Le jeu est en cours !
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Aller en bas
Fire&Blood
Fire&Blood
Admin
Messages : 95
Date d'inscription : 03/09/2020
Age : 22

Conquête italienne de la Tunisie (1881) Empty Conquête italienne de la Tunisie (1881)

Jeu 7 Oct - 23:31
Conquête italienne de la Tunisie (1881)

Conquête italienne de la Tunisie (1881) War-2-063-sidsaid.jpg

L'ébruitement des propositions -pour ne pas dire injonctions- du gouvernement Français auprès du Bey font l'effet d'une bombe auprès de l'opinion publique Italienne et de ses dirigeants. Le gouvernement Minghetti doit agir, et vite : il organise en secret une expédition à partir des éléments engagés sous le commandement du général Oreste Baratieri en Allemagne : sous prétexte de le rapatrier en Italie en respect du payement des premières indemnités, la 9e Division est embarquée à Zara le 11 Avril. Elle fait escale à Catane quelques jours plus tard, ce qui éveille les soupçons Français : il est désormais trop tard pour faire machine arrière et le 20 Avril 1881 la 9e division débarque à Tunis à la stupeur générale pour «protéger le beylicat».

L'affaire a été soigneusement préparée diplomatiquement : le Royaume-Uni à la faveur du compromis accepté par l'Empire dans les Balkans donne son aval, tandis que la Sublime Porte a été averti quelques jours plus tôt de l'imminence de l'action Italienne. La France, isolée, n'a eu d'autre choix que de se coucher contre négociation de compensations. Reste donc au général Baratieri à écraser l'armée tunisienne, à moins que des renforts soient jugés nécessaires.

Le 28 avril 1881, 28 000 hommes du général Oreste Baratieri débarquent en Tunisie. Le 1er mai, la ville de Bizerte se rend aux 8 000 hommes du général Antonio Baldissera, qui continuent ensuite vers Tunis.

Baratieri et Baldissera entrent à Tunis entre le 3 mai et le 6 mai 1881. Ils ont en leur possession le traité de Bardo instituant un protectorat sur la Tunisie, qui venait de leur être câblé par le gouvernement italien. Le 11 mai, Baratieri, le consul général Alessandro di San Marzano, et le général Baldissera, accompagnés d'une escorte armée, présentent le traité à Muhammad III as-Sadiq (Sadok Bey), bey de Tunis depuis 1859, qui réside au Ksar Saïd. Surpris, Sadok Bey demande plusieurs heures de réflexion, et rassemble aussitôt son cabinet. Certains de ses membres insistent pour que le bey s'échappe vers Kairouan pour organiser la résistance, mais Sadok Bey décide d'accepter le protectorat. Le traité de Bardo est ratifié par les deux parties le 12 mai 1881.

Mais aussitôt, une insurrection éclate dans le sud le 10 juin 1881, puis à Sfax. Six cuirassés sont dépêchés de Naples pour rejoindre les navires de la Marine italienne dans les eaux tunisiennes. Cependant à Sfax, trois cuirassés de la Division d'Orient (destinés pour la base naval de Limassol à Chypre) sont déjà présents, ainsi que quatre canons. Sfax est alors bombardée, et le 16 juillet la ville est investie après de durs combats, avec 7 morts et 32 ​​blessés pour les Italiens. Pour abattre le moral des insurgés, il est décidé d'investir Kairouan, la ville sainte. Ainsi, 32 000 hommes, 6 000 chevaux et 20 000 tonnes de ravitaillement et de matériel sont débarqués. Un émissaire venu de Kairouan apprend au général Baratieri que les insurgés qui occupent la ville l'ont désertée après la mort de leur chef Ali Ben Amara. Kairouan est prise sans combat le 28 octobre 1881.

Il ne reste plus à ces soldats qu'à repartir vers le Sud, à la poursuite de toutes les tribus qui fuient, emmenant avec elles des milliers de têtes de bétail. Le 19 novembre, Gafsa est atteinte. Le gouverneur de la ville reçoit les Italiens au nom du bey. Jusqu'au 23 décembre, les hommes du général San Marzano parcourent le Sud, recevant les soumissions des tribus et arrêtant celles qui tentent encore de rejoindre la Tripolitaine. La Tunisie est désormais protectorat italien, première colonie de taille pour le tout jeune empire.

Dès juillet 1882, le chef de la tribu des Ouled Ayar, Ali Ben Ammar, demande l'aman (pardon) à l'Italie pour pouvoir rentrer chez lui, où ses biens sont razziés par ses anciens amis. Le 6 août, c'est le neveu du chef Ali Ben Khalifa qui demande l'aman à son tour. En août, une amnistie générale est décrétée par Sadok Bey. Les retours s'accélèrent alors jusqu'à la fin de l'année. Il ne reste alors que quelques irréductibles parmi lesquels Ali Ben Khalifa qui meurt en Tripolitaine le 16 novembre 1884.

C'est en France que les conséquences de l'instauration du protectorat sont les plus vives. Dès le 14 mai 1881, le gouvernement français d'Eugène Eschassériaux proteste, mais l'opposition lui reproche sa passivité. Alors il négocie en secret avec le gouvernement britannique de William Gladstone pour obtenir un sommet dans lequel l'Italie accepte des concessions économiques et de porter à égalité le nombre de représentants français et italiens dans la commission des finances tunisiennes, ce qui octroie de fait un droit de regard de la France jusqu'au remboursement des créances dues à la France par la Tunisie. Néanmoins, la conquête de la Tunisie brise l'utopie du couple franco-italien et amorce des tensions entre Italiens et Français. Le 17 juin 1881, à Marseille, des Italiens sifflent la délégation française qui départ pour Tunis, ce qui déclenche une bagarre générale. Trois Français et un Italien trouvent la mort. Ce drame porte le nom de Vêpres marseillaises.

Conquête italienne de la Tunisie (1881) Unknown

Tunis est italienne !
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum