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Jomini
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4e Guerre d'indépendance Italienne (1868) Empty 4e Guerre d'indépendance Italienne (1868)

Lun 1 Mar - 14:08
4e Guerre d'indépendance Italienne (1868)
(L'es autres parties de la guerre intitulées guerre franco-allemande et 2e Bruderkrieg sont disponible sur les autres topics)

4e Guerre d'indépendance Italienne (1868) AKG97601

Affaire Luxembourgeoise - février 1868


L'affaire du Luxembourg c'est une dépêche signée par l'Empereur d'Autriche à destination de Napoléon III qui demandait le Luxembourg. Le petit duché de Luxembourg était en effet l'une des compensations issues des traités signés en 1863 contre la non-intervention française en Allemagne. En 1868, impatient et dans une situation difficile à l'intérieur, Napoléon réclame durement le Luxembourg à François Joseph, qui lui répondra tout aussi durement c'est l'affaire du luxembourg. Cette affaire déclenchera une grande guerre en europe à l'hiver 1868. Le conflit se déroulera d'une part entre la France, l'Italie et l'Autriche et ses alliés allemands. Et d'autre part entre la Russie, l'Autriche et la Prusse révoltée. La Russie, l'Autriche et l'Allemagne combattent ainsi une coalition formée de la France, de l'Italie et de la Prusse.

Revenons désormais à cette fameuse affaire du Luxembourg. La dépêche rendue publique par le Comte de Mensdorff-Pouilly par les journaux français provoque la torpeur puis la rage à la chambre législative. Les Ultra bonapartistes réclament la guerre à corps perdu. Les républicains réclament la guerre à corps et à cris. Tous réclament la guerre et le ministre de la guerre Leboeuf déclare que : 'l'armée est prête, archi-prête'. Paris s'enflamme alors, dans le frais de l'hiver 1868. Les jeunes gens paradent dans les rues l'air martial. Les soldats sont acclamés dans les rues et les badauds se mettent à leur suite. L'hystérie collective atteint la foule parisienne qui s'attroupe sur les places de la capitale, s'échauffant sur leur volonté de guerre. Le vin chaud coule sec et pour tous. Même dans les faubourgs, on voit les blouses réclamer des armes pour châtier les autrichiens.
François-Joseph est pris pour cible dans l'armée. La victoire rapide et aisée de 1859 fait se gausser la belle armée française. Les Bourbaki, les Mac-Mahon, les Bazaines étudient les cartes de 1806-1808. Au camps de Châlons, on a d'ailleurs répété la bataille de Iéna l'année précédente. Certains déclament : "Comme pour Napoléon Le Grand, après l'Italie et l'Orient, voilà l'Allemagne qui nous apportera la gloire".

Désordres en Allemagne (Mars 1868)

Le coup d'état des conservateurs prussiens, dernier spasme impérialiste du royaume, provoque un tollé en Allemagne. Les prussiens se divisent autour de la question. La majorité du parlement se tournait pourtant vers l'Alliance germanique pour soutenir l'Allemagne à nouveau envahie par la France et l'Autriche par l'Italie. La solidarité allemande en pleine construction d'un état allemand chamboule les alliances et compromis durement acquis dans le pays. Les libéraux prussiens s'opposent ouvertement au coup d'état. Les étudiants berlinois et professeurs soutenu par les badauds occupent le landtag en signe de protestation. Ils sont secoué par la troupe qui vident les lieux rapidement. La Westphalie et ses troupes mobilisent mais refusent de se rallier au Roi Frédéric et décident de combattre pour l'Allemagne au même titre que de nombreux états comme le Mecklembourg et les états traditionnellement alliés à la Prusse. A Posen et Berlin les manifestation de soutien aux allemands se font présente, au milieu d'une désorganisation totale où les soldats et officiers désertent en masse. Des dizaines d'officiers rendent leurs armes devant les bâtiments du gouvernement. Les loyalistes font régner l'ordre avec la troupe face aux rats qui quittent un navire qui chavire.

En Allemagne, les nationalistes sont déçus par l'agissement des prussiens, fustigeant ouvertement l'état brigand qui trahi à nouveau ses engagements de Francfort malgré sa renégociation en 1864. L'Allemagne se dresse tout entière contre la Prusse et s'en est fini de ses soutiens politique à travers le pays. Une partie des députés prussiens du Landtag restent fidèle à la confédération et rallient Francfort avec leurs soutiens. La Preußischer Verrat provoque une furie nationaliste en Allemagne.

Furie nationale en Allemagne (Mars 1868)

Le pays est chamboulé par la trahison allemande. Tout est mis à terre, le traité de Francfort, le traité de Padoue qui mettait fin aux ambitions italiennes sur ses terres irrédantes et la non-intervention française en Allemagne. Le Landtag appelle à la mobilisation de tous les allemands pour défendre la mère patrie et châtier les traîtres. Des troupes de volontaires s'assemblent dans le pays. Les troupes défilent à Francfort sous les vivats et les princes comme le Landtag tombent d'accord pour la guerre contre la Prusse, la France et l'Italie. La façade est fissurée par l'état de l'armée allemande. Peu nombreuse, mal préparée, mal équipée. L'armée autrichienne et ses contingents alliés sont en plein trouble, on regarde avec fatigue cette nouvelle guerre qui prend à nouveau les fils de l'Empire pour un combat lointain. Croates, Hongrois et Tchèques se dirigent tout de même mécaniquement vers les centres de mobilisation bien que l'envie n'y est pas et la grogne sous-jacente. Les parlements régionaux se rallient à la guerre forcés et contrains mais déjà les critiques fusent contre le régime impérial que l'on voit comme désormais plus allemand que Habsbourg. Les minorités pratiquent déjà des rhétoriques particularistes au milieu d'une mobilisation de l'armée et de la nation.
En Russie, l'armée récemment réformée claque des talons à l'appel du Tsar, la nation ne s'émeut qu'assez peu de cette guerre qu'elle considère comme lointaine.

Flottement en Italie (Mars 1868)

Si la France réclame la guerre, l'Italie flotte dans un moment de doute. C'est la torpeur à Florence, les députés fédéraux étaient loin d'être convaincus par la volonté de guerre de Mancini. Les partis de droite fustigent rapidement la décision et la gauche se fragmente. Le nationalisme et la rhétorique guerrière est tiède, Garibaldi peine à rassembler les nationalistes. La monarchie de Savoie déclare à mi-mot que cette guerre n'est pas une bonne idée, qu'elle romps un traité et l'honneur du peuple italien. Ses relais au parlement comme Menenbrea parlent de sang national versé pour la France.
L'armée de son côté répond favorablement à la mobilisation. En effet, elle a l'impression de dominer l'opposition autrichienne depuis la bataille de Piacenza. C'est confiant dans ses armes et dans son armée que la Federale part au combat.

Les émeutes de Prusse et l’Ours du Rus

Le coup d’état en Prusse à provoqué une série d’émeutes dans le pays. La troupe doit être lâchée dans les rues de la Sparte du nord où les étudiants et les libéraux en faveur de l’union allemande montent des barricades. Des officiers cassent leurs sabres symbôliquement et rejoignent l’armée allemande à Francfort. Après plusieurs semaines de chahuts, les troupes prussiennes reprennent la main. Les émeutes sont écrasées dans le sang les 27 et 28 mars. L’université de Berlin est fermée, les troupes et déserteurs sont incorporés de force dans l’armée. C’est avec ces troupes que le Roi Frédéric tente de reprendre la possession de son pays. Rapidement la Silésie est envahie où des troupes autrichiennes et russes font jonction au début du mois d’avril. La fonte des neiges à gonflé les fleuves, les routes sont embourbées mais cela n’empêche pas les armées de se concentrer. En Russie, c’est la première utilisation du train dans la mobilisation, les réformes salutaires du Tsar ont t-elles fait sortir la Russie du Moyen âge ? Dans tous les cas c’est près de 400 000 hommes qui doivent être envoyés en Europe orientale.

Forza Italia !

La mobilisation de l’armée italienne, qui s’est voulue la meilleure d’Europe a portée en quelques semaines. Les généraux de la péninsule ont formés une armée à la pointe technique, développant des canons à culasse novateurs, se refusant au système prussien de grandes réserves qui avait failli à Chwaleticz. Au contraire cette armée est réduite, seulement 170 000 hommes pour une nation de 22 millions d’âmes. Le développement du rail ne fut pas utilisé car les armées italiennes étaient en temps de paix rassemblées toute dans le nord du pays. Le Parlement ayant tentés de réduire le temps de la mobilisation. En effet le plan est clair, foncer à travers les contre-forts des Alpes en Slovénie pour se précipiter vers Ljubljana puis Vienne. Remporter une grande victoire et précipiter la fin de la guerre, comme l’avait fait la France en 1859, après une bataille et une campagne menée vigoureusement.
Les généraux italiens sont alors confiants. Piacenza, bataille difficile remportée sur le fil s’est transformée dans le temps en une grande victoire. L’armée autrichienne ne fait pas peur, on veut lui montrer à nouveau la supériorité militaire italienne. Les troupes italiennes pénètrent sans surprise dans l’Empire Autrichien. Trieste tombe à peine quelques jours après le début de la guerre. Puis les troupes italiennes se jettent sur la forteresse de Radztko qui commande à la route de Ljubljana. Les 170 000 italiens se faufilent alors dans les étroits défilés slovène. Ces vallées qui découlent des contre-forts des Alpes sont surmontés de collines hautes, fortement boisées. La manœuvre y est malaisée, les routes sont de piètre qualité et les populations éparses. Pis, une forteresse a été aménagée à la va-vite avec une lourde artillerie qui donne sur les vallées de l’Otosce et du Potosce. Les généraux italiens veulent une confrontation directe et lorsque l’armée autrichienne apparaît dans les vallées adjacentes, le commandement exulte. Ca y est ! La bataille nous tend les bras, la victoire est à portée.


4e Guerre d'indépendance Italienne (1868) 1200px-San_Martino_della_Battaglia_-_Fresko_1848_Goito_2

La bataille d’Adelsberg – 14 avril 1868

L’objectif est de prendre la vallée d’Adelsberg qui commande à la route de Vienne. L’armée autrichienne de son côté ne compte pas plus de cent mille homme. Pour une bonne partie, cette armée est constituées de paysans Croates comme de Hongrois. L’ardeur est tiède, le tumulte européen paraît lointain à ces hommes mobilisés à la hâte sur leurs champs. Le commandement autrichien a décidé de prendre des postures défensives, conscient de la puissance des armées adverses. Les hommes s’appuient sur l’artillerie lourde de la forteresse de Radztko ainsi que les défilés qui commandent à la vallée d’Adelsberg.
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Les premières unités italiennes apparaissent dans la vallée d’Otosce et de Potosce le 14 avril. Le commandement italien lance un assaut sur les contours de Radztko afin de dégager le col et de permettre l’encerclement de la forteresse. Près de 40 000 hommes s’attaquent à l’étroit défilé. La division Ferrero est choisie pour prendre le défilé. Elle s’élance dans la vallée d’Otosce et reçoit les lourds obus de l’artillerie de forteresse sans broncher. Les morts et les blessés sont laissés en arrière. La canonade et l’étroit défilé transforment très vite l’attaque en une fuite en avant. Les chevaux, les chariots, les hommes, tout s’emmêle, on peine à positionner l’artillerie depuis des vallées étroites sous le feu puissant des pièces de 24 livres autrichiennes. Ferrero continue son assaut. Il est soutenu par deux autres divisions qui elles aussi se mettent à subir à des lourdes pertes sous les canons autrichiens. Les italiens parviennent pourtant à atteindre la division autrichienne de Scudier qui seule, commande au défilé. Les autrichiens se sont installés dans quelques fermes fortifiées, ils ont montées des petits murets et des redoutes pour positionner l’artillerie et se mettre à l’abris de celle de l’adversaire. Ferrero est ses troupes parviendrons à atteindre les positions autrichiennes malgré la désorganisation. Un combat s’engage alors mais les italiens sont pris de flanc par l’artillerie de la forteresse, la division scudier alignent les troupes italiennes depuis leurs retranchements. Les troupes italiennes se sont piégées elles-mêmes. Certaines unités restent bloquées 6 heures dans le défilés. Les régiments sont recroquevillés sur les officiers, impossible d’aller vers l’avant bloqué par le feu des fusils à culasse en face et pilonné par les lourds canons.
C’est presque un massacre de la division Ferrero qui est organisé. Avant la nuit les malheureux italiens décrochent laissant sur le terrain des milliers de morts et de blessés. Dans sa retraite l’armée italienne entraînent les divisions de l’arrière, le général Govone voit sa division prise de panique qui refluent dans un capharnaüm de chevaux, de voitures, de blessés et d’officiers dépassés par les événements. Au soir le bilan est lourd. Près de 5000 tués et blessés pour l’armée italienne. Côté autrichiens on compte moins d’un milliers de blessés et de tués. A peine deux centaines d’hommes sont tués.

Combats de la vallée de Pivka – 15 avril 1868

Le col de Pivka, autre chemin pour déboucher sur Adelsberg est le théâtre d’un autre combat le lendemain. Ce chemin est choisi car il permet de contourner l’artillerie lourde de Radztko. Les généraux italiens oublient rapidement leurs déboires de la veille. Leur doctrine : « la victoire ou la mort ». La Marmora n’a signalé qu’un engagement peu significatif la veille à Adelsberg et pense effacer sa défaite de la veille par une grande victoire le lendemain. L’entêtement de La Marmora provoque des débats au sein de l’État Major Italien. Le Prince Amédée télégraphie un rapport alarmant à Florence : « L’armée se jette dans la gueule du loup », sa tiédeur est remarquée au sein de l’État-Major et ses hommes ne seront pas engagé, il l’aurait refusé sans doute.
La Marmora continue ses efforts peu importe la difficulté de l’assaut. Ici l’étroite vallée de Pivka ne permet pas de déployer la supériorité numérique et technique italienne. Le positionnement de l’artillerie et rendu presque impossible par la géographie. Les italiens ont déjà la veille tenté une approche avec la division Piannell qui fût étrillée par le feu concentré de plusieurs divisions autrichiennes. Ces derniers se sont disposés en arc-de-cercle à la débouchée du col. Leur défense s’appuie sur une grappe de petites fermes fortifiées et agrémentées de tranchées. L’archiduc Albert a disposé derrière une première ligne d’amples réserves. Les autrichiens sont prêts.
L’offensive arrive pourtant avec fureur, les batteries italiennes incendies les fermes avec un torrent de feu. Leur canon à culasse pilonnent lourdement les positions autrichiennes qui elles ne répondent que lentement avec des batteries dépassées se chargeant par la bouche. Les troupes italiennes parviennent même à percer la ligne autrichienne à Grobitcz où la division Brignone repousse la 7e division du général Boher. Mais les réserves sont envoyés combler la brèche. La retraite de Brignone provoque encore des embouteillages et une cohue inimaginable à l’arrière italien. Le dernier assaut mené par Fioruzzi s’accrochera au terrain à la nuit mais toujours aucun signe de victoire et l’afflut des réserves autrichiennes comblent rapidement la brèche.

Au soir, les italiens ont perdus 3500 hommes et les autrichiens presque autant. En tout l’armée italienne aura perdu plus de 8000 soldats contre 4000 autrichiennes. Dans l’histoire de la jeune Italie, un fait sans précédent vient d’arriver. Le président Mancini et sa clique sont désemparés par la nouvelle qui semble mettre fin à l’hégémonie politique du sud au sein de la fédération. Le prince Amédée n’a pas hésité à rendre un rapport circonstancié à Menembra au parlement fédéral. Ce dernier lira le rapport à la consternation des députés mettant fin au gouvernement Mancini. Il constituera une majorité de droite dans le semaines suivantes, il entend nettoyer la politique et l’armée de ses incompétents et entame la chasse des grands dignitaires républicains du sud et de leurs favoris au sein de l’administration italienne.


4e Guerre d'indépendance Italienne (1868) Battaglia_di_Novara

L'armée d'Autriche battue mais pas annihilée se replie à Vienne  - février 1868

Près de Cilli (Celje) dans la vallée de la Save, les troupes italiennes amorcent leur avancée. Le général de Tescen général en chef de l'armée du Sud, monte une contre offensive. Dans un espace réduit et vallonnées l'armée autrichienne sonne le pas de charge. Les troupes italiennes, du général Durando tirent à la volée pour recevoir l'armée adverse. Le terrain est difficile, le combat confus.
Quelques heures de combats suffisent à repousser les autrichiens qui à la nuit tombée se replient vers l'est et entament une grande retraite vers Vienne. Les armées italiennes et autrichiennes auront subies des pertes importantes à l'issues des différents combats et escarmouches de l'été 1868.

L'Italie est face à ses contradiction et devra faire des choix. L'assemblée fédérale est complètement divisée et le commandement sur le terrain l'est tout autant. La marche à suivre n'est pas aisée malgré l'apparente victoire sur le front. En effet, pousser jusqu'à Vienne va poser de nombreux problème logistiques à une armée déjà épuisée par de nombreux combats. Les Savoies, qui receuillent un grand pouvoir à l'instant sont peu sur de leur avenir face à l'incessant retournement de la fortune.

François Joseph dos au mur

L'armée autrichienne est battue partout hormis en Prusse, ses armées se replient, Vienne semble un rempart bien ténue face à ces italiens qui se transforment peu à peu dans l'imaginaire collectif en grande menace pour Vienne. Si Vienne est menacée, il faudra capituler et tenter de sauvegarder l'Empire Autrichien millénaire. La seule option est de repousser les Italiens vers le Sud et de maintenir Francais et Prussiens dans leurs frontières. Négocier ? C'est la voie d'une bonne partie de l'Empire qui n'a que faire de l'affrontement qui se déroule à l'ouest.
Le parti des combattants de l'extrême engagent François Joseph à lever des volontaires ramener l'armée de Silésie épaulées des russes face aux Italiens pour protéger la capitale. Le parti de la négociations avancent qu'un autre Padoue peut être négocié et qu'une fois l'Italie sortie de la Guerre contre quelques provinces Slovènes et Croates alors tout sera possible.

Coup d'état des Savoie à l'Assemblée fédérale Italienne, 3 juin 1868

L'affaire est chaude. Votre correspondant à Rome vous informe que le jeune Prince Amédée a prit Rome le 4 juin 1868. Soutenu par trois compagnies de bersagliere turinois. Le jeune prince a pris des précautions extraordinaires pour revenir à Milan en train, où le général à la retraite Menembrea l'attend. Les deux hommes ont décidé de fixer au 3 juin, un coup à la fédération italienne. Depuis des mois cette dernière exaspère l'opinion publique. Aucun gouvernement ne semble satisfaire les députés qui tergiversent et se montrent de plus en plus en faveur de la paix. La gauche initiatrice de la guerre s'est détournée de la question depuis la chute de Mancini et soutien à mi mot les centristes qui demandent des négociations rapidement. La nouvelle de la défaite écrasante française sur le Rhin a transformée l'assemblée fédérale en guerre plus acharnée que celle d'Istrie. Entre insultes, politique de la chaise vide et violences politique rien ne va plus à Rome. Les Pescani agitent les faubourgs de la Ville Éternelle, leur discours anti militariste fait mouche auprès des ouvriers et des classes laborieuses.

L'affaire sera rocambolesque, Amédée habillé en bourgeois prendra un train à Gênes le 2 juin, avant de se rendre à Ostie où il prendra l'habit de général de division et le commandement de 300 bersagliere venus dans le train spécial du Roi du Piémont la veille.
Il entrera dans la ville le 3 juin après que ses partisans aient pris le soin de placarder partout et dans toute la ville le rôle du jeune prince dans la grande bataille de Cilli. Sur les affiches ont peut voir : "Amedeo a Zagrebi", "Amedeo a Lubljana". Amédée et l'armée sont accueilli par des romains dilettante à cause des chaleurs du mois de juin dans la capitale. Les yeux ronds sont suivis de hourra à la vue de ce héros revenant de campagne à la tête de soldats équipés de pieds en cape. La foule le suit jusqu'au parlement fédéral Piazza del Poppolo où Amédée interromps une séance encore houleuse où Menembrea annonce théâtralement l'Italie a besoin d'un sauveur le voilà !

On ne l'entend pas vraiment à travers les cris de la gauche à l'assemblée. Mancini, De Pretis et Mazzini quittent l'assemblée en rage.
Une barricade de Pescani est écrasée et fait plusieurs blessés. Les martyrs de juin 1868 enrichissent une longue liste de noms. Le chef du gouvernement Menembrea remet le gouvernement à Amédée qui est salué par les partisans des Savoie. Victor Emanuele pense recevoir bientôt sa couronne, la droite prend le pouvoir, le nord domine le sud républicain honni.

La garnison papale ne bougera pas le petit doigt face à l'affront fait par Amédée aux institutions. Certains allèguent que le légat du pape à été payé ou simplement que la Curie n'en pouvait plus de la comédie de la Piazza Del Popolo et fatigué des cris qu'on entendait depuis Saint Pierre de Rome, se serait rangé au côté des plus calme.
Toujours est-il que la riposte du Sud et de la gauche ne viendra pas. L'armée est au front. Les garnisons obéissent aux généraux et le général, il dirige l'Italie et s'appelle Amédée.
A Napoli, on reçoit la nouvelle sans vraiment réagir, preuve du changement des pôles qui s'est opéré vers Rome.

4e Guerre d'indépendance Italienne (1868) Epanastasi_3_Septemvri

La route de Vienne est bloquée !


Les troupes de l'armée du Duc Léopold sont arrivées à Vienne en quelques semaines, alors qu'Amédée poursuivait avec acharnement les troupes de l'armée du Sud. Ce n'est pas avant Vienne que l'armée encore à Breslau rejoins l'armée du Sud en plein repli.

Les troupes italiennes désormais à 700 km de leurs bases souffrent de tous les affres des campagnes lointaines. On manque de tout, munitions, vivres, fourrages mais Amédée mène ces hommes et ils ont confiance en lui. La différence numérique s'est équilibrée depuis l'arrivée de 100 000 soldats du front prussien. Ils doivent désormais défendre Vienne et l'Empire millénaire des Habsbourg. Ce n'est pas l'ennemi héréditaire turc ou français qui le menace. Mais bien la jeune nation italienne, qui s'est doté d'un chef, d'un meneur au milieu des cacophonies de la guerre.

François Joseph est resté dans sa capitale, il a refusé de la quitter et s'est emmuré dans un silence songeur. Les refus de négociations de l'Italie, la force de cette jeune nation qui n'existait pas il y a 10 ans, celle là qui menace un empire pluricentenaire est un signe des temps changeant. Lorsqu'en 1815, Vienne déterminait le nouvel ordre du monde, des vents contraires s'agitaient déjà. Les peuples défaits, prennent aujourd'hui la revanche sur les tyrans. Qui aurait dit que de cette péninsule toujours domptée par les souverains européens surgirait cet élan, emprunt de républicanisme pour mettre fin au symbole autoritaire et conservateur de l'Europe ?

Il y eu les sans culottes parisiens, il y aura les verts d'Amédée. Tremblez souverains, les hordes de liberté arrivent !

Amédée battu à plate couture en Autriche !

Les colonnes italiennes s'avancent vers Vienne et Amédée, le président italien les mènent à la baguette. A partir du 10 juin ils s'avancent en plusieurs colonnes, une colonne de plus de 130 000 hommes s'avance dans les plaine hongroises tandis que le reste de l'armée tente de fixer l'armée autrichienne un peu au sud de Vienne. Les autrichiens ont fait appelle à Benedek qui donne l'ordre à Tescen de réorganiser l'armée d'Italie pour proteger les contreforts des Alpes tandis que Léopold et les troupes de Prusse doivent protéger l'accès à la plaine Hongroise.

Le 15 juin les troupes Italiennes prennent la décision d'un grand encerclement à travers la plaine hongroise. Pour se ravitailler les forces italiennes doivent occuper une très longue route reliant Gyor à MosonMagyarovar. Les populations hongroises reçoivent avec circonspections les cohortes italiennes qui parlent de liberté, qui vont nue-pied et couchent dans les granges et les fermes hongroises, réquisitionnent tout, fourrage, bétail, chevaux et grains.

Benedek et Leopold organisent la défense du territoire Autrichien. Les troupes impériales de l'armée de Prusse n'ont presque pas combattues et c'est celles ci qui doivent essuyer le tonnerre adverse. Tout se passera entre les 16 et 18 juin. L'armée italienne continue de foncer vers Vienne étendant ses lignes outre-mesures sur près de 200 km. Amédée pense pouvoir fixer le gros de l'armée autrichienne avec son armée du sud. Le 16 au matin, Amédée et son corps d'armée voient l'armée autrichienne s'avancer vers elle, elle refuse le combat et se replie vers le sud. Dans les contre-fort des Alpes, les généraux des deux camps se retranchent sans vouloir en faire plus, c'est en plaine que cela se décidera.

Le 17 juin, les troupes autrichiennes de Rodich et de Léopold s'avancent finalement dans la plaine hongroise. direction les lignes de ravitaillement qui relient l'armée de manoeuvre italienne "en l'air" en Hongrie. L'armée de Durando est désormais à 200 km de ses lignes et 800 km de la péninsule italienne. Léopold attaque et prend Papa, le 18 juin. Durando a envoyé quelque troupes de couverture au sud mais deux jours trop tard pour bloquer l'encerclement géant pratiqué par les autrichiens. Elles sont battues par Leopold le 19 juin et le 20 juin. Au cours d'une bataille à Kapuvàr. Les dés sont pourtant déjà jetés, les lignes de ravitaillement et de communications sont coupées entre Amédée et Durando. Les deux généraux ne peuvent plus communiquer.
L'armée Italienne est coupée en deux, près de 130 000 hommes sont lâchées en plein coeur de l'Autriche, sans aucun lien avec le territoire national. Durando essaiera de sauver son armée en se repliant à travers la Hongrie. Poursuivie par Leopold qui détruira son armée le 21 juin près de Lazi au coeur de la Hongrie.

L'Italie dans le Chaos

L'Italie a jouée et a perdue, poussant toujours plus loin ses levées et son implication dans la guerre, l'Italie perd tout lors de sa campagne d'Autriche qui a tournée au fiasco. Amédée, auteur d'un coup d'état est démis de ses fonctions par une insurrection populaire qui secoue Milan, Naples et Rome dès le 25 juin. La nouvelle de la déroute de l'armée italienne libère la gauche. Ménembrea et les Savoie doivent quitter Rome. La fédération déclare Amédée coupable de haute trahison. Ce dernier s'exile en Suisse et doit abandonner l'armée qui se replie en déroute lâchant prisonnier et matériel dans une débâcle totale. Elle perd près de 200 000 hommes dans l'affaire qui ramène les unités Vénétie où l'attendent les milices levées en masse par Amédée.

La fédération Italienne met finalement fin au rêve d'Empire Balkanique de son assemblée. Signant l’infamant, deuxième traité de Padoue où elle lâche ses terres au delà de l'Isonzo et une part du Frioul. Elle devra payer également l'immense dette de 1,5 milliards de francs-or.

4e Guerre d'indépendance Italienne (1868) Autriche-prusse7
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