de réforme, provoquée par la constitution de 1857 et les leyes de Reforma qui viennent s'y ajouter, qui s'achève en 1861. Durant ces années, l'on assiste alors à une suspension de la charge présidentielle qui ne reprend qu'en 1860, ce qui explique que Juarez ai pu rester à la présidence jusqu'en 1866, malgré un mandat présidentiel de six ans et malgré qu'il ai été élu en 1858.

L'Hombre de Hierro jouit d'une grande popularité au Mexique. C'est un héro, mais, même lui ne peut rien faire sans soutien. Rester plus longtemps à la présidence, se maintenir après 1866, sans élection, serai un suicide politique. Le peuple pourrait suivre, même si ce n'est pas certain, mais ce n'est pas l'Hombre de Hierro qui fait le Mexique seul, c'est un triumvirat, le triumvirat composé de Lerdo, Diaz et Juarez. C'est eux qui forment l'épine dorsale des Capitalino, l'épine dorsale modernisatrice du Mexique. Les garants de la stabilité.

Au sein de la plupart des états de l'hémisphère nord, Juarez pourrai se représenter sans problème. La réélection d'un héro ne serai qu'une banalité, encore mieux, auréolé de son prestige, il pourrait même se proclamer César, devenir empereur tel Napoléon III mais pas au Mexique. Certes terre d'opportunité pour les aventuriers les plus dégourdis, le Mexique est un état de droit - ou tout du moins c'est l'ambition du triumvirat - et la constitution, plus précisément l'amendement Diaz rajouté en 1858, interdit la réélection d'un président sortant.

Alors, oui, Juarez pourrai bafouer cette constitution, après tout, ne l'a t-il pas déjà modifier et bafouer précédemment ? Il pourrai abolir la limite de mandat présidentiel, peut-être même que l'Assemblée Nationale et le Sénat suivraient. Les conservateurs pourraient y voir une opportunité de rétablir un pouvoir central fort à la chute des libéraux et pourraient même soutenir la motion mais ce serai la fin du triumvirat.

Hors c'est le triumvirat qui fait la force des Capitalino. Le Mexique ne peut fonctionner sereinement sans Lerdo et Diaz alliés à Juarez même si Comonfort et Iglesias continuent de soutenir le président.

Lerdo est un homme étrange. C'est un libéral zélé, tel Juarez, inflexible et qui tient ses promesses avec un zèle aveugle. Sa volonté est tenace, infatigable même, il se tient aux lois et les fait appliquer toutes même les plus ridicules ou celles qui nuisent à son pouvoir. C'est l'actuel chef du gouvernement, un politicien habile, un réformateur compétent et un soutien de poids. Les Lerdistas, des juristes ; intellectuels ; et écrivains, ne sont pas des Juaristas de première heure. Ce sont des alliés, des compagnons de dernières minutes. Si Juarez voulait modifier la constitution pour son pouvoir seul et non pas la pérennité du Mexique, il s'y opposerai, alors comment présenter une telle modification ? Les accusations de despotismes s'enchaîneraient. Si Lerdo est prêt à faire quelques concessions vis à vis de la loi, il n'irai clairement pas jusque la.

Diaz, lui, est un ambitieux pragmatique. C'est Juarez qui l'a fait et qui ne peut plus le défaire. Petit créole d'Oaxaca, orphelin de père qui n'obtint ni diplôme en arts, ni en science, ni en droit, il ne doit sa position qu'à Juarez qui le prit comme élève et devint son mentor. Il le suivit partout durant la guerre de réforme, montant les échelons de l'armée constitutionnaliste par la seule force de ses convictions et de sa résilience jusqu'à devenir le secrétaire d'état à l'Intérieur. Bien qu'il exècre Lerdo, il est fidèle à son mentor et bien sur à lui même. Il y'a encore quelques années, si les ambitions de Diaz s'étaient montrées gênantes, Juarez aurai pu l'expulser et le remplacer sans problème… Mais, du fidèle exécutant qui instaurait le culte en l'honneur de Juarez et des héros de la nation, il est devenu le maître des Rurales et des Municipales, ses soutiens à lui ne jouent pas ni des mots, ni des lois mais des sabres et des balles. Diaz est populaire au sein de la Garde Nationale et de l'Armée fédérale, il paie et dirige les Rurales et Municipales et à de fait des alliés jusqu'aux portes du palais présidentiel. Il ne menace certes pas son mentor, Diaz respecte bien trop Juarez pour ceci, mais il ne cache pas sa méfiance, presque sa haine, envers le jésuite Lerdo qui "empoisonne l'esprit du président" pas plus qu'il ne cache sa volonté de succéder à son mentor.

Du côté des présidents, on sait à quel point ces deux alliés sont vitaux et à quel point ils refuseraient toutes modifications constitutionnelles qui pourrait entraver leurs propres ambitions. Lerdo est respecté par Juarez, c'est le chef du gouvernement, après tout, le ministre des affaires étrangères et un fidèle allié. Diaz, lui, est aimé par le président, pas comme un amant mais plutôt comme un fils ou un compagnon d'arme.

Hors, les deux viennent à s'en confronter sous tout les sujets.

Sur la place de l'Eglise, Diaz est un pragmatique et pas un idéologue radical comme Juarez, s'il le suit dans sa politique c'est bien par fidélité aveugle plus que par convictions personnelles. Porfirio Diaz, lui, s'arrangerai bien d'une Eglise affaiblie mais toujours vivace. Lerdo, quant à lui, est un libéral de la première heure comme Juarez, aveuglé par son légalisme, qui entend bien faire appliquer chacune des lois de la réforme et des lois Juarez à la lettre.

Sur le plan économique, Diaz est un partisan d'une modernisation à toute vitesse, d'une course effrénée vers la modernité en adaptant les appareils législatifs et fiscaux à toutes vitesses. Il est partisans de l'apport de capitaux étrangers, de la défiscalisation. Lerdo, quant à lui, à l'esprit obscurcis par ses convictions nationalistes, qu'il partage avec Juarez, il refuse l'influence des capitaux étrangers et pense que la modernisation doit être lente et contrôlée, qu'elle ne doit dépendre que de capitaux nationaux. "Les planteurs dorment sur des montagnes de lingots cachés dans leurs matelas et leurs greniers ! Qu'ils les placent dans nos banques !" scande t-il. Juarez, lui, est partagé : ardent nationaliste qui ne veut pas voir le Mexique à genoux face aux capitaux étrangers, il n'en reste pas loin réaliste et sait que pour que la modernisation se fasse il faudra des investissements venus d'ailleurs mais de qui ? Le Mexique s'est brouillé avec les européens et les mexicains haïssent encore l'Oncle Sam pour la perte du Texas, de la Californie et des territoires du nord.

Deux candidats qui doivent rester unis mais doivent voir leurs idées et ambitions respectées. Deux candidats que tout oppose et pourtant, il faut faire un choix. Juarez n'à plus que deux ans, il doit organiser sa succession et s'assurer que ni son héritage, ni le triumvirat, ni le Mexique ne seront bafoués ou méprisés après son départ.

C'est dans ce contexte, que Benito Juarez rencontre son élève, son protégé, son secrétaire d'état à l'Intérieur, son ami, Porfirio Diaz, dans ce temple dédié à l'état et à son culte populaire à Ciudad Juarez.

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L'Eglise de Ciudad Juarez, devenue un temple à l'état et à la raison où se passent régulièrement des processions populaires en l'honneur de Juarez ou encore des fêtes locales depuis le décret Diaz de 1864.

Choisir son successeur avec soin, ménager le perdant et s'assurer du maintien du triumvirat ainsi que de l'élection de l'héritier.
 

C'est la boule au ventre que le président commence la réunion. L'ancienne église austère de Paso del Norte, devenu Ciudad Juarez ces dernières années, est devenue un temple en l'honneur des héros de l'état. Le culte n'étant effectif que depuis cette année 1864, il n'est pas encore totalement au point et seuls les héros de la guerre de réforme sont pour l'instant honorés : Diaz, Lerdo, Comonfort, Iglesias et, surtout, Juarez.

Il n'y a que les deux hommes dans le temple. La réunion en catimini à des allures religieuses, le Père et le Fils réunis. Lerdo à été sommé de rester à Mexico, "pour la stabilité" ont-ils dit.

Les Presidenciales assurent la sécurité à l'extérieurs avec quelques Rurales et Municipales. Officiellement, c'est une visite de courtoisie, une visite honorifiques des trois "grands" du Mexique moderne envers une petite ville de la frontière mexico-américaine. Dans les faits, il s'agit de régler la succession présidentielle.

Juarez y à bien réfléchit. Ce fut difficile mais en analysant les opinions de chacun, il apparait pour lui que son seul et unique successeur est Diaz. Le colonel Porfirio Diaz. C'est un homme pragmatique et ambitieux. Un dur à cuir. Un homme résolu. C'est lui que Juarez devra présenter comme candidat dans les prochaines années, soutenir et rendre plus populaire. C'est aussi un homme qui à déjà les clés de l'état entre les mains : maître des Rurales, des Municipales et de la future Gendarmerie Nationale, figure respecté de l'armée fédérale, ardent partisan de Juarez.

Comment Lerdo pourrai le concurrencer ? Ce juriste pathétique, caché dans des ouvrages poussiéreux, que l'armée méprise ? Comment pourrait-il être le garant de la stabilité ?Pourquoi choisir Diaz ? Pourquoi pas Lerdo ? Pour toutes ces raisons et ben d'autres. Pour le légalisme obstiné de Lerdo. Pour son inflexibilité et ses horribles résolutions. Son manque de charisme. Lerdo est un exécutant, pas un président.

Juarez pourra préparer l'élection de Diaz durant ces deux prochaines années ainsi que son mandat. Juarez devra commencer à mettre en place une politique favorable à l'essor de capitaux mexicains et à l'accueil des capitaux étrangers qui, dans les huit prochaines années, seront le moteur d'une modernisation rapide, inarrêtable, stabilisatrice et civilisatrice. Il faudra s'assurer que Diaz soit élu, pour cela, il convient de commencer sa campagne électorale dès maintenant mais aussi, au grand dam de certains, de truquer quelques peu les votes si l'opinion publique devenait défavorable aux Capitalino.

C'est ainsi que le plan de Ciudad Juarez est décidé. Juarez nomine son successeur en la présente de son élève, Porfirio Diaz. Lerdo ne sait rien de ce plan, il en ignore tout et pourtant il signera sa perte et celle de Juarez. Lerdo est un impopulaire petit fonctionnaire, un jésuite méprisé par les libéraux et les conservateurs, seuls ces partisans le suivent encore et il se refuse obstinement à leur accorder la moindre faveur par "légalisme", par opposition au "népotisme".

Le plan de Ciudad Juarez est simple : pas de réélection pour Juarez mais un partage du pouvoir jusqu'à ce que le Mexique soit prêt à la démocratie après le mandat Diaz ou qu'un nouveau successeur puisse être trouvé.

La seule contrainte à ce plan est que Benito Juarez doit être nommé au gouvernement. Idéalement en tant que chef du gouvernement mais après tout... Rien n'obligera Diaz à s'en acquitter à terme ?

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Photographie de Juarez.

Diaz prépare sa montée au pouvoir ! La fondation de la Camarilla.

Officiellement, le plan de Ciudad Juarez est simple. Au fur et à mesure des deux prochaines années du gouvernement Juarez, Diaz occupera de multiples fonctions : secrétaire d'état à la guerre & à la marine puis chef du gouvernement. Il en viendra à remplacer Lerdo qui sera d'abord relégué au secrétariat d'état des affaires étrangères puis mis au placard.

Juarez présentera Diaz de plus en plus souvent en public et aux commémorations. Il devra devenir l'héritier de l'Hombre del Hierro.

Mais Juarez n'est pas le seul à préparer le futur mandat de Diaz. Le colonel Porfirio Diaz est ravi de cette nouvelle nomination et il ne s'en cache pas. L'homme manque peut-être de diplôme mais il est habile avec les mots et à un certain sens des affaires, a bien des égards, c'est un véritable homme d'affaire. Le futur candidat à l'élection présidentielle "connait du beau monde", il est franc-maçon et se sert des loges maçonniques mexicaines comme d'un tremplin à sa carrière politique. Les loges lui permettent de rencontrer des politiciens et penseurs mineurs qui créent un écosystème autour de lui où ses idées peuvent se répandre.

A peine fut-il rentré à Mexico, qu'il contacta Manuel del Refugio Gonzalez Flores, dit Manuel Flores, l'un de ses plus anciens et fidèles ami. La rencontre est secrète, discrète, elle se fait de nuit dans le salon privé d'un café de la capitale. Flores est en effet un cadre du parti conservateur, un opposant à Juarez, mais un ami de son successeur. C'est dans la confidence que Diaz révèle le pôt-au-rose à Juarez et sa volonté de trahir son mentor. "Le vieux Juarez, je le respecte, mais il n'en à plus pour longtemps - en politique, comme dans la vie - c'est un homme dépassé, comme tout les idéologues radicaux de ce pays", explique t-il. Flores et Diaz sont des pragmatiques avec peu d'idéaux mais beaucoup d'idées, peu de principes mais des principes importants. Ce sont tout deux d'ardents positivistes, une philosophie qui influencera Diaz toute sa vie.

Diaz proposa à son ami un poste de secrétaire d'état à la guerre et - en tant voulu - un poste de chef du gouvernement. Tout ce que Flores devait faire pour cela c'était rendre un "tout petit" service à Diaz en faisant sa promotion au sein du parti conservateur. "Un centraliste", "un pragmatique", "un homme qui n'est pas opposé à l'Eglise", "un homme qui rétablira l'Eglise Catholique au moins en partie" autant d'arguments qui pouvaient convaincre des conservateurs de se rallier à Diaz en temps voulu... surtout si Flores les en convainquait.

En parallèle, Diaz se rapprocha du Lerdistas Manuel Romero Rubio, libéral et nationaliste convaincu, qui était de plus en plus déçu par Lerdo. C'était un travail de longue haleine, qui allait lui prendre les dernières années de la présidence de Juarez mais il fallait que Rubio, qui était éminemment respecté par les libéraux du Mexique, soit convaincu par Diaz et ses projets. Qu'il se rallie, au moins officieusement, à lui. Rubio allait servir d'espions au sein des Lerdistas et de cheval de troie. Un moyen, pour Diaz, de corrompre les rangs de Lerdo en promettant des titres, des terres, des fonctions et des changements au Mexique à des Lerdistas que leur candidat avait trop tendance à oublier.

Cette stratégie, Diaz l'utilisa aussi en approchant des généraux, opposés à Juarez, opposés à Lerdo ou opposés à personne comme le positiviste Juan N. Mendez, qui haïssait Lerdo, ou le jeune officier Protasio Tagle. Le but pour Diaz était alors de se constituer une clientèle d'officiers et de sous-officiers qui partageaient ses idées.

Enfin, Diaz utilisa sa présence même au gouvernement pour approcher de jeunes cadres juaristas, de jeunes collaborateurs du gouvernement, ambitieux et fraichement arrivés au poste. Matías Romero Avendaño, Joaquin Baranda ou Ignacio Mariscal. Autant de noms d'ambitieux que Diaz approcha et tenta de convaincre. C'est jusqu'à son influence dans le parti libéral qu'il vint à user en approchant Manuel Dublan.

Cette stratégie, pour Diaz, était vitale. C'était un homme de pragmatisme. Il fallait donc être pragmatique et avoir des soutiens partout. Pour l'approche politique, il comptait sur les politiciens et les intellectuels, en cas de défaite l'armée. Il liait ses personnalités à lui par des soirées, des réunions, des choses anodines en apparence. Une réunion dans un café, un verre pris dans un bar, un repas dans un restaurant, une soirée mondaine dans un appartement huppé de Mexico ou même une réunion officielle du Parti Libéral ou une revue militaire. Diaz jouait des promesses. Cet assemblage hétéroclite de positiviste, de libéral, de conservateurs modérés et d'opportunistes, Diaz l'appelait "La Camarilla" et c'est sur cet assemblage hétéroclite à la fois interne à tout les partis et pourtant externe à ce système qu'il comptait se reposer pour gagner les élections.

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Porfirio Diaz, futur président du Mexique.
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Les Sarasinades
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Jeu 17 Déc - 20:44
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Les derniers mouvements de Juarez (1864 – 1865).
 
Durant les dernières années de son mandat, Juarez et Diaz multiplièrent les actes divers.

Ainsi, ils revinrent sur la loi d’exil qui touchait les Iturbides et De Santa Anna pour leur permettre de revenir sur le territoire de la république mexicaine – sans toutefois n’avoir de ressources financières puisque ces derniers ont déjà été saisis.

Parmi ces dernières lois passent aussi la dissolution et la saisi des actifs financiers et mobiliers des divers ordres saints mexicains.

La Garde Nationale est aussi réduite à 60% de ses effectifs actuels. Cela se fera par la non-poursuite de nombreux contrats qui empocheront néanmoins leurs primes de vétérans comme s’ils avaient accomplis la totalité de leurs services. Ce seront les contrats les plus anciens qui seront touchés.


Les élections (1865 – 1866).

Les élections approchent.

Dès la fin de l’année 1864, Benito Juarez et Porfirio Diaz enchaînent les discours et les apparitions. Tous deux ont - lentement mais surement – évincés Lerdo des affaires gouvernementales en douceur et de plus en plus de rumeurs circulent sur le statut d’héritier de Diaz.

Juarez à bien préparé sa succession. Diaz est un bon candidat. Il le présente lors de discours comme l’héritier de sa pensée comme un homme aussi inflexible que lui qui permettra l’indépendance du Mexique.

Diaz multiplie les apparitions physiques : revues militaires, cérémonies nationales ou religieuses (catholique ou étatique), parades, revues policières, arrestation, présentation des cadavres de bandits… Le « futur président mexicain » est présent partout où il faut, apparaissant avec les bonnes personnes et les bons organismes. Il rompt, même, avec l’anticléricalisme de son mentor en apparaissant dans de nombreuses cérémonies catholiques, fortement populaire, il apparaît même aux côtés de Pelagio Antonio de Labastida y Dávalos, l’archevêque du Mexique, pourtant une figure très conservatrice, afin de faire consensus. Il lui aurait même promis, en privé, qu’il créera une association afin que les catholiques du Mexique puissent se réunir dans une structure légale sans les ordres saints.

En privé, Diaz prépare son ascension à la présidence. Depuis plusieurs années, il fréquente les loges-maçonniques du pays et s’est déjà retrouvé bien placé. Cette situation lui permet d’espionner et de se renseigner sur de nombreux prétendants, s’étant entourés d’une cohorte de courtisans politiques prêt à incliner l’échine pour assoir leurs ambitions. Il multiplie les promesses aux conservateurs et aux libéraux, en privé, ainsi qu’aux militaires.

Juarez et Diaz font pourtant parti de la même faction. Tous deux membres du Parti Libéral et issu de la branche centraliste, ils font parti de ce qu’on appelle les « Capitalino », ces lettrés centralistes et libéraux montés au gouvernement au cours du mandat Juarez. Juarez représente l’aile gauche des Capitalino, des idéologues libéraux radicaux anticléricaux défavorables aux grands propriétaires terriens par moment mais qui constituent un ensemble hétérogène de penseurs dont se sont détachés la « Camarilla » de Diaz, l’aile droite, largement inspiré par le positivisme qui oppose les faits scientifiques et réels aux idées. Ces derniers, gravitants autour de Diaz, sont parfois appelés « Los Positivistas » et forment un ensemble encore plus hétérogène de conservateurs ralliés à Diaz, de libéraux centralistes, de royalistes, de fédéralistes et d’apolitiques entièrement guidés par leurs ambitions ou leur loyauté à Diaz.

Bien que cela déplaise à plus d’un idéologue radical, Juarez passe le pouvoir à Diaz officiellement en annonçant sa candidature à la présidence au nom du Parti Libéral, en avril 1864, au tout début de la campagne.

Si Diaz est le premier candidat annoncé et celui dont la campagne fera le plus de tapage, du fait de sa proximité avec la presse mexicaine, il ne manque pas de concurrent.
Lerdo s’est ainsi présenté au sein du Parti Fédéraliste, rassemblant l’aile gauche des fédéralistes, largement inspirés de la structure des Etats-Unis et s’opposant à son aile droite, guidée par Santiago Vidaurri, qui représentent des fédéralistes plus radicaux, plus extrêmes, favorable à une transformation du Mexique en une alliance d’états fédéraux aux compétences centrales dès plus limitées. Une Confédération des Etats Mexicains où le droit des états serait respecté comme un principe sacré. Les deux ailes du parti fédéraliste présentèrent chacun leur candidat, divisant ainsi leurs voix.

Du côté des conservateurs, le retour en force des princes Iturbide au Mexique a permis un regain de force des opinions monarchistes. La part « républicaine » ou « modérée » du Parti conservateur à subit une vague de désertion au profit de Diaz et des Capitalino modéré, permettant à la faction monarchiste de présenter un candidat qui fédéra les votes conservateurs. C’est le multiple mutin antirépublicain, Leonardo Marquez, « El Tigre de Tacubaya », qui prend la tête de la branche monarchiste et se présente à la candidature présidentielle soutenu par Tomas Méjià, Miguel Miramon et Don Salas (du côté monarchiste) et Félix Zuloaga (du côté des conservateurs modérés) comme vice-candidat. Les conservateurs vantent les mérites d’un état centraliste, catholique, où les créoles ont la supériorité sur les amérindiens et s’appuient sur le clergé et le pouvoir militaire. Les conservateurs « modérés » ou « républicains » s’accommodent de la République mais ne s’opposent pas à la monarchie tandis que les monarchistes réclament le retour de l’empire.
Les résultats des élections tombent en début d’année 1866. Diaz est élu président avec des résultats hallucinants. Provinciales et Conservateurs accusent le président actuel et son héritier d’une fraude massive et appellent leurs partisans à la désobéissance civile et au rassemblement.

En réponse, Diaz mobilise ces forces et en appelle à la fidélité de l’armée fédérale, constituée massivement de troupes constitutionnaliste pro-Juarez et commandée par Diaz durant la guerre de réforme.
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Les Sarasinades
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Dim 20 Déc - 13:38
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L'échec de Diaz (Janvier 1866 - Avril 1866)

Porté par son succès retentissant contre les grandes puissances européennes, Benito Juarez gouverne sans partage le Mexique en s'appuyant sur une alliance libérale, anticléricale de tradition centraliste. Il mène une politique très ferme qui contrarie fortement les conservateurs et les federalistes mais son immense aura lui permet d'aller au terme de son mandat. Il fait le choix de ne pas se représenter et choisit son disciple Porfirio Diaz comme héritier, jugé plus rassembleur au regard de la droite mexicaine qu'il espère rallier, que son premier lieutenant, Lerdo, plus ancré à gauche et écarté au cours des deux dernières années de la présidence Juarez.

Cette décision fait éclater la vieille coalition et inaugure en 1865 une campagne électorale électrique au cours de laquelle Diaz représente donc le parti libéral, et s'oppose d'une part à la droite conservatrice, qui se rassemble autour du monarchiste Leonardo Marquez, et aux fédéralistes, éclatés entre le radical Santiago Vidaurri et le transfuge Lerdo, qui se présente comme le candidat du compromis.

À la suite d'une campagne violente et d'un scrutin émaillé de nombreuses irrégularités,. c'est Porfirio Diaz qui revendique la victoire le 11 octobre 1865, aussitôt contestée par ses adversaires au vu de l'organisation trouble du scrutin par la majorité sortante. Le président élu rejette en bloc les accusations d'irrégularités. Aux rassemblements pacifiques succèdent bientôt des incidents violents. Porfirio Diaz, sentant la situation lui échapper mobilise l'armée fédérale pour faire rétablir l'ordre et met définitivement le feu aux poudres. En décembre 1865, les federalistes lèvent une armée dans les États de Chihuahua et du Durango tandis que les conservateurs rallient à eux plusieurs régiments de la garde nationale partout dans le pays en vue de s'emparer de Mexico. La guerre civile a commencé..

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Le Mexique se déchire dès janvier 1866. Diaz tient rapidement Mexico en mettant au pas l'armée fédérale. Les fédéralistes tiennent une part de la Garde Nationale au nord du pays tandis que les conservateurs lancent une révolte à travers tout le pays. De violents affrontements éclatent partout, portés par la furie du Christ, la Garde Nationale et l'Armée fédérale sont saignées à blancs. Les conservateurs s'emparent de la majorité du pays, chassant Diaz de sa position mexicaine et le forçant à se réfugier dans son fief natal d'Oaxaca qui tient quelques semaines de plus avant d'être pris.

Après sa chute, Diaz n'aura plus que quelques succès au nord de Mexico, disputant tant bien que mal la région aux conservateurs en s'appuyant sur des unités de l'armée fédérale et des Rurales. Le Yucatan passera dans le giron des fédéralistes ainsi que le Sonora.

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Porté par l'énergie du désespoir, Diaz tente de fuir vers les Etats-Unis où il espère trouver des fonds et des hommes contre la braderie des ressources minérales de son état. Sans chefs, la Camarilla - ce repère d'opportuniste ambulant - se rapprochent de Florès, le second de Diaz, qui prétend agir en son nom et entame des pourparlers avec les conservateurs puis se rallient en eux au milieu du mois de mars 1866.

Les derniers républicains et libéraux centralistes se ralliant aux conservateurs ou fuyant vers le nord pour s'exiler ou joindre les fédéralistes, Don Salas, le dirigeant des forces conservatrices, lance un assaut et envoie Florès à la tête d'unités fédérales dans le Yucatan afin de pacifier la région. Florès, par un habile stratagème consistant à corrompre le gouverneur fédéraliste local, réussira à soudoyer l'ennemi et à sécuriser le sud des positions conservatrices. La Basse-Californie et le nord de Mexico redeviendront rapidement des territoires contestés, théatre du combat entre des unités de la garde nationale soudoyées, des petits caudillos ou des milices pro-fédéralistes ou pro-conservatrices.

Début avril 1866, les fédéralistes tiennent encore deux régions et combattent dans la Basse-Californie. Cependant, leurs hommes sont épuisés, leurs soutiens sont las de la guerre. Les conservateurs, malgré la totale désertion de l'armée fédérale en faveur des fédéralistes, remporte la partie en corrompant les hommes forts de l'opposition. L'armée fédérale est quasiment détruite, de même que la Garde Nationale.

Segundo Imperio Mexicano Pfff

La guerre civile se finit en Avril 1866 au Mexique, courte mais très sanglante. Les conservateurs portés par le charismatique Don Salas n'ont jamais cessé de tenir Mexico depuis leur entrée triomphale dans la capitale en janvier. Lâché de tous très rapidement, méprisé par son peuple et raillé par ses soldats, l'éphémère président Diaz est fait exécuté par les fédéralistes alors qu'il tente piteusement de s'enfuir pour les Etats Unis. Les derniers soutiens des libéraux centralistes ont rejoint la junte des généraux dans l'espoir de reprendre la main plus tard politiquement et pour sauver les réformes centralisatrices notamment, quitte à perdre en dignité en se rabibochant avec l'Eglise.

L'aile gauche de l'ancien parti Capitalino, menée par Benito Juarez ont refusé de se rallier à l'alliance des généraux et pour certains ont rejoint les fédéralistes dans leur lutte, les autres se tenant à l'écart de la vie politique, comme l'ancien rayonnant président, autrefois si adulé, qui s'est exilé à Ciudad de Juarez pendant la guerre puis à Saint-Domingue après celle-ci.

Les fédéralistes, battus malgré le soutien de l'armée de métier fédérale qui a refusé de se rallier aux conservateurs, abandonnent la lutte. Mais le grain n'attend plus que de germer plus tard et la politique mexicaine gravitera désormais surtout entre le parti de la capitale et Celui des provinces. Mais le fantasme de la confédération mexicaine, porté par Vidaurri, est bel et bien enterré.

Les vainqueurs doivent désormais choisir la marche à suivre. Maintenir la République ? Ou l'avènement d'un empire catholique ?

Don Salas a Mexico (Janvier - Avril 1866)

Les conservateurs lancent un soulèvement général au Mexique, les régiments de tous le pays doivent se soulever grâce au soutien rurale. Les généraux de l'armée nomment des caudillos locaux à la tête d'unités de milices ayant pour but de prendre et de contrôler des portions du territoire mexicain en vue de former une assise territoriale à la force conservatrice.

Les terres capturées de planteurs non ralliés seront pillées, les richesses partagées aux hommes, les terres prises sur les personnes ne soutenant par l'armée des gentils seront partagées entre ses soutiens proportionnellement avec les planteurs qui soutiennent.

Les conservateurs ont gagnés une grande victoire grâce au soulèvement général des fiers patriotes du pays. Les généraux peuvent créer un directoire conservateur avec à sa tête le général Salas élu par ses pairs. Personne ne parle encore d'Empire, les généraux reçoivent chacun des fiefs et une parole au sein du directoire de Mexico. Chacun des généraux s'entoure de planteurs et d'intérêts et il s'agit de régler les problèmes par la négociations. L'entrée triomphale à Mexico après la déroute des forces de la Garde nationale de Vidaurri et de l'armée fédérale de Diaz permet de lancer un premier cycle de gouvernement.

D'abord les planteurs et petits bourgeois libéraux qui ont rejoins la résistance ou ont quittés leurs terres pour suivre les infâmes libéraux ou fédéraux sont privés de leurs terres pour récompenser les hommes qui ont soutenus le coup. Les hommes qui acceptent de prêter allégeance au directoire peuvent simplement s'acquitter d'amendes plus ou moins lourdes selon leurs méfaits. La redistribution est menée par la tête du gouvernement pour s'éviter les dérives de la corruption des fonctionnaires. Des postes importants sont accordés aux chefs de l'église au sein de l'administration. Eux même doivent assurer le liant social en province.

Des préfets sont mis en place en accord avec les chefs des fiefs de chacun des hommes de la junte pour diriger les nouvelles provinces. La bride est encore lâche pour les chefs régionaux du régime, il s'agit de ne pas se les aliéner. Des remplacements de fonctionnaires ont forcément lieu, surtout au sein de l'armée et des impôts, ce qui a été fait est défait par un nouveau gouvernement de junte. Les impôts sont réduis au sein des puissants planteurs conservateurs en échange, ceux ci, fournissent des troupes sur leurs gens et des milices pour défendre le pays. Le sang coûte toujours moins cher que l'administration.

Afin de défendre ces nouvelles terres, les généraux des fiefs provinciaux doivent former des milices régionales. La Guarda Mobile se forme un peu partout au Mexique dans les terres contrôlée, grâce aux planteurs et aux caudillos qui se sont emparés du Mexique.

Le directoire est composé des grandes têtes conservatrices : Don José Mariano Salas à sa tête assisté par Juan Almonte, José Manuel Hidalgo, Leonardo Marquez, Miguel Miramon, Tomas Mejia, Félix Zuloaga, le vétéran Antonio Lopez de Santa Anna - qui permis le soulèvement de Veracruz où il dispose de nombreux soutiens -  et le transfuge Manuel Gonzalez.

Si le directoire maintient actuellement la République, il n'exclu pas la possibilité de rétablir l'empire. En ce sens, une commission de douze notables mexicains dont José Maria Guterierrez de Estrada, Manuel Larrainzar et Teodosio Lares embarquera pour les cours des chancelleries européennes afin de trouver un candidat au trône mexicain. Les conditions demandées sont que le prince soit de confessions catholique ou prêt à se convertir et qu'il accepte d'apprendre la langue espagnole. Il est jugé "préférable" que le prince dispose d'un frère apte à prendre la couronne, d'un enfant mâle déjà né ou alors que sa femme attende un héritier.

Au pays, la possibilité de rétablir un mexicain sur le trône est aussi envisagée. L'on pense au jeune Augustin y Green, qui n'à que quelques années, mais dont l'âge de la majorité pourrai être avancé à quatorze ans ne demandant qu'une décennie de régence, situation que le Brésil à déjà connu en son temps, ou bien à son cousin Don Salvador qui servi pour l'armée pontificale ainsi que dans les troupes conservatrices, dans le Michoacan, là d'où les Iturbide viennent, et dans l'Oaxaca. Certains, dans la région de Veracruz parlent d'une nomination de De Santa Anna mais celle-ci n'est pas probable. Pire, elle est quasi-impossible.  L'homme est vieux, unijambiste et dépassé par son temps. Les conservateurs ne lui font plus confiance et ne l'ont conviés au directoire que parce qu'il s'est, de lui-même, engagé dans la guerre en soulevant l'état de Veracruz avec ses miliciens.

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Directorio General de Mexico

L'arrivée à Paris et les premières candidatures (Mai 1866)

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Estrada qui dirige la délégation.

José María Gutiérrez de Estrada embarque à Veracruz le 16 avril 1866 à la tête d'une mission de onze autres notables mexicains chargé de trouver un prétendant européen pour le trône du Mexique. Parmi-eux, des prêtres ; des ambassadeurs ; des fonctionnaires ; des avocats ; des écrivains ; des politiciens ; ... La destination de la mission est alors l'Europe, le tour d'Europe, en commençant par Paris. Estrada connait bien la France. Il y à longuement vécu en exil sous Juarez.  Ils naviguent à travers l'Atlantique à bord d'un navire civil, un petit bâtiment à vapeur et à voile de la marine marchande, la Nuestra Señora de Guadalupe.

La Nuestra arrive au port de Bordeaux le 23 mai 1866, après un peu plus d'un mois de mer, ils y sont accueillis par le comte Hilaire de Chardonnet, qu'Estrada à rencontré lors de son exil. De Chardonnet est un noble français, fervent catholique, richissime et légitimiste. C'est un fervent partisan d'Henri d'Artois, en France, et de son protégé, Don Carlos, en Espagne. Le comte n'à pas hésité à dépenser pour accueillir la délégation mexicaine et - pour cause - il y défend une cause. José Maria l'a mis au courant que la délégation mexicaine n'est pas venu présenter ses hommages mais recherche un nouveau souverain et pour le comte de Chardonnet il s'agit alors de se débarrasser de l'embarrassant Juan III dont le libéralisme gêne la cause légitimiste en Espagne voir de couronner la branche carliste au Mexique.

Ces derniers représentent un certain nombre d'avantage. Ils sont catholiques pratiquants, favorable à l'Eglise et à la noblesse et de tradition conservatrice. Hilaire n'à cependant pas consulté les prétendants carlistes qui ignorent que leurs noms sont présumés pour la couronne impériale du Mexique. Du côté de la délégation mexicaine, l'on prend des garanties et des pinceaux. SI JAMAIS, la candidature était envisagée alors les princes carlistes devraient renoncer à leurs prétentions sur la couronne d'Espagne et au vu de la lignée légitimiste en France, renoncer à toute possible candidature sur les trônes de France et de Navarre.

Estrada ne promet rien, il ne fait qu'envisager, pour lui la candidature d'un prétendant espagnol est une possibilité mais n'est pas enviable. L'on ne nomme pas un turc à la tête de la Grèce, se dit-il. En 1848, le duc de Séville avait été envisagé. C'est une possibilité, d'après Estrada, ce dernier est encore en vie et à une descendance. Le problème est cependant que ce dernier n'est pas connu pour ses opinions favorables à l'Eglise. Là où les Carlistes sont des conservateurs, le Duc de Séville est, lui, un libéral, un Isabelliste, dont les convictions progressistes pourraient faire passer Juarez pour un partisan de l'Eglise. Il pourrait être couronné, certes, mais pourrait très bien rétablir la république juste après son couronnement.

Peu après leur rencontre avec Hilaire de Chardonnet, Estrada s'arrange pour que ce dernier les conduise à Robert d'Artois auquel ils proposent la couronne du Mexique contre celle de France. « Jamais, je ne troquerai la lys pour l'agave ! » , se serai exclamer le candidat légitimiste au trône de France éconduisant les Mexicains mais leur présentant alors le jeune Robert de Bourbon-Parme son neveu. Le jeune prince est d'opinion conservatrice, vient du duché de Parme, en Italie, bientôt absorbé par une République antinoble et anticléricale. Il ne descend pas à proprement d'une lignée royale mais son ancêtre proche était un fils d'un roi d'Espagne. Il serai en phase de se fiancé avec une de ses parente, une descendante de la lignée de Bourbon-Sicile, selon les dernières rumeurs. La candidature de Robert est alors envisagée très sérieusement. Il à après tout perdu son trône récemment et vit entre Rome, avec son grand-père, et la France, avec son oncle.

Bien entendu, si Robert venait à être couronné Empereur du Mexique, il pourrai conserver ses titres - honorifiques - pour Plaisance et Parme mais pas hériter de la direction du duché mais pour envisager cette candidature il faudrait en parler à son tuteur et grand-père, l'ex-duc Charles II. C'est dans cette optique - et pour rencontrer plus de candidats - que la délégation mexicaine se dirige vers l'Italie en passant par Turin.

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Le comte Hilaire de Chardonnet qui accueilli la délégation mexicaine.

L'Italie et de nouveaux candidats (Mai - Juin - Juillet 1866)

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L'ex duc Robert de Parme et son oncle Henri d'Artois.

La délégation mexicaine fait route vers Lyon en train depuis la demeure d'Henri d'Artois. Ils prennent ensuite une série de chemins de fer vers Cannes puis Turin afin de rencontrer la maison De Savoie qui les accueille. La maison De Savoie n'à pas bonne presse, outre Atlantique, elle y est vue comme une maison de libéraux nationalistes mais elle fait figure de défenseuse de l'Eglise face au péril républicain en Italie.

Pour la délégation, il s'agit de savoir si cette dynastie de prince italien peut produire un candidat au trône mexicain. Pour Victor-Emmanuel, il s'agit d'augmenter le prestige de sa dynastie qui - bien qu'elle en ai perdu - reste en vue. Le nom du prince Amédée, duc d'Aoste, sort rapidement dans les conversations. Celui-ci est catholique, italien mais capable de parler l'espagnol en l'apprenant, il parle déjà le français après tout ! C'est un jeune homme solide, bien bâti mais… libéral. Plutôt progressiste, même, puisqu'il est notoirement membre de loge-maçonnique.

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Portrait du jeune Amédée de Savoie, duc d'Aoste.

La candidature du jeune Amédéo est rapidement mise au rebus. Moins de trois jours après leur arrivée à Turin, la délégation arrive à Parme puis à Rome, où elle rencontre le souverain pontife et l'ex-duc Charles II de Parme qui n'exclu, ni sa candidature, ni celle de son petit-fils.

L'ancien duc de Parme paraît vieux mais pas diminué. Il à encore du prestige, lui qui régnait il y'a un peu moins de vingt ans, n'est pas rouillé mais n'apparaît pas comme le prince privilégié pour l'élection. Il pourrai, en revanche, servir de conseiller au jeune Robert si ce dernier venait à recevoir la couronne mexicaine. Robert apparaît comme n'étant ni libéral, ni conservateur, un prince qui pourrai s'adapter au Mexique et créer une coalition de conservateur modéré et de libéraux modéré autour de lui. Une coalition de modéré dans un pays où tout se termine par une guerre civile, vraiment ? C'est pourtant la meilleure des candidatures jusqu'ici mais Salas à donné jusqu'au début de l'année 1867 pour trouver un candidat au trône après tout.

L'on évoque, dans les salons de la villa romaine où séjourne la délégation mexicaine, la candidature de Philippe de Belgique écarté car jugé trop libéral et trop sourd ; du bâtard napoléonien Charles Léon jugé trop excentrique ou de son demi-frère Alexandre Colonna Walewski dont la proximité avec Napoléon troisième du nom en ferai un allié admirable mais l'on juge alors que la France n'est pas prête à se séparer de cette figure emblématique et il n'à aucun héritier légitime d'après les informations du comte Hilaire.

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Le bâtard napoléonien Charles Léon, jugé trop excentrique à cause de sa volonté de se faire reconnaître comme fils de Napoléon Ier par la France, alors même que sa parenté est connue de tous et dont la volonté d'user du nom de "Bonaparte" pourrai porter préjudice au Mexique.

Quitte à envisager des Bonaparte, l'on pense à des parents de Napoléon III ou Ier. L'on évoque alors Napoléon-Charles Bonaparte, Pierre-Napoléon ou Louis-Lucien. Ceux-ci sont jugés trop effacés par les pouvoirs. Nommé un Bonaparte serai un risque pour le Mexique qui échaufferai ses relations avec de nombreuses puissances européennes et raviverai de mauvais souvenirs aux Mexicains. Il faudrait un homme fort avec des connections. Le prince Plon-Plon est envisagé mais jugé trop démocrate. Jérôme-Napoléon est envisagé. Proche des français, proche des américains, il permettrai de réchauffer - dans le bon sens du terme - deux relations diplomatiques importantes pour un empire catholique et américain. La candidature est écartée, avant même que l'on pense à le consulter, car l'on ignore alors si ces Bonaparte sont français ou américains et à qui viendrai leur loyauté. Il est hors de question d'installer l'agent d'une puissance étrangère sur le trône mexicain.

La délégation est alors piégée à Rome où elle rencontre de petits nobles romains n'attendant que de s'extraire de la vie du Saint-Siège pour un destin qui parait plus enviable. Estrada et les siens pensent, alors, à partir quand Teodosio Lares revient avec un jeune officier de l'armée pontificale ayant servi avec Don Salvador Iturbide. Un jeune lieutenant d'origine italienne qui porte le nom de Bourbon… Bourbon-Sicile.

Le jeune lieutenant se présente comme Alphonse de Bourbon-Siciles, troisième fils du défunt roi Ferdinand IIet demi-frère de l'ex-roi François II. Il à brièvement participé à la défense du royaume familial contre les insurgés républicains, dans les rangs de ceux qui étaient les "ultras" en 1855 à seulement 14 ans, comme aide de camp principalement. La famille de Bourbon-Sicile régnait sur le sud de l'Italie auparavant. Elle vivait d'un royaume agraire, proche de l'Eglise et très conservateur.  Alphonse, lui-même, se présente comme fervent catholique suivant l'actualité du Mexique depuis que sa famille à été déposé. Il n'à pas encore de fils et n'est pas marié mais, en confidence, il avoue être proche du mariage avec une de ses cousines, Marie-Antoinette de Bourbon-Sicile, fille de François-Paul, son oncle, qui passe son exil en France. Alphonse vient d'une famille proche de l'Amérique, son propre oncle Louis ayant passé beaucoup de temps au Brésil et ayant épousé la sœur de Pierre II. Alphonse apparaît comme un bon prétendant, il n'à alors que vingt-cinq ans et se dit prêt à apprendre à parler l'espagnol.

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Don Alfonso de Bourbon-Siciles.

De Estrada se lie rapidement avec le jeune prince italien et lui promet de tenir compte de sa candidature. Cependant, il est d'une assez basse naissance et d'autres prince mieux né sont encore disponible. Robert et Alphonse sont alors les deux princes les plus probables mais une alternative existe encore… L'alternative allemande.

L'alternative allemande (Août - Septembre 1866)

Cela fait un moment que la Bundeskrieg s'est clôturée en Allemagne mais l'Allemagne regorge encore de prince. La délégation mexicaine, par soucis de rapidité après sa longue escapade romaine, entreprend de visiter plusieurs familles en même temps. Ils passent alors, début août, à travers la Suisse et rejoignent la Bade, le Wurtemberg et la Bavière en petit comités.

Les candidats Badois sont rapidement exclus en apprenant qu'ils sont luthériens et non pas catholique. Du côté de la Bavière, les déconvenues d'Othon en Grèce ont découragés les Wittelsbach d'envoyer plus de prince à l'étranger d'autant plus que la dynastie peine à sortir - démographiquement - la tête de l'eau, ces dernières années et ne présente aucun candidat séduisant réellement Larrainzar et Lares qui sont aller à Munich les rechercher.

Au Wurtemberg, les candidats pleuvent mais ne convainquent pas Estrada qui leur trouve trop de défauts. Trop peu conservateurs, trop libéral, trop stérile, trop peu de chances d'engendrer, trop vieux, trop jeune, pas assez d'expérience… La délégation se rend alors au Sigmaringen où ils rencontrent la branche catholique de la famille Hohenzollern. Bien loin du prestige de leurs cousins protestants, ils n'en restent pas moins noble et digne. Léopold fut ainsi candidat à moultes trône européens et son nom fut évoqué pour la Grèce, notamment, tandis que son cousin Karl fut nommé pour la Roumanie bien qu'il ne fut jamais élu.

Les deux allemands catholiques sont jugés comme de bons candidats mais la perte de puissance de la Prusse après la Bundeskrieg n'en fait pas les meilleurs partis allemands. Les Allemands sont jugés trop "éloignés" culturellement des Européens du Sud et des Créoles mexicains et la nomination d'un prince allemand ne pourrai se faire que contre d'immenses avantages.

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Léopold Hohenzollern-Sigmaringen, l'un des Hohenzollern catholique.

Pour la route du retour, vers Rome où ils rejoindront Oviedo puis reprendront un navire vers le Mexique avec un candidat où un échec, les mexicains passent par Vienne où ils rencontrent un dignitaire autrichien qui les invite à se rendre à Budapest pour y rencontrer un Habsbourg jugé "particulier". Joseph de Habsbourg-Lorraine, archiduc d’Autriche et comte palatin de Hongrie fait figure d'exception parmi les siens. Proche de son lointain parent Maximilien, c'est un passionné de culture étrangère qui parle couramment le roumain, l'allemand, le français et le hongrois. Catholique de confession mais peu pratiquant, il n'est pas très libéral mais n'est pas non plus réactionnaire. C'est un passionné de culture tsigane, qu'il étudie avec une étrange passion et dont il est un fervent partisan de leur sédentarisation. Il n'à pas d'enfant mâle mais vient d'avoir sa première fille et sa femme est encore apte à en porter.

Il serai quelque peu dommageable pour la famille impériale d'Autriche de se détacher de cet homme, si compétent et ouvert d'esprit, mais il apparaît comme un bon parti. Cependant, sa nomination à la dignité impériale pourrai un peu trop rapprocher le Mexique de l'Autriche et détacher le Mexique d'autres puissances catholiques comme la France ou l'Italie.

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L'archiduc Joseph en uniforme autrichien.

Le choix de l'Empereur, le retour au Mexique et le couronnement (Octobre - Novembre - Décembre 1866)

Après leur visite en Hongrie, la délégation retourne à Rome par voie ferrée. Ils font une courte escale à Venise pour profiter de la ville puis retourne au Saint-Siège où le souverain pontife à détaché des appartements diplomatiques.

Là-bas, Estrada revoit tout les prétendants jugés "convenables" par la délégation et leurs avantages.

L'ancien duc Robert de Bourbon-Parme et sa proximité avec l'Espagne, les milieux royalistes français. Un jeune homme admirable, en pleine santé, qui ferai un bon roi mais trop peu expérimenté par moment.

L'ancien prince Alphonse de Bourbon-Siciles, Comte de Caserte, proche de l'Autriche, sa mère est la fille du cousin de François-Joseph et de Maximilien. Il est de fait le cousin de l'archiduc Joseph et des Habsbourgs de cette génération en plus d'être le cousin des Bourbons de Parme, d'Espagne et de France tout en étant assez éloigné pour ne pas représenter une menace pour les Bonaparte. Sa famille s'est toujours bien entendue avec la Grande-Bretagne et à toujours défendu l'Eglise.

L'archiduc Joseph dont la proximité avec l'empire d'Autriche en ferait un excellent candidat. Il risque cependant d'attirer les foudres des autres grandes puissances envers le Mexique. Il est toutefois jugé quelque peu… excentrique.

Le soir du 17 octobre 1866, Estrada et la délégation mexicaine se rendent dans les appartements du comte de Caserte où ils lui présente leur offre. Don Alfonso pourra emmener ses frères, sœurs et sa famille au Mexique avec lui avec courtisans et domestiques pour qu'il s'y fasse couronner Empereur du Mexique. Il devra renoncer à ses revendications possibles sur la couronne des Deux-Siciles si son frère, Francesco, venait à mourir où s'il venait à être le premier dans la ligne de succession et fonderai une nouvelle branche de la maison Bourbon. Il y retrouverai alors son oncle, Louis de Bourbon-Sicile.

Estrada présente une charte au jeune Alfonse en ces termes ;

La monarchie mexicaine se voudra constitutionnelle et héréditaire.
Par conséquent, la Nation appelle à la succession de la couronne par décès de l'actuel empereur, son fils ainé, à défaut son fils le plus âgé, à défaut son parent mâle le plus proche. Les femmes sont exclues de la ligne de succession.
Le prince héritier sera appelé prince impérial et aura le traitement d'altesse impériale.
Les fils ou les filles légitimes de Sa Majesté impériale seront princes mexicains et auront le traitement d'altesse.
Les descendants d'Augustin de Iturbide recevront le titre de prince de l'Union qui fut attribué a Don José Joaquin de Iturbide, père du premier empereur, avec traitement d'altesse princière.
Les frères et sœurs de l'empereur signataire recevront le titre de prince et princesse du Mexique avec traitement d'altesse.

La constitution resterai à décider entre son altesse impériale et le directoire. Alphonse hésite lourdement à accepter la couronne mexicaine. Il se rend chez le souverain pontife, qu'il sert depuis sa majorité, et  discute avec lui. L'entrevue est lourde de conséquences. Aucun des deux ne parle ouvertement des réquisitions des terres des catholiques mais le Pape insiste sur la nécessité de gouverner en souverain juste et éclairé, de ne pas être un tyran.  Le sujet des terres et des lieux de cultes est à peine abordé, le futur empereur et le représentant des catholiques sur terre sont tout deux gênés mais des demi-promesses sont à demi-dites. Le Pape ne peut s'empêcher de souligner qu'Alphonse devra respecter les droits de son peuple et ceux de l'Eglise.

Le lendemain mâtin, Alphonse se rend de lui-même dans les appartements d'Estrada. Il y signe la charte et y prononce un serment d'allégeance envers le Mexique. C'est un juste fort. C'est au château de Saint-Ange qu'Alphonse devient officiellement empereur du Mexique - même s'il n'est pas encore couronné. La nouvelle est transmise au Directoire. Estrada affirme que les vœux du peuple mexicain lui permettent de se considérer comme l'élu légitime du peuple. En réalité, Alphonse a été trompé par quelques conservateurs mexicains qui l'assurent d'un hypothétique appui populaire massif. Pour tout document justificatif, la députation mexicaine produit les actes d'adhésion sur lesquels on s'est contenté d'écrire en marge le chiffre de la population de la localité dans laquelle chacun des délégués réside, comme si tous les habitants s'étaient rendus aux urnes.

Alphonse s'embarque assez peu préparé à la véritable situation du Mexique, bercé d'illusion par Estrada. La députation mexicaine ayant prévu de partir depuis Oviedo, il y'a des mois déjà, une frégate de la marine mexicaine est arrivée spécialement pour l'occasion et apprendra la nomination de Don Alfonso lors d'une escale à La Corogne où elle se fera renommée pour l'occasion la "Don Alfonso". La frégate arrive au port d'Oviedo début octobre, les marins et quelques soldats mexicains qui accompagnent le navire accueillent le futur empereur en grande pompe.

Don Alfonso n'embarque pas seul. Sa famille reste proche et soutenue par la plupart des dynasties catholique européenne, à laquelle ils sont liés, mais est désargenté. Dans l'ancien monde, rien n'attend les Bourbons-Sicile, dès lors, la plupart des garçons de Ferdinand II embarque avec leurs frères. Parmi-eux, l'ainé des garçons Bourbon-Sicile, Francesco "II", duc de Calabre, qui servait lui-aussi dans l'armée pontificale, amer qu'une couronne soit offerte à son frère et non à lui ; Louis-Marie, comte de Trani, qui avait trouvé sa place dans la marine espagnole sous les ordres de sa cousine Isabelle ; Gaetan, comte d'Agrigente, qui servait il y'a encore quelques années dans les armées autrichiennes lors de la Bundeskrieg et le jeune Pascal, comte de Bari, encore trop jeune pour avoir combattu. Tous embarquent avec leurs femmes, lorsqu'ils sont mariés, prêt à vivre une nouvelle vie. La venue de cette immense fratrie, étonnamment soudée, surprend les mexicains mais le nouvel empereur assure que ses frères ne sont guère des profiteurs, des vauriens ou des parasites et qu'ils serviront dans l'armée, principalement.

La frégate quitte le port d'Oviedo le 06 octobre après une cérémonie qui dure une journée entière. Durant sa longue traversée, Alphonse ne peut s'empêcher de penser à ce qui l'attend outre-atlantique, il y prépare longuement les protocoles de sa cour, inspirés de ceux des cours européennes. Il y rédige notamment un manuscrit de 600 pages relatif au cérémonial, étudié dans ses aspects les plus minutieux. Il y affecte déjà ses frères à diverses missions. Le "Don Alfonso" fait une première escale à Madère pour se ravitailler. Il y rencontre, là, l'oncle de l'empereur qui à prévenu de sa venue par télégramme. Louis de Bourbon-Siciles, comte d'Aquila, déjà prince impérial de par son union avec une princesse au Brésil et amiral honoraire de la marine impériale du Brésil y rencontre son neveu. Ce dernier se joint au voyage. Grand voyageur, il à passé de nombreuses années à parcourir l'Amérique du Sud et connait bien les latinos-américains et les affres de la gouvernance. Il y brise ainsi les innocentes croyances du prince impérial qui espérait y trouver une population en liesse l'acclamant et l'informe de la réalité des guerres civiles, faites de milices et de seigneurs de guerre, bien loin de l'idéal romancé que les journaux transmettent. L'empereur confronte Estrada, le soir même, qui consent à détruire le mensonge mais qui exhorte l'empereur à ne pas fuir. Le Mexique est en voie à la stabilité, selon lui, Alfonso pourra tout changer. L'empereur tient rancune à Estrada mais consent à continuer l'aventure, déjà bien entamée, bien ensuite une nouvelle escale en Jamaïque. Les voyageurs essuient de lourds orages avant une dernière escale en Martinique puis l'arrivée au Mexique au début du mois de novembre.

Le "Don Alfonso" arrive au Mexique le 05 novembre 1866 par le port de Veracruz. L'empereur débarque de la frégate sur un cheval blanc, équipée de parrures d'or, Alfonso y arbore des attributs guerriers tel qu'un sabre fait sur-mesure et un uniforme militaire rappelant ceux de l'armée mexicaine. Il est suivi de ses frères et de son oncle ainsi que de la députation mexicaine puis par un cortège d'une trentaine de militaires présents sur la frégate. Ceux-ci défilent en ville, dans une parade digne des plus grandes monarchies, alors que quelques mois auparavant le pays se déchirait dans une guerre fratricide. L'empereur est accueilli par un De Santa Anna amer de voir la dignité impériale lui passé sous le nez ainsi que par un Don Salvador de Iturbide, capitaine dans l'armée mexicaine, qui lui passe "honorifiquement" le pouvoir par une poignée de main qui n'est pas sans une pointe de tristesse. Une haie de soldats assure la sécurité et soutient le défilé qui est vite rejoint par Miguel Miramon en personne.

Le défilé rencontre plus de succès que prévu. Une cohorte de soldats et de miliciens servent à maintenir l'ordre et à donner plus d'allures aux défilés tandis qu'une foule de paysans, de manants, d'artisans, de commerçants, de nobles, de miliciens ou simplement de croyants les accueillent en liesse, influencés par les prêtres qui ont reçu la nouvelle de la nomination d'un souverain, issu de la très catholique maison de Bourbon-Siciles, comme une libération des tourments causés par Diaz et Juarez. Cette scène de liesse et d'acclamation participe à renforcé l'image qu'Alfonso et ses frères se font du Mexique. À Córdoba cependant, le cortège impérial est accueilli avec assez peu de joie par les Indiens locaux qui craignent le retour à l'ordre colonial et la spoliation mais, hormis cette escale, les ovations se succèdent le long de la route vers Mexico. Le 09 novembre, le cortège impérial rentre à Mexico. Ils s'arrêtent à la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe, où une part importante de la société de Mexico les attend. Des députations issues des provinces de l'intérieur témoignent, elles aussi, de leur enthousiasme. Don Salas à mis les petits plats dans les grands.

Cependant, le rêve déchante vite, après une cérémonie religieuse très émouvante, la première déconvenue arrive. Le palais national de Mexico ne correspond pas à l'idée que se fait Alfonso d'une demeure impériale. Livrée aux punaises, la bâtisse est une sorte de caserne austère et vétuste qui requiert d'importants travaux. Son Altesse Impériale préfère donc s'installer au château de Chapultepec, ancienne demeure des vice-rois d'Espagne, qui ressemble plus à une résidence impériale et y loge ses frères. Il loge son oncle et sa femme, qui est en route, au Rancho de las Hormigas, une haciendas, non loin du château qui appartient au domaine impérial et ordonne de débuter les travaux de rénovations du palais impérial de Mexico pour en faire sa future demeure mais se ravise devant l'état des finances après la guerre civile.

Outre le palais national, devenu palais impérial, le rancho de las Hormigas et le château de Chapultepec, le patrimoine impérial compte aussi le palais des Cortés à Cuernavaca, une série de châteaux et palais à travers tout le pays et quelques haciendas.

L'empereur désire se faire couronner avant la fin de l'année, de sorte, il préparera son gouvernement le plus tôt possible rapidement suivi de la constituion.

Alfonso se fait couronné en fin du mois de novembre. La cérémonie est finement élaborée. Elle est assistée par l'archevêque du Mexique ainsi que par les évêques de Puebla, Guadalajara, Durango et Oaxaca, Alfonso s'y fait sacré par l'Eglise et couronné par Don Salas. La cérémonie est finement préparée, de sorte à faire écho à celles d'Augustin Ier, qui elle même s'inspirait de celle de Napoléon Ier. Outre le sacre, dans la plus grande cathédrale de la capitale, se suit des festivités au palais de Chapultepec. La cérémonie est forte de symbolique. L'Eglise sacre le nouvel empereur et le reconnaît mais c'est Don Salas, sous-entendu la réaction populaire en faveur de l'Eglise, sous-entendu le peuple, qui offre la couronne à Alfonso au cours d'une cérémonie ouverte au public qui recueillera tant de popularité que la cérémonie accula de la foule hors de la cathédrale. Au cours de la cérémonie, Alfonso porte un costume semblable à ceux des unités d'honneurs des pays européens dont les couleurs ont été mexicanisées et rendu plus vives et festives. Il fait aussi forger les regalia de l'empire du Mexique : un sabre, un sceptre et une couronne.

On donne alors au jeune empereur mexicain des airs d'un Ferdinand II à son âge.

Il y proclame, durant la cérémonie, le Second Empire Mexicain.

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La marche vers l'Empire : s'occuper de la paperasse (Novembre - Décembre 1866)

Durant son voyage maritime, Alfonso à eu l'occasion de longuement réfléchir à la constitution et à ce qu'il voulait mettre en place pour le Mexique. Son empire devra être long, durer mille ans, non, dix-milles ans. Il sera porté par le Christ, l'armée et les nantis.

La première chose qu'il fait est de constituer son gouvernement.

L'empereur Alfonso Ier prend Don José Mariano Salas comme Ministre d'Etat, poste similaire au chef du gouvernement, ainsi que Régent d'empire.
François de Paule de Bourbon-Siciles, comte de Trapani, plus jeune oncle de l'empereur, est nommé secrétaire d'état de la Maison Impériale.
Pelagio Antonio de Labastida, archevêque du Mexique, est nommé confesseur de la cour et secrétaire d'état à l'instruction publique et au culte.
Louis de Bourbon-Siciles, comte d'Aquila, est nommé secrétaire d'état à la marine.
Miguel Miramon est nommé secrétaire d'état à la guerre.
José María Gutiérrez Estrada est nommé secrétaire d'état aux affaires étrangères.
Leonardo Marquez est nommé secrétaire d'état à l'Intérieur.
Teodosio Lares est nommé secrétaire d'état à la justice et président de la cour suprême.
Joaquín Velázquez de León est nommé secrétaire d'état aux finances.

C'est un gouvernement qui remplace donc le Directoire Général. L'on y retrouve la plupart des grandes têtes du Directoire comme Don Salas, Miramon et Marquez. Toutes ne sont pas citées aux gouvernements mais trouveront des postes dans l'administration ou l'armée. C'est le cas de Tomas Méjià qui devient gouverneur du Yucatan, de Félix Zuloaga devenu gouverneur de Basse-Californie ou De Santa Anna devenu le second et l'aide de camp du comte de Trani en tant que gouverneur de Veracruz.

L'on y retrouve aussi des proches de l'empereur en la présente, ces deux oncles : François de Paule, devenu secrétaire d'état à la Maison Impériale, un secrétariat d'état visant à conseiller l'empereur et à organiser le quotidien et le budget de la Maison Impériale, tente dédiée aux princes et princesses comprises, ainsi que Louis de Bourbon-Siciles qui prend de facto la tête de la marine, actuellement inexistante, de l'empire.

L'on retrouve aussi des civils dans ce gouvernement. Un clerc, l'archevêque du Mexique, ainsi que trois civils ouvertement conservateurs et royalistes.

Un drapeau d'empire est mis au point rapidement. Il n'est pas nécessairement définitif mais sert à symboliser l'empire. Il s'agit d'une croix de bourgogne au couleur du Mexique, sur fond blanc, avec les armoiries du Premier Empire. Le drapeau est fort de symbolique. Le code tricolore datant du Premier Empire est respecté, les symboles du Premier Empire sont réutilisés pour accroitre la légitimité du Second Empire, enfin, la croix de bourgogne est mise en avant pour symboliser la monarchie et le refus des francs-maçons & des idées républicaines dont l'héritage reste respecté. Ce drapeau servira de drapeau à la maison impériale et flottera, au moins jusqu'au choix d'un nouveau drapeau, sur les bâtiments impériaux.

Ce gouvernement est pensé pour arranger un maximum de personne tout en permettant une entente maximale.
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Lun 21 Déc - 19:21
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Directorio General de Mexico

Le Mexique sous le Directoire (Avril à Décembre 1866)

Tandis qu'Estrada et les délégués mexicains faisaient la cour aux cours européennes, à la recherche d'un prétendant pour la couronne mexicaine, Salas s'évertua à pacifier le Mexique. Insistant sur le fait que le "Régent régente mais ne règne pas", il se refuse à réformer le Mexique et laisse cette tache à l'Empire.

Il rétablit les vieilles administrations fiscale et territoriale Juarezo-Diazistes en y plaçant un maximum de conservateurs puis les modifie afin de placer des hommes malléables à sa tête. Il ne fait passer, hormis ça, que quelques mesures de pacification.

Parmi celles-ci ;

* Il exempt les propriétaires terriens des cotisations foncières directes et des cotisations sur le bétail ou les moulins pour l'année 1866
* Il exempt l'Eglise d'impôts et de taxes pour l'année 1866.
* Il dissous l'armée fédérale, qui n'à plus lieu d'être, ainsi que la Garde Nationale pour favoriser la Garde Mobile au sein de laquelle il font les unités diazistes s'étant ralliées aux conservateurs, les troupes de la garde nationale ralliées à sa cause et les milices conservatrices.
* Il limoge ou corrompt les gouverneurs diazistes ou fédéralistes pour y imposer des hommes conservateurs.
* Il rétablit plusieurs mesures répressives de l'ère Juarezo-Diaziste comme la ley fuga ou la loi de liquidation financière des opposants, permettant de faire peser de graves menaces de mort pour les coupables et de ruine pour les familles.
* Il substitue aux Rurales, Municipales et Presidenciales - qui sont dissous - les milices conservatrices et la Guardia Mobile qui sert d'armée au Directoire afin de lutter contre le banditisme et faire régner l'ordre.
* Il fait surveiller les administrations territoriales par l'Eglise, l'armée et le Directoire et l'administration fiscale par l'armée.
* Il met en place une politique de carotte et de bâton au profit des Diazistes, Juarezistes, fédéralistes, bandits, insurgés indiens et divers criminels pillant les régions ou combattant son autorité afin de pacifier le pays.
* A ceux qui se rendent entre Avril et Juin, il offre l'amnistie contre une amende plus ou moins lourde. A ceux qui se rendent entre Juillet et Décembre, c'est l'amende lourde ; le retrait du droit de vote ; la spoliation des terres et de la moitié du patrimoine financier ou immobilier.
* Il spolie les soutiens républicains, fédéralistes ou juarezistes de leurs terres, de leurs biens et de leurs fortunes qui sont départagées entre les soutiens conservateurs, le futur patrimoine impérial, le patrimoine des membres du directoire et le patrimoine de l'Etat.
* A ceux qui ne se rendent pas, c'est le jugement face au tribunal militaire qui punit de la peine de mort par pendaison ou peloton d'exécution - le plus souvent - et qui juge sans différence les troubleurs de l'ordre public, les insurgé indiens, les bandidos, les guérilleros, les combattants fédéralistes ou républicains et les traîtres divers. Les accuse de trahison et spolie donc leurs familles d'une grande part de leur patrimoine au profit de l'Etat.
* Il organise des tribunaux militaires qui prennent l'ascendant sur les tribunaux civils dans les régions qui doivent être pacifiées.
* Il recourt à la prime pour les Gardes Mobiles et les miliciens qui abattent des guérilleros ou des bandits.
* Les précédentes mesures mises en place avant avril lors de la prise de Mexico sont étendues sur tout le pays.

Salas met en place une violente répression qui vise à pacifier le pays et les campagnes en attendant la venue de l'Empereur providentiel. Le but est de renforcer ses soutiens tout en marginalisant l'ennemi. Personne ne se plaindra d'exécutions sommaires ou de spoliation en sortie de guerre civile.
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Ven 1 Jan - 13:16
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L'Empereur, le dernier caudillo (1867 - 1868 - 1869 - 1870 - 1870)

Après une guerre civile courte mais violente, le Directoire qui inaugure l'installation de l'Empire met en place des mesures extrêmement répressives. L'opposition est totalement muselée, et une Terreur Blanche marque l'année 1866. Les libéraux comme Juarez, et les fédéralistes, ont basculé dans la clandestinité, tandis que la strate plus conservatrice du Parti Capitalano s'est constituée en une aile plus légaliste mais loyale au nouvel Empereur. Alphonse a les mains libres pour quelques années afin consolider son régime par des succès politiques internes et extérieurs, sans quoi il devra rapidement faire avec la résurgence violente de l'opposition. Les plaies de la guerre civile sont encore vives lorsqu'Alfonso monte sur le trône et, surtout, elles ont représenté un manque à gagner important pour le nouveau régime impérial mettant fin à quatre années d'équilibre budgétaire dans le pays permises par le génie politique et diplomatique de Juarez qui a permis de sortir le pays du marasme financier.

A peine le jeune prince napolitain fut il couronné, qu’il n’était déjà animé que par une ambition : être mexicain ou tout du moins y ressembler. Dès son arrivée au Mexique, les conditions semblent favorables au jeune prince. La foule l'acclame, les républicains et les libéraux sont en déroute pour plusieurs années, les Etats-Unis sortant d'une guerre civile ne peuvent intervenir et même si sa famille a été chassée du pouvoir en Italie, il garde de bons contacts avec les puissances européennes. Cependant, les illusions ne tiennent guère longtemps et derrière les cérémonies religieuses et les accueils en grande pompe se trouve une réalité bien moins glorieuse.

Alfonso hérite d’un état qui vient de subir une guerre civile très sanglante. Le Mexique, depuis la chute du Premier Empire, est entré dans une suite de querelle fratricide et de guerres civiles, financés par des emprunts à l’étrangers, qui ont constitués une lourde dette que Juarez à cesser de payer au début des années soixante et que le prince-aventurier ne souhaite pas payer non plus. L’ère Juarez est connu comme celle de l’Estado Bandido, « l’Etat Bandit » ou « l’Etat Brigand », qui ne respectait aucune norme, ni celle de sa constitution (comme les décrets présidentiels de Juarez), ni celle de la démocratie (avec l’élection truquée de Diaz), ni celle de sa parole (la trahison de Juarez envers Lerdo), ni celle des convenances(le refus de négociation suite à l’impayé des dettes) encore moins celle de ses idées (avec les avances que faisait Diaz à l’Eglise alors même qu’il avait participé à la démembrée). Cet état de fait à profondément ébranlé la position mexicaine à l’internationale et a contribué à décrédibiliser la république, notamment lorsque Juarez et ses ambassadeurs se permirent de condamner les actions de la Prusse en Allemagne suite à leur non-respect du traité de Francfort alors même que jamais il n’avait pensé à payer ses dettes.

L'Europe était dans l'expectative suite au couronnement du napolitain. L'on s'attendait à ce que le prince-aventurier soit rayé de la carte, dès les balbutiements de son empire, et pourtant il n'avait pas été mal accueilli. Certains s’attendaient à ce qu’Alphonse soit – comme son père – un faux « despote éclairé », un monarque déconnecté des réalités de son peuple. Par exemple, lors du couronnement d’Alphonse, un petit diplomate sicilien qui négociait avec le régime de Juarez et qui s’était retrouvé piégé en Amérique par la guerre civile décrivit la situation en ces termes : « Alfonso arriva au Mexique comme un conquistador, en grande pompes : uniforme militaire, escorte, cheval blanc et attitude de conquérant. Ce fut apprécié par les Mexicains qui apprécient les grandes mises en scènes mais la réalité de la misère du pays le rattrapa bien vite. Son couronnement faste, bien qu’il fût le théâtre d’une liesse populaire, couta aux dépenses du pays et l’on s’attendit bien vite à le voir chausser les bottes de son père. C’était ce que son couronnement laissait présager car, pour certains observateurs, en uniforme noir rappelant celle de l’armée des Deux-Siciles, il avait des airs de son géniteur au même âge. Cependant, Alphonse de Bourbon-Sicile ne tarda pas à chausser les bottes d’un caudillo pompeux, affichant une certaine connexion avec son peuple et les réalités du terrain qui surprit violemment les observateurs occidentaux. »

Si Alphonse chausse les bottes traditionnelle de sa dynastie en adoptant un règne absolutiste sans constitution ni cortes, conservant le pouvoir exécutif et législatif pour lui, il ne relève pas du conquistador ou bien peu de temps. Il abandonne le luxe européen au profit de la misère mexicaine. Alfonso cessa de fréquenter ses frères. Lors d’une réunion de famille, il leur dit en ces mots : « Nous sommes ici en tant qu’étrangers, presque des aventuriers et nous ne serons Mexicains que le jour où nos sujets l’auront décidé. D’ici là, je ne tolérerai aucun pique-assiette, aucun indésirable, aucun mendiant dans la famille impériale. Nous créerons ici un empire qui durera et qui stabilisera cette terre divine si longtemps abandonné par Dieu. Si le chantier vous parait trop dur, trop long, trop couteux alors quittez le pays et retournez en Europe où nos parents vous accueilleront. Si vous restez, alors il n’y aura aucune rente d’état, aucune dotation, vous travaillerez pour l’Empire si vous désirez qu’il vous paie, frères, oncles, parents éloignés au même régime. Le peuple mexicain ne tolérera aucun souverain entouré d’une clique de vautour. », ces mots crus détonnent avec l’image que l’empereur donnera lors des années suivantes mais sonnent vrai. Il ne met en place aucune rente pour les membres de la famille impériale, pas même pour l’empereur et plus tard l’impératrice, ses revenus personnels venant de son épargne en Europe, de ses propriétés foncières en Europe et du patrimoine personnel de l’empereur au Mexique. Ceux de ses frères et de ses oncles venant des fonctions qu’ils occupent au Mexique et de leur patrimoine personnel.

Alphonse hispanise alors son état civil, devenant officiellement Alfonso di Borbone-Sicile y Habsbourg-Lorraine-Teschen. Cette façon de porter le patronyme et le matronyme est alors particulièrement répandu au Mexique et permet aussi à l'empereur de rappeler qu'il descend de deux grandes lignées : les Bourbons, présents en Espagne ; en Italie et en France, qui furent proposés de nombreuses fois au trône mexicain et qui furent les premiers choix devant les Iturbide mais aussi les Habsbourg qui se présentent comme les futurs maîtres de l'Europe en cette période après leur victoire contre la Prusse et leur prise de pouvoir en Allemagne. Cet état civil hispanisé est alors à double tranchant : il légitimise son règne au Mexique, rapproche l'empereur de ses sujets et rappelle ses origines - confortant sa position diplomatique - mais ulcère les opposants aux Habsbourg. Il s'entoure aussi de conseillers personnels mexicains, éloignant ses frères de la capitale ainsi que ses oncles qui ne rentrent plus dans la capitale qu'à l'occasion des réunions gouvernementale où leur présence est essentielle. Cette attitude s'explique par une volonté impériale. Alfonso prend garde de ne pas apparaître comme la marionnette d’une puissance étrangère. Le 28 mars 1867, le jour de son vingt-sixième anniversaire, trois mois après son couronnement, une dispute éclate entre Alfonso di Borboni-Sicile et son oncle Louis qui désire modifier la monarchie mexicaine afin qu'elle s'adapte à la monarchie brésilienne. L'empereur considère, alors, que cette intervention de son oncle - outre son caractère superflu - ferai passer l'empire pour une pâle copie du Brésil et s'exclame publiquement : « Je ne permettrai à personne, et pas même à un membre de ma Maison, d’interférer dans la conduite de mon gouvernement ! ». D'après certains, c'est de cet échange que vient la volonté de l'empereur d'éloigner ses frères.

si le prince parle l’italien en langue maternelle, maîtrise le français ainsi que sait tenir une conversation en anglais et en allemand, ses connaissances en espagnol sont sommaires. Plutôt que d’en faire un sujet d’état, il passe deux heures chaque jour à l’apprendre dans le plus grand secret, il est accompagné dans cette tache par son conseiller et responsable de sa sécurité, Juan Almonte, ainsi que son confesseur personnel, le père José Antonio Plancarte y Labastida, neveu du secrétaire d'état au culte. Les discussions au conseil d’état, qui se passaient dans un premier temps en italien ou en français, se font peu à peu dans un espagnol approximatif, courant 1867 et 1868, puis un espagnol qui se profile comme étant de plus en plus maîtrisé par le prince, dans les années qui suivent.

Cette volonté de s’hispaniser à néanmoins ses limites. Alfonso se refuse à épouser une noble mexicaine ou indigène, ne voulant pas donner l’impression d’être un nouveau Cortès épousant une princesse locale, mais épouse sa cousine, fille de François de Paule de Bourbon-Sicile, Marie-Antoinette de Bourbon-Sicile, de dix ans sa cadette. Elle avait suivi son père et ses cousins au Mexique en 1866 et s’était plutôt bien accommodé du pays, aussi dévasté soit-il, apparaissant comme une femme pieuse, proche de l’Eglise et des pauvres. Le couple sera très vite soudé, Marie-Antoinette ayant appris l'espagnol bien avant son cousin et l'aidant dans cette tâche. Le couple donnera très vite deux héritiers mâles au Mexique : Ferdinand-Pie en 1869 et Charles en 1870. La jeune impératrice s’habitue vite au manque de moyen de la cour mexicaine, Alfonso n’étant guère un souverain qui dépense pour son propre train de vie. Entre eux, le couple impérial communique en espagnol - rarement en italien qu'ils veulent bannir de la cour. Le couple paraît soudé et fait de nombreuses apparitions en extérieur. Ils participent à chaque grande cérémonie religieuse dans les églises de Ciudad Mexico. Ils ne parlent que l'espagnol en présence de leurs enfants et le couple impérial se montre étonnamment proche avec leurs héritiers pour les standards de l'époque ce qui n'est pas sans rappeler le propre couple du père d'Alfonse.

Au Mexique, la vie semble parfois étonnamment monotone pour le couple impérial. Cette dernière est partagée entre les cérémonies religieuses, les bains de foules, les défilés et revues militaires, les fêtes nationales et pour l'empereur : le travail. L'empereur passe énormément de son temps à travailler au service de l'état. La vie du couple impérial, puis de la famille impériale à partir de 1869, est relativement tranquille. La cour mexicaine est loin d'être aussi brillante et fastueuse que celle des Etats européens. Il n'est pas rare que, sur le temps libre de l'impératrice ou le dimanche lorsque l'empereur ne travaille pas pour l'état, soit le couple, soit la famille entière, soit l'impératrice et ses enfants prennent l'omnibus, le tram ou une voiture passant proche du château de Chapultepec - où la famille loge - et dans lequel un compartiment leur est souvent réservé. Lorsqu'arrivée à destination, très souvent une église ; un café ; un théâtre ; ou un parc, le véhicule s'arrête, les trompettes résonnent et la famille impériale sort très rapidement afin de montrer leur désir de ne pas faire attendre trop longtemps les autres passagers. Cette attitude vise à les rapprocher de leur population et aide à entretenir une popularité parfois vacillante chez certains mais n'est pas uniquement un calcul politique : le travail d'état rendit Alfonse très humble et très attaché à son entreprise mexicaine si périlleuse soit-elle. Le jeune empereur n'a de cesse à répéter, que ce soit à sa femme, ses enfants, ses frères ou ses oncles ; « N'oubliez jamais que vous êtes des étrangers parmi les mexicains et faites-en sorte qu'ils ne s'en souviennent jamais ».

L'empereur n'est pourtant pas exempt du mal du pays et fait installer, en 1869, une vigne, proche du château de Chapultepec, où une famille d'immigrés napolitain directement subordonné à l'empereur y fait du vin. C'est une sorte de sanctuaire discret pour l'empereur, un lieu de repos bucolique où il a tout le loisir de renouer avec ses souvenirs d'enfance dans des moments de faiblesses que la nation ne pourrait supportée.

L’empereur et sa famille vivent une vie simple. Ils se montrent dans les rues de Mexico sans aucune pompe, ni dépense excessive, saluant le peuple et n'hésitant pas à se mêler à la population afin de gagner l'attachement de ses sujets. Il profite de chaque occasion pour parcourir le Mexique et y rencontrer ses habitants. Lorsqu'il est à Ciudad de Mexico, l'empereur n'est protégé que par Juan Almonte qui lui sert de garde du corps personnel ou d'un garde remplaçant. Lorsqu'il sort de la capitale, cependant, Juan Almonte dirige une troupe de gardes impériaux afin d'assurer la sécurité du monarque.

Au début, le prince gouverne depuis le château de Chapultepec où vit aussi sa famille proche comme éloignée. A la fin de l’année 1867, il y vit seul par suite du départ de ses frères et oncles à travers le pays puis en 1868, sa femme vient l’y accompagner. Les années avançant et les naissances de ses enfants s’accumulant, il fait rénover le Palais National, abandonné depuis son accession au trône, et le renomme en Palais Impérial puis en fait le lieu d’exercice du pouvoir, où il travaille et y passe le plus clair de ses semaines. Sa famille réside au château de Chapultepec avec l’interdiction de se rendre au Palais Impérial, sauf urgence, durant le plus clair de la journée. Il ne rentre à Chapultepec que le samedi soir pour repartir le lundi matin ainsi que pour les anniversaires et les grandes occasions. Cette vie éloignée ne ruine, étonnamment, pas l’union du couple impérial qui apparaît toujours soudé en public. La presse conservatrice, favorable à l’empire, apprécie alors titrer que « Lorsque l’empereur ne travaille pas, il dort ou prie ».

Les finances du pays n'étant pas au baux fixes depuis la guerre civile, Alfonse ne désire pas apparaître ni comme un souverain désargenté, ni comme un souverain déconnecté du peuple. Alfonso se refuse à accepter une rente et à en mettre en place pour ses parents. Plus encore, il paie les rénovations du Palais Impérial de Mexico, anciennement Palais National, sur ses propres deniers rappelés d'Europe et vend le mobilier du château de Chapultepec aux bénéfices de l'Etat pour racheter du mobilier via les gains du patrimoine impérial.

Un an après son accession au trône, à la fin de l’année 1867, Alfonso n’est plus le jeune homme qui est arrivé au Mexique avec une grande soif d’aventure.  Il reste très jeune mais c'est un homme changé. L'autorité est exercée d'une voix claire. Le jeune empereur est diligent dans son nouveau rôle, faisant tous les jours des inspections et des visites personnelles à différents services gouvernementaux. Ses sujets sont impressionnés par son apparente confiance en soi. Ses escortes sont très souvent réduites, inexistantes parfois à Mexico, même si sa timidité et son manque de sens des relations sont considérés comme des défauts, ils s'estomperont après son mariage avec Marie-Antoinette qui sera d'un grand soutien pour Alfonso. Ainsi, jusqu'à son mariage, l'empereur avait l'habitude de ne répondre à ses interlocuteurs que par un mot ou deux, une attitude jugée difficile à supporter par plusieurs conseillers, d'autant plus qu'il répondait inévitablement dans un espagnol approximatif alors même que la conversation était parfois en italien, français ou anglais. Les monarchistes convaincus tels qu'Estrada ou Almonte tentent de sauver les meubles en faisant passer cela pour une volonté de l'empereur d'apprendre à communiquer parfaitement en espagnol. Son mariage effacera ce trait et coïncidera avec sa maîtrise du castillan.

Avec l'exercice du pouvoir et son mariage, Alfonso change. Ses points faibles s'effacent et ses points forts passent au premier plan lors de son travail d'état. Il a appris à être non seulement impartial et diligent, mais aussi courtois et patient. Lorsqu'il commence à exercer pleinement le pouvoir, ses compétences et sa diligence à gouverner ont grandement contribué à son image d'efficacité auprès des conservateurs. Ce tempérament machinique, presqu’inhumain, continue même dans sa vie personnelle. S’il se montre très proche de ses descendants et de sa femme, cette dernière dira à son propos : « Il cache ses émotions sous une discipline de fer. Il n'est jamais grossier et ne perd jamais son sang-froid. Il est exceptionnellement discret et prudent dans ses actions exceptionnelles. », un tempérament qui rappelle celui de Pierre II au Brésil, bien que les fonctions des deux monarques diffèrent.
Alfonso n'est ni un souverain figurant à la britannique, ni un arbitre brésilien mais un absolutiste napolitain qui se veut être un « despote éclairé ». C'est un souverain partial qui, bien que constitutionnel, rappelle les méthodes expéditives de son père. Il concentre l'exécutif et le législatif entre ses mains. Bien qu'il ne s'oppose pas frontalement à toutes les idées libérales, c'est un homme marqué par la révolution dans le Mezzogiorno qui saisit bien le contexte délétère du Mexique. Il connait l'instabilité de son rôle et a vu ses fantasmes de règne romantique être détruit par la réalité du terrain bien avant qu'il ne débarque au Mexique. C’est un homme réaliste qui saisit l’ambiguïté de l’influence de l’Eglise au Mexique : d’une importance spirituelle que personne ne pense à contester et d’une importance matérielle que les gens n’osent que penser contester. Il saisit aussi toute l’ampleur de l’instabilité de l’Amérique latine, que son oncle lui a permis d’appréhender, et sait à quel point l’armée sera importante pour son règne ; l’armée, l’Eglise et les propriétaires terriens, plus globalement, les conservateurs.

Ce sont là les piliers de l’Ancien Régime mais aussi les piliers de l’Empire. C’est pour cela qu’il prit une croix de bourgogne aux couleurs du Mexique surplombé par les armoiries du Premier Empire en guise de drapeau. La croix de Bourgogne symbolise, dans le monde hispanique, l’Ancien Régime, les conservateurs se voyant comme les successeurs de l’ordre colonial qui est parfois vanté pour sa stabilité et que certains souhaiterai voir renaitre dans un pays indépendant tandis que l’armoirie du Premier Empire sert à marquer la succession. Chez Alfonso, tout est fait de symbolique, jusqu’au drapeau.

Mais, la révolution dans le royaume de son père a eu beau le marquer, il n’en est pas moins paranoïaque pour autant. Le Mexique sort d’une guerre civile et reste instable. Il devra stabiliser le pays, en premier lieu. Le seul moyen d’arriver à cette stabilité sera de recourir à une certaine modernité, notamment, par les chemins de fer qui sont pour Alfonso la seule manière de civiliser et relier les grandes étendues sauvages du Mexique.

L'empereur se montre comme un homme intègre et ouvert d'esprit malgré son gouvernement conservateur. Il est remarquablement tolérant envers les idées nouvelles, acceptant les critiques pour peu qu'elles ne partent pas en remise en cause du régime impérial, les désaccords ou même l'incompétence – même s’il limoge les incompétents. C'est un souverain qui fait de la lutte contre la corruption, le banditisme et la sédition, un combat de tous les jours et de premier lieu.

Les incertitudes qui ont suivi l'année 1855 et la chute du royaume familial en Italie l'ont profondément marqué. Il se montre déterminé à saisir les aspirations de son peuple, à connaître ses soutiens mais surtout à prendre en main seul son propre destin. Atteindre une telle détermination nécessite d'avoir et de maintenir un pouvoir suffisant. Ce tempérament calme, sérieux mais décidé lui permet d'être respecté chez les conservateurs, la plupart d'entre eux appréciant personnellement l'empereur et soutenant son rôle. Il faut dire que pour la plupart d'entre eux, l'ère républicaine n'a pas été de tout repos. Les monarchistes mexicains qui soutiennent Alfonso tenant alors la république pour responsable de l'instabilité car ayant conduit à la prolifération de petits chefs mesquins et égoïstes, ne pensant qu'à leurs propres intérêts. L’empereur prend, à partir de 1868, la devise « Orden, Religión, Paz y Prosperidad », « O.R.P.P » qui sera gravé sur de nombreux symboles impériaux, soit littéralement « Ordre, Religion, Paix et Prospérité » qui sont présentés comme les objectifs de l’empire.

Alfonso est ce que l'on peut appeler un « bourreau de travail » et il mène une vie très exigeante. Généralement, l'empereur se lève à 7 heures et ne se couche pas avant 2 heures du matin. Il n'existe que deux exceptions : le samedi soir où il s'autorise à se coucher peu avant minuit et le dimanche qu'il dévoue à Dieu et sa famille. Sa journée est consacrée aux affaires d'État et il passe le peu de temps qui lui reste à la lecture, l'étude et rarement sa famille. Il n'apparaît que rarement en tenue cérémoniale composée de couronne, manteau et sceptre qu'une ou deux fois durant les prochaines années, uniquement pour de grandes occasions comme les trois ans de son règne. Il n'est pas désireux de créer un fossé entre lui et son peuple ou montrer une grande disparité entre un monarque luxueux et un peuple miséreux. Il arbore le plus souvent un uniforme militaire, pour dire vrai, il dispose d’une imposante collection d’uniformes militaires mexicains ou sicilien. Il passe le plus clair de son temps loin de sa famille, dans le palais impérial de Mexico, entouré de fonctionnaires et de membre du gouvernement. Il y dort le plus clair de la semaine. C’est un homme que le travail à rendu humble et qui veut apparaître comme quelqu’un de très proche des mexicains. Il n’use que très peu de son titre impérial, préférant qu’on le nomme « Don Alfonso ».

Au cours des années 1868, 1869 et 1870, pour célébrer son mariage et les naissances de ses deux garçons, l'empereur effectue trois tournées consécutives dans tous les états mexicains, défilant avec militaires et prêtres. Il se retrouve conforté par l'accueil chaleureux et enthousiaste qu'il reçoit dans la plupart des lieux où il va, l'Eglise Catholique préparant sa venue.

Alfonso oblige les politiciens, les membres du gouvernement et les fonctionnaires de son gouvernement à suivre les normes strictes qu'il s'impose. Il demande à ses collaborateurs de travailler au moins huit heures par jour et sélectionne strictement les fonctionnaires en se basant sur leurs affinités avec le régime impérial, leur morale et leur mérite. Pour monter l'exemple il vit très simplement et traite ceux qui travaillent avec lui avec égard et respect. Alfonso refuse qu'on lui mette à disposition une liste civile, justifiant qu'il touche déjà des revenus venus d'Europe et du patrimoine impérial. Il déclarera plusieurs fois publiquement : « Je crois que les dépenses inutiles privent la nation. ».

Don Alfonso se montre courageux et travailleur en toute circonstance. Qu’il s’agisse de travail d’état ou militaire. Lors d’un accident, pendant sa tournée de 1869, une bande d’indiens Yaqui attaquera le convoi impérial composé de l’Empereur, l’impératrice, leur premier né et quelques gardes impériaux. En l’absence d’Almonte, ce fut Alfonso qui prit le commandement des gardes impériaux et repoussa les indiens. L’histoire fit forte impression et depuis Don Alfonso n’hésita plus à se montrer avec l’armée entretenant la réputation de « l’Empereur-Soldat ».

Néanmoins, ce style de vie très demandant coute énormément à Don Alfonso qui ne voit que peu sa femme et ses enfants. Plus encore, il passe beaucoup de temps avec son gouvernement et même les soirs de repos ont un soupçon d’odeur de travail. Alors qu’il n’a pas la trentaine, l’empereur parait l’avoir bien acquise avec un début de calvitie se déclarant et une moustache bien fournie. Son air d’aventurier peu assuré a été remplacé par un air sérieux et résolu.

L’empereur passe beaucoup de temps à prier mais n’est pas sans vice, bien qu’ils soient très contrôlés. L’on dit qu’il fume trois cigares par semaine et que le samedi soir, il boit un verre de tequila.

Les premières années de son règne sont celles d’une aventure, celles de l’arrivée d’un aventurier, d’un jeune prince italien sans royaume appelé à devenir empereur par une société lointaine de métis, de créole, d’indiens, de noirs et de blancs. Appelé à gouverner un empire qui ne tient que sur une montagne de cendres.

Une montagne de cendres constituée par une Eglise, autrefois noble et puissante, qui n’est plus que l’ombre de sa puissance, réduite à l’état d’obscur pouvoir moral brièvement écouté par les paysans illettrés mais qui espère retrouver de sa superbe et qui mise tout, absolument tout, sur un souverain aussi faible et dans une position aussi inconfortable que la sienne.

Une montagne de cendres constituée par une armée exsangue, saignée par des décennies de guerre civile, sans régime stable et constituée de misérables indiens ; d’alcooliques et marginaux trainés de force ; et de criminels « soi-disant » repentis. Une armée dont les officiers ont été maintes et maintes fois condamnés à mort, ont alternés entre la prison, l’exil et la guerre civile et qui, on ne sait par quelle magie si ce n’est celle de l’étrange politique sur ce continent américain, ont toujours réussi à survivre et à faire vivre un esprit guerrier – aussi misérable soit il – à travers ces cohortes de paysans affublés de haillons et de fusils qu’ils appellent leurs « armées ».

Une montagne de cendres constituée par une caste de propriétaire terriens ruinés pourtant les plus riches de leur nation, dont beaucoup n’ont plus vu la couleur de leurs haciendas depuis des lustres, qui n’investissement plus dans le propre pays auquel ils disent croire, qui voient leur bétail être volé parfois à hauteur de dix-milles têtes par an pour un seul planteur ! Une caste de planteur qui à vu le noble sang du cheval andalou être abâtardi par celui de l’âne aussi simplement que l’on plante un champ ou sailli une femme.

Sans oublier le peuple, dont le soutien est primordial mais dont l’avis est trop souvent dicté par l’Eglise, les libéraux modérés qui soutenaient Diaz et qui sont prêt à se rabibocher avec l’Eglise ou les Indiens des réserves qui espèrent pouvoir vivre tranquillement sous l’Empire, des factions mineures certes mais qui peuvent sauver un règne en péril.

C’est un empire qui est vu comme un pouvoir fort mais qui, ironiquement, ne tient que par des organisations vétustes qu’il convient de renforcer. C’est après tout pour cela qu’ils ont soutenus l’empire : espérant en sortir grandi.
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La fondation de l'Armée Impériale (1867 - 1868 - 1869 - 1870)
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Depuis son indépendance, en 1822 et la chute du Premier Empire, en 1823, le Mexique est entré dans une spirale de violence qui dure depuis près d’un demi-siècle.

Coups d'états ; juntes ; républiques plus corrompues les unes que les autres ; ainsi que diverses dictatures ont précédées l'avènement de l'Empire, censé stabiliser le pays, qui - ironiquement - est lui même établi par un coup d'état. Dans un tel pays, dans une nation où c'est la violence qui fait tenir un état plus que sa légitimité ; ou le chef n'est qu'un chef de guerre ; c'est l'armée qui est la composante la plus importante de la paix intérieure. Mais qu'elle armée ? Celle de Juarez et ses milices constitutionnalistes qui bafouaient leur propre texte ? Celle de Diaz qui était constituée de speudo-gardien de l'ordre agissant à leur guise ? Celles des criminels et des misérables caudillos en campagne qui les dirigent en pillant villages et diligences ? Ou alors les milices chrétiennes, conservatrices, les militaires désœuvrés et les émigrés qui se sont rangés sous la bannière de l'empire en suivant une clique de généraux qui ont maintes fois été condamnés, emprisonnés ou exilés ?

L'armée régulière était la petite chérie des premiers régimes corrompus, inefficaces ou autoritaires ; les Iturbides, De Santa Anna, Juarez et Diaz l'ont courtisés avec plus ou moins d'efficacité mais l'inaction des gouvernements successifs face à la "fille privilégiée" de l'autoritarisme au Mexique à conduit à des soulèvements. Alors, les Bustamante, Comonfort, Iglesas, Pezuela, Pavon se sont appuyés sur une garde nationale inefficace et corrompue mais à l'allégeance achetable et peu à peu, ce fut la paix sociale qui fut achetée, en incorporant des prisonniers ou des criminels dans la police et l'armée. Les braves qui furent le pilier de De Santa Anna, les fous qui protégèrent Juarez et Diaz, les courageux qui soutinrent Augustin Ier furent remplacés par des hors-la-loi en cavale, des desperados ignobles et des indiens en haillons enfermés dans des casernes ou des compartiments de trains pour empêcher la mutinerie, le pillage ou la désertion.

Les conservateurs d'avant le Second Empire ne firent pas exception. Ainsi, dans les commandants de troupes composées à la va-vite trouvaient-on, jusqu'à la guerre civile, des Miramon, Méjià ou Zuloaga qui, par opportunisme ou faute de mieux, combattaient aux côtés de brigands, de volontaires et d'indiens en haillons cependant don Alfonso et don Salas sont formels. Cette ère doit s'arrêter. L'armée doit être reconstruite, fidélisée, entretenue, budgétisée et épurée.

C'est dans cette optique que don Alfonso octroie à son secrétaire d'état à la guerre Miguel Miramon un budget de 21 millions de francs sur les 91,8 millions du budget annuel mexicain. Ce budget servira à bâtir - d'ici 1871 - une armée de métier convenable, épurée des éléments perturbateurs, disciplinée et fidèle au régime afin de le protéger de possibles soulèvements.

Les premières réformes allant dans le sens de la reconstruction de l'armée sont actée dès 1867. L'Armée Impériale, dans sa structure administrative, est crée et placée sous le commandement direct de l'Empereur qui est le commandant suprême de chaque force armée légale de l'Empire. Le secrétaire d'état à la guerre est son suppléant ainsi que son exécutant. Une administration militaire est mise en place chargée du recrutement, des affaires internes, de gérer la logistique et le ravitaillement. Les employés de l'Armée Impériale, qu'ils soient administratifs ou militaires de terrain, sont des contractuels jusqu'au statut d'officier. Les contrats signés sont de quatre ans pour un militaire de rang et sept pour un sous-officier. Les contrats sont réitérable six fois, l'on s'assure alors (grâce au budget de l'armée) que les salaires soient corrects et bien répartis afin d'éviter la corruption ou la déloyauté. Pour éviter les détournements de fonds, une commission est crée chargée d'inspecter les finances de l'armée et est placée sous l'autorité du secrétaire d'état à la Maison Impériale.

Un code militaire est crée, décrivant le comportement d'un bon militaire ainsi que les corrections possibles en cas de désobéissance. Un soldat se doit d'être honorable et discipliné, d'obéir à ses supérieurs, de protéger l'Etat, de refuser les paiements venus d'un autre organisme que l'Etat ainsi que la corruption. Il doit servir et protéger la population ainsi que maintenir l'ordre en donnant sa vie, s'il le faut, pour ses terres. Le militaire mexicain est un militaire de carrière et le code le prévoit. Il instaure la méritocratie en ouvrant la possibilité au militaire de rang de monter jusqu'au grade de caporal dès deux ans de service et au bout du premier contrat de demander à passer le concours de sous-officier en interne. Au bout de trois contrats, le sous-officier peut passer le concours interne des officiers. L'avancée dans la carrière militaire se décide en interne par accord entre le secrétariat d'état à la Maison Impériale et celui à la Guerre qui forme une commission chargée d'étudier les dossiers et d'éviter le clientélisme, l'on prend en compte la discipline, le dossier, les états de services et le dévouement en l'Empire. Les formations internes s'accompagnent toujours de formations scolaires ainsi un caporal doit savoir lire et écrire, un sous-officier doit passer des épreuves mathématiques et scientifiques et un officier doit parler une autre langue que l'espagnol, le nahuatl étant accepté. Vu le niveau scolaire du Mexique, l'armée met en place des formations en interne. Ce code prévoit aussi le retour des « fueros », privilèges, de l’armée qui se voient reconstituées. Ils avaient été abolis sous le régime libéral. Parmi ces privilèges, l'on retrouve la cotisation de deux années de retraites militaires à quatre pesos la journée pour chaque contrat de quatre ans achevés ; les primes en cas de déploiement ; les primes à l'efficacité dans la répression du banditisme et des insurrections ; la possibilité de recevoir des terres agricoles en récompense lors de saisies ;  la division de leurs impôts en trois tiers dont ils ne doivent que de deux pour les militaires de rangs et d'un seul pour les sous-officiers et les officiers ; ainsi que la possibilité - après deux contrats achevés , d'apprendre à lire et écrire au terme d'une formation interne puis au bout de quatre contrats arrivés à terme de la possibilité de poursuivre une scolarité offerte par l'Etat dans l'instruction publique. Le code prévoit certes comment l'Armée doit se comporter avec les civils, en les épargnant et en ne commettant pas d'outrages à leur encontre, mais il précise aussi qu'en aucun cas les brigands, guérilleros, mutins, déserteurs, criminels ou leurs complices ne pourront être protégés par les mesures du code. Au contraire, dans la lutte contre le crime et la mutinerie, le code prévoit la totale légalité des châtiments et sévices corporels à l'encontre des ennemis de la nation.

Les militaires seront aussi suivis par leur dossier contenant leur état civil, religion et une estimation de leur dévouement envers l'Empire. L'on y consignera leurs hauts-faits et leurs méfaits ainsi que les peines qu'ils ont subies et leurs raisons.

Le code s'épanche aussi sur l'entraînement destiné à préparer les soldats. : exercices physiques, marches cadencées avec de lourds paquetages, entretiens de leurs armes et uniformes, utilisations de leurs armes, montage et démontage de camps, port de lourdes charges, le soldat impérial se doit d'être entraîné et discipliné. Il prévoit aussi les châtiments à l'encontre des déserteurs et des fortes têtes : création de bagnes militaires au Yucatan et dans les déserts mexicains chargés de créer et d'entretenir des routes, la mise en place de l'isolement pour les fortes têtes dans les camps militaires, la consignation des peines dans les dossiers militaires,  le retrait des permissions et des congés, le retrait de l'autorisation de quitter le camp sans présence d'un gradé pour les accompagnés, les corvées dans le camp militaire après sa journée (cassage de cailloux, montage de bâtiments supplémentaires, entretiens des armes, épluchages des pommes de terres, assistanat à la cuisine, corvée de sentinelle supplémentaire), la mise en place de l'isolement, la création de compagnies disciplinaires et, globalement, des peines & châtiments copiés sur l'Armée d'Afrique française. Les châtiments du fouet et des baguettes sont rétablis dans les compagnies disciplinaires pour les plus fortes têtes et dans des cas extrêmement rares. Les militaires sous contrats sont jugés par les tribunaux militaires et les contrats ne peuvent être brisés.

Les uniformes militaires sont revus. Ils sont modernisés sur le modèle de la simplicité prussienne qui était tant vanté en Europe jusqu’à leur défaite mais s’inspire de ceux des armées françaises et autrichienne en adoptant les couleurs du Mexique et le bleu si traditionnel aux armées européennes. Une collecte de fonds est organisée auprès de la noblesse et du corps des officiers afin d’ouvrir deux fabriques textile dédiées aux uniformes militaires dans la région de Mexico qui, en achetant du coton et des matières premières mexicaines, fourniront leurs uniformes à l’armée. L’on estime alors que ces deux fileries emploient environs cent-cinquante personnes. Les principaux actionnaires sont alors l’état, la famille impériale, la famille des princes de l’union et plusieurs familles de nobles faisant carrières dans l’armée.

Les écoles militaires fédérales sont renommées et épurées. Elles deviennent les Ecoles Militaires Impériales des Officiers ou Sous-Officiers. Les écoles de gardes sont fermées et leurs bâtiments sont soit rendus à l'Eglise, soit offerts à une école militaire. Si ces écoles forment l'enseignement supérieur militaire, des collèges militaires seront crées afin de préparer au mieux à la carrière militaire. L'on y enseignera le nécessaire à la carrière militaire sur plusieurs années : sept pour les collèges, trois pour l'école des officiers et deux pour l'école des sous-officiers.

Le programme des collèges présentera les bases (avancées) suivantes :
1re année : arithmétique, algèbre, géométrie, trigonométrie et dessin technique
2e année : algèbre, la géométrie, la géométrie analytique, calcul différentiel et intégral, la géométrie descriptive et dessin technique
3e année : mécanique, balistique et dessin technique
4e année : trigonométrie sphérique, la physique, l'astronomie, la géodésie, la géographie et le dessin technique
5e année : tactique, stratégie, le camping, la fortification en campagne, terrain de reconnaissance et de la chimie
6e année : fortification régulière et irrégulière, attaquer et de défendre des forteresses, architecture civile, des routes, des ports, des canaux, minéralogie et dessin technique
7e année : artillerie, les mines et l' histoire naturelle

L'Ecole des Sous-Officiers approfondira ce contenu en deux années selon la branche choisie.
L'Ecole des Officiers approfondira le contenu vu précédemment en trois ans selon la branche de l'armée choisie.
Le collège, l'école des Officiers et l'école des Sous-Officiers publieront des revues d'histoire militaire & d'analyse récentes et anciennes, des revues technologiques et toutes sortes de revenues publiées à l'étranger et achetés dans les écoles militaires britanniques, allemandes, russes, américaines et françaises qui devront être étudiés en cours.
Le personnel des écoles militaires bâties par Juarez et Diaz sera étudiés et revus. Le personnel jugé "libéral" sera remplacé par du personnel favorable à l'Empire ou engagés à l'étranger.

L’empereur procède aussi à l’épuration des forces armées mexicaines. Comme le dit si bien son conseiller Manolo Folkez « Faire d'un marginal un soldat n'en fera pas un homme respectable, mais un mauvais soldat en plus d'un marginal », soutenu par l’observateur mexicain d’origine catalano-russe Kenton Quarantinov qui ajoutera, au sujet du Mexique, « Le Mexique a énormément subi avec les bandits recrutés dans l'armée pour la paix sociale. C'est pour cela que l'armée mexicaine ne vaut plus rien après Santa Anna. ». Le recrutement de marginal ou de prisonniers cesse. L'on exige un casier judiciaire vierge ou, au pire, un casier dont le dernier crime date d'une demi-décennie pour être engagé dans l'armée et toute présence d'un casier judiciaire à l'engagement mène à une période de probation de deux ans dans une compagnie disciplinaire suivie du reste du contrat sur la sellette sans la permission de quitter le camp sans supérieurs. L'on axe alors le recrutement sur le salaire attractif, les terres promises, les primes, les fueros ainsi que l'influence de l'Eglise qui devra vanter le caractère patriotique et chrétien de l'engagement dans l'armée. Les effectifs actuels composés de bandits ou de marginaux seront soit renvoyés au service civil, soit (en cas de service étonnamment bon et fidèle) conservé dans l'armée soit envoyé en compagnie disciplinaires afin de s'en débarrasser en fin de contrat ou d'en faire des soldats fidèles et compétents.

En s’inspirant du camp de Châlons, en France, don Alfonso fait ériger sur les deniers de l’état, un vaste camp militaire près du château de Chapultepec. Le camp de Chapultepec reprend, presque, trait pour trait son inspiration française. Il est pensé, non seulement, comme un moyen de conserver la Garde Impériale et une part de l’armée d’active proche de la famille régnante mais aussi comme un lieu d’apprentissage pour les futurs princes héritiers. Surtout, le camp militaire de Chapultepec est pensé comme autre chose qu'un lieu de manœuvres et de permanentes réunions de soldats. Il est envisagé, pensé et conçu comme une vitrine de l'armée impériale, un théâtre de propagande à la gloire d'un empire qui doit la retrouvée et un lieu de proximité entre les citoyens et leur armée. Chaque année, le camp devra se transformer en une petite ville, hérissé de pavillons de bois, de tentes et de baraquement à l'occasion de parades, revues, défilés et discours.

Les premières divisions crées sont celles de milices. Elles coutent chacune 1 millions de francs annuels et permettent d'officialiser la Guardia Mobile, formée par Salas à sa prise de Mexico, pour en faire la milice du régime chargée de suppléer l'armée. Elle sera la première soumise aux nouveaux codes disciplinaires et aux mesures d'épurations bien que cela ne devrai pas causer de problèmes étant donné qu'elle est composée à partir de milices conservatrices récentes et de milices chrétiennes. Les trois divisions seront constituées sur les années soixante-sept et soixante-huit. Elles sont suivies, dès 67, de la création de la Garde Impériale, recruté à partir de mexicains et d'expatriés monarchistes napolitains, constituée d'un régiment d'infanterie et d'un régiment de cavalerie qui servent de base à l'armée de métier. La Garde Impériale est rejointe, en 1869, une division de soldats de métiers de réserves coutant six millions annuels au contribuable mexicains puis, en 1870, par de nombreux régiments qui permettent de créer une division d'active avec la Garde Impériale coutant douze millions annuels. Les dépenses sont gérées comme telles : 1 millions en 1867, 3 millions en 1868, 9 millions en 1869, 21 millions en 1870 et 1871 pour un total de 55 millions dépensés entre soixante-sept et septante-et-un.

Pour encadrer cette nouvelle armée impériale, l’Empire Mexicain met en place des primes à l’embauche, des logements de fonctions à Mexico et des promesses de pensions pour les militaires étrangers qui s’installeraient au Mexique. L’on promet aussi d’offrir un poste égal ou supérieur à celui que le combattant occupait dans son ancienne armée et d’accueillir sa famille. L’on pense à Mexico à accueillir d’anciens officiers et sous-officiers confédérés avec leurs familles et amis ainsi que d’anciens militaires prussiens, italiens, brésiliens, paraguayens et… Pourquoi pas, quelques aventuriers impétueux français ? Les postes à pourvoir sont nombreux que ce soit dans l’Armée Impériale, la Guardia Mobile ou dans l’enseignement.

Les mêmes contrats sont proposés pour des expatriés parmi les soldats de rangs. L’on pense de nouveaux à récupérer d’anciens soldats confédérés, italiens, prussiens ou paraguayens avec leurs familles – tout particulièrement les Confédérés. L’expérience de la guerre de ces populations est alors jugée comme particulièrement précieuse. Ces transfuges étrangers seront appelés "los especialistas", "les spécialistes".
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Les Sarasinades
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Sam 2 Jan - 15:32
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La « Terreur Blanche » (1867 – 1868).

Le nom de Terreur blanche est donné à différentes périodes de répression, menées par les royalistes ou plus généralement conservateurs à l'encontre de révolutionnaires, ayant suivi un épisode ou une tentative révolutionnaire, ou s'étant opposées à celle-ci. Jusqu'ici, le monde moderne n'avait connu que trois épisodes, dits, de Terreur Blanche, en France en 1795, 1799 et 1815.

Après la guerre civile, courte mais sanglante, le Directoire commandé par Salas inaugure l'installation de l'Empire avec une solide répression que de nombreux états qualifieront de "terreur blanche mexicaine" puis de "terreur impériale" par suite de l'assortiment de l'Empereur. Cette « Terreur Blanche » fut rendue possible par les exactions de Mazzini en Italie qui chassa les Bourbons-Sicile de leur trône et prépara don Alfonso à la réalité du terrain. Sans cet homme, sans la révolution de 1855 qui sait ce qu’il sera advenu du Mexique avec un empereur mou et complaisante qui amnistierai l’ennemi ? Les deux premières années de l’Empire allaient être celle d’une sévère répression jusqu’à l’apparition de l’impératrice, dona Marie-Antoinette, qui allait adoucir le règne et convaincre don Alfonso de rediriger les efforts dédiés à l’effacement des républicains vers l’effacement du crime.

La terreur mise en place par les monarchistes envers les révolutionnaires relève dès le début d'une volonté délibérée de détruire les fondements du républicanisme au Mexique. Ainsi, dans ses consignes aux forces de l'ordre, Leonardo Marquez, n'hésite jamais à préciser de « tenir compte de ce que l'action doit revêtir une violence extrême pour réduire le plus vite possible un ennemi qui est fort et bien organisé », prévoyant de soumettre à « des châtiments exemplaires » les dirigeants politiques et syndicaux et les notables qui ne soutiendraient pas l'empire.

Si dès le début de la guerre civile, le Directoire Conservateur purge et organise la répression, celle-ci devient étatique avec le couronnement d'un empereur de tradition absolutiste et traumatisé par les mouvements révolutionnaires de la décennie dernière. Pendant la guerre civile, les conservateurs ont organisé l'épuration des territoires conquis par le moyen de spoliations, arrestations et amendes mais avec la nomination de l'empereur, la politique répressive prend une autre teneur. Les officiers et sous-officiers militaires, trop libéraux ou trop opposés à l'Empire, ne reçoivent aucune amnistie et sont limogés.

La répression est planifiée et méthodiquement organisée et les massacres ou exactions sommaires laissent place à un système ficelé, durant les années soixante-sept et soixante-huit, le délit d’opinion est rétabli pour les promoteurs de la république. Ces deux années voient la création et la promotion d’une épuration légale. cette législation répressive comprend la loi de sûreté générale du 29 octobre, qui suspend les libertés individuelles et permet d’emprisonner sans jugement tout individu prévenu de crime ou de délit contre l'autorité de l'empereur, de sa famille ou la sûreté de l'état ; ainsi qu'une loi sur les cris et les écrits séditieux, le 9 novembre, prévoyant une juridiction correctionnelle avec des peines allant de l'amende à la déportation dans les bagnes du Yucatan ou du désert ; enfin, le 27 décembre, un rétablissement des cours prévôtales, juridictions d'exception, qui avaient pour compétence de réprimer tous les complots et crimes contre la sûreté de l'État commis avec violence et publiquement, avec un président et quatre juges civils, mais sans jury ni appel. Le rôle du ministère public revient à un prévôt pris parmi les officiers de Terre ou de Mer. Ces mesures et celles qui suivront ordonnées par l'autorité suprême de l'Empereur n'ont qu'une durée temporaire puisqu'elles seront abolies entre décembre soixante-huit et mars soixante-neuf pour laisser place à une répression opposé uniquement aux criminels. L'épuration est aussi administrative et se traduit par le licenciement de plus de la moitié des fonctionnaires, ceux qui s'opposent à l'Empire, avec l'obligation de rétrocéder les salaires reçus pendant la guerre civile. Leur licenciement suit un remplacement par des fonctionnaires plus conservateurs.

La répression touche tous les opposants : républicains, fédéralistes, indigènes, bandits, brigands, guerilleros, traîtres, mutins ou déserteur. Les procès qui suivent les condamnations sont arbitraires. Des groupes de prisonniers qui ne se connaissent pas sont jugés pour des accusations différentes dans de vastes mascarades faite en tribunaux militaires. Ils sont jugés d'un bloc, sans défense et sans accéder au dossier. Les juges, procureurs et avocats sont des membres de l'armée impériale, il n'est jamais permis de faire appel et les sentences pleuvent avec une grande fermeté.

Ainsi, lors du procès d'une vingtaine d'anciens soldats républicains, le procureur déclare : « Peu m’importe que vous soyez ou non innocent de ce dont on vous accuse, je ne veux même pas le savoir. Et je ne prendrai pas connaissance des excuses, alibis ou circonstances atténuantes que vous pourriez invoquer. Comme dans les précédentes cours martiales, je dois fonder mes accusations sur les dossiers préparés par les enquêteurs d’après les dénonciations. Pour les accusés, je représente la justice. Ce n’est pas moi qui les condamne, mais leur propre ville, leurs ennemis, leurs voisins. Je ne fais que prêter ma voix aux accusations que d’autres ont formulées discrètement. Mon attitude est cruelle et impitoyable, et on pourrait croire que mon travail consiste simplement à alimenter les pelotons d’exécution pour que leur travail de purification sociale puisse se poursuivre. Mais non, nous tous ici qui avons gagné la guerre, nous y participons et notre vœu est d’éliminer toute opposition afin d’imposer notre ordre. Considérant qu’il y a des crimes de sang dans toutes les accusations, j’en suis arrivé à la conclusion que je dois exiger la peine de mort ; j’exige le peloton pour les dix-huit premiers de la liste et le garrot pour les deux autres. Rien de plus. » L’avocat de la défense représente les vingt accusés en même temps, sans avoir le temps ou la possibilité de préparer la moindre argumentation. Il se lève et dit : « Après avoir entendu les graves accusations qui ont été prononcées contre ceux que je suis ici pour défendre, je ne peux que plaider la pitié. Rien de plus. »

Même si les sentences pleuvent, les exécutions sont rares et tiennent le plus souvent de la pendaison ou du peloton d’exécution, concernant, les meurtriers ; les dépeceurs de l’Eglise ; les déserteurs ; les occupants illégaux des haciendas et des grandes propriétés terriennes des conservateurs ; et les voleurs de bétails. La plupart des sentences se divisent en quatre grandes catégories :

- Pour ceux qui se rendent et retournent à la vie civile de bon gré, une amende plus ou moins lourde ; une spoliation des terres, bâtiments ou fortunes volées à l’Eglise et un désarmement suivi de l’interdiction de changer d’états pour les vingt prochaines années.
- Pour les bourgeois, les propriétaires terriens, les fonctionnaires et les privilégiés du régime républicain qui taisent leurs opinions et joignent l’empire (ou restent passif) : une amende plus ou moins lourde, le désarmement, parfois suivie d’une peine de prison légère inférieure à trois mois, de la spoliation des terres et bâtiments volés à l’Eglise et aux conservateurs ainsi que de la spoliation d’une bonne partie de leur patrimoine, allant d’1/3 à plus de la moitié du patrimoine de tout type pour les transfuges.
- Pour la plupart des accusés, les normaux : la spoliation des terres, bâtiments ou richesse prises à l’Eglise, la spoliation de plus de la moitié de leur patrimoine parfois l’entièreté à l’exception d’une demeure pour la famille ainsi que le choix entre une très lourde amende et la prison ou une amende plus légère et les travaux forcés.
- our les accusés les plus hostiles : la totale spoliation de leurs biens et terres ainsi que la condamnation à perpétuité aux travaux forcés ou l’exécution

Les terres et les biens saisis appartiennent alors au patrimoine public de l’Etat. La ley fuga et les lois de liquidations financières des libéraux sont intégrés aux textes pénaux standard dans le cadre de la répression et le resteront jusqu’à décision contraire. Il s’agira de l’un des rares héritages en commun des libéraux et de la Terreur Blanche qui perdurera.
Les gardes et organismes policiers porfiriens sont dissous par l’autorité impériale.

Les sévices et châtiments corporels voir la torture sont autorisés contre les brigands et les opposants politiques armés. A partir de 1869, la seule autorisation sera sur les brigands. Les complices et ceux apportant aides, secours ou logements aux opposants politiques et ou aux criminels seront jugés avec la même sévérité que ces derniers. Les forces de l’ordre et l’armée pourront inspecter les maisons de forces en cas de suspicion d’accueil d’un criminel.

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José Mariano Salas, qui fut un temps président conservateur, par intérim du Mexique, principal artisan de la Terreur Blanche.

La réorganisation administrative, fiscale et sécuritaire. (1868 – 1869 – 1870 – 1871)

Le parti libéral, en 1825, brisa l’unité du pays en constituant chaque province en un État, ayant tout un mécanisme gouvernemental modelé sur celui des États de l’Union américaine. Au-dessus d’eux s’élève la fédération, ayant pour organes un président de la république et un congrès national, composé de deux chambres. La République mexicaine de Juarez et de Diaz se constituait-elle de vingt-sept États, du district fédéral et de deux territoires. Cette destruction de l’unité du pays permit l’ouverture à une ère d’incertitude. Lorsque le président était faible, les pronunciamientos s’enchainaient. Lorsque le président était fort alors c’était la guerre civile.

Sous l’empire, il est hors de question de revivre cette époque. La structure territoriale et administrative du Mexique est réformée, dès 1868. C’est un chantier de grande ampleur mais qui permettra d’apporter la civilisation. Si cette réforme territoriale est censée anéantir l’héritage libéral, il n’en est pas moins ironique que les états fédéraux soient, géographiquement du moins, conservés. En effet, n'étant que des expressions géographiques et n'ayant aucune base historique, ethnique ou culturelle, n'étant qu'une résurgence modernisée du pouvoir colonial, ces états constituent l'outil parfait pour un règne fort.

Les anciens états fédéraux sont remaniés, de vingt-sept et deux territoires ils passent à trente-deux. Ces trente-deux divisions administratives prennent le sobre nom de « province » gouvernés par un « Gouverneur » nommé, uniquement par l’Empereur, en dessous du gouverneur se trouve des intendants qui gèrent les municipalités et sont nommés par le secrétaire d’état à l’intérieur sur ordre de l’Empereur et forment avec le gouverneur le « Conseil d’Intendance » de la province.

Au-dessus du gouverneur, il n’y a plus qu’un échelon avant le gouvernement et c’est le Capitaine-Général. Les « Capitaineries-Générales » sont les plus hautes subdivisions administratives du Mexique, il y’en à neuf : I. California & Sonora - II. Chihuahua & Durango - III Territoires du nord-est - IV. Sinaloa & Nayarit - V. Guanajuato & Potosi - VI. Territoires du Pacifique - VII. Mexico & Hidalgo - VIII. Veracruz - IX. Yucatan & Chiapas. Les capitaineries-générales correspondent aux commanderies installées par les conservateurs pendant la guerre civile et qui servirent à coordonné et organiser les combats puis la répression. Les capitaines-généraux sont nommés par l’Empereur. La capitainerie-générale de Mexico & Hidalgo revient automatiquement au secrétaire d’état à l’Intérieur.

La réforme territoriale détruit la plupart des droits des Etats. L’Empire est vu comme une œuvre centralisatrice qui n’accepte ni particularisme, ni séparatisme. Les ordres découlent tous de Mexico et émanent de l’autorité suprême de l’Empereur.

Les Capitaines-Généraux reçoivent les ordres de Mexico et s’assurent qu’ils soient bien compris. Ils sont les responsables de la sécurité, de la sûreté et de la défense de leurs capitaineries.

Les Gouverneurs reçoivent leurs consignes des capitaines-généraux qui eux-mêmes les reçoivent de Mexico. Ils doivent mettre en place les consignes et ordres en matière d’application de la loi, de législation, d’économie ou de sujets de sociétés divers.

Les Intendants sont les petites mains de l’administration territoriale. Le Capitaine-Général s’assure que le terrain soit sûr et pacifié ; le Gouverneur met les choses en place et c’est aux Intendants d’appliquer ce qui à été mis en place et de faire tourner la machine.

Cette réorganisation territoriale se poursuit à l’échelle fiscale. L’administration fiscale des libéraux est remise en place et accordée à la centralisation. Le siège de l’administration fiscale se situe à Mexico et se nomme la « Direction Générale des Finances », elle travaille avec le secrétariat d’état aux finances et la banque centrale. Chaque province dispose de son antenne sous la forme d’un bureau de la direction générale qui fait appliquer ses directives.

La plupart des règles de disciplines mise en place par Juarez et Diaz comme le fait que les agents soient responsables de leurs caisses ou que les montants soient réexaminés à chaque échelon sont remis en place, d’une manière globale, l’administration fiscale et centralisée et épurée des échelons superflus mais les règles de sécurité et de disciplines sont conservées, de même que la protection par les forces de police ou l’armée.

La contribution foncière et les contributions indirectes sur les fours à sucre, les têtes de bétails et les moulins sont annulés pour les grands propriétaires mais restent d’actualité pour les terres indiennes et les petits propriétaires, de même, si la dîme reste illégale et abolie, l’Eglise n’est plus imposée. Les indigents, les mendiants, les chômeurs et les sans revenus ne sont plus exemptés d’impôts et peuvent même accumuler des dettes vis-à-vis du trésor public. Un impôt sur les sociétés est mis en place pour compenser la perte financière dû aux cadeaux faits aux planteurs. Les licences pour les commerces immoraux continuent d’être octroyés mais leur prix est triplé et leur nombre limité. Un monopole d’état sur la production de la tequila et de bière est introduit. Les maisons de tolérances, tolérées par Juarez et Diaz, sont rendues illégales et punissable d’une amende, cependant, vu le potentiel lucratif que représente l’idée d’amendes quotidiennes sur les maisons closes aucune peine plus sévère n’est envisagée.

La Banque Centrale Mexicaine est fusionnée avec la Banque Mercantile du Mexique pour devenir la « Banque du Mexique » sur le modèle de la Banque de France et est la nouvelle banque centrale du pays. Une licence bancaire est attribuée au Clergé catholique qui constituera légalement une société bancaire de prêt et d’épargne appelé le « Crédit Catholique ». Les grands propriétaires terriens richissimes sont aussi encouragés à se constituer en un « Crédit Agricole » destiné à soutenir l’agriculture.

Les codes judiciaires, pénaux, du commerce, de procédures ou civil institués par les libéraux et copiés de ceux français sont abolis puis remplacés par des copies de ceux du royaume des Deux-Siciles qui furent, eux-mêmes des copies des codes français. Un changement purement symbolique.

L’appareil policier est aussi modernisé, fini les multiples agences compétitives comme sous la tyrannie porfirienne ou l’ère fédérale. Un régime centralisateur doit disposer d’une police unie. Les forces de polices d’états, locales et fédérales sont dissoutes et une nouvelle force de gendarmerie, la « Gendarmerie Impériale » est constituée. Elle est directement subordonnée au secrétariat de l’intérieur et doit faire régner l’ordre dans les villes et les villages. Elle est la seule force de police habilitée à agir en ville.

Elle est jointe à une force quasi-militaire de gendarmerie qui sont eux-aussi dépendant du secrétariat d’état à l’intérieur mais qui sont équipés, entrainés et organisés comme des militaires. Pour cette force, l’empereur à puisé ses inspirations autant en Europe, vers la Guardia Civile espagnole, qu’au Mexique avec la Guardia Rurales mexicaine. Le corps des « Resguardo », littéralement les « Gardes » en français, inspirés des « Gardes à tabac » de la période coloniale, forme une unité de militaire chargés d’un rôle policier et destiné à la répression du banditisme et du brigandage.

Force policière et militaire, les Resguardo dépendront au niveau de l'organisation, de la discipline, des cadres supérieurs et du matériel de l'armée ; elle sera dès sa création au service de l'Empire, donc de l'Etat, et non pas d'un parti ou d'un homme comme les gardes ruraux l'étaient pour Diaz. Les objectifs fixés aux Resguardo correspondent à des objectifs clairs : la répression du banditisme et du brigandage, la protection de la propriété privée des grands planteurs terriens, la sécurisation des gares ; diligences ; et trains et d'enraciner par une présence sur l'ensemble du territoire la conception unitaire de l'Etat mexicain. Les Resguardo n’ont aucune limite juridictionnelle et ne sont donc pas limitée, par leur compétence ou leur juridiction, d’une province à une autre au contraire de la Gendarmerie qui est implantée sur un territoire fixe.

L’on reconnait alors cette gendarmerie rurale par leurs uniformes faits de cuirs et cotons, tout bleu, rappelant une version mexicanisée des uniformes militaires européens, leur donnant un air de charros romantique. Chaque Resguardo doit savoir monter à cheval et est équipé d’un fusil ou carabine, d’un revolver, d’un lasso et d’un sabre.

Chaque province compte un bataillon deux-cent cinquante resguardo dirigé par un capitaine, issu de la gendarmerie ou de l’armée, pour un effectif total de huit-milles hommes, la gendarmerie comptant autant d’hommes.

Les fonctionnaires sont des contractuels qui ont une obligation de résultat et de productivité. Les fonctionnaires territoriaux travaillent en coopération avec l’Eglise pour la tenue des registres d’états civils, des registres d’enterrement, des mariages, etc… Le Clergé, s’il ne joue pas un rôle prépondérant dans l’administration, est ainsi appelé à aider et à conserver une forte implantation locale. Les contrats sont de trois ans pour la fonction territoriale et fiscale, réitérable dix fois, et similaire en année et en limite à ceux de l’armée pour la gendarmerie et les resguardo.

Les gendarmes et resguardo disposeront des « fueros » militaires. Les autres fonctionnaires auront des « fueros » de fonctionnaires, plus limité, comme le droit à l’instruction et la possibilité de ne payer que deux tiers d’impôts. La rémunération d’un fonctionnaire sera suffisante pour vivre dignement et évolutive. L’évolution dans la fonction publique se fera à la méritocratie et passera via des concours internes. Les plus méritants pourront faire valoir leurs fueros à la formation pour préparer les concours.

Les comptes des fonctionnaires et politiciens sont surveillés par l’administration des finances afin d’éviter la corruption et des inspections surprises ont lieu plusieurs fois par ans. Une rotation des fonctionnaires est aussi organisée à chaque renouvellement de contrat.

Les milices, forces armées et forces de polices n'étant pas subordonnées à l'Etat sont dissoutes et rendues illégales, seules deux exceptions sont inscrites : les gardes de plantations sur le domaine de leur employeur et les sociétés de protections privées.

Une administration des douanes est bâtie sur les ruines des douanes libérales de Juarez. Les tarifs sont très protectionnistes (à l'exception des indications contraires dans les futurs posts). Les douanes surveilleront les frontières et les entrées - sorties du pays s'assurant de leur légalité. Aux frontières du pays, les douanes seront accompagnés de gardes-frontières, une administration à mi-chemin entre l'armée et la gendarmerie, chargés de surveiller la frontière du Mexique et d'empêcher le passage des truands ou de cargaisons non-voulues. Les gardes frontières disposeront d'embarcations fluviales.

L'administration impériale devra s'implanter, avec l'aide de l'Eglise ; des caciques ; de l'armée ; des fonds publics ; ou des partisans de la monarchie, dans toutes les municipalités mexicaines. L'administration des postes devra suivre. Un système postal unique pour l'ensemble du pays est bâti avec un monopole de l'activité et de l'émission de timbre pour l'état. Ce système devra relier toutes les villes du Mexique, entre elles, par un réseau de relais postiers et de boites aux lettres avant la fin de l'année 1871.

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LRépandre l’Ordre (1868 – 1869 – 1870 – 1871).

Avec la fin de la terreur blanche, fin 1868, en vertu du mariage de don Alfonso, le régime impérial redouble alors d’effort pour pacifier les campagnes. Les mesures prises contre les républicains, les fédéralistes et les guerilleros sont maintenues mais uniquement contre les bandits et brigands. Elles sont mêmes étendus à ceux qui se rendent complices et à ceux qui pratiquent la corruption, le backchich ou le détournement de fonds.

Le recours aux chasseurs de primes ou à l’exécution sommaire des bandits est rendu légal, des primes (parfois importantes) sont placées sur la tête des chefs de brigands et des brigands connus et peuvent être touchées par des hommes de l’état. L’on tente néanmoins de capturer le bandit vivant afin de pouvoir l’exécuter en public ou de le faire travailler jusqu’à son décès afin de donner une leçon à ceux qu’il pourrait inspirer.

L’armée est déployée afin de lutter contre les bandits.

Une politique de la carotte et du bâton avec des peines de plus en plus douces pour les brigands repentis, ceux qui se rendent d’eux-mêmes et qui vendent leurs collègues est mise en place suivi de son penchant plus dur pour les réfractaires.

Le long des routes, l’armée ; les resguardo ; et la gendarmerie pourront exposer de véritables charniers à brigands afin de prévenir ceux qui seraient tenter de vivre par le crime, de même, comme dans l’Ouest américain, les villes pourront exposer les cadavres des condamnés à mort pendant plusieurs jours.

La justice se voudra extrêmement dure et répressive, aucun tribunal civil ne sera toléré dans les affaires de brigandages ; vols de bétails ; meurtres ; enlèvements ; ou banditisme jusqu’à la fin de l’année 1871, il s’agira uniquement de tribunaux militaires où les accusés n’auront aucune défense.

Si un brigand venait à être découvert, ses parents proches seraient arrêtés jusqu'à ce qu'il se rende et ses résidences ou prisons seraient placés sous hautes surveillances.
Des détachements de soldats ou gendarmes seront travestit en brigands afin de pouvoir suivre des bandes et leur tendre des embuscades.

Si les tribunaux militaires sont favorisés, les maîtres de la répression anti-brigand peuvent aussi exécuter sommairement les bandits.

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Les Sarasinades
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Lun 4 Jan - 23:07
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Segundo Imperio Mexicano

Un gros passage sur la colonisation, l'économie, la diplomatie, les marchés financiers et tout ces bordels ci. (1868 - 69 - 70 - 71 - et jusqu'à la fin du tour)

En 1867, le Mexique n’inspirait pas confiance aux marché financiers.  Le plus étonnant ? Ce manque de confiance était récent. Parce que, voyez-vous, vous pouvez être un état ruiné et sans trésor public ; un état corrompu ; vous pouvez même être en constante guerre civile depuis quarante ans, ils s’en foutront. Wall Street, La City ou la Bourse de Paris se ficheront du taux de corruption de votre république bananière et vous pourrez emprunter en inspirant la confiance. Saisissez les biens du clergé et spoliez votre population, ça ne les refroidira pas plus.

Non, le problème, ce n’est pas d’être dirigé par des criminels, peuplés par des rebelles et d’être corrompus. Le problème c’est de pas payer ses dettes. Parce qu’un civil qui ne paie pas ses dettes, on peut régler ça devant un tribunal ou avec des usuriers mais un état ? Le seul recours c’est la guerre.

La guerre. L’intervention armée des créanciers. C’est ce qui aurai dû se passer quand Juarez à décider de ne plus payer ses dettes en 61 et pourtant… Rien. Du jamais vu, les plus grandes puissances occidentales qui n’osent pas s’en prendre à un indien mauvais payeur en robe d’avocat.  Si Juarez avait été un paysan à Tijuana, un hacenderos lui aurai fait casser les deux jambes pour qu’il paye mais Juarez était président et qui allait lui casser les jambes ? Alors pourquoi pas ne pas payer.

Certes, ça fait de belles économies. Si on rajoute ça avec une belle rentrée fiscale, le Mexique serai déjà prospère sans la guerre civile, mais, il y’a eu une guerre civile, donc, une partie des efforts financiers de Juarez ont été réduits en cendre.

Mais pour tout reconstruire, il faudra des capitaux, qu’au Mexique même les hacenderos en manquent et que les marchés financiers sont trop frileux pour confier de l’argent sans garanti.

La solution la plus logique se serai de payer mais pour les mexicains, ça fera commencer l’Empire par un échec diplomatique. Alors, qu’est-ce qu’on fait lorsqu’on est un empire apparu par un coup d’état contre une république corrompue et brigande qui doit trouver des capitaux financiers en empruntant à des marchés qui ne croient plus en lui ?

On négocie, parce que pourquoi pas, merde ? Parce que, si les Occidentaux acceptent les compensations et ne parlent plus de la dette, on l’oubliera peut-être. Parce que si les grands de ce monde signent des contrats avec ce pays alors c’est qu’il existe et qu’il est assez crédible pour négocier et s’il est assez crédible pour négocier pourquoi pas pour emprunter ?
Négocier des accords. C’est la première étape du plan impérial pour que les investisseurs retrouvent confiance au Mexique.

ACCORD ANGLO-MEXICAIN.

- Réduction des douanes britanniques sur le coton, tabac, sucre, viande bovine, caoutchouc et henequen mexicain de sorte à leur octroyer un tarif préférentiel.
- Création d'une compagnie anglo-mexicaine qui s'occupera de l'extraction et de la commercialisation de toutes les ressources inexploitées actuellement du sous-sol de l'état de Veracruz avec un capital à 45% mexicain et 55% anglais et une exonération fiscale de 60 ans.
- La construction d'une ligne de chemin de fer Veracruz - Ciudad del Mexico à 50% mexicaine et 50% anglaise et une autre ligne de chemin de fer Belize City - Veracruz à 38% mexicaine et 62% anglaise.
- Agrandissement et la modernisation du port commercial de Veracruz par des capitaux anglais suivi d'une réduction de 60% sur les frais de mouillage et d'enregistrements pendant 12 ans pour les navires anglais amarrant au port de Veracruz.
- La Grande-Bretagne encouragera ses investisseurs et entrepreneurs à installer des capitaux au Mexique.
- Le Mexique s'engage à bien recevoir les dits investisseurs et entrepreneurs par des défiscalisations et une politique accueillante.
- Construction d'une ligne Cancun - Mérida - Campêche à capital 42% mexicain et 58% anglais.
- Construction d'une ligne Campeche - Veracruz à 68% anglaise et 32% mexicaine.
- La Grande Bretagne renonce aux dettes mexicaines et remboursera elle-même les investisseurs lésés.
- Le Mexique abaissera ses droits de douanes de manière extrêmement compétitives pour le matériel ferroviaire destinés à approvisionner les lignes britanniques en construction. Cela se fera uniquement sur présentation d'un bon prouvant que le matériel sera utilisé pour lesdites lignes.
- En cas de manque de capitaux mexicains, des capitaux étrangers mangeront leurs parts.

ACCORD FRANCO-MEXICAIN.

- La France abaissera ses douanes de manières très concurrentielles sur la viande bovine, le caoutchouc et l’henequen mexicain.
- Création d'une compagnie franco-mexicaine qui s'occupera de l'extraction et de la commercialisation des ressources souterraines de la Basse Californie avec un capital à 35% mexicain et 65% français soutenu par une exonération fiscale de 77 ans.
- Construction d'une ligne de chemin de fer La Paz - Mexicali - Tijuana à 70% de parts françaises et 30% de parts mexicaines.
- Développement et modernisation du port de Tijuana pour en faire un port commercial par des capitaux français suivi d'une exonération des frais d'enregistrement et de mouillage pour les navires français s'arrêtant aux ports de La Paz ou Tijuana pendant 99 ans.
- La France encouragera ses investisseurs à investir au Mexique. - Le Mexique mettra en place une politique accueillante à l'égard des capitaux français.
- Création d'une ligne Tampico - San Luis Potosi - Guadalajara - Puerta Vallarta à 40% mexicaines et 60% français.
- Création d'une ligne Mexico - Sans Luis Potosi à 40% mexicaine et 60% française.
- En cas de manque de capitaux mexicains, des capitaux étrangers mangeront leurs parts.
- Une clause officieuse est rajoutée au traité mais n'est pas rendue publique. La France ne reparlera plus jamais d'une quelconque dette mexicaine et officiellement elle est morte avec la carrière politique de Juarez.

ACCORD PRUSSO-MEXICAIN.

- La Prusse mettra en place des tarifs douaniers extrêmement concurrentiels sur le coton et l’henequen mexicain.  (8%)
- Création d'une société agricole a 62% mexicaine et 38% prussienne, société agricole de plantation caoutchoutières à base d'hévéa dans la péninsule du Yucatan ainsi que la création de nouvelles haciendas à Henequen détenues par cette même société agricole ou d'autres sociétés agricoles similaires.
- Création d'une ligne Mexicali - Hermosillo à 60% prussienne et 40% mexicaine.
- Création d'une compagnie Prusso-Mexicaine chargée d'extraire et commercialiser les ressources minières du sous-sol de l'Etat de Sonora à 52% prussienne et 48% mexicaine avec une défiscalisation de 25 ans.
- Le Mexique mettra en place une politique très accueillante envers les capitaux prussiens.
- En cas de manque de capitaux mexicains, des capitaux étrangers mangeront leurs parts.
- Le Mexique mettra ses douanes à 8% sur le fer prussien.
- La Prusse enverra une mission d'instructeurs former l'armée impériale mexicaine.

ACCORD NEERLANDO-MEXICAIN.

- Les Pays Bas baissent leurs douanes de manières concurrentielles sur le coton, l’henequen et la tequila en contrepartie, le Mexique fait de même sur les épices, le poivre et les fleurs.

ACCORD AUSTRO-MEXICAIN.

- Abaissement des douanes autrichiennes sur le coton, tabac, sucre, café, caoutchouc et henequen mexicain contre un abaissement des douanes mexicaines sur les locomotives & matériels ferroviaires autrichiennes destinés aux lignes où les autrichiens investissent, les machines d'usines destinées aux matériels ferroviaires et aux locomotives, la coutellerie, le verre et le papier.
- L'Autriche encourage ses investisseurs à investir au Mexique. Le Mexique met en place une politique accueillante sur les capitaux autrichiens.
- Création de la Société des Deux-Empires qui s'occupera de l'extraction des ressources minières du Sinaloa, 60% austro-allemande, 40% mexicaine.
- Création de deux chemins de fer : Culiacan - Hermosillo à 65% autrichien et 35% mexicain et Culiacan - Tepic à 60% autrichien et 40% mexicain
- Exemption d'impôts pour les chemins de fer pendant 15 ans, la compagnie minière 35 ans.
- Financement d'une usine austro-mexicaine de locomotives et matériels ferroviaires à Ciudad de Mexico équipé des machines autrichiennes

ACCORD ITALO-MEXICAIN.

-Abaissement douanier sur le coton café caoutchouc mexicain vs soufre, soie épices italien.
-Création d'une compagnie minière binationale exploitant les ressources du sous-sol de Tamaulipas.
-Mise en place d'une filière commune du caoutchouc : capitaux italiens pour l'extraction et la transformation sur place du caoutchouc.

Mais négocier, ça ne change pas le monde. Les Etats reconnaissent l’Empire et le jugent assez crédible pour « oublier » les dettes impayées – ainsi que l’existence de ces mêmes dettes – en échange de larges compensations, des projets où l’Etat est censé investir mais que fait l’Etat s’il n’a pas la somme ? Alors, il vend ses parts à des investisseurs privés.
Cette vente des parts mexicaines en cas de manque de capitaux se fera partout où elle sera nécessaire, mais, les capitaux ne viendront pas tout seul, si ? C’est pour ça que dans le plan, les étapes 1, 2 et 3 se passent en simultanée. Parce qu’on ne peut pas faire l’un ou l’autre. Soit c’est tout en même temps, soit ce n’est rien du tout.

Alors, la deuxième étape c’est que pendant que nos diplomates négocient et signent, l’Etat, lui courtise les banques et les investisseurs privés. Le Mexique manque de capitaux. La solution à court terme la plus appropriée est l’ouverture du pays aux capitaux étrangers. L’on pense alors soit aux américains, soit aux européens.  La deuxième étape, donc, se charge de faire du Mexique un « paradis de l’investisseur » ; mieux « un paradis pour les financiers ».

C’est la création du secret bancaire mexicain, l’empire garanti un « secret professionnel » similaire au « secret médical » dans le monde bancaire mexicain. Ce secret bancaire est codifié dans un code bancaire qui paraît en soixante-sept, l'un des articles de ce code bancaire ; l'article 4 prévoit qu'il est interdit pour les banques, les organismes de crédits et les caisses d'épargnes de divulguer la moindre information (bancaire ou non) sur l'un de ses clients. Seule la justice mexicaine peut demander la levée de ce secret professionnel et doit en motiver la décision devant un tribunal qui rejettera ou acceptera le bienfondé de la demande. Cette discrétion est destinée à favoriser l'arrivée de nouveaux capitaux.

L’empire promet aussi une exonération fiscale de quinze ans pour chaque banque européenne qui créera une filiale mexicaine et investira dans la nation. Un décret impérial prévoit aussi que les capitaux étrangers qui viendront s’installer dans un compte mexicain ne pourront être imposé par la fiscalité mexicaine à partir d’une certaine somme jugée « confortable » mais qu’à condition, la banque accueillant les capitaux doit les mettre à contribution en les investissant dans l’économie. Les capitaux « nationaux » du même montant ne pourront être imposés s’ils remplissent les mêmes conditions.

L'empire met aussi en place une politique de concurrence fiscale afin de capter les investissements en Amérique centrale et dans l'Amérique latine. L'on comprend mieux, dès lors, la raison et la longueur de la répression qui visent à donner une impression de stabilité au régime. Cette concurrence fiscale consiste essentiellement à imposer très faiblement les sociétés et les personnes désireuses d'investir au Mexique en proposant des tarifs fiscaux personnalisés, inférieurs aux pays voisins et revu chaque année.

La Banque du Mexique, le Crédit Catholique et le Crédit Agricole sont ouverts aux investissements étrangers et l’argent investit ou confiés à ces banques est garanti par l’Empire. La famille impériale, elle-même, montre l’exemple. Le comte d’Aquila soldera une de ses somptueuses propriété parisienne et investira le fruit de la vente au sein de la Banque du Mexique, le prince Gaetan empruntera au Crédit Agricole pour se doter d’une haciendas dans le Nayarit, le prince Francesco retirera la moitié de son épargne monétaire des banques de l’Italie du Sud pour les départager entre le Crédit Catholique et le Crédit Agricole (soit 1 millions de livres sterling) don Alfonso vendra la moitié de ses domaines terriens en Italie du Sud et retirera lui aussi la moitié de son épargne monétaire d’Europe pour les faire confier au Crédit Agricole, à la Banque du Mexique et au Crédit Catholique.

Une Société générale du Mexique est constituée. La famille impériale en est le principal actionnaire suivi des membres du directoire, de la famille des princes de l’union et des riches planteurs désirant participer au projet. Le large patrimoine des actionnaires y est alors subtilement glissé dans les fonds de la banque comme une garantie de sa solvabilité, de la même façon que les Orange-Nassau se servirent de leur patrimoine royal à eux pour rendre crédible la Société Générale de Belgique sur les marchés boursiers. Elle aura la charge de banque d’affaire au Mexique.
Les sociétés anonymes et les sociétés en actions obtiennent des statuts légaux très facile à composer. Une bourse est ouverte à Mexico pour les valeurs financières, une bourse commerciale à Veracruz pour les produits commerciaux et une bourse agricole à Oaxaca pour les valeurs agricoles. De même, un nouveau régime pour les sociétés est institué : la société de sécurité qui sera une compagnie de location de service proposant des gardes pour la protection de gares, mines ou chemins de fer. Un casier vierge sera demandé.
Toutes ces mesures, cette mise en scène, cette dynamisation du commerce et ces concessions minières ou de chemins de fer sert ainsi à renforcer la confiance des investisseurs et à les attirer. Il faut inspirer la confiance et quoi de mieux que des élites qui croient en leur pays ?

La troisième étape du plan consiste à s’attaquer aux propriétés collectives des villages et aux terres des indigènes, de nombreuses terres très rentables sont une propriété collective appartenant à une municipalité plutôt qu’à un propriétaire. Elles sont alors cultivées par des paysans pauvres qui forment une collectivité, dans la même idée, si les indigènes ne vivent pas dans des réserves indiennes comme aux Etats-Unis, il n’en reste qu’ils sont souvent rassemblés en communauté au sein d’une ville ou d’un village où ils cultivent des terres collectivement.

Un affront pour le développement du capitalisme au Mexique et un frein au développement économique. Toutes ces terres sont de potentielles fermes achetables par des colons ou des grands propriétaires mexicains, de mêmes, l’on ne compte plus le nombre d’haciendas ou de ranch abandonnés, occupés par des bandits à cause de l’instabilité ou car les propriétaires s’en sont désintéressés.

En 1867, l’Empereur émet un décret ordonnant aux municipalités de se débarrasser de leurs propriétés collectives occupées par des indiens. Il est alors question que les indiens s’organisent avec les paysans des terres collectives municipales ; qu’ils s’organisent entre eux en société agricole ; qu’ils vendent leur terre à l’Etat ou à de grands propriétaires terriens ; ou bien que l’un d’eux s’endette auprès d’une banque ou de l’Etat pour acheter la terre. En cas de refus d’obtempérer, de refus de vente, en cas de complicité avec des bandits ou si le terrain abrite des bandits ou est jugé inutilisé ou « incorrectement entretenu ou utilisé » alors la terre est saisie et appartient au patrimoine public.

En 1868, ce sont les terres collectives des municipalités qui subissent le même sort suivi des propriétés agricoles détenues par des complices du banditisme.

En 1869, ce sont les terres inutilisés, abandonnées, envahies par les plantes ; de vastes pans de forêts ou de jungles – déjà patrimoine d’état – sont alors jugées comme des terres arables inutilisées et classées autrement (ouvrant leur achat aux entrepreneurs agricoles). Les prés, les forêts et les jungles inutilisés ou inexploités sont nationalisés.

En 1870, les vieilles fermes abandonnées, inexploitées, inutilisées, occupées par des bandits et non réclamées ou dont aucun propriétaire ne se réclament sont nationalisées.

En 1871, l’Etat publie des offres de rachats des petites, moyennes et grandes propriétés agricoles endettées – voire surendettée – en leur proposant d’effacer leurs dettes contre un rachat de la propriété même si la dette est supérieure à la valeur de la propriété et de rembourser la différence si la dette est inférieure. Ces propriétés deviennent alors patrimoine de l’état.

Les terres agricoles ne sont pas les seules touchées.

En 1867, les mines datant de l’ère coloniale et inutilisée depuis sont nationalisées. Les habitations inutilisées, laissées en ruines ou abandonnées le sont aussi.

En 1868, ce sont les montagnes, les collines et les divers monts pouvant contenir des richesses minières qui sont nationalisées. Les ruines précolombiennes sont patrimoine d’état.

En 1869, un décret passe faisant de la personne ou de la société propriétaire du terrain, le ou la propriétaire légitime des ressources de son sous-sol et lui permettant donc d’en commencer l’extraction et toute activité entrepreneuriale en rapport avec ceci (jusqu’alors, il s’agissait de la propriété de l’héritier du pouvoir colonial et personne ne savait s’il s’agissait de l’Eglise, des descendants de colons ou de la couronne).

Toutes les terres du domaines publics n’étant pas destinés à l’administration et ne relevant pas du patrimoine impérial nationalisés au cours de ces années de par ces décrets, la répression contre le crime & la corruption ou la terreur blanche, seront par la suite soit vendus à des colons ou des entreprises étrangères pour un prix convenable, soit vendus à des militaires à très bas prix (pour au maximum 25% d’entre elles) soit vendues à des propriétaires terriens à un prix permettant à l’état de tirer un très bon bénéfice.

Avec le développement d’un capitalisme mexicain ou étranger mais au Mexique, une politique favorable à l’apport de capitaux étranger et les contrats… Le Mexique pouvait être serein pour la quatrième étape qui était de faire venir les étrangers en son sein. Une seconde colonisation qui se chargerai d’augmenter sa population globale, autant de personnes qui d’ici quelques années seront imposables et participeront pleinement à l’économie du pays.

Le premier pas en faveur de l’immigration fut l’appel de mercenaires pour l’Armée Impériale mais il ne fut pas le dernier.

Déjà, en 1867, au tout début, l’Empire comptait sur une immigration confédérée. Ainsi, en utilisant les contacts des conservateurs et des grands caciques du nord avec les ex-confédérés et en mettant en avant les primes militaire destinées à leur accueil, le gouvernement impérial promit aux ex-rebelles américains qu’ils pourraient s’installer au Mexique, être exempté d’impôt pendant six ans et comme il n’y avait pas de service militaire au Mexique : de service dans l’armée. Ils recevraient la (bi-)nationalité mexicaine dès leur arrivée au Mexique en ne subissant aucun frais de douane pour tout ce qu’ils apporteront avec eux puis ils seraient logés gratuitement soit dans des villes & villages avec des mexicains, soit dans des colonies entre confédérés au Mexique. La seule limite qui leur était imposée était que l’esclavage restait aboli mais entre les péons et les travailleurs journaliers… Le Mexique ne manquait pas de quasi-esclaves. Cette immigration confédérée était fortement attendue pour développer les secteurs du café, du tabac et du sucre et serait idéalement installée dans le sud dans les provinces autour du Yucatan, d’Oaxaca et de Mexico même s’ils restaient totalement libres. Une politique de regroupement familial fut même mise en place permettant de faire venir non pas seulement l’épouse et les enfants mais aussi les frères, sœurs, neveux, nièces, cousins et cousines proches et les parents ou grands-parents.

En 1868, c’est l’officialisation de la politique d’immigration. Don Alfonso entend contribuer au développement du pays en ouvrant la nation à l'immigration, quelle que soit l'origine raciale. Une agence impériale est créée pour organiser ceci et dépend de l’administration. Les colons doivent recevoir la citoyenneté mexicaine (mais pas la nationalité) dès leur entrée au Mexique et peuvent demander la nationalité au bout d’un an. Les colons seraient exemptés d’impôts pendant les cinq années qui suivent leur arrivée et comme il n’y a pas de service militaire au Mexique alors aucun service dans l’armée ne pourrait être exigée. L’empire garantissant la totale protection et liberté religieuse aux minorités qui s’installeraient sur ses terres.

En arrivant au Mexique, les colons pourraient choisir de vivre au sein d’une colonie ou d’un quartier entre colons ou alors en mixité avec les mexicains selon les lieux d’implantations. Ils seraient, en fait, totalement libres de leurs mouvements.

On leur proposera aussi l’achat ou le rachat (via un crédit offert par une banque mexicaine) toujours à un prix très compétitif d’une terre agricole, d’un domicile, d’une mine, d’un magasin ou de tout autres terres ou possessions. Les domaines publics sont bradés aux colons : concessions minières, exploitations forestières, plantations commerciales ou destinées à la consommation nationale, chemins de fer, magasins, entreprises diverses. L’empereur espère voir fleurir les entreprises issues des colons.
Les colons qui s’installent pour ouvrir une activité économique quelconque ou une entreprise pourront bénéficier d’une défiscalisation supplémentaire de trois ans puis d’un abaissement des impôts et taxes les trois années suivantes. Les entreprises qui s’installent au Mexique pourront bénéficier de six ans de défiscalisation pour la plupart des secteurs, sept ans pour le secteur agricole, neuf ans pour les chemins de fer et douze ans pour les mines.

Aux colons explorateurs, romanesques ou aux investisseurs archéologues, don Alfonso offre une véritable vallée des rois. Les sites archéologiques ou datant de l’ère précolombienne nationalisés sont côtés en bourse. L’on estime que ces sites regorgent d’or et sont abandonnés. Il apparaît comme normal de faire payer les entreprises qui voudraient explorer ces lieux à la recherche d’or et de métaux précieux ou tout simplement de laisser les passionnés désireux d’entretenir ces lieux y investir. L’empereur est européen, il connait bien la fascination de ces derniers pour les civilisations barbares : aztèques comme égyptiens… Alors, des occidentaux peuvent aussi acquérir et acheter des ruines à l’Etat.

Le but assumé est d’augmenter la démographie mexicaine en en faisant un lieu d’accueil pour les immigrés.  Ces colons pourront bénéficier à l’économie mexicaine et redorer le blason du pays, cependant, accueillir des capitaux et mettre en place une politique sécuritaire et bienveillante à leur égard ne vaut rien si on ne peut fidéliser l’élite de ces colons : ceux qui investiront dans l’économie en ouvrant des entreprises ou des activités.

Et c’est dans cette optique que, dès 1867, don Alfonso se penche sur le sujet.

Si l’on fait venir une foule de travailleur et d’entrepreneur, il faut avoir des chantiers pour les uns et de la main d’œuvre peu chère pour les autres mais ce sont les seconds qui donnent les chantiers au premier alors que fait-on pour peupler les premiers chantiers ? L’on abaisse les coûts.

Au Mexique, c’est très simple, si l’esclavage est illégal depuis l’indépendance, les péons sont à peine mieux traités. Cependant, ils restent peut-être trop chers ? Puis, le péon n’a pas de statut légal au fond ce n’est qu’un mot pour un travailler non-déclaré et peu qualifié. Il reste aussi que peu de femmes et d’enfants peuvent travailler, les législations fédérales restant assez légère et oppressives en la matière malgré la centralisation.

Si l’on a vu que le Mexique se dote d’un puissant arsenal législatif et économique visant à attirer les capitaux, il faut maintenant suivre et c’est ainsi que le secrétaire d’état aux finances ordonne l’évolution « à marche forcée » de l’arsenal législatif du travail afin de réduire les coûts de la main d’œuvre et indirectement les coûts de la production.

Le 13 avril 1867, suivant le décret sur la nationalisation des terres collectives indiennes, l’empereur signe le décret sur le régime des travailleurs journaliers avec la nationalisation des terres collectives des indiens puis la nationalisation des terres collectives municipale, la propriété communale, dédiée aux cultures de subsistance, est devenue une propriété privée destinée à la culture et à la commercialisation à grande échelle des produits agricoles. Afin de garantir l'approvisionnement en ouvrier agricoles des futurs colons ou de grands propriétaires terriens, le décret sur les travailleurs ouvriers met en place une législation de travail qui place pratiquement la population indigène à la disposition des intérêts financiers des nouveaux et anciens propriétaires de plantations. Le décret établit ce qui suit pour les autochtones : l'obligation de travailler dans les plantations lorsque leurs propriétaires ont besoin de main d'œuvre peu importe où le journalier se trouve ; la mise sous tutelle du journalier par les autorités locales qui sont en charge de veiller sur les contingents de travailleurs et en charge de veiller sur le bon acheminement des ouvriers ; le paiement anticipé forcé du travailleur créant une dette du journalier au propriétaire et justifiant son envoi et la rétention dans l'exploitation jusqu'au paiement de la dette ; création du livret journalier un document prouvant la solvabilité du travailleur face à son employeur et sans lequel il est soumis aux règles des autorités propriétaires de la haciendas.

Le décret met aussi en place des obligations pour l’employeur : ils sont obligés de tenir un registre ou un enregistrement des comptes courants, où ils enregistreront les dettes et les crédits de chaque journalier chaque semaine, les informeront chaque semaine et les noteront dans le livret journalier. La durée pendant laquelle un journalier peut être traité comme tel sera contractuelle mais ne pourra excéder quatre ans. Cependant, il ne quittera pas la ferme sans être solvable avec son employeur même si le terme est passé. Lorsqu'un individu souhaite pour son travail un ordre de journaliers, il doit en faire la demande au chef politique du département, dont l'autorité désignera les personnes qui doivent le fournir. En aucun cas, le nombre de journaliers ne dépassera 60.

En 68, le règlement sur les travailleurs journaliers s’étend, non plus seulement sur les amérindiens, mais aussi sur les endettés, les chômeurs, les mendiants et les oisifs de la société qui avec la nouvelle politique fiscale les imposant accumuleront de lourdes dettes. Les travailleurs des propriétés municipales non-indien ne trouvant pas de travail pourront aussi devenir des journaliers. Les marginaux « légers » comme les petits délinquants, les nomades, les ermites ou les alcooliques seront réquisitionnés pour devenir des journaliers s’ils ne deviennent pas productifs. La même année, un décret autorisant le travail des femmes et des enfants sans restriction, ni conditions, si le chef de famille est d’accord, passe. Une femme représentant deux tiers salariaux d’un homme et un enfant un tiers.

Un décret passe en 1869 permettant la location des forçats, des prisonniers, des délinquants et des condamnés de droits communs par des patrons d’entreprises sous le régime du travailleur journalier, peu importe l’entreprise. Cette même année, le régime du travailleur journalier ne s’applique plus seulement aux plantations mais aussi aux chantiers de chemins de fer et au secteur minier.

En 1870, l’association et la coalition de travailleur est considéré comme un délit pour éviter qu’ils ne se regroupent en tant que syndicat. Le statut légal du « péon » est créé et se lie au statut de travailleur journalier pour ne devenir qu’un. La charge de travailleur journalier / péon est ouvert à tous. Une journée de libre est donnée au péon : le dimanche, le reste du temps, il se doit de travailler. Les patrons (quelles que soient leur entreprises) peuvent aussi mettre en place des magasins internes à leur entreprise où le travailleur paie en avance sur son salaire

En 1871, un code du travail est mis en place. Il divise le travail en plusieurs catégories : le temps plein à quarante heures par semaine, le mi-temps à vingt heure semaines, le quart-temps à dix heures semaines et le sur-temps qui permet de monter jusqu’à septante-cinq heures semaines. Il dicte que le travail et les revenus doivent être déclarés à l’état sous peine d’amendes et de condamnations aux travaux forcés. Parmi les lois mises en place, l’on compte : la fin de l’obligation de congé les dimanches et les jours fériés avec la possibilité pour un patron de demander jusqu’à deux jours fériés ou dimanches par mois de travail ; l’obligation de ne payer les heures supplémentaires qu’après huit heures cumulées sur le mois ; le paiement des jours de travail supplémentaire (dimanche, jours fériés, heures supplémentaires) qu’en fin de mois ; la simplification des procédures de renvoi d’un travailleur à la pure volonté du patron ; la non-obligation de contrat de travail pour travailler, le livret de journalier permettant d’indiquer la présence sur le travail et l’obligation de paiement chaque jour ; et enfin l’instauration d’un livret ouvrier sur le modèle français.

A part ce règlement très favorable aux patrons, des subventions et défiscalisations sont largement mises en place. Ainsi, les mines d’or, de charbon et d'argent ; les plantations de sucre, caoutchouc, tabac, coton, café ; ou les chemins de fer seront grandement subventionné pendant leurs cinq premières années de vie et défiscalisé pendant leurs quatre premières années. Ce programme de subvention – défiscalisation est créé en 1867 et permettra de nouvelles entrées jusqu’en 1871. A partir du dernier jour du dernier mois de l’an 1871, et jusqu’à nouvel ordre, le programme n’acceptera plus aucune entrée.

En 1867 et sans avoir quoi que ce soit à voir avec les autres mesures, une taxe est créée sur chaque transaction commerciale. C’est au total 10% de chaque transaction commerciale qui sera prélevée par l’état qui conservera 1% additionnel pour ses comptes et placera les 9% restants dans un compte au nom du taxé où les fonds seront placés sur une épargne dans une banque mexicaine tirée au sort et seront bloqués pour les sept prochaines années. Cette « taxe créatrice d’épargne » est une manière de forcé les mexicains à bâtir une épargne populaire qui pourra être réinvestie au sein de l’empire. Il faut noter que 3% des revenus des taxes et impôts de chaque citoyen seront redirigé vers ce même compte épargne.

De larges concessions de chemins de fer et de ligne télégraphique seront vendues à des compagnies occidentales ou américaines.

Les défiscalisations et exemptions d'impôts cumulés ne pourront excéder le montant d'un demi-tiers d'impôt (soit 15% à peu près) et les subventions reçues ne pourront excéder le montant des défiscalisations et exemptions cumulés.
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Mar 5 Jan - 21:54
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La première étape vers le désarmement du Mexique : les décrets de 1869 et 1870 (1869 et 1870).

La question du désarmement de la population et du contrôle des armes à feu est primordiale pour la sécurité de l’Empire. Cependant, les mexicains – comme tous les habitants du continent américain – sont très tatillon sur le sujet du port d’arme.

C’est à la fois vu comme une obligation pour rester en vue (à cause de l’insécurité que ces armes causent) ; comme un droit inaliénable (héritage des guerres d’indépendances) ; et comme un outil pour gagner sa vie (via les chasseurs de primes, desperado et autres légendes de l’Ouest). Pourtant, l’Empereur va devoir limiter la présence des armes à feu s’il désire réduire l’impact des futures guerres civile.

La première étape vers ce désarmement est la limitation des entrées. En 1869, en pleine terreur blanche, Leonardo Marquez fait publier un code du droit au port d’arme. Code acte différents principes :

- Le monopole d’état sur la vente des armes au particulier en devenant le seul intermédiaire entre les fournisseurs d’armes et les armuriers ; le seul fournisseur direct des armuriers ; et la seule société autorisée à importer des armes.

- La création d’une licence d’armurier que chaque armurier devra posséder pour tenir boutique.

- La révocation du droit au port d’armes pour les anciens condamnés de la Terreur Blanche, il s’agit alors d’empêcher l’opposition politique d’acquérir légalement des armes. Les cadres juarezo-diazistes s’étant ralliés à l’Empire n’ayant pas été jugé pendant la Terreur Blanche, les constitutionnalistes impériaux n’auront pas de raison de s’opposer à cette mention qui ne vise que leurs anciens ennemis fédéralistes.

- La création d’un permis au port d’arme, délivrable uniquement par l’Etat, obligatoire pour tout homme ou femme voulant pouvoir légalement posséder et porter une arme. Ce permis s’achète en mairie pour cinq pesos l’unité sans vérification, ni demandes particulières, il faut juste déclarer chaque arme possédée. Entre 1869 et 1870, le permis sera à deux pesos, une réduction permettant à tout le monde de se l’offrir et une rentrée d’argent pour l’état. Les contrevenants subiront de sévères amendes.

En 1870, l’Empereur publie un décret interdisant l’import de fusils à culasse ou technologiquement supérieurs, outre ces modèles, aucun fusil produit après 1869 ne peut être importé au Mexique et la vente de fusils à culasse ainsi que des modèles militaires qui suivront est interdit au public. Il s’agit, alors, de s’assurer que l’armée ai une longueur d’avance technologique sur les armes du marché civil ou au moins que ces armes ne dépassent pas les capacités de l’armée (celle-ci n’étant pas encore équipée de culasse).

Les ateliers impériaux. (1870)

Afin de combattre la misère et de créer une alternative au banditisme ou à la prise des armes, l’Empereur crée les ateliers impériaux.

Il s’agira d’ateliers, présents dans toutes les villes, qui apprendront aux oisifs, aux indigents, aux pauvres et aux plus démunis à travailler en leur enseignant une activité manuelle : soudure, menuiserie, maçonnerie, travail d’usine, bijouterie, agriculture, élevage, travail d’armurier, etc…

L’industrie se développant lentement au Mexique, il est encore temps de créer une génération d’entrepreneurs ou de travailleurs compétents qui pourront à terme moderniser leurs activités.

Les travailleurs des ateliers ne sont pas payés, considérant qu’ils apprennent justement à gagner leurs vies. Ils pourront être mis à contribution des patrons ou entreprises après un temps de formation afin d’user de leurs compétences au cours de l’apprentissage et pourquoi pas être embauché.

Nos forçats et nos routes. (1870)

Les forçats et condamnés aux travaux forcés n’étant pas loués à des compagnies, sociétés, planteurs ou patrons mexicains seront utilisés afin d’entretenir les routes ainsi que les goudronner.

Cela permettra d’accélérer les trajets.

L’Impôt sur le revenu et les nouveaux impôts. (1871)

Le secrétaire d’état aux finances crée un impôt sur le revenu.

Celui-ci est de six pesos annuels et doivent s’en acquitter tous les citoyens mexicains.

Cette contribution remplacera les contributions foncières & sur l’Eglise qui ont été abolies.

La contribution foncière sera elle revue pour ne toucher que les plus petites propriétés, de même, que la contribution à la tête de bétail qui touchera les troupeaux de moins de dix têtes.
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Ven 8 Jan - 11:40
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Les papiers d’identités. (1868)

Les documents d’identités se généralisent par un décret de soixante-huit. Ils prennent la forme d’un livret.

Ils doivent contenir : l’état civil complet et la religion.

Les citoyens mexicains doivent aussi mettre à jour leur état civil et faire ajouter leur religion en municipalité pendant la période de 68 à 71. Au-delà, tout contrevenant sera puni d’une amende de vingt-cinq pesos.

L’Eglise et le Mexique : entre haine, amour et adoration (1871).

Durant la période coloniale l'Église catholique était l'institution la plus puissante et la seule institution religieuse autorisée à la fois au Mexique et dans le reste de l'Amérique latine.
Cependant, l’indépendance, l’influence de la franc-maçonnerie européenne et les années de guerres civiles ou de présidence libérale ont ouvert la voie à « la Reforma » de Juarez, Lerdo et Diaz qui entraina la séparation de l'Eglise et de l'Etat, en 1857, puis des années de mauvais traitements jusqu’à l'avènement de l'Empire.

Dix ans après la « Reforma » et la séparation, la situation est critique pour l’Eglise. Les libéraux lui ont saisie sa fortune, ses biens (mêmes cléricaux) et les ont redistribués, ils l’ont empêché de pratiquer son activité de prêt, ont réduit sont influence dans la politique et l’éducation et se sont attaqués aux droits civils des clercs. La situation doit être résolue au plus vite. L’Empire se base, en grande partie, sur l’influence de l’Eglise, or, celle-ci est de plus en plus limitée à la suite des attaques incessantes à son encontre.

Cependant, l’Empereur à le « cul entre deux chaises », comme l’on dit communément. L’Eglise s’est vu saisir des terres agricoles, très prospère, qui faisaient une partie de sa richesse. Or, ces terres ont (depuis) été saisies et redistribués à de grands planteurs ou des colons peu désireux de partager. L’Empereur, lui-même, est peu désireux de rendre autant de terre à une entité à qui il à promit la fin de l’imposition. Une fin de l’imposition déjà effective lors des années soixante-six et soixante-sept, offerte par don Salas, pendant le directoire.

Depuis son arrivée au trône, don Alfonso reçoit quotidiennement des rappels de Monseigneur Labastida y Dávalos, l’archevêque du Mexique, au sujet du statut de l’Eglise. Il faut dire que ce dernier est au gouvernement, depuis l’avènement de l’Empire, et que son neveu est un proche de l’Empereur. Jusqu’ici, le prince-aventurier avait toujours réussit à tempérer en octroyant des concessions mineures pour ne pas avoir à traiter ce sujet épineux.

« Monseigneur, nous venons d’établir l’Empire et les brigands sont à nos portes… Occupons-nous de reconstruire et pacifier le pays… » dit-il, en soixante-sept, concédant néanmoins de signer un décret officialisant la qualité de personne morale de l’Eglise Catholique Mexicaine comme « association religieuse » autorisée à détenir des biens ecclésiastiques (exclusivement) en échange de la non-imposition de l’Eglise.

En soixante-huit, lorsque la Terreur Blanche fut achevée, les Labastida revint au bureau de l’Empereur, au Palais Impérial de Mexico, « La répression est terminée ! J’en déduis que le pays est assez pacifié pour que vous vous occupiez de l’Eglise, don Alfonso ? » mais le véritable travail ne faisait pourtant que commencer, un travail politique que Labastida, en tant que fervent chrétien, faisait exprès de ne pas voir pour se centrer sur les affaires spirituelles et les intérêts de son Eglise. Cependant, les intérêts de l’Eglise devaient attendre au profit d’intérêts terrestres, plus urgent, car soixante-huit était une année pivot dans la politique impériale : c’était l’année du début de la politique de retour à l’ordre ainsi que du début de la politique économique. « Monseigneur, ne voyez-vous pas que je travaille pour que notre glorieuse nation ne retombe plus jamais dans la gabegie révolutionnaire qui vous à causer ces tracas ? Je ne peux m’en occuper maintenant, hélas mais je ferai le nécessaire ». Le ‘’nécessaire’’ était un bref euphémisme pour un décret afin de faire patienter Labastida : les serments devant les cours, les tribunaux et la nation pouvaient de nouveau se faire sur la Bible, plus encore, les cimetières redevenaient religieux et les procédures de naissance et mariage religieux avaient de nouveau une valeur civile, l’Eglise devant travailler de concert avec l’administration pour imposée cette dernière partout dans l’Empire et faciliter la tache des fonctionnaires. Le droit de porter leurs tenues de clercs en civil était, de nouveau, reconnu. Ce décret ne contenta que faiblement Labastida qui proposa un retour à l’impôt religieux perçu par l'Etat et renvoyé à l'Eglise, jusqu'en 1833, date de son abolition par Gomez Farias. Don Alfonso se dit alors prêt à accepter ce rétablissement de la dîme à quelques conditions : l'Eglise devra soutenir l'implantation et la collecte de l'administration fiscale même hors du champs d'action de la dîme, la dîme sera collectée uniquement en monnaie conjointement avec les services fiscaux et l'Eglise, les pauvres et démunis en seront exempt, les fonds collectés seront partagés en 1/3 à l'Etat et 2/3 à l'Eglise, l'Etat recommencera à nommer les ecclésiastiques comme auparavant, l’université catholique de Mexico et l’Université Royale et Pontificale de Mexico sont réouvertes sous le giron et les finances de l'Eglise, giron et finances partagées dans le cas de la Royale & Pontificale. Cette situation, sensiblement la même que celle pré-Farias est acceptée. La dîme touche même les non-catholiques. Ainsi, les Eglises chrétiennes protestantes ou orthodoxes ainsi que les synagogues juives prélèvent la dîme mais la divisent en trois tiers : 1/3 Etat, 1/3 Eglise Catholique et 1/3 pour l’Eglise la levant auprès de ses fidèles. Les indigènes suivant leur religion traditionnelle subissent la dîme de l’Eglise Catholique.

En soixante-neuf, don Alfonso, habitué aux visites annuelles de Labastida, lui transmet alors un projet par la poste impériale avant que l’archevêque n’ai le temps de lui rendre visite. Le décret est clair : l’Eglise Catholique Mexicaine ne pourra détenir, directement, aucune entreprise ; terre ; ou activité non-ecclésiastique son statut d’« association religieuse » l’en empêchant, mais, l’Eglise Catholique sera directement reliée à l’Association des Catholiques du Mexique (ACM) qui, elle, pourra détenir des entreprises ou terres. Cependant, le décret précise que l’Eglise ne peut procéder à l’accaparement des terres agricoles et doit se contenter d’activités intellectuelles.

En soixante-dix, Labastida, par l’intermédiaire du prince Louis-Marie, contacta l’Empereur qui consentit à lui léguer le patrimoine de trois journaux libéraux, spoliés à leur propriétaire pendant la Terreur Blanche, afin de constituer un média catholique : « La Voix du Seigneur ». Par un décret, don Alfonso officialise le droit pour l’Eglise, à travers l’ACM, de posséder des médias ; des banques ; organismes de crédits ; d’investissements ; des magasins ; des compagnies commerciales ; des cabinets d’avocats ; des études notariales ; des assurances ; et d’opérer des activités de baux locatifs mais, ces entreprises, n’étant pas directement propriété de l’Eglise mais d’une association seront imposés.

En soixante-et-onze, don Alfonso procéda à une réunion du gouvernement, au sein de laquelle, il rendit officiel les nouveaux termes qui unissent l’Empire du Mexique et le Clergé Catholique et réglait ainsi la question des terres, un concordant mêlé à une réforme :

- Les terres ne seront pas rendues. Les coupables ont été jugés, emprisonnés, punis ou exécutés. Les terres spoliées appartiennent maintenant à des citoyens tout à fait innocents qui ne pourraient être punis.

- L’Eglise Catholique est reconnue comme personne morale sous le régime de l’association religieuse l’empêchant de pratiquer des activités non-spirituelles.

- Cependant, l’Eglise Catholique retrouve son influence politique et économique à travers l’ACM qui représente l’Eglise Catholique et qui, elle, est une association capable de posséder des biens et entreprises.

- L’Eglise Catholique et ses clercs ne sont pas imposés mais l’ACM et ses entreprises, si. Les transferts de biens et de richesses de l’ACM vers l’Eglise sont interdits mais pas à l’inverse.

- L’ACM ne pourra posséder de terres agricoles mais peut posséder des entreprises dites « intellectuelles » : médias, magasins, banques, organismes de crédits ou d’investissements, compagnies commerciales, cabinets d’avocats, études notariales, activités immobilières.

- Les serments devant les cours, les tribunaux et la nation peuvent de nouveau se faire sur la Bible, plus encore, les cimetières redeviennent religieux et les procédures de naissance et mariage religieux ont de nouveau une valeur civile.

- L’Eglise devra travailler de concert avec l’administration territoriale, fiscale et politique.

- L’Eglise devra appuyer le régime impérial, faire son éloge à la fin des messes et en parler positivement dans sa presse. Elle devra lui confier des prêts à bas-taux en échange de sa protection.

- L’Eglise et l’Etat ne sont plus totalement détachés. La dîme est rétablie mais est collectée de concert. La religion catholique devient religion d’état, la liberté religieuse demeure intacte.

- L’Etat nomme les ecclésiastiques et les rémunère.

- L’Eglise entretient et finance elle-même son matériel, ses cérémonies et bâtiments religieux.

- L’Eglise récupère son rôle dans l’éducation. Tout clerc est aussi un professeur possible. L’enseignement public est religieux mais le Clergé peut ouvrir des écoles privées à tout moment. En échange de ce rôle, l’Eglise doit supporter un tiers des coûts liés à l’enseignement public.

- L’Eglise est exempte d’impôts.

- Les bâtiments religieux saisis sous Juarez redeviennent propriété de l’Eglise qui doit décider si oui ou non, ces bâtiments restent des écoles, hôpitaux ou autres.
- Les clercs récupèrent leurs droits civils complets.

- Les confréries religieuses, ordres religieux, fraternités ou sororités religieuses ou ordres saints sont rétablis sans compensation financière. Ils récupèrent leurs bâtiments, affaires et activités.

- L’Eglise récupère ses prérogatives dans l’aide et le soutien aux pauvres et démunis.

Cet accord entre l’Eglise et l’Empire à pour but de faire avaler la pilule des terres non-rendues en la rétablissant comme un organisme puissant mais dépendant d’un empire stable et chrétien.

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Dim 10 Jan - 11:17
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Impératrice, héritiers et propagandes. (1868 – 69 – 70 – 71)

Marie-Antoinette de Bourbon-Siciles naquit le 16 mars 1851 à Naples, fille de François de Paule de Bourbon-Siciles, elle avait moins de cinq ans lorsque Ferdinand II, son oncle, fut détrôné par les révolutionnaires italiens et ne vécut pas les évènements de la même façon que ses cousins dont beaucoup furent traumatisés par les évènements.

Elle épousera son cousin, don Alfonso de Bourbon-Sicile, alors empereur du Mexique, à l'âge de dix-sept ans et devint l'impératrice du Mexique à un âge précoce.

Peu préparée pour cette fonction, le tempérament doux et insouciant de l'impératrice contrastait avec celui de son mari, traumatisé par la révolution de 55, qui était un bourreau de travail conservateur aux dérives paranoïaques.

Le couple resta relativement uni, l'impératrice ne se plaignant que très peu (malgré les absences répétées de son mari) et lui donnant deux fils dès les premières années du règne : Ferdinand-Pie en 69 et Charles en 70. L’impératrice était une femme très pieuse qui appréciait élever ses enfants, aller à l’Eglise et participer à la vie quotidienne avec ses sujets. Elle n’appréciait pas le luxe ostentatoire de certaines cour catholique et ne portait que peu de bijoux, de la même façon que son mari mais d’une manière différente, elle désirait se montrer proche des mexicains qui vivaient dans la misère en n’adoptant pas de faste ruineux.

C’était une femme qui se rendait chaque dimanche à la messe et même plusieurs fois dans la semaine. Elle travaillait peu pour l’Etat mais se confiait corps et âmes à des œuvres de bienfaisances pour les plus démunis organisant secours populaires, distributions de vivres et associations caritatives pour les pauvres et les malades. On lui doit notamment l’association de l’impératrice, qui organise le secours aux plus démunis, et l’hôpital Marie-Antoinette à Mexico qui offre des soins gratuits aux pauvres malades, inspirée de la charité chrétienne, c’était une dame simple et populaire.

Elle et son mari appréciaient se montrer dans les rues de Mexico et les rares fois où ils sortaient c’était sans grande escorte, toujours discrètement, sans faire attendre leurs sujets lors des arrêts en diligences ou en omnibus. D’une nature calme et effacée, l’Impératrice sut néanmoins apprendre l’espagnol à son mari et le faire sortir de sa timidité. Elle fut un soutien important pour le régime, en début de vie, entretenant la popularité d’un mari aux apparitions rares en faisant cesser la « Terreur Blanche » dès le lendemain de son mariage puis en détournant les moyens de la répression vers le banditisme.

Organisée, c’est elle qui tenait les agendas de son époux et du couple, prévoyant à l’avance ce qu’il fallait faire. Elle fut à l’origine de quatre tournées consécutives à travers tout le Mexique : une première en 1868 pour leur mariage où le couple se déplaça en diligence avec une escorte de gardes impériaux à travers les grandes villes du Mexique qui fut suivie d’importants secours aux démunis durant plusieurs semaines, une seconde en 1869 pour la naissance de Ferdinand-Pie dans les mêmes conditions qui fut l’objet de quelques jours de célébrations où du pain ; du bœuf ; et de l’alcool furent distribués dans les chefs-lieux des capitaineries-générales, une troisième en 1870 pour la naissance de Charles qui fut l’objet de nombreux défilés militaires et policiers et une quatrième en 1871 pour fêter les cinq ans du régime impérial où le couple et leurs deux enfants enchaînèrent les discours en la gloire de l’Empire vantant les améliorations économiques, sécuritaires, militaires, politiques et logistiques (via les chemins de fer) effectués, en cette occasion, le trajet de retour de La Paz jusqu’à Mexico fut quasi exclusivement fait en chemins de fer.

Malgré son tempérament effacé et le peu de souvenir qu’elle avait de la révolution de 1855, Marie-Antoinette savait être un appui utile. N’étant pas traumatisée par le soulèvement du sud-italien et n’étant pas paranoïaque à la manière de son mari, elle savait calmer ses crises et surtout le conseiller.

Ainsi, il fallait que le souverain absolutiste soit un « despote éclairé » et non un « caudillo obscurantiste », s’il désirait garder son trône, il fallait qu’il comprenne les conditions de vies et les aspirations de son peuple, or, les mexicains étaient un peuple fier mais avili par des années de corruption, patriote, qui aspirait encore à récupérer l’Amérique Centrale et les territoires du nord mais surtout qui aspirait à la stabilité et à une amélioration des conditions de vie.

Ce fut elle qui fut à l’origine de la propagande impériale et qui confia cette dernière à son père, François de Paule, en la mettant sous la juridiction du secrétariat d’état a la maison impériale. Cette propagande prenait place via des crieurs publics, affiches, articles de journaux, spectacles de rues et discours présentant un couple impérial plus mexicain que ces derniers et soucieux de leur peuple.

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Cabinet noir et fiches informatives. (1869)

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En 1869, l’Empire du Mexique se dote d’un organe de services de renseignements.

L'idée vient à la base du commodore Matthew Fontaine Maury, qui servit autrefois dans la marine confédérée et qui aujourd'hui sert dans l'inexistante marine impériale mexicaine ainsi qu'en tant qu'agent du gouvernement impérial chargé de promouvoir l'immigration confédérée. En ce sens, Maury à la lourde charge d'organiser l'exil de ses compatriotes au pays des charros et de l'agave ainsi que de les installer, accessoirement, il leur trouve parfois un poste intéressant.

Maury à aussi servi en tant qu’espion pour la confédération. Il connait bien ce monde occulte et à encore des contacts. C’est en usant de ces contacts qu’il fait venir James Dunwoody Bulloch, l'ancien leader des forceurs de blocus confédérés ainsi que l'un des principaux organisateurs des services secrets, et Thomas Jordan, militaire confédéré qui fit semblant de rejoindre les armées de l'Union pour bâtir un réseau d'espions à Washington DC. Ces deux hommes sont propulsés dans l'entourage du jeune empereur qui leur ordonne de fonder un véritable cabinet noir, un réseau de renseignement impérial qui serai dirigé par Bulloch et Jordan.

Ce « cabinet noir », n’aurai rien d’officiel, tout au plus aurait-il une existence occulte : une vulgaire rumeur. Ses membres fondateurs disposent de couvertures, de fausses carrières, Maury est ‘’commodore’’ d’une marine inexistante, Jordan est ‘’attaché militaire’’ auprès du secrétaire d’état à la maison impériale et Bulloch travaille en tant que fonctionnaire pour ce même secrétariat d’état, pourtant, les faits sont tout autres puisque ces trois là travaillent principalement pour ce cabinet noir qui est lui-même un organe officieux du secrétariat d’état à la maison impériale.

Le secrétariat d’état à la maison impériale prend donc une certaine importance, d’un organe mineur, purement honorifique, pouvant servir de régent et étudiant les dépenses et rentrées d’argents de la famille royale en plus de tenir quelques cérémonies purement honorifiques, ce dernier devient un instrument du pouvoir puisque dirigeant le réseau d’informateur de l’Empereur.

Ce réseau d’informateur n’ouvre pas les lettres et correspondances, comme en Europe, en tout cas pas sans bonnes raisons et uniquement celles des républicains ou fédéralistes. Sa tache principale est de constituée des fiches sur les fonctionnaires, gendarmes, hommes politiques ou militaires. Celles-ci contiennent des informations importantes : état civil, religion, moyens du foyer de naissance, moyens du foyer actuel, appartenance ou non à une loge maçonnique (si oui, anticléricale ou non ? Républicaine ou non ?), qu’elle rumeurs courent-elles sur cette personne, est-il notoirement alcoolique, à t-il déjà commis des crimes ?

Ces fiches sont vouées à devenir un moyen officieux de s’assurer de la promotion de personnes compétentes et proches des intérêts de l’Empire.

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Les confédérés au Mexique : le projet d’Alfonso et la création d’une tradition militaire. (1870)

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Les confédérés et le Mexique c’est une longue histoire.

Les Knights of Golden Circle prévoyaient d’annexer le Mexique, la Colombie, les Antilles et une part importante de la Guyane pour l’incorporer à la confédération et en faire un super-état esclavagiste.

Jefferson Davis pensa, en collaboration avec Santiago Vidaurri, à annexer une grande partie du nord du Mexique après la guerre de sécession.

Voila, maintenant, que ces derniers immigrent massivement au Brésil (où ils peuvent continuer à pratiquer l’esclavage) et au Mexique (ou les journaliers sont de quasi-esclaves). Au Mexique, l’Empereur supervise lui-même l’entrée de ses mercenaires, colons, planteurs et commerçants du sud des Etats-Unis qu’il voit comme une aubaine. C’est d’ailleurs un confédéré, Matthew Fontaine Maury, qui fut le premier directeur de l’organisme de colonisation du Mexique crée par l’Empire afin de promouvoir la colonisation du pays.

Si Maury à été l’entremetteur entre l’Empereur et les fondateurs de ses services secrets, il ne se contentera pas de cela. Maury sera le principal instigateur de la colonisation du Mexique par des confédérés en appuyant la nomination de nombreux ex-confédérés à des postes clefs.

Ainsi, de nombreuses figures confédérées firent figures d’exemples en immigrant au sein de l’Empire et en y adoptant de prestigieuses fonctions. Parmi-elles, l’on trouve notamment John Singleton Mosby, qui immigra en 1868, et reçu le grade de lieutenant de cavalerie au sein de l'armée impériale. Il y servira avec les honneurs pendant deux ans avant de rejoindre les Resguardo dont il réorganisera les statuts en y créant de sous-unités de rangers, inspirés de ceux qu'il dirigeait pendant la guerre de sécession, spécialisé dans la traque et l'anéantissement des groupes de bandits via des méthodes expéditives, de nombreux anciens "greys ghosts" furent membres des "Resguardo mobiles del Mosby". Mosby eut à cœur (ou tout du moins ce furent les ordres que ses supérieurs lui donnèrent) de sécuriser les routes et les chemins de fer du nord du pays afin que les immigrés terrestres puissent traverser ces régions voir s’y installer.

Henry Hopkins Sibley rejoindra l'armée impériale en 1869 en tant que brigadier-général où il se spécialisera dans la lutte contre les indiens. En 1871, il sera nommé capitaine-général du Yucatan. Il y supervisera, tout personnellement, l'introduction des colons confédérés dans cette région sous le nom du projet de "Nuevo Florida".

Richard Launcelot Maury créa le projet de "New Virginia", "Nuevo Virginia" qui consistait en une série de colonies confédérés entre Mexico et Veracruz. R.L Maury s'investit tout particulièrement dans le génie civil et la construction de route, ponts, voies télégraphiques et chemins de fer aidant les entreprises européennes et du sud des Etats-Unis à investir le pays.

Joseph O. Shelby prit le commandement d'une brigade de l'armée impériale en 1868 et conserva ce commandement jusqu'ici. Lui et M.F Maury supervisèrent tout particulièrement l'arrivée de soldats-volontaires confédérés pour les rediriger vers l'armée, les resguardo ou la gendarmerie.

Edmund Kirby Smith rejoint l'armée impériale en 1870 afin d'enseigner dans l'école d'officiers de Mexico. John B. Magruder fut nommé capitaine au sein de la gendarmerie impériale. Il eut notamment la charge du bataillon de gendarmerie de Tampico. Alexander W. Terrell fut nommé diplomate dans plusieurs républiques d'Amérique centrale.

Les confédérés furent nombreux à immigrer au Mexique et de tous les immigrés que don Alfonso voulait faire venir les confédérés, avec les français et les italiens, étaient les plus importants. Leur tradition militaire et la rudesse de leurs habitudes en faisait des colons d’exceptions.

Lors de la guerre de sécession, les sudistes avaient plus de tradition militaire que les Nordistes. De ce fait, beaucoup d'officiers ou de familles d'officiers bourgeois étaient originaires du Sud, ce qui explique que durant toute la première moitié du conflit, les Sudistes avaient un net avantage sur le plan des compétences. En outre, les soldats sudistes étaient habitués à tirer au fusil et à monter à cheval, notamment pour la chasse traditionnelle, et les enfants étaient habitués dès leur plus jeune âge à manier le fusil et les cartouches. De plus, les Sudistes, à cause d'une pauvreté plus grande, connaissaient bien la rudesse de la vie de campagne, et supportaient beaucoup mieux les privations, le manque d'hygiène, le manque de sommeil, qui étaient très durs à supporter pour les jeunes recrues nordistes souvent citadines.

Ce sont des conditions de vie que l'on retrouve au Mexique rude, pauvre et parfois humide. L'Empire compte bien faire partager cette tradition militaire au Mexique. Ainsi, par un décret de 1868, il légalise le duel d'honneur pour régler le différents entre gentleman. Une intense propagande est mise en place afin d'apprendre aux jeunes hommes à monter à cheval ainsi qu'à utiliser un fusil le plus jeune possible. La chasse est vantée par le régime impérial. L'Etat met en place de nombreuses revues militaires et défilés chargés de donner une image de prestige à l'armée impériale et de créer des passions chez les jeunes hommes. Chaque soldat doit savoir monter à cheval.

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Lun 11 Jan - 21:24
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Accueil des juifs, marginaux d’Europe et chinois. (1867 - 1871)

Un décret de 1867, alors que le Mexique n’a pas encore débuté son cycle d’accueil de colons et immigrants, ouvre les portes du Mexique aux juifs qui peuvent y trouver un refuge peu importe le lieu d’où ils viennent.

En 1868, le décret s’agrandit aux chinois, puis aux japonais, puis à tout « jaune » dans un contexte ou ces derniers immigrent massivement vers la Californie pour y trouver un travail, ils y représentent une main d’œuvre peu chères et proche.

En 1869, le décret s’agrandit aux indiens des Etats-Unis et des autres nations.

En 1870, le décret s’agrandit aux marginaux et mal-aimés d’Europe, aux nomades, gitans, tsiganes, manouches, serfs ou autres Il promet à tout les immigrants la possibilité d’obtenir une nouvelle identité et des nouveaux papiers.

En 1871, un décret additionnel vient préciser que les immigrants peuvent arriver dans une totale neutralité religieuse ou confessionnelle et peu importe leurs croyances. Tout homme ou femme, peu importe son origine, sa classe sociale, son éducation, sa religion ou sa couleur de peau peut demander à recommencer sa vie au Mexique.

De 1868 à 1871, les immigrants demandant à rejoindre le Mexique via ces décrets bénéficient des mêmes avantages que ceux qui arrivent via l’organisme pro-colonisation.


Provoquer une ruée vers l’or et d’argent. (1868 – 1871)

Avec la vente de concessions aurifères ou argentières, parfois juste supposées, aux colons et aux mexicains, suivi de la remise en fonctionnement de mines datant de l’ère coloniale, l’Empereur compte bien créer une ruée vers l’or et l’argent, quitte à ce qu’elle soit fictive.

Durant les années 1868 – 1871, il multiplie la vente de concessions aux chercheurs d’or ou d’argent (au bénéfice de l’Etat) avec la promesse que l’acheteur pourra exploiter tout l’or qu’il trouvera à condition de lancer une exploitation dans les trois années qui suivent la découverte d’or, l’exploitant recevra même des subventions pendant les trois années suivantes mais si l’exploitant n’exploite pas son gisement sous les trois ans, alors celui-ci devient propriété d’état.

La ruée vers l’or, fictive ou non, est alors autant un argument économique, qu’un argument colonialiste visant à attirer les masses.

Il est à noté que le concessionnaire (celui qui achète la concession) peut exploiter toute richesse minière trouvée sur sa concession, pas seulement l’or ou l’argent.

Première phase d’industrialisation : la révolution agraire. (1868 – 1871)

Alors que l’Europe est totalement entrée dans la révolution industrielle et que le Mexique commence à se recouvrir d’immenses haciendas subventionnées ou de mines remises en état de fonctionnement, le dernier despote éclairé du monde connu ne s’arrête pas de travailler.

En total parallèle de toute sa politique économique actuelle ou de sa politique pro-immigrations, don Alfonso décide de faire rentrer le Mexique dans le XXème siècle en adoptant une politique favorable à une industrialisation, certes limitée, mais naissante.

Celle-ci se place alors dans une optique purement rationnelle : alors que l’économie mexicaine est principalement agraire et que c’est la que le plus de bras sont mobilisés, monopolisant ainsi une main bon marché et immense, les mines et les industries qui pourraient assurer une prospérité certaine au Mexique sont condamnés à une sous-utilisation.
Cependant, l’agriculture étant un poumon économique du Mexique et les grands planteurs étant d’ardents soutiens au régime, l’Empereur ne peut se résoudre à entrer en conflit avec eux. Ainsi, l’option la plus logique n’est pas de leur voler leur main d’œuvre mais de la rendre obsolète.

L’Empereur se charge donc de déclencher une « révolution agraire », similaire à la « révolution industrielle » qui a secouée l’Europe. Cette dernière vise à augmenter les rendements de l’agriculture mexicaine en abaissant ses coûts et son besoin en main d’œuvre.

Pour commencer, un « Institut d’Etude Agraire du Mexique » est créé, en 1868, c’est un organisme scolaire et étatique chargé d’étudier le fonctionnement des cultures au Mexique et d’étudier le rendement des plantations puis de conseiller les planteurs. Ils devront aussi étudier et choisir les meilleurs modèles de semences à reproduire, commercialiser et semer ainsi qu’étudier les bienfaits des progrès techniques et technologiques notamment dans la diffusion d’engrais, de nourriture pour bétails ou de matériels agricoles plus performants ou moins couteux. L’Institut d’Etude Agraire recevra un budget important, lui permettant de consacrer de larges sommes à l’achat d’inventions ou même l’engagement d’inventeurs étrangers comme Célestin Gérard, Cyrus McCormick ou Obed Hussey.

En 1869, un programme est mis en place visant à promouvoir l’industrie de l’engrais. Un programme de subvention et de défiscalisation, inspiré de celui en vigueur pour les mines et l'agriculture à la même époque, est mis en place pour promouvoir les usines de fabrications d'engrais azotés, potassique ou à phosphates ainsi qu'à engager des ingénieurs français, à la pointe en ce qui concerne le machinisme agricole et les engrais, afin d'apprendre aux mexicains. L'Etat se faisant principal interlocuteur entre les producteurs d'engrais et le marché des planteurs, l'Institut agraire se faisant gage de la rentabilité apportée. Les usines à poudrette ne sont abandonnées mais l'on veille à les placer loin des villes. Les entreprises familiales spécialisées dans l’engrais, notamment celles françaises pionnières sur le marché, sont largement invitées à s’introduire sur le marché mexicain en installant des sites de productions, l’Etat mexicain garantissant une certaine rentabilité par sa proximité avec les planteurs.

En 1870, le programme s’étant aux sites de productions de machines agricoles. Les mêmes efforts que pour les engrais sont déployés mais étendus aussi aux entreprises du reste de l’Europe et d’Amérique du Nord. Les machines agricoles représentent un avantage certains puisqu’elles vont rendre obsolètes de nombreux petites mains à la campagne qui se redirigeront naturellement vers les sites industriels qui les ont mis aux chômages ou vers les mines récemment ouvertes ou tout autres sortes de productions non-agraire.

En 1871, l’Etat se propose de défiscalisée, via un désamortissement sous dix années, le coût des machines agricoles nécessaires à la transition agricole manuelle – agriculture mécanique. Les propriétaires peuvent donc acheter tranquillement les machines agricoles diverses (locomobiles, tracteurs, moissonneuses-batteuses, batteuses, etc…) en sachant que le coût sera retiré de leurs impôts en petites tranches sous une dizaine d’années.
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Lun 1 Fév - 9:23
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Nos « soldaderas » (1868 - 1869 – 1870 – 1871).

Le Mexique à une longue tradition de femme guerrières ou militaires.

Les « soldaderas », ces femmes, qui suivaient les combattants pendant les campagnes offrant leurs services comme cuisinières, infirmières, couturières, ravitailleuses, combattantes ou d’autres choses, souvent, épouses d’un soldat conscrit, levé, de force et aussi roublarde que leur mari.

Que l’on parle des armées officielles, des milices, de l’armée d’Augustin Ier, de celle de Santa Anna ou de celles des multiples coups d’états… Toutes les armées du Mexique on eut leurs soldaderos, y compris l’armée du second empire.

En 1868, sous l’impulsion de l’impératrice, la femme mexicaine peut s’engager dans la fonction publique sous les mêmes conditions que le travail aux champs. Un travail de soutien et d’administratif leur est alors confiée. L’éducation et les soins infirmiers leur sont aussi ouverts.

En 1869, c’est la gendarmerie et l’armée qui leur sont ouvertes, toujours sous l’influence de l’impératrice, dans un travail toutefois purement administratif. L’uniforme militaire dédiée à ses « soldates de bureaux » est féminisé mais reste militaire.

En 1870, les tâches qu’elles peuvent accomplir dans l’armée ou la gendarmerie s’élargissent : cuisine, ménage, couture, soins et toute tâches subalternes. Elles restent toutefois des militaires contractuelles. Le statut d’officier leur est interdit mais des unités de femmes sont créés pour répondre aux besoins de main d’œuvre dans les milieux qui leur sont ouverts et elles sont dirigées par des sous-officiers féminines.

En 1871, des fonctions plus directes leur sont ouverts après de vifs débats soutenus par l’impératrice. La femme peut travailler dans le ravitaillement, dans des convois, dans de la logistique, le génie et peut même combattre. Pour ces activités plus « directes », qui nécessitent bien souvent l’usage d’une arme, on les paie comme un homme mais on leur impose le travestissement : l’uniforme est le même que celui masculin, on leur impose d’attacher leurs cheveux et la même discipline que les hommes et leur recommande de bander leurs poitrines, aggraver leur voix voir de se grimer en hommes. Elles restent néanmoins dans des unités purement féminines avec des sous-officiers féminines et des officiers supérieurs masculins, leurs dortoirs sont à part et elles ne rejoignent les hommes que pour les exercices, les manœuvres et le repas.

Aussi européen et chrétien que soit don Alfonso, il ne peut empêcher cette main d’œuvre militaire de rejoindre les rangs de son armée alors même que le recrutement sur la base du volontariat et du choix de carrière est bien plus sélectif que basé sur la conscription, encore plus, quand on exige des hommes ou femmes corrects dans les rangs de l’armée.
Néanmoins l’accord du mari sera obligatoire, qui plus est, la femme devra obtenir une dérogation administrative pour servir dans l’armée.

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Les écoles devant promouvoir le progrès matériel du Mexique. (1868)

Par décret impérial sont réouvertes, nettoyées et épurées de l'influence néfaste des républicains de la même manière que l'armée et les écoles militaires et devront former les futures élites intellectuelles de l'empire, les écoles suivantes :

- L’Ecole Polytechnique de Mexico chargée de former de futurs ingénieurs du génie civil et militaire.

- L’Ecole des Trains et des Rails chargée de former de futurs ingénieurs en matière de chemins de fer et de génie civil.

- L’Ecole des Mines chargée de former des cadres miniers.

- L’Ecole des Routes, des Ponts et des Rivières spécialisée en génie civil et militaire.

- L’Ecole impériale du commerce et des finances, née de la fusion de l’Ecole commerciale et de l’Ecole des finances, chargée de former des entrepreneurs, commerciaux mexicains, financiers et cadres bancaires de l’Empire.

- La Grande Ecole d’Administration qui se chargera de former les futurs cadres de l’administration et les préparer aux concours, qui annexe l’école préparatoire administrative dans son giron.

Ces écoles, bâties par Juarez, reprennent leur ancien rôle de création d’élites accommodantes avec le régime, impérial cette fois-ci et devront promouvoir le progrès matériel et technologique du Mexique.
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Lun 1 Fév - 9:33
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Les fondements du nationalisme créole.
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Les origines du sentiment national en Amérique latine remontent à la seconde moitié du XVIIIeme siècle qui fut le théâtre d'un mouvement d'émancipation patriotique issus des créoles de Nouvelle-Espagne et des colonies voisines. Ce mouvement est à la base une réponse à la domination péninsulaire sur la vice-royauté, aussi bien, dans les domaines économiques, que politiques, sociaux ou culturels. Les chefs de files de ce mouvement étaient des membres des rares classes sociales à avoir accès à l'éducation ainsi qu'à pouvoir frôler le pouvoir. Or, dans la société espagnole, cela n'était possible que par le biais des établissements ecclésiastiques, ce qui explique le rôle prépondérant des religieux dans les mouvements d'émancipation latino-américain. Cependant, la confrontation entre l'Espagne et les Amériques n'est pas nouvelle, en fait, cette confrontation est même à l'origine de leurs rapports. Ce qui différencia les premiers contacts entre Espagnols et Américains, des premiers mouvements patriotiques du 18ème siècle, c'était que les créoles y participent en prenant la défense de la terre dont ils sont natifs, la patrie.

Plusieurs des représentants du nationalisme créole de la Nouvelle-Espagne étaient membres de la Compagnie de Jésus. L'importance de la Société dans la vie de la Nouvelle-Espagne réside dans sa grande activité en faveur de la culture, tant par l'éducation que dans la production et la diffusion des connaissances. Cette activité a permis d'établir un réseau de relations impliquant la Société dans d’autres domaines, en particulier avec les membres des secteurs agricole, commercial et l’exploitation minière d’élite. L'expulsion des jésuites et les réformes bourboniennes ont créé les conditions pour que le mouvement d'indépendance contre l'Espagne ait lieu, pire, sans les missions jésuites dans le nord du pays, la Vice-Royauté devenait sans protection et, plus tard, le Mexique fut condamné à perdre la moitié de son territoire lors de l'intervention nord-américaine.

Certains jésuites exilés avaient été des figures centrales de ce mouvement intellectuel qui défendait la Nouvelle-Espagne face à sa métropole et qui proposait même la nécessité d'émanciper la colonie. L'un d'eux était Francisco Xavier Clavijero, qui a dû publier son histoire ancienne du Mexique en Italie et dans la langue de ce pays. Ce travail sera une des bases du nationalisme créole. L'apparition de l’histoire ancienne du Mexique a mis les intellectuels de la Nouvelle - Espagne devant un passé aussi glorieux que celui de l’Antiquité européenne, ce qui a favorisé les racines du sentiment patriotique et aussi les exigences pour l'égalité des droits entre les Espagnols et les Espagnols péninsulaires américains.

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Ce sentiment d’identité créole, redécouvrant un passé antique glorieux en Amérique et descendant d’un passé antique glorieux eu Europe, permit aux mexicains de se rassembler dans une société divisée aussi bien sur les plans économiques, culturels et politiques, où un groupe restreint contrôle la majorité des richesses, pendant que la plupart des gens sont pauvres. Les villages indigènes doivent payer un tribut et sont soumis à des discriminations de la part des Espagnols. Les Espagnols, créoles et métisses présentent de nombreuses oppositions, notamment sur des questions liées au partage des terres ou de l'eau. Pendant les trois siècles de colonisation espagnoles, il y eut plusieurs révoltes, parmi elles la rébellion des pericúes de 1734 à 1737 en Vieille Californie, la rébellion maya de 1761 dirigée par Jacinto Canek et les rébellions seris et pimas pendant le XVIIIe siècle.

Il permet aussi de créer une identité commune dans un pays où la couleur de peau ou l’ethnie ne signifie pas et où la religion ainsi que la langue sont les seuls caractères communs, des caractères partagés par la majorité des voisins ainsi que par l’envahisseur.

Dans cette société, un système de castes, basées sur les origines de la population, est alors en place. Du métissage entre les origines espagnoles, indigènes et africaines résulte un nombre de positions sociales déterminées uniquement par le pourcentage de « sang espagnol ». La population n'étant pas d'origine espagnole était marginalisée. Ce système de caste fut l’une des causes du développement de l’identité créole car la société mexicaine se métissa de plus en plus, au fur et à mesure de son évolution, tandis que le système ne bougeait pas d’un pouce.

L’indépendance et le nationalisme.

Le premier essai d'indépendance a été dirigé par le propre fils de Hernán Cortés, Martín Cortés, qui prit la tête en 1563 d'un mouvement fomenté par les descendants des conquistadors rétifs à tolérer l'autorité de la Couronne espagnole dans le gouvernement des terres conquises et peu adepte à supporter le système des castes, lui-même étant un métis. Un autre essai commence en décembre 1650 lorsqu'un Irlandais William Lamport s'échappe des geôles de l'Inquisition et colle sa proclamation d'indépendance sur quelques murs de la cité. Lamport voulait que le Mexique se séparât de l'Espagne ainsi que la séparation de l'Église et de l'État, qu'il dirigerait en tant que roi ou empereur. Cela ne se passa pas comme cela, Lamport fut rapidement repris et conduit au bûcher sous l'accusation d'hérésie, il fut aussi considéré comme un agent anglais. Le Mexique dut attendre deux siècles son indépendance.
Deux siècles plus tard, une conspiration vit le jour afin de permettre au Mexique d’atteindre l’indépendance. Les causes de la conspiration étaient multiples et dus à la fois aux réformes bourboniennes, qu’à la constitution de Cadix, le système des castes et l’invasion de l’Espagne par Napoléon Bonaparte.

Les plans des conspirateurs étaient connus du gouvernement, les partisans de Ferdinand VII furent informés par Josefa Ortiz de Domínguez, la Corregidora, épouse du corrégidor de Querétaro que leur arrestation avait été ordonnée. Cette révélation pousse Hidalgo, le soir du 15 septembre 1810, à lancer l'insurrection sans délai. Les cloches de l'église appelèrent la population et Hidalgo leur demanda de se joindre à la lutte contre le gouvernement de Joseph Bonaparte par le Grito de Dolores (cri de Dolores) : « ¡Viva la Vírgen de Guadalupe! Muera el mal gobierno ¡Viva Fernando VII! » (« Vive Notre-Dame de Guadalupe ! Mort au mauvais gouvernement ! (celui de Joseph Bonaparte) Vive Ferdinand VII d'Espagne ! (considéré par les créoles comme le roi légitime) »)

Hidalgo s'est soulevé contre l'occupation française de l'Espagne en criant vive Ferdinand VII, qu'il considérait comme le roi légitime. Hidalgo n'appela pas à l'indépendance mais à se révolter contre le gouvernement espagnol au service des Français. C'est le 19 août 1811 à Zitácuaro dans le Michoacán qu'Ignacio López Rayón a lui clairement initié un gouvernement mexicain sans les Espagnols au service des Français totalement libre et indépendant de toute puissance étrangère. Une masse hétéroclite formée principalement d'indigènes menés par des créoles répondit avec enthousiasme et bientôt elle marchait sur la capitale régionale de Guanajuato. Les mineurs de Guanajuato se joignirent aux habitants de Dolores dans le pillage, le massacre des Espagnols et des partisans des juntes favorables à Joseph Bonaparte ainsi que de nombreux innocents, femmes et enfants qui s'étaient réfugiés dans un magasin à grain, l'Alhóndiga de Granaditas, y compris l'intendente Riano qui avait espéré les sauver en les y réunissant.

Depuis Guanajuato, les forces d'Hidalgo au nombre de 80 000 hommes, encadrés par des militaires (régiments de Valladolid et de Celaya) de carrière mais très désordonnés et sans artillerie, marchent sur Mexico en octobre 1810, après avoir rallié et pris Zacatecas, San Luis Potosí et Valladolid. Le 30 octobre 1810, ils rencontrent une vive résistance des royalistes commandés par Trujillo à la tête de 7 000 hommes aguerris à la bataille de Monte de las Cruces, bataille incertaine dont les deux camps se disent victorieux. Hidalgo ne voulut pas entrer dans la ville de Mexico sachant que les insurgés y seraient incontrôlables et se livreraient à tous les désordres, il craignait aussi qu'ils y soient facilement vaincus par les soldats de Calleja. Après quelques escarmouches, les forces insurgées marchent sur le nord vers le Texas. Mais à la suite de la bataille du pont de Calderón du 17 janvier 1811, les insurgés sont mis en déroute et c'est en mars de la même année que les principaux dirigeants de l'insurrection — Hidalgo, Allende, Juan Aldama, Jiménez et Abasolo — sont faits prisonniers à las Norias de Acatita de Bajan (dans l'État actuel de Coahuila) à la suite de la trahison d'Elizondo. Hidalgo, en tant que prêtre, fut jugé par le Saint Office de l'Inquisition, privé de son sacerdoce puis condamné à mort. Le 31 juillet 1811, Hidalgo est fusillé, son corps décapité et sa tête exposée à Guanajuato comme un avertissement à ceux que la sédition aurait pu tenter.

Le gouvernement colonial espagnol, partisan de Joseph Bonaparte, publia une rétractation que l'on prétendit signée par lui, où il déclare que le Mexique n'était pas prêt pour l'indépendance, dont il ne résulterait qu'anarchie et despotisme. Si Hidalgo, en bon catholique, fut horrifié par la barbarie de ses troupes indigènes, il est à noter que les premiers mouvements indépendantistes modernes, qui dirigèrent ce sentiment patriotique créole, fut guidé par l'Eglise et l'armée.

Segundo Imperio Mexicano Bataille_du_Mont_des_Croix

Segundo Imperio Mexicano Lazador_insurgente_Mexique

La mort d'Hidalgo ne mit pas fin au sentiment national, au contraire, il le nourrit. De septembre à novembre 1813, plusieurs chefs indépendantistes se réunirent en tant que députés à plusieurs occasions afin de tenir une assemblée constituante puis de proclamer l'indépendance. S'en suivit plusieurs années de luttes indépendantistes sous forme d'une guérilla très dure, jusqu'en 1821.

Parmi ces mouvements de guérillas, plusieurs hommes se distinguent, parmi eux, des libéraux comme Guadalupe Victoria et Vicente Guerrero qui sortent de l'armée mais aussi, des plus conservateurs, issus du clergé comme José Maria Morelos et, plus tard, des militaires comme Augustin Iturbide.

Après dix ans de guerre civile, et la mort de ses fondateurs, au début de 1820, le mouvement indépendantiste est au point mort et proche de l'effondrement. Les insurgés font face à une importante résistance militaire espagnole et à l'apathie de la plupart des créoles. Les violents excès, pillages et viols des armées d'Hidalgo et de Morelos ont renforcé les craintes des classes aisées, qui préfèrent un gouvernement espagnol stable qui protège les personnes et les biens tant qu'une voie pacifique vers l'indépendance ne peut être trouvée. Dans ce qui était supposé être la dernière offensive gouvernementale contre les insurgés, en décembre 1820, le vice-roi Juan Ruiz de Apodaca envoie une force menée par un officier royaliste créole, Agustín de Iturbide, qui ne s'était jusqu'ici pas rallié au mouvement indépendantiste, combattre l'armée de Guerrero à Oaxaca. Iturbide, un natif de Valladolid, avait acquis une réputation pour le zèle avec lequel il avait persécuté les rebelles d'Hidalgo et Morelos lors des premières batailles de la lutte indépendantiste. Iturbide était la personnification des valeurs conservatrices : religieux fervent et ardent défenseur des droits de propriété, il était cependant contrarié par la lenteur de son avancement et par la faiblesse de sa fortune, à ses yeux l'indépendance du Mexique permettait d'échapper aux conséquences de la constitution libérale de 1812.

L'expédition d'Iturbide à Oaxaca coïncide avec le coup d'État victorieux contre la nouvelle monarchie de Ferdinand VII en Espagne. Les dirigeants du coup d'État contraignirent Ferdinand à signer la constitution espagnole libérale de 1812. Lorsque la nouvelle de cette charte libérale atteint le Mexique, Iturbide y voit à la fois une menace du statu quo et une opportunité pour les créoles de prendre le contrôle du Mexique. Après un conflit initial avec les forces de Guerrero, Iturbide change de camp et invite le dirigeant rebelle à une rencontre et à discuter les nouveaux principes de la lutte d'indépendance. Alors stationné dans la ville d'Iguala, Iturbide proclame trois principes, ou « garanties », pour l'indépendance du Mexique : établissement de la religion catholique romaine comme seule religion du pays, proclamation de l'indépendance et égalité sociale entre Espagnols et créoles. Après avoir convaincu ses troupes d'accepter ces principes, ils furent promulgués le 24 février 1821, en tant que plan d'Iguala, Iturbide persuade ensuite Guerrero de joindre ses forces aux siennes.

Une nouvelle armée, l'Armée des Trois Garanties, est placée sous le commandement d'Iturbide afin que se réalise le plan d'Iguala. Le plan avait une base si large qu'il plut aussi bien aux patriotes qu'aux loyalistes. Le but de l'indépendance et la protection du catholicisme rassemblait toutes les factions. Il permettait de préserver le mode de vie colonial mais sans l'Espagne : l'Église restait le plus grand propriétaire terrien, les militaires et les gens d'église conservaient leurs fueros et les propriétés communautaires indigènes restèrent protégées jusqu'à ce que les lois de la Réforme promulguées par Benito Juárez entrent en vigueur. Cette participation massive de toutes les classes sociales de la vice-royauté fut un des piliers fondateurs du nationalisme.

Le 21 juillet 1821, le nouveau Vice-roi de la Nouvelle-Espagne Juan O'Donojú arrive à Veracruz. Il découvre que tout le pays, à l'exception de cette ville, et surtout Mexico et Acapulco soutiennent le plan d'Iguala et le général rebelle Agustín de Iturbide. Le 3 août 1821, O'Donojú invite Iturbide pour une conférence dans un lieu de son choix, ce dernier désigne la cité de Córdoba. O'Donojú, accompagné du Colonel Antonio López de Santa Anna, y arrive le 23 août, la rencontre a lieu le jour suivant. Ils parviennent à un accord et signent le traité de Córdoba (25 août 1821) basé sur le plan d'Iguala.

Les troupes espagnoles quittent la capitale dès le 21 septembre et les insurgés y entrent le 24. Le 26 O'Donojú puis le 27 Iturbide décrètent l'indépendance du Mexique. O'Donojú ainsi que 33 autres personnalités font partie du gouvernement provisoire que dirige Iturbide. Le 28 septembre 1821, une junte provisoire déclare le gouvernement mexicain constitué sur les bases du plan d'Iguala et du traité de Córdoba. Iturbide est désigné comme premier chef de l'Armée impériale des Trois Garanties et président de la Régence, avec le titre de Majesté. Le 24 février 1822 se réunit un comité constituant chargé de rédiger une Constitution. Entre le 19 et le 21 mai 1822, le Congrès appuyé autant par les royalistes que par les anciens insurgés nomme et confirme Iturbide Empereur constitutionnel de l'Empire mexicain.

Les premiers piliers de l’indépendance du Mexique et de l’Amérique Centrale furent les militaires et le clergé travaillant main dans la main auxquels viendront s’adjoindre des libéraux qui combattirent en opposition, en parallèle ou avec ces derniers.

Segundo Imperio Mexicano TrigaranteMexico

Une nation, deux nationalismes.

Au sein du Mexique nouvellement indépendant, deux formes de nationalismes émergent.

Celui des libéraux qui vantent la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui désire s’affranchir de l’héritage colonial et former un nouvel état qui ferai table rase du passé colonial et précolonial. Le libéralisme a cherché à libérer le pays de l'influence de l’Eglise catholique et s'est opposé aux interventions étrangères. On doit notamment aux nationalistes libéraux, la suspension du paiement des dettes et le refus catégorique des interférences étrangères dans la politique nationale. Les représentants les plus notables du nationalisme libéral furent Benito Juarez, Sebastian Lerdo ou encore Porfirio Diaz, décédé en 1866. Le nationalisme libéral se présentait sous différentes formes : favorable à une fédération comme les Lerdistes, favorable à une république fédérale au fort pouvoir central comme Juarez ou favorable à une république centraliste comme Diaz. Ce nationalisme républicain et libéral prit le dessus durant le plus clair de l’histoire mexicaine post-Iturbide jusqu’à la chute de la junte Juarezo-Diaziste.

Il existe aussi un nationalisme plus conservateur, qui reflète la pensée de la réaction mexicaine et a atteint son apogée pendant la terreur blanche qui suivit l'instauration du second régime impérial. Ce nationalisme justifie l'empire contre la république corrompue et défend la tradition catholique et métisse. Il vise à rétablir la puissance du Premier Empire mexicain et à empêcher les ingérences nord-américaines dans la politique mexicaine. L'on lui doit notamment le retour de l'Empire via la guerre civile de 1866, le nouveau concordat, la libéralisation économique et l'abandon des dettes par les puissances européennes.

Cependant, en 1870, le nationalisme mexicain n’est, à l’instar des autres nationalismes d’Amérique centrale, pas encore bien défini. Les frontières des états sont instables, amovibles et pour de nombreux mexicains, leur pays s’étend encore jusqu’aux frontières du Panama et sur les territoires du nord-ouest.

La défaite face aux Nord-Américains et les révoltes en Amérique Centrale ont accru le sentiment patriotique des créoles mexicains et ont permis le développement du nationalisme.

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Le nationalisme au service de l’Empire.

Afin de développer un sentiment national fort au sein du Mexique et de ses anciennes dépendances, l’Empereur met en place une série de décrets et de mesures entre 1867 et 1871.
Le premier décret, en 1867, instaure l’espagnol mexicain, du castillan largement inspiré du nahuatl, comme langue officielle de l’Empire. Le nahuatl devient une langue secondaire, disponible pour l’administration, à communiquer aux indigènes. L’espagnol mexicain devient la seule langue de l’armée et du système scolaire cependant.

Un récit national, favorable aux deux empires, est mis en place. Ce récit national devient la seule chronologie mexicaine « acceptable » pour le système éducatif public ou privé. Ce récit national commémore les victoires, les sacrifices et les pertes du Mexique en s’intéressant, principalement, aux grands effets favorables aux conservateurs, l’on commémore les Niños Héroes, ces élèves officiers qui se sont sacrifiés pour la patrie lors de la bataille de Chapultepec, chaque année, de grandes cérémonies seront organisées et un monument leur sera érigé en face du château de Chapultepec. Les dates de fin de la guerre d’indépendance, de la guerre américano-mexicaine, des tentatives de reconquêtes espagnoles, de la tentative mexicaine de conquérir Cuba, de chaque fin de règne libéral et de fin de la guerre civile qui mena à la création du Second Empire deviendront des dates de célébrations. Les dates de couronnement d’Augustin Ier et d’Alfonso, de même, que leurs dates de mariages deviendront des jours de célébrations. Les célébrations et le révisionnisme de certaines parties de l’histoire mexicaine permettent de créer un récit national en faveur des conservateurs et des monarchistes qui sera enseigné dans les écoles, petites comme grandes, primaires comme supérieures, et tout particulièrement, d’ailleurs, dans les écoles primaires et les écoles militaires. Même les dates mineures où le Mexique, peu importe son idéologue à ce moment-là, à repousser les yankees, comme lors de l’expédition de Mier, deviendront des dates de célébrations importantes dans le récit national ce qui permettra de rapatrier des libéraux modérés vers la couronne en montrant qu’on ne les oublie pas.

L’accent est mis sur la célébration et le prestige du régime via des dates clefs dans l’histoire du Mexique.

Une vaste propagande est mise en place visant à créer un sentiment national. Le Mexique n’est plus une fédération d’états aux limites arbitraires datant du traçage colonial. C’est un état centralisé et unitaire, à la langue unique et au récit national riche qui trace une route prospère vers la stabilité. L’Empereur y est l’incarnation de la nation, son arbitre et sa représentation. Il incarne la volonté de la nation et la protège. Il n’est pas le seul symbole, d’importants symboles culturels comme « l’Adelita », une soldaderas imaginaire tel Marianne ou Britannia, deviennent des allégories de l’Empire et du Mexique et sont repris par des symboles monarchistes, de même, que le charro, l’aigle ou l’agave.

Si le récit national sert à renforcer la cohésion, dans les écoles de l’Empire, l’on y apprend à développer un sentiment national. L’on apprend aux enfants que si le Mexique est une nation unie c’est grâce aux deux Empires et non pas à la période républicaine qui l’a désunie et dissipée. La défaite face aux américains est attribuée à la désunion provoquée par la République et passe pour être évitable si le Mexique fut un empire ou une monarchie. L’on apprend aux enfants à se sentir mexicain en exaltant la passion pour la nation. L’on y apprend le nom des grandes victoires et des grands commandants militaires et l’on y cultive des idéaux. On leur apprend aussi que les Guatémaltèques, les Costaricains, les Salvadoriens, les Honduriens et les Nicaraguayens ainsi que tous les autres créoles sont leurs frères avec qui ils partagent une culture, une identité créole, une langue et une religion. L’on encourage ainsi les rapprochements entre le Mexique et les états d’Amérique Centrale, un rapprochement dans les valeurs chrétiennes, tout du moins et on s’intéresse du sort des républiques centrales, on les voit comme des « provinces égarées ». L’école se concentre alors, principalement, sur l’union avec les territoires du sud, ceux de l’Amérique Centrale, même si dans les écoles militaires l’on se laisse tenter par un irrédentisme discret et peu soutenu, le Mexique n’est pas assez fort pour clamer haut et fort sa volonté revanchiste, que l’on tente néanmoins de faire grimper au sein de la population, l’air de rien, sous couvert de respect historique et l’on préfère se concentrer sur un rattachisme « pacifique » vers nos « frères du sud », via une union au moins économique.

L’accent est mis sur la participation de l’armée et du clergé à l’indépendance mexicaine. La monarchie est présentée comme un élément caractérisant la stabilité du pays. Un élément essentiel, qui plus est.

Afin de rapprocher l’empereur de sa population ainsi que de sa noblesse, don Alfonso et l’impératrice Marie-Antoinette adoptent don Salvador Iturbide y Marzan, alors âgé de 21 ans en 1870, mais ce dernier n'est pas nommé héritier, celui-ci restant le fils légitime du couple impérial qu'est Ferdinand-Pie. Le couple impérial prend alors le patronyme de "Bourbon-y-Iturbide-de-Mexico" et non plus "Bourbon-Siciles". Le couple impérial à prit l’habitude de se rapprocher de son peuple durant les premières années de son règne et parle, par exemple, couramment l’espagnol mexicain.

Différents musées sont bâtis et mis en place par le régime impérial afin de consolider son récit national. Ces musées sont réunis à Mexico, dans un premier temps, puis, à partir de 1868, s’étendent dans les grandes villes du pays.

L’on distingue plusieurs types de musées qui doivent être visité par les élèves. Les élèves-officiers doivent visiter un de chaque catégorie, chaque année et les élèves normaux doivent en visiter un seul par an. En dehors des obligations pour les étudiants, les entrées sont libres.

Les musées coloniaux retraçant l’ère colonial. Ils présentent cette période comme une période de paix et de prospérité entaché par les désirs autoritaires d’un roi d’Espagne éloigné et non-soucieux de ses sujets. Ils y font l’éloge des pères de la nation qu’étaient les conservateurs et le clergé et y font le parallèle entre le Mexique moderne et colonial faisant de l’Empire l’héritier de l’Etat colonial dans sa totalité et donc dans sa prospérité rappelant que le Mexique monarchiste est guidé par un fils du pays pour des fils du pays.

Les musées de la guerre d’indépendance servent à rappeler combien Augustin Iturbide et ses hommes ont été courageux et ingénieux face aux espagnols et à quel point les conservateurs monarchistes et l’Eglise ont été la base de l’indépendance de l’Etat mexicain.

Les musées du Premier Empire mettent en lumière cette période glorieuse de l’empire du Mexique en évitant les sujets plus sombres du premier empire et explique sa fin par un complot des libéraux allant à l’encontre de la volonté populaire.

Les musées de la honte s’étendent sur la honte de la période républicaine, sur l’influence des loges maçonniques anticléricale et venus d’Amérique du Nord ou d’Europe et sur l’influence des Etats-Unis sur la politique républicaine. L’on y dévoile toute la corruption de la période républicaine, grimant des portraits corrompus et autoritaires des chefs libéraux actuels ou passés, seul Juarez et Diaz (qui sont, ironiquement, les pères spirituels des monarchistes constitutionnels) reçoivent des portraits nuancés, Juarez passant pour un criminel tyrannique mais pas un corrompu et Diaz pour un arriviste sans conviction propre. La république y est trainée dans la boue et l’Empire y est présenté avec les éloges. L’on y accuse la république de corruption et d’instabilité ayant entraîné la faiblesse du Mexique.

Les musées de la gloire militaire mexicaine commémorent les grandes batailles gagnées par le Mexique et les actes de résistances héroïques.

Enfin, les musées du Second Empire rappellent le règne autoritaire et anticonstitutionnel de Juarez, la fraude électorale de Diaz, relate la guerre civile en faveur des conservateurs et la « Terreur Blanche » comme une lutte contre un ennemi terroriste. L’on y fait l’apologie de don Alfonso présenté comme le candidat idéal qui ne tarda pas à épouser le pays, l’impératrice comme une mère bienveillante pour le peuple, les princes héritiers comme le futur de la nation. Les politiques du second empire y sont exaltées tout est présenté sous le meilleur des jours.

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Lun 1 Fév - 21:53
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Le « Quinquennat noir ». (1866 – 1871)

Les « cinco años de negro », aussi connus comme le quinquennat noir, représente la période de cinq ans qui suit la mise en place de l’empire et qui voit la mort de la quasi-totalité de la vieille garde monarchiste au Mexique. Cette période n’est pas la cause d’un grand bouleversement au Mexique car la mort de ses cadres fut vite remplacée mais elle toucha la caste dirigeante en profondeur « épurant » le vieux sang datant de la guerre d’indépendance et touchant même la famille impériale. Les trois composantes du pouvoir « absolutiste » de don Alfonso furent touchés par l’hécatombe des cinq années : les conservateurs mexicains, les suiveurs italiens et le clan des Bourbons.

Par exemple, parmi la « faction italienne » qui suivit les Bourbons dans leur exil mexicain, seul ne perdure – après 1871 – que trois véritables piliers du pouvoir bourbonien : Ferdinando Beneventano del Bosco qui remplaça Juan Almonte, dès son décès, dans la direction de la protection du clan impérial, Ludovico Quandel qui prit la direction de la Gendarmerie Impériale dès 1871 et Joshua Ritucci qui remplaça Miguel Miramon à son décès.

Au niveau de la famille impériale, c’est dès 1867 qu’elle s’endeuille avec le décès de l’impératrice-mère Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine-Teschen suivi cinq jours plus tard de son fils cadet Janvier de Bourbon-Siciles, la sœur de l’empereur, Marie-Annonciade de Bourbon-Siciles, décédera  le 4 mai 1871 et le 26 novembre 1871 le prince Gaetan se suicide après avoir quitté le Mexique depuis deux ans afin de parcourir l'Europe en espérant guérir sa dépression et les crises d'épilepsies ruinant son mariage. Miné par ses maladies chroniques, son échec dans les affaires au Mexique et une fausse couche de sa femme, il se suicidera en se tirant une balle dans la tête à Lucerne, en Suisse. Son corps sera rapatrié au Mexique où on lui offrira des funérailles discrètes. Les funérailles de la famille impériale sont discrètes et familiales, en apparence, de nature purement religieuse mais sont aussi fortement relayées dans la presse. Don Alfonso, malgré une relative discrétion, fait créer une crypte familiale dédiée à sa famille à Mexico, dans un cimetière militaire qu’il fait créer à Mexico dans le district de Dolores Hidalgo pour y faire enterrer les soldats conservateurs de la guerre civile, il fait de cette crypte impériale un lieu de pèlerinage monarchiste, en guidant lui-même des veillées dès la création du cimetière puis plus tard en l’honneur de sa mère et son frère puis de sa sœur ou son frère.

Pour ce qui est des conservateurs mexicains, l’hécatombe est encore pire. Le premier à tomber est José Ignacio Pavón qui fut par deux fois président conservateur du Mexique et qui siégea à la Cour Suprême, fervent partisan de l’empire. Il décède en 1866. Lors du premier décès, don Alfonso comprend dès lors que ses partisans sont malheureusement âgés et qu’ils tomberont comme des mouches, pire encore, ils pourraient fragiliser son régime en mourant s’il ne les mystifie pas. Ainsi, il ordonne la création d’un « Panthéon aux héros de la nation », proche du château de Chapultepec dédié aux grands noms de l’Empire. Ce monument est directement copié du panthéon français. Les travaux, entamés en 66, seront fini en 68 et le premier à y être placé en tombe sera José Ignacio Pavon même si d’autres suivront. Parmi eux, Tomás O'Horán y Escudero décédé du choléra en 1867 et héro de la guerre contre Juarez et Diaz. José Mariano Salas qui décédera la même année qu'O'Horan et sera remplacé par Juan Almonte, l'homme fort du régime impérial ne résistera malheureusement pas à sa propre terreur blanche décédant peu avant son abolition. Miguel Miramon mourra dans un accident de train en 1867 avec Tomas Méjià. José María Gutiérrez Estrada mourra de vieillesse la même année.

Juan Nepomuceno Almonte, nommé chef du gouvernement en 67 conservera cette charge jusqu'à sa mort en 69. Il se distinguera par sa loyauté à toute épreuve envers le régime monarchique.

Il sera remplacé par Teodosio Lares qui décède en 1870, lui-même remplacé par Romulo Diaz de la Vega qui deviendra chef du gouvernement par intérim durant trois mois avant d’être officialisé à ce poste par un décret impérial. Si la nomination d’un civil au poste de chef du gouvernement paraît être un pas vers la libéralisation du régime impérial, dans les faits, beaucoup craignent que Romulo de la Vega ne se retrouve que trop effacé par la personnalité de l’empereur.

Durant la nomination du remplaçant de Lares, les noms de Marquez et Zuloaga furent envisager, si de nombreux hommes en étaient partisans, leurs candidatures ont été écartées pour de multiples raisons. Marquez est jugé trop répressif et brutal dans ses méthodes pour un pays qui n'à plus besoin, pour l'instant, de terreur blanche alors que Zuloaga, qui fut longtemps un grand leader conservateur, pourrai se montrer moins malléable que de la Vega dans son rôle de subalterne.

Le « Panthéon des Héros » fera, lui aussi, l’objet de pèlerinage afin de sensibiliser les mexicains aux personnes présentes.

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Les Sarasinades
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Mar 2 Fév - 10:27
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« Los leyes de la Vega »  et antécédents (1871)

Dès sa fondation, le second empire mexicain s’intéresse grandement à l’immigration. Chaque ministre d’Etat de l’empire ayant sa petite préférence.

Salas, par exemple, mena une grande politique en faveur de l’accueil des anciens confédérés et des européens sur le territoire mexicain, dans une moindre mesure, il se fit garant de l’accueil des juifs de tout pays leur permettant même d’entretenir un culte exempt de l’impôt religieux et de maintenir des écoles juives ainsi que des quartiers juifs, protégés par l’empire, dès 1866-1867 ainsi que des défiscalisations mineures (de l’ordre de 5 à 15% sur deux ans supplémentaires) à conditions de s’installer dans les provinces de Baja California, de Veracruz et de Mexico. Les confédérés connaîtront des avantages similaires déjà explicités. Le port d’arme automatique pour les immigrants était notamment l’un des avantages.

Almonte lui succédera jusqu’en 1869. Il étendra les privilèges accordés aux juifs et confédérés à d’autres ethnies. Lui qui était un métis semi-indien il élargira les privilèges d'immigrations précédemment cités aux indiens d’Amérique du Nord et d’ailleurs à condition de s’installer dans la province de Nayarit. Ce décret, signé en 1869, l’année de son décès, sera étendu (deux jours avant son décès) à tout indien, même déjà mexicain, s’installant dans le Nayarit. En 68, un an auparavant, Almonte avait déjà élargi le décret aux chinois, japonais et tout autre « jaune » s'installant dans l'une des deux Basse-Californie.

Après la mort de Salas et Almonte, le, très bref, ministre d’état de l’époque Teodosio Lares entame une série de décrets et de négociations. Certains aboutiront notamment par l’élargissement des privilèges d’immigrations aux nomades européens et américains, tsiganes, gitans, manouches, serfs, mendiants, chômeurs ou marginal à condition de s’installer dans le Sinaloa ou le Tamaulipas.

Romulo Diaz de la Vega est nommé Ministre d’Etat à la suite du décès, naturel, de ses prédécesseurs. Il devient alors le quatrième homme à cette fonction sous le règne d’Alfonso Ier.

Certaines des négociations de Lares n’aboutirent cependant pas avant son décès et ce fut à Romulo Diaz de la Vega, signataire du décret additionnel à ceux sur l'immigration précisant la liberté religieuse dans l'empire, qui dut reprendre ses travaux. Ces négociations avec des groupes ou autorités chrétiennes évangéliques des Etats-Unis et du Canada, des communautés mormones de l’Ouest américain, des communautés amish et mennonites de l’« Uncle Sam » et du Canada, des « Frères de Plymouth » d’Irlande et des Etats-Unis ainsi que des communautés quakers. Ces multiples petits cultes chrétiens disposent de spécificités dans leur façon de pratiquer mais, surtout, sont mal-accueillies en Europe et aux USA. Lares comptait leur accorder l’asile mais de la Vega voit plus loin. Il négocie avec eux leur asile, certes, mais leur offre les avantages de l’immigration et le droit de conserver leurs modes de vies (isolement chez les amish et mennonites, polygamie chez les mormons, écoles religieuses, quartiers communautaires, colonies entièrement dédiés) à conditions qu’ils s’installent dans la diagonale sauvage (Yucatan, Campeche, Chiapas) ou le triangle du nord (Chihuahua, Coahuila, Durango). Diaz de la Vega, après la reprise des travaux de Lares, reprit les siens en accordant les privilèges d’immigrations aux afro-américains et antillais s’installant dans la diagonale sauvage, l’état de Veracruz, le Tamaulipas ou Nuevo Leone puis aux Français, Italiens et Allemands s’installant dans les environs de Veracruz, Mexico, Hidalgo, Puebla, Tlaxcala, Morelos ou dans les provinces d’Oaxaca, Guanajuato et San Luis Potosi.

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Loi fondamentale de 1871. (1871)

Peu après sa nomination en tant que Ministre d’Etat, Diaz de la Vega s’empara du projet de « Loi fondamentale » préparé par don Alfonso Ier depuis son arrivée au pouvoir et peaufiné avec don Salas, Almonte et Lares.

Il s'agit d'une loi fondamentale qui apparaît comme étant la suite logique du règne d'Alfonso : une conception très conservatrice du pouvoir et de la société avec une libéralisation économique marquée. L'héritage de l'absolutisme éclairé des Bourbons-Sicile se fait alors très vite comprendre et les ambitions d'Alfonso d'être le dernier des despotes éclairés est entièrement visible.

La loi fondamentale est brève.

Elle fixe les modalités de successions de l'empire : le fils ainé biologique de l'empereur et de l'impératrice, à défaut, un fils adopté, à défaut, son enfant aîné, à défaut son parent le plus proche.

L'empereur y est considéré comme le garant de l'unité du Mexique et de sa paix intérieure, il est le protecteur de la nation et son symbole.

Il est empereur par la grâce de Dieu.

Le principe de la séparation des pouvoirs n'est pas reconnu : le roi et ses ministres détiennent le pouvoir législatif comme le pouvoir exécutif.

Les ministres sont des instruments du souverain révocable sur sa seule volonté.

L'empereur dispose de pouvoirs étendus, se réservant le droit de décider en toute liberté des politiques étrangères, militaires, intérieures et monétaires.

L'empire est de religion catholique mais adopte la totale liberté religieuse pour ses sujets même si l'instruction publique restera catholique.

L'empereur est le chef suprême des armées, forces de l'ordre et de la marine. L’égalité entre les citoyens peu importe leur rang, race, richesse et culture.

Le port et la possession d’arme sont reconnus comme un droit inaliénable pour tous les citoyens mais c’est un droit qui doit être encadré par l’état.

Les libertés individuelles des citoyens comme le droit de se déplacer, d’entreprendre, de commercer ou de posséder sont garantis, certaines libertés; ne sont néanmoins pas reconnues comme celle de se réunir, de former un parti politique ou un syndicat qui demandent une autorisation de l'empereur.
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