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Les Sarasinades
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Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság - Page 2 Empty Re: Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság

Mar 22 Mar - 23:13
République de Hongrie
Magyar Köztársaság

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság - Page 2 Flag_of_Hungary_with_great_coat_of_arms_%281849%29

Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Egalité pour les minorités et les hongrois.
- Réforme électorale.
- Réforme des minorités.
- Réduction générale des impôts et subventions à l'entreprenariat.

Comptabilité a écrit:Economies :
Restant de la renégociation des dettes : 60 000 000 de Nouveaux Florins.
Economie suite baisse taux d'intérêt : 20 millions / ans sur 5 ans soit 100 000 000 de Nouveaux Florins.
Total : 160 000 000 de Nouveaux Florins.

Dépenses :
Subventions aux privés 20 000 000 de Nouveaux Florins.

Résultats :
Dépenses précédentes : 160 000 000 - 32 000 000 = 128 000 000 de Nouveaux Florins.
Dépenses actuelles : 128 000 000 Nouveaux Florins - 20 000 000 NF = 108 000 000 Nouveaux Florins restants.

Aides aux privés (1888).

Afin de relancer l’économie et de soutenir la bourgeoisie du pays, Popovics décide de réduire l’imposition. Celle-ci n’a cessée d’augmenter depuis l’indépendance et la situation devient de plus en plus intenable pour les privés.

- Il se décide donc à la réduire et fait baisser l'imposition générale et, spécialement, l'imposition sur les sociétés et les entreprises.
- Afin de soutenir les investisseurs, des déductions d’impôts sont mises en place pour les entrepreneurs et les ouvertures d’entreprises.
- La liberté d’entreprendre et d’officier dans n’importe quelle activité quel que soit son statut social, sa classe et sa richesse du moment que les conditions diplômantes requises sont remplies est édictée.
- Les procédures administratives dédiées à l’entreprenariat sont simplifiées et rendus gratuites.
- Deux budgets, respectifs, de 7 millions de Nouveaux Florins sont mis à disposition pour servir de subventions pour les entrepreneurs ouvrant des mines de bauxites ou de manganèse. Un budget de 4 millions de Nouveaux Florins est mis à disposition pour soutenir le fret ferroviaire et 2 millions pour les agriculteurs, soit 20 millions de Nouveaux Florins issus du surplus de la renégociation des dettes.

Minorité et réformes de l'état (1889).

Les idées de Mocsary sur les minorités sont connues depuis bien longtemps. Selon lui, dans le bassin des Carpates, la suprématie des Hongrois peut être clairement établie. Les peuples y sont confus et entremêlés qu'il est impossible de les séparer. Dans un tel état, plusieurs nations vivent ensemble, et une « à la suprématie à tous égards » : dans ce cas, « qu'elle soit le guide et le chef, et les autres doivent se reposer dans leur état subordonné, sinon elles subiront elles-mêmes dans perpétuelles luttes ratées ». Pour Mocsary, la question ethnique est mal gérée depuis un certain temps et pourrait conduire à la désintégration ou à la fragmentation de la Hongrie. La répression de la langue, de la culture, des « autres possessions nationales » d'autres peuples, et notre propre viol contre eux, est « un acte très douteux de moralité douteuse ». L'impatience, la violence provoquent ressentiment et résistance. Selon Mocsáry, ceux qui craignent le pan-slavisme considèrent qu'il est permis d'empêcher les autres "d'occuper une partie de leurs biens avant de pouvoir nous prendre quoi que ce soit".

Comme solution aux troubles des nationalités en Hongrie, Mocsary fait cesser la magyarisation forcée des peuples mais laisse la possibilité aux personnes individuelles de se magyariser ; il abolit les prérogatives spécifiques des nobles ; fait inscrire l'égalité des nationalités devant l'impôt ; le droit d'exercer des fonctions publiques et d'acquérir des biens aussi. C’est la fin des discriminations ethnique. La proportion de député de l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement, sera ajustée à la composition des nationalités au sein de la population. La représentativité parlementaire ne favorise plus aucun groupe ethnique et les mesures qui étaient prises pour favoriser les députés hongrois sont abolies. Pour Mocsary, la concentration des terres aux mains des Hongrois et l'existence de la chambre haute assurent l'hégémonie parlementaire hongroise sans nouvelle répression.

Si le parlement conserve le hongrois comme seule et unique langue, non pas sur la base de sa nature prédominante mais sur la base de sa prévalence. Le hongrois reste aussi la langue diplomatique et officielle du pays. Dans le même temps, Mocsary permet alors aux Ruthènes et aux Slovaques de se doter de leurs propres Régions linguistiques autonomes qui leur permet de participer à la vie publique, à l'éducation et à l'administration publique en utilisant la langue maternelle ou le hongrois. Les comitats peuvent librement choisir de devenir des "comitats à faciliter linguistiques" qui ne sont plus seulement des comitats frontaliers mais des comitats où n'importe quelle langue domestique pouvait déjà être utilisée dans les collectivités locales, le gouvernement et l'administration. Ainsi, le multilinguisme vécu dans les comtés mixtes peut encore renforcer la cohésion communautaire et, en définitive, l'identité des intérêts des nationalités hongroises. Mocsary appelle aussi à la prise en compte des aspects linguistiques lors de l'attribution des circonscriptions : les fonctionnaires doivent connaître la langue des locaux, leur capacité doit être prise en compte dans leur sélection plutôt que leur nationalité. L’enseignement pourra se faire dans la langue des minorités dans les comitats à facilité linguistique ou les régions linguistiques autonomes du moment que le magyar reste une langue secondaire apprise. Dans les autres comitats, le magyar reste la langue principale suivie d’une langue de minorité en langue secondaire.

Une totale autonomie culturelle est donnée aux minorités, y compris en Transylvanie mais les autres mesures ne concernent que les Ruthènes et Slovaques.

Le suffrage, qui reste uniquement masculin, devient universel. Les élus ne siégeront plus que cinq ans.
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Les Sarasinades
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Mar 22 Mar - 23:18
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Accords commerciaux 

Comptabilité a écrit:Economies :
Restant de la renégociation des dettes : 60 000 000 de Nouveaux Florins.
Economie suite baisse taux d'intérêt : 20 millions / ans sur 5 ans soit 100 000 000 de Nouveaux Florins.
Total : 160 000 000 de Nouveaux Florins.

Dépenses :
Subventions aux privés 20 000 000 de Nouveaux Florins.

Résultats :
Dépenses précédentes : 160 000 000 - 32 000 000 = 128 000 000 de Nouveaux Florins.
Dépenses actuelles : 128 000 000 Nouveaux Florins - 20 000 000 NF = 108 000 000 Nouveaux Florins restants.

Traités commerciaux (1887 - 1891)

VOIR AMBASSADE PNJ.
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Les Sarasinades
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Mer 30 Mar - 19:45
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Mise en place des Communautés Linguistiques : nouveau pas vers la fédéralisation.

Comptabilité a écrit:Economies :
Restant de la renégociation des dettes : 60 000 000 de Nouveaux Florins.
Economie suite baisse taux d'intérêt : 20 millions / ans sur 5 ans soit 100 000 000 de Nouveaux Florins.
Total : 160 000 000 de Nouveaux Florins.

Dépenses :
Rien.

Résultats :
Dépenses précédentes : 128 000 000 - 20 000 000 = 108 000 000 de Nouveaux Florins.
Dépenses actuelles : Rien, somme restante fixée à 108 000 000 de NF.

Communauté linguistiques (1891).

Grand projet de Mocsary et de la « Gauche de la Révolution », en général, la fédéralisation de la Deuxième République Hongroise est une question primordiale en Hongrie.

Un premier pas vers cette fédéralisation est fait lorsque le gouvernement acte la création des « Communautés Linguistiques » ; les communautés crées sont des collectivités politiques semi-autonomes, puisque ne pouvant contrevenir à une interdiction du Ministère de l'Education, et compétentes en matière d'enseignement, de culture, de politique de santé, d'aide aux personnes et d'emploi des langues.

Ces Communautés remplacent les Régions Autonomes Linguistiques sur certains points et les secondent sur d’autres. Le ministère de la culture et de l’éducation ne leur impose que peu de contrainte :
- Ne pas contrevenir à une décision du ministère.
- Enseigner le hongrois comme langue secondaire.
- L’obligation de donner des cours d’une langue minoritaire à partir de 20% de population dans le comitat et de reconnaître cette langue dans l’administration locale.
- L’obligation d’utiliser le hongrois, la langue de la Communauté et toute langue minoritaire à 20% dans le comitat dans les administrations.

La Hongrie connait quatre communautés, certaines avec des spécificités ;
- La Communauté Hongroise qui s’étend sur la Hongrie Centrale et de langue hongroise.
- La Communauté Slovaque qui s’étend sur la Slovaquie et de langue slovaque avec le magyar comme langue secondaire.
- La Communauté Ruthène qui s’étend sur la Ruthénie des Carpathes et de langue ruthène avec le magyar comme langue secondaire.
- La Communauté Transylvanienne qui s’étend sur la Hongrie Orientale et de langue hongroise avec le roumain comme langue secondaire.


Les langues secondaires, bien plus qu’une langue utilisable pour les cours & l’administration, est avant tout une langue dans laquelle la presse, les comptes-rendus politiques et les informations générales doivent être traduites.
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Les Sarasinades
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Dim 19 Juin - 16:58
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Réforme de l'Accise sur le tabac. Loi de Sandor Wekerle IRL en 1887 qui multiplia grandement la production du tabac hongrois et les bénéfices de l'accise. Ce fut entre autre une des causes du redressement hongrois sous le mandat Wekerle-Tisza IRL.
- Réforme de la taxation sur les bières et l'eau-de-vie.
- Réforme de la taxation sur les betteraves sucrières.
- Réforme de la taxation sur les cigarettes et cigares.

Comptabilité:

Sources:


Campagne sanitaire (1887)

Poussé par la situation budgétaire du pays et son endettement, Iranyi confie à Popovics la mission, périlleuse, de trouver de nouvelles sources de revenus pour l'état sans impacter le marché intérieur - ou sans trop l'impacter. La situation est compliquée. Le développement de l'imposition étant une mission impopulaire qui pourrait nuire à la réputation de Popovics ou celle d'Iranyi.

Car, en politique, la popularité est importante. Iranyi et Mocsary comptent sur celle-ci pour être ré-élu. Du côté de Popovics, la popularité lui permettrai de briguer un poste plus important chez les Républicains. C'est ainsi que Popovics se retrouva à collaborer avec le Ministre de l'Agriculture, Ján Francisci-Rimavský, afin que ce dernier signe et admette la paternité de l'augmentation des impositions sur les betteraves à sucre, une augmentation de 8% qui devrait faire gagner presque dix millions de nouveaux florins à l'état sur ces cinq prochaines années.

Une fois cela fait, c'est ensuite du côté des puritains que Popovics est parti faire campagne. L'Eglise, les moralistes, les hygiénistes et les bonnes femmes. Tout ceux qui appellent à une régulation approfondie de l'alcool. C'est sous les arguments d'un poison, d'un fléau pour la santé, que Popovics fait passer de nouvelles taxes sur la bière, puis l'eau-de--vie qui devraient rapporter presque dix millions et quatre-vingt millions sur les cinq prochaines années.

Et puisqu'il était en si bon chemin, toujours sous l'argumentaire de la morale, ce fut bien vite le tabac qui fut ciblé, toujours selon les mêmes arguments, via une augmentation du prix du cigare et du paquet de cigarette permettant de gagner six et seize millions et demi, respectivement.

De belles réussites, dont les retombées budgétaires seront créditées à Popovics mais dont les effets néfastes sur le consommateur seront reproché à Francisci-Rimavsky ou aux bones femmes.


L'axe Wekerle-Popovics (1887)

C'est lors de l'augmentation des impôts sur les cigares et cigarettes que Popovics rencontre Sandor Wekerle, son prédécesseur du gouvernement Tisza. L'homme, passionné par le tabac, lui-même en plante dans ses domaines et est à la pointe de la technologie sur le sujet, à profondément étudié le sujet de l'accise hongroise sur le tabac et propose ainsi un projet de loi à Popovics.

Ce projet de loi, n'est pas gratuit, Wekerle compte bien le monnayer contre un poste au ministère des finances publiques. Ce qui lui permettrai de se rapprocher, de nouveaux, des instances du pouvoir. Cependant, en échange, la réforme de l'accise sur le tabac permettrai de générer jusqu'à trente millions de nouveaux florins annuels.

C'est sans surprise que Popovics, arriviste jusqu'au bout, accepta et acta la réforme.


(Contenu dans source, je ne pourrais pas tout c/c au risque que ça soit illisible)
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Les Sarasinades
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Dim 19 Juin - 16:59
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Harmonisation du droit dans l'ensemble de la République Hongroise.
- Mariage civil, registre d'État, libre pratique de la religion, fin de l'usage de la Bible dans les tribunaux, fin des cours de religions dans les écoles.
- Pas de plus vers le parlementarisme:  
- Mise en place de la responsabilité du gouvernement devant le parlement, création de la mention de censure mais conservation pour le gouvernement du droit de dissolution du parlement en cas de crise.
- Partage total du pouvoir législatif entre le gouvernement et les parlements.
- Passage à un régime semi-présidentiel caractérisé par un début de fédéralisation de la Hongrie (enclenché dans les postes précédents), un président élu au suffrage universel masculins direct, un chef d'état avec des prérogatives propres et un gouvernement responsable devant le parlement.
- Promesse de campagne de la part d'Iranyi et Mocsary sur l'avancée de la fédéralisation du pays afin de garantir d'autant plus de droits à chacuns et la finalisation du parlementarisme.

Comptabilité:

Réformes mineures et libérales (1887 - 1891)

Suite à l'entrée de Sandor Wekerle au sein du Ministère des Finances Publique, celui-ci se hissa rapidement au poste de secrétaire personnel de Popovics et donc son bras droit. Ce fut donc, sans surprise, que les députés se mirent à recevoir d'anciens projets de lois voulus par Wekerle mais cette fois-ci signé par la main de Popovics.

L'on retrouvait parmi elles :

- L'harmonisation du droit hongrois sur l'ensemble du territoire abolissant officiellement les coutumes locales et us de droits locaux.
- La reconnaissance du mariage civil et l'obligation du mariage civil pour suivre le mariage religieux.
- La mise en place de registre d'état pour les recensements, les impôts, les naissances et les décès. Cela tout les ans.
- La libre pratique de la religion pour les citoyens, électeurs et élus.
- La fin de l'usage de la Bible dans les tribunaux au profit de l'usage de la constitution pour jurer.
- La fin des cours de religions dans les écoles publique.



Un pas vers le parlementarisme : le compromis semi-présidentiel (1890)

Conformément à ses engagements, Iranyi - secondé par Mocsary - effectue un pas de plus vers le parlementarisme et la fin du régime présidentiel. C'est une véritable métamorphose pour la République hongroise qui passe à un style de gouvernance que l'on pourrait qualifier de "semi-présidentiel" ou "semi-parlementaire".

Le gouvernement devient responsable devant le parlement et doit reconnaître les mentions de censure du parlement. En échange, ce dernier reçoit le droit de dissolution du parlement en cas de crise. Le président, lui-même, s'il reste le chef d'état compte comme le chef du gouvernement et est aussi responsable. Le pouvoir législatif est équitablement partagé entre le gouvernement et le parlement qui peuvent tout deux proposer des lois mais seuls le parlement peut les voter.

C'est la continuité logique d'un processus enclenché depuis le début du mandat, qui amène, lentement mais surement, la Seconde République Hongroise vers un régime parlementaire qui mettra fin à la tyrannie de l'exécutif. C'est aussi la poursuite du processus de fédéralisation, voulu par la gauche, qui vise à conserver la structure plurinationale de la Hongrie avec une prépondérance des magyars ce qui permettra de sauvegarder l'intégrité territoriale du pays tout en permettant de garantir les droits des minorités.

Dans ce compromis "semi-présidentiel", le président reste élu au suffrage universel masculin direct.


Promesses de campagnes et alliance décisive (1891)

Sachant qu'il n'a pas entièrement pu respecter sa promesse de faire basculer le pays dans le parlementarisme et qu'il à pris les devants sur la fédéralisation du pays, Iranyi fait publier, à quelques mois des prochaines élections, fin 1891, un programme intitulé "Promesse présidentielles".

Dans ce texte, distribué gratuitement aux électeurs, Iranyi et Mocsary reviennent sur les avancées sociales de leur mandat et promettent de continuer le chemin vers le parlementarisme, la fédéralisation, de garantir d'autant plus de droits et de liberté pour chacun et de rétablir la situation économique de la Hongrie dans les plus brefs délais. Ils assurent aussi que les nouvelles hausses d'impôts ne sont que temporaires et qu'elles disparaîtront à terme lorsque le pays ira mieux.

Les promesses sont nombreuses :
- Achever le passage au parlementarisme.
- Achever la fédéralisation qui protégera les magyars et les minorités.
- Faire retrouver sa dignité et son indépendance à la Hongrie.
- Rétablir la situation économique du pays et introduire la relance.
- Permettre à chacun de vivre dignement et dans l'égalité.

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Les Sarasinades
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Sam 20 Aoû - 19:32
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Point sur le pays et présentation des objectifs du tour et du gouvernement.

Une nouvelle législature (1892)

Les années de misère semblent derrière la Hongrie alors que la république entame la dernière décennie de ce siècle sous son meilleur jour.

La gabegie et les troubles semblent loin derrière la République qui se stabilise. Ce crédit doit être accordé au premier ministre Lajos Mocsary et au président Daniel Iranyi, tous deux sont parvenus à arrêter l'hémorragie financière, pacifier le pays et dissiper la menace roumaine mais aussi à d'autres politiciens, mineurs, comme Alajos Degré ou Sandor Popovics.

Le premier succès a été obtenu via un moratoire très humiliant mais nécessaire, qui a permis l'ouverture d'un congrès européen sur le sort de la dette hongroise au risque de décrédibiliser la jeune république. Cependant, la victoire obtenue dans la foulée contre les insurgés transylvains l'a vite faite oublier, la popularité du gouvernement républicain a dès lors atteint un zénith qui s'est confirmé avec les bilans probants de 1890 : la dette s'est nettement consolidée, son poids a presque été fondu par deux, l'administration reprend le contrôle du pays, les fonctionnaires s'attèlent à leurs tâches sans rechiner, encouragés par les primes offertes par le gouvernement.

Le gonflement des recettes, permis par l'astucieux ministre des finances Sandor Popovics,  a permit de refinancer les nombreuses réformes libérales et émancipatrices, de quoi satisfaire les alliés de la coalition républicaine, à savoir les partis autonomistes slovaques et ruthènes. Pressés par l'opinion public, Iranyi et Mocsary se sont cependant distancés de la faction roumaine au point de la bannir de la sphère politique en représailles pour la sécession. Cet acte à irrité nombre d'intellectuels roumanophones, accroissant les départs vers la Roumanie, en plus d'être source de tension entre le président et son premier-ministre - que ses détracteurs surnomment Mocsariulu.

Une autre minorité irritée par la politique décentralisatrice du gouvernement de gauche est la population saxonne laissée pour compte par les réformes républicaine au profit de l'apaisement des minorités les plus indisciplinées. Pourtant, les Allemands, qui composent une part importante de la bourgeoisie du pays, ont beaucoup souffert de la crise de la dette et de la dévaluation du Florin et appellent aujourd'hui à plus de droits et de reconnaissance alors que la république hongroise se détache peu à peu de ses derniers liens avec le passé Habsbourg. Plongée dans son marasme et ses crises internes, la Hongrie s'efface néanmoins de la scène internationale et européenne. Alors que le Royaume pouvait se vanter d'être un acteur majeur du Danube et des Balkans, la république a perdu ce rang au fil des années, éclipsée par sa voisine du sud, la Serbie.

L'unification illyrienne sonne comme un avertissement à Budapest, un nouvel hégémon s'est imposé sur les Balkans, paré à défendre ses intérêts comme il l'a déjà montré en Transylvanie, lorsqu'il a acté en gendarme pour intervenir contre les insurgés défiant son équilibre, ou à Bucarest, pour mettre au pas la Roumanie rebelle. Il est évident qu'un redressement de la Hongrie doit s'accompagner d'un réveil international capable de redonner confiance et fierté à la nation magyar. Pour le moment, Daniel Iranyi doit composer avec l'ordre géopolitique ficelé par le chancelier de fer depuis Belgrade, un retour de la Hongrie nécessitera avant tout un rétablissement financier et militaire, deux travaux que le président va devoir réaliser sans l'aide de son précieux compagnon, Lajos Mocsary... En effet, les nombreux triomphes du cabinet républicain ne se sont pas faits sans perte et fracas. Les fissures se sont multipliées : entre les républicains Ugronistes opposés à la décentralisation, la rivalité entre Popovics et Wekerle ou les conflits idéologiques internes à la coalition présidentielle qui opposèrent son aile gauche et son aile droite à maintes reprises.  Outre les querelles entre la gauche et la droite, la Hongrie intègre pleinement, lors de la décennie précédente et de celle qui s'ouvre, les problèmes structurels des grands états européens sur la question du pouvoir, de l'organisation de l'état ou des religions.

L'entêtement de Mocsary a creusé ses sujets sensibles, arrogant par ses succès, lui vaut une violente campagne de dénigrement par l'opposition libérale qui l'accuse de dénaturer la nation hongroise millénaire. Un homme en particulier porte un coup fatal au premier ministre, Albert Apponyi, fils du célèbre conservateur, il a fait scission avec le parti libéral à cause d'un désaccord sur le rôle de l'armée dans la société et a fondé son propre parti, le Pati national, qui défend  : un esprit hongrois et des sentiments patriotiques éveillés par une éducation militaire hongroise ; l'organisation d'un pouvoir étatique hongrois fort d'une part, et d'une vie nationale forte d'autre part ; une éducation publique menée dans un esprit national. Avec un tel programme, Apponyi doit balancer entre les Républicains d'un côté, et les Libéraux de l'autre, s'imposant comme le faiseur de roi, un pouvoir qu'il utilise à l'occasion du débat suivant les cours de religion, celui sur la parlementarisation accrue du régime, où il fustige Mocsary sur le projet de responsabiliser le président devant le Parlement.

Devant la contestation, Iranyi préfère prendre les devants et enjoint son premier ministre à démissionner. Aussitôt de nouvelles élections générales sont organisées.
Celles-ci témoignent de la renaissance de la droite, incarnée par le parti libéral et le parti national, qui se partagent près de 100 sièges dans la chambre basse, soit pratiquement un tiers. Le parti royaliste subit un net recul, conséquences de la stabilisation du pays par la gauche et de l'adoption graduelle du régime républicain dans les campagnes. Le parti populaire catholique opère un virage à 180° après les débats sur l'Église et l'école et préfère dorénavant s'installer à droite de l'hémicycle. Les dissidents d'Ugron obtiennent des résultats décevants, seulement 15 sièges conservés sur les 22 qui avaient fait sécession, le parti est ombragé par le flamboyant Apponyi à l'art oratoire parfaitement maîtrisé. Le parti républicain, lui-même, accuse la perte de 34 sièges, un camouflet qui accroche la survie de la majorité fédéraliste aux partis slovaques et sociaux-démocrates, mais aussi saxon, qui accepte de rejoindre la coalition contre la promesse d'une imitation des droits accordés aux autres minorités. Iranyi n'est pas mis en porte à faux dans sa fonction, mais il doit acter la défaite de Mocsary et nomme le second du parti, Ferenc Kossuth, au premier ministère.

Placé "à la réserve", Lajos Mocsary ne quitte pas le monde politique hongrois pour autant. Il est nommé Secrétaire Général du Parti Républicain par Daniel Iranyi, où il reste le leader de l'aile la plus à gauche du parti, et continue de résider dans les environs du Palais Sandor, à Budapest, où il rend visite régulièrement à Iranyi et Kossuth - bien que leurs relations ne soient pas au beau fixe.

Le fils du président de 1848 arrive au poste de premier ministre le 1er janvier 1892 avec la charge de constituer un gouvernement de coalition. Il s'attèle alors à respecter une stratégie visant à contenter chaque parti membre de la coalition dans la composition du gouvernement, afin de renforcer son alliance, en offrant un ministère à chaque parti - au minimum. Le 09 janvier 1892, le gouvernement est publié dans toutes les presses du pays sous le nom du gouvernement Kossuth I.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság - Page 2 Kossuth_Ferenc
Ferenc Kossuth, en tenue civile, le nouveau premier-ministre.

Président : Daniel Iranyi (Républicains) puis Ferenc Kossuth à partir du 02 novembre 1892.
Premier-Ministre : Ferenc Kossuth (Républicains) puis Sandor Popovics à partir du 10 novembre 1892.
Ministre de l’Intérieur et de l'Ordre Public : Oleksander Barvinsky (Parti autonomiste ruthène).
Ministre des Finances et du Commerce : Sandor Popovics (Républicains), cumulé avec le poste de Premier-Ministre à partir du 10 novembre 1892.
Ministre de la Justice : Alajos Degré (Républicains).
Ministre de la Guerre : György Klapka (Républicains) puis Miklos Perczel (Républicains) à partir de mai 1892 pour le gouvernement Kossuth II.
Ministre de l’Agriculture :  Ján Francisci-Rimavský (Parti autonomiste slovaque).
Ministre des Affaires Etrangères : József Madarász (Républicains).
Ministre de l’Education, des Arts, du Patrimoine et des Cultes :  Ármin Vámbéry (Républicains).
Ministre des Travaux Publics, des Transports, des Communications, des Chemins de Fer et de l’Industrie : Pavol Mudroň (Parti autonomiste slovaque).
Ministre du Travail : Pal Engelmann (Parti Social-Démocrate).
Ministre de la Réforme Fédérale : Oskar Alésius (Parti autonomiste saxon).
Ministre de la Fonction Publique : Gyula Szapáry (Républicains).

Un gouvernement de coalition qui sur 11 ministères en octroie 1 au Parti autonomiste ruthène, 1 au Parti autonomiste saxon, 1 au Parti Social-Démocrate, 2 au Parti autonomiste slovaque et 6 aux Républicains - en plus du poste de président et de premier-ministre soit 8 républicains au gouvernement sur 13. Les grandes nouveautés de cette première législatives sont l'arrivée massive des slovaques au gouvernement puisqu'ils remportent le ministère de l'agriculture et celui des travaux publics. Un autre fait qui ne c'était pas produit depuis la Révolution de 1877 est l'arrivée au gouvernement d'un ancien Angstériste (Pal Engelmann). Hormis cela, les Saxons remportent le ministère dédié à la réforme de l'appareil étatique afin de s'assurer de leur soutien tandis que c'est l'ancien officier de l'armée hongroise, d'origine ruthène, Oleksander Barvinsky qui est placé au ministère de l'intérieur.

Outre ce gouvernement de compromis, le nouveau premier-ministre se lance alors dans une série de promesses dédiées à renforcer la coalition gouvernementale mais aussi à s'attirer la sympathie d'Apponyi et des républicains dissidents. C'est ainsi qu'il promet, lors de sa première allocution publique, le 21 janvier 1892 de :
- Continuer le redressement de la Hongrie.
- Rétablir au beau fixe les relations entre l'Eglise et l'Etat en installant un nouveau compromis.
- Octroyer les mêmes avantages aux Saxons qu'aux autres minorités.
- Apaiser les relations avec la minorité roumaine.
- Défendre l'esprit hongrois parmi tout les peuples de la République et réveiller l'amour patriotique en leur sein.  
- Faire revivre la fierté hongroise et républicaine dans le coeur de la population.

C'est d'ailleurs dans cet esprit de promesse et de renforcement de son nouveau pouvoir que Ferenc Kossuth reçoit les représentants de tout les partis de la coalition présidentielle, au sein du Palais Sandor, entre le 17 et le 23 janvier 1892. Albert Apponyi y sera invité et sera reçu par le Président et son Premier-Ministre le 08 février et Gabor Ugron le 11. Nándor Zichy et Ottokár Prohászka sont reçus en dernier, le 15 février 1892 dans un entretien où seul Ferenc Kossuth est présent. Au cours de ce dernier, il leur assure sa volonté de rétablir les relations entre la gauche et les religieux.

Néanmoins, dès la première année, la législature Kossuth I doit subir des revers. Gyorgy Klapka décède en mai et est remplacé par Miklos Perczel. Le 2 novembre 1892, c'est Daniel Iranyi qui décède. Le père de la République s'effondre, à la sortie d'une réunion du gouvernement, d'une crise cardiaque. A 70 ans, le Père de la République hongroise décède et est remplacé par Ferenc Kossuth comme président par intérim. Contre toute attente, ce n'est pas le "Père de la Fédération" (Lajos Mocsary) qui est nommé à sa succession mais bien le fils du héros de 1848, l'actuel premier-ministre. Celui-ci appelle alors Sandor Popovics, son ministre des finances, au poste de Premier-Ministre, trop frileux pour y rappeler Mocsary.

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R.I.P Daniel Iranyi, petit ange parti trop tôt.
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Accords diplomatiques.
- Mesures pour redonner confiance en la Hongrie sur le plan financier.
- Protectionnisme.
- Désamortissement en Hongrie Catho / Orthodoxe / Protestants / Musulmans / Juifs.
- Mort d'Iranyi.

Comptabilité:

Accords diplomatiques (1892)

Confiée à Iranyi puis reconfirmée par Kossuth, la diplomatie hongroise telle que gérée par József Madarász se révèle porteuse.

Un accord, fort rentable, est signé avec l’Italie actant le passage de 30 millions de francs de la dette italienne à 0% en échange d'un recouvrement intégral du capital de cette créance d'ici le 31 décembre 1896. En outre les deux pays décident de renouveler l'ensemble de leurs accords douaniers et d'y rajouter une diminution importante des droits d'entrée sur le bauxite Hongrois et l'aluminium Italien. Enfin, comme pour l'Empire Ottoman, des prises de participation dans les compagnies publiques Hongroises de production de bauxite et de distribution d’électricité à hauteur de 7 millions de francs chacune est réalisés par des sociétés Italiennes.

Du côté de la République Allemande, la « Grande Sœur », un accord similaire est trouvé pour les rachats à hauteur de deux fois 13 millions de francs. Un accord de libre-échange est aussi trouvé pour les produits agricoles hongrois, la bauxite et le manganèse contre l’aluminium, les machines agricoles et les engrais allemands.

Les partenaires italo-germaniques ne sont pas les seuls à y trouver leur compte.

Le Royaume de Belgique est lui aussi un partenaire de choix. Un accord juteux est signé entre la République et le Royaume. Cet accord permet la création d’une banque Belgo-Magyare dont le réseau d’agence (les bâtiments et les infrastructures) est racheté par la Belgique à la Hongrie via d’anciens locaux de banques ruinées par la dévaluation et cela pour douze millions de francs ; en outre la Belgique consent à l’ouverture d’une compagnie de de productions de matériels ferroviaires et de tramways à Budapest, compagnie belgo-magyare au capital a partagé mais majoritairement belge. Celle-ci s'acquittera des fameux 30% de commandes des chantiers concédés à la Belgique. Des chantiers ? Oui, car la République loue alors le monopole des tramways et transports en communs à Debrecen et Bratislava pour 12 ans renouvelables à la Belgique en échange que 30% des commandes soit faites à des entreprises hongroises et d’un loyer de 2,5 millions de francs par année et par ville. En outre, pour dix millions de parts dans la compagnie du gaz hongroise est revendue sur les marchés financiers belges. En échange de ces concessions, deux clauses : la Hongrie doit investir le fruit de ses ventes dans le règlement de ses dettes et une partie de la dette hongroise vis-à-vis de la Belgique (35 millions de francs pour être précis) passent en taux 0%. Les lignes concernées sont celles qui n’ont pas été remboursée par la renégociation récentes (donc celles supérieures à 3% d’intérêt).

Enfin, du côté des Ottomans, nos frères hunniques de l’autre côté de la Mer Noire, un accord de libre-échange est signé. Celui-ci acte des douanes a 0% pour les produits agricoles alimentaires hongrois contre des douanes a 0% sur les produits agricoles non-alimentaires ottomans.

Le pacte de non-agression avec l'Illyrie est renouvelée.

Rassurer les marchés (1892)

Désireux de rassurer les marchés et d’afficher la Hongrie comme un état solide et de confiance, Sandor Popovics se lance alors dans une croisade contre l’insécurité financière. Son but est alors de redonner confiance aux épargnants et investisseurs afin que l’épargne nationale ne se resolidifie et que la Hongrie cesse d’être vu comme le pestiféré financier de l’Europe. Une série de mesures sont donc prises en ce sens.

L’Etat, le gouvernement, les administrations et la Banque Centrale seront maintenant soumis à une obligation de communication transparente et compréhensible de tous et toutes, de leurs déclarations ou des comptes publics, dans les journaux privés et publics. Cela afin de faire cesser toute accusation de malveillance ou de corruption ainsi que de prouver l’hygiène financière de l’état hongrois. Un bilan financier sera d’ailleurs réalisé par l’Etat chaque année et publié dans les journaux du pays et la presse financière internationale.

La transparence des comptes et dépenses de l’état et des membres du gouvernement, l’obligation d’une déclaration de patrimoine et de leurs investissement chaque année.

En outre, pour fournir à chacun la preuve de la relance économique hongroise, le Ministère des Finances crée la Société Economique Hongroise, en copiant la Société Economique Bulgare, qui sera supervisée par le ministère et sera chargée de mettre en relation entrepreneurs, patrons, épargnants et banques.

Mais la mesure phare reste la privatisation de la Banque Nationale, renommée sobrement Banque de Hongrie, afin de la rendre indépendante de la gestion étatique. Une nouvelle mission s’ajoute à la production de la monnaie et aux services bancaire : celui de lutter pour stabiliser les prix, l’économie et améliorer l’épargne nationale. Pour l’accompagner dans sa nouvelle mission, des organes de surveillances sont crées afin de protéger les épargnants et le système financier hongrois comme l’Autorité Hongroise des Marchés Financiers (AHMF) ou l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) qui travailleront en étroite collaboration avec les impôts et le ministère des finances mais en restant indépendante de l’état et de la BCH.

Doctrines économiques (1892)

Durant la dernière année de présidence de Daniel Iranyi, ce dernier maintien le cap économiquement en confiant la direction du Ministère des Finances à Sandor Popovics, le jeune « Mihály Mosonyi de la Finance ».

C’est donc une politique protectionniste qui est mise en place. Ce dernier se décline en quatre niveaux et ne compte que pour les pays avec lesquels la Hongrie ne dispose pas d’accords douaniers traditionnels (comme l’Italie ou l’Allemagne) ou récent (Ottoman).

Un protectionnisme agricole, très accentué, est mis en place afin de favoriser les grands domaines et les partenaires habituels. Celui-ci maintien des tarifs ultra-prohibitifs. Le même tarif est globalement appliqué sur l’Illyrie, non pas en raison d’une hostilité grandissante car au contraire les relations Illyro-Magyare ne se sont jamais aussi bien tenues mais surtout à cause des ravages économiques que le marché unique balkanique cause sur l’économie hongroise.  

Un protectionnisme « moyen », suffisamment pour protéger et favoriser les productions nationales au détriment de l’importation de produits, est mis en place sur la bauxite, le manganèse et les industries de pointes sur lesquelles la Hongrie c’est déjà positionné ou sera amenée à se positionner.

Enfin, sur les produits et les biens nécessaires à l’industrialisation, les machines nécessaires à la production ou aux ouvertures des usines, les matières premières non-fournies en Hongrie ou insuffisamment, les douanes seront très faibles favorisant l’importation.

Laïcité rentable et décès d’Iranyi (1892)

Fin 1892, la santé du « Père de la République », Daniel Iranyi, Président historique de la Seconde République Hongroise, décline… Dans ce contexte, même si toutes les décisions portent encore son nom, il n’a – globalement – que peu participé à la gestion du pays depuis mars 1892. Son état de santé est maintenu secret par Ferenc Kossuth. Seuls quelques personnes sont dans la confidence : les membres du gouvernement, Lajos Mocsary qui l’apprit au détour d’une correspondance écrite et bien sûr Dezső Kolossvár, l’obscur directeur des Services Secrets.

Ármin Vámbéry, alors Ministre de l’Education, des Arts, du Patrimoine et des Cultes, personnellement juif mais profondément laïc, profite alors de l’état de préoccupation intense du gouvernement pour faire passer une loi de désamortissement global sur le territoire hongrois. Celle-ci concerne alors la vente des biens non-religieux des clergés catholique, orthodoxe, protestants, juifs et musulmans dans toute la Hongrie.

Cette loi, bien qu’elle s’applique sur l’entièreté de la Hongrie, se fait alors dans un contexte assez particulier. En effet, après la révolution, un premier désamortissement avait déjà eu lieu en Hongrie mais ne concernant que le clergé catholique et excluant la Hongrie Orientale où l’Eglise orthodoxe est extrêmement riche. Il s’agit donc d’une deuxième vente aux enchères chargée de « finir le travail » et de dégager de précieuses ressources finançables pour l’état.

La loi, dans un contexte hongrois où le nouveau gouvernement à été élu sur la promesse aux minorités de plus de respect pour les religions, fait scandale. Celle-ci passe néanmoins le 08 novembre 1892 et se voit donc rapidement éclipsée par le choc ultime… Daniel Iranyi décède le 10 novembre 1892, le scandale n’aura durée que deux jours, puisque dès le 11 en matinée, toutes les unes et communications ne concernent plus que la mort du « Père de la République », « l’Hercule de la Révolution ».

Dans la panique, le gouvernement provisoire de Ferenc Kossuth se prépare à gérer la crise. Sandor Popovics profite de ses collusions avec la presse hongroise, après tout le ministre des Finances est alors le gendre de Kálmán Mikszáth (l’un des journalistes les plus influents du pays) et le partenaire de polo d’Alexandru Roman et Mor Jokai, afin que l’information de la mort d’Iranyi monopolise l’information nationale. Lorsque les mondanités ne suffisent pas… C’est alors son amitié avec Deszo Kolossvar qui lui bénéficie. Le Bureau de la Preuve s’empressant de retrouver un enfant bâtard, une relation homosexuelle ou une maîtresse afin de convaincre les journalistes d’être « accommodants ».

L’affaire du second désamortissement est bientôt oubliée au profit de la mort d’un héros nationale : chronique de la révolution, édito pleurnichards, cérémonies officielle, témoignages, annonce de jour férié suivent bientôt et occupent l’information du pays suivi d’entretien avec les membres du gouvernement.

Enfin, ce sont les cérémonies nationales – pour l’enterrement de Daniel Iranyi puis les commémorations – qui occupent l’information jusqu’aux nouvelles élections. Là, à nouveau, Popovics profite de ses collusions avec le milieu médiatique pour se faire offrir le poste de Premier-Ministre par Ferenc Kossuth contre son soutien et bientôt, c’est Daniel Iranyi qui écope de la culpabilité pour le désamortissement alors que Kossuth et son gouvernement renouvellent leurs promesses auprès des clergés et des minorités pour se faire réélire. En signe de bonne foi, Vambéry est envoyé en Hongrie Orientale à un poste de secrétaire au sein d’une section locale du Parti Républicain puis remplacé par Zeno Zichy… Un proche de Popovics.
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Mar 29 Nov - 14:36
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Résumé a écrit:
- Réaction à l'affaire Ioana.

L’affaire « Ioana » (1893)

L'antisémitisme n'est pas un sentiment nouveau en Europe. En 1883, l'affaire de Tiszaezlar accablait la Hongrie. En 1892, ce fut l'affaire Buschloff qui défrayait la chronique en Allemande.

Cependant, les faits divers magyarophobes sont assez rare. Cependant, un journal de « l’Universul », un obscur quotidien roumain, arrive sur le bureau de Deszo Kolossvar. Orchestré par d'obscures instances, un fait divers d'une petite ville de Transylvanie était devenu un enjeu national. Une jeune roumaine, Ioana, avait été retrouvée morte violée puis égorgée sur la route. Le meurtre d’une prostituée par quelques brigands à première vue. Cependant, la malchance fit que son mari, décrit par des témoins comme un alcoolique violent, était fortement endetté auprès d'usuriers hongrois. La haine communautaire dans cette région des Carpathes étant traditionnelle... Le crime fut reconstitué, très rapidement, par un pathétique travail d'enquêteur par quelques paysans racistes et alcoolique.

Pour ces énergumènes, Ioana avait été tuée et violée par les hommes de mains de l'usurier et ce qui devait rester un fait divers comme il en existe des centaines chaque année, l'affaire fut montée en épingle par l'Universul, l'un des quotidiens les plus distribués de la province russe de Roumanie. Plusieurs jours de suite, le corps sans vie de Ioana était visible dans toutes les rues de Bucarest, en une du journal et les Bucarestois se sont rapidement pris de passion pour cette affaire, mais aussi pris de haine pour la communauté hongroise, dès lors, l'on rapporta au bureau des services secrets hongrois divers témoignages de pillages et de rixes contre les Sicules, ces hongrois de Roumanie.

Inquiet de cette situation, Kolossvar fit transférer ce journal au Ministre de l’Intérieur, Oleksander Barvinsky, qui lui-même le transféra alors à Sandor Popovics qui le montra à Ferenc Kossuth. Ce dernier n’avait pas le temps pour ce genre de « une tape à l’œil » et intima à Popovics de gérer les retombées. Ce dernier confia alors la gestion de cette affaire à… Deszo Kolossvar.

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Ce dernier prit l’affaire à bras le corps et fit valoir ses contacts avec le milieu hongrois et les anciens brigands roumains recrutés par le Bureau. Il y découvrit qu’un jeune roumain de Sibiu avait récemment traversée la frontière. Un certain Jiher Vecéscu qui résidait chez de la famille à Kolosvar. Ce dernier aurait confié à son cousin, un des informateurs du Bureau, qu’il avait commis un crime à Sibiu et devait fuir.

Il n’en fallait pas plus pour qu’à cinq heures du matin, la gendarmerie nationale n’enfonce la chambre d’hôtel du jeune Jiher et ne l’expédie dans les geôles de la ville. Deux heures plus tard, ce dernier était confronté à Deszo.

Les témoins décrivent le jeune roumain de manière pittoresque : « affichant un visage doux et pathétique digne d’un enfant, le jeune homme apparaît comme un nabot, bien plus petit que la moyenne, même pour un roumain, il ne fait qu’un-mètre-cinquante. L’homme est un chômeur en Hongrie comme en Roumanie même s’il ment à sa famille et se rend dans un café de sept heures à vingt-trois heures en prétendant travailler. Une enquête approfondie prouve qu’il se travesti et se fait nommer Pépita par ses clients qui sont, d’après les témoignages, tous roumains. » Une enquête médicale prouvera qu’il n’était pas doté « masculinement » comme les autres mais de bien plus petite manière. Ces informations seront rendues publiques.

Un interrogatoire minutieux permettra de retracer le parcours, le voyage et la culpabilité du jeune Jiher. D’après son témoignage, la jeune Ioana n’était aucunement une femme pieuse ou innocente. Son mari, un oncle de Jiher, était un homosexuel et alcoolique violent qui la prostituait auprès des occupants, la battait et se prostituait lui-aussi. Il devait effectivement de l’argent à un usurier hongrois mais de l’aveu de Jiher « celui-ci était remboursé » et l’usurier aurait « quitté Sibiu pour Bucarest » lors du meurtre. Ioana était donc une catin s’offrant aux occupants.

Lors de l’interrogatoire, Jiher avouera être membre de l’Ordre des Empaleurs. Il aurait assassiné Ioana, dans un accès de colère, car elle s’offrait aux occupants puis a fui vers la Hongrie pour ne pas affronter son oncle ou les responsables de son groupuscule.

Suite à ses aveux, l’accusé sera poursuivi pour meurtre au cours d’un procès à Budapest dont tous les jurys étaient des roumanophones. Jiher fut déclaré coupable et condamné à la peine de mort par pendaison. Son avocat, un certain Lajos Mocsary, fit appel et réussit à commuer la peine de mort en emprisonnement à vie dans la prison de Bratislava prétextant que « un crime insurrectionnel contre des forces d’occupations ne peut être condamné par la Hongrie ou alors nous devrions punir ceux qui ont résistés à l’occupation prérévolutionnaire. »

Jiher Vecéscu finira donc ses jours emprisonnés dans la prison de Bratislava où il vivra dans une cellule confortable. Les comptes-rendus de l’enquête et du procès seront dès lors publiés danses journaux hongrois et envoyés aux rédactions de tous les journaux d’Europe Centrale et des Balkans.
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Dim 11 Déc - 16:56
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Plan Rimavsky pour développer la rentabilité de l'agriculture, soutenir la mécanisation et développer le travail du capital chez les grands propriétaires terriens et non pas le travail de la terre.
- Point sur les douanes avec l'UB.

Comptabilité:

Augmentation des douanes (1893)

Suite à l'augmentation des douanes menées par l'Union Balkanique, Budapest décide d'appliquer des tarifs similaires sur les produits Balkanique que ceux appliqués par l'Union Balkanique sur les produits hongrois a ceci prêt que le tarif "balkanique" est augmenté de 20% vis à vis de l'augmentation Illyro-Balkanique.

Le Plan Rimavsku (1892 - 1896)

Désireux de soutenir ce secteur primordial de l’économie hongroise, Ján Francisci-Rimavský, le ministre de l’Agriculture, décrète un plan destiné à soutenir et réformer ce secteur. C’est le « Plan Rimavsky ».

Le but de ce dernier est de participer à la nécessaire réforme agraire hongroise en améliorant la productivité agraire tout en diminuant la masse salariale de ce secteur sans créer de crise sociale dans la campagne hongroise. Il s’agit donc d’un travail d’équilibriste consistant à augmenter la rentabilité et la productivité des grandes propriétés, tout en augmentant le niveau de vie des ouvriers agricoles, en réduisant le nombre d’ouvriers agricoles et en rendant celui-ci moins rentable que le travail mécanique ou du capital financier.

1892 sonne le coup d’envoi du plan. La signature d’un contrat de travail précisant le salaire, la durée de travail, les jours non-travaillés, l’identité de l’employeur et de l’employé est rendue obligatoire pour toute embauche. Alors que la Hongrie vie sa dernière année d’insouciance sous l’égide du « Père de la République », la Chambre des Représentants vote la création d’une cotisation patronale versée à l’Etat pour l’embauche de tout ouvrier agricole. Ce versement se fait à la signature du contrat. Cette cotisation à un effet rétroactif sur les contrats signés avant 1892. Celle-ci est fixée à 1 Nouveaux Florins par contrat.

La même année, une taxe par ouvrier agricole, dont il revient à l’employeur de s’acquitter chaque année, est mise en place. Cette cotisation est fixée à 2 Nouveaux Florins annuels par ouvrier.
Avec 77% de la main d’œuvre hongroise travaillant dans le secteur de l’agriculture, les revenus engrangés sont estimés de manière colossale. Ainsi, en partant du principe que sur les 8,8 millions d’habitants en Hongrie, quatre millions font partie de la population active, l’on tombe sur le chiffre de 3 080 000 hongrois travaillant dans l’agriculture. Ces derniers rapporteraient ainsi via la « Cotisation Contractuelle » 3 080 000 Nouveaux Florins sur l’année 1892 et annuellement 6 160 000 Nouveaux Florins à l’état.


Enfin, pour clore l’année 1892, un « Institut de Gestion et d’Investissement Agraire » est créé. Ce dernier sera indépendant mais travaillera en étroite collaboration avec les industriels hongrois, les importateurs d’engrais, de matériels fermiers et de machines agricoles ; les scientifiques ; les agriculteurs et le ministère de l’Agriculture. L’IGIA sera doté d’un budget de 150 000 nouveaux florins annuel et aura comme mission de promouvoir la mécanisation des grandes propriétés en effectuant des démonstrations de machines-agricoles modernes et en en proposant la vente aux propriétaires terriens. L’Institut devra aussi mettre en relation les propriétés et le Crédit Agricole Hongrois ou encore sélectionner les meilleurs engrais, semences ou équipements afin de les proposer à la vente.

L’an 1893 suit la lancée de sa prédécesseuse en matière d’avancée sociale et économique. Sur le plan social, un salaire minimum pour les ouvriers agricoles est mis en place. Avant 1893, le salaire journalier moyen d’un ouvrier agricole était de 0,75 nouveau florin soit l’équivalent de 0,80 francs alors qu’en France, ce même ouvrier agricole aurait touché 1,70 francs soit 1,80 Nouveau Florin. La différence est énorme et entraîne la ruine de la population active. Le salaire minimum est ainsi fixé à 1,10 Nouveau Florin soit l’équivalent de 1,16 Francs. En plus de la création d’un salaire minimum, un deuxième jour chômé est octroyé aux ouvriers agricoles et doit être indiqué dans le contrat. Celui-ci peut être le lundi ou le samedi mais est obligatoire. Le Livret Agricole est définitivement suspendu et les ouvriers sont pleinement libre de changer d’employeurs, de villes et d’emplacements. Le travail des enfants dans les champs est interdit avant douze ans et le salaire après douze ans doit être égal au salaire d’un adulte.

Sur le plan économique, libère une ligne de crédits à hauteur de 1 millions annuels de Nouveaux Florins qui seront servis en subvention aux propriétaires agricoles de Hongrie. Ces subventions seront délivrés sur présentation d’une facture d’achat de machines-agricoles par les propriétaires terriens. Ces subventions serviront à financer l’achat de ou des machines, le but étant de les doter de machines derniers cris qui augmenteront leur productivité et réduiront leurs besoins en personnel.

Dans la même lignée, une ligne de crédit de 100.000 Nouveaux Florins annuel est débloquée afin que l’Etat se munisse de « fermes exemples » qui serviront à démontrer les bienfaits des dernières normes en matière d’hygiène, de sélection des semences et graines, d’équipements et de mécanisation. Ces fermes exemples accueilleront des visites des grands propriétaires terriens qui pourront s’en inspirer. Cela devrait accentuer la démocratisation de ces nouvelles techniques.

1894 ne voit aucun progrès social pour les ouvriers agricoles. Néanmoins, le plan prévoit la mise en place d’une ligne de crédit supplémentaire à hauteur de 1 millions de Nouveaux Florins annuel. Celle-ci est alors dédiée au support des cultures céréalières à hauteur d’un fonds de 500.000 Nouveaux Florins annuel et à l’acquisition de bétails via un fonds égal. Il s’agit alors de la subvention « Céréales-Bœufs ».

La Banque Agricole de Hongrie, via l’intermédiaire du gouvernement et de l’IGIA, reçoit aussi de nouvelles consignes. Sa force de crédit est redirigée vers les prêts dédiés à l’équipement agricole ou aux grands propriétaires terriens et non plus vers les prêts destinés à permettre aux petits propriétaires et ouvriers agricoles à devenir propriétaire.

Une augmentation de la taxe foncière sur les propriétés agricoles est aussi effectuée. Augmentation de 15%.

En 1895, Rimavsky réussit à faire voter une loi qui permet aux grands propriétaires terriens de bénéficier d’une réduction d’impôts contre la location d’une partie de leurs terrains aux ouvriers agricoles qui y travaillent. Ceux-ci sont alors liés par un bail de location commercial similaire à ce que l’on retrouve en Grande-Bretagne ou en Roumanie et loueront le terrain agricole au propriétaire contre un loyer mensuel. Celui-ci devra être payé en argent et uniquement en argent. Le bail devra être au minimum de trois ans. Le fermier-locataire pourra pleinement tirer bénéfice des revenus du commerce de ce qu’il cultive. Pour bénéficier de cette remise d’1/3 sur cette imposition, les grands propriétaires terriens doivent louer jusqu’à 1/3 de leurs terrains. Quelques conditions existent : les parcelles doivent être de qualité suffisante à la culture, le loyer doit être fixe, le bail doit être signé et remis en trois exemplaires (notaire, locataire, propriétaire), la sous-location est interdite et les parcelles ne doivent pas être morcelées. C’est la première « forme » de « travail du capital » plutôt que de la terre pour les propriétaires terriens : avec la réduction du nombre d’ouvrier disponible, l’achat des machines agricoles, l’augmentation des taxes et du coût de l’emploi, le travail direct deviendra peu à peu trop peu rentable. Dès lors, les propriétaires terriens se tourneront vers le travail du capital via la location des terrains agraires mais aussi du matériel (étant les seuls à pouvoir se les acheter à terme, ils les loueront aux autres).
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Sam 7 Jan - 21:59
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Petits cadeaux fait aux religieux.
- Promotion de loyalistes transylvains.
- Réforme de la gestion de la Hongrie Orientale.

Comptabilité:

Laïcité pas trop ça mais rentable politiquement (1894 – 1896)

Le gouvernement Kossuth II se voit dans, dans son désir d’entente avec les minorités, de faire quelque concession face aux mesures « laïquardes » prises par le gouvernement Iranyi des derniers jours.

Sont notamment fait comme changement :

- La réintroduction des cours d’éducation religieuse en 1894 au sein de la République (1896 pour la Transylvanie) dispensé par des clercs catholique, protestants ou orthodoxe selon la région. Les écoles privées sont autorisées à dispenser un autre culte.

- A partir de 1895, les membres du gouvernement planifient des sorties lors des jours fériés et des grandes offices de culte de leurs religions (comme Noel) où ils médiatisent leur déplacement religieux pour s’attacher le soutien des minorités.

- En 1896, à la suite de la fin de la réforme fédérale, les tribunaux des régions peuvent décider de l’usage de la Bible pour jurer pendant un procès au lieu de la constitution.


Gestion de la Hongrie Orientale (1894 – 1896)

Une réforme en profondeur du régime administratif de la Hongrie Orientale à lieu. C’est à Oskar Alésius que revient l’honneur de s’y atteler. La raison de ce changement de gestion est purement politique, bien entendu. Le gouvernement espère ainsi détendre les relations avec la Roumanie tout en s’attirant bonne presse auprès de ses minorités.

Dès 1894, Oskar Alésius s’emploie à nommer des loyalistes roumanophones à des postes administratifs au sein de la région. C’est l’occasion pour des figures loyalistes de s’offrir une carrière comme Vincentiu Babeș qui est bombardé à la municipalité de Koloszvar en 1894, qui en 1895 se voit nommer à la tête de la toute récente « Asociația Loialiștilor Româno-Maghiari » (Association des Loyalistes Roumano-Magyare) chargée de fédérer les différents roumanophones loyalistes et qui en 1896 se voit confier un siège parlementaire au sein de la toute récente « Communauté Roumanophone ».

Babes est un fédéraliste et n’est pas le seul à se voir offrir une « carrière express ». Alexandre Mocsonyi, neveu de l’éminent fédéraliste défunt Andrei Mocsonyi, fonde – sur conseil pressant du gouvernement – l’Asociația de prietenie româno-maghiară (Association de l’Amitié Roumano-Hongroise) chargée de vanter les mérites de « sept cents ans d’amitiés ». La même année, il est nommé « Conservateur-Général des Musées de Transylvanie » chargé d’en agréer le contenu et les expositions, sa charge est alors de faire revivre le roumain et la culture roumaine en adéquation avec le roman national d’amitié. En 1895, le Ministère de l’Intérieur le nomme Maire de Koloszvar avec le soutien officieux des services secrets hongrois et en 1896, ce dernier se voit nommé à l’ultime distinction de « Représentant fédéral de la Communauté Roumaine » au sein du gouvernement.

En plus de ces deux exemples, moultes loyalistes (identifiés par le BI, loyalistes de toujours, arrivistes en quête de carrière ou juste recommandé par Babes, Mocsonyi ou autres fédéralistes) sont nommés à des postes culturels, politiques, administratif et parfois religieux (via la main invisible du BI dans ce dernier cas) comme Victor Babes (fils de Vincentiu) qui est bombardé à la tête d’un service de l’hôpital de Koloszvar en 1894 et au sein du conseil municipal en 1895. Ilarie Chendi qui est nommé à la tête de la branche locale d’un grand journal hongrois et devient rapidement responsable de la propagande locale en faveur du loyalisme ou Aaron Jozsef est réintégré au sein de l’armée, parmi tant d’autres.

Ces « Roumains de Hongrie » loyaliste sont rapidement intégrés à un « Parti Loyaliste Roumains » qui – bien qu’il ne soit pas de suite ajoutée à la coalition présidentielle pour ne pas froisser les autres minorités plus « méritante » - à comme mission de concurrencer le parti nationaliste indépendantiste, contrecarrer l’influence de la Roumanie en vantant les vertu de l’intégration au système fédéral et à terme de participer à une future coalition. C’est ainsi qu’il bénéficie du soutien et de la bénédiction (secrète et officieuse) du gouvernement.

Pour faire suite à cette politique de détente, « l’Impôt du Vol et de la Honte » est annulé en 1894 et le Roumain réapparait peu à peu dans la presse, les écoles, les administrations, les panneaux indicateurs, les rues et l’espace public entre 94 et 96. Dès 1895, le terme de « Transylvanie » est réintroduit et remplace officiellement celui de Hongrie Orientale.

A partir de 1896, l’éducation religieuse est réintroduite dans l’école publique en Transylvanie sous la forme d’éducation catholique et orthodoxe. Les cours y restent néanmoins surveillés et seuls les clercs « habilités » par le pouvoir peuvent en donner.
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Sam 14 Jan - 15:48
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Finalisation de la Fédéralisation.

Comptabilité:

Finaliser le fédéralisme (1893 - 1896)

I. Présentation du Fédéralisme.

Grand projet de Daniel Iranyi et de Lajos Mocsary, la fédéralisation de la République Hongroise est un enjeu essentiel pour son maintien. Peuplée de Ruthènes, de Slovaques, de Hongrois, de Roumains et de multiples autres minorités, celle-ci ne peut pas se vanter d’une unicité religieuse, nationale, linguistique ou culturelle au contraire de certains états comme l’Allemagne, l’Italie ou la France.

Des causes de la chute de Lajos Mocsary, c’est à un saxon, Oskar Alésius, que revient la tâche de mener à bien la fédéralisation du régime. Ce dernier s’étant déjà illustré à travers la réforme de la Hongrie Orientale.

C’est ainsi qu’en 1893, il fonde la « Communauté Saxonne » pour protéger la culture et l’éducation des Saxons. Suit rapidement, la « Communauté Roumaine » dans les jours qui suivent. Celles-ci rejoignent alors les communautés Hongroises, Slovaque et Ruthènes.

En 1893, tout comitats comptant au moins 5% de sa population issue d’une minorité linguistique doit légalement ajouter cette langue comme langue administrative et éducative locale.

En 1894, une loi passe inscrivant l’Allemand, l’Hébreux, le Roumain, le Hongrois, le Slovaque, le Ruthène et le Polonais comme langue administrative de la République et langue dans laquelle l’éducation peut se faire selon le choix des Communautés. Le fédéralisme reconnait la liberté de culte et reconnait, dans l’enseignement public, l’éducation religieuse Athée, Catholique, Protestante, Orthodoxe et Chrétienne dans sa globalité. Les écoles privées sont autorisées à y rajouter les cultes musulmans et juifs.

A partir de 1895 et jusqu’en 1896, aux « Communautés » (purement culturelle), s’ajoutent une subdivision territoriale : « les Régions » au nombre de trois : Région Hongroise, Région Slovaque, Région Ruthène.

II. Le pouvoir des « Communautés ».

La République Hongroise compte cinq communautés : Hongroise, Slovaque, Ruthène, Roumaine et Saxonne.

En Hongrie, à la suite de la fédéralisation, les Communautés sont des collectivités politiques fédérées semi-autonomes en charge de question culturelle et éducative.

Ces dernières sont dites « semi-autonomes » en cela qu’elles conservent toute autonomie de choix pour leurs compétences fédérales du moment qu’elles ne vont pas à l’encontre des consignes de l’Etat Central.

Sont placés sous le contrôle des communautés : l’enseignement primaire, secondaire et universitaire, les questions d’ordre religieuses, la protection et entretien de la culture (du moment que celle-ci suit le roman national), la gestion et l’entretien des musées, des fouilles archéologiques et le vote des lois linguistique exceptionnelle (usage ou non d’une langue représentant à hauteur de – de 5% dans un comitat).

Les Communautés n’ont pas de frontières fixes. Celle-ci changent au gré des Comitats puisque ce sont ceux-ci qui choisissent leur affiliation à leurs « Communautés linguistique » et y deviennent éligible sinon si oui ou non ils contiennent au moins 10% de leur population se revendiquant de l’identité culturelle de la communauté. Ce choix se fait par un vote de la population. Un Comitat ne peut appartenir qu’à une Communauté.

Les « Communautés » sont dirigées par un « Conseil Communautaire » élu par voie démocratique via le suffrage universel masculin indirect. Les sièges sont au prorata du nombre de comitats et du nombre de minorité linguistique présentent dans ces comitats. Par ex : si la Communauté Slovaque accueille un ensemble de Comitats Ruthènes et fini par avoir 25% de Hongrois et 15% de Ruthènes dans ses rangs, le « Conseil Communautaire » devra réserver au moins 25% de sièges pour les Hongrois et 15% de sièges Ruthènes.

Les Conseils Communautaires sont dirigés par un « Représentant fédéral de la Communauté », élu par les Conseillers Communautaires parmi leurs rangs et devant présider les séances de Conseil ainsi que faire le lien entre le Conseil et le Gouvernement Central.

III. Le pouvoir des « Régions ».

La République Hongroise compte trois Régions : Hongroise, Slovaque et Ruthène.

Les Régions forment des divisions territoriales administrative de la République Hongroise depuis la réforme fédérale.

Elles sont à distinguer des Communautés car celles-ci ont des frontières fixes et des « Chefs-Lieux Régionaux ». La Région Hongroise a ainsi comme chef-lieu Budapest, la Slovaque dispose de Bratislava et la Région Ruthène situe son siège à Ungvar.

Les Chefs-Lieux Régionaux accueillent les Parlements Régionaux, élu au suffrage universel masculin direct, qui suivent la même règle de prorata que les Conseils Communautaires. Ceux-ci sont dirigés par un « Ministre-Président » élu parmi les « Députés Régionaux ».

Les Régions administratives sont, comme les Communautés, des collectivités fédérales semi-autonome en cela qu’elles ont une large autonomie si elles ne vont pas à l’encontre des consignes du gouvernement central. On retrouve, parmi leurs compétences, des compétence étendues dans le domaine de l’emploi, des transports publics, des lignes de chemins de fer locales, l’aménagement du territoire, les travaux publics, le logement, l’entretien des eaux-voies navigables-forêts, l’hygiène, le contrôle des épidémies et les politiques sécuritaires.

IV. Le pouvoir de l’Etat Central.

Dans cette conception du « Fédéralisme Hongrois », le gouvernement central conserve une large autonomie vis-à-vis des entités fédérales et un fort pouvoir.

Il maintient ses prérogatives sur l’armée, la diplomatie et une grande partie de la politique intérieure.

Le fonctionnement de l’Etat Central est néanmoins légèrement modifié. La fédéralisation n’est pas qu’un processus administratif mais aussi une réforme de la constitution.

La dénomination de l’état ne change pas malgré le passage d’un état central à un état fédéral. Le fonctionnement de ses institutions est codifié par le texte constitutionnel ratifié en 1877 et réformé en 1896. La Hongrie est une république au régime mixte penchant vers le parlementarisme, fédéral et bicaméral. D’après la constitution, la République de Hongrie comprend trois organes : le Gouvernement Fédéral (ou Central), les Régions et les Communautés. Tous les pouvoirs souverains appartiennent aux « Nations, Nationalités et Peuples de Grande Hongrie et de Pannonie », souveraineté qu'ils expriment à travers des représentants élus et siégeant à travers la Chambre des Représentants et la Chambre de la Fédération (anciennement, le Sénat).

Le chef de l'État est le président de la République, fonction essentiellement honorifique. Il est élu par les deux chambres à la majorité des deux tiers, pour un mandat de six ans, renouvelable une fois. Les pouvoirs et fonctions du président comprennent, entre autres : la promulgation des lois et traités internationaux ratifiés par la Chambre des représentants, la convocation de la session annuelle de la réunion des deux assemblées, la réception des lettres de créance des ambassadeurs. En outre, il dispose du droit de grâce. L’actuel président post-réforme de la constitution est le même qu’avant celle-ci : Ferenc Kossuth.

Le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre et au Conseil des ministres que représente le « Gouvernement Fédéral ». Le Premier ministre est désigné parmi les membres du parti majoritaire à la Chambre des représentants. Il dirige le Conseil des ministres et mène la politique du pays. Il est chef de l'exécutif, président du Conseil des ministres, dont il dirige les activités, et commandant en chef des forces armées nationales. Il doit suivre et assurer la mise en œuvre des lois, des politiques, des directives et des autres décisions adoptées par la Chambre des représentants des peuples. Outre la direction des affaires nationales, il supervise la mise en œuvre de la politique étrangère, l’actuel Premier Ministre, Sandor Popovics, reste en place.

La Chambre des Représentants détient le pouvoir législatif dans les limites fixées par la Constitution à l'article 55. Les compétences de la Chambre touchent aussi bien des domaines fiscaux et budgétaires que des questions pénales ou encore d'administration. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans, au suffrage universel direct. Les lois adoptées sont soumises au président chargé de leur promulgation. Les membres de la Chambre doivent également désigner au sein du parti ou de la coalition majoritaire, le Premier ministre. Celui-ci peut dissoudre la Chambre afin d'organiser de nouvelles élections. La Chambre des Représentants compte six-cents députés. Parmi-ces sièges, 10 sont réservés à chacune des Communautés Linguistique (Saxonne, Hongroise, Roumaine, Slovaque et Ruthènes)  dont les membres sont élus au sein du Conseil Communautaire ; 10 sont réservés à chacune des Régions (Slovaque, Hongroise, Ruthène) dont les membres sont élus au sein des Parlements Régionaux ; 20 sont réservés aux minorités non-représentées par le système de Communauté ou Régions (notamment les Gitans, les Turcs, les Polonais et les Juifs) ; 50 sont réservés à la seule périphérie de Budapest et 3 sont réservés à la Sous-Région Transylvaine soit 153 sièges réservés et 447 élus.

La Chambre de la fédération est une institution héritière du Sénat hongrois. Il a le pouvoir d'interpréter la Constitution et de régler les questions relatives aux droits des « nations, nationalités et peuples », il interprète aussi la légalité et l’accord avec la constitution des lois. Il résout les différends entre diverses régions et doit empêcher celles-ci de mettre en danger l'ordre constitutionnel. Ses membres sont élus au suffrage indirect par les conseils communautaires, les parlements régionaux et la chambre des représentants bien que ceux-ci peuvent organiser un suffrage direct permettant à la population de s'exprimer. Chaque « Nation, Nationalité et Peuple » doit être représenté par au moins un membre, du moment que le recensement ne relève au moins 10 000 ressortissants, y compris les minorités n’ayant ni Régions, ni Communautés Linguistiques. Pour chaque cent mille habitants additionnel recensé, un membre en plus de ce peuple est autorisé à siéger au Conseil.

Le pouvoir judiciaire est constitutionnellement indépendant. Il ne peut mettre en cause les députés de la Chambre des Représentants, les Sénateurs de la fédération de la Chambre de la fédération et les membres du gouvernement durant la durée de leur mandat hormis pour les faits de corruption, malversation, détournement de fonds, chantage, intimidation, trahison, meurtre, coups et blessures sur les contribuables, ivresse publique ou tout crime d’état ou mettant en danger la République et l’état de la Fédération. Cependant, tout fait répréhensible commis durant un mandat ne connait aucune prescription et dès la fin du mandat, l’accusé (qui ne pourra se représenter dès que les accusations auront été proférées) devra répondre de ces actes. La Cour suprême fédérale est la plus haute juridiction du pays. Elle prépare les budgets, soumis à la Chambre des représentants prévus pour les cours fédérales. Elle constitue la juridiction d'appel de toutes les affaires traitées par la Haute Cour fédérale ; celle-ci est compétente pour les affaires civiles portant sur des montants supérieurs à 500 000 Nouveaux Florins. En plus des juridictions de droit commun, il existe des tribunaux militaires, intégrés à la Cour suprême fédérale. L'État hongrois octroie aux croyants la possibilité de faire traiter les litiges de droit de la famille (or divorce) par un tribunal mixte religieux et civil.

La Cour suprême fédérale est associée au Conseil constitutionnel. En effet, le président et le vice-président de la Cour suprême fédérale sont également, respectivement, président et vice-président du Conseil constitutionnel. Cet organe est chargé d'examiner les litiges d'ordre constitutionnel et de remettre ses recommandations au Conseil de la fédération qui doit trancher. S'il estime qu'une loi fédérale ou régionale est contraire à la Constitution, il étudie la norme mise en cause et soumet son jugement à la Chambre de la fédération pour une ultime décision.

La République reconnait la pleine liberté de presse sous-conditions de ne pas appeler à la dissolution de l’Etat, aux troubles publiques, à la révolution, à la violence, à la sédition, à la sécession d’une communauté ou région ou aux meurtres. La liberté religieuse, d’installation et d’association sont pleinement reconnue et inscrite dans la constitution.
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Dim 15 Jan - 21:47
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Résumé a écrit:
- Lutte contre la fraude fiscale.

Comptabilité:

Perfectionner l’impôt (1892 – 1896)

Alors que l'économie hongroise n'a pas encore perçu tous les résultats des dernières réformes, restructuration et augmentation d'impôt.

Popovics cherche de nouvelles mannes financières afin de redresser l'économie hongroise mais l'augmentation des impôts accablerait alors une économie qui commence à peine à se redresser.

Il faut innover dans les méthodes, ne pas accabler l'ensemble de la population mais uniquement ceux qui ne participent pas au redressement national. Il faut faire croitre le PIB et la population pour que l'état et ses finances s'assainisse.

Popovics choisit alors d'axer sa politique économique et budgétaire de 1893 jusqu'à 1896 sur deux axes :

- Le perfectionnement fiscal qui consiste à contrer les contournements et les fraudes possibles,
- Et l'imposition des personnes célibataires et des couples sans enfants pour faire rentrer des capitaux neufs dans le budget de l'état tout en participant au développement démographique de la République.


Une série de mesures sont mises en place dès 1892 afin de développer le rendement de l’impôt et la connaissance du peuple. Un recensement annuel est organisé par l’état afin de remettre les registres nationaux à jour, celui-ci est organisé par l’administration territoriale et fiscale. Ce recensement doit tenir compte de nombreuses informations :
- Information d’identité (Sexe, date de naissance, lieu de naissance, nom et prénoms, adresse au moment du recensement, religion)
- Informations « économico-sociale » (Propriétaire / locataire, profession, statut marital, présence ou non d’enfants, impôts payés sur la dernière année fiscale, présences ou non de placements boursiers, détenteur ou non de propriétés agricoles ou secondaires, etc…)


Ce recensement est annuel. En plus de cela, chaque naissance, mariage, mort ou divorce doit être déclaré à la municipalité. L’Eglise, la famille ou les professionnels de santé sont en charge de ces déclarations et des vérifications sont organisées par l’administration. Les couples (mariés ou non) habitant ensemble et les célibataires doivent se déclarer spontanément dans leur mairie de rattachement. Les contrevenants au recensement ou à la déclaration (refus d’obtempérer, informations erronées, oubli) subiront une grosse amende. L’interruption de grossesse devient pleinement illégale. La réalisation de celle-ci est punie d’une confiscation pure et simple des biens de la personne et de la peine de mort. Les racoleurs et collaborateurs divers se verront soumis à une amende démesurée proportionnelle à 75% de leurs revenus estimés et un emprisonnement d’un an. Les femmes recourant aux services des « faiseuses d’anges » et des « tricoteuse » subiront une amende et un an de prison.

Les contribuables ont aussi l’obligation de faire parvenir, une fois par an, une déclaration de revenus auprès de l’administration fiscale. Une série d’obligations comptables sont mise en place pour les entreprises et les commerces dont l’obligation de tenir une double comptabilité, un registre des entrées et sorties, des stocks, une gestion de la trésorerie, d’éditer des factures pour les achats et les ventes. Tout ces documents doivent être édités avec des numéros uniques et transmis à l’administration fiscale.

A partir de 1893, une « Taxe sur les Célibataires » est mise en place. Ceux-ci doivent se déclarer annuellement à la mairie et fournir les preuves d’un mariage ou d’un concubinage actif pour ne plus payer cette taxe. L’objectif étant de développer les mariages et donc les naissances. Cette année signe aussi le passage d’une loi autorisant l’administration fiscale à effectuer des vérifications de revenus sur les contribuables et à effectuer des contrôles fiscaux sans prévenir sur simple présomption avec comme seule limite un contrôle par an. Afin d’éviter que les célibataires ne se déclarent « en couple » mais sans union, des vérifications peuvent être effectuées afin de vérifier la présence d’une vie commune.

En 1894, c’est une « Taxe sur les Couples Sans Enfants » qui passe. Cette dernière concerne les couples pouvant attester d’au moins deux ans de vies communes (enregistrés ensemble depuis au moins 1892, donc) n’ayant pas encore un enfant. Pour ne plus y être soumis, il suffit d’avoir un enfant. La même année, l’Autorité de Répression des Fraudes est mise au point, soumise à l’administration fiscale, elle est chargée de lutter contre les fraudes, les optimisations illégales et les contournements des taxes pour développer la collecte.

En 1895, afin d’avoir un effet décourageant, la définition de « fraude fiscale » est élargie, de même que les peines encourues. Cette dernière concerne dès maintenant le fait de communiquer des informations erronées, de se tromper dans la déclaration, d’oublier l’envoie d’information ou de documents, de mentir, de contourner le système ou de ne pas s’acquitter de certaines déclarations ou contributions. La punition pour la fraude fiscale est de devoir s’acquitter des impôts indus et de devoir payer une amende égale à la déclaration d’impôt telle qu’elle aurait dû l’être (somme payée + indu). Le règlement contre la fraude fiscale peut avoir un effet rétroactif sur vingt-cinq ans, de ce fait, au passage de cette loi en 1895, l’Autorité de Répression des Fraudes peut remonter jusqu’aux années fiscales de 1870 pour punir une fraude datant de cette période et en percevoir les bénéfices dès maintenant. Outre la punition « fiscale » à la fraude, qui est dénommée « compensation », une réelle punition pénale a aussi lieu avec l’inéligibilité totale durant dix ans, la privation du droit de vote, l’interdiction de pouvoir effectuer un emprunt bancaire, la mise en place d’une majoration d’impôt de 10% pendant trois ans, la déposition du mandat actuellement possédé ou du poste s’il s’agit d’un élu ou d’un salarié d’entreprise publique ou de l’état, d’une forte amende et d’une confiscation des biens de valeurs et propriétés immobilières en cas d’incapacité de paiement.

Dans sa volonté d’augmenter les recettes de l’état et de combattre la fraude fiscale, Popovics met en place un règlement fiscal d’une sévérité sans précédent dans la jeune histoire fiscale de la Hongrie et de l’Europe. Popovics, qui est déjà vu comme l’artisan du réveil économique hongrois, y acquiert pour ses partisans son surnom de « Premier Gendarme » de la République tandis que ses détracteurs lui préfèrent le surnom plus ironique du « Contrôleur fiscal de fer », par opposition avec le « Chancelier de Fer » Illyrien.
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Mar 28 Fév - 19:25
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Résumé a écrit:
- Un peu de RP pour expliquer comment Popovics à pu se retrouver membre du gouvernement si jeune.
- Promesse de campagne.

Sandor Popovics, un homme pas comme les autres.

Sandor Popovics voit le jour le 22 Octobre 1862, à Pest, dans un quartier bourgeois en pleine effervescence. Pest est alors l'incarnation de la rive gauche du Danube. Elle représente la plaine, en opposition à Buda, perchée sur sa colline. Cette opposition n'est pas que géographique mais aussi ethnique et sociale : l'aristocratie (majoritairement de culture magyaro-germanique) liée aux Habsbourg habite sur la colline tandis que la bourgeoisie et le peuple (majoritairement composés d'hongrois et de juifs) réside dans la plaine urbanisée. Les "Autrichiens" à Buda, les "Hongrois" à Pest, les "Pauvres" à Obuda. A cette époque, alors que Buda représente le pouvoir et la morgue des institutions. Pest est le coeur vibrant de l'agglomération tandis qu'Obuda représente sa fabrique. Ce n'est alors pas un hasard si, sous le régime monarchique, le Grand Palatin résidait à Buda et si la gauche radicale connu ses premiers succès a Obuda.

Sa famille réside à Pest depuis plusieurs générations. Sandor grandit dans une famille aisée, issue de la bourgeoisie, son père est propriétaire d’un commerce de vin et de fromages français, très prisés par les élites du Royaume. Sa mère est, elle-aussi, issue d’une famille bourgeoise influente dans le milieu journalistique et de la papeterie, les Mikszáth. La famille Popovics était implantée à Pest depuis plusieurs décennies, lorsque l'arrière-grand-père de Sandor, un commerçant magyaro-croate du nom de Lazlo Popovics quitta Zagreb pour Budapest. Le nom de Popovics, lui-même, étant d'origine croate et signifiant "fils du prêtre".

Il grandit dans une relative opulence, très proche de son oncle Kalman Mikszáth, chez qui il passe plusieurs étés, et intègre les meilleures écoles : le Collège Pal Tomori, le Lycée Sanctus Stephanus puis l’Université de Pécs.

Lorsque la ville de Budapest est créée par un décret ministériel de Miklos Horthy, en 1873, Popovics n'a que treize ans. Cette fusion entraîne le déménagement du quartier de Pest à celui de Buda pour des motifs professionnel. Son père est alors élu parlementaire pour le compte du Parti Libéral.

Lorsque la guerre de 1877 s’enclenche, Popovics à dix-sept ans mais échappe à la conscription à cause de ses études. Cependant, le Lycée Sanctus Stephanus étant à Budapest, ce dernier est fermé lors de l’occupation italienne de la ville et Sandor s’engage dans les corps francs de la résistance. Son père, initialement sur le front italien, ne revient en ville que pour apprendre la nouvelle ; causer le déménagement de la famille dans la villa de campagne – autour de Debrecen – de « l’Oncle Kalman » puis s’engager dans « l’Armée Nationale Hongroise » formée par Artur Gorgei afin de lutter contre l’invasion roumano-serbe. En poste à Temesvar, il y décédera au cours d’une escarmouche contre des troupes serbes.

Cette période traumatise Popovics. La mort de son père, la défaite de la Hongrie et de l’Allemagne face à l’Italie, la défaite de Gorgei face aux Roumains, la cession du Banat et de la Transylvanie ainsi que la révolte de plusieurs minorités ethniques causent une profonde blessure morale au futur Premier-Ministre. Il finit par s’engager dans les forces Gorgeyistes, peu avant la défaite, puis prend les armes lors de la « Révolution de l’Hiver » 1877, d’abord au sein des étudiants de l’Université de Debrecen, alors qu’il y était stationné uniquement en attente d’un déploiement, puis dans les forces républicaines d’Iranyi. Cultivé, actif politiquement, semblant acquis à la République naissante, Iranyi et Mocsary le prennent rapidement sous leur aile et transforme la colère du « Traumatisme de 1877 » en une volonté de réforme.

Il participe à la « Convention Nationale » au sein de l’Université de Debrecen, alors âgé de 15 ans, il ne peut être élu mais y assiste comme assistant parlementaire pour Daniel Iranyi, lui-même. Mocsary propose brièvement le nom de Sandor Popovics pour représenter le district de Pest mais on lui préfère un candidat majeur. Jeune et considéré comme malléable, il est approché sans distinction par les Conservateurs, les Démocrates-Libéraux et les Socialistes-Chrétiens qui espèrent influencer Iranyi à travers son jeune élève ce qui lui offre très vite la réputation de « manger à tous les râteliers ».

Désireux de s’engager dans la politique, il est rappelé à la raison par Daniel Iranyi et Mocsary qui le convainquent de reprendre ses études et quitte la Convention Nationale début 1878. C’est alors son oncle Kalman Mikszáth qui le récupère à Debrecen et lui fait réintégrer à mi-année le Lycée Sanctus Stephanus dans la Budapest occupée. Il y restera jusque-là fin de l’année où le directeur du Lycée décidera d’ouvrir une succursale en internat à Debrecen. Il y passe deux années scolaires complète où il fait la rencontre d’Anna Azary, une étudiante hongroise de Debrecen, d’ascendance turque, avec qui il entame une liaison. Sandor se voit déjà convoler en justes noces avec elle mais la destinée en décidera autrement…

Popovics y obtiendra son baccalauréat spécialisé en économie et littérature l’année de ses 18 ans, en 1880. Il intègre ensuite l’Université de Pécs.

A cette époque, sur la fin de l’occupation italienne, l’Université de Pécs cumule alors, à la fois, le fait d’être l’école la plus prestigieuse de Hongrie mais aussi d’être à la frontière entre la zone libre et la zone occupée. Le doyen de l’époque, désireux alors d’éviter des ravages dans son école, fait le choix politique de proposer plusieurs bourses d’études au commandement italien afin que les soldats, en cas de reprise des hostilités, se montre plus douillet à l’égard de sa précieuse université.

C’est ainsi que de nombreux italiens, parfois parents des soldats de l’occupation, se retrouvent à l’Université de Pécs. Cette forte minorité cause alors, parfois, quelques conflits ethniques que l’adoucissement des relations Magyaro-Italienne, deux ans plus tard, ne manqueront pas de calmer.

Au sein de l’Université de Pécs, Popovics est alors amené à fréquenter de nombreux étudiants italiens, roumains, allemands, polonais, ruthènes et hongrois ce qui participe alors à lui forger une conscience de l’égalité profonde entre les différents peuples.  Malgré cette profonde conviction d’égalité, il ne manque pas de rejoindre une fraternité étudiante élitise la « Fekete Sereg », en hommage à l’Armée Noire de Hongrie de Matthias Corvin.  

La Fraternité est créée entre 1876 et 1877, au début de l’occupation italienne, sous la forme d’un groupe d’étudiants francs-tireurs se livrant à des actes de brigandage politique en parallèle de leurs études. Elle acquiert, alors, un caractère officiel et reconnue lorsqu’elle cesse de se livrer à des actions violentes pour se concentrer sur la pratique d’activité sociale, culturelle et sportive en 1879.

Inspirée des Skulls and Bones américains ou des Studentenverbindung allemandes apparaît alors comme un mystère, un rite de passage au caractère presque initiatique pour le jeune Popovics mais aussi comme un carnet d’adresse à compléter. L’on à tendance à l’oublier, mais, le futur Premier-Ministre vient alors d’une petite bourgeoisie qui ne roule pas sur l’or et la maigre expérience politique de sa famille ne lui a pas vraiment permis de se constituer une immense fortune. Qui plus est, la politique économique de Kalman Tisza et Sandor Wekerle, réalisée entre 1882 et 1886, vont alors grandement influer sur le jeune Sandor.

A l’époque, il ne refuse donc pas d’entrer dans la Fekete Sereg qui comptait déjà (ou allait compter durant ses études) des noms bien prestigieux comme Miklos Pal Estherhazy IV (fils de l’ancien leader royaliste et l’une des plus grosses fortunes de Hongrie), Gyula Andrassy II (fils de l’ancien Grand Palatin), Janos Hadik (neveu du ministre de l’intérieur), Istvan Tisza (alors fils de député puis de président à partir de 1882), Miklos Horthy (fils d’ancien premier-ministre), Sándor Simonyi-Semadam (riche noble),  Bela Sarkoz de Nagybócsa (petit noble fils d’un haut fonctionnaire), Fedor Balkany (fils d’un haut fonctionnaire) ou encore l’ancien prince devenu le simple citoyen Karol Stefan Habsburg.

La Fekete Sereg, très fière de ses racines, tenaient son nom – non seulement de l’hommage à la plus glorieuse des armées hongroises – mais aussi des costumes de ville noirs, sensiblement proche d’uniformes improvisés, que les membres revêtaient alors pour montrer leur égalité entre eux et se battre à l’escrime, dans des duels de boxe ou pour s’encanailler dans les rues de Pécs.

A l'époque, Popovics se retrouvait alors largement dans l'idéologie de la Fraternité. Le crédo de celle-ci était d'ignorer le clivage entre la gauche et la droite, les royalistes et les républicains, les laïcs et les croyants car ceci n'est que des éléments d'une dialectique qu'ils entendent dépasser car ils en sont supérieurs. Les membres de la Fraternité sont alors animés par un idéal recherché de pragmatisme et d'ambition, tous désireux de s'adonner à toutes les manœuvres politiques possibles pour amener la Hongrie vers un avenir meilleur. Il s’agit alors d’une sorte de club patriotique où le seul interdit véritable est de mettre en danger l’indépendance du pays.

Sandor y lit lors de grandes amitiés avec certains membres du club qui formeront, plus tard, son « équipe de choc ».

Lorsque frappe, en 1883 puis 1884 et 1885, le changement monétaire, Sandor Popovics est alors sur la fin de son cursus mais la politique de Kalman Tisza ruine totalement la famille Popovics qui doit vendre son appartement a Buda et les nombreuses boutiques familiales dans l’agglomération de la capitale, même, la fabrique de meuble de son grand-père y passe. Sa famille maternelle est moins touchée par la crise mais, assez vite, Sandor n’a plus les moyens de payer les frais de scolarité pour ses deux dernières années et noue alors un pacte avec son oncle : il épouse sa fille illégitime Anna Milzathy (déformation de Mikszáth, qu’il à obtenu de la municipalité pour ne pas entacher son nom) contre une dote importante.

L’accord passé, Sandor obtient son diplôme ainsi qu’un poste dans l’administration fiscale, originellement promis à un brillant avenir, les coupes budgétaires de Kalman Tisza réduisent le salaire promis ainsi que les conditions de travail et entament à la fois la relation entre Anna et Sandor mais aussi entre Sandor et son ami, le fils Tisza.

Le futur « Mozart hongrois de la finance » quitte les rangs de l’Université en 1885 pour rejoindre ceux de l’administration fiscale comme « Responsable d’une équipe de collecte des contributions directes ». Un an plus tard, il quitte l’administration fiscale, sur les conseils de Fedor Balkany, pour rejoindre la branche hongroise du Credidentstalt, ruinée par le désastre monétaire de Wekerle, avant de rejoindre la Banque Centrale Hongroise où son réseau lui vaut d’être nommé directeur d’un service.

Sandor est, à l’époque, une étoile montante. Son mariage avec sa cousine illégitime est malheureux, ils ne se sont jamais aimés. Popovics échange alors régulièrement, par lettre, avec Anna Azary, devenue Mme Milojevicy – son amante « turque » de Debrecen – mariée avec un médecin local mais malheureuse. Tout deux entament une liaison digne de « Mme Bovary » où Anna Azary-Milojevicy oblige même son mari, le docteur Milo Milojevicy, qui ne se doute de rien, à emménager à Budapest et à prendre son amant, Sandor, comme patient.

En 1887, ce dernier est d’ailleurs rappelé par son premier mentor, dix ans jour pour jour après son « renvoi », alors âgé de 25 ans, il devient – par pur népotisme – le plus jeune ministre des finances d’Europe. D’abord moqué pour son inexpérience, Popovics s’investi corps et âme dans son nouveau poste et – par force de persévérance - la Hongrie ne subit pas sa « Conférence de la Dette » mais la mène même puisqu’il obtient de nouveaux financements dédiés à la relance.

Jeune mais ambitieux, il monopolise la direction du ministère des Finances, accaparant même diverses attributions d’autres ministères comme les négociations de traités commerciaux, le commerce international, les relations diplomatiques avec les créanciers, l’agriculture, l’industrie, les lois et une partie de la fédéralisation.

L’homme « touche à tout », en 1887, il est l’artisan du Traité de Berlin (*celui relatif à la dette hongroise), il normalise les relations avec les créanciers et obtient des traités commerciaux avantageux avec l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Après la révolte roumaine – et contre l’avis du Premier-Ministre – il est l’artisan d’une répression politique et économique à l’encontre des Roumains, il reconstruit l’administration fiscale et territoriale, s’arrange pour que Desiderius Koloszvar (son ami et le mari de la sœur de Popovics) soit nommé à la tête des Renseignements, il murmure la politique anti-brigands à Alajos Degré, soutient les marchés et les privés tout en offrant des droits aux minorités. Entre début 1887 et début 1893, il n’y a pas un décret ou projet ministériel d’envergure qui ne comporte pas sa signature ou sa mention en fin de page. C’est une véritable monopolisation du gouvernement.

Et il ne s’arrête pas au gouvernement. Il siège à l’Assemblée, au Sénat, préside des séances, se met en scène dans les journaux et dans la vie mondaine de Budapest, gendre du plus grand journaliste et éditeur du pays, ami et proche de nombreux bourgeois, noble, journaliste ou éditeur, Popovics est tout, Popovics est partout, même chez les mondaines. Il séduit la femme d’Ugron et entame une liaison avec celle-ci qui restera secrète, causant son départ des Républicains entre deux divergences idéologiques, entretient une liaison avec Mme Azary ainsi qu’avec une Française, installée à Budapest, Marguerite Degré, une cousine du ministre de la Justice.

Cette politique lui vaudra une popularité sans précédent auprès du peuple et des politiciens. Il obtiendra même du gouvernement que le ministre des Finances obtienne une résidence de fonction : un hôtel particulier entre les quartiers de Buda et Pest, proche de l’Assemblée nationale.

Cependant, tout n’est pas rose. Popovics et sa femme sont longtemps un mariage malheureux et infécond. Ils auront leur premier – et unique – enfant en 1893, peu après sa nomination comme Premier-Ministre. D’aucuns diront, des mauvaises langues, que ce jour « Popovics avait si bu qu’il confondit sa maîtresse, son amante, sa femme et celle d’Ugron ». Quoi qu’il en soit, il eut son premier-né neuf mois plus tard : Kalman Popovics, né en avril 1894.  Sa femme mourut en couche et quelques mois plus tard, en septembre 1894, le docteur Milo Milojevicy se suicida en se jetant dans le Danube. La coïncidence troublante fut révélée par la presse à scandale qui ne tarda pas à émettre l’hypothèse qu’Anna Azary, l’ancienne promise de Popovics, avait demandé le divorce à son mari.

Nul ne sait ce qui se passa entre Mme Azary et Monsieur Popovics, mais cette dernière, quittera Budapest pour Pécs, de nuit, en 1895, quelques jours avant le mariage entre Sandor Popovics et Edit Sarkoz de Nagybócsa, la sœur de son camarade Bela.

Sans doute par manœuvre, en prévision des élections prochaines, pour séduire l’électorat catholique et la noblesse après les frasques de 1894, 1895 et 1896, Popovics choisira de se marier au cours d’une grande cérémonie publique où il prendra le nom de « Popovics-Sarkoz de Nagybócsa », nom d’usage « Popovics » afin de signer son entrée dans la petite noblesse.

Neufs mois plus tard, le couple avait son premier enfant : Miklos Pal Popovics-Sarkoz de Nagybócsa et adoptait Kalman comme, non plus un Popovics, mais un Popovics-Sarkoz de Nagybócsa.

La couverture médiatique, similaire à celle d’un couple royal, pour ce mariage et ces naissances n’était pas innocente. Sandor n’était pas seulement un Ministre des Finances devenu Premier-Ministre, il incarnait ce que la Hongrie devenait : de la même façon que ce bourgeois avait repris un patronyme noble et c’était attaché à la République, la noblesse d’autrefois s’attachait à elle. Le Hongrois s’attachait à l’héritage républicain mais n’oubliait pas son antique besoin d’un leader et d’un chef et les grandes figures électorales comme Sandor Popovics-Sarkoz de Nagybócsa comblait ce besoin.

Qui plus est, le club de Popovics n’était pas pour rien dans cette couverture, nombre d’anciens camarades d’études ou de fraternité étudiante était ainsi devenu des journalistes, éditeurs, financiers ou homme politique et soutenait leur ami.

Un réseau d’influence c’était mis en place, à travers les renseignements hongrois (nomination de Desiderius Kolosvzar par Sandor), la finance (Fedor Balkany à la tête de l’AHMF, Bela Sarkoz directeur de l’ACPR hongroise, Janos Hadyk comme gouverneur de la Banque Nationale de Hongrie) et la presse (Kalman Mikszath étant son oncle et ex-beau-père, entre autres) régulièrement appelé dans les boudoirs « la Clique Popoviste ».

Popovics était venu comme un outsider dans un pays où la politique est souvent affaire de famille et s’en était sorti à merveille.

Dans le climat des élections à venir, fin 1896, Popovics commençait déjà les promesses :
- Retour définitif de la stabilité.
- Exhorter la fierté d’appartenir à la République Hongroise en chacun quel que soit son ethnie ou sa religion.
- Investir dans le progrès technologique et économique.
- Rendre la Hongrie « Belle et Grande » à nouveau.

Il fera, en outre, créer une pièce de monnaie imprimé avec son visage dont un exemplaire unique sera envoyé à chaque foyer de la République avec une lettre de promesses électorales.

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La pièce en question.


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Sandor Popovics--Sarkoz de Nagybócsa approchant ses quarante ans, l'exercice du pouvoir l'ayant fait vieillir prématurément.
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Les Sarasinades
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Ven 10 Mar - 19:11
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Accords avec l'Italie, l'Allemagne et les Royaume-Unis.
- Promotion des progrès économiques et technologiques.
- Réformes du droit à la détention et port d'armes.
- Réforme mineure du service militaire.
- Changement dans l'administration pour augmenter la productivité.

1892 - 1896

Accords commerciaux

En 1892, au cours d’une visite protocolaire à Londres, Sandor Popovics négocie un accord juteux. Il réussit, en effet, à faire accepter à la couronne anglaise d'effectuer des des commandes publiques de céréales et produits agricoles hongrois pour nourrir ses bases en Méditerranée.

Un peu plus tard,  il négocie avec l'Italie et l'Allemagne l'envoie d'ingénieurs, de chimistes, de formateurs ainsi que des programmes d'échanges scolaires.

Les échanges vont plus loin avec l'Italie puisqu'il obtient aussi de l'Italie qu'elle descende ses douanes sur tous les minéraux hongrois (y compris le bauxite, le manganèse, le fer et le charbon) a 0%, une baisse considérable quand l'on sait qu'autrefois ces mêmes douanes allaient de 5% à 1%. De son côté, la Hongrie applique un tarif similaire pour les épices, le café, le thé et le caoutchouc italien.

L'innovation technologique et économique comme moteur

Sandor Popovics n'est pas seulement le ministre des finances et le premier-ministre, c'est aussi un économiste progressiste et novateur. Ce dernier croit d'ailleurs fermement, qu'aujourd'hui, le capital et la richesse ne doivent plus provenir de l'accumulation des terres & de sa production mais plutôt de l'innovation technologique comme moteur de destruction des structures économiques anciennes et datées au profit de nouvelles. Une "destruction créatrice".

C'est donc tout naturellement qu'il met en place une intense politique de lobbying en faveur de la seconde révolution industrielle et du développement des industries nouvelles : la mécanisation agricole, l'industrie électrique, la mécanique de précision, la locomotion électrique, les industries chimiques. Autant de domaines pour lesquels il fait imprimer des fiches informatives, presque de la propagande économique, distribuées dans les banques, les rallyes et les universités.

Il fait aussi mettre en place des voyages de visites organisées pour des ingénieurs, des entrepreneurs, des financeurs et des patrons d'usines, de mines ou de propriétés terriennes vers des propriétés mécanisées, des mines modernes ou des industries de la seconde révolution industrielle en Hongrie, en Allemagne et en Italie pour promouvoir l'import et la généralisation de ces choses.

Deuxième République de Hongrie - Magyar Köztársaság - Page 2 Progres-technologiques-occident

C'est toujours ce même personnage novateur qui, en 1982, met en place les « Cafés économiques », des réunions présentes dans toutes les villes du pays mettant en relation la Société Economique Hongroise, les entrepreneurs, les innovateurs, les ingénieurs, les banquiers & investisseurs et tous autres acteurs économiques. Le but de ces réunions est alors de leur permettre de créer un réseau leur permettant de créer une entreprise, de lancer une activité et de la financer.

L’initiative prend de l’ampleur puisqu’en 1893, il met en place un « Congrès National Economique » : un « Café Economique » géant, mis en place dans un palais de Budapest, chaque année et qui est chargé de mettre en avant les succès technologiques ou financier hongrois ainsi que la transparence de l’Etat. En 1894, ce sont les « Forums Economiques » qui sont mis en place, directement, au sein des universités du pays afin que futurs diplômés et tissus financiers & industriels soient interconnectés dès les études puis en 1895 les « Forums de l’Emploi », organisés dans toutes les villes de Hongrie. Ces derniers ont pour but de collecter de possibles employés (collégiens, lycéens, chômeurs, mendiants, ouvriers agricoles, diplômés, déjà au travail) pour vanter les bienfaits des secteurs miniers et industriels et les rediriger vers les bassins miniers et industriels.

Sur la même logique, une « Société d’Innovation Technologique Hongroise » est mise en place sur le modèle de la « Société Economique » bulgare ou hongroise. Elle doit vanter les mérites de la première puis seconde révolution industrielle, présenter les industries de cette dernière et promouvoir les investissements en la matière à travers des initiatives similaire comme le « Congrès National de l’Innovation », les « Cafés de l’Industrie » ou les « Forums Technologiques ».

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Détention et port d'armes en Hongrie

Si la République est née d'une révolution, elle ne pourra perdurer que par son absence. C'est en tout cas le crédo de Sandor Popovics qui, bien qu'il fut un participant de la Révolution d'Hiver, fait parti des révolutionnaires "modérés", les partisans de la "République de l'ordre, celle de la concorde entre noble et bourgeois" que Popovics et sont nouveau mariage représente si bien.

C'est pour cela que le port et la détention d'armes sont peu à peu légiféré. Plusieurs arguments sont mis en avant : réduction de la criminalité, baisse des homicides, maintien de l'ordre, lutte contre le terrorisme, entre autres.

Cette législation se met en place de manière progressive. L'année 1892, par exemple, impose aux possesseurs d'armes à feu de l'enregistrer à la mairie le plus proche, gratuitement. Les contrevenants se verront l'arme confisqué et subiront une grosse amende. En parallèle, une taxe de mise sur le marché civil est mise en place ce qui oblige le producteur d'arme qui la vend à l'armurier ou au particulier à s'en acquitter. Celle-ci est vérifié par l'imposition d'un numéro de série sur toutes les armes fabriquées en Hongrie à partir du 03/03/1892, numéro de série qui sera enregistré par le fabriquant puis communiqué au ministère de l'intérieur lors de la fabrication puis lors de la vente avec les coordonnées de l'armurier ou du client acheteur. Cette nouvelle taxe est assez basse : un nouveau florin par armes.

L'année suivante, la taxe est étendue aux armuriers qui vendent l'arme aux civils. Cette extension de la taxe est à nouveau d'un nouveau florin par armes. Les droits de douanes pour les armes importées depuis l'étranger, pour le marché civil, ou achetée à l'étranger par un particulier sont augmentés à 75%.

Peu à peu, la loi se durcit et contrôle l'accès aux armes à feu ainsi que le maintien de leur possession. En 1893, ce sont les condamnés pour des crimes ou délits violents qui doivent rendre leurs armes et qui sont interdits de possession.  Les malades psychiatriques et les ex-internés sont interdits de possession à partir de 1894, les déchus de droits civiques en 95 puis les ressortissants étrangers en 96. La même année, un permis de détention d'arme est mis en place pour pouvoir acheter et détenir une arme légalement, le montant de l'obtention de ce permis est de trois Nouveaux Florins par personnes. Les détenteurs enregistrés entre le 03/03/1892 et le 01/01/1896 reçoivent gratuitement le permis.

Divers licence sont aussi mis en place, une licence d'armurier (dont tout les armuriers y compris ceux déjà en service doivent s'acquitter) est crée en 1893 et ceux-ci ont jusqu'à la fin de l'année 1896 pour l'acheter auprès de l'état pour 10 Nouveaux Florins, la licence.

Puis, une licence de chasse à 15 Nouveaux Florins, la licence, est mis en place - celle ci est offerte aux propriétaires terriens frontaliers à un terrain de chasse.

Enfin, c'est le port d'arme dans l'espace public qui est légiféré. Ce dernier est interdit en ville, dès 1893, bien qu'il n'était plus toléré depuis plusieurs décennies sans voir cette interdiction inscrite dans la loi. La contravention à cette règle est puni de la confiscation de l'arme, de la révocation du droit à la détention pour dix ans et d'une lourde amende. La législation en campagne et hors des villes est rapidement adaptée avec l'interdiction du port d'arme (d'épaule ou de poing) en dehors « des domaines privés pour les possesseurs et invités, des saisons de chasses, des montagnes et des forêts » et ne reconnaissant comme exceptions « que les chasseurs pour la chasse, les défendeurs en cas de légitime défense, les représentants de l’ordre ou de l’armée ainsi que les voyageurs sur le chemin qui devront se justifier de leur trajet mais aussi dissimulé l’arme déchargée dans un contenant une fois arrivée en lieu habité. ».

Malgré une parenthèse "relativement" anti-armes, le gouvernement peut aussi se montrer libéral en la matière, distribuant licence de détention et de chasse sous certaines conditions mais aussi redonnant le droit de détention à certains citoyens notamment les transylvains - sous réserves de correspondre aux limites légales - qui étaient interdits de ce droit fondamental depuis leur révolte.

Autres compensation symbolique, l'inscription dans la constitution du droit à la légitime défense ainsi que de celui de détenir une arme sous réserve de correspondre aux limites légales.


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Réforme mineure du service militaire

L'armée hongroise est, depuis l'avènement de la République, plus un argument budgétaire qu'une véritable armée. Elle est laissée à l'abandon, victime de multiples coupes budgétaires attentées par le premier gouvernement républicain d'Iranyi puis le gouvernement Tisza. L'armée à été réduite à peau de chagrin : les armes n'ont pas été modernisée depuis 1876 (et à l'époque, la moitié d'entre elles étaient déjà vétustes), les uniformes datent encore de l'armée royale et si un obscur fonctionnaire du Ministère des Armées n'avait pas fait un excès de zèle, celle-ci se dénommerai encore l'Armée Royale et non pas l'Armée Nationale. Cette situation est un risque de désastre permanent et la Hongrie ne doit sont salut qu'à la présence de deux alliés de poids : l'Allemagne et l'Italie qui la protègent ainsi que les interventions précédentes, notamment celle de l'Illyrie, qui lui a permis de conserver son intégrité territoriale.

Ce désastre est néanmoins quasi-ignoré, pour de multiples raisons, tout d'abord, l'économie hongroise encore trop fragile pour supporter une réforme militaire d'ampleur, ensuite, l'absence de conflits européens de grande ampleur ou concernant la Hongrie qui réduit les besoins d'utilisations & les risques d'invasions et enfin les succès politiques et économiques relatifs des gouvernements précédents qui ont fait couler plus d'encre que la chose militaire.

Cependant, l'équilibre est précaire. La question militaire et de la revalorisation de l'armée est très souvent abordée par la droite, Apponyi le fils en ayant même fait un de ses chevaux de batailles favoris. L'armée, elle même, met souvent la question sur le tapis : entre 1878 et 1882, les hauts responsables militaires alertèrent plusieurs fois sur les risques que faisait encourir cette faiblesse de l'armée et allèrent jusqu'à menacer la République d'un coup d'état militaire en cas de nouvelles baisses de budget, en 1885 c'est la "Lettre de Gorgey" qui est publié lors du retour d'Artur Gorgey en Hongrie, celui-ci fait état du témoignage de nombreux officiers sur le délabrement militaire. Gyorgy Klapka alerte aussi dans son "Rapport Klapka de 1891", un an avant son décès au poste de Ministre de la Guerre, et demande de nouveaux financements. Mor Perczel, lui qui fut sauveur de la République, alerte lui aussi dès 1892, lorsque son frère remplace Klapka, en témoignant de la vétusté de l'équipement allant même jusqu'à présumer qu'à effectif égal Maximilien aurait pu l'emporter au vu de la faiblesse des budgets et de l'équipement hongrois.

Cette première lettre reste confidentielle, bien que Miklos Perczel ne l'a communique à Sandor Popovics en toute transparence. Cette affaire entraîne déjà une petite réforme à son échelle puisque Popovics choisit, sans lancer de réformes militaires d’ampleurs, de faire passer discrètement quelques lois pour satisfaire les officiers militaires. En 1892, il rend le service militaire « théoriquement universel » pouvant dès lors appeler un noble, un étudiant du supérieur, un paysan ou un clerc. Le tirage au sort pour le service militaire prend dès lors tous les membres de la classe d’âge de 18 ans au moment du tirage sans distinction (en théorie) pour les études ou la catégorie sociale ou professionnelle. Cependant, les dans les faits, toutes les catégories sociales ne peuvent être appelées et la Hongrie applique donc la doctrine suivante : « ceux qui ne participent pas par leur corps y participe par leur portefeuille ».

Les membres du Clergé, par exemple, ne pouvant être appelé au combat, reçoivent le choix entre être appelé à l’aumônerie religieuse et l’instruction des régiments ou de payer un impôt supplémentaire unique (lors de leur tirage au sort) égal à 1 ans de solde d’un conscrit.

Le « Droit de Retrait », déjà crée en France et en Belgique, est mis en place en Hongrie. Il qui permet à une personne suffisamment nantie de payer un tiers du même âge pour effectuer son service militaire à sa place. Celui-ci se fait sous des conditions favorables : le remplaçant prend l’affectation exacte du remplacé, celui-ci reçoit six mois de solde de conscrit au moment de son engagement payé par le remplacé, le remplacé doit aussi verser l’équivalent d’une année de solde majoré à hauteur de 50% au remplaçant à l’issue de son service, s’acquitter de la même taxe que les non-appelés (voir plus bas), doit verser une rente égale à 20% du solde du remplaçant à celui-ci mensuellement et doit s’acquitter auprès de l’état de 3 ans de solde. Les conditions sont extrêmement dures, ce n’est pas l’homme du commun qui se fait remplacer par les bourgeois et les nobles. Les remplacés sont aussi forcés de suivre un entraînement militaire de 6 semaines l’année de l’appel ainsi qu’une formation militaire de deux semaines par ans durant toute la durée de leur service tel qu’il aurait dû l’être car ils se retrouvent inscrit sur une liste qui les conscrit en priorité si un conflit armé éclate sur la durée de leur service.

Popovics met aussi en place en 1893, avec l'aide du Ministre de la Guerre, un impôt supplémentaire pour les non-appelés. Celui-ci divise entre tous les foyers accueillant un possible tirés au sort, le coût de la première et deuxième année de service militaire des appelés. L’impôt est appliqué sur une base de dix échelons progressifs allant des citoyens les plus pauvres qui n’accusent qu’un faible parti du coût jusqu’aux plus nantis qui assument la majorité du coût. Les remplacés subissent des majorations alors que les familles des remplaçants en sont exemptés jusqu’à la fin du service du remplaçant, même si d’autres fils peuvent être appelés. L'objectif est alors d'acquérir des capitaux pour une future réforme militaire.

Cependant, ces efforts ne sont pas encore jugés suffisants puisque non immédiats et, fin 1894, la fameuse lettre fuite au sein des rangs de l'Assemblée Nationale. La lettre formalise la situation militaire, connue ou soupçonnée de tous, et provoque une indignation de façade. La droite et de nombreux députés éparses s'emparent du sujet pour exiger des rehaussements de budget et, alors que l'on s'attendait à ce que le Parti Républicain se fasse petit, contre toute attente, Sandor Popovics s'empare lui aussi du sujet au cours des premiers débats parlementaires et prononce un vibrant discours où il fait l'éloge de l'armée hongroise qui maintient la sécurité et l'intégrité du pays en se sacrifiant malgré le manque de moyen; Il y fait état de ses relations amicales, réelles ou supposées, avec de nombreux officiers non-nommés - bien qu'il apparaisse alors avec le jeune colonel de droite Miklos Horthy - et appelle. Invoque. Non, exige ! Qu'une commission d'enquête soit crée de suite pour émettre un rapport sur la situation de l'armée et les axes d'améliorations rappelant que la République ne doit sa pérennité et son existence qu'à l'appui de l'armée qui à repoussé les royalistes, les roumains et les envahisseurs.

Il faut dire que jusqu'ici, jamais, il n'avait eu connaissance (officielle tout du moins) de cette lettre mais qu'il s'occupait déjà, depuis 1892, du sujet militaire par sa réforme du service puis en 1893 du financement. Il fait donc son possible pour apparaître comme l'homme de la situation, celui qui avait prévu, et fait en sorte d'être, remarqué, entendu avec les frères Perczel : Mor le héros de la République et Miklos le ministre lanceur d'alerte mais aussi avec d'autres officiers.

Si l'on ne sait exactement qui à fait fuiter la lettre, d'aucuns estimant qu'il s'agit peut-être d'un des frères Perczel ou bien même Popovics qui, pour certains, désirait légitimité une future réforme militaire d'ampleur ou juste apparaître comme l'homme de la situation à moins d'un an et demi des futures élections.

La Commission d'Enquête Militaire est crée. Cette dernière ne doit rendre son rapport qu'au Premier-Ministre, soit la plus haute autorité du pays, bien qu'un "Conseil de la Haute Autorité Militaire" est crée pour recevoir le rapport pour l'occasion. Celui-ci contient le Premier-Ministre, le Président, le Ministre de la Guerre et les chefs d'états-majors.

La Commission, quant à elle, est crée le 13/02/1894, quatre noms y figurent : Hermann Kövess, les frères Karl & Johann von Kirchbach auf Lauterbach et Arthur Arz von Straußenburg. Tout les quatre sont des officiers supérieurs ayant servis à la fois dans l'Armée Autrichienne, puis dans l'Armée Royale Hongroise puis dans l'Armée Nationale. Ceux-ci ont néanmoins un défaut de taille : ils appartiennent tous à la minorité saxonne, née de famille saxonne implantée dans le Banat, la Transylvanie ou la Hongrie.

Cette commission quadripartite est d'abord acceptée par les parlementaires au cours de débats officieuse jusqu'à la publication des noms où la composition provoque un certain remous.   Une une, du quotidien national "Népszava", traditionnellement proche des Sociaux-Démocrates et du Parti Républicain, titre "Quatre officiers, quatre saxons, l'Armée est-elle restée autrichienne ?", fort heureusement, le numéro ne sera jamais publié grâce à l'influence de la famille maternelle de Popovics sur les médias hongrois évitant l'incident diplomatique entre communautés mais cette commission rappelle que la minorité saxonne, connue comme la minorité la plus fidèle au régime, est très implantée dans les secteurs miniers, le commerce, l'administration et l'armée alors même qu'elle à longtemps été l'ignorée de la réforme fédérale, jusqu'à l'apparition d'Oskar Alésius, un autres saxon.

La Commission est alors retravaillée en vitesse, avant le 01/03/1894, où les noms doivent être rendus publics, l'on y rajoute alors des militaires hongrois comme  comme Mor Perczel, le héros de la République, dont la neutralité est cependant remise en doute au vu de ses liens avec le gouvernement,  l'officier d'état-major Svetozar Borojević von Bojna (croato-magyar), le Lieutenant-Colonel Karl Tersztyánszky von Nádas et le colonel Miklos Horthy. L'actuel ministre de l'intérieur, le Lieutenant-Colonel Oleksandre Barvinski, d'origine ruthène, est même appelé au sein de la commission ainsi que le Sergent-Major d'origine slovaque Pavel Štefánik propulsé Capitaine pour légitimer sa place.

La Commission est officialisée le jour prévu et accueilli avec la sympathie des différents partis de l'Assemblée. La coalition gouvernementale, dépendante des minorités, est heureuse de voir apparaître des saxons, des ruthènes et des slovaques.
Cette dernière commence alors une tâche de longue haleine qui ne se conclut que fin de l'année 1895, une tâche de presque un an et demi.

Elle publie alors le "Rapport militaire de 1895" qui fait état, officiellement, du délabrement de l'appareil militaire : armes vétustes et non-modernisée depuis vingt ans, uniforme inchangé depuis la Royauté, formation non modernisée depuis  la dernière guerre, effectifs trop faible pour être efficiente en cas de guerre au vu des effectifs européens actuels. Certaines unités ne parlent pas la même langue que leur sous-officier ou leur officier, ne parvenant donc pas à communiquer ensemble ou comprendre les ordres les plus basiques.

Popovics réagit directement. Il répond, d'abord, aux problématiques les moins couteuses et les plus simples, qui ne provoquent aucun débat à l'assemblée, ni au budget. Il fait, par exemple, dessiner de nouveaux uniformes pour l'armée, il fait s'inspirer les nouveaux uniformes des Russes et des Allemands, pour trancher avec l'influence uniquement allemande de la période royale, et abandonne le bleu au profit de teintes plus neutres : des uniformes hivernaux gris et blanc et des uniformes estivaux olive, vert et gris. Il n'hésite pas, non plus, à s'inspirer des cultures des minorités comme celle des Ruthènes, culturellement proche des cosaques et des russes, ou des transylvains, proche des Roumains.

Ces nouvelles commande d'uniformes doivent faire fonctionner l'industrie nationale : seules des usines au sein de la République sont appelées pour les commandes, les matières premières doivent venir de la République (lin, chanvre, laine, cuir, colorants chimiques et naturels) ou des partenaires Italiens et Allemands (cotons, colorants synthétique). Les anciens uniformes ne sont pas jetés ; ils sont épurés de tout badge ou artifice militaire pouvant être réutilisé ou porter à confusion dans la vie civile puis vendue à des musées, des collectionneurs, des passionnés ou des originaux afin de servir de pièces de vêtements de la vie civile.

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A gauche, des uniformes d'inspiration allemande et à droite des uniformes d'inspirations russe.

Pour pallier aux problèmes linguistiques au sein de l'armée, il reconnait le hongrois, l'allemand, le slovaque, le roumain et le ruthène comme langues acceptées. Il réunit les plus petites unités (escadrons, bataillons, etc...) en unités linguistiques dirigées par un homme de rang de leur communauté.  L'armée doit aussi créer des unités mixtes où les soldats apprendront une langue commune (généralement le hongrois). Il est demandé aux sous-officiers d'en plus de parler leur langue natale d'au moins comprendre les ordres basiques en Hongrois et pour les sous-officiers hongrois de faire de même pour une langue minoritaire. Cependant, la promotion au sein de l'armée à un stade supérieur à celui de sous-officier exigera dès maintenant d'être bilingue, au minimum, pour rentrer dans le corps des officiers de terrains et trilingue pour les officiers supérieurs.

Afin de pallier aux problèmes de formations et de moderniser l'apprentissage militaire, des officiers Italiens et Allemands sont envoyés en Hongrie pour former l'armée et les officiers. L'Italie envoie, notamment, une mission militaire dirigée par le jeune Luigi Capello tandis que l'Allemagne envoie plusieurs officiers compétents de manière ponctuelle, dont Rudolf Stöger-Steiner von Steinstätten et  Franz Conrad von Hötzendorf. La collaboration entre les hauts gradés de la Commission militaire hongroise, principalement d'anciens officiers de l'armée autrichienne et ceux de l'actuelle armée allemande en est facilité par leur expérience commune.

Ces derniers réorganisent, non seulement, l'entraînement militaire pratique via notamment la pratique du Kriegspiel pour former les troupes en situation réelle mais aussi la formation théorique via l'apport dans chaque école militaire d'une bibliothèque centrée sur l'histoire de la guerre, les leçons à en tirer ainsi qu'un club d'échange sur es progrès technologiques et leur usage militaire possible.

Avec eux, les officiers allemands et italiens ont amenés de nouveaux fusils moderne : Mannlicher et Carcano, tels qu'utilisés par les armées alliées. Cependant, aucun calibre n'est adopté d'ici 1896, les tests se poursuivant avant toute commande de grande ampleur.

L'administration, l'arme favorite du Premier-Ministre.

1893, Sandor Popovics, alors directement en charge de la gestion de l'administration du pays, met en place différents concepts assez rigide chargé d'améliorer leur productivité et leur rendement.

- Une obligation morale de probité est mise en place. Celle-ci oblige les fonctionnaires à la plus grande des honnêtetés et à une obligation de productivité.

- Un code d'honneur des fonctionnaires est mis en place. Il engage les fonctionnaires à refuser la corruption et à lutter contre celle-ci, tout vol, toute malfaçon, tout détournement de fonds publics qui pourrait nuire à la réputation de la fonction publique ou à l'Etat hongrois.

- Une prime au mérite, progressive, qui permet au fonctionnaire chargé de la récolte des impôts de récupérer une somme allant de 1 à 10% des sommes supplémentaires collectées lorsqu’ils s’aperçoivent d’un arriéré, d’une optimisation illégale, d’une évasion fiscale, d’une sous-estimation des montants à collecter ou d’une erreur quelconque pouvant mener à une collecte supplémentaire.

- Un système de point selon les performances qui permet de demander sa mutation (pour toute l’administration). Les points sont comptabilisés dès le début de la formation du fonctionnaire, selon ses mérites lors de la formation, puis selon ses performances professionnelles. Les fonctionnaires avec le plus de points sont ceux qui font le mieux leur travail et (dans le cas de l’administration fiscale) rapportent le plus. Les fonctionnaires avec le plus de points sont prioritaires pour les promotions et les mutations sur les secteurs les plus intéressants (les grandes villes comme Budapest, Bratislava, Koloszvar, Debrecen, Kosive) ainsi que sur les secteurs qu’ils désirent (hormis leur secteur natal).


Les punitions pour ceux qui contreviennent à l’obligation de probité ou au code d’honneur sont très sévères : licenciement, interdiction de repostuler dans l’administration ou le secteur public, obligation de rembourser la dernière année de salaire, amende égale à 100% des revenus annuels payable sur trois ans, confiscation des biens suspectés d’avoir été mal acquis sans avoir besoin de prouver les accusations, inéligibilité à vie, retrait des droits civiques pendant quinze ans, perte du droit de vote sur vingt-cinq ans, nom-prénom-date de naissance et adresse publiées sur les journaux nationaux avec la mention « corrompu » ou « traitre » selon la gravité des faits.

En plus de cela, une totale méritocratie est bâtie à travers l’administration fiscale et étendue à toute l’administration. Les promotions ne se font plus seulement à travers des concours externes et l’obtention de diplôme mais aussi via des concours internes, plus facile, ne demandant aucun diplôme supplémentaire. Pour y accéder, les fonctionnaires doivent être nommés par leurs supérieurs et la nomination doit être justifiée auprès du premier-ministre qui doit l’approuver. De cette manière, seuls les fonctionnaires les plus compétents et méritants seront nommés.


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Sam 25 Mar - 12:30
République de Hongrie
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Advising a écrit:Afin de simplifier le travail de la modération, ce post à été mis en page avec des parties en rouge. Ces parties en rouges représentent les parties les plus importantes des postes.

Résumé a écrit:
- Fin du Congrès de la Dette.
- Encouragement de l'épargne hongroise, lois sociales.
- Lutte pour les bonnes mœurs (Prostitution, proxénétisme, jeux d'argents clandestins, vagabondage, trafic d'alcool, ivresse publique).
- Augmentation de la taille de l'armée.
- Armement de la part de l'Italie et revue des accords de remboursement.

1892 - 1896

Encourager l'épargne hongroise, restaurer la confiance en l'économie & dans le système bancaire, promouvoir des lois humaines et soutenir le capitalisme.

Dans un premier temps, c'est le système bancaire qui est visé. Les scandales financiers en France et en Italie ne sont pas sans rappeler les scandales hongrois sous Tisza ainsi que la dévaluation du florin pour le Nouveau Florin. Si aujourd'hui, la nouvelle monnaie hongroise ne rappelle pas davantage la terrible dévaluation que la relance économique actuelle, il convient néanmoins de multiplier les efforts pour ne pas détruire la reconstruction du système. Après tout, Popovics est un homme du milieu, lui-même étant un ancien employé de banque et comme Sidney Sonino en Italie, il s'inspire des enseignements de la «Doctrine Germain», du nom du directeur du Crédit Lyonnais pour appuyer une série de réforme complémentaire à partir de 1892 qui visent à réguler et spécialiser le système financier et plus particulièrement les métiers de la banque et de l'assurance.

Loi du 13 Janvier 1892 : acte l'incompatibilité entre les métiers de la banque de dépôt, de la banque d'investissement et de la banque centrale. Le banques peuvent toujours multiplier les étiquettes mais celles-ci doivent le faire via des filiales, ainsi la Banque de Hongrie (qui occupait les trois domaines) se sépare t-elle, par exemple, en trois filiales dès le 16 Janvier 1893, qui conservent l'appellation publique et commerciale de "Banque de Hongrie" : la Banque de Hongrie (Banque Centrale), la Banque des Dépôts Hongrois (Banque de dépôt, d'épargne et de crédit) et la Banque d'Investissement Hongroise (banque d'investissement).

Loi du 18 Mars 1893 : la loi du 13 janvier 1893 est étendu aux domaines de l'assurance et des mutuelles. Les assurances et les mutuelles doivent séparer le domaine des assurances par capitalisation (Assurance Vie) des assurances par répartition (assurance des biens et personnes).

Lois du 23 Juillet 1893 : crée le "Livret National d'Epargne" (voir plus bas).

Lois du 28 Novembre 1894: compartimente le domaine des assurances au métier des assureurs et le domaine bancaire au métier des banquiers. Seuls exceptions : l'Assurance-Vie (proposée par les deux), l'assurance crédit (proposée par les deux) et les solutions d'épargnes garanties par l'état (le Livret National d'Epargne, notamment et exclusivement au moins jusqu'en 1896 qui sont proposées par les deux).

Lois du 03 Décembre 1895 : le contenu du Livret National d'Epargne est garanti par l'Etat en cas de faillite des banques, de décès avant trente ans (si livret plein) ou de perte sur les investissement réalisés. L'Assurance-Vie est exonérée de droits de successions pour tout les versements réalisés avant 55 ans dans la limite de 70.000 Nouveaux Florins par bénéficiaire sur les deux premières assurance-vie souscrite en banque et la première souscrite en assurance offrant ainsi jusqu'à 210.000 Nouveaux Florins offert par bénéficiaire. Les intérêts du livret National d'Epargne sont exonérés d'impositions si laissés sur le LNE durant au moins trois  ans et ceux de l'assurance-vie de même si au moins huit ans.

Une ordonnance ministérielle du 21 Décembre 1896, que l'on peut compter dans les lois Popovics, malgré qu'elle arrive plusieurs années après les dernières, crée un nouvel organisme bancaire après l'ACPR et l'AMFH dénommé l'Hitel Ellenőrzés, littéralement "le Contrôle du Crédit", ce dernier s'inspire du Controllo del Creditto italien. Cette nouvelle autorité financière indépendante est en charge de l'inspection des comptes et des mouvements de capitaux des groupements financiers notamment les fonds d'investissements, les banques, les assurances, les mutuelles et les grandes sociétés.


Ces lois visent alors à stabiliser le système financier hongrois et à redonner confiance en ce dernier aux investisseurs et aux clients afin d'augmenter les dépôts, de recréer de l'épargne national mais aussi de réduire les variations de taux en limitant les paniques bancaires pour améliorer la liquidité des fonds et des placements ce qui permettra de stabiliser l'économie. Le financement des entreprises, de l'industrie et des commerces s'en retrouvera ainsi rendu plus facile et moins couteux. Ce mouvement peut même être généralisé aux autres pans du crédit et donc permettre d'exercer une pression à la baisse des intérêts pour l'État.

Nous en parlions plus haut, le 23 Juillet 1893, le Ministère des Finances crée le Livret National d'Epargne (Nemzeti Takarékpénztár, en magyar). Celui-ci s'inspire du Livret A français, de son héritage allemand ou du Libretto di Risparmio italien. Cette offre vise aussi bien les petit épargnants que les riches en représentant une solution entre les deux extrêmes du "zéro épargne" a "100% assurance vie".

Contrairement au Livret A français, le Livret National d'Epargne hongrois est proposé, non seulement, par des intermédiaires bancaires mais aussi par des assurances, des mutuelles et même les bureaux de postes ou la Banque Centrale permettant une couverture optimale du Livret. Les fonds déposés sur le LNE sont garanti et gérés par la Banque de Hongrie qui charge la partie Banque d'Investissement de les réinvestir, la Banque de Dépôts de les récupérer et la Banque Centrale de les garantir.

Le Livret National d'Epargne répond à certaines caractéristiques : limité à 3.000 Nouveaux Florins par contribuable, les fonds sont garantis par l'Etat dans la limite des dépôts détenus sur le Livret. Bien que l'Etat ne garantisse aucun rendement fixe, il garanti les dépôts, une absence d'imposition sur les intérêts si réinvesti pendant un certain temps, une absence totale de frais de succession sur le placement si celui-ci à au moins trois ans d'ancienneté à la succession et une ouverture totalement gratuite. Contrairement au Livret A, les épargnants peuvent posséder jusqu'à deux LNE ce qui ouvre le montant garanti par l'Etat, pour chaque épargnant, à 6.000 Nouveaux Florins par personne. La répartition doit néanmoins se faire selon une égalité des placements, l'on ne peut posséder qu'un LNE par banque ou assurance.

La limite de 3.000 Nouveaux Florins ne vaut que pour les dépôts. Elle peut être dépassée par le versement des intérêts, du surplus des impôts ou des successions (voir plus haut). Les fonds versés sur le LNE sont disponible à tout moment. Les fonds sont donc hautement liquide.

L'objectif de l'Etat, sur les années 1893 - 1896, est d'encourager la création d'un maximum de Livret National d'Epargne afin de garnir l'Epargne Nationale. Différentes mesures sont mise en place à cet effet. Par exemple, à partir de l'année fiscale 1893 payée en 1894, tout surplus que les impôts doivent rendre à un contribuable est reversé sur un LNE ouvert à leur nom à la Banque de Hongrie ou directement sur le premier LNE déjà ouvert. Le même procédé se passera lors des successions au profit des bénéficiaires. La raison présentée par l'Etat est alors de limité la circulation de la monnaie et des chèques, qui peuvent être volés, au profit des virements entre banques plus sécurisés.

Les fonds placés sur le LNE seront à l'avenir réutilisés dans l'investissement industriel, plus particulièrement, auprès des industries de la seconde révolution industrielle : mécanique de précision, industrie électrique, industrie ferroviaire ainsi que dans les industries "rentable" : fabrique de machines agricoles, mines de bauxite et mines de manganèse. Les intérêts reversés sur les LNE dépendront donc de la rentabilité et des bénéfices de ces secteurs d'activités. Cependant, dans un premier temps, sur la période de 1893 a 1897, les fonds récoltés servent aussi à constituer un portefeuille d'action sécurisée et liquide à travers des organismes financiers sereins et des entreprises agricoles pérenne. Ces placements ne seront plus proposés à partir de 1895 (pour les entreprises agricoles) et 1897 (pour les entreprises financières) une fois le portefeuille d'action constitué. Ce dernier doit donc servir à offrir un rendement "sain" aux épargnants du LNE en parallèle des placements plus actifs.

Le LNE sera proposé, en priorité, aux 10.000 foyers les plus riches de Hongrie, en capacité de le mettre au plafonds rapidement et n'ayant pas besoin de cette menue monnaie (donc faible possibilité de retrait) ainsi qu'à tout les épargnants. Les 10.000 foyers les plus riches profiteront d'une offre spéciale avec une totale absence d'imposition sur les intérêts peu importe leur horizon de placement et leur réinjection ou non.

L'on estime que les fonds récoltés par le LNE d'ici 1896 seraient d'environs 5 a 11 millions de Nouveaux Florins pour les Livrets "forcés" (surplus d'imposition, succession, en comptant les fonds récupérés par les épargnants) et pour les Livrets de plein droits et et entre 20 et 75 millions de Nouveaux Florins pour les livrets "consentant" avec jusque 30 millions de Nouveaux Florins rien que pour les 10.000 foyers les plus nantis. Dans l'hypothèse où seul un livret sur les deux possibles n'a été ouvert. Dans les projections où le LNE est une réussite, c'est entre 40 et 120 millions de Nouveaux Florins qui sont collectés avec 60 millions rien que chez les 10.000 foyers les plus aisés.


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Une agence de la Banque de Hongrie, à Budapest, pour l'ouverture de la commercialisation du Livret National d'Epargne.

En parallèle de nos affaires économiques, des considérations plus humanistes guide aussi le gouvernement hongrois de gauche. Tout d'abord, afin de rassurer les alliés dont il dépend le plus, les minorités ethniques, une série de lois nommées "les lois sociales", contraire des "lois scélérates" qui sévissent partout en Europe, passent. La plupart de ces lois sont des d'inspiration socialiste et s'inspirent à la fois du régime social imposé par le souverain belge Léopold II mais aussi des considérations sociales demandées par l'extrême-gauche hongroise et les députés catholiques afin de court-circuiter ces franges de l'assemblée marginalisés mais aussi de se les allier sur certains votes à l'avenir.

Ces lois humanistes ont un volet social important à travers une amélioration drastique des conditions de travail. Ce volet social à pour but de courtiser l'alliance, temporaire ou éternelle, de l'extrême-gauche et des chrétiens.

Le 18 janvier 1892 : la peine de mort est abolis au profit de l'emprisonnement à vie, hormis, en cas de guerre ou dans les cas de haute trahison. Jusqu'ici, seule la peine de mort pour raisons politique avait été abolie.
Le 16 juin 1893 : les livrets ouvriers, livret ouvriers agricoles et toute forme de livret qui régente la vie des travailleurs est rendu facultatif. Le paiement des salaires doit se faire en argent et à date fixe dans tout les corps de métiers. Un syndicat national de l'administration est crée pour superviser l'action syndicale dans la fonction publique. Dans le reste des secteurs d'activités, le rassemblement sous forme de syndicat reste illégal, hormis, dans les secteurs où les travailleurs sont déjà aptes à peser sur l'Etat et l'employeur (comme le secteur des Mines où la corporation des mineurs est réformée pour devenir un syndicat) ou dans les secteurs où l'Etat veut nuire au travail humain et le mécaniser (le secteur agricole, tout particulièrement).
Le 13 mars 1894 : l'âge d'admission des enfants masculins dans les usines & les mines est fixé à douze ans hormis pour le travail de fonds. L'admission dans les champs et dans les mines de fonds est fixé à quatorze ans. L'admission au travail de nuit est fixé à quinze ans. Le travail souterrain est interdit pour les femmes de moins de vingt-et-uns ans.
Le 13 Avril 1895 : le repos dominical devient un jour de congé obligatoire non-rémunéré.
Le 16 Mai 1896 : les fêtes chrétiennes les plus importantes (dans la limite de 4 jours maximum par ans) sont déclarés jours fériés et chômés mais non payés.


En plus des lois sociales, une série de mesures visant à promouvoir le retour au pays des expatriés est mise en place.

Le 13 Juin 1895 : tout les citoyens ainsi que leurs descendants pouvant remonter une ascendance de citoyens ou ressortissants sur les six dernières générations de l'Empire Autrichien d'avant-unification ou du Royaume de Hongrie-Lodomérie peuvent demander la nationalité hongroise et à retourner en Hongrie. C'est la loi "du retour au pays".
Le 16 Juin 1896 : ce sont tout les ressortissants hongrois à l'étranger qui peuvent retourner en Hongrie librement et obtenir la nationalité. Toutes les lois d'exil sont levées y compris sur les Habsbourgs à l'exception de celles qui touchent les soldats de Maximillien en 1877, Maximillien et ses descendants, ainsi que François-Joseph et ses descendants.

A partir de septembre 1896, autant par volonté électorale que pour célébrer la situation, la nouvelle arrive et devient populaire : le Congrès de la Dette est bientôt fini. Celui-ci régentait la finance hongroise depuis plusieurs années et pompait les capacités financières du pays pour le rediriger vers le remboursement des dettes extérieures et non pas les dettes intérieures ce qui empêchait l'épargne et le crédit hongrois de se développer. Cette situation est révolue car le 31 décembre 1896, une grande nouvelle bouleverse la Hongrie : la Convention de la Dette est abolie. L'acte est signé le jour même par Sandor Popovics qui s'en attribue le mérite.

Une affaire de bonne mœurs.

Depuis quelques années, le gouvernement républicain tend à se rapprocher de l'Eglise et des femmes afin, premièrement, d'augmenter les recettes de l'Etat à travers diverses taxes qui, bien qu'elles soient impopulaires, ne peuvent que difficilement être contredite publiquement (notamment celles sur l'alcool) mais aussi par simple calcul politique. L'Eglise réprouvant tout autant l'ivresse publique que la luxure qui emplit les rues de la Hongrie. Une considération qu'elle partage avec les femmes, qui, bien qu'elles ne votent pas, sont de précieux alliés au sein des foyers hongrois étant donnés qu'elles tiennent bien souvent le cordon de la ou "des" bourses.

C'est donc tout autant pour blanchir son image, que pour provoquer de nouvelles rentrées d'argents tout en s'attachant la fidélité de toutes les femmes en Hongrie et d'une bonne partie de l'Eglise que Popovics, en parallèle des lois sociales, déclame "les lois morales" qui tendent à combattre le déclin moral provoquer par l'adultère, la prostitution, les jeux d'argents, l'ivresse, la violence, le vagabondage, la perte d'influence de l'Eglise et les vices de notre société.

La série des lois morales est lancée par la loi du 18 avril 1894 qui révoque l'Edit d'Emancipation religieuse dans l'éducation qui annulait les prérogatives religieuses en matière d'enseignement. L'enseignement public se veut, dès lors, non plus forcément croyants ou laïcs mais à la liberté des "communautés fédérales" à qui il revient de choisir dès lors entre un enseignement religieux ou laïc, en respectant les religions locales, dont le protestantisme, l'orthodoxie et le catholicisme grecquo-ruthène. Les prêtres et les membres du Clergé sont réhabilités dans leur charge d'enseignant et c'est dès lors, toujours, aux communautés de choisir à quels postes les membres du Clergé siégeront en tant qu'enseignant. Les écoles privés, elles, restent sous charte devant être payées à l'Etat et peuvent être de toute religion ou même laïque.

Cette première lois est bientôt suivie par d'autres notamment l'interdiction du vagabondage, de l'ivresse publique et des bagarres qui sont punies par de sévères amendes et, si récidive, d'enfermement allant jusqu'à 1 an. L'on estime alors, au sein du gouvernement, qu'un ermite vivant au fond des forêts n'est pas un danger mais qu'un vagabond en ville est porteur de criminalité et d'hygiène douteuse. Dès lors, l'enfermement n'est pas une peine pour lui mais une solution afin de le rééduquer par le travail et de lui offrir un pécule pour redémarrer sa vie à la libération.

Les "gitans" sont eux-aussi visés par ces lois. Enfin, pas tous. Présents en Hongrie depuis le Moyen-Age, on les classe en deux catégories  ; les sédentaires et les nomades. Les sédentaires seraient prêts de 250.000 dans tout le bassin des Carpathes, la majorité en Hongrie, ils sont souvent dénommés romanichels, gitans ou tsigane et magyartzigane. Exemple d'intégration, au même égard que la minorité juive, ils sont des soutiens traditionnels du régime républicain hongrois. Ils ne sont pas seulement connus pour leur travail traditionnel dans l'élevage des chevaux ou le travail du métal (en forge comme en métallurgie) mais aussi pour leurs groupes de musiques et nombreux furent ceux qui sévirent dans les rangs républicains en 1848 ou en 1877 que ce soit comme combattant, musicien ou réparateur, l'un des exemples les plus parlants est Ferenc Sarkozy, musicien personnel de la troupe de Lajos Kossuth en 1848, qui fut nommé lieutenant à titre honorifique et encore aujourd'hui musicien à l'orchestre national de Budapest. Les gitans sédentaires sont, à l'instar des juifs hongrois, des exemples d'intégration pour les minorités hongroises, des exemples qui ont (notamment) combattu lors des deux révolutions et que le gouvernement républicain s'entend protéger à l'avenir.

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Orchestre gitans en Hongrie.

De l'autres côté du spectre de la gitanerie, les nomades... Dénommés Roms, Sintis, Gabor ou Béàs, leur mode de vie nomade les rend difficile à évaluer, taxer, imposer ou même à contrôler. Ils vivent en convoi et logent dans des caravanes, cependant, l'on estime qu'ils seraient entre 3 et 400.000 en Hongrie. (Les évaluations en 2019, juste pour la Hongrie moderne, donnent 300.000 Tsiganes enregistré et l'on estime la population totale à environs 800.000, je reprends donc plus ou moins le même calcul en sachant qu'ils ont subis de larges génocide et persécution entre 1930 et 2019 qui ont diminué leur population. On estime qu'ils représentent, en 2019, environs 8,8% de la population hongroise.)

S'ils ont été utile autrefois, représentant une population de saisonniers agricoles corvéables et peu demandeuse de droits, arrangeante même de par leurs activités de forains distrayant les foules, d'éleveur de chevaux, de ferronnier ou de commerçants peu scrupuleux, l'avènement de la modernité et de nouveaux concepts hygiénistes et moraux les rend de moins en moins utile à la société. D'abord accusés de menu maux : voleurs de moutons puis de bétails, vagabondage et vol à la tire, les accusations augmentent en gravité avec le temps : braquage, brigandage, attaque, détroussage, escroquerie, proxénétisme et trafic d'alcool. Les nomades sont, au vu de la plèbe, une communauté de marginaux vivant hors de la société, sorte de héros marginaux tel des cow-boy américains pour certains intellectuels et soucis ambulant pour les gens du commun. Ils sont aussi un problème de nuisance civile (beuverie, bagarre, trouble à l'ordre public, vagabondage) et d'hygiène : on les suspecte porteurs de diverses maladies, propagateurs de peste ou juste d'hygiène douteuse.

Outre leur sale réputation de base, le régime en rajoute un peu. Faisant passer les gitans nomades pour des voleurs de poules et des égorgeurs de bétails, qui vont voler les emplois agricoles des honnêtes gens, voler leurs femmes et leur jeter des sorts. On les accuse, notamment, de faire passer clandestinement des immigrés, de vendre des bouteilles d'unikum empoisonné qui rendraient aveugle, d'avoir fait passer des armes aux insurgés roumains en 77 et de comploter pour le retour de la monarchie... Ceci afin de légitimer la politique du gouvernement à leur encontre.

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Roms nomades répandant la misère.

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Oleksander Barvinsky, Ministre de l'Intérieur sous le gouvernement de Kossuth-Popovics.

Dans un soucis de maintien de l'ordre, le 16 septembre 1894, le Ministre de l'Intérieur Oleksander Barvinsky prend les choses en main. Ancien militaire de l'armée hongroise, depuis peu, propulsé chef des forces de l'ordre, il décide d'appliquer une méthode drastique à ce qu'il nomme "le problème nomade" en promulguant le "permis nomadisme", obligatoire et payant à hauteur de 3 Nouveaux Florins par permis, celui-ci doit être payé pour chaque membre de la famille et renouvelé chaque année. Il contient toutes les informations sur le nomade : photo, portrait, nom, prénom, sexe, date de naissance, religion, communauté gitane. Il doit toujours être porté par le gitan et doit être présenté aux forces de l'ordre à chaque passage dans une communauté sédentaire afin de s'en faire tamponner. Ce permis permet de contrôler les déplacements des nomades et de les enregistrer les rendant ainsi imposable.

Son caractère obligatoire, et utile, oblige des sanctions en cas de non-respect et celles-ci sont de tailles. Le manquement au permis entraine une amende et une lourde. Si le permis n'est pas souscrit après cette amende ou que celle-ci est ignorée alors le nomade est arrêté, emprisonné, il remboursera sa dette au travail forcé en étant loué lors du travail pénitentiaire. Durant cet emprisonnement, les attributs qui font la fierté du Roms sont prélevés (boucles d'oreille, bague, collier et autres bijoux) et revendu au bénéfice de l'Etat. Après cet emprisonnement et le travail forcé, le Roms se retrouve alors incapable de racheter un permis nomadisme, puisqu'il ne sera pas proposé à ceux qui souffrent d'un casier judiciaire, et sera sédentarisé de force dans une grande agglomération industrielle de la République comme Bratislava, Debrecen, Budapest, Kossive et Koloszvar ou encore les bassins miniers de bauxite & de manganèse. Il devra ensuite subir des contrôles de domiciles et d'identités réguliers afin de s'assurer qu'il ne retourne pas vers le nomadisme. Si le nomade emprisonné est le parent d'une famille (père ou mère) et qu'ils n'ont pas d'autres parents, les enfants seront sédentarisés à travers un orphelinat et si la mère se retrouve isolée elle sera aussi sédentarisée.

L'objectif est aussi de révoquer le nomadisme en cas de mauvais usage. Ainsi, les nomades peuvent se voir retirer le permis et obliger de se sédentariser s'ils sont coupables d'une infraction aux lois peu importe la gravité.


Mais le permis nomadisme n'a pas qu'un caractère répressif. Il à aussi un caractère économique. En contrôlant leur déplacement, l'Etat peut aussi les limiter et quel meilleur moyen de les limiter que de les taxer. Cette idée là ne vient pas totalement de Barvinsky mais plutôt de Popovics. En contrôlant les déplacements des nomades, l'Etat peut les taxer mettant en place les "taxes nomades", celles-ci, sont prélevées par le service des impôts avec l'aide des collectivités municipales et de la gendarmerie.

Elles concernent les déplacements et leur accueil appliquant un barème de tarif décourageant les occupations de faible durée. Le montant étant de 30 Nouveaux florins / personne pour 1 semaine, 10 pour un mois, 5 pour trois mois et 1 pour 6 mois. Un loyer, par famille, sur les emplacements que les municipalités alloueront aux nomades sera aussi mus en place. En outre, les nomades n'ayant bien souvent pas d'emplois fixe, ceux-ci sont imposés sur la base du nombre de chevaux possédés par foyers.

En cas de non-respect des nouvelles règles mise en place, les sanctions seront dures allant de sévères amendes à des emprisonnements de courte ou longue durée avec une sédentarisation forcée à quasi chaque sentence.
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Les estimations les plus optimistes tendent à penser que le permis nomade, les loyers, les taxes nomades, les collectes des bijoux sur les criminels, la sédentarisation forcée (qui créera de nouveaux foyers de contribuables) et l'imposition nomade permettrai de libérer entre 4 et 10 millions de Nouveaux Florins annuel bien que personne ne puisse en être totalement sûr.

Sédentarisé les nomades est alors un objectif politique pour le gouvernement. D'un côté, il répond au désir de centralisation, de contrôle et de répression auquel la droite aspire à l'encontre de ses populations et d'un autres cela répond à des objectifs moraux, hygiénistes et financiers qui arrangeront les libéraux et les moralistes. Qui plus est, d'un point de vue purement économique, la sédentarisation forcée de ces derniers créera de nouveaux foyers fiscaux et une nouvelle main d'œuvre traditionnellement centrée vers la sidérurgie et le commerce.

Pour s'occuper personnellement du "problème nomade", Barvinsky crée une brigade de gendarmerie mobile placée sous le commandement du Lieutenant de gendarmerie Oskar Féry, dont quelques uns annoncent qu'il sera peut-être le futur Lieutenant-Général à la tête de la Gendarmerie du pays. Ils sont repris à partir des éléments actuels de la Gendarmerie Hongroise mais ceux-ci ne sont plus attachés à un comitats particuliers et sont divisés en troupes mobiles équipés de chevaux chargés de battre la campagne et de contrôler les Roms et divers nomades.

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Des officiers de la brigade nomade en plein contrôle sur un Roms qui faisant acte de mendicité.

Bien entendu, la Gendarmerie ne s'attaque pas à un seul problème. Barvinsky est un homme pieux, rigoureux dans sa foi chrétienne et Popovics lui à confié une mission : combattre l'immoralité. Il compte bien s'y acharner même si cela doit détruire sa carrière politique car après tout : il n'est pas un homme politique mais un militaire à qui l'on a confier une mission.

Sous la pression du groupe de gauche à l'Assemblée, il réforme les conditions d'accès à la gendarmerie. Jusqu'en 1895 (date de la réforme des conditions d'accès, avec les nouvelles conditions en gras), celles-ci étaient :
1. Citoyenneté hongroise. Réformé pour "Citoyens de la République" afin d'accueillir les minorités ethniques.
2. Double certificat moral.
3. Dossier propre et irréprochable. Réformé pour y ajouter un dossier judiciaire vierge.
4. Comportement irréprochable d'un point de vue moral et patriotique. Réformé pour y ajouter l'obligation de sobriété, l'interdiction des jeux d'argents et du recours à la prostitution.
5. Origine chrétienne catholique pure jusque et y compris les grands-parents, acte de naissance valide. Réformé pour accepter toutes les franges du christianisme et même les Juifs avec un numerus clausus limitant leur accès à la gendarmerie.
6. Aptitude physique, qui peut être certifiée par le médecin de la garnison et un hôpital.
7. Célibat. Réformé pour accepter les jeunes mariés et les mariés pendant le service.
8. Autorisation parentale ou du tuteur pour les mineurs. Réformé pour y admettre la demande d'autorisation exceptionnelle au Ministère de l'Intérieur pour les jeunes à partir de 16 ans jusqu'à la majorité.

En échange de ces contreparties, Barvinsky peut néanmoins faire trois choses qui lui tiennent à cœur.

Premièrement, il intègre toutes les forces de polices locales et municipales ainsi que les gardes-frontières à la Gendarmerie. Si les Gardes-Frontières restent un service interne à la gendarmerie, de même que les gardes-chasses, il n'y a plus de différence de service entre les Gendarmes ruraux et les Policiers citadins. La fin de ces deux branches du système de maintien de l'ordre permet aussi de libérer du budget (leur budget) qui est réintégré à la Gendarmerie. Ainsi, par un simple tour de passe-passe, le gouvernement peut se vanter d'avoir économisé, réinvesti et maintenu les performances.

Deuxièmement, il permet aux Gendarmes, seuls garants de l'ordre, de récupérer à la fois le statut de militaire - qui les oblige à une discipline et un entraînement accru et permet de les déployer où l'Etat le veut - mais aussi celui de fonctionnaires - qui octroie quelques avantages.

Troisièmement, il lui permet d'appliquer un code d'honneur à la Gendarmerie. Celui-ci est le suivant :
1. Rappelez-vous ce que vous devez à Dieu.
2. Servez votre pays : la Grande Hongrie.
3. Votre loyauté, votre honneur et votre valeur ne sont pas à vendre.
4. Soyez moral, pieux, discipliné, sobre, obéissant.
5. Honorez vos supérieurs comme votre père, aimez vos camarades comme vous-même.
6. Apprendre et savoir : la connaissance est votre deuxième arme.
7. Protégez autrui. Ne gaspillez pas votre serment.
8. Si la loi est derrière vous, laissez-la être devant vous.
9. N'accusez pas injustement, ne blessez pas l'innocent avec votre arme.
10. Soyez fécond, la famille est un sanctuaire. Si vous ne l'avez pas vous-même : vous pouvez le trouver dans votre garde (ou aux alentours).


Les Gendarmes conservent leurs prérogatives militaires, de répression et de maintien de l'ordre dans l'espace rural et aux frontières mais reçoivent aussi les prérogatives de maintien de la paix, de contravention, d'arrestation et de répression des policiers en ville. Pour se faire, leur équipement est revu : l'uniforme de gendarme est adapté à tous tandis que le fusil traditionnel se voit équipé d'une baïonnette (à la place du sabre de police) et le gendarme, lui, d'une matraque en bois.  Afin de dresser les procès verbaux et les contraventions, ces derniers apprennent aussi à lire et à écrire.

En raison du caractère de leurs fonctions, le recrutement citadin se fera rare afin d'éviter de recruter dans les viviers ouvriers qui pourraient être tentés par les idéologies socialistes ou marxistes. Le recrutement se fera principalement au sein de la campagne, auprès des agriculteurs aisés, des commerçants ou des anciens ouvriers agricoles.

En fusionnant la police et la gendarmerie, le gouvernement espère gagner des électeurs auprès du centre et du centre-droit. En appliquant toutes ses règles de moralité, c'est auprès des chrétiens que le gouvernement espère marquer des points.

Pour des raisons économiques, le Bironyi Iroda, les renseignements hongrois, sont aussi insérés au sein de la Gendarmerie en restant un service interne et conserve ses prérogatives de renseignements intérieurs. Les fusions de la Gendarmerie, de la garde-frontière, des renseignements et des polices municipales permet de mutualiser les budgets en 1894, budgets qui seront réétudiés en 1894 (période de la fusion) puis une année après (1895) afin de financer correctement ses services tout en limitant les dépenses excessives. L'objectif est de réduire le budget pour des raisons financières sans pour autant créer de manque de par la mutualisation des budgets, des moyens et des biens. Desiderius Koloszvar, à la tête du BI, est muté pour devenir le Lieutenant-Général à la tête des services de Gendarmerie. La nomination d'un collaborateur actif et notoire de Popovics à la tête de toutes les forces de l'ordre du pays, bien qu'il reste soumis au Ministère de l'Intérieur, est un signe du ralliement de Barvinsky à la "Clique" popoviste.

(L'idée n'est pas de réaliser une coupe budgétaire comme sous Tisza mais une économie de moyen en réduisant les coûts de manière acceptable sans entraver le bon fonctionnement des forces de l'Ordre. Exemple tout bête. Une entreprise à trois services de livraisons : un Asie, un Pacifique, un Amérique. Chaque service emploie 300 personnes rémunérés 30k annuels soit un budget de 9 millions annuels pour les salaires + 1 millions de frais de gestions. L'ensemble des services coutent donc 30 millions annuels à l'entreprise. En les fusionnant, l'entreprise peut mutualiser les envois en ne conservant qu'un seul des trois espaces de travail (voir en en changeant pour un légèrement plus grand), peut se débarasser d'une partie des effectifs - disons 1/3 - ou les envoyer vers un autres service et baisse ainsj à la fois sa masse salariale et ses frais de gestions ainsi les services séparés qui nous coutaient 30 millions, une fois mutualisés ne comptent peut être plus que 600 employés et 1 gros local ne coutant plus que 19 millions par exemple et pourtant la productivité n'a pas été entamée. C'est ce genre d'économie d'échelle qui est recherché, réduire le nombre de services pour mutualiser les locaux, les équipements, les hommes, les budgets, les missions afin de réduire les moyens demandés.)

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Une promotion de jeunes gendarmes.

Cette nouvelle force de frappe régénérée sera employée au maintien de l'ordre, aussi bien civil que moral. Afin de satisfaire les éléments les plus moralistes du pays, l'Eglise et les femmes notamment, le gouvernement illégalise différents comportements qui ne l'étaient pas notamment : la sollicitation d'une prostituée, le proxénétisme, le vagabondage, l'ivresse public, la distribution ou fabrication d'alcool sans licence et les jeux d'argents sans licence. Ces comportements seront punis d'une lourde amende voir de prison, si récidive bien que l'on privilégiera les amendes. Celles-ci ont en effet tendance à se retrouver fort rentable et, au sein du Ministre des Finances, l'on estime que l'on pourrait récolter jusqu'à 1 a 2 millions annuel. Le matériel nécessaire à ses activités illégales (ateliers de distillation pour le moonlighting, les tables de jeux clandestins, les réserves de tord-boyaux illégaux) seront réquisitionnés par l'Etat et revendus aux enchères à des partenaires légaux.

Double coup de poignard de l'Etat envers ces professionnels du crime, leurs revenus mal-acquis deviennent soumise à l'impôt lors de leur arrestation. Les fonctionnaires du fisc devront ainsi soumettre - avec la gendarmerie - une estimation ou même une preuve des montants mal-acquis et ceux-ci seront soumis à l'imposition avec une majoration de moitié à payé, à partir, de l'emprisonnement du criminel et même après sa libération. Pour le paiement, l'Etat commencera par réquisitionner les sommes d'argents liquides ou sur des comptes bancaires, puis les biens immobiliers, puis les bijoux et objets de valeurs, puis tout les autres biens mobiliers et pratiquera la vente aux enchères. Cette mesure pourrait aussi, potentiellement, permettre de récupérer un à deux millions de nouveaux florins annuel à partir de 1894.


Réforme militaire Part 2 : la loi Perczel

Sandor Popovics n'est pas un militaire de carrière. Tout le monde le sait. C'est un banquier et un administrateur fiscal qui à, certes, une expérience militaire de par la guerre civile de 1877 mais jamais il ne pourra se mettre au niveau des militaires de carrières qui le conseillent. Cependant, bien qu'il soit un civil, il est conscient de trois choses : une armée laissée de côté et considérée comme un simple outil budgétaire est dangereux pour la République et pourrait faire un coup d'état, la régénération de l'armée est nécessaire à une alliance électorale avec une partie de la droite capable de faire un compromis sur la fédéralisation (l'on pense alors à Apponyi, laissé de côté par l'opposition de droite) et l'armée est nécessaire au renforcement de la République.

Trois éléments qui le poussent à tenter de s'allier à l'armée. Cela c'est déjà ressenti, auparavant, avec l'alliance avec Mor Perczel lorsqu'il était ministre ou l'amitié entre Popovics et Desiderius Koloszvar ou encore Miklos Horthy. Plus récemment, il à participé à la nomination de Miklos Perczel comme successeur de Gyorgy Klapka et à été l'artisan d'un début de régénération de l'armée avec des changements d'uniformes, d'enseignement, de préparation et l'édification d'une commission militaire.

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Miklos Perczel en tenue d'officier de l'armée américaine.

La nomination de Miklos Perczel au poste de Ministre de la Guerre, en 1892, n'était pas innocente. Les frères Perczel sont des institutions dans la République et cela depuis bien avant que Mor ne chasse l'usurpateur Maximillien en 1877. Déjà auparavant, les deux frères avaient participés à la guerre d'indépendance de 1848 puis avaient été exilés par les Habsbourg, les poussant à une vie à l'étranger, composée d'aventure principalement... D'aventure et de guerre. Ils soutinrent Garibaldi dans ses entreprises italiennes et sud-américaines, combattirent dans la guerre civile des Etats-Unis d'Amérique et même durant la guerre civile hongroise de 1877 tout en voyageant à travers l'Angleterre, l'Amérique et même l'Empire Ottoman.

Autant le dire, dans leurs jeunes années, les patriarches du clan Perczel n'avaient rien à envier à des Brazza ou des Livingstone. Du clan ? Oui. Car les Perczel ne sont pas qu'un duo de militaire chevronnés, c'est tout un clan qui à fait de l'art de la guerre : une carrière. Déjà, leur famille est noble, membre de la petite noblesse hongroise de propriétaire terrien. Mais leur amour pour l'armée, ne vient pas de leur condition de noble mais de leur père, Sandor Perczel, militaire de carrière et magistrat, qui soutint plusieurs initiatives nationales et anti-Habsbourg, fervent républicain et radical, il éduqua ses fils Mor et Miklos pour que ceux-ci soient eux-mêmes des démocrates radicaux et patriotes qui transmirent ces idées à leurs descendants.

De par leurs carrières militaires prolifiques, leur patriotisme, leur soutien sans faille à la République et des états de services irréprochable, le clan Perczel à fait sa spécialité d'être haut-gradé dans l'armée, en témoigne même le fils de Mor, Jozsef, qui est officier dans la cavalerie hongroise ou ses propres fils Moric, Armand, Oliver et Miklos Jr qui sont tous jeunes officiers ou élèves-officiers.

Ainsi, en nommant le frère du héros de la République au poste de Ministre de la Guerre et plus haut-gradé militaire du pays, Popovics cherche l'alliance avec les militaires pour légitimer sa carrière politique mais aussi reconfirme la position du clan Perczel comme bien placé dans l'organigramme militaire du pays.

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József Perczel (fils de Mor avec ses fils : Móric à gauche, Armand à droite, Oliver et Miklós derrière eux, tous officiers.

Cette légitimation et cette recherche permanente de symbole et d'allié permet aussi de faire passer quelques pilules, notamment budgétaire... En 1892, le budget militaire ordinaire était de 18 000 000 F soit 5.9 % des recettes ordinaires ou 0.7 % du PIB. L'Etat doit impérativement l'augmenter pour recruter mais ne peut se ruiner en politique militaire couteuse à l'inverse de ses voisins. Sandor Popovics débute donc sa réforme de l'armée en faisant voter de nouveaux budgets et surtout une loi de limitation qui fixe le budget de l'armée à 10% du budget national de 1892 soit 32 millions. Popovics annonce aussi que ce budget pourra être revu en cas de militarisation à l'échelle européenne, de montée des tensions ou tout simplement tout les trois, quatre, cinq ou six ans ou a chaque mandat. Indiquant que ce budget n'est donc pas gravé dans le marbre.

La nouvelle est plutôt bien accueilli par les militaires. Un nouveau budget c'est des nouvelles armes et des nouvelles recrues, même, si certains hauts-officiers regrettent que la question militaire soit régentée par la question budgétaire, notamment le Ministre lui-même qui se présentera néanmoins à l'Assemblée Nationale et devant une commission militaire pour expliquer ce choix de 10%.

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Miklos Perczel en tenue traditionnelle magyare.

Passe ensuite, la loi Perczel. Cette dernière fait office de réforme militaire même si elle ne change ni la méthode de recrutement, ni le temps de service de l'active. En fait, seul le contingent annuel est augmenté par cette loi et les nouvelles recrues sont destinées à la réserve, moins couteuse que l'active et plus efficace que des milices. La loi Perczel, passée en 1893, augmente de 5.000 hommes le contingent annuel chaque année afin de former quatre nouvelles divisions de réserves d'ici 1896 au rythme d'une division par an. L'armée hongroise serait donc ramenée à 1 division d'active, 6 divisions de réserves et 2 divisions de milices d'ici 1896, pour un budget total de 34 millions en 1896, soit 10,66% du budget national de 1892.

Au total, quarante millions seront sortis des caisses hongroises pour créer ces quatre nouvelles divisions. Afin de réduire les coups, la formation des divisions sera lissée : la Hongrie ne payant que 10 millions par ans pendant 4 ans. Qui plus est, l'Italie consent, dès 1893, à repousser à dix ans renouvelables le paiement de la dette passée à 0% de taux d'intérêt libérant ainsi la Hongrie de la pression d'un remboursement urgent. En plus, les nouvelles mesures fiscales de Popovics devraient permettre de financer le surplus.

Au niveau de l'équipement, celui de la Hongrie est désuet. L'on ne fait pire. Les fusils datent d'il y'a presque vingt ans. Pour modifier l'armement hongrois à moindre coût, l'Italie offre d'équiper les quatres nouvelles divisions hongroises de fusils "modernes" : le fusil Carcano modèle 1887, celui dont les forces impériales se débarrassent à peine ainsi que de l'artillerie de la même époque. Légèrement moins moderne que les fusils et canons actuels (obs1), il reste largement plus moderne et utile que les fusils Turr 1877 portés par l'armée hongroise. Qui plus est, ils sont offerts par l'armée italienne qui n'en à plus l'utilité. L'Allemagne offre de remplacer le reste des équipements hongrois avec des fusils et canons égaux à ceux des Italiens et cela gratuitement.

Ces nouvelles armes remplacent ainsi, dès 1893, les fusils Turr. Concernant, ces derniers, la Hongrie n'a eu de cesse d'en emmagasiner depuis la guerre contre les turcs, début 70 jusqu'à la privatisation de la FEG et la fin de leur production massive. En tout, l'on estime qu'il y'en aurai assez en Hongrie pour équiper 16 divisions, en comptant ceux libérés soit 320.000 fusils. Les armes seront conservées par la Hongrie dans le but de pouvoir armer massivement des divisions levées en urgence.

L'armée hongroise est divisée en trois corps d'armées formant deux armées :
- La Première Armée composée du Ier Corps (1 DI, 3 DR) stationnée à Buda et du IIe Corps (3 DR) stationné à Pécs .
- La Deuxième Armée composée du IIIe Corps (2 DM) stationnée à Kocise
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