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Les Sarasinades
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Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Empty Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság

Ven 5 Mar - 8:28
Royaume de Hongrie-Londomérie
Magyar Királyság

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Flag_of_Hungary_%281915-1918%2C_1919-1946%29

Mars 1868 à Décembre 1877.

Grand Palatin / Chef d'Etat :
--- Gyula Andrassy ; comme Grand Palatin et Vice-Roi de Hongrie ; (Mars 1868 - Septembre 1877)
---- Lajos Kossuth ; comme Chef d'Etat de facto ; (Septembre 1877 - Novembre 1877)
--- Maximilien Ier de Hongrie ; comme Roi (légitime) de Hongrie ; jamais couronné ; représenté par Miklos III Estherhazy et la Chambre des Magnats ; (Décembre 1877)

Ministre-Président :
--- Ferenc Déàk ; comme Ministre-Président ; (1868 - 1873)
--- Isvant Horthy ; comme Ministre-Président ; (1873 - 1877)
--- Artur Gorgai ; comme Protecteur de la Hongrie et Responsable de la Défense Nationale ; (1877)
--- Miklos III Estherhazy ; comme Ministre-Président et Régent en attendant le retour de Maximilien Ier de Hongrie ; (1877)

République de Hongrie
Magyar Köztársaság

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Flag_of_Hungary_with_great_coat_of_arms_%281849%29

Décembre 1877 à .............
Chef d'Etat / Président ;
--- Daniel Iranyi, comme Président du gouvernement provisoire (Décembre 1877 - Décembre 1881) ;
--- Kalman Tisza, comme Président de la République. (Janvier 1882 -  Mars 1886) ;
-- Gusztáv Vizsoly, comme Président par intérim de la République. (Mars 1886 - Janvier 1887) ;
-- Daniel Iranyi, comme Président de la République. (Janvier 1887 - Novembre 1892) ;
-- Ferenc Kossuth, comme Président de la République. (Novembre 1892 - Décembre 1896) ;

Premier-Ministre ;
--- Lajos Mocsary, comme Premier-Ministre du gouvernement provisoire d'Iranyi. (Décembre 1877 - Décembre 1881) ;
--- Sandor Wekerle, comme Premier-Ministre du gouvernement Tisza. (Janvier 1882 - Mars 1886) ;
-- Dezső Szilágyi, comme Premier-Ministre du gouvernement intérimaire de Vizsoly. (Mars 1886 - Janvier 1887) ;
-- Lajos Mocsary, comme Premier-Ministre du gouvernement Iranyi I. (Janvier 1887 - Décembre 1891) ;
-- Ferenc Kossuth, comme Premier-Ministre du gouvernement Iranyi II. (Janvier 1892 - Novembre 1892) ;
-- Sandor Popovics, comme Premier-Ministre du gouvernement Kossuth (Novembre 1892 - Décembre 1896) ;


Dernière édition par Les Sarasinades le Mar 29 Nov - 15:08, édité 4 fois
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Les Sarasinades
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Magyar Királyság

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Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság 220px-Andr%C3%A1ssy_Gyula_foto
Gyula Andrassy, Ier Grand Palatin du royaume de Hongrie-Londomérie.

Mars 1868. La guerre se fini à la fois en Allemagne et en Europe. Les despotes prussiens sont vaincus par les empereurs d'Autriche, la furia francese s'est fracassée face à la hardiesse germanique et les ambitions dantesque d'Amédée se terminent dans un charnier aux portes de Vienne. La nouvelle parcours l'Europe, puis le monde, l'empire des Habsbourg parcoure un territoire si vaste qu'il s'étend des côtes baltiques aux côtes adriatiques, qu'il frôle l'Isonzo, le Rhin et le Danube.

Au fur et a mesure que les ambitions allemandes de Vienne se confirment, les minorités s'agitent. Tchèques, slovènes, slovaque, croate, serbe, roumains mais surtout Hongrois. Les fiers magyars, descendants d'Attila, descendants d'Arpad, ont toujours peiné à accepter la suzeraineté germanique sur leurs territoires et sont parmi les sujets les plus ambiguës : aux éléments farouchement loyaux, tels les Estherhazys, comme rebelles, notamment certains radicaux comme Lajos Kossuth. Ce sont eux qui prennent l'ascendant sur les autres minorités de l'empire et négocient les premiers avec les Habsbourgs.

Tout au long de l'année soixante-huit, le prince Estherhazys, les comtes Tisza, Andrassy, Apponyi et même quelques magnats terriens comme les Horthy négocient avec Vienne. Leur objectif est clair, parvenir à la constitution d'un état Hongrois séparé de l'entité allemande en préparation.

Ce sera chose faite et actée en septembre 1868 puis qui se concrétisera le 1er janvier 1869, date de l'indépendance formelle du royaume de Hongrie-Londomérie qui se détache de l'état allemand. Le royaume naissant se rassemble rapidement autour du comte Gyula Andrassy, ancien révolutionnaire repentis, vétéran de la guerre allemande, qui - bien loin de ses errances radicales de jeunesse - est maintenant un nationaliste modéré se contentant fort bien de l'autonomie acquise de ce royaume. C'est ainsi que les nobles du royaume l'acclament comme Grand Palatin et qu'il reçoit la bénédiction de son Roi.

Comme palatin, Andrássy organise ses liens avec Vienne. Le compromis menant à l'indépendance, acté fin 68, fait de Franz-Jozef et de ses héritiers mâles les rois légitimes de Hongrie. Cette royauté n'est cependant que nominale et si les Habsbourgs conservent domaines et titres en Hongrie, ils n'ont plus de pouvoir. Ainsi, si le Roi de Hongrie est garant de la constitution, souverain nominal du royaume et chef nominal des forces armées, les prérogatives sont en réalité exercées par son dépositaire, le Grand Palatin. La Hongrie est donc un "royaume sans roi", au sens où ce dernier n'habite pas en Hongrie.

Le Grand Palatin, quant à lui, doit être un homme, magyar, noble et chrétien. Le palatin est le dépositaire de l'autorité royale mais n'est pas nommé par le roi. C'est la Chambre des Magnats qui élit le palatin à la majorité simple. Le royaume-régence dispose de ses propres lois, de sa propre politique économique, de sa propre armée et même de ses propres affaires étrangères sur lesquelles le Roi à un droit de regard mais pas de droit décisionnel.

Le royaume - où plutôt la régence - est organisé sur la base du modèle Viennois à quelques exceptions près.  Le royaume se dote d'une constitution, autoritaire, elle octroie, en effet, les pouvoirs royaux au Grand Palatin ce qui lui permet de nommer ou révoquer le chef du gouvernement, de dissoudre les assemblées en cas d'extrême urgence et en fait le chef suprême effectif des armées. Dans un esprit libéral, le multipartisme et la liberté de parole sont autorisés, les règles du jeu parlementaire et libéral sont donc respectées et l’opposition peut librement s'exprimer, à l'exception prêt que les critiques du roi ou du Palatin sont formellement interdites.

L'école publique du royaume se fera en magyar. L'égalité des citoyens devant la justice et les impôts est acté, peu importe leur classe sociale, profession ou nationalité, cependant, certaines minorités ; ethnies ; ou religions sont mieux traitées. Par exemple, les diètes locales de Londomérie et de Croatie sont maintenues par le pouvoir Hongrois à travers ce qui est appelé le "compromis de 1869" qui vise à allier les hongrois, les polonais, les croates et les allemands de Grande-Hongrie contre les ukrainiens, les slovènes, les serbes, les bosniaques, les gitans et les roumains. Ce compromis permet aussi aux langues locales (en l'occurrence l'allemand, le croate et le polonais) d'être enseignés dans les écoles publiques, en plus du hongrois, donne la possibilité d'ouvrir des écoles privées communautaires (qui devront toujours enseignées le magyar mais dans lesquels l'intégralité des cours pourront se donner dans la langue locale) et leur offre des places réservés dans la chambre des magnats et la chambre des représentants en échange, l'on attend d'eux, la fidélité au royaume ainsi que de joindre leurs armées à l'armée royale.

Au niveau parlementaire, le royaume est bicaméral. La chambre haute, la chambre des magnats, élit le Grand Palatin qui ne peut être déposé qu'à un vote unanime, que par la force ou à sa mort. La Chambre des Magnats ou Főrendihàz, en hongrois, forme la chambre haute de la Diète royale de Hongrie-Londomérie. Elle est composée de membres héréditaires de la haute noblesse hongroise, d'écclésiastiques, de militaires de hauts-rangs, de députés nommés par le palatin et de députés des communautés polonaises, croates et allemandes. Son effectif n'est pas fixe mais elle se compose au minimum de 237 pairs héréditaires qui paient un minimum de 3000 florins d'impôts fonciers annuels, de 20 hauts dignitaires des cultes catholique et protestants, d'une quinzaine de hauts-dignitaires militaires, d'une dizaine de dignitaires nommés par le palatin, de six délégués croate et quatre délégués polonais. Le pouvoir législatif de la chambre des magnats est partagé avec la chambre basse, la chambre des représentants, Képviselőház en hongrois, cette dernière est formée de députés élus au suffrage masculin censitaire, élevé. Son nombre est fixe composée de 150 sièges pour la couronne de Hongrie (105 sièges Hongrois, 25 sièges allemands, 20 sièges roumains), 15 sièges pour la couronne de Saint Etienne, 10 sièges pour le Banat de Serbie et 35 sièges pour la couronne de Lodomérie.

Les premières élections se déroulent très tôt et très rapidement, avant la fin de l'année 1868, la Hongrie dispose d'un gouvernement. C'est le "Parti Deàk", officiellement Parti libéral mais  renommé le "Parti des Magnats" par ses opposants, en hongrois, le Mágnások Pártja, qui remporte les élections et voit nommé le député Ferenc Deák comme ministre-président. Jugés "conservateurs" à l'étranger, ils sont en réalité très libéraux, d'un point de vu hongrois, partisans d'une monarchie constitutionnelle et d'une libéralisation économique du pays, ils n'en sont pas moins opposés à la mainmise économique des magnats, les nobles hongrois, dont ils sont issus ainsi qu'à l'écrasement des minorités sous-développées telles que les roumains, les tsiganes, les slovènes et les ukrainiens.

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Ferenc Deak, Ier Ministre-Président du royaume autonome.
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Les Sarasinades
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Le concordat hongrois. (1868)

Un concordat est signé entre la Hongrie-Lodomérie et le pouvoir papal. Il acte le caractère catholique de la Hongrie, même au sein du cercle politique, bien que la liberté religieuse reste toujours effective.

Les écoles privées catholiques sont tolérées mais doivent faire leurs cours en magyar.

Au niveau de l'instruction publique, les prêtres seront homologués comme professeurs et pourront donner tout cours. Ils devront néanmoins passer une formation supplémentaire pour tout autre cour que le cour de religion catholique.

L'Eglise ne sera plus financée directement par l'état mais ses domaines seront protégés. Elle sera dotée d'une personnalité juridique. Elle devra aussi s'acquitter de l'impôt foncier.

Un impôt religieux similaire à celui qui existe en Autriche et en Allemagne sera maintenu en Hongrie. L’impôt pour l’église est obligatoire, peu importe la religion, et les catholiques peuvent être poursuivis par l'Église s’ils ne payent pas. Toute personne qui veut arrêter de payer doit déclarer par écrit, dans les locaux du conseil municipal, qu’elle quitte l'Église. Elle est alors rayée des registres de l'Église et ne peut plus recevoir les sacrements. La taxe s'élève à environ 1 % du revenu. Les non-catholiques doivent aussi payer un impôt mais cet impôt finance leur culte à eux, exception faite des musulmans et juifs qui financent directement l'état.

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Királyi csendőrség. (1868)

La Gendarmerie royale (en hongrois : Királyi csendőrség) est établie en Hongrie-Londomérie par une ordonnance royale, signée par le Palatin, au début de l'année 1868. Elle prend la place des anciennes gendarmeries austro-allemandes en s'inspirant à la fois de ces dernières et de la gendarmerie française.

Cette dernière est composée de 16 régiments, dont ; six pour la seule couronne hongroise, quatre pour la Transylvanie, quatre pour la Croatie-Banat et deux pour la Londomérie. Cette gendarmerie « fait partie de l'armée royale », et est placée sous la supervision du ministère de l'armée. Elle est chargée de « maintenir la sécurité, la tranquillité et l'ordre public » dans les campagnes du pays, la Transylvanie et le Banat serbe.

Elle se charge aussi, directement, de la répression du nomadisme. La gendarmerie royale hongroise fonctionnera sur des bases proches de celles de la gendarmerie française. Le recrutement, la formation, l'organisation, la gestion des personnels, l'administration, le commandement, le contrôle du service relèvent du ministre de la défense, l'emploi du ministre de l'intérieur.

L'équipement de la Gendarmerie Royale sera d'origine et de qualité militaire. Elle connaitra un entraînement similaire à celui des soldats d'infanterie a quelques différences notables, comme l'obligation de savoir monter à cheval.

La seule langue autorisée au sein de la Gendarmerie Royale sera le magyar, elle est cependant ouverte à tout homme peu importe sa confession ou son origine. Les gendarmes appartenant à une minorité seront envoyés dans des régions dont ils ne sont pas originaires et le recrutement privilégiera les magyars, allemands, saxons de Transylvanie, polonais et croates.

La gendarmerie sera l'instrument de maintien de l'ordre social et du pouvoir royal dans les campagnes, combattant le crime et le banditisme.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság DNOSI_~1
Officiers magyars de la police royale chassant une indésirable roumaine des terres hongroises de Transylvanie.

En renforcement de la Gendarmerie royale hongroise, des structures nouvelles - que les autrichiens n'avaient jamais crées - sont ouvertes, telles que la police royale hongroise, les douanes ou la police royale hongroise des frontières. Ces éléments, essentiellement urbains ou frontaliers, remplaceront la gendarmerie dans les villes et les postes frontières.

Le magyar reste l'unique langue des services mais certaines unités composées de minorités seront crées telles que des unités de polices allemandes dans les enclaves allemandes, des unités de polices polonaises dans la Londomérie-Galicie et des unités de polices croates en Croatie-Banat. Parler le magyar resteront des obligations à l'exceptions des quelques unités de polices locales auprès des minorités.

L'entraînement et le matériel seront plus limités.

Qu'il s'agisse de la gendarmerie ou de la police, parler le magyar et se magyariser seront obligatoires pour monter dans la hiérarchie.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Csendorseg
Gendarmes en action.

Subdivisions hongroises et administrations. (1868)

La Hongrie est divisée en comitats, dirigées par un préfet nommé par le ministre de l'intérieur. Le préfet coordonne la répression du crime et la présence policière.

Au dessus des comitats se trouvent les provinces, dirigées par un gouverneur, nommé par le Grand Palatin hongrois. Il y'a trois provinces: la province hongroise (Hongrie - Slovénie - Transylvanie), la province croate (Croatie-Banat serbe) et la province de Londomérie (Galicie-Londomérie).

Le gouverneur est un officier militaire en charge de la défense du territoire et du maintien de l'ordre. Les gouverneurs travaillent en collaboration avec les diètes locales croates et polonaises.

Une administration fiscale est aussi crée. Elle est détachée de l'administration territoriale mais travaille en étroite collaboration avec, subordonnée au ministère des finances, elle récolte l'impôt en s'inspirant des administrations fiscales françaises et allemandes. Elle s'occupe aussi de dresser le cadastre qui sert de base à l'impôt foncier.

EDIT : la fiscalité hongroise se reposera sur plusieurs contributions directes qui servent de pilier comme la contribution foncière, la taxe sur les locataires (sur les maisons possédées et louées), la taxe habitation (sur les maisons possédées et non louées), la taxe sur les portes et fenêtres, la contribution sur les patentes, la taxe sur les valeurs mobilières. Ce sont les six piliers de la fiscalité hongroise.

S'en suivent des contributions directes plus légères : ne contribution due par les propriétaires de mines, une taxe sur les biens de mainmorte, due sur les immeubles détenus par des propriétaires immuables (communes, départements, hôpitaux, institutions religieuses) en contrepartie du fait qu'ils ne sont jamais soumis aux droits de mutations ; une taxe sur les chiens, une taxe sur les billards publics et privés, une taxe militaire payée par les personnes exonérées du service militaire et la contribution du centime additionnel.

Suivent les contributions indirectes ; droits de successions, d'enregistrements, de douanes, monopoles d'états sur les tabacs, les alcools, les jeux d'argents, la poudre, les armes, les munitions, les octrois, les droits sur les consommations, les droits d'enregistrements et d'autres.

L'Eglise ne subit que l'impôt foncier et la taxe sur les mainmortes. En échange, elle peut soulever son impôt religieux et quémander la quette.
Le tiers des octrois ainsi que le centime additionnels reviennent aux budgets des comitats pour l'entretien des routes et voieries ainsi que leur goudronnage.
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Sam 6 Mar - 19:03
Les Sarasinades a écrit:
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Vive les Habsbourgs et leur pognon ! Politique économique.

La politique Habsbourg d'investissement via le Creditenstalt, entamée avant l'autonomie, se poursuit et est subventionnée par l'état royal hongrois. Le Creditenstalt hongrois sera côté en bourse et des participations proposées aux riches magnats. Le Creditenstalt financera toujours des projets industriels, ferroviaires ou miniers.

La politique de Banque Agricole se poursuit aussi. Cependant, la où, chez les Habsbourg et en Allemagne, cette banque agricole subventionnait l'achat de terrains pour les petites exploitations et le rassemblement des petits exploitants, en Hongrie, elle subventionnera le rachat des petites exploitations par les grandes exploitations. Le capital de cette banque agricole sera enrichie par l'apport en capital de riches magnats hongrois, dont la fortune se sera faite via l'agriculture, et financera des prêts visant à promouvoir l'agrandissement des propriétés, leur aménagement ou l'achat de matériel agricole moderne.

En outre, plusieurs petites familles hongroises, notamment les Tisza et les Horthy, seront approchées par le gouvernement afin d'ouvrir une société de production de machines agricoles dont le premier site de production sera à Budapest. Elle sera cotée en bourse et produira des machines-agricoles telles que des moissonneuses-batteuses ou des machines à traction destinées aux grandes exploitations hongroises, dont l'achat sera subventionné par la Banque Agricole de Hongrie, ces machines agricoles permettront de réduire drastiquement la demande de main d'œuvre dans les domaines terriens libérant de précieuses mains qui pourront être employées dans les mines ou les industries.

Une loi passe, entre 68 et 72, obligeant les grands propriétaires terriens à se constituer en société agricole pour administrer leurs immenses domaines terriens. Ils doivent rémunérés leurs employés, leur donner la condition d'ouvriers agricoles et les plus grandes entreprises agricoles peuvent même être cotées en bourses. Toujours dans les mêmes années, diverses formes de sociétés sont crées : société par action, société anonyme, société à responsabilité illimitée ou limitée, toute avec une pléthore de régimes fiscaux différents, leurs avantages et leurs inconvénients. Une bourse agricole est ouverte à Budapest ainsi qu'une bourse tout court.

Les grands propriétaires terriens sont invités à se constituer en grandes entreprises agricoles de plusieurs exploitants. Ils bénéficieront, en faisant ceci, d'une remise sur l'impôt foncier à hauteur de 15% sur sept ans. Un droit du travail malléable sera crée, permettant aux ouvriers agricoles de travailler six jours sur sept jusqu'à neufs heures par jours et créant des contrats en temps plein, demi-temp, quart-temp et même trois-quarts temp. En parlant de temps de travail, en dessous de cinq heures supplémentaires par semaines, les employeurs n'auront pas l'obligation de les rémunérer et le licenciement pourra se faire avoir à en exprimer le motif.

Les livrets ouvriers, idée importée directement de France, sont introduits en Hongrie, y compris pour les ouvriers agricoles.

La Société Générale de Hongrie est instituée sur les fonds des familles Andrassy et Déak, des participations seront proposées à d'autres familles nobles, aux Habsbourgs ainsi qu'à de grands propriétaires terriens ou bourgeois hongrois. Elle sera cotée à la bourse de Budapest et l'état n'en conservera que 18% des actions. Elle occupera la charge de banque devant financer des projets miniers et de modernisation d'entreprises déjà crées. Elle suivra, en quelques sortes, le même projet que le Creditenstalt en subventionnant l'industrialisation de la Hongrie avec l'argent des investisseurs et des épargnants, cumulant, comme en Belgique, les charges de banque mais aussi d'entreprises à but commercial, notamment via la mise en place de projets miniers ou ferroviaires ou le rachat de certains de ces projets. La Société Générale de Hongrie s'occupera, personnellement, de la prospection de mines de charbons ou de houilles au sein de la vallée de Jiu, dans la province hongroise de Transylvanie, peuplée de magyars latinisés, puis de l'exploitation des dites mines.

Un traité est aussi conclu avec l'empire allemand.
- Les douanes allemande sur les produits agricoles de la Hongrie-Londomérie  sont abaissés à 3%  jusqu'en 1877.
- Les douanes hongroises sur l'acier, des rails & locomotives ainsi que des fournitures ferroviaires sont abaissées à 3% jusqu'en 1877.
- Les investissements allemands dans le secteur ferroviaire et miniers en Hongrie seront facilités administrativement et seront taxés à l'ordre de 3%
- Indemnités : la Hongrie, en tant que participant à la guerre contre la France et l'Italie, touchera 600 millions de francs sur 3 ans (200 par ans)

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság 584px-Colors_k.u._Honv%C3%A9d
La Honved et l'industrie militaire.

L'Armée Royale Hongroise, en hongrois, Magyar Királyi Honvédség, est l'armée du royaume de Hongrie, héritière de l'armée de l'empire d'Autriche, elle comporte des unités hongroises, croates, allemandes et polonaises où les langues locales sont parlées (pour les minorités ayant une diète maintenue ainsi que les allemands) mais le corps des officiers ainsi que les sous-officiers supérieurs doivent forcément parler le magyar et l'allemand. Elle est constituée de quinze divisions, huit d'active et sept de réserve, équipés des armes autrichiennes de la précédente guerre. Elle est, au moment de l'autonomie, en tout point l'héritière de l'armée impériale autrichienne.

Les officiers de la Honvéd seront formés à l'Académie militaire royale hongroise Ludovika à Budapest. Les sous-officiers seront subdivisés : l'Académie militaire royale de Ludovika pour les hongrois, transylvaniens et allemands, celle de Zagred pour les Croato-italo-serbo-slavon et celle de Lemberg pour les polono-ukrainien.

La Hongrie royale rachète aussi les licences des armes qui équipaient l'armée autrichienne lors de la dernière guerre. Ces licences serviront de première production pour la FEG, de FÉGARMY Fegyvergyártó Kft, fabriquant d'armes hongrois monté via des investissements de la noblesse hongroise et qui servira d'entreprise fabricante d'arme au même titre que Krupp ou Skoda. La société prendra la forme d'une société anonyme par action qui sera côtée en bourse et dont les 65% d'actions qui ne seront pas possédées par l'état seront mise en vente. La FEG vendra aussi bien à l'état hongrois, pour équiper ses forces de police, de gendarmerie ou armées, qu'au marché particulier.

Purification douce par l'identité magyare.


Pauvre Hongrie ! Peuplée de tant de peuplades dégénérées. C'est, justement, afin de se débarrasser de ces minorités sans véritable identités, comme ces magyars latinisés que l'on appelle "roumains" ou ces proto-magyars que l'on nomme slovène, que le Ministre-Président Ferenc Déak ainsi que le Grand Palatin Gyula Andrassy décident, conjointement, de mettre en place une politique de "magyarisation douce", jugée bien plus agréable pour ceux qui la subissent, chargée de préfigurer la "magyarisation dure", jugée un peu moins agréable.

- Ensuite, les orphelins issus des minorités slovènes, ukrainiennes, ruthènes et roumaines, dont on ne trouvera pas de parents proches pour les adoptés seront transférés dans des orphelinats hongrois, sans effet rétroactif pour les enfants de plus de cinq ans. On leur apprendra à se magyariser.
- La "Société Centrale pour la Magyarisation des Noms" (Központi Névmagyarositó Társaság)" est fondée, à Budapest, c'est une société semi-privée, détenue à 10% pour l'état et dont le reste est vendue à des particuliers hongrois. Elle vise à simplifier les démarches des particuliers souhaitant magyariser leur nom et abandonner leur nom barbare ainsi qu'à donner des conseils pour magyariser le dit nom. Les minorités ont aussi la possibilité de supprimer à jamais leurs noms barbares.
- Dans un objectif visant à magyariser les minorités des minorités avant tout, les tsiganes, juifs (hormis les croates, allemands et les polonais) et les ruthènes auront l'obligation de magyariser leur nom et d'abandonner leur non non-magyar sur les documents d'identités. La procédure sera gratuite. La magyarisation volontaire des noms de familles et des prénoms sera disponible à tous et gratuitement. Les minorités pourront aussi cumuler leurs noms originaux et la version magyarisées pour les polonais, les croates, les allemands et les serbes.
- La présence d'un nom magyar sera obligatoire pour l'accès aux études supérieures, à l'administration, à un poste dans la justice, un poste d'officier ou de sous-officier dans l'armée ; la police ; et la gendarmerie, pour ouvrir une société ou pour accéder à une fonction élue, hormis pour les polonais, croates et allemands.
- Des sociétés promouvant la magyarisation des minorités seront crées ainsi que des associations et de la presse subventionnées. Certaines seront chargées de ré-écrire l'histoire via de la "fausse" recherche universitaire, notamment pour promouvoir la magyarisation des ruthènes, slovènes et roumains.
- Les noms de villes et de lieux, hormis ceux situés en Galicie-Lodomérie et en Croatie-Banat serbe, seront magyarisés.
- La Société éducative magyare de Haute-Hongrie , FEMKE, est créée. La société a été fondée pour propager les valeurs magyares et l'éducation magyare en Haute-Hongrie, auprès des populations slovaques et ruthènes . La même chose à lieu en Hongrie Orientale (Transylvanie), pour les populations roumaines, et Occidentale (Slovénie), contre les populations slovènes. Les sociétés parraineront des activités culturelles, l’éducation des enfants et la création de bibliothèques et de cours de langue hongroise, tout en diffusant l'usage général du hongrois, alors langue officielle de l'État. Les sociétés promouvront aussi la magyarisation comme un moyen de s'élever dans la société en accédant à de hautes fonctions au sein d'entreprises, de l'armée ou de l'état.

Le but de cette magyarisation douce est d'appliquer une politique sévère avec des minorités trop faible pour se révolter et dont l'hostilité des autres minorités empêchera tout mouvement de concorde (les juifs qui subissent l'antisémitisme, les ruthènes qui représentent moins de 100.000 personnes et les tsiganes qui subissent l'anti-tsiganisme). De cette façon, les plus faibles seront magyarisés en premier dans un espoir d'améliorer leurs conditions de vies et de cesser de subir des discriminations.

La magyarisation deviendra aussi une obligation pour améliorer sa classe sociale, notamment, en conditionnant l'accès aux études universitaires et à certaines professions intellectuelles ou d'importances.

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Lun 22 Mar - 21:52
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Les législatives de 1873.

1868 marques un tournant pour l'histoire hongroise : pour la première fois depuis trois siècles, le peuple magyar peut se gouverner lui-même. La couronne de Saint-Etienne a formalisé sa séparation avec la couronne d'Autriche le 1er janvier 1869, et à compter de cette date, le Grand Palatin, dont le premier n'est autre qu'Andrassy, est la véritable figure autocratique du royaume. Se dotant d'une chambre haute et basse, d'une administration centralisée et de finances lourdes, la Hongrie révèle cependant son caractère unique : elle est peuplée de moitié par d'innombrables minorités, qui toutes sont horripilées par la passation de pouvoir entre les Habsbourg et les magnats hongrois. Conscients de leur position fragile dans cet espace multiculturel, les magnats, guidés par leur grand palatin Andrassy et leur ministre-président Deak, concluent une alliance tacite avec les minorités croates et polonaises, les plus importantes de la couronne, pour écraser les autres, notamment les Ruthènes, les Roumains et les Serbes. Cette politique s'inscrit dans l'antique Divide et Impera. Discriminante, sévère, elle étouffe les plus faibles et renforce les plus forts.

Pour assurer sa conduite, la couronne hongroise s'octroie une gendarmerie militaire et une armée, aux composantes dirigeantes fortement magyarophones, et pour pérenniser tout ça, une politique de magyarisation autoritaire qui interdit toute évolution dans la société pour plusieurs minorités, à moins qu'elles ne se convertissent aux us, coutumes et langages des Hongrois. De plus, si la noblesse contrôlait déjà la majorité des terres allant jusqu'aux Carpates, les réformes prononcées par Andrassy et ses acolytes "parlementaires" confirment la supériorité et la toute-puissance de cette caste, qui peut se coucher à l'ombre de ses oliviers grâce au fichage de tous les ouvriers agricoles du royaume par des livrets, et à une politique de quasi réhabilitation du servage, qui favorise la création de grands conglomérats terriens entre les nobles, et l'exploitation à peine camouflée des ouvriers qui travaillent ces terres. Dès le lendemain de l'acte de naissance du royaume et la signature de ces premières lois, la gronde commence à sévir dans les régions orientales et méridionales... la Hongrie va devoir brutaliser son règne pour se faire entendre, ou concéder la souplesse pour apaiser, un tant soi peu, la colère des slaves et des latins.

Le « Parti Déàk », Parti des Magnats, outrageusement auto-déclaré parti libéral, règne en maître sur la chambre haute, celle des magnats, et la chambre basse, celle des représentants, durant les premières années de vie du royaume autonome, de 68 à 73, durant les cinq années de la première législation. Déàk s’est entouré des nobles du pays, des plus grands magnats au plus petits comtes jusqu’aux nobles sans terres ou désargentés que ses réformes ruineront. La politique de rachat des terres par la banque agricole de Hongrie n’arrangeant que les « grands nobles », les « grands propriétaires terriens », cette aristocratie de l’aristocratie, cette élite parmi l’élite, de nombreux petits nobles, de petits propriétaires, se voient rachetées leurs terres après que les petits paysans, les terres communales et les petites propriétés se voient rachetées.

Cette odieuse attaque, cet achat « hostile », enrichissant sur du cour terme de petites nobles pour les flouer sur du long terme, n’est pas sans conséquences. Au sein même du parti de Déàk, certains petits nobles, comme les Horthy, échappent de peu aux offres d’achats des grands groupes tandis que d’autres nobles, comme les Kiss, sont appauvris tandis que des nobles sans terres, comme les Sarkoz-Nagy-Bocsa, passent totalement à côté des réformes. La petite noblesse forme alors une caste d’aristocrate mécontents qui se retrouve dans la vision du comte Andrassy, le Grand Palatin, dont les visées libérales et progressistes – qui s’étaient déjà fait sentir en 1848 – sont bridées par les élans conservateurs, presque réactionnaires, de Déàk et de quelques grands nobles. La relation entre le ministre-président, élu par l’Assemblée des Représentants, à laquelle il n’est pas sûr de récupérer une majorité, et le Grand Palatin, élu par la chambre des magnats et le roi de Hongrie, dont le siège est fixe jusqu’à révocation et qui se fiche bien de la majorité de Déàk.

La gronde de la petite noblesse contre la grande et celle d’Andrassy contre Déàk ne sont pas les seuls soucis en Hongrie. Outre les minorités, existe aussi la gronde des bourgeois ou, globalement, des citadins qui perdent les investissements économiques de Vienne et sa « main très visible », bienveillante, qui redirigeaient les flux d’investissements vers les villes, la bourgeoisie et l’industrialisation face à la haute noblesse. La gronde des bourgeois en est d’ailleurs d’autant plus légitime et renforcée, que la Chambre des Représentants qui devait être le contrepoids de la bourgeoisie contre la noblesse est composée autant de bourgeois, que de nobles, parfois même d’un peu plus de nobles vu la quantité de campagnes en Hongrie, et que ces derniers n’étaient pas – jusqu’à ce que Déàk en ruine une partie – des plus favorables à la chute de l’ordre ancien. Les bourgeois réclamant une adaptation des règles électorales afin de permettre à leur corps social d’être dignement représenté, avec, peut-être, si le corps en disait aux nobles, enfin, s’ils désiraient un allié en ville, la création de plus de siège pour les grands corps urbains ?

Enfin, plus insidieux que les bourgeois, plus trahis aussi, plus en colère, ce sont les paysans, les ouvriers agricoles. D’abord ruinés par la banque agricole qui rachète leurs terres au profit de grands propriétaires terriens, ils sont ensuite presqu’asservis, laissés pour compte, abusés par leurs patrons et presque entraînés dans un servage « moderne ». Cette classe sociale, cette main d’œuvre, peu qualifiée, très nombreuse, formant la plus grande composante du pays est habituellement très peu politisée mais se radicalise. En cause ? Un petit bourgeois, peu argenté, un artisan, fabriquant d’orgue, dénommé József Angster.

Angster se fait prêcheur pour les paysans, pour les désargentés, invoquant la solidarité chrétienne qui guiderai cet artisan, fils d’artisan, petit-fils d’artisan, il pond, devrait-on dire « vomis », une diatribe solidariste au profit des paysans. Un petit peu de Marx, un petit peu de Proudhon, un petit peu de Blanqui et beaucoup d’absurdité : voila le cocktail de l’Angsterisme que certains servent au paysan… Ils vantent la collectivisation des terres, la propriété communale détenue par des groupements de paysans nommés des « coopératives », la fin de l’ère des grands seigneurs en soit, ces « révolutionnaires », ces « Angsteristes » empruntent autant à Marx dans sa rhétorique, le retour de la propriété de la terre et des outils à l’ouvrier agricole, qu’aux romantiques de 1848, l’égalité des hommes ou la fin des privilèges, ainsi qu’à Proudhon dans la conviction de certains républicains révolus. Si Angster et sa clique séduisent quelques artisans, quelques citadins, quelques bourgeois, quelques étudiants romantiques avec leurs arguments, le principal facteur de réunion est alors la pauvreté de l’ouvrier agricole qui y trouve une alternative au servage moderne de Déàk.

C’est dans cette Hongrie délétère qu’une scission s’opère. Alors que les élections législatives de l’année 1873 vont s’ouvrir, le comte Andrassy, Grand Palatin de Hongrie, et Ferenc Déàk, le ministre-président jouant sa place, ont une violente altercation – publique – dans les rues de Pest. Des mots s’échappent et se perdent, il n’en faut pas plus pour que la rupture soit consommée, le jour même c’est un petit député qu’Andrassy rencontre, un petit propriétaire terrien que les réformes de Déàk ont mécontenté, István Horthy, connu pour représenter le « centre » voire le « centre-gauche » du Parti des Magnats. Ce dernier est reçu, avec beaucoup d’autres, dans les appartements du Palatin. On lui propose une candidature nationale, d’être le futur ministre président et il n’en faut pas plus.

Ni une, ni deux, Horthy saisit l’occasion. Il rend publique sa fronde à l’occasion d’un désaccord parlementaire violent entre les Déàkiste et les libéraux, fronde durant laquelle, une partie des éléments les plus libéraux – dirons nous plutôt les moins conservateurs – du Parti des Magnats se séparent alors de la minorité pour se rallier à Horthy, parmi eux : les petits nobles, les petits propriétaires terriens, les nobles sans terres ou sans fortune colossale, une partie non négligeable de la noblesse que les grandes familles ont pourtant oubliées… Ceux-ci se réunissent alors et s’allient aux libéraux hongrois indépendants ainsi qu’aux anciens révolutionnaires de 1848 qui reçoivent un droit de levée de leur exil, pour les Hongrois tout du moins. C’est un raz de marée « libéral », publiquement soutenu par Andrassy, qui s’oppose au conservatisme de Déàk, pourrions-nous même dire à ses idées réactionnaires, emportant tout sur son passage, très vite, la politique en Hongrie est divisée entre « Déàkiste » et « Horthyste », les derniers s’alliant alors aux bourgeois des villes pour renforcer leurs positions, puis aux « minorités loyales » en promettant un siège ministériel aux polonais et un autre aux croates.

A la fin de l’année 1873, les Horthyste remportent les législatives d’une très courte majorité, un peu plus de la moitié des sièges, à peine, se renommant alors en « Parti libéral », les Déàkiste choisissant alors le terme de « Parti conservateur ».

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Budapest.

A peine est-il nommé ministre-président, qu’Isvant Horthy ne chaume pas. Par un décret ministériel de 1873, qui suit sa nomination, il choisit d'unir les villes de Buda, Obuda et Pest en une seule ville-capitale du pays dénommée "Budapest" où se situeraient toutes les organes de la diète royale de Hongrie ainsi que tous les offices centraux des organismes étatiques royaux.

Budapest devient alors, par la force des choses, plus que tout, une ville resplendissante. Pour se faire, il nomme Artúr Görgey, qui tiendra Buda lors de la révolution de 1848 et connait donc la ville mieux que personne, à la tête du service de police puis le bombarde « Préfet de Budapest ». Son rôle est alors clair ; non seulement il doit y faire régner l’ordre mais aussi recevoir la moitié des impôts locaux afin de moderniser et transformer Budapest en une ville moderne tout d’abord en reliant Obuda, Pest et Buda par un réseau de tramway et d’omnibus modernes et compétents, puis en installant un éclairage public, puis enfin en suivant les principes haussmaniens.

La fusion des trois villes sous une administration commune n'est pas une théorie nouvelle. En effet, elle fut une première fois effectuée en 1849, année de l'ouverture du Széchenyi Lánchíd, sous l'impulsion du gouvernement révolutionnaire, avant d'être révoquée à la suite de la reconstitution de l'autorité des Habsbourg. Ironiquement, ce sera l'autonomie offerte par le gouvernement Habsbourg qui permettra de réunir la ville.

Une bourse des valeurs financières est aussi placée à Budapest suivie d'une bourse agricole.

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Accords étrangers et un rail.

Accord Britto-Hongrois.

- Réduction des douanes britanniques sur le blé, les produits agricoles, la verrerie et la coutellerie hongroise. (1873)
- Réduction des douanes hongroises sur les produits ferroviaires britanniques ainsi que les marchandises exotiques type sucre et thé. (1873)
- La couronne britannique encouragera ses investisseurs à investir dans les charbonnages transylvanien, notamment dans la vallée de Jiu, et plus globalement hongrois comme ceux autour de Labin, en Istrie. (1873)
- Mise en construction d'un chemin de fer Britto-Hongrois en plusieurs lignes reliant Budapest à Zahreb, Rijeka et Pula, ainsi que Budapest à Pecs, Ojidek, Slavonsk, Ssaks et Zagreb ainsi que pour finir Zagreb à Zadar, Sibnik et Split.  (1873)
- La couronne britannique vend une escadre cuirassé pour 75 millions de francs à la Hongrie (1873)

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Accord Germano-Hongrois.

- Construction (sur le long terme) d'un réseau ferré germano-hongrois suivant les tracés bleus et rouges. (1873)

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Germano_hongrois

Le chantier de la ligne noire sera offert à la Société Générale de Hongrie qui recevra une subvention d'un millions et demi de francs annuels afin de la mener à bien et dont le chantier sera ouvert aux capitaux privés.

Ces multiples chantiers ferroviaires apparraissant comme le meilleur moyen de désenclaver le pouvoir financier des bourgeois tout en apportant des projets rémunérateurs où investir.

La ligne reliant Budapest à la Croatie devant à la fois servir à la défense du pays ainsi qu'à dynamiser le commerce maritime et interne, la ligne reliant Budapest à la Lodomérie devant permette d'accentuer les échanges commerciaux internes et externes vers la Russie et l'Allemagne et celle vers la Transylvanie devant servir au fret du charbon, les bénéfices de ces rails seront multiples.
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Türr et la Fég.

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Employé comme ingénieur militaire jusqu'à la révolution de 1848, István Türr quitte l'armée hongroise suite à l'échec de la révolution puis émigre en Italie. Il y devient l'un des partisans de Garibaldi puis se marie avec une descendante de Napoléon Ier, en la personne d'Adeline Bonaparte-Wyse. Amnistié en 1867, il revient en Hongrie où il devient ingénieur ferroviaire puis ingénieur public, continuant de travailler sur des projets militaires, il cocrée un revolver, destiné au marché particulier, en soixante-huit, puis réintègre l'armée hongroise durant cette même année où il commence à travailler sur un prototype de fusil militaire moderne qui sortira en 69.

Les tests proposés à l'Etat-Major hongrois s'annonçant concluant, Türr sera promu les pontes du pouvoir de l'ère Déàkiste et est nommé directeur de production de la Fég en échange de la licence de production de son revolver modèle 1868. à double action avec éjection individuelle des étuis vides employant une munition à percussion centrale doté d'une portée pratique de 25cm, d'une capacité de six catouches et d'une cadence de tir maximale de 12 coups par minutes. Ce petit revolver d'1kg pour 30cm de long sera mis en production et destiné à l'armée, aux forces de l'ordre et au marché des particuliers.

Propulsé par le succès de son revolver ainsi que par les innovations qu'il met en place, notamment en rémunérant convenablement les ouvriers qui travaillent dans les manufactures de la Fég, en centralisant les décisions, en y installant une administration centralisée et en localisant tout les sites de productions à Budapest, il est rapidement promu directeur-général de la Fég et dédie cette entreprise autant à la production d'armement pour l'armée qu'à l'armement pour le marché des particuliers, notamment via des fusils à canons basculants ou à levier destinés aux chasseurs hongrois

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság CARABINE1

Outre les innovations, Türr n'hésite pas à continuer à travailler sur ses propres projets, ainsi, il poursuit la création de son "prototype de 1869", destiné à la création d'un fusil à culasse hongrois, il multiplie les prototypes, notamment en soixante-dix et soixante-et-onze, jusqu'à produire une version définitive en soixante-douze qu'il présente à l'état-major pour entamer la production mi-soixante-treize. Première arme d'épaule totalement hongroise, le fusil Türr ou fusil d'ordonnance modèle de 1873, est adopté par l'armée hongroise dès sa conception définitive puis distribué parmi les unités stationnées en Croatie, puis à la frontière italienne, en Transylvanie et enfin en Hongrie même. Le fusil, pesant approximativement 4kg800 - chargé avec baionette - pour une longueur de 1850mm - toujours avec baionette, 1300mm sans baionette - se recharge via un mécanisme à verrou. Il se charge avec une douille métallique de 11mm sur 60mm, en laiton, à percussion centrale. capable d'une portée pratique de 250 mètre, pour une portée maximale théorique de 1900m et de tirer entre 9 et 11 coups par minutes, selon l'expérimentation des mains qui utilisent le fusil.

Ce fusil se découpe en plusieurs catégories : un modèle pour l'infanterie, une carabine pour la cavalerie, un modèle pour la police-gendarmerie. L'objectif de l'armée hongroise est d'équiper deux divisions annuelles de ces nouveaux fusils, en priorité les divisions d'actives en suivant ce schéma :

- 1873 : 2 divisions équipées au total.
- 1874 : total de 4 divisions équipées.
- 1875 : total de 6 divisions équipées.
- 1876 : total de 8 divisions équipées.
- 1877 : total de 10 divisions équipées.
- 1878 : total de 12 divisions équipées.
- 1879 : total de 14 divisions équipées.
- 1880 : l'armée hongroise sera totalement équipée.

Le tout pour une facture de 4 millions de francs annuels soit entre 38 et 40 millions de francs répartis sur 8 ans.

A cela s'ajoute une nouvelle génération de canons à culasse, produit à partir de 1873, qui équipera l'armée au régime de 2 divisions annuelles sur le même modèle que les fusils, soit, un gros chèque de 12 millions annuels.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság GRENGRD
Un grenadier hongrois équipé d'un fusil Türr.


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Mar 23 Mar - 20:55
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Le gouvernement Horthy (1873).

Grand Palatin : Gyula Andrassy.
Ministre-Président : Isvant Horthy (petits nobles ayant trahis Déàk et libéraux hongrois).
Ministre de l'Intérieur : Albert Apponyi (libéraux hongrois).
Ministre des Affaires Etrangères : Lajos Kossuth (libéraux hongrois).
Ministre des Finances : Kálmán Tisza (petit nobles ayant trahis Déàk avec Horthy).
Ministre des Travaux Publics : Vilmos Zsigmondy (bourgeois et libéraux hongrois).
Ministre de la Guerre : Johann von Appel (allemands du royaume de Hongrie).
Ministre de la Justice : Miklós Tomassich (allié croate).
Ministre du Culte et de l'Education : Joseph Poniatowski (allié polonais).
Chef d'Etat-Major : Joseph Freiherr von Maroicic (nommé par le roi).




La politique économique selon Horthy (1874).

A venir, c'est pas important pour l'instant.



Manœuvre militaires. (1873 - 1874 - 1875)

Dans le courant des années 1873, 1874 et 1875, l'armée hongroise effectue des opérations et préparations en Croatie, dans le Banat Serbe ainsi qu'en Transylvanie. Les réseaux routiers sont mis à forte contribution ainsi que les voies ferrées.

Des exercices de rassemblements et de préparations sont effectués ainsi que de longues marches et des exercices de tirs ou de "kriegspiels" visant à préparer l'armée à une éventuelle agression - notamment roumaine ou italienne.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Uniforme-austro-hongrois-1



Préparation à la guerre. (1875)

Un traité est conclu avec la Grande-Bretagne indiquant qu'elle prêtera à la Hongrie pour toutes dépenses probable de guerre à hauteur de 6% de taux d'intérêts.
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Mar 21 Sep - 11:27
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Le Traité de Vienne et ses conséquences.


Commencée en mars 1877, la « Troisième Guerre d’Unification Allemande », aussi connue sous le nom de « grande Guerre » ou « Guerre de la Honte » en Hongrie, se clôt le 21 août 1877. Cette guerre de six mois qui embrase l’Europe redécoupe drastiquement l’équilibre du continent lors du tristement célèbre « Traité de Vienne ».

Le gouvernement d’Isvant Horthy, qui présidait la Hongrie depuis 1873, qui avait déjà échoué à faire passer ses promesses de réformes se retrouve engagé face à la France et l’Italie aux côtés du Reich allemand. Les armées hongroises et allemandes ne seront guères préparées à cette guerre, la première s’équipant tout juste d’un fusil moderne et la seconde ne s’attendant guère à devoir se réunir si vite. Il ne fallut pas plus de six mois pour que le tricolore italien flotte au-dessus de Vienne et Budapest. Aux termes de cette courte guerre, l’union entre l’Allemagne et la Hongrie est dissoute.

À la suite du traité de Vienne, la Hongrie est réduite à près de 35% de son ancienne taille. Le traité établissait quels États remplaceraient l'ancien royaume de Hongrie, avec les conséquences économiques les plus dramatiques du démantèlement touchant la Hongrie elle-même. Avant la guerre, la Hongrie dépendait des parties autrichiennes et tchèques de l'empire pour l'importation de jusqu'à 80% des matières premières hongroises et d'un marché acceptant un pourcentage égal des exportations hongroises ; la fin du grand empire germano-hongrois a laissé le nouvel État hongrois avec peu de matières premières, une perte de ses marchés et aucun accès à la mer, ce qui n'a fait qu'aggraver la destruction de l'économie hongroise. Cette dernière ne dépend plus que de la Hongrie septentrionale et du cœur de la Hongrie. Si, avant le traité de Vienne, plus de la moitié des citoyens du royaume ne sont pas Magyars, l'une des conséquences de ces pertes est qu'après-guerre un magyarophone sur trois vits en dehors des frontières de la nouvelle Hongrie : plusieurs millions de hongrois se retrouvent citoyens roumains, polonais, tchèques, italiens, slavons, croates ou serbes.

La Roumanie elle-même mobilise pour conquérir la Hongrie orientale en profitant de la débâcle militaire.

La ratification de la « Paix de la Honte » est mal vécue en Hongrie, d’autant plus que le péril roumain canalise les ardeurs des foules. L’on accuse le gouvernement Horthy d’avoir vendu les Hongrois, le parlement allemand de les avoir abandonnés, l’Etat-Major commun d’avoir fauté. Si Horthy cède et signe sous la pression du Grand Palatin Gyula Andrassy, les représentants des Chambres, eux, votent unanimement la suspension d’Andrassy et Horthy pour fonder un nouveau gouvernement de défense nationale, dans la foulée, l’on rappelle les héros de 1848, les « révolutionnaires » durs : Lajos Kossuth au gouvernement civil et Artur Gorgai à la défense du pays. Ceux-ci refusent le traité.

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Ce traitement inéquitable fait à la Hongrie n'échappe pas à la reine Victoria qui prend la nation en pitié et soutient le gouvernement de défense nationale : vente d'armes à crédit, prêts pour le budget du gouvernement, entraînement d'artilleurs, ... Le gouvernement Kossuth-Gorgai s'endette et se ruine afin de reconstituer une armée dont les armes sont acheminées, secrètement, via le réseau fluvial. Ce gouvernement de défense nationale est alors en porte-à-faux vis-à-vis des légitimistes hongrois et refuse alors l’entrée du territoire au nouveau roi Maximilien Ier, espérant secrètement, pouvoir réinstaurer la monarchie élective traditionnelle.

Seulement, les périls s'accumulent : les Polonais déclarent la république à Cracovie, les Slovaques s'organisent avec les Tchèques, L'Empire de Russie mobilise à la frontière galicienne le 11 août 1877 et le 12 c'est la Serbie qui se mobilise. L'on craint l'explosion, Gorgai ne dispose de pas plus de quatre divisions, surtout de la milice, le reste est inutilisable, exténué par la guerre, ils logent à Debrecen et ne bougent pas durant les premiers mois de guerres. A Debrecen, l'on craint l'explosion et c'est Gorgai, secondé par Klapka, qui prend en main la défense du territoire. Les plans fusent : invasion de la Serbie, paix séparée avec elle ? Invasion de la Roumanie via Lemberg afin de séparer l’armée roumaine, mieux équipée, et s’emparer de Bucarest ? Stratégie de défenses de la Transylvanie ?

Kossuth se rêve d’être un Georges Washington, Gorgai un Napoléon. Les stratégies s’entrechoquent et ne mènent pas loin ;

- Kossuth négocie la cession de Budapest par les Italiens, arguant que le traité n’est pas respecté car Budapest est, techniquement, sur une rive censée être inoccupée. Les Italiens ne répondent pas pendant plusieurs semaines puis finissent par accusé réception du message avant de répondre que comme le gouvernement de défense national ne reconnaît pas le traité ; ils n’ont pas à s’y adapter. Il envoie des émissaires à Cracovie, proposer une union aux Polonais face à la menace russe mais rien n’y fait, les émissaires ne sont même pas reçus. Une alliance avec la Bulgarie tentée mais celle-ci la refuse, ne pouvant se lancer dans une guerre. En ultime recours, le Banat est concédé par Kossuth, aux Serbes, sans même prévenir Gorgai.

- Gorgai, quant à lui, lève une grande armée, accumulant le ressenti négatif hongrois vis-à-vis de cette guerre pourtant défensive et créant un ras-le-bol populaire, suite à quoi il accuse la perte du Banat en négociant la continuité de l’approvisionnement en armes modernes depuis Timis, s’en suit alors trois mois de poursuites et de retraites ne menant à aucun combat jusqu’à la bataille décisive autour de Koloszvar qui mène à la défaite hongroise.

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La bataille de Koloszvar est une défaite terrible imputable au manque de préparation et à la mauvaise gestion de la guerre ; le mécontentement hongrois vis-à-vis de la guerre oblige Gorgai à confronter l’armée roumaine sans attendre la puissante réserve d’artillerie qui devait lui assurer la victoire. Ce mécontentement, c’est Gorgai lui-même qui l’a créé en perdant Koloszvar, deux fois, et Timis ainsi qu’en conscrivant des ouvriers agricoles massivement.

Koloszvar met fin, au moins temporairement, aux rêves de Gorgai, lui qui se voyait déjà détrôné Kossuth pour devenir le seul maître en Hongrie, un « Régent sans roi », lui qui s prévoyait César n’en fut que Vercingétorix piégé à Alésia, l’histoire ne retiendra de lui, rien de plus que Scylla : un monstre.

Le peuple est exaspéré par l’échec du gouvernement de défense nationale, celui-ci perd confiance en ses élites. La situation en Hongrie est délétère, puis, pour ne rien arranger ; en novembre 1877, l'armée russe passe la frontière galicienne et traverse la Bug !

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Dans la foulée du débâcle de Koloszvar, les grandes puissances forcent la signature d'un traité de paix dans les Carpates. La Transylvanie entière est octroyée à la Roumanie ainsi qu'une lourde indemnité qui entraîne l'abaissement de l'indemnité italienne. Alors même que la Grande-Bretagne était vu comme une alliée, certains des plus ardents revanchistes, voient déjà en elle un vautour opportuniste prête à soutenir les Roumains. La cession ridicule du Banat ne servit à rien, la Transylvanie est perdue, l'humiliation est totale et les Hongrois n'en peuvent plus.

C'était l'ultime affront.

Kossuth est chassé du pouvoir par les magnats et les parlementaires, le peuple pend une de ses effigies, comme en 48, tandis qu'il se réfugie en Roumanie, à Galatz, où il embarque vers Toulon puis Paris. Il ne retournera pas en Hongrie avant l'an prochain. Gorgai, lui, reste sur place et se réfugie sur ses domaines. Ces derniers ne sont pas bannis mais leur popularité est en berne.

Certains sont moins chanceux, Toply, responsable de l'encerclement de l'armée hongroise lors de la Grande Guerre, est condamné à mort par contumace. Il se réfugiera en France.
Isvant Horthy subira, de longues années, l'opprobre populaire.
Gyula Andrassy sera condamné à mort par contumace et se réfugiera en Autriche.

Les temps commencent à changer en Hongrie.
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La « Révolution d’Hiver » ou « Révolution de 1877 ».

Les forces en présences post-traité de Vienne.

Novembre 1877, alors que l’hiver approche, les Russes traversent la Bug et souhaitent rentrer en République de Cracovie. En Hongrie, tout le monde s’active. Il n’y a plus personne à la tête du pays depuis quelques longues journées et personne ne sait qui va reprendre le pouvoir. Les forces en présences sont multiples et divisées.

Dans l’ombre, les partisans du prince Maximillien Ier, les Légitimistes espère une victoire rapide des monarchistes allemands, l’ « Incouronné », est en effet, toujours bloqué à la frontière Viennoise ; faute de directives devant indiquer aux douaniers et aux italiens comment agir face à ce « roitelet » que les précédents gouvernements ne reconnaissaient pas. C’est un autre prince, Miklos III Estherhazy[/i], qui est à la tête de ses partisans ; des nobles, uniquement des nobles, ceux qui avaient et qui ont encore la mainmise sur le pays. Cette loyauté est, cependant, parfois toute relative. Estherhazy et sont lignages sont, depuis des décennies, fidèles aux Habsbourg mais d'autres, parmi son camp, y sont « faute de mieux », ruminant le Traité de Vienne, tentant vainement de l'oublier.

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Le « Prince » Maximilien Ier, candidat légitimiste au trône.


La droite de l’échiquier politique hongrois est d’autant plus divisée que, jusqu’ici, c’était elle qui gouvernait quasi sans-partage. La politique en Hongrie était alors plus une affaire de famille et d'amis que d'idées. Déàk, Andrassy, Horthy, Gorgai, Kossuth ? Tous membre de leur propre coterie, entouré de leur propre camarilla, tous les représentants d’une même classe sociale : l’aristocratie foncière. Alors bien sûr, à l’époque, cette aristocratie était divisée entre les grands seigneurs (Estherhazy, Andrassy, Déàk, Apponyi) et les petits (Horthy, Gorgai, Kossuth) ; les premiers plus « fidèles » aux Habsbourg que les seconds, théoriquement, mais, déjà, cette loyauté s’étiole avec la défaite et en plus les Hongrois ont toujours eu soif d’autonomie et d’indépendance. Après tout, qui peut se targuer d’avoir connu une époque où l’absolutisme viennois plaisait aux fiers magyars ?

C’est ainsi qu’un ancien légitimiste, membre de l’historique « Parti Conservateur », ancien partisan des Habsbourg, en arrive à guider le Parti Conservateur dans une lignée toute différente. S'il ne souhaite pas la guillotine pour les anciens Roi de Hongrie, il ne milite pas pour leur retour, le diktat de Vienne lui ayant fait passer toute envie de retourner sous leur joug... Il s'agit du comte Gyorgy Apponyi, qui pâlit bien lorsqu’on lui parle de son libéral et indépendantiste fils. Il guide un parti composé d’anciens légitimistes ou d’anciens indépendantistes frileux, ils formaient l’historique « Parti Conservateur » en Hongrie, à l’époque de la monarchie, puis ont rejoint le Parti des Magnats et ils suivent toujours une même ligne : les réformes doivent venir d’en haut, lentement et uniquement de la classe dirigeante aristocratique qui, disons-le, mérite beaucoup plus de gérer ce pays que les gueux qui le composent. Leur "choix" pour la monarchie change au gré du vent : une monarchie héréditaire Habsbourg, une monarchie héréditaire Hongroise, une monarchie élective... Certains ne sont pas opposés à une République aristocratique. Car après tout, quelle différence ? Ce serai toujours les nobles qui auraient le pouvoir. Le vrai péril pour eux, les Conservateurs, après tout, ce ne sont pas les républicains – qui sont, à leurs yeux, à peine plus que des aristocrates se flagellant de leur conditions supérieures – mais ce sont les paysans indisciplinés et sauvages ; les socialistes chrétiens tels qu’Angster qui veulent redéfinir les terres, les repartager et faire cesser, d’un coup, d’un seul, les privilèges les plus élémentaires des gens d’une qualité supérieure à la sienne… Pour qui est ce qu’il se prend ce petit bourgeois de pacotille ? En Hongrie, le pouvoir doit être fort et l’ordre maintenu et finalement, c’est bien pour ça que la Russie intervient ; rétablir l’ordre. Nul doute qu’elle rendra Cracovie juste après.


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Le comte Apponyi, chef de file des conservateurs.


Les aristocrates et leur version du pouvoir ont tellement monopolisés le pouvoir en Hongrie, ces dernières années, que la Paix de Vienne fait basculer l’échiquier politique. Jusqu’ici, la différence entre la « Droite » et la « Gauche » était minime, il s’agissait de questions liées aux minorités, à l’armée et aux gueux. Les éléments les plus conservateurs, ou réactionnaire, parfois, se retrouvaient dans les discours des plus libéraux des aristocrates : seule la durée et la rapidité des réformes ne faisaient pas l’unanimité. C'était un cas assez unique en Europe où l'aristocratie occupait la totalité de l'appareil étatique sans laisser de places aux bourgeois ou au peuple.

Ce bouleversement de l’échiquier politique permet à une nouvelle vision de la Hongrie d’apparaître. C’est alors qu’émerge des franges, jusqu’ici isolées, de la politique hongroise. Eux aussi sont bien souvent des aristocrates, plus rarement, des bourgeois et apportent une touche de fraîcheur. Le peuple, lui, est toujours aux abonnés absents mais qu'attendre d'une masse de sauvages sous-éduqués ? L’émergence de cette nouvelle scène politique apporte de nouvelles idées dans les cercles de jeunes aristocrates et de bourgeois ; inspiré des réformes prussiennes, de la brève période libérale russe, de l’émergence d’une Turquie moderne, de la Révolution française, de la révolution américaine, de Proudhon, de Marx, de Gladstone, Gambetta, Hugo ou autres influences étrangères, l’on aborde de nouvelles idées : égalité, fin des privilèges, république, suffrage masculin universel, représentations des non-aristocrates, un ensemble d’idée jusqu’ici impossible.

Bien que ce soit ces idées nouvelles qui fédéreront la République… Ce n'est pas d'elles que viendront le mouvement initiateur.


La Grande Jacquerie.


Jozef Angster, un bourgeois, artisan fabriquant d’orgue, depuis longtemps un agitateur des campagnes hongroises canalise alors le ressentiment des ouvriers agricoles ; appauvris, subissant les affres de la guerre, non-propriétaire et envoyé mourir pour ne pas perdre les minorités qui les détestait. S’en est trop pour cette partie de la population jusqu’ici fortement apathique qui se met à suivre ce beau parleur des champs & églises. Il ne s’agit alors pas d’un éveil des consciences mais plutôt d’une réaction « excessivement violente » à une situation de pauvreté la plus totale.

Les premières émeutes éclatèrent éclatent début décembre, avec les premières neiges, Angster à leur tête et canalise la hargne de ces ouvriers agricoles. Ce sont des bandes de cent, trois-cents voir qui rentre dans les grandes demeures et se livrent au pillage, aux procès populaires durant lesquelles les plus belles des richesses sont extraites, de force, des manoirs de magnats puis redistribués entre les cambrioleurs, des bureaux de la poste et de la gendarmerie sont incendiés, des entrepôts sont pillés, des grèves paysannes s'entament et des combats ont lieu autour des mairies et des gares de triages, partout où transitent les céréales. Le matériel agricole est volé, les paysans refusent de payer les impôts et quelques banques sont parfois braquées par ces bandits en haillons.

L’armée, en lambeau, ne peut intervenir, directement. Les soldats sont épuisés ; eux-mêmes ont parfois désertés ou font partis des brigands. Qui plus est, ces derniers sont eux-aussi des hommes des champs, fatigués, exténués, qui n’ont guères envies de mourir pour une bande d’aristocrate ultra-riche qui les méprisent. C’est à la gendarmerie de gérer ce sursaut paysan, pour la première fois, ces derniers réclament des droits ou de l’or... L’on ne sait pas trop. Eux-mêmes l’ignorent peut-être.

Il faut dire, qu'outre la guerre, ces derniers ont des raisons claires de s'énerver : la Hongrie n'a pas encore réformé l'économie agraire malgré les promesses libérales de Horthy, se rajoutent la récente stagnation de la politique économique du royaume, sous Horthy, peu avant la guerre qui achève l'économie qui était toujours profondément en faveur des grands seigneurs fonciers face à une paysannerie écrasée par les grands. La situation s'était déjà mue en crise, à partir de 1876, ouvriers et paysans se rebiffaient sans rentrer dans une phase de grande désobéissance. Il faut dire que l’ex-Royaume Uni se heurtait déjà à une crise économique : celle des prix du blé qui rendait très difficile pour les paysans de se nourrir.


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Scène de jacquerie.


C’est cette impulsion venue des campagnes qui enflammera le destin des Hongrois. Les gendarmeries locales sont débordées et les paysans insurgés, ne pouvant marcher sur Budapest, s'approchent de la capitale temporaire de Debrecen.

A Debrecen, pour la première fois, la Chambre des Magnats - qui venait alors d'éjecter Kossuth et Gorgai après avoir éjecté Andrassy et Horthy - se tend. Eux qui s'imaginaient se repartager le pays avec l'arrivée du roi Maximillien, jugé assez faible pour qu'ils le manipulent, et qu'aucun gouvernement n'avait bien voulu laisser passer jusqu'ici, ils comprennent bien vite qu'une foule de paysan en colère, dès qu'ils ne sont plus équipés de fourches, peut représenter un certain danger.

L'état d'urgence est proclamé. Les Magnats prennent le pouvoir et suspendent l'Assemblée Nationale qui est jugée plus bourgeoise et proche du peuple, de par sa composition et son mode de scrutin. Elle est suspectée de pouvoir se retourner contre l'aristocratie. Un embryon d'armée est réuni et confiée au chef de la garde de la Chambre des Magnats, le colonel Geza Rumanyi, qui ne dirige qu'une faible force de moins d'un millier d'homme, armée à la va-vite.

Ce dernier va, sur le chemin de Debrecen, mettre en place un barrage militaire où il attendra de pied ferme les insurgés. Ces derniers, menés par Angster et ses soutiens, dont le jeune Engelmann Pál Gábor, arrivent le 19 décembre à quelques dizaines de km de Debrecen et montent un camp, peu discipliné, face au barrage militaire trois fois moins nombreux que les insurgés.


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Barrage militaire de Rumanyi, avant Debrecen.


Contre toute attente, Angster et ses paysans évitent la confrontation directe, les raisons de cette manœuvre sont encore discutée mais à ce sujet deux avis sont considérés comme les plus sérieux ; Angster écrira dans ses mémoires sur la Révolution d’Hiver que « les soldats entre nous et Debrecen étaient des opprimés, asservis par l’aristocratie, comme tout ceux qui étaient présents sur ce chemin », quand, pour d’autres comme le journaliste et écrivain, Kálmán Mikszáth, « le fabriquant d’orgue n’avait, tout simplement, pas envie d’en jouer pour ses brigades de miséreux ».

Quoi qu'il en soit, cette décision sauvera la vie de nombreux paysans, puisque "l'armée" n'attaquera jamais. Rumanyi se rendant, très vite, compte que la horde de paysan guidée par Angster n'est guère motivée par une quelconque idéologie mais bel et bien, uniquement, motivée par un ressentiment populaire.

Pendant que la jacquerie attend et perd de sa hargne, la bande principale que les socialistes-chrétiens guidaient se dissous peu à peu. Plus les jours passent, plus les paysans rentrent chez eux ou se fondent dans des bandes plus petites qui reprennent le brigandage. Le rêve de "l'entrée fracassante" à Debrecen devient de plus en plus flou pour les trois ou quatre révolutionnaires qui s'étaient glissés dans la foule.

C'est, en fait, à quelques kilomètres de là, avec un public beaucoup moins rural, que les évènements les plus importants se joueront...


La fronde bourgeoise.


Les vingt derniers jours de jacqueries étaient suivis par la presse étudiante, socialistes ; libéraux ; démocrates ; conservateurs ; royalistes ; républicains, toutes les obédiences lisaient avec assiduités les journaux, publiés en sous-main ou parfois en totale légalité, qui faisaient des comptes-rendus plus ou moins neutre des émeutes rurales.

Marche révolutionnaire pour les uns, émeutes économiques pour d'autres et révoltes paysannes sans fondement pour certains.

Le journal A Szabad-Gondolkodó (Le Libre-Penseur), d'obédience socialiste, fut l'un des journaux les plus prolifiques, en terme de couvertures des évènements. C'était un agitateur socialiste, bien connu de la gendarmerie hongroise, dénommé Léo Frankel qui publiait ce journal dans une parodie d'illégalité.

En apprenant la nouvelle de l’arrivée, sous peu, de la horde de paysans, une foule d’étudiants idéalistes de l’université de Debrecen, guidé par un élan romantique, manifesta en faveur d'un assouplissement des conditions paysannes. Un détachement de gendarmes fut, rapidement, envoyé pour dissoudre cette manifestation. La situation ne tarda pas à s'envenimer, si, au départ il n'y avait que dix ou quinze socialistes qui manifestaient, bien vite, ces derniers sont rejoints par des libéraux, des démocrates et mêmes quelques conservateurs qui n'adhèrent pas aux méthodes réactionnaires de la Chambre des Magnats. Le détachement de gendarmerie fini par rompre le contact et se replier, laissant deux étudiants blessés.

Les émeutiers de l'Université, révoltés par ceci, se rassemblent ; s'arment à la va-vite et s'attaquent à un poste de gendarmerie, pendant la nuit, qu'ils pillent et vident de fond en comble. Ils se réfugient ensuite dans l'Université et y réalisent un blocus qui durera durant quatre jours de sièges opposés à la gendarmerie.

Ce fut ces évènements qui mirent le feu aux poudres.

Comme dit précédemment, bien qu’Angster et ses paysans ne rentrèrent jamais dans Debrecen – en tout cas, pas les armes à la main – et ne tirèrent jamais un coup de feu en direction de ce barrage militaire, c’est bien de lui que vint l’impulsion qui déclencha la révolution. C’est la révolte de ces quelques paysans, dix-milles selon Angster ; trois-cents selon Rumanyi, qui permis le déclenchement de la révolution. Le siège de l’université de Debrecen est un catalyseur, les étudiants, durant quatre jours, échangeront des tirs avec la gendarmerie et repousseront trois assauts armés, ordonnés par une Chambre des Magnats de plus en plus violentes face aux contestations sociales et politiques, qui feront entre trente et quatre-vingt-dix morts côtés étudiants pour deux côtés gendarmerie.

La mort de ces étudiants, quand bien même furent-ils émeutiers, émeut la Hongrie – tout du moins, celle qui compte - et n’est pas seulement relayé dans la presse étudiante ou clandestine mais dans toute la presse. C’est la goutte de trop d’un système oppressif détenu par une aristocratie foncière sur le déclin, dont certaines des plus grandes familles voient leurs domaines changés de pays. C’est la première journée de siège, celle du vingt, qui vit le premier assaut et surtout la réaction outragée la plus véhémente car, outre trois étudiants décédés lors des premiers coups de feu, c’est surtout la mort d’une innocente femme, tuée lors de l’échange de tir, qui émeut les Hongrois, ulcérés par la guerre et les exactions de ce régime moribond.

La Chambre des Représentants (ou l’Assemblée nationale) bien que dissoute, continua de se réunir dans un manoir de Debrecen ou les députés hésitèrent à se positionner en opposition de la Chambre des Magnats. Les salons de cafés, où se mêle la « haute société », en exil, de Budapest et celle de Debrecen ne parlent que de ses troubles. Les journaux s’emparent du sujet.

Le 21 décembre 1877, la Chambre des Magnats fait passer une ordonnance exceptionnelle annonçant que les salons de presses allaient être saisis et les journalistes ayant reportés les évènements de l'université de Debrecen, d'une façon jugée "inadaptée" seront placés aux fers et les journaux fermés. Une série d’arrestation commence mais la réaction ne se fait pas attendre ; ces derniers prennent la poudre d’escampette et s’enferment dans la clandestinité, imprimant et distribuant leurs journaux dans l’anonymat. L’armée et la gendarmerie étant trop occupée à se reconstituer et à s’occuper des troubles pour agir, certaines imprimeries ne changent même pas de lieu et continuent leurs activités malgré l’ordonnance. De nombreux journaux publient la protestation des journalistes. Le préfet de police, Miklos Karewinski réordonne la saisie des presses des journaux en cause et le parquet lance des mandats d’arrêt contre les signataires de la protestation. De vives échauffourées ont lieu entre la police et les ouvriers typographes, qui redoutent de perdre leur emploi. Beaucoup de boutiques ferment, mettant sur le pavé leurs employés.

En réaction à ceci, pour empêcher la gendarmerie de faire son travail et de fermer les imprimeries, des étudiants de la ville, des lycéens et des employés ou ouvriers locaux commencent à monter des barricades, dans certains quartiers populaires, ne laissant plus passer ni la gendarmerie, ni les Magnats.

À quinze heures, le 21, une trentaine de députés libéraux de la Chambre des Représentants se réunissent chez un petit député de Toporc, Daniel Iranyi, révolutionnaire de 1848 et républicain. . La plupart des députés présents sont inquiets, et se demandent s’ils ont le droit de se réunir. Lajos Mocsàry, , qui y rencontre Iranyi, le trouve « remarquable par un air de gêne et de contrainte extrêmement prononcé », propose une nouvelle fois de rédiger une protestation. Ugor Ubron, suggère d'envoyer une lettre à la Chambre des Magnats et Apponyi, le jeune, , des protestations individuelles. Seul Léo Frankel, député d'une circonscription ouvrière Budapestoise, vante l'action armée et étrangement, Iranyi le soutient.  Tout oppose pourtant ces hommes ; Frankel est un marxiste alors qu’Iranyi, bien que révolutionnaire, est un petit aristocrate démocrate. Iranyi prend finalement la parole à 17h00 et, comme en 1848, propose la création d’une unité de députés armés pour porter secours aux émeutiers.

Dans la soirée, alors que les députés tergiversent encore, l'on commence à voir des armes dans la foule, soit des armes de chasses, soit des armes artisanales ou volées aux forces de l'ordre. Pour en avoir davantage, les émeutiers pillent les boutiques d'armuriers ou d'antiquaire, quitte à défendre les barricades à l'arbalète et au sabre. Les faibles forces de l'état présentes sur place répliquent à la présence d'armes en tirant des coups de semonces mais des échauffourées ont lieu dans le soir du 21 au 22. Les députés, quant à eux, finissent la soirée sans se mettre d'accord et craignent que les Magnats ne règlent la question dans le sang ou que le pouvoir leur échappe des mains.


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Daniel Iranyi, député de la circonscription de Toporc et ancien révolutionnaire.


Le 22, la foule porte sur la place du marché le corps d'un homme tué par la gendarmerie dans la soirée, la version officielle est que cet homme a menacé les forces de l'ordre, les émeutiers maintiennent qu'il était désarmé. Ce dernier a été abattu d'un coup de baïonnette, le peuple réclame vengeance. Rapidement les pierres volent vers le poste de garde où se sont réfugiés les gendarmes. Ils sortent quand on les menace de mettre le feu et se retirent sans riposter. Le feu est mis au corps-de-garde et les pompiers, qui viennent pour l'éteindre sont repoussés. Plusieurs détachements de la gendarmerie se succèdent et tentent d'évacuer les lieux mais rien n'y fait. Les pierres se lancent mais aucun coup de feu n'est tiré à 10h.

La nouvelle du second assaut sur l’université de Debrecen entraîne de vives réactions d’étudiants et de civils qui montent de nouvelles barricades. Vers treize heures, Mocsáry et Frankel se rendent, armés, chez Iranyi avec une trentaine de députés. Ces derniers veulent que, comme en 1848, ils prennent la tête d’une brigade des leurs et prendre la tête de l’insurrection populaire pour éviter la vacance des pouvoirs. Une idée que ce dernier avait déjà proposé la veille mais qui avait été écartée. Le groupement de députés, avec Iranyi à sa tête, fait marche vers les quartiers insurgés rassemblant bien vite des bandes d’étudiants et de citadins en colère. Ces derniers se rendent à un dépôt de la gendarmerie où les députés convainquent les hommes de loi, présents sur place, de les laisser se servir et déposer les armes. Face à la prestance de trente-et-un ex-députés, les gendarmes baissent les armes et se joignent aux insurgés.

Il est treize heures quand Iranyi et sa troupe rejoigne le temple Debrecen-Kossuth de l’Eglise Réformé et se joignent à la plus grande des barricades populaires. Ils y mènent un assaut vers l’université, où les étudiants subissent toujours le siège et les assauts de la gendarmerie, et prennent à revers une troupe de gendarmes & de soldats épuisés, démotivés et sans réelles expériences du combat, bien souvent, ceux-ci se rendent. Iranyi y fait lever le drapeau de 1848, signe de l’avancée de la révolte. Les affrontements du vingt-deux font peu de morts mais Iranyi y reçoit une balle dans le bras droit qui l’handicapera pour le reste des combats.


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Des insurgés et soldats rebelles à l'Université de Debrecen.


Proclamation de la République.


Des combats mineurs éclateront dans le centre-ville jusqu’à la place Kossuth, jusqu’à la journée du vingt-trois où le colonel Rumanyi opérera une retraite, face à la jacquerie paysanne, pour rentrer à Debrecen rétablir l’ordre. Les nouvelles de la ville sont néanmoins remontées jusqu’à la troupe, où une grande partie déserte.

Le colonel, rentré à Debrecen, partage ses troupes en trois colonnes chargées de converger vers l'Université par la place Kossuth et encercler les insurgés. La Chambre des Magnats, composés exclusivement des légitimistes, espère alors mettre fin à ces journées de révolte. Les troupes engagées se heurtent aux barricades et aux tirailleurs, cachés en ville, les harcelant depuis des fenêtres. La fusillade la plus vive et la plus meurtrière a lieu ainsi entre les insurgés tirant de haut en bas, et les soldats tirant de bas en haut, autour de la place Kossuth, où Iranyi blessé y coordonne les insurgés. Ces derniers presque invisibles et invulnérables ont un grand avantage sur des troupes peu accoutumées aux combats urbains et formant des masses compactes sur lesquelles il est facile de tirer utilement. Dans beaucoup de maisons, on monte des pavés, pour les lancer sur les troupes, ainsi que des tuiles, des fragments de bouteille, des bûches, des boules. Qui plus est, durant ces jours, des vétérans de la grande guerre et de l'armée de Gorgai se joignent aux combats, généralement du côté des insurgés permettant à ces derniers de lancer un second assaut vers l'hôtel de ville, où siège les Magnats.

Dans la soirée du vingt-trois, les cœurs sont tendus. Noel approche. Les magnats et les dernières troupes qui leurs sont fidèles sont recroquevillés dans l’hôtel de ville. La plupart des insurgés sont rentrés chez eux ne laissant que quelques unités éparses de vétérans, d’étudiants, de paysans en colères, d’insurgés citadins et de députés armés. Malgré leur caractère grandiose pour les locaux, les combats n’ont pas causés de dommages outre-mesure en ville, hormis des dégradations mineures, et ce sont moins de vingt-cents personnes qui continuent de s’affronter, par et d’autres.

L’approche de noël calme les esprits et, dans la soirée du 23 au 24, la majorité des soldats qui défendaient l’hôtel de ville passent du côté des insurgés à la suite d’une proposition, de la part d’Iranyi, de recevoir l’amnistie et de pouvoir partir.

Les insurgés avancent méthodiquement vers l’Hôtel de ville et le prennent aux alentours de dix heures du matin. La Chambre des Magnats y est escortée en dehors de l’Hôtel de ville où ces derniers sont emprisonnés en attente d’un jugement.

La République est proclamée en Hongrie, pour la deuxième fois, le vingt-quatre décembre mille-huit-cent soixante-dix-sept à onze heures du matin. Elle porte le nom de « Deuxième République de Hongrie », abrégé en « République de Hongrie ». Le drapeau de 1848 orne la mairie et les Hongrois retiennent leur souffle en attendant les détails précis de cette « république ».


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Les Sarasinades
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Dim 3 Oct - 22:24
République de Hongrie
Magyar Köztársaság

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La naissance de la République
(24 décembre 1877 au 1er janvier 1878)

La « Grande Jacquerie » ou « Grande Peur » de 1877 (Retour).


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Une bande d’insurgés ruraux guidé par un révolutionnaire citadin.

L’hiver 1877 est particulièrement rude. Il catalyse le ressentiment de la masse d’ouvriers agricoles sans terres face aux problèmes que connait le royaume de Hongrie depuis l’indépendance ; le manque de réforme agraire, la pauvreté, l’augmentation du prix des grains, l’occupation du pays et la famine qui guette… Cette émeute paysanne, connu comme la « grande jacquerie de 1877 » ou parfois « la grande peur », sert de déclencheur à la révolution mais n’entre jamais à Debrecen. Elle permet l’éclosion d’un tout nouveau contexte idéologique en Hongrie (la République) alors qu’elle n’en porte aucune. Elle se stoppe, pendant six jours, face à une faible troupe armée et perd, peu à peu, de ses bandes de paysans qui partent piller.

Ce sont ces derniers qui seront responsables des plus grands torts. Les jours qui suivent la révolution d'hiver, à Debrecen, s'accompagnent d'incompréhension dans les campagnes. Les comptes-rendus et récits de la prise de l'université ou de l'hôtel de ville, bien souvent mal compris, sont suivis par les récits de groupes d'émeutiers ruraux ayant désertés la horde d'Angster et accompagnent leur passage de rumeurs et de craintes d'une vengeance ou de complots aristocratiques en vue de détruire la jeune république ou de se venger des pillages. L'inquiétude est d'autant plus vive que le mois de décembre est un mois froid et dur ; le grain ne pousse pas et les paysans commencent à en manquer au vu de son prix grimpant. Le soupçon que les nobles puissent « accaparer » les grains rares nait bien vite.

L'occupation italienne ainsi que l'afflux de réfugiés hongrois, issus des territoires perdus, fait grimper le mécontentement et, dans certains cas, la panique a été déclenchée par la rumeur que les aristocrates recrutaient des brigands afin qu'ils s'en prennent aux bandes paysannes & leurs foyers, puis, volent leurs biens et réserves de grains. La peur s'étend rapidement de paroisse en paroisse, au son du tocsin et les révoltes éclatent dans la foulée du 25, des paniques éclatent autour de Kosive, de Debrecen, de Budapest, de Toporc, parfois, l'on confond la poussière levée par un troupeau de mouton avec celle d'une bande de hors-la-loi à cheval et les paysans, encouragés par les premiers émeutiers & des révolutionnaires sortis de Debrecen, s'en prennent à l'aristocratie et au clergé.

Pillages, émeutes, incendies, dégradations apparaissent en Hongrie, comme une célébration morbide de la révolution, jusqu'au début du mois de janvier. Une vengeance paysanne face aux exactions aristocrate, à la famine, à la pression fiscale. L'on brûle les livrets d'ouvriers agricoles et les contrats de travails, l'on fait publier des listes de doléances réclamant l'abolition des privilèges. Les propriétés seigneuriales sont dévastées, pillées. Les paysans s'arment et forment des milices pour se défendre contre des attaques de brigands, imaginaires, mais, comme ceux-ci ne sont que le fruit de leurs inquiétudes, les campagnards armés et apeurés s'en prennent aux châteaux et aux abbayes. L'on réclame les vieilles chartes sur lesquelles sont inscrits les droits féodaux et on les brûle.

En ville, les lettrés y voient une révolte sociale effrayante, l'aristocratie y voit une énième jacquerie alimentée par la période difficile. Quoi qu’il en soit réellement, cette « grande jacquerie » perdure jusqu’au 1er janvier avant de se calmer dans les jours qui suivent, les Magnats fuient la campagne pour les villes ou l’étranger avant de revenir, dans la plupart des cas. Durant cette période, la formation du jeune état n’aide pas à combattre les bandes. La gendarmerie et l’armée quittent bien peu souvent la ville pour calmer les émeutiers qui finissent par abandonner par eux-mêmes au bout d’un peu plus d’une semaine.

(Note à la modération : si vous trouvez ça "trop révolutionnaire" ou "trop anachronique" pour des paysans, je vous ferai dire que le plus gros du texte estt une copie quasi totale de ceci : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Peur)

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Des paysans hongrois.

Une République Bourgeoise, Aristocrate ou Paysanne ?

La Deuxième République fut décrétée le 24 décembre 1877, à onze heures. Une heure après, les anciens députés libéraux de la Chambre des Représentants étaient déjà réunis dans l’Hôtel de Ville de Debrecen afin d’y édicte les grands principes de la République et de la révolution, mais lesquels ? Parmi ces députés ; des libéraux et des socialistes qui avaient participés à la révolution ainsi que des conservateurs qui l’avaient regardé agir sans bouger le petit doigt. Tous étaient maintenant réuni pour garantir le succès de cette entreprise… Ou la saborder. La Chambre des Magnats étant dissoute, les légitimistes ainsi que les éléments les moins libéraux du pouvoir hongrois sont en fuite ou se cachent.

Les tendances majoritaires sont donc les libéraux, les démocrates et les conservateurs frileux, tel qu'Apponyi le Père, qui refusent de voir le pouvoir se faire sans eux. Les socialistes-chrétiens y sont faiblement représentés. Ces députés, qui sont moins de cent et ne représentent pas tout l'effectif de l'ancienne chambre des représentants, forment alors la Convention Nationale, inspirée de celle qui se fit en France après la Révolution, et doivent décider de l'érection d'un gouvernement provisoire. La plupart des députés sont décidés à revendiquer l'héritage de la Révolution française ainsi que de la révolution hongroise de 1848 car, il faut le rappeler, la plupart des députés réunis sont d'anciens révolutionnaires de cette période. L’abolition de la plupart des privilèges et un retour en arrière, avant le gouvernement Déàk, ainsi qu’une libéralisation de l’économie sont des évidences pour tous, cependant, d’autres sujets sèment la discorde. Parmi ceux-ci, celui de donner un ou plusieurs sièges aux agitateurs paysans tels Angster ou Frankel. La Convention Nationale ne sait où se situer vis-à-vis d'eux, cet entre soit bourgeois imagine mal les paysans être conscientisé politiquement mais pourtant... Ils ont suivis Angster ? Puis, Frankel n'est-il pas élu d'une petite circonscription ? Ces semeurs de troubles ne sont peut-être que des pitres, des artistes de rues, des troubadours mais ils sont aussi peut-être influents ? Qui pourrait en être sûr. Faut-il vraiment risquer la pérennité de la jeune République ? La bourgeoisie ainsi que l’aristocratie craignent de voir le pouvoir leur échapper des mains au profit d’une masse de paysans apeurés et influençables, si l'on tolère l'arrivée de ces pitres au sein de la Convention, , cependant, l’on craint aussi que refuser la légitimité à cette foule en colère ne déclenche une révolution sur la révolution alors même que les légitimistes pourraient rallier un Maximilien, coincé en Autriche, afin d’attenter une contre-révolution. Il existe, à l’époque, une réelle peur que les derniers paysans composant la horde de gueux énervés d’Angster puisse marcher sur Debrecen et ravager la ville. La « grande peur » débute, alors, tout juste mais fait déjà de grands dégâts.

La Hongrie est une poudrière et le vingt-quatre s’achève sur une journée de débat infructueux. Le lendemain, au vingt-cinq, l’on rapporte des nouvelles effrayantes. L’on prétend qu’au nord du pays, Maximilien aurait passé la frontière, de force, rameutant autour de lui une partie de l’armée hongroise. La presse hongroise s’empare de la nouvelle.

L’on s’active, lors de la seconde session de la Convention Nationale, la nouvelle crée une panique chez les élites bourgeoises de la nouvelle république qui craignent de voir apparaître le même scénario qu’en 1848. La Convention Nationale s’unit entre les démocrates, libéraux et socialistes, l’on préfère alors l’alliance avec les faibles socialistes qu’avec les conservateurs – plus influents – mais pouvant être plus proche des Légitimistes, l’on demande à Iranyi de prendre la tête du gouvernement provisoire. Il est le leader de la brigade des députés armés en 1848, le leader des barricades en 1877, un héros. Ce dernier fait envoyer un émissaire à Angster et Frankel. Ils sont invités à se présenter au sein de la Convention, celle-ci compte ses deux premiers élus « socialistes » « durs », qui ont guidés les émeutes.

Les socialistes et les républicains radicaux souhaitent alors que la République adopte une constitution qui prévoit le suffrage universel et une démocratie directe ou semi-directe avec une concentration des pouvoirs en faveur de l'Assemblée (et non du chef de l’État) et la possibilité pour le peuple de proposer directement des candidats au conseil exécutif ou de se prononcer sur les lois. Les libéraux et modérés craignent la dictature d'un peuple, malléable et influençable, puis sont rejoint par les conservateurs timides qui se rapprochent de la Convention. Les modérés, eux, souhaitent que la République prenne la forme d’un régime présidentiel ou semi-présidentiel avec un chef de l’état fort mais modéré par le parlement. Une sorte de révision de la monarchie élective hongroise mais avec un mandat limité dans le temps et des mécanismes de sorties de crises.

Si un « chef d’état » provisoire à pu être trouvé, ce n’est pas le cas d’une constitution... Et Maximillien approche.

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Un amphithéâtre de l’Université de Debrecen, modifié pour accueillir la Convention Nationale.

Si les leaders « socialistes » « chrétiens » qui guidaient les paysans ont été acceptés au sein de la Convention, ce n’est pas pour autant que la perspective d’une république paysanne se rapproche. Au contraire, plus le temps passe, plus l'on se rend compte de la faiblesse des arguments et du soutiens de l'extrême-gauche. S'ils sont utiles pour éloigner une restauration monarchique, ils ne le seront pas bien longtemps. Dans l’ombre, démocrate et libéraux se rapprochent des conservateurs, s'allient, aux conservateurs modérés afin de mener une alliance destinée à mettre en place une république « bourgeoise ».

Iranyi, joue en fait un double jeu ; il envoie Apponyi, un libéral, courtiser les conservateurs guidés par son père tandis qu’il envoie Mocsary, un démocrate modérément socialiste, courtisé les Frankel, Angster et autres suppôts de la plèbe Cette stratégie de « triple alliance » politique permet au bloc des démocrate-libéraux de la Convention de se placer comme étant « le centre » de cette dernière, les grands modérés, rognant ainsi sur les éléments les moins radicaux de leur droite (les conservateurs) et leur gauche (les socialistes & pro paysans). C’est cette stratégie politique qui mène à la création de la liste du gouvernement provisoire qui sera ensuite votée par la Convention.

Chef d’Etat : Daniel Iranyi. (Démocrate-Libéraux)
Chef du gouvernement : Lajos Mocsary. (Démocrate-Libéraux)
Ministre des Affaires Etrangères : Armin Vambery (Démocrate-Libéraux).
Ministre de l’Intérieur et de l’Ordre Public : Lajos Aulich (Conservateurs)
Ministre de la Guerre : Vetter Antal (Conservateurs)
Ministre des Finances et du Commerce : Albrecht Apponyi (Démocrate-Libéraux)
Ministre de l’Industrie, de l’Agriculture et du Travail : Jozef Angster. (Socialiste-Chrétien)
Ministre de la Justice : István Melczer (Conservateur)
Ministre de le la Citoyenneté et de l’Education : Leo Frankel (Socialiste-Chrétien)
Ministre des Arts, de la Culture, du Patrimoine et du Clergé : Jozsef Borsos (Démocrate-Libéraux, ex Socialiste-Chrétien).

Celui-ci est réduit à sa plus simple expression, de nombreux postes y sont cumulés en un ministère. Cela n’empêche pas la Convention de l’approuver, menant, le 26 à 19h32, précisément, à un vote de majorité reconnaissant le pouvoir du gouvernement provisoire pour proposer un projet concret de modèle républicain destiné à être approuvé ou réfuté par la Convention. Celui-ci décompte alors une majorité issue de l’union des franges démocrates et libérales (5) suivi de minorités conservatrices (3) et socialistes (2) pour un total de dix postes.

La Marche vers la République.

Le vingt-sept décembre est une journée charnière. Le gouvernement provisoire, qui vient de se constituer, doit à la fois plancher sur la défense du pays et sur la forme de l’état. Si aucun témoignage ne confirme jusqu’ici que Maximilien est en route vers Kossive, la rumeur enfle et donne de la crédibilité aux mesures du gouvernement face à l’urgence de la situation. L’on rassemble une troupe ; insurgés, vétérans, ex-gendarmes, francs-tireurs, elle ne dispose ni d’uniformes, ni d’armes génériques. L’approvisionnement en munition est au mieux déficient, au pire minable ou inexistant. Certains sont armés de sabres ou de lance et l’on réquisitionne les vieux stocks des entrepôts ou des armureries, maintes fois pillés.

On les entraîne au plus vite, une journée puis en route, Maximilien a été repéré, au nord de Debrecen, il à passer Kossive ? Les éclaireurs sont formels, une bande d’hommes en armes guidés par un barbu en costume élégant qui les dirige depuis un cheval. Entre cent et mille hommes, assez peu mais suffisant pour écraser la République. Sommes-nous perdus ? Le commandement de « l’armée républicaine », si nous pouvions l’appeler comme ceci, est confié à Mór Perczel, un héros de la révolution. L’on évoqua le nom de « Gorgai » pour qu’il rachète son honneur et prouve sa dévotion mais le gouvernement jugea trop risqué de confier la seule troupe de la république à cet homme.

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Mor Perczel.

Il sort de Debrecen au vingt-sept, dans l’après-midi, appliquant une discipline de fer à sa bande de gueux et de vétérans. L’entraînement et le matériel est déficient, défectueux, la marche est une véritable torture et les hommes sont las et épuisés. L’« Incouronné » est repéré au nord de Nyíregyháza, une petite ville industrielle, elle-même au nord de Debrecen. Il se déplace vite, comment diable les douaniers ont-ils osés le laisser passer ? Les armées s’engagent dans une course à celui qui arrivera à l’autres le premier. Trois-cents paysans du côté républicain et une centaine du côté royaliste. L’on est bien loin des chiffres rapportés.

Elles se font face, se mettent en position, aucune artillerie, nulle part, qu’est-ce donc que ce coup d’état ? Le premier coup de feu part côté républicain. Les armées manquent rapidement de balles et la discipline vacille, en trente minutes, l’on ne tire plus, dans les deux armées, la moitié à désertée. Maximilien ordonne une charge, Perczel fait de même. Trois fois plus nombreux que leurs opposants, les républicains massacrent l’armée ennemie, c’est une boucherie, les baïonnettes et les sabres sont rouges. L’on rapporte que Maximilien est mort, s’en est fini du « Roi » imposé par l’Allemagne, les Hongrois sont libres. Perczel saura néanmoins qu’une partie radicale de la Convention regrettera de ne pas avoir pu bâtir une guillotine. On lui rapporte la tête d’un rouquin, une barbe hirsute, des cheveux longs de barbares, tout en saleté ; en crasse, des tâches de rousseurs et de syphilis déforment son visage.

Perczel connaît l’Archiduc, ce n’est pas lui, juste une bande de brigands, probablement des paysans en colères reconvertis dans le banditisme. Il prend peur, pense que la révolution est finie, que le prince marchera sur la République, sous peu, et fait envoyer son coursier le plus rapide à Debrecen.

« Combat terminé. Ennemi abattu. Pas de Maximilien, renforcez la ville. » Court, concis. Il fait route vers la ville et y rentrera dans la nuit du vingt-huit, ralenti par les brigands qu’il doit anéantir sur les routes. Pendant les jours qui suivront et jusqu’au premier janvier, Perczel surveillera la ville à la recherche d’un signe d’activité royaliste. Les journaux titreront d’abord sur la mort de Maximilien, puis feront un erratum, signaleront qu’il s’agissait d’un brigand et non pas du Prince.

Les rumeurs sur l’arrivée prochaine du prince désenfleront début janvier et la presse dénoncera le « canular » crée par la rumeur, des colporteurs ayant confondus une armée et… une troupe de brigands. La peur cessera et laissera place à la liesse. La République à gagner… Même si certains prétendent déjà qu’elle naît sur un mensonge ou un malentendu.

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Lun 4 Oct - 9:10
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La Première Année Républicaine
(1er janvier 1878 – 1er janvier 1879)

A la sortie de la Révolution d’Hiver, la Convention Nationale compte soixante-dix-sept députés, ceux-ci n’ont pas été élus et ne sont pas représentatifs d’un quelconque corps électoral. En vérité, ils ne sont en postes que par leur présence à Debrecen au sein de l’appareil étatique, de la Chambre des Représentants, des insurgés ou des barricades ; « le bon endroit au bon moment » après tout. C’est cette situation qui explique une certaine déconnection entre les électeurs du pays et les tendances des députés de cette Convention. Une situation similaire au Paris de 1848 ; où les socialistes (inexistants en dehors de Paris) ont faillis contrôlés la République.

Sur soixante-dix-sept (77), l’on ne décompte pas moins de sept socialistes ou représentants des jacqueries (7) ; vingt-et-un (21) ; vingt (20) ; et vingt-neuf libéraux (29). Cette distribution de la Convention Nationale est moindre comparée à celle qui acclama le gouvernement provisoire post-révolution, la Convention à été fortement dépeuplée des suites de la rumeur persistante d’une armée légitimistes allant marcher sur la ville ainsi qu’à cause de la « Grande Peur » qui déclencha une phase de fuite ou d’exil des nobles et des bourgeois qui craignait d’être la cible d’attaques orchestrée par des ouvriers ou des paysans.

Les députés quittant la Convention ne pouvant prétendre y resiéger, cette situation avantage le centre et la gauche qui ont vu la droite conservatrice être amoindrie. L'alliance multipartite qui mena au gouvernement provisoire ayant levé brutalement l'hypothèse d'une république sociale ou aristocratique, la majorité de l'Assemblée (républicains modérés, conservateurs et monarchistes) soutiennent le gouvernement Iranyi, directement ou indirectement. Le gouvernement provisoire entame alors la rédaction d'une constitution et la mise en place de l'état Hongrois.

Selon la promesse d’Iranyi, lui-même, devant la Convention Nationale ; « La Convention Nationale ne durera pas plus d’un an, dès le 1er janvier 1879, la Deuxième République sera pleinement fondée ». Les « procès révolutionnaires » se tiennent jusqu’au 13 janvier, des procès en comparution immédiate où le Ministre de la Justice, conservateur, ainsi que les juges qui lui sont affiliés se montrent accommodant à l’encontre des anciens maîtres de la Hongrie ; peines de prisons mineures, fortes amendes, suspension des droits civiques ; interdiction de se présenter à une élection ou de voter. Plus en détail, tous les accusés reçoivent une peine de suspension des droits civiques, d’interdiction de se présenter à une élection et de voter pour les douze prochaines années ; les instigateurs de la politique répressive de la Chambre des Magnats sont condamnés à deux ans de prisons puis à une lourde amende ; ceux qui n’ont joués qu’un rôle de votant reçoivent une amende légère. Personne ne meurt, personne n’est emprisonné plus de deux ans. Les socialistes regrettent à ce qu’aucune guillotine ne soit érigée mais la Hongrie fera sans. Lajos Aulich fera en sorte de maintenir l’ordre, reconstruisant peu à peu les forces de l’ordre de Debrecen et des autres villes puis remettant en place une Gendarmerie Nationale, remplaçant la Royale. Il ne se passe pas grand-chose durant cette année. La République se met lentement en place, délibérations sur délibérations, Un hymne national est choisi, l'Himnusz, Isten, áldd meg a magyart! », Dieu, bénis les Hongrois qui fut déjà l'hymne national en 1848. Le drapeau de la révolution est repris en usage.

Afin de palier à la perte, temporaire, de Budapest ; Debrecen, l’ancienne capitale révolutionnaire, est choisie comme capitale de la République jusqu’à nouvel ordre.  Ce fut déjà cette ville qui fut capitale de la Première République en 1848. Les grandes valeurs de la République sont édictées dans un ensemble de textes de lois qui servent de brouillon à la constitution, dès février, l'on s'inspire de la Révolution française et de diverses autres influences ; Liberté, Egalité, Famille, Travail comme principes fondateurs de la Constitution et des textes de lois. Une devise est même choisie ; la Famille, le Travail, la Propriété, l'Ordre public. Une version plus austère des principes français « la Liberté, l’Égalité, la Fraternité » mais collant plus à la réalité hongroise. Une devise qui rappelle aussi la Deuxième République Française sous Cavaignac.

En avril, le gouvernement provisoire propose une forme de république présidentielle à la Convention Nationale qui la réfute et lui fait une contre-proposition ; un régime semi-présidentiel où le président détient des pouvoirs étendus mais peut toujours être contrôlé par le parlement, évitant ainsi la continuité des débâcles Andrassy-Horthy contre le Parlement où ce dernier ne pouvait guère agir. Cette forme est voulue afin de satisfaire à la fois les conservateurs, qui y voient une forme de retour à la monarchie élective, et les républicains qui y voient la fin de la monarchie. Ainsi, sous cette République, le Président de la République Hongroise est le chef de l’Etat, responsable de la diplomatie et chef suprême des armées. Il est celui qui supervise le conseil des ministres, nomme ou révoque le Premier Ministre, avec soutiens de la Chambre des Représentants, ainsi que les ministres, sous sa pleine volonté.

Il peut superviser les séances de la Chambre des Représentants et du Sénat tout comme le Premier-Ministre ou n’importe quel Ministre, si ladite séance concerne une tache qui revient à ce Ministre. Le Président à des prérogatives propres qui lui permettent de proposer des lois qui doivent être peaufinée et rédigée par le ministre affilié : en soit, il donne une impulsion permettant aux conseils des ministres successifs de travailler. Cependant, les Ministres et la Chambre des Représentants peuvent et doivent proposer des projets de lois ou de réformes qui seront votées puis mises en place après révision par le Sénat. Le gouvernement dispose surtout d’un pouvoir exécutif, il met en place, mais dispose d’une possibilité législative, il peut proposer bien que ce soit le Parlement qui vote si celle-ci est validée ou non.

La Convention Nationale reste d’actualité et remplace le traditionnel « Parlement », celle-ci est composée de deux chambres ; une chambre haute, le Sénat, composée de sénateurs élus pour un mandat de sept ans, au suffrage censitaire « moyennement haut » direct (permettant ainsi au haut de la classe moyenne, à la bourgeoisie et à la noblesse de voter) est mise en place. Celle-ci doit réviser les lois acceptées par la Chambre des Représentants. Elle est composée de soixante-dix-sept sénateurs dont les premiers seront, à partir de 1879, la première Convention Nationale, issue de la Révolution, et dont les premières élections auront lieu en 1886. La Chambre Basse, ou Chambre des Représentants, sera la première chambre à exister réellement puisqu’elle sera créée à partir de la Convention Nationale actuelle, de soixante-dix-sept députés, jusqu’aux premières élections, au suffrage universel masculin direct, qui se dérouleront en 1879 puis tous les six ans. La Chambre des Représentants sera donc composée de députés qui devront voter les lois proposées par les ministres et en proposer de nouvelles qui passeront en vote en son sein. Tous les votes faits au sein d’une des chambres de la Convention Nationale se font à la majorité simple.

Sous cette constitution, le Président est élu par la Chambre Basse, à la majorité simple, pour un mandat de cinq ans, renouvelable mais pas immédiatement.

Les circonscriptions électorales sont découpées avec attention afin de ne pas trop donner de pouvoirs aux campagnes, fortement conservatrice et influençable, qui pourraient être le terreau d’un retour en force des nobles. Les circonscriptions rurales sont très étendues, regroupant plusieurs anciennes circonscriptions, de sorte à limiter les députés issus de ces grandes régions conservatrices alors que les circonscriptions citadines ou en banlieue proche, qui ont de plus fortes tendances bourgeoises, sont plus découpées et permettent parfois d’élire plusieurs représentants à la Chambre Basse, de sorte, à avoir une prépondérance du vote bourgeois et citadin – en faveur des républicains et des libéraux.

Bien que la séparation entre l'exécutif et le législatif soit parfois un peu floue, la constitution insiste néanmoins sur la séparation des pouvoirs entre l'Etat et la justice qui sont deux structures différentes : la politique n'ayant pas à intervenir dans les tribunaux.  Le pouvoir judiciaire appartient aux tribunaux. Les séances sont, en principe, publiques. Les juges ne peuvent être démis de leurs fonction que par un jugement. En outre, un jury est constitué pour les crimes, délits politiques et délits de presse. L’Eglise et l’Etat sont aussi fortement séparé et c’est la fin des sièges réservés pour l’Eglise ou l’armée au sein du Parlement.

La constitution garantit également les libertés fondamentales du citoyen. Tous les Hongrois sont égaux devant la loi. Aucun citoyen ne peut être privé de sa liberté sans l'ordonnance d'un juge. L'inviolabilité du domicile et celle du secret des lettres sont garanties. Chacun est libre d'exprimer son opinion, dans tous les domaines, et de pratiquer la religion de son choix. La liberté de l'enseignement et la liberté de la presse sont également garanties. Les libertés de réunion et d'association sont formellement reconnues par la constitution. Le droit au travail est reconnu. La peine de mort pour raisons politiques est également abolie ainsi que le délit d'opinion, de lèse-majesté ou de critique envers l'Etat. Les « principes de 1789 », comme la liberté individuelle, sont mis en application, l'abolition et l'interdiction de l'esclavage et du servage sont ancrées dans la constitution. L’égalité prévue dans la constitution entraîne, de facto, la fin des privilèges – du moins théoriquement ainsi que la libre-circulation des citoyens Hongrois et des personnes à l’intérieur de celles-ci permettant ainsi la totale liberté de circulation, d’installation et d’entreprise. La constitution de la République se veut très centralisatrice, c'est-à-dire qu'elle dote l'Etat central d'un pouvoir fort, afin de combattre le particularisme et de renforcer l'unité du pays dans un contexte de délitement de celui-ci par suite du Traité de Vienne et d'explosion des sociétés secrètes en Europe.

Si la Constitution entre en vigueur dès 1879, il est prévu que le gouvernement provisoire, lui, continue d’être à la tête du pays jusqu’en 1881 afin de stabiliser et redresser la situation. Dès 1879, l’on voit néanmoins plusieurs mesures pointer le bout de leurs nez, c’est alors l’occasion pour de nombreux députés de faire passer des projets afin de se faire connaître ;  

- Les députés-ministres Angster et Frankel obtiennent, le 24 avril 1879, une législation sur le nombre d'heure de travail en Hongrie qui passera à treize heures journalières maximum.
- Les députés-ministres Angster et Frankel obtiennent le 19 juin 1879, l’obligation de mettre en place un contrat de travail pour tous les travailleurs. Celui-ci doit être compter en unité de temps : quart, demi, trois-quarts ou temps plein correspondant à des périodes de trois heures de travail. Les députés libéraux parviendront à ajouter un amendement autorisant le « surtemps » de travail correspondant à une heure supplémentaire devant absolument être ajoutée sur le contrat et rémunérée.
- Le député-ministre Frankel obtiendra la soumission des nobles et de l’Eglise à l’impôt en totale égalité avec les autres citoyens, aucune baisse d’impôt ni exemption, ainsi que la suppression de l’impôt religieux et du financement du religieux par le gouvernement, le 23 août 1880.
- Le député-ministre Angster obtient, le 19 septembre 1881, la suppression des livrets ouvriers et travailleurs agricoles.
- Le 13 décembre 1881, les réformes agricoles d’Andrassy sont remises en question lors d’une grande réforme « Angster-Frankel » qui oblige tout travail à être rémunéré peu importe le nombre d’heure travailler, qui instaure le dimanche comme jour de repos universel en Hongrie et qui édicte cinq jours fériés ; Noel, la Toussaint, l’Ascension, le premier jour du Carême et le jour de la révolution. Ces jours sont des jours de congés pour tout les travailleurs hongrois, sauf disposition contraire dans le contrat de travail, mais tout travail un jour férié oblige au versement d’une prime supplémentaire correspondant à un supplément égal à la moitié du salaire versé en fin de journée.

Les socialistes ne sont pas les seuls à agir, démocrates et libéraux proposent maintes lois ;
- Loi sur la liberté de création de parti politique, soumise par les députés libéraux-démocrates, le 3 janvier 1879, qui entraîne la création du Parti des Démocrates-Libéraux (PDL), du Parti Conservateur (PC) et du Parti Socialiste-Chrétien des Paysans et des Ouvriers (PSC)
- Loi de suppression du Livret Nomade et de la libre circulation des nomades, proposée par Iranyi, le 12 mars 1879.
- Loi Militaire, proposée par Antal (conservateur) et Borsos (PDL), qui remplace l’Armée Royale Hongroise par l’Armée Nationale Hongroise. Les forces armées Hongroises passent de seize divisions d’active et réserve à 1 division d’active dans l’ANH et quatre divisions de milice dans la Garde Nationale. Le service militaire reste en vigueur. Loi passée le 20 août 1878.
- Loi sur les contrats « à la journée » à destination des ouvriers issus de population nomades, par Iranyi, le 20 mai 1880.
- Loi sur l’âge minimum du travail fixé à 10 ans dans les champs et 12 dans les mines, par Mocsari, le 16 juillet 1880.

Et du côté des conservateurs :
- « Loi sur le Respect des Principes Chrétiens dans l’Education », proposée par Apponyi le Père, le 23 janvier 1879, qui rend totalement légal la présence d’école privée catholique à condition de respecter une charte d’enseignement conclue avec le ministère et qui inscrit dans la loi, la possibilité, d’un cours d’éducation catholique dans toutes les écoles le demandant.
- « Loi de la Restitution des Biens », proposée par des députés conservateurs, qui ordonne la restitution des biens pillés dans les villes lors des émeutes, particulièrement les armes et les bijoux. Les biens pillés par les insurgés dans les demeures des Magnats ne sont pas retenus dans la loi à la suite d’oppositions de la part des députés de gauche et une crainte d’une escalade de la violente, édictée le 20 mai 1880.
- « Loi de défense de la propriété privée », le 13 septembre 1880, qui autorise un homme à abattre quelqu’un qui pénétrerai dans sa propriété privée avec des intentions malveillantes.
- « Loi du Permis de Chasse », le 23 octobre 1881, qui oblige les chasseurs à se munir d’un document émis par la République, un permis de chasse, afin de la pratiquer. Celui-ci étant payant et nécessitant la possession d’une arme à feu ; il s’agit en réalité, d’une volonté pour les nobles de faire payer cet ancien privilège nobiliaire afin d’en éloigner les masses les plus pauvres.



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Lun 4 Oct - 9:45
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Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des phrases en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes. Pour le prochain tour, la même méthode sera effectuée et sera superposée à un résumé des actions pré-texte.

Les choses sérieuses commencent.

(1er janvier 1879 à 1er janvier 1881)

Les indemnités de guerres.
(1879 – 1881)

Début 1879, le budget est encore accablé par les indemnités de guerre Roumaine et Italienne, qui sont payées bien trop lentement. La Hongrie est encore sous occupation et cela se ressens sur les recettes de l’état.

Néanmoins, de bonnes nouvelles permettent de compenser ceci ; déjà, la soumission des nobles & de l’Eglise à la même pression fiscale que les classes populaires permet de dégager du budget supplémentaire, comparer, à la situation d’autrefois où ces derniers échappaient à une partie des contributions directe. Ensuite, la modification de l’armée, passant de cette immense armée moderne composée d’active & de réserve sur le pied de guerre à une faible armée secondée par la Garde Nationale, bien moins nombreuse et couteuse, permet de libérer du budget. Cette libération dans le budget ne suffit pas, la Hongrie doit s’acquitter de lourdes indemnités ; 350 millions sont dus à la Roumanie et 550 millions à l'Italie, soit un total de 900 millions de couronnes hongroises.

L''état, actuel, de la Hongrie ne permet alors pas de régler rapidement les indemnités de guerre. La confiance est brisée. Il faudra longtemps avant de pouvoir régler les indemnités. Le mode de paiement choisi est alors décrit, par les députés, comme "plus ou moins de bonne foi".

Un Hongrois ça doit brasser pour autres chose que de la natation...
(1879 – 1881)

Pour répondre à la situation économique « désastreuse » de la Hongrie, Apponyi ne tarde pas à « pondre » un plan de relance budgétaire, son crédo ? Abaissement des dépenses et augmentation des rentrées.

Cette grande réforme se fait d’ailleurs en collaboration avec d’autres ministères comme celui de l’Intérieur, notamment, mais, aussi celui de l’Agriculture et de la Citoyenneté. C’est, par exemple, d’Aulich que viendront les économies sur les forces de l’ordre, de Frankel et Angster que viendra l’impôt sur le revenu – bien que révisé par l’union du PDL et des Conservateurs – et d’Angster que la révision sur la contribution foncière viendra.

- Egalité devant l’impôt pour les nobles et l’Eglise. (1878)
- Création de la Garde Nationale pour remplacer l’armée et l'adjoindre. (1879)
- Union des différentes gendarmeries, services de polices, gardes forestiers ou services de maintien de l’ordre. Tous sont réunis au sein de la Gendarmerie Nationale qui ne conserve que son budget originel ainsi que 50% du budget des organisations unies, le reste revient dans les caisses de l’état. Son effectif est limité à dix-milles hommes. Seules les douanes et les départements de police municipale de six villes (Budapest, Debrecen, Szeged, Miskolc, Pecs et Kossive) restent en place mais sont subordonnées à la Gendarmerie Nationale et donc au ministre de l’Intérieur. Leur budget est amputé de 15%. (1879)
- Augmentation de 4% sur les contributions indirectes. (1879)
- Mise en place d’un monopole d’état sur les bars, les armureries, les offices notariales, le prêt-sur-gage et les casinos qui prend la forme d’une licence à acheter à l’état. (1879)
- Réhaussement progressif des droits de douanes afin de faire entrer de nouvelles recettes dans le pays tout en ne bridant pas la reconstruction.(1880)
- Mise en place d’une taxe annuelle de 3% sur les intérêts et dividendes des actions et obligations. (1880)
- Révision de la contribution foncière pour imposer moins fortement les petites propriétés et plus fortement les grandes propriétés agricoles.  (1881)
- Création de l'impôt sur le revenu, en système dégressif, en trois tranches, excluant les classes les plus pauvres : classe moyenne inférieure / classe moyenne (5%), classe moyenne supérieure (4%), classe supérieure (2,5%). (1881)


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Outre ceci, en 1880, la Banque Royale de Hongrie est nationalisée par la République. Celle-ci devient la Banque Nationale de Hongrie, Magyar Nemzeti Bank, dont l’état détiendra 30% des actions et dont le reste sera proposée aux investisseurs. La MNB disposera des prérogatives d’une banque centrale mais disposera aussi d’un réseau d’agence physique lui permettant de cumuler les casquettes de banques pour particulier et entreprise. C’est donc à la fois une banque centrale, une banque de détail et une banque d’affaire qui se chargera de l’émission monétaire, de sa distribution, du contrôle de l’inflation, de proposer des solutions de paiements à ses clients, des solutions d’épargnes, d’investissements ainsi que des prêts. La constitution de cette grande banque d'état à pour but d'encourager les Hongrois à investir et à épargner ainsi que d'augmenter la confiance des privés en l'Etat.

Ainsi, pour la première fois en Hongrie, la banque centrale n’est pas seulement un jouet étatique mais une banque pleine et entière pouvant librement investir dans l’économie, prêter, constituer des épargnes et verser des dividendes à ses actionnaires. C'est un acteur de l'économie et du système bancaire naissant. Elle est aussi responsable des réserves d’or de la Hongrie, qu’elle conservera dans sa succursale de Debrecen puis qui sera transférée à son siège Budapestois, lorsque la ville ne sera plus occupée par l’Italie. C’est la MNB qui s’occupera de lever les emprunts publics pour le gouvernement et de verser les dividendes aux actionnaires, en cas de besoin.


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Lun 4 Oct - 15:37
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Magyar Köztársaság

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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:La Hongrie voit son administration réformée. Mot d’ordre : résultat.
Une nouvelle division territoriale est mise en place. Plus de représentation locale mais moins de pouvoirs. La centralisation reste forte. Une division similaire à celle mise en place par Alexandre II après la Crimée. Cette nouvelle administration est plus souple envers les minorités linguistiques et les reconnait beaucoup plus.

Des mesures sont prises afin d’octroyer des terres inutilisées ou appartenant à l’Eglise à des paysans qui vont les cultiver et les posséder. Les droits et avantages féodaux sont abolis ; l’égalité entre les citoyens est promulguée ; des mesures sont prises pour que les paysans puissent racheter leurs terres aux nobles (via des prêts garantis par l’état) ; et les terres rachetées sont protégées par l’Etat. Pour encourager les Magnats à vendre, une pression fiscale sur les très grandes exploitations est mise en place.

Une réforme sur l’industrie, la liberté d’entreprise et la libre concurrence est mise en place destinée à permettre plus de facilité dans l’investissement et l’entreprenariat en abaissant les limites. Les entreprises sont encouragées à se rassembler et un tarif protectionniste est mis en plce.

Les minorités ethniques sont émancipées et protégées. Il n’y a plus de mesure discriminatoire.

La Réforme Administrative Hongroise et le début de l'ère des réformes.

(1880)

Désireux d’administrer au mieux la Hongrie et de la faire passer pleinement dans le vingtième siècle, Iranyi fait passer une grande réforme administrative. Cette grande réforme administrative ouvre "l'ère des réformes" au sein de la République.

Trente-trois nouveaux comitats, département en français, (correspondant aux comitats actuels de la Hongrie et de la Slovaquie) qui serviront de subdivision administrative intermédiaire entre l'Etat et les localités. Ces comitats serviront de base à l'administration fiscale et territoriale pour la mise en place des impositions directes ou indirectes ; le recensement ; l'organisation du recrutement militaire et d'autres compétences mineures. En raison de la centralisation politico-administrative de la Hongrie républicaine, voulue par Iranyi, les compétences des collectivités comitales (megyei önkormányzat) restent très limitées. Les comitats sont dirigés par un gouverneur, nommé par le ministre de l’Intérieur, accompagné d’un conseil comital (megyei közgyűlés), composés des maires des villes du comitat, qui sert d'assemblée consultative.

Les localités sont créées dans les comitats. Ces dernières sont gouvernées par le maire de la plus grande ville de la localité secondé par une Összeszerelés (Assemblée), élu au suffrage censitaire indirect. Ces localités reçoivent la responsabilité du budget local, de l'instruction publique, de la construction des routes et des ponts et de la création de dispensaires. Elles reçoivent un budget égal à quinze-pour-cent des impôts transmis à l'Etat pour cette localité accompagnée des impôts locaux sur les ordures, l’émission des timbres locaux, la propriété des chiens et des chats. Les maires sont élus au suffrage universel masculin, hormis pour Budapest, Debrecen et Kossive gérées directement par des nommés du ministère de l’Intérieur.

Certaines localités, celles qui disposent d’une minorité supérieure à 30% de sa population, seront décrétés « Communes à faciliter linguistique » et pourront proposer un enseignement au moins partiellement dans la langue locale aux locuteurs ainsi que des documents administratifs en Hongrois et en langue locale. Les lieux publics seront aussi annotés en Hongrois ET en langue locale. Les frontières avec la Pologne deviennent, automatiquement, communes à faciliter polonaise.

Mis à part les hauts-fonctionnaires, qui sont entièrement dédiés à l’Etat, tous les employés de la fonction publique sont des contractuels avec une obligation d’efficacité, de moyens et de résultats.

« On viendra vous chercher jusque dans vos latrines »
(1880 – 1881)

En Hongrie, la République se met en place petit à petit. Dans cette République, c’est une alliance entre les républicains et les conservateurs modérés qui se met en place.  L’ultime alliance entre la bourgeoisie et la petite noblesse.

Cette alliance est alors motivée par la présence de bandes de paysans et de brigands œuvrant en Hongrie et mettant à mal, la crédibilité du pouvoir en place. Antal et Aulich, ministre de la Guerre et de l’Intérieur, se mettent alors d’accord et placent des bataillons de la Gendarmerie ; de la Garde ; et de l’Armée sous le commandement du héros de la République ; Mor Perckzel.

Ce dernier est alors chargé de poursuivre les fauteurs de troubles ; de les mettre aux fers ; ou de les arrêter, quitte, à devoir aller les chercher « jusque dans leurs latrines ». Le but est une pacification rapide des campagnes pour mettre fin aux effets néfastes de la jacquerie et retrouver une crédibilité.

Edit d'émancipation
(1881)

Par l'Édit d'émancipation, les Juifs, les Musulmans, les Luthériens, les Calvinistes, les Orthodoxes, les Tsiganes, Manouches, Gitans et minorités ethniques diverses de la République obtiennent les mêmes droits et ont les mêmes devoirs que les autres citoyens. Ils sont citoyens, disposent de papiers, sont enregistrés, peuvent se déplacer, entreprendre, posséder.

Il n’y a plus aucune limitation pour des raisons religieuses ou ethniques. Seul persiste deux détails ;
- L’enseignement public Hongrois ne proposera que des cours de devoirs civiques ou de religion catholique.
- L’enseignement public Hongrois ne se fera qu’en Hongrois. Le Slovaque et les langues des minorités restent cependant des langues utilisables en langue secondaire dans l’éducation. Certaines communes décrites comme « de facilité linguistique » pourront proposer des cours principaux en langues locales.

Réforme de l'Industrie
(1881)

La Hongrie adopte un tarif douaier très élevé sur tout ce qu'elle produit, notamment, les biens agricoles ou industriel ; certains tarifs sont records comme ceux sur les produits agricoles qui montent a 60%.

La lutte contre la crise qui s'inscrit en Europe reste néanmoins limitée à l'adoption de législations pour la réglementation bancaire et la préservation de la concurrence ; comme l'interdiction du dumping, du partage des marchés. Une législation favorable à la création de cartels ou de trusts, des rassemblements d'entreprises, se met en place.


La grande réforme de la paysannerie.
(1878 - 1881)

La Hongrie demeurait, depuis son « indépendance » un pays de très grande propriété, en dépit de la bonne volonté de quelques aristocrates libéraux qui agirent en 1848 et qui faillirent à agir sous le gouvernement Horthy, les revendications paysannes n’ont jamais été assouvies. Entre 1879 et 1881, d’après les cadastres, en Hongrie historique et septentrionale (Hongrie & Slovaquie moderne), le clergé possédait 800 000 hectares, dont 280 000 hectares de latifundia de plus de 20 000 hectares. Certaines des grandes familles détenaient, elles aussi, des latifundia similaires comme les Estherhazy, qui possédaient près de 220 000 hectares ; les Festetich qui en possédaient 40 000 ; les Karolyi qui en possédaient près de 30 000 et ce n’est qu’une partie du gâteau. Rien qu’en Hongrie historique, le total des propriétés de plus de 50 hectares cumule 2 100 000 hectares. En Hongrie du nord, sur une superficie de 49 035km², c’est près de 50% du territoire (soit 2,4 millions d’hectares) qui forme les grandes propriétés hongroises en Slovaquie. Un immense gâteau de 4 500 000 hectares, qui n’a cessé de s’accroître depuis l’indépendance. En décomptant les pâturages, les terrains cultivables abandonnés, les terres en friches, les prés, les plaines et les petites forêts aisément rasable, certains estiment que l’on pourrait s’approcher des six millions d’hectares. Or, la transition de ces millions d’hectares, cultivés pour le seigneur par des ouvriers agricoles, vers des millions d’hectares, cultivés par leur paysan cultivateur, est un enjeu de taille pour le développement économique et industriel de la République Hongroise.

Jamais, la Hongrie ne pourra se moderniser si elle ne dépasse pas le cap de cette agriculture seigneuriale. Tant que les magnats seront de tout puissants et riches propriétaires terriens ; l’industrie ne pourra s’épanouir pleinement. Ainsi, parallèlement à la pacification des campagnes, s’amorce aussi une grande politique de réforme paysanne destinée à abolir les privilèges ; redistribuer les terres ; et instaurer une égalité de traitement. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la Hongrie. En 1878, après la guerre civile en Hongrie et en Allemagne, les propriétés et biens des Habsbourg furent saisis. Les biens mobiliers et matériels de valeurs seront revendus aux enchères tandis que les terres agricoles seront revendues à des paysans qui possèdent les terres environnantes ou aux ouvriers agricoles locaux, à des prix compétitifs et via un prêt, accordé par la Banque Nationale de Hongrie, à faible taux d’intérêt, que la République garantira qui pourra s’échelonner jusqu’à soixante-dix ans avec interdiction de vendre leurs propriétés récemment acquises à de grands propriétaires.

Puis passent les premières lois qui marquent cette ère de réforme ; les lois Antal, Melczer et Apponyi-Angster.

Le 17 mars 1879, passe la « Loi Antal » qui déclare l’égalité de tous devant les cours martiales et le service militaire. Il n’y aura plus de traitement de faveur pour la noblesse ou la bourgeoisie. Les nobles ne peuvent plus espérer échapper au service militaire. C’est une totale égalité de traitement.
Le 23 juillet 1879, la « Loi Melczer » instaure l’égalité de traitement pour tous devant la justice ; la fin des privilèges en termes d’impôts ou d’administrations ; seule la méritocratie et les diplômes comptent. Un paysan peut poursuivre un aristocrate et obtenir réparation. Le servage et l’esclavage sont officiellement abolis et bannis dans les textes de lois, de même, que toute sorte de servitude.
Le 17 octobre 1879, c’est la « Loi Apponyi-Angster » ; œuvre d’Albrecht Apponyi et Jozef Angster ; les droits et avantages féodaux sont abolis. Les chartes, elles-aussi. L’arenda, la corvée et les autres devoirs féodaux du paysan au seigneur et du seigneur au paysan sont abolis et rendus illégaux. Tout ouvrier agricole doit travailler avec un contrat de travail.
Le 13 décembre 1879, passe ensuite, le décret Iranyi-Mocsary qui nationalise les domaines agricoles abandonnés, les terres abandonnées, les terrains cultivables laissés à l’abandon, les friches, les pâturages, les prés, les plaines et les petites forêts aisément rasable. Ces dernières deviennent propriété de l’état puis seront revendues avec les mêmes modalités que les terres des Habsbourg.


Ce sont ces quatre premiers gestes qui forment les bases de la réforme paysanne.

Un an plus tard, en 1880, sonne la fin des privilèges de l'Eglise. La jeune République, dirigée par des hommes guidés par la science, s'attaque au patrimoine mobilier et immobilier de l'Eglise pour restaurer l'équilibre des comptes publics et rembourser la dette. Action demandée, exigée même, par les députés socialistes ainsi que les libéraux ; les biens des différents clergés, peu importe leur religion, doit permettre la confiscation de près de 800 000 hectares de propriétés agricoles qui seront revendus aux enchères dans les prochaines années, selon les mêmes modalités que précédemment. D’autres biens mobiliers sont eux-aussi saisis et revendus, des biens de richesses, particulièrement. À noter que ces confiscations ne s'accompagnent pas de procédures d'expulsion d'ordres ecclésiastiques, ni de leur dissolution. Les communautés religieuses ont la permission de s'associer selon les modalités prévues par la loi.

Les impôts et taxes foncières sont revus à la hausse pour les très grandes propriétés ; la présence d’ouvriers agricoles est aussi taxée ; de même que les têtes de bétails & les moulins qui sont taxées à l’unité. Le but est clair ; s’il n’y a pas d’expropriation des terres nobiliaire, la grande propriété n’est clairement plus protégée par l’Etat.

Mais le plus grand chantier, est parallèle à tout ceci, avec toutes ces réformes mineures qui passent ; l’utilité économique des conceptions agraires existantes est remise en doute. C'est pourquoi les structures agraires d'Ancien Régime et les coopératives sont abolies peu à peu. Les paysans sont libérés et deviennent parfois propriétaires des terres. Les services et les corvées sont également abolis. L'individualisation des terres mène également à la dissolution des biens communaux, c'est-à-dire à l'utilisation commune des forêts et des prés. Ces biens communaux sont, à l’instar de nombreux autres biens, nationaliser par l’Etat et mis aux enchères afin d’y trouver une opportunité économique ; industrie du bois, du meuble, défrichage pour l’agriculture… C’est une grande période de faste bancaire ou la Banque Nationale de Hongrie met en place, avec la coopération de l’état, des prêts s’échelonnant sur cinquante ans, à bas taux d’intérêt et garantis par l’Etat pour que le paysan puisse racheter sa terre ou devenir propriétaire.

Avec l’abolition précédente du servage et la remise en cause de son caractère héréditaire suit l’abolition des servitudes et des droits féodaux ; ces réformes autorisent tous les citoyens à acquérir des propriétés et à choisir leur profession, y compris les nobles qui ne pouvaient pas jusqu'alors exercer de métiers réservés à la bourgeoisie : « Tout noble est autorisé, sans que cela porte préjudice à son état, à exercer un métier bourgeois; et tout bourgeois ou paysan est autorisé à entrer dans la bourgeoisie pour le paysan et dans la paysannerie pour le bourgeois ». Le principe de dérogeance disparaît. Les paysans peuvent circuler librement et s'établir dans les villes, d'autant plus qu'ils n'ont plus à racheter leur liberté ni à fournir de service de domesticité. Les paysans n'ont plus à demander le consentement de leur seigneur pour se marier. Cette libération, accompagnée des facilités mise en place par l’Etat pour devenir propriétaire, permet alors aux paysans de racheter les terres qu’ils cultivaient autrefois, en s’endettant auprès de la Banque de Hongrie, sous la supervision de l’état, qui paie ensuite le Magnat.

Les Magnats, eux, trouvent dans cette nouvelle situation un tout nouvel intérêt à vendre ; la pression fiscale sur leur terre et la fin de leurs privilèges met fin à l’enrichissement sans risque. De nouvelle façon de s’enrichir, en dehors de l’économie réelle, apparaissent alors de plus en plus viable. Qui plus est, la facilité avec laquelle les paysans peuvent s’endetter pour racheter la terre cultivée permet alors aux nobles d’y trouver un avantage pécunier pour réinvestir cet argent ailleurs.

Afin d’amplifier cette « pression à vendre », des règlements sont mis en place sur le traitement des domestiques, des ouvriers agricoles et les conditions de travail. Ceux-ci obligent à mettre en place une pause déjeuner, deux pauses « commodités » minimum (une en matinée, une en après-midi), bannissent les sévices corporels et rend passible de poursuite toute atteinte à la dignité des « serviteurs ». Une commission et des règlements sont mis en place au sujet des ventes : interdiction de revendre la terre achetée à un noble ou à une grande propriété, interdiction de vendre des parcelles morcelées ou isolées ou non-viables, obligation que la « Commission Agraire » de la République ne fasse des études sur la viabilité de la terre vendue pour éviter les escroqueries.

De 1878 (abolition des droits féodaux, des avantages et du servage) à 1881, les paysans libérés doivent cependant compenser la perte financière au seigneur en lui payant, par acompte, le trente-cinquième de la valeur de la perte qui doit être attestée par l’administration fiscale.
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Lun 8 Nov - 9:49
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:Présentation du nouveau gouvernement hongrois et de ses objectifs.

Le 1er gouvernement républicain élu (1882)


Président et ministre de l’Intérieur : Kàlmàn Tisza.
Premier-Ministre et ministre des Finances et du Commerce : Sàndor Wekerle.
Ministre de la Justice : István Melczer.
Ministre de la Guerre : Mor Perczel.
Ministre de l’Agriculture : Gusztáv Vizsolyi.
Ministre des Affaires Etrangères : Albert Apponyi.
Ministre de l’Education, des Arts, du Patrimoine et du Culte : Jenő Zichy.
Ministre des Travaux Publics, des Transports, des Communications, des Chemins de Fer et de l’Industrie : Gábor Baross.

Avec la guerre, la révolution, la jacquerie, le déluge c’est abattu sur la Hongrie. La jeune république hongroise s'est forgée dans le sang du peuple, par la révolution de novembre et la Grande Peur qui s'est propagée dans ses campagne. Elle s’est forgée sous la pression, elle à failli sombrer dans l’anarchie mais l’alliance des bourgeois et des nobles à permis de remettre les choses en ordre. Cette alliance ne pouvait être que de courte durée. Les révolutionnaires n’ont pas tardé à se déchirer et à détruire leurs alliances contre nature : entre socialistes et socialistes-chrétiens, puis entre partisans de l’ordre et des valeurs de 1789.

Avec la chute de l’alliance révolutionnaire, le jeu politique à repris de plus bel. Le Parti des Libéraux-Démocrates, amputé de son aile gauche, gagna les premières élections du pays. Ainsi, les élections de 1881 amènent Kálmán Tisza à la présidence. Ce dernier porte alors un programme politique clair, celui-ci se base sur le retour à l’Ordre et le redressement de l’état via de grandes réformes fiscales. Il promet alors un mandat entièrement opté au redressement économique de la nation. Pour former son gouvernement, Tisza se repose sur l’alliance appelée « le Parti de l’Ordre », composée du Parti des Libéraux-Démocrates et des Conservateurs. Le premier gouvernement, issu des élections, est ainsi formé.

C’est le retour de figures déjà aperçus dans de précédents gouvernements : Apponyi le fils, Istvàn Melczer ainsi que des figures politiciennes du Parti de l’Ordre comme le héros de la république Mor Perczel et Gusztàav Vizsolyi ou encore des « outsiders », de nouveaux venus, comme Gàbor Baross ou Sandor Wekerle, qui montrent que la République permet l’accès à un poste ministériel à des non-nobles, voir Jeno Zichy, partisan des thèses touranistes. Dans ce premier gouvernement, Tisza cumule les postes de président et de ministre de l’Intérieur, poste souvent le plus important du gouvernement. Ce type de cumul se retrouve aussi chez Wekerle, Baross ou Zichy.

Les promesses du gouvernement sont alors :
- D’augmenter la représentativité des institutions républicaines.
- De stabiliser la Deuxième République Hongroise et de laver l’honneur de la patrie.
- De redresser économiquement la nation en développant l’économie et l’industrie hongroise.
- D’éradiquer les derniers vestiges féodaux afin de promouvoir l’émergence du capitalisme en Hongrie.


Ancien de la politique hongroise, il travailla comme dessinateur adjoint au ministère de la Religion et de l'Instruction publique du gouvernement Batthyány ainsi que pour la Commission de la défense nationale, en 48. Il siégea longtemps au sein des deux chambres du royaume. Propriétaire terrien, il est actionnaire de nombreuses compagnies de chemins de fers, banques et entreprises du pays. Son gouvernement apparaît alors, de par sa longue carrière, comme un rapprochement entre les milieux publics et privés.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Kalman_Tisza_in_1870
Le président Kàlmàn Tisza, en 1882.
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Lun 8 Nov - 20:42
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:Présentation des divers accords effectués avec l'étranger sur les années 1882 et 1883.

De nombreux accords signés trouvent leur sens dans les postes suivants. Je suis désolé pour le happening à venir mais j'ai pas le temps de tout rédiger / poster en une soirée.

Le « Grand Début » (1882 – 1883)

Couramment, les premières années du gouvernement Tisza sont surnommées « le Grand Début », il s’agit la d’une période de « facilité » pour la République Hongroise. Une période où les choses semblent s’arranger d’elles-mêmes, sur le plan diplomatique tout du moins.

Ce « Grand Début » est notamment prévu par le déplacement express, trois jours avant que les résultats de l’élection ne tombent d’après les rumeurs, d’Albert Apponyi pour Rome afin de négocier avec l’empire italien. A l’origine, il s’agissait juste de négocier un nouveau tarif pour le paiement des indemnités après les ravages que l’occupation avait causé… Cependant, la mansuétude des dirigeants italiens – qui recherchaient alors l’apaisement – permis une grande réussite vers le « Traité d’Apaisement Rome-Budapest ». Ce traité, signé dès 1882, n’est pas le seul à être signé. Apponyi, dans les premières années du gouvernement Tisza, passe plus de temps en dehors de la République qu’en son sein. L’ironie ne manque pas pour le fils du leader légitimiste.  Ainsi, un traité de commerce serbo-hongrois est aussi signé. Des accords sont aussi trouvés avec les « très grandes » puissances que sont la France et les Royaume-Unis.

En 1882, la moitié des parts de chemins de fer publics détenues par le gouvernement hongrois seront mises aux enchères et vendus aux investisseurs français les plus offrants afin de dégager des fonds dédiés au redressement de l’état et à l’investissement pour le « Plan Baross », cette vente, est aussi suivie d’un accord encourageant les investisseurs français à investir dans les chemins de fer Hongrois (voir « Plan Baross », qui arrivera dans les postes suivants) via des démarches facilitées notamment.  Un accord similaire (qui sera détaillé dans le poste dédié au « Plan Baross ») est aussi trouvé avec les Britanniques afin d’encourager les investisseurs à investir dans les futurs chemins de fer hongrois.

Accords avec l’Italie sur la période :
- Traité d’Apaisement et de Réconciliation Italo-Hongrois (1882).
o Renonciation italienne des indemnités non-réglées, soit 340 millions de francs.
o Evacuation de la Hongrie par les troupes italiennes.
o La Hongrie s’engage à quand même payer les indemnités roumaines.
o Reprise du commerce et accord commercial : l'Italie baisse de 7% ses douanes sur les produits agricoles hongrois, la Hongrie, protectionniste, ouvre ses frontières économiques à l'Italie avec des douanes à 9% pour tous les produits de l'industrie.

- Entente commerciale et économique Italo-Hongroise (1883).
o Vente de 30% des parts des chemins de fers publics Hongrois en 1883 (suite nationalisation du « Plan Baross », les parts sont augmentées permettant une seconde vente).
o Dispositions fiscales communes allégées pour permettre aux investisseurs italiens d'avoir plus de facilités pour investir en Hongrie.
o Investissements italiens dans le « Plan Baross » afin d’offrir des capitaux privés italiens pour la construction de nouveaux chemins de fer hongrois.
o Création d'une société au capital à 60% hongrois et 40% italiens, capitaux distribués aux investisseurs privés pour la partie hongroise, pour l'exploitation du gaz naturel (utilisé pour le chauffage) et du pétrole (utilisé pour les lampes, le chauffage, le goudron, les lubrifiants, le naphta, les solvants pour peintures et les détachants industriels & ménagers) du comté de Zala.
o Création d'une société sur le même principe à capital 50% hongrois et 50% italien exploitera les ressources minières du Mont Estramos (fer, charbon, houille, lignite).
o Création d'une société sur le même principe à capital 50% hongrois et 50% italien exploitera les ressources minières du bassin minier du comté de Nograd (charbon, houille, lignite).
o Des enveloppes de 30 à 35 millions de francs seront attribués par l’Italie aux trois projets.

Accord avec la Serbie sur la période :
- Accord commercial Serbo-Hongrois (1882).
o Mise à disposition d’une ligne reliant Belgrade à Budapest. La Hongrie se contentera de permettre à la Serbie de relier le réseau hongrois préexistant au réseau serbe car le tronçon hongrois est déjà existant.
o Révision douanière de 5% sur les denrées agricoles hongroises.
o Révision douanière de 5% sur le cuivre et le fer serbe.

Accord avec la Roumanie sur la période :
- Accord Hongro-Roumain (1882).
o Réouverture des relations diplomatiques.
o Reprise du commerce entre les états.
o Abaissement de 10% des douanes roumaines sur les tramways, bus, trains, équipement de haute tensions, moteurs hongrois et sur la production de caoutchouc hongroise et ses débouchés (jouets, équipements ferroviaires, revêtement pour lignes électriques, etc.…).
o Abaissement de 10% des douanes hongroises sur le charbon roumain, le fer roumain, le cuivre roumain, le nickel roumain.

Accords avec la France sur la période :
- Vente de 50% des parts hongroises dans les chemins de fers hongrois (1882).
- Investissements français dans les chemins de fer Hongrois (1882).
- Société 50% hongroise – 50% française pour exploiter les mines du comté de Fejer au capital entre 30 et 35 millions de francs pour chacune des parties (Bauxite, fer, charbon). (1883)
- Société à 50% hongroise et 50% française pour exploiter les droits miniers du comté de Veszprem (Bauxite, manganèse, charbon, fer) au capital entre 30 et 35 millions de francs pour chacune des parties. (1883)


Accords avec la Grande-Bretagne sur la période :
- Entente commerciale Britanno-Hongroise (1882).
o Dispositions fiscales communes allégées pour permettre aux investisseurs britanniques d’avoir plus de facilités pour investir en Hongrie.
o Investissements britanniques pour une ligne ferroviaire Kaposvar - Pecs puis Pecs - Szeged via une enveloppe de 35 millions de francs.
o Création d'une compagnie 50% hongroise - 50% britannique pour exploiter le riche bassin houiller d'Orozlàny et les ressources minières de son comté le Komçron-Esztgrom.
o Projets garantis à 4% par les britanniques.
o Ouverture de 25% des parts hongroises de chemins de fer publics aux privés britanniques pour rachat au bénéfice de l’Etat. (1884 – ces rachats se faisant suite à une troisième et dernière nationalisation de chemins de fer dans le cadre du « Plan Baross » permettant une revente de part l’augmentation du nombre de titres).

Accord avec la République Allemande sur la période :
- Traité d’amitié Germano-Hongrois, reprise des relations économiques et diplomatiques (1882).

Accord avec la République de Cracovie sur la période :
- Reconnaissance mutuelle.
- Pacte d'amitié.
- Accord commercial voir ambassade PNJ.  


Pour chaque accord actant la création d’une société, l’Etat Hongrois ne verse aucune somme d’argent de lui-même. En vérité, il ne sert que d’intermédiaire, négociant la location des droits miniers contre une rente annuelle de la part des compagnies et fixe un capital de départ souhaité. À la suite de cela, la République met en avant la confiance accordée par un état tiers en la proposition de création d’une société minière – un gage de confiance envers la Hongrie permettant d’augmenter la solvabilité du projet – ainsi que la présence d’investisseurs étrangers – augmentant la solidité du projet – afin d’encourager les investisseurs hongrois à investir. Ce sont eux, les privés hongrois, qui investiront dans ces compagnies afin de combler la part dévolue à la Hongrie (l’Etat ne dépensant donc aucun centime) ce qui permettra le développement du capitalisme puisque, de facto, ces riches hongrois deviendront actionnaires, toucheront des dividendes et s’enrichiront en investissant dans l’économie du pays. Si personne n’est tentée en Hongrie ou que l’on ne parvient pas à combler toutes les demandes alors la « part hongroise » est ouvertes aux investisseurs étrangers.

Ces multiples accords, qui créent des compagnies mi-hongroises / mi-étrangères, qui s’accordent sur des investissements, sur une politique fiscale & administrative commune arrangeante pour les entrées de capitaux en Hongrie, ces accords douaniers sont alors des manières indirectes de flatter les castes les plus hautes du pays tout en permettant l’émergence du capitalisme hongrois. Depuis la défaite de la « Guerre de la Honte », depuis la Révolution d’Hiver, depuis les jacqueries, les marchés sont peu confiants et la République doit se stabiliser et se refaire une virginité financière. C’est à ça que servent ces accords :


- Les compagnies, partiellement, financées par des investisseurs étrangers permettront aux investisseurs hongrois d’avoir confiance et de générer un revenu passif via l’investissement boursier sans craindre un effondrement en cas de problèmes en Hongrie et montrent une réelle confiance de ces états étrangers envers la République.
- La politique d’apaisement avec l’Italie & la Roumanie, la fin des indemnités italiennes, la réconciliation avec la France et la reprise des relations avec l’Allemagne, la Serbie et la France permettent de redorer le blason diplomatique de la Hongrie.
- La privatisation de certaines parts des chemins de fers publics permette de dégager du budget pour les politiques économiques futures de la République.
- Les accords douaniers permettent de stimuler la première source de richesse en Hongrie, l’agriculture, en ouvrant de nouveaux débouchés commerciaux tandis que, grâce aux tarifs protectionnistes, le marché intérieur Hongrois n’est que peu touché par la baisse des tarifs (un produit qui subit 80% de douanes au lieu de 90% reste peu compétitif face à la production locale). L’on retrouve aussi, dans ces mêmes accords, des secteurs industriels émergents en Hongrie tels que les industries des transports ou de la technologie de pointes, via les usines « Ganz » notamment, ainsi que l’industrie caoutchoutière, représentée par la Taurus Rubber Compagny : des industries peu présentes dans les pays voisins et qui bénéficient donc des tarifs douaniers avantageux pour se développer.
- En finalité, ces accords douaniers – cumulés à la politique économique à venir – doivent arranger la situation Hongroise en permettant un enrichissement de l’Etat ET des privés (censés réinvestir dans le pays) tout en permettant un retour à la confiance des marchés financiers en l’Etat.


Mais pour l’émergence d’un réel capitalisme en Hongrie, le plus gros des travaux reste à faire. Ce « Grand Début » n’est après tout qu’un début.


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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:Tout au long de son mandat, le gouvernement Tisza à pris des mesures administratives et politiques pour réorganiser efficacement la Hongrie, combattre la corruption, le chaos et établir le cadre juridique et économique nécessaire à l'accumulation des capitaux et l'apparition du capitalisme.

Les derniers vestiges féodaux (1882 – 1886)

Depuis l'avènement du royaume indépendant jusqu'à la proclamation de la République, la bureaucratie hongroise, nouvellement née, était inefficace et manquait d'un gouvernement centralisé. L'apparition d'une République centralisatrice en Hongrie permis d'améliorer les choses mais certains problèmes persistaient, tels des vestiges de la société féodale. L'éradication des vestiges féodaux et la mise en place d'une organisation et d'un fonctionnement étatiques civils modernes ont souvent été une priorité politique en Hongrie mais c’est vraiment sous l’impulsion de Tisza que l’éradication du système féodal devient une priorité. La raison est claire et assumée : provoquer le développement du capitalisme hongrois.

La centralisation du pays et la réforme administrative post-révolution fut déjà un grand pas en avant. S’en suit, très rapidement, la mise en place d’une série de codes inspirés des codes français : code civil, pénal, monétaire et financier, de procédure, du commerce, etc… Un ensemble de textes de lois modernes et régis par des principes de libre-entreprenariat, libre-concurrence et l’envie de créer un état & un marché moderne. Si Tisza souhaite protéger l'état et le pouvoir face mouvements de masse organisés, il réforme néanmoins la Hongrie. Toutes les anciennes unités administratives (chaise, district, bourg, campagne, ville royale libre, etc.) sont abolies et organisées uniformément en comtés.

Tous les sujets de la République sont égaux en droits et devant la loi. L’entièreté des privilèges de classes sont abolis dans des textes de lois visant à promouvoir l’égalité.

L’administration est épurée. Les fonctionnaires en « trop » sont renvoyés pour ne conserver que ce qui est nécessaire au bon fonctionnement de l’état. Parmi les priorités du gouvernement Tisza, l'on rencontre autant le redressement de l'état Hongrois que la réorganisation de l'Etat. La direction de l'état doit être dictée par l'efficacité, ce principe dicte l'introduction de modifications considérables à la tête de l'État. Les ministres, députés, travailleurs des ministères, les maires sont des élus rémunérés par l'Etat afin de limiter la corruption.

Dès 1882, lors de l'établissement d'actes administratifs, les personnes concernées disposent alors d'un droit d'opposition. Afin de réduire toute dérive de l'administration, on renforce la mise par écrit des différents actes administratifs, une véritable montagne de papiers se met alors en place pour surveiller l'administration et le moindre centime dépensé mais surtout l'on introduit le principe de droit administratif.

Sur la base des réformes prussiennes, le corps des fonctionnaires est créé. On les appelle alors les "contractuels" : ils sont sous-contrats avec l'Etat qui les rémunère honnêtement avec un salaire régulier et suffisant durant toute la durée de contrat, celui-ci est à durée illimitée et ne peut être résilié qu'en cas de corruption, de désobéissance aux règles du droit administratif, de trahison, de manquement grave ou d'incompétence - autant dire qu'un fonctionnaire peut être payé à vie s'il fait son travail. Les fonctionnaires-contractuels n'ont pas à payer le cens pour voter. Ils bénéficient de nombreux avantages mais en échange ils sont très surveillés, leurs dépenses ; déplacements ; et contacts sont surveillés, de même, ils sont déployés loin de leurs régions d'origine là où ils n'ont aucune attache et y vont sans femme, ni enfant, qui ne peuvent les rejoindre qu'au bout de trois ans de services loyal. Ceci afin de limiter la corruption et augmenter leur productivité.

Les fonctionnaires ne sont plus obligés d'avoir d'autres charges pour subvenir à leurs besoins. En leur assurant un niveau de vie suffisant ainsi qu'une sécurité financière durable, la République s'assure ainsi de la fidélité et du dévouement de ses serviteurs. On voit alors apparaître des tableaux de service, des dossiers de carrière ou encore des conditions d'embauche liées à des niveaux de formation voir même des formations internes. La concurrence entre les candidats aux postes est grande et l'embauche se fait selon des critères et non plus au bon vouloir de la personne chargée du recrutement, les candidats nobles sont placés sur le même plan que les non nobles. Le principe du rendement est renforcé, surtout dans l'administration fiscale où le fonctionnaire est responsable de la collecte des fonds. L'un des objectifs de Tisza est alors d'imposer une administration efficace sur l'ensemble du territoire qui remplace dès lors les anciens pouvoirs aristocratiques.

Les concours de l’administration hongroise se basent alors sur une connaissance des textes de lois, du cadre bureaucratique et du droit administratif. L’on veille alors à ce que les candidats aient, plus qu’un diplôme, une capacité d’action ; un esprit clair et synthétique ; une connaissance rigoureuse des codes qui régissent leur activité ; une connaissance claire du droit administratif ; et une méthodologie de travail. Être un fonctionnaire, cela, se mérite car il s’agit d’un moyen d’améliorer sa condition sociale.

Parallèlement à la modernisation de l’administration hongroise et à l’import de la méritocratie dans le système, des hommes comme Amber Vambéry, Jenő Zichy, Budenz József, Pal Hunfalvy et Török Aurél – inspirés et influencés par les thèses touranistes qui trouveraient les origines des Hongrois en Asie – importent des thèses « asiatiques » au sein de l’administration républicaine.

Ainsi, à la manière des rumeurs courant à propos de la Chine, l'on s'inspire de ce que l'on sait ou croit savoir en Europe de ces "mandarins" incorruptible : pour maintenir l’objectivité de la correction des concours, les candidats sont identifiés par un chiffre plutôt que par leur nom et les copies d’examens sont recopiées avant d’être corrigées. Ce modèle de recrutement par concours venant, d'ailleurs, lui aussi de Chine. Ces concours sont régis par l'élitisme. Le fonctionnaire hongrois, à la manière du fonctionnaire chinois, commençant sa carrière loin de sa région d'origine, sans sa famille ni ses proches, logés et payés par l'Etat hongrois et devant prouver sa valeur pour recevoir des avantages comme le choix de sa future affectation, qui change régulièrement.

La liberté de circulation et d'installation est promulguée puis reconnue dans la constitution comme un droit inaliénable, les douanes internes au pays sont abolies. Les droits particuliers sont abolis et toutes les villes sont soumises à la même réglementation. Il en va de même pour les domaines judiciaires et policiers des villes.

Cette réforme administrative anéanti les vestiges féodaux. Une forte politique anticorruption est ensuite mise en place afin de détruire les liens de clientélismes et de corruptions qui persistaient avec l’ancien modèle féodal. La corruption est alors clairement défini dans les lois hongroises et réprimées, toutes les formes de corruptions qu'il s'agisse de l'abus de pouvoir, de l'abus d'information, l'utilisation de pouvoirs publics à des fins privées, le détournement de fonds, l'acceptation de pot-de-vin, la réception d'incitation ou d'avantage indu, etc... sont tous mis sur le même plan et connaissent une répression vigoureuse et implacable : suspension du droit de vote, suspension des droits civiques, interdiction à vie d'occuper un poste administratif, suspension des diplômes octroyés en Hongrie, confiscation de tous les biens mobiliers et immobiliers, obligation de rétrocéder l'entièreté des salaires reçus par l'Etat, interdiction d'exercer un mandat public ou de se faire élire, très lourdes amendes voir peine de prison ou peine de mort - financée par la famille. Si Tisza tend la main à la fonction publique et aux milieux affairistes, il met aussi en place un système de lutte contre la corruption des plus sévères.
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:Promesse de Tisza lors de son ascension à la présidence du pays, une grande réforme fiscale est mise en place et se suit d'une nouvelle politique économique.

- Réforme fiscale visant à augmenter les revenus du pays, basé sur le système Tisza-Wekerle d'IRL qui à drastiquement augmenté les revenus de l'Etat et permis de retrouver une situation financière stable dans un contexte similaire à celui connu par la République.
- La mise en place d'une nouvelle monnaie qui défavorise l'importation et favorise les investissements étrangers & l'exportation des produits hongrois. Un bénéfice dans le cadre d'une économie exportatrice et en voie d'industrialisation.
- Réduction de l'armée qui passe à trois divisions de milices.
- Augmentation graduelle des douanes pour décourager les importations et augmenter les revenus du pays.
- Les anciens emprunts remboursables hongrois sont convertis en dettes contingentes.
- Des économies sont faites en se débarrassant de frais superflus.

Le redressement économique : la nouvelle monnaie, les économies et la réforme fiscale (1882 – 1886)

La réforme des impôts est un sujet central de la politique de la Deuxième République Hongroise. Du fait des contributions de guerres exigées par l'Italie (puis annulée) et par la Roumanie, l'Etat doit éviter la banqueroute. Si le gouvernement transitoire à tenter de limiter la casse, cela ne sauva que quelques meubles ; liquidation des domaines Habsbourg, la liquidation des biens de l'Eglise et l’égalité de tous devant l’impôt permis à l’Etat de respirer quelques instants mais ne permis aucun miracle.

L’Etat manque de fonds. La monnaie n’a plus la même valeur et le pays se reconstruit lentement. Ces problèmes financiers aigus entraînent avec eux une réforme fiscale générale. Il s'agit alors d'homogénéiser des impôts sur l'ensemble du territoire, principalement en remplaçant la multitude de petits impôts par des impôts principaux et de créer une nouvelle fiscalité qui augmenterai les ressources du pays. Le gouvernement Tisza va, tout d'abord, dès 1882, s'attacher à mettre en place un « arriéré d’impôt exceptionnel » pour les années 1882 et 1883 qui demandera à l’aristocratie et à l’Eglise de s’acquitter durant ces deux exercices fiscaux de 15% du total des impôts dont ils auraient dû s’acquitter avant l’égalité de tous devant l’impôt si le système fiscal eut été plus juste. Cet impôt temporaire – mais impopulaire – permet (avec quelques autres mesures exceptionnelles comme la vente d’une partie des parts de l’Etat dans les chemins d fer public) permet de dégager des fonds.

L’armée est encore réduite en 1882. La division d'active est abandonnée de même qu'une division de milice, ne laissant que trois divisions de milices dans l'armée.

De 1882 à 1886, les douanes sont augmentées graduellement. On parle de douze pourcents annuels sur les produits agricoles et dix pour les produits industriels. Comme les traités commerciaux négociés par la République ne parle aucunement d’un taux fixe mais juste d’une « réduction », hormis pour l’Italie qui n’est dès lors pas concernée, ceux-ci ne sont pas trahis et la réduction s’effectue toujours sur les nouveaux tarifs douaniers augmentés. L’augmentation des douanes et le revirement protectionniste de la Hongrie permettra d’augmenter les revenus du pays tout en protégeant l’agriculture & l’industrie hongroise.

L'ancienne monnaie royale hongroise est remplacée, en 1883, par la première monnaie républicaine hongroise, le Forint, imprimé par la Banque Nationale de Hongrie qui cohabitera avec la monnaie royale qui sera lentement mais surement retirée de la circulation – graduellement – en vue d’une totale fin de circulation en 1886. La monnaie adopte l'étalon-or et le monométallisme cependant son court est très faible. Le forint est divisé en fillèr, 100 fillèr, et se décline en pièces et en billets. Wekerle lui-même dira de cette monnaie que « l’adoption d’une monnaie de singe permettra de protéger l’industrie et l’agriculture hongroise en diminuant l’intérêt des importations au profit de celles de nos exportations » ainsi que « le Forint, comme monnaie faible, permettra l’industrialisation et la reconstruction de la Hongrie, les investisseurs britanniques ; français ; américains ; italiens ; allemands ; hongrois trouvant des prix très bas en Hongrie pour investir et combler la dette hongroise ». Au sujet de la dette hongroise, les anciens emprunts remboursables hongrois sont convertis en dettes contingentes. (Je ne sais pas ce que ça veut dire mais IRL ça a permis de rendre re-rentable la Hongrie)

Pour des questions d'économies, en 1884, nombres d'officiers militaires et de hauts fonctionnaires de la période royale sont mis à la retraite et leur pension est réduite de 20% pour les militaires et 45% pour les hauts-fonctionnaires. Cela permet alors de faire le ménage parmi l'armée et la bureaucratie tout en faisant des économies. En plus de représenter une coupe budgétaire idéale, cela réduit le risque d'un retour en force de militaires royalistes. Les bijoux et artifices du pouvoir royal Habsbourg en Hongrie sont vendus. Seules exceptions, la couronne d'Etienne Ier, l'épée et l'orbe de Hongrie qui sont placés en musée, de mêmes, que les anciens meubles et œuvres d’arts qui appartenaient aux Habsbourg, non plus seulement leurs domaines, qui sont vendus. Le mobilier du patrimoine national est lui-aussi vendu aux enchères. L’augmentation des rentrées d’argents du pays se faisant, parfois, attendre le gouvernement ne lésine pas sur les rentrées d’argents exceptionnelles pour se financer.

Néanmoins, les deux plus gros projets de Wekerle et Tisza pour les finances sont à la fois la politique de nationalisation des banques privées afin d’améliorer l’état de santé de la Banque Nationale ainsi que la réforme fiscale. Cette dernière commence dès 1882 tandis que les histoires bancaires suivront. Le système fiscal est entièrement revu. Celui-ci s’inspire du fonctionnement du système français et recherche avant tout la rentabilité.

Il se base sur une contribution directe et principale. Une lourde réforme fiscale est mise en place. Cette dernière concentre le nouveau système fiscal sur une taxation des propriétés foncières en plusieurs branches :
- La taxe foncière de base dont le montant augmente à l’hectare.
- Une contribution additionnelle pour les grandes propriétés de plus de cinquante hectares avec une augmentation de l’impôts foncier de 1,5% tout les dix hectares.
- Une contribution additionnelle pour les propriétés dédiées à l’exploitation agricole faisant plus de vingt-cinq hectares qui représente 10% de leur rentabilité.
- Une contribution additionnelle pour les terrains inutilisés représentant 20% de la valeur du terrain.
- Une contribution additionnelle pour les terrains agricoles sur la base des champs cultivés.
- Une contribution additionnelle à la tête de bétails (bœufs, cheval, âne, moutons, chèvres ou porc compris), au kg de denrées agricoles produites, au nombre de moulins présents sur le domaine, au nombre d’ouvriers agricoles y travaillant, au nombre de fermiers louant les terres aux propriétaires.
- Une contribution pour les machines & outillages agricoles à tractations animale, humaine ou non-motorisée avec un taux progressif selon la superficie de la propriété.
- Une taxe sur les latifundia.

A cette contribution foncière « principale » qui sert de pilier au système de l’impôt, suit alors une série de contribution directe : taxe sur les logements en locations, taxe sur les maisons possédées, la taxe sur les portes et fenêtres, la contribution sur les patentes, la taxe sur les valeurs mobilières, la taxe sur le nombre de navires possédés, la contribution due par les propriétaires de mines, la taxe sur les biens de mainmorte, due sur les immeubles détenus par des propriétaires immuables (communes, départements, hôpitaux, institutions religieuses) en contrepartie du fait qu'ils ne sont jamais soumis aux droits de mutations, la taxe annuelle de 3% sur les intérêts et dividendes des actions et obligations, l’impôt sur le revenu dégressif qui passe alors à taux unique de 3,5%, la taxe du centime additionnel, la taxe sur l’abattage de bétails et celle sur les céréales.

Un impôt sur la fortune basées sur une évaluation faite par l'intéressé et par l'administration fiscale est mise en place ainsi qu'un impôt sur la classe sociale divisée en trois catégories : serviteurs de l'Etat (fonctionnaires et militaires) la plus basse tranche, les classes communes légèrement moins basses et les classes privilégiées (bourgeoisie, aristocratie, clergé) qui sont les classes les plus imposées. Cet impôt sur les classes est une forme intermédiaire entre la capitation et l'impôt sur le revenu.

Suivi d'une série de contribution indirecte : monopole d’état sur les bars, les armureries, les offices notariales, le prêt-sur-gage et les casinos qui prend la forme d’une licence à acheter à l’état, monopole d'état sur la chasse, une taxe sur les chiens, une taxe sur les billards publics et privés, une taxe militaire payée par les personnes exonérées du service militaire, les droits de successions, d'enregistrements, de douanes, monopoles d'états sur les tabacs, les alcools, les jeux d'argents, la poudre, les armes, les munitions, les octrois, les droits sur les consommations, les droits d'enregistrements, la taxe sur les armes, la taxe sur le luxe, taxe sur la production de chapeau, les taxes sur la consommation de sucre et de confiseries, le rachat du droit de régale , la contribution indirecte sur les objets de luxes, les draperies et les bottes.

Le droit d'accise est supprimé mais remplacé par un impôt direct sur la consommation de bière, de vin, d'eau-de-vie et de tabac, payés par les patrons de commerces, en plus de la contribution indirecte. Dans le domaine industriel, les nombreuses taxes sont remplacées par une taxe professionnelle échelonnée progressivement payées par les artisans, les commerçants et les indépendants mais pas directement par les entreprises. Un monopole d’état sur le vin, la vodka, la palinkà, l’unikum et la borovicka sont émis.
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Mer 24 Nov - 11:49
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:Quelques sujets mineurs.

- Réforme de la représentativité de la Chambre Basse.
- Réforme du corps des officiers en Hongrie, permettant d'insérer du sang neuf dans l'armée.

La question de la Représentativité (1883)

La représentation extrêmement limitée par le nombre de sièges à la chambre basse cause de nombreux soucis en Hongrie. Cela cause un manque de légitimité du parlement auprès de la population et réduit fortement la popularité du gouvernement.

Le nombre de sièges au Parlement est étendu. L’on étend alors le nombre de sièges de 77 à 350 pour les prochaines élections.

Deux-cent-trente-cinq sièges sont dédiées aux circonscriptions hongroises.
Cent-quinze sièges sont dédiés aux circonscription d’Hongrie Septentrionale – ou Slovaquie – dont plus de la moitié, soixante-quinze, sont dédiées à des circonscriptions à forte population hongroise.


La réforme du corps des officiers (1884)

Mor et Miklos Perczel, Isvant Turr, Klapka… Autant de noms qui marquèrent l’histoire de la Hongrie. Bien loin du cliché de l’officier hongrois issus des cercles aristocrates, ces exceptions, ces héros ou ces perdants, font partis de l’histoire.

Ainsi, le corps des officiers est réformé et cette idée vient de... Perckzel lui-même. Le privilège de la noblesse et de la richesse est aboli : les carrières d'officiers et de sous-officiers sont ouvertes à tous.Les études pour le devenir deviennent gratuites et sont ouvertes à tous les candidats qui doivent passer un concours théorique ou obtenir des recommandations après avoir servi dans l'armée.

Ce n'est plus le nombre d'années de service qui conditionne l'avancement des officiers, sous-officiers et soldats mais les états de service et les recommandations des supérieurs. Le diplôme n'est plus qu'une porte d'entrée mais il est, théoriquement, possible de commencer soldat et de finir officier. Une Académie Hongroise de la guerre est fondée, à Debrecen, et sera replacée à Budapest dès que possible. Elle formera les générations futures d'officiers et e sous-officier.

Les écoles de la guerre allemande, française et britannique sont copiées, pour l’organisation.  Cette réforme préfigure alors une volonté, plus profonde, de la République de se débarrasser d’une grande partie des vieux cadres militaires datant du Royaume, sous Andrassy ou sous tutelle directe des autrichiens, qui, outre leur loyauté parfois discutable à l’idéal républicain, coutent surtout « un pognon de dingue », d’après le Président, des dires qui influenceront sans nul doute la politique économique de la jeune République.
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Sam 11 Déc - 11:21
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:

- Point sur la récupération d'une part de la Transylvanie et sur la politique de remagyarisation + gestion de la Transylvanie.
- Réforme de l'administration pour économiser du fric dessus.

Le miracle de Tisza. (1884)

20 août 1884, après la guerre Serbo-Roumaine, est signé le « Traité de Temesvar ». Kolozsvár est restituée avec une partie des comitats de Beszterce-Naszód, de Szolnok-Doboka et de Szilágy. La Hongrie récupère ainsi de nombreux contribuables et hongrois hors de ses frontières. En échange, la République hongroise cède la région au nord d'Osijek au royaume de Serbie.

Pour le gouvernement Tisza, c’est une aubaine, la Deuxième République connait les meilleurs auspices pour ses premières années : départ des occupants italiens, fin de la dette de guerre dû à l’Italie, reconnaissance internationale, projet de coopération avec d’autres pays, politique d’apaisement et maintenant récupération d’une part de la Transylvanie. En échange, la Hongrie ne fait que de se débarrasser d’une enclave de Croates et de Serbes.

Ce gain territorial devrait fortement augmenter la popularité du gouvernement hongrois après une réforme des impôts particulièrement sévère. Les territoires réintégrés à la République seront soumis aux mêmes règles et traitements que les autres. Avec la réannexions d'une partie de la Transylvanie, c'est le retour d'une gênante minorité roumaine et d'un territoire qui n'est pas aux mêmes normes que le reste du pays. Il convient ainsi de "déroumaniser" cette terre ; toponymes sont remagyarisés, signalant le retour de Kolozsvar, Nagyszeben, Gyulafehervar et d'autres termes magyars sur les panneaux. Tous les noms roumains sont enlevés des signalétiques publiques.

De la même façon que la Roumanie à actualisée le plan cadastral lors de la reprise de la terre, la République suit les mêmes méthodes : à la guerre comme à la guerre. Les propriétaires terriens ont un mois pour personnellement se rendre auprès d’un officier d’état-civil compétent pour faire enregistrer leur propriété, preuve à l'appui. Au-delà de ce délai d'un mois, les parcelles non-enregistrées seront considérées comme n’appartenant à personne et incluses dans le domaine de l’Etat qui se chargera de les revendre au meilleur prix. Des frais d’enregistrement proportionnels à la taille des domaines s’appliqueront. Ces derniers pouvant être "légèrement" augmentés de 50% pour les propriétés de moins de 5 hectares signalées par un Roumain et de 100% pour les propriétés de plus de 5 hectares. La raison est simple, la version officielle hongroise est que les Roumains ont volés les terres dont ils sont actuellement propriétaire. Il convient ainsi de les faire payer.

L'administration en Hongrie Orientale réannexée sera basée sur celle de la Hongrie centrale. C'est à dire que, contrairement à la Hongrie septentrionale, elle ne bénéficiera d'aucun régime de facilité et la seule langue acceptable sera le magyar. Le roumain est donc banni de l'administration ce qui compliquera la revendication administrative de terres par des Roumains. Bien évidemment, même si c'est très loin d'être officiel, les magyarophones bénéficieront de larges souplesses dans l'appréciation des dossiers et des enchères pour signaler une possession ou la racheter (même les Roumains magyarophones) quand les roumanophones seront soumis à un examen strict. Si certains arrivent à passer entre les mailles du filet, la République les pressera et se vengera de l'affront causé précédemment.

Comment cela ? Par la mise en place de « l’Impôt du vol et de la honte » pour la minorité roumaine de la Hongrie Orientale. Cet impôt vise à réparer le préjudice commis par les Roumains en volant les terres roumaines. Les propriétés du clergé orthodoxe roumains et du clergé catholique roumano-magyare est nationalisé puis revendu comme ce fut le cas des biens du clergé en Hongrie. Les grandes propriétés des boyards roumains doivent être déclarées comme les petites propriétés, si elles sont déclarées alors elles sont sévèrement taxées via la taxation habituelle, soutenu par l’impôt du vol et de la honte, soutenu par un impôt sur les grandes propriétés terriennes de Hongrie Orientale issue du décorticage de la Hongrie, soutenu par un impôt sur le revenu des citoyens non-résidents, sur la fortune et sur les rentes financières et terriennes pour les citoyens hongrois ou les détenteurs étrangers de propriétés ou de biens en Hongrie.

Le reste des normes légales de la Hongrie sont appliquées en Hongrie Orientale : l’égalité devant la loi, la fin des privilèges, lutte contre la corruption, etc…

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Vue de Koloszvar, l'on dit que Kalmàn Tisza l'aurait fait photographiée puis envoyée au Domnitor roumain.

Epuration de l’administration. (1884)

La réforme de l’administration, avec comme mot d’ordre « rentabilité et résultat », continue. Le statut de fonctionnaires est réservé à une caste, très précise, d’employés de l’état : les agents des fiscalités, les juges et les forces de l’ordre. Une catégorie d’employés à protéger. Le fonctionnaire est, dans la définition hongroise, un agent public qui est nommé dans un emploi permanent, est titularisé dans un grade de la hiérarchie des administrations de l'État. Ils sont tenus à une obligation de moyens mais pas nécessairement de résultat ou de bénéfices pour garantir leur neutralité. Leur poste est protégé et l’état relève d’une attention particulière envers eux afin de s’assurer leur loyauté et les protéger des tentations de la corruption.

Pour les autres, sont créés les statuts de « Contractuels » et « d’Agents de l’Etat ». Le contractuel est un officier de l’état mais soumis à un contrat à durée limitée. C’est le cas des militaires. Les Agents de l’Etat, eux, sont des officiers de l’état civil, similaire aux fonctionnaires, mais tenus à une obligation de résultat et de bénéfice. Il s’agit des officiers territoriaux, d’état civil et du corps enseignant.

Le secteur public est largement restreint. Il se limite à l’armée, la justice, les forces de l’ordre, le fisc, l’administration territoriale et l’enseignement.

Les autres secteurs sont partagés, certains sont entièrement privatisés comme la santé, la poste, le télégramme, le transport ferroviaire, le transport fluvial, le transport en diligence, le transport routier, le transport public, le transport en commun, le transport citadins (omnibus, tramways, bus), la sécurité des mines, usines, parcs, forêts ou encore la gestion du prêt sur gage. Tandis que d’autres compétences sont octroyées aux municipalités qui peuvent les gérer elles-mêmes ou les octroyer à une entreprise qui gérera ces compétences en échange d’une rente reversée a la municipalité et à l’état, on y retrouve la gestion des ordures, des voieries et routes, de l’éclairage publics, du chauffage des administrations, la gestion des cimetières et des enterrements.

Enfin, certains secteurs sont partiellement privatisés, c’est le cas de l’enseignement. Si l'enseignement reste, théoriquement, public, l'Etat n'étendra plus le budget, voir pire, le réduira afin de faire des économies. Certains postes professoraux ne sont pas renouvelés. La République vend alors des "chartes", sortes de contrats permettant l'ouverture d'école primaire, de lycées et d'universités privées sous contrats, sont alors visés les bourgeois philanthropes, les églises et cultes ainsi que des artisans & entreprises municipales. En échange de postes professoraux, de cours particuliers (langues locales, culture religieuse, enseignement professionnel) ou de publicités, l’enseignement pourra être patronné et recevoir un budget de la part d’un privé contre des contreparties.

L’état se libère alors d’une grande charge.
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Dim 19 Déc - 17:28
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:

- Nationalisation de nombreux chemins de fers hongrois sur le déclin afin de les reprivatiser lors des ventes successives des chemins de fers publics.
- Privatisation des armureries & industries nationales.
- Vente de nombreux secteurs publics ou semi-publics où l'ancienne banque centrale, le Creditenstalt, la Société Générale de Hongrie ou la Banque Agricole ont investi afin d'encaisser de nouvelles recettes pour l'état et de réduire leur valeur.

Le plan de Baross. (1882 - 1886)

Gábor Baross est nommé ministre des Travaux Publics, des Transports et des Chemins de Fer par le président élu par les premières élections républicaines hongroise. Fils d'un juge de district, il est l'un des premiers ministres hongrois à cumuler les faits de ne pas être un noble, ni un révolutionnaire. C’est, néanmoins, un jeune homme vif d’esprit et compétent qui, du haut de ses trente-quatre ans, en 1882, est l’un des plus jeunes ministres de Hongrie. Ingénieur et politicien, disciple de Széchenyi et Turr, c'est un homme vif d'esprit et entreprenant dont la première action est de reconfirmer la position de Turr à la tête de l'industrie nationale de l'armement hongroise. Sa seconde action, sera de proposé un ambitieux plan de relance budgétaire en sacrifiant le réseau public magyar ainsi que de nombreux autres secteurs et en privatisant les futures initiatives.

Décrit comme jeune et dynamique, Baross apparaît comme un renouveau pour la politique hongroise au tout début de la période républicaine. Il apporte, alors, quelque chose de moderne sur cette scène. Décrié par la gauche, particulièrement les socialistes, comme le "fossoyeur du réseau ferroviaire national" ou le "boucher des services publics", il n'en reste pas moins qu'il doit s'acquitter d'une lourde tâche.

Gabor Baross organise, méticuleusement, la vente de l’infrastructure publique hongroise afin de dégager des revenus. Il cumule alors une double stratégie : une stratégie de ventes des chemins de fers publics aux grandes puissances (Grande-Bretagne, France, Italie) jusqu’à atteindre 100% des infrastructures vendues cumulée à une stratégie de nationalisation, sans contrepartie financière directe, de nombreux chemins de fers hongrois en difficulté - à cause de la guerre, des affres de l'indépendance, du prix du ticket ou d'une mauvaise gestion de la compagnie. C’est le cas des chemins de fers hongrois du Nord, en 1883, qui sont nationalisés dans le réseau public avec comme prétexte la « faillite » de ces deniers, alors même que le trajet eut tout pour être rentable. De même pour le réseau ferroviaire de la CCF Tiszavidék, en 1884, qui connaissait des difficultés à cause du prix de ses tickets.

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Réseau ferroviaire de la CCF Tiszavidék, nationalisés, pour devenir le réseau de la MAV puis dépecé pour être vendu à la Grande-Bretagne, la France ou l'Italie.

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Réseau des chemins de fer hongrois du nord, qui connaîtra le même sort que la CCF Tiszavidék.

Est aussi nationalisée, la compagnie du chemin de fer Vágvölgyi qui parcourrait la vallée de Váh reliant Szered – Trnava – Trencin (Bratislava) et de la ligne Trencin – Sopron. De nombreuses petites lignes sont aussi nationalisées. Ces mêmes lignes, vite nationalisées, sont revendues. Les investisseurs sont classés en deux catégories ; ceux qui étaient en pertes et reçoivent un crédit d'impôts et ceux qui étaient en bénéfice qui sont remboursés avec une part de la vente égale à 100% de la somme investie additionné au quart de la plus-value théorique de l'action au moment de la nationalisation. Ces nationalisations, sans avoir à débourser d’argent, avant que l’Etat ne soit payé sur la vente, permettront à l’état d’augmenter artificiellement la valeur de ses ventes de chemins de fers publics lui permettant de dégager un bénéfice supplémentaire via l'agrandissement - chaque année de 82 a 86 - du parc des chemins de fers publics avant chaque vente aux étrangers.

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Gabor Baross, artisan du « Plan Baross ».

Baross ne s'arrête pas aux chemins de fer. En 1884, deux ans après avoir reconduit Turr à la tête de la Fég, il fait dépecer les manufactures d'armes nationales pour les revendre à des industriels privés, à condition que les modèles produits restent les mêmes et que les sites de productions restent en Hongrie, la commande d'équipement de l'armée hongroise passe dès lors à une entreprise privée. C'est la fin de la FÉGARMY Fegyvergyártó Kft, fabriquant d'armes hongrois datant d'une décennie et existant depuis la période royale, les 35% d'actions détenues par l'état étant totalement revendues puis la société étant privatisées et vendues aux enchères. Les industries d'états et usines détenues par l'état sont elles aussi privatisées.

Après les industries publiques, c'est aux banques que "le Ministre de Fer" s'attaque. La Banque Royale de Hongrie, devenue Banque de Hongrie, est depuis longtemps dans le rétroviseur de la République qui souhaite la nationaliser & la réformer en l'unifiant avec d'autres grandes banques hongroises. Pour réduire le coût de cette nationalisation, Baross fait liquider de nombreux secteurs où la Banque de Hongrie, le Creditenstalt, la Société Générale de Hongrie et la Banque Agricole ont investi, parfois de grandes sommes, et les vend au profit de l'état. Ces ventes réduiront grandement le cout de la nationalisation tant voulue par le gouvernement qui devrait très prochainement arriver.
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Jeu 17 Mar - 15:14
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:

- La Crise de la Dette Hongroise est résumée et conclue.
- Les dettes sont renégociées, vous trouverez le montant + taux d'intérêt en rouge gras.
- Des accords commerciaux sont conclus avec les créanciers.

Crise de la Dette (1887)


Le mandat Iranyi ne commence pas sur les meilleurs auspices. A peine élu, le gouvernement en place doit affronter la « Crise de la Dette Hongroise » puis le Congrès de Berlin. Ne pouvant s’y rendre personnellement, Iranyi et Mocsary mandatent alors Sandor Popovic, le ministre des Finances, pour les représenter au cours de cette – humiliante – assemblée.

Si le mandat de Tisza avait commencé avec de bonnes nouvelles – la fin de l’indemnité italienne – ce n’est pas le cas de celui d’Iranyi. La Crise de la Dette manque de faire placer la Hongrie sous tutelle mais se résout sur le « Traité de Berlin » (1887).

Traité de Berlin sur la crise hongroise, 1887 : Une commission sur la dette hongroise, composée des membres détenant la dette au prorata de celle-ci et jouissant d'un droit de véto à la majorité simple de ses membres sur le budget hongrois et les décisions de la banque centrale, est mise sur pied. Cette commission a une durée minimum de 10 ans, reconductible jusqu'à assainissement du budget hongrois, c'est à dire jusqu'à ce que la part de la charge de la dette dans le budget Hongrois ne représente plus que 15%. Des prêts à taux bas seront consentis en échange.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Popovics_S%C3%A1ndor

Concomitant à cette crise de la dette, Popovics négocie de nouveaux prêts destinés à rembourser les précédents ainsi qu’à financer la reconstruction de la Hongrie.

Ainsi, en 1877, la Hongrie devait 22 875 000 Nouveaux Florins à l’Italie. Les intérêts de ces multiples prêts tournaient entre 4,5% et 9,5%. Une somme colossale. Il fait alors réemprunter une somme supérieure, trente-millions (30 000 000) à 3% de taux d'intérêt afin de rembourser la dette italienne actuelle et de s’arroger une « partie supplémentaire » (+ / - 8 millions) destinée à la relance économique. Le manganèse, minerai rare en Europe mais extrait en Hongrie, est aussi rajouté au traité commercial préexistant entre l’Italie et la Hongrie avec des douanes abaissées à 3% pour l’Italie, tandis, que la Hongrie rajoute le café et les épices italiennes à l’accord préexistant via un abaissement des douanes a 5%.

L’Allemagne consent, elle aussi, à un accord sur le commerce et les créances. C'est l'accord Germano-Hongrois de 1887 qui acte une baisse des douanes allemandes sur la viande, le blé et l'alcool hongrois à 3% et la bauxite à 7% ; la baisse des douanes hongroises sur les minerais métallifères, l'acier et les engrais allemands à 5% ainsi que les médicaments à 7% ; l'obtention d'un prêt de 520 millions de francs à 3% en faveur de la Hongrie via un emprunt effectué par la République allemande - au même taux - sur ces marchés financiers.

La Grande-Bretagne n’est pas en reste. Elle consent, elle aussi, un prêt de 259 741 950 millions à la Hongrie, à un taux de 2%. Un accord commercial suit aussi entraînant la réduction des douanes britanniques sur les produits hongrois que sont le : manganèse, l'alcool hongrois, les marchandises agricoles, le charbon ainsi que la bauxite et ses dérivés contre une réduction des douanes hongroises sur le thé, le sucre, le tabac, le gin et les machines agricoles britanniques. Réduction commune à 5%.

La France est aussi approchée. Elle consent à un prêt 76 386 000 à 4% pour rembourser le prêt actuel et repartir sur de bonnes bases. La France abaisse aussi à 7% ses douanes sur la viande, le blé, l'alcool, le bauxite et le manganèse hongrois contre des douanes abaissées similairement sur le fromage, le vin, le sucre, le tabac, le coton et les machines agricoles françaises.


Des propositions sont faites à la Belgique qui… [en attente].

Par cette stratégie, Popovics réussit deux choses : il trouve un débouché commercial pour des ressources hongroises relativement rares ou manquantes en Europe (blé, bauxite, manganèse) et il réussit à abaisser le poids de la dette sur le budget tout en augmentant la taille de celle-ci pour se dégager du budget.

Les nouveaux prêts conclus servent à rembourser les précédents et laissent un excédent de prêt qui sera réinvesti. Cet excédent est de 61 246 919. Qui plus est, en comptant les nouveaux intérêts et ceux de la dette intérieure, la Hongrie se dégage entre 20 et 30 millions de Nouveaux Florins annuels pour sa relance. Sur la totalité de la période entre 1887 et 1991, Popovics et son cabinet estiment à 160 millions de Nouveaux Florins le gain crée par cette nouvelle politique dont 100 millions dû à la baisse des taux d'intérêts extérieurs.

Les dettes extérieures de la Hongrie, avant la renégociation, s’élevaient à 874 881 031 Nouveaux florins et, après renégociation, s’élèvent à 936 127 950 Nouveaux Florins.
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Ven 18 Mar - 12:01
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Les conséquences de la Crise Transylvaine.
- Jrvc est une petite salope.

Gestion de la Crise Transylvaine (1887)

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Les forces Magyaro-Serbes, subventionnées par les indemnités roumaines, matraquant les insurgés roumains au nez et à la barbe de Jrvcescu.

En parallèle de la « Crise de la Dette » se déroule la « Crise Transylvaine ». Au vu de l’instabilité de cette région, les Hongrois locaux ne savent plus vraiment s’il s’agit de la deuxième ou de la troisième. Cette crise-ci, de la Transylvanie, trouve ses origines, d’une part, dans la rétrocession – récente – d’une part de la Transylvanie à la République Hongroise par la Serbie et des lois roumanophobes qui ont suivies. Puis, d’une autre part, dans les récents troubles sociaux et économiques de la Deuxième République.

Si, grâce à Gyorgy Klapka et à l’alliance avec la Serbie, la révolte des Roumains pu être réprimées, la situation reste tendue. C’est pourquoi, malgré ses convictions, Iranyi consent à mettre en place une répression en Transylvanie, au damne de Mocsary.

En réaction :

- Les consulats roumains sont fermés partout en Hongrie. La seule délégation roumaine encore tolérée reste l’ambassade roumaine de Budapest, autour de laquelle sera installée un périmètre de sécurité fermé par des grillages et des postes de douanes destinés à fouiller les entrants et sortants et leur faire payer les droits de douanes.
- Interdiction des partis indépendantistes (Roumains ou autres).
- Emission de mandat d’arrêt pour les leaders indépendantistes ; ils seront dépossédés de leurs biens mobiliers ; financiers et immobiliers qui seront revendus aux enchères au bénéfice de l’état.
- Confiscation des terres, biens, bureaux, patrimoine et trésorerie des structures indépendantistes légales. Les confiscations seront revendues aux enchères au bénéfice de l’état ou confiés à des structures de maintien de l’ordre. Leurs comptes épluchés par la gendarmerie et l’EvidenzBuro.
- Privation de droits civiques pour les insurgés.
- Mise en place de lourdes amendes ou / et de petites peines d’emprisonnements pour les semeurs de troubles insurgés.
- Mise en place d’un impôt de réparation pour la révolte dont les Roumains « loyalistes », ceux ayant collaboré par leurs activités ou leur passivité, sont exemptés.
- Confiscation des biens des insurgés riches ou propriétaires terriens, ainsi que de leurs soutiens, au profit des caisses de l'état. Les terres agricoles, notamment pour les boyards insurgés ou ayant financés l'insurrection, seront revendues aux enchères.
- Interdiction des journaux indépendantistes.
- Interdiction du port d’arme pour les Roumanophones.
- Interdiction de la possession d’armes pour les anciens insurgés.


C’est Klapka qui sera nommé « gouverneur militaire » de la Hongrie Orientale et responsable de la répression et du maintien de l’ordre, jusqu’à son rappel à Budapest, en juin 1887 puis son remplacement par Miklos Perczel.

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Sam 19 Mar - 14:54
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Reconstruction de l'administration.
- Développement des renseignements intérieurs.
- Lois anticorruption.
- Lutte contre le brigandage.

Comptabilité a écrit:Economies :
Restant de la renégociation des dettes : 60 000 000 de Nouveaux Florins.
Economie suite baisse taux d'intérêt : 20 millions / ans sur 5 ans soit 100 000 000 de Nouveaux Florins.
Total : 160 000 000 de Nouveaux Florins.

Dépenses :
Investissement dans l'administration : 30 000 000 de Nouveaux Florins sur 5 ans (15 millions issus du surplus de la renégociation de la dette et 15 millions issus de la baisse des taux d'intérêt à raison de 3 millions / ans sur 5 ans) + 2 000 000 de Nouveaux Florins pris sur le surplus de la renégociation.
Développement du BI : à la charge du budget du Ministère de l'Intérieur.
Règlement Degré : à la charge du budget du Ministère de la Justice.
Lutte contre le brigandage : à la charge du budget des Ministères de l'Intérieur et de la Guerre.

Résultats :
Dépenses précédentes : ///
Dépenses actuelles : 160 000 000 - 32 000 000 = 128 000 000 de Nouveaux Florins.


Reconstruction administrative (1887).


Fort de sa victoire en Transylvanie et de la réduction du poids de la dette, Iranyi charge Mocsary et Popovics de reconstruire l’administration détruite par Tisza.

L’état réinvesti dans l’administration pour mettre fin aux pratiques défaillantes. L’investissement se chiffre précisément. Iranyi ordonne au ministre des Finances de mettre en place une enveloppe de 30 millions de Nouveaux Florins, soit 6 millions par an sur cinq ans. Cet argent est trouvé, d’une part, dans le surplus des nouveaux emprunts – pour un total de 15 millions sur les 60 restants – et ensuite via l’investissement de trois millions de nouveaux florins, chaque année, ces derniers étant issus des économies provoquées par la réduction des intérêts de la dette.

L’investissement dans l’administration sera graduel. Il concernera tout d’abord le rehaussement des effectifs via le ré-recrutement des fonctionnaires ayant été mis au chômage par Tisza afin de retrouver l’effectif pré-coupe budgétaire ; ensuite le recrutement de nouveaux effectifs la où il le faut afin de combler les lacunes ; puis l’achat de matériel la où il en manque ; et enfin l’obtention de primes sur résultats.

Un budget supplémentaire de deux millions de Nouveaux Florins, issus des économies de la dette, est aussi préparé pour les primes sur résultats.

En effet, Popovics et Mocsariulu (comme le surnomment ses opposants qui lui reprochent sa transylvanité) voient l’administration sous l’angle du résultat. Or, rien de mieux pour motiver les nouveaux fonctionnaires que des primes.

Mais les motiver pourquoi ? Pour la collecte et leur travail. Les coupes budgétaires de Tisza ont causé, à l’état Hongrois, un immense manque à gagner sur les impôts traditionnels mais aussi les impôts exceptionnels (contribution de tout à chacun, arriéré d’impôt, mise en place du régime hongrois en Transylvanie). Ce « manque à gagner », appelé par Popovics comme « un immense arriéré d’impôt national » sera collecté par l’administration revigoré et, pour que les fonctionnaires soient dotés d’une grande vigueur au travail, des primes exceptionnelles seront octroyées à ceux ayant les meilleurs résultats.

Ceci devrait largement compenser l’investissement dans l’administration.

Modèle Russe (1887).

Historiquement, l’empire des Habsbourg fut toujours suivi d’un empire informel. Celui-ci était dirigé par « l’Evidenz Buro ». Fondé en 1850, il s'agissait du premier service de renseignement militaire permanent au monde, dépendant du ministère des affaires étrangères, il entretenait un réseau d'informateurs à travers les Balkans, l'Italie, l'Allemagne, la Russie et les terres Habsbourg.

Tombé en désuétude depuis l’unification de l’Allemagne, ni celle-ci, ni sa sœur Hongroise n’a pris sur elle de réinvestir dans cet organisme, le laissant ainsi se scinder et recevoir de moins en moins de budget à travers le temps – pour sa partie hongroise.

Mais sous l’impulsion de Gabor Ugron, Ministre de l’Intérieur, et Sandor Popovics, Ministre des Finances, celui-ci se rénove malgré les protestations du Premier-Ministre « Mocsariulu ».
L'Evidenz Büro est magyarisé, devenant le Bizonyítási Iroda, il est détaché des renseignements militaires et du ministère des Affaires Etrangères pour être rattaché à celui de l'intérieur. Sa tache se réforme alors et se rapproche de celle de la Troisième Section russe. Son nouveau directeur est Dezső Kolossváry et le BI, jusqu’ici doté d’un budget limité, est rattaché à celui du ministère de l’Intérieur. Une aile du siège du ministère de l’Intérieur leur est dédié ainsi qu’un palais entier, en Transylvanie, le Palais Bánffy.

La tâche du BI se défini alors comme un service de renseignement interne travaillant de concert avec l’armée, la gendarmerie et l’administration. Ses agents ont, légalement, le statut de fonctionnaire – précisément de gendarmes – et font donc aussi d’agents de la loi pour les civils mais aussi pour les agents de la loi eux-mêmes. Le BI est composé de deux sections, celle de Budapest et celle de Koloszvar. Toutes deux ont des missions identiques :

- De lutter contre le brigandage et le crime organisé via la surveillance, le renseignement en collaboration avec la gendarmerie ainsi que par l’action directe.
- De lutter contre la fraude fiscale, le détournement de fonds et la corruption en collaboration avec l’administration et la gendarmerie ainsi que par l’action directe.
- D’enquêter, espionner et lutter contre les menaces terroristes à l’encontre de la République, qu’elle qu’elle soit ainsi que par l’action directe.

A ces trois missions, la section de Koloszvar dispose de ses propres spécificités, notamment :
- De surveiller et noyauté les mouvements dissidents en Transylvanie et uniquement en Transylvanie.
- D’enquêter sur les partis indépendantistes transylvains.
- De noyauter les réseaux indépendantistes transylvains via des informateurs.
- De procéder aux arrestations dans le cadre de la répression des mouvements séditieux en Transylvanie.
Si la pratique ne plait pas au Premier-Ministre, elle plait au Président qui vient de subir une insurrection.


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Lutte anticorruption et Pacification du territoire (1888).

À la suite de la réforme de l’administration par Tisza, la corruption est devenue endémique en Hongrie.  Elle s’est installée sur un terreau propice : crise économique, récession, destruction de l’administration et brigandage.

Afin de lutter contre cela, le Président Iranyi charge son ministre de la Justice, Alajos Degré, de lutter contre la corruption puis de mettre en place une politique de pacification du territoire pour lutter contre le brigandage.

La lutte anticorruption est ainsi établie, en février 1888, sous le nom de « Règlement Degré ». Il s’agit d’un corpus de lois sévères qui répriment durement la corruption. On retrouve notamment, dans les mesures du « Règlement » ;

- Mise en place de « Codes Ethiques et Déontologique » propres aux élus et aux administrations sur lesquels ces derniers doivent s’engager.
- L’obligation de la transparence des comptes, des budgets, des mouvements débiteurs, des mouvements créditeurs de l’Etat et des prévisions en termes de collecte pour l’Etat, pour les administrations, les politiciens, les entreprises recevant des contrats gouvernementaux et les fonctionnaires.
- Inspections des dits comptes de manière aléatoire avec une obligation d’une inspection minimum tous les trois ans.
- Création d’un service de conformité interne pour les administrations et la gendarmerie afin de lutter contre la corruption, les détournements de fonds, les arrangements et la fraude fiscale.
- Mise en place de prévisions de collectes pour les impôts via un pré-calcul de ce qui devrait être collecté.
- Privation de droits civiques, systématique, pour les reconnus coupables de corruption, de détournement de fonds, de délit d’initié ou de fraude fiscale allant, selon la gravité, d’un minimum de cinq ans jusqu’ad vitam aeternam.
- Inégibilité, allant de quinze ans jusqu’ad vitam aeternam, pour tout élu se rendant coupable de corruption, de détournement de fonds, de délit d’initié ou de fraude fiscale allant, selon la gravité.
- Peines sévères pour les cas de corruption, de détournement de fonds, de délit d’initié et de fraude fiscale pouvant aller – proportionnellement à la gravité du délit – pouvant aller de lourdes amendes à la peine de mort.
- Saisie systématique de tout biens, patrimoine mobilier ou immobilier, valeurs financières (épargnes, comptes de dépôts, liquides, or, bijoux divers) dont la provenance frauduleuse est avérée ou fortement suspectée suivi de sa revente aux enchères au bénéfice de l’état.


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Alajos Degré.

Suivant la parution de son « Règlement », Ugron et Degré s’allient afin de mettre en place une politique de pacification durable. Les mesures suivantes sont mises en place :

- Pleine et entière collaboration de la gendarmerie, de l’armée, de l’administration et du BI afin de lutter contre le banditisme et le brigandage.
- Attribution automatique de mandat de perquisition pour les lieux suspectés d'être des refuges à brigands, bandits et voleurs de grands chemins. Les brigands ont, historiquement, travaillé avec les propriétaires de tavernes en Italie qui dévalisaient leurs propres hôtes. Le même stratagème doit surement être utilisé en Hongrie.
- Mise en place de mesures coercitives avec des humiliations publiques de brigands arrêtés, avant leur exécution, ainsi que l’exposition des corps et ossements des exécutés.
- Peine de mort systématique pour les brigands ne se rendant pas, suivi de la confiscation de tout leurs biens, finances et patrimoines ainsi que celui de leur famille proche suivi d’une vente aux enchères aux bénéfices de l’état.
- Peines de prisons légères ou amendes pour les brigands se rendant, possibilité d’abandon des poursuites si le brigand repenti témoigne à charge contre ses acolytes ou vend leur position.
- Loi Degré de « défense exceptionnelle et temporaire », permettant de promulguer l'état de siège dans les provinces infestées par le brigandage. L'état de siège est destiné à concentrer le pouvoir dans les mains de l'autorité militaire afin de réprimer l'activité de résistance armée : ceux qui sont capturés avec l'accusation de brigandage sont suspectés d'être des rebelles ou parents de rebelles et à ce titre passé par les armes sans aucune formalité. Selon la loi, toutes personnes armées, trouvées dans un groupe d'au moins trois personnes, peuvent être considérées comme des brigands et par conséquent, jugées par une cour martiale.
- Promulgation de la Loi sur les fuites qui permet l'exécution, sans sommation ni procédures administratives, de tout détenus, suspect ou criminel avéré tentant de s'évader.
- Mise en place de « Procès Rapide » permettant de juger les brigands sur le lieu de leur arrestation en leur fournissant un juge, un avocat et un jury sélectionné parmi le groupe les ayant appréhendés.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság Teschi_briganti_campotenese_calabria_1852
Crane de brigands exposés en Transylvanie.
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