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Jomini
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Guerre Anglo-Perse (1856-1866) Empty Guerre Anglo-Perse (1856-1866)

Lun 26 Oct - 16:34
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Guerre Anglo-Perse

Devant la menace perse qui profile sur les terrains escarpés d'Afghanistan, le gouvernement de Sa Majesté a jugé nécessaire l'intervention de 2 brigades pour soutenir Dost Mohammad Khan dans sa lutte contre l'empire perse de Nasseredin Shah pour le contrôle de la ville d'Hérat. L'expédition, menée par Sir James Outram, embarque depuis les ports de Bombay et Coconade et arrive sur le théâtre d'opération en janvier 1857. L'île de Kharag est saisie, au prix de lourdes pertes, les Perses ayant été avertis de l'assaut amphibie britannique, avaient préparé des défenses côtières. Le mois suivant, les tuniques rouges pénètrent dans le Chatt-el-Arab. Le 7 février, Outram libre la bataille de Kushab. Malgré une infériorité de 2 contre 1, les Perses infligent une terrible défaite aux armées de Sa Majesté. Sur les 4500 Britanniques et Cipayes engagés, 420 sont tués, et 167 blessés. Outram est contrait de se replier en territoire afghan. Ce-dernier apprend qui plus est qu'on doit lui ponctionner des troupes à cause des déboires de la Compagnie face aux insurgés Cipayes en Inde. Rassemblant ce qu'il lui reste, Outram pense qu'un débarquement en Basse-Mésopotamie surprendrait les Perses et permettrait aux forces alliés de reprendre l'ascendant devant Hérat.
Une expédition de 1500 Britanniques et 2400 Cipayes, sous la conduite du capitaine Haig remonte ainsi le Shatt Al Arab en mars. Les Britanniques ne rencontrent que peu de résistance au début, mais à Khorramshahr, à la jonction avec la rivière Karaun près de Basra, ils doivent mettre le siège sur un fort bardé de cannons. Le terrain, marécageux, les obligent à placer leurs mortiers sur des radeaux pour pouvoir assister l'assaut des colonnes depuis le fleuve. Ces-dernières, souffrantes d'une incompréhension dans le commandement, reçoivent des ordres contradictoires et lancent l'assaut sans attendre le soutien d'artillerie. Elles sont étrillées par les canonnades perses et doivent reculer et reporter l'offensive un autre jour. Quelques jours plus tard cependant, Haig est surpris par l'arrivé de 13'000 Perses, commandés par le général Khanlar Mirza. Mal préparé, inconditionné par le terrain, bousculé par les tirs ponctuels des défenses du fort, et souffrant de gros déficits de munitions, faute d'une logistique compétente, Haig est contraint de se replier sur les bouches du Shatt Al Arab. La retraite anglaise s'opère dans le désordre, plusieurs sont portés disparus, d'autres tombent sous les harcèlements des cavaliers légers perses, certains malades et blessés sont abandonnés dans la précipitation. 1184 Britanniques et 1900 Cipayes parviennent à regagner les navires de la Navy.
Face à cet échec, la guerre semble devoir se prolonger pour encore de longs mois. Londres doit décider de la marche à suivre au plus vite.

Guerre Anglo-Perse 1858-1860

La guerre avec la Perse ne s'est pas déroulée comme prévue. Si nous sommes parvenus à préserver l'intégrité afghane et à capturer une île stratégique dans le golfe persique, nos expéditions en Basse Mésopotamie se sont montrées inconcluantes au mieux, des échecs au pire. Mais avec la fin de la rébellion Cipayes, nous sommes désormais en mesure d'affréter de nombreux renforts indiens au théâtre d'opération, se situant juste à la frontière de notre joyau.
Le gouvernement refuse de laisser l'affront infligé au général Outram impunis. Au Parlement, l'appel à la guerre est unanime, celui à la vengeance également. Le message envoyé à Calcutta est le suivant : détachez autant de brigades de l'Armée de Indes que vous le pouvez, nous accepterons la paix que lorsque Téhéran sera prise et le chah drapé dans l'Union Jack. Londres exige l'invasion et la mise sous protectorat totale de la Perse. Le nouveau gouvernement impérial des Indes ne fait guère attendre Sa Majesté. 20 brigades sont envoyées soutenir le général Outram. L'armée d'invasion est placée sous le commandement du héros des guerres Cipayes, le général Colin Campbell, qui s'était déjà illustré pendant la guerre d'indépendance espagnole, et la première guerre de l'opium.
Le débarquement se fait en Basse-Mésopotamie, là où Outram avait posé pied l'année précédente. La base de Kharag, conquise près des côtes de la Perse historique, est des plus utiles pour le transit du ravitaillement. L'armée remonte le Shatt Al Arab et met le siège devant les forts de Khorramshahr, à la jonction avec la rivière Karaun près de Basra. Ces-derniers tombent en quelques jours sous les bombardements des canons armstrong et des salves des fusils rayés Spenfield.
Campbell décide alors d'envoyer deux colonnes vers Ahwaz, et deux autres sur Bandare plus au sud, afin de mettre la main sur tout le Khuzestan inférieur. Les perses n'opposent aucune résistance, ces-derniers font face à des troubles de palais qui gangrènent leurs opérations militaires. Campbell ordonne ensuite la concentration de ses divisons autour d'Ahwaz. Il est convenu que le commandant Outram marchera sur Dezfoul pour sécuriser les passes du Zagros donnant sur le nord du Khuzestan. Le reste de l'armée prépara une grande opération sur Ispahan, la capture de cette ville à la fois stratégique et hautement symbolique devrait porter un coup au moral perse. Les ordres s'exécutent sans encombre, mais Outram rencontre sur sa route le général Khanlar Mirza qui l'avait mis en déroute par le passé. Une petite bataille s'engage, mais les premiers coups de canons et la létalité des Spenfield suffisent à convaincre le Perse d'abandonner Dezfoul. La ville est rapidement occupée tandis que Campbell traverse le Zagros en direction d'Ispahan. Une puissante armée perse lui coupe la route à Dehdez, mais se retire lorsqu'elle apprend la défaite de Mirza à Dezfoul. Les Britanniques peuvent mettre le siège sur Ispahan à l'été 1858.
Le 26 août, les premiers signes de reddition sortent leurs têtes, mais un espoir demeure. Le général Mirza marche sur Campbell, il a rassemblé près de 40'000 Perses pour bouter les Anglais hors de l'empire des rois des rois. La bataille d'Ispahan s'annonce sous un soleil caniculaire. Elle est brutale, sanglante... pour les autochtones. La mitraille pulvérise les lignes musulmanes, les Spenfield amputent les hommes de parties de leur corps, et les canons percent des trous béants dans les régiments formés à l'européenne. On compte 6000 tués et blessés, seulement 200 pertes pour les Britanniques. Le jour-même, Ispahan se rend au général Campbell. Ce-dernier décide d'y établir ses quartiers d'hiver et prépare la campagne pour l'année suivante.
En avril 1859, l'armée anglaise, fournie en munitions et en renforts tout frais, reprend sa marche sur Téhéran. La nouvelle cible est Kashan. On a posté des garnisons sur des avant postes pour sécuriser les lignes de communications. 40'000 Anglo-Indiens se mettent en branlent vers le cœur de Perse. Kashan tombe en mai, puis vient le tour de Qom le mois suivant. L'armée peut apercevoir Téhéran lorsqu'elle aborde le petit village d'Hasanabad. Mais Campbell est avertis d'un assaut sur Kashan par Mirza, toujours lui. Il fait demi-tour et bat l'armée perse pour la seconde fois le 14 juillet. Campbell doit ralentir sa campagne, l'armée manque de munitions, et il pense plus prudent de contrôler une seconde route. L'armée se met en marche vers la ville d'Arak à la fin du mois qu'elle prend en quelques jours de siège. Outram est rappelé pour saisir Khorramabad afin de faire jonction avec Arak, tandis que Campbell se retourne vers Téhéran. 1859 aura été une année de consolidation.
Enfin en 1860, les armées de sa majesté se résignent à capturer pour de bon la capitale du chah. Le siège est installé le 13 mars, et dure plusieurs semaines. Enfin, le 17 mai, la ville donne ses clefs à Campbell, qui parade avec les meilleures troupes dans la capitale jusqu'au palais du chah... La surprise est consternante à l'arrivée : le palais est vide, le chah a pris la fuite l'année précédente et s'est réfugié à Tabriz dans le nord, près de le frontière russe. Au même moment, Campbell apprend qu'Outram s'est enfoncé trop profondément jusqu'à Hamadan, et souffrant de cruelles carences logistiques, a du se replier en désordre, poursuivis par Mirza qui l'a contraint à abandonner toutes ses prises jusqu'à Khorramabad.
Le général en chef britannique tente néanmoins de négocier la reddition du chah dans les semaines qui suivent, mais aucune réponse ne lui parvient, jusqu'au 22 juin, où il reçoit les trois mots suivants "Insoumis, Invaincus, Intacts". Le général fait part de la réponse du chah au parlement, abattu. La glorieuse guerre qu'il s'était imaginé ne s'achèvera pas avec la parade à Téhéran. Il faudra poursuivre jusqu'à Tabriz ou consolider les possessions jusqu'à faire plier le chah... le coût de la guerre à venir semble ahurissant.

Campagne de pacification de la Perse (1861-1864)


Les anglais avaient accomplis l'exploit d'avancer de plusieurs centaines de kilomètres dans le territoire perse. Téhéran était tombée par un coup de main ne laissant le Shah que ses chevaux pour fuir. En 1861, l'expédition anglaise en Perse avait provoqué une grande révolte des populations chiites. Le retrait des troupes Afghanes de l'est du Pays à cause de la mort de Dost Muhammad Khan et de la querelle de ses héritiers a ouvert un autre front dans les provinces de l'est pour l'armée anglaise. Désormais seule à devoir occuper le territoire de Nassereddine, la position du corps expéditionnaire était vacillante. A Londres, le cabinet de Lord Palmerston n'a pas lésinée sur les moyens, envoyant de nombreux renforts et portant l'armée anglaise en Perse à 150 000 hommes dont la moitié des troupes indiennes, Sikhs et Gurkhas. La guerre continuera jusqu'en 1864, Tabriz perchée dans la montagnes ne tombera pas mais les Perses subissent une occupation brutale. Ispahan est pillée par les troupes indiennes en 1862, Chiraz connaîtra le même sort en 1863. Les britanniques subissent des pertes importantes, en août 1862 à la bataille de Zanjan, Mirza Khan détruit les troupes assoiffées et sans ravitaillement de Lord Outram, les britanniques y perdent 600 européens et 1700 indiens. Malgré des réussites locales, l'armée perse doit concéder de plus en plus de terrain. En 1864, Nassereddine envoi une ambassade à Lord Campbell, implorant pour une paix et est prêt à des concessions.

2e campagne de pacification de la Perse (1864-1866)


Dix années que les campagnes se succèdent en Perse. Depuis des années, la paix échappe aux britannique, par excès de confiance ou simple bévue de l’administration. L’année 1865 marque une nouvelle occasion manquée de sortir de cette guerre. Le bureau colonial de perse est gouverné depuis longtemps par des militaires de l’armée des indes. Ces derniers se lancent à corps perdu dans des campagnes difficiles au coeurs des grands massifs persans. Lorsqu’en février 1865, le Shah propose un traité de paix aux britanniques, c’est Lord Napier qui prend le contrôle de la diplomatie anglaise. Le soldat a passé dix années en Perse, connaissant à la fois le succès et plusieurs défaites humiliantes comme à Zanjan où sa colonne est écrasée par l’armée du général Mirza. Le cabinet Palmerston, qui s’est fait connaître pour sa rhétorique belliqueuse, n’a pas d’autres choix non plus que d’appuyer ses hommes sur place.

La géographie du pays, consiste en une vallée désertique enserrées entre les monts Zagros et les monts Elbourz. Le désert de Kavir et le désert de Lut constituent les seules terrains plats du pays. Les grandes cultures du blé se font sur les contreforts des massifs montagneux et dans les hautes vallées du nord, seuls 10 % des terres de l’Iran sont cultivables et toutes sont proches des montagnes. Cette configuration rend le pays difficile à la conquête, il faut pénétrer dans les hauts cols pour toucher la puissance économique du pays. La décennie 1860 connaît une grande période de migration des territoires caucasiens vers les pays musulmans depuis leur conquête par la Russie. Le Shah en a profité pour recruter les exilés musulmans de Circassie et d’Ingouchie qui connaissent bien l’affrontement contre les européens. Le pays depuis ses vallées étriquées et ses monts culminants jusqu’à 5 600 mètres, résiste toujours à la puissance britannique. La contrebande d’armes et d’équipements ainsi que le commerce se fait toujours depuis les frontières irakiennes et russes. Ces derniers passages sont particulièrement mal maîtrisés et poreux.

L’armée britannique grâce à ses grandes ressources parvient à occuper la plupart du pays. Les principales voies de communications sont occupées, celles qui relient les massifs de Zagros et d’Elbrouz. En dehors de cette route et des villes côtières, l’armée a dû mal à contrôler le pays. La cité de Tabriz ainsi que les déserts du bassin perse restent intouchable. Les années 1865 et 1866, voient de nombreux renforts arriver en Iran, les crédits ont été débloqués au point de combler les pertes et d’aligner à nouveau environ 150 à 200 000 soldats pour la guerre. Le ravitaillement exigé depuis des mois en Perse arrive finalement à l’été. Napier doit mener une seconde campagne de pacification pour amener le Shah à la soumission totale.

La campagne commence assez bien, Zanjan tombe rapidement, suivie par Ardabil et Mianeh avant l’hiver et les première neiges. Pourtant à la reprise de la campagne en 1866, l’armée britannique semble à bout de souffle. La tactique des petites colonnes s’avançant dispersées se voient opposer de féroces bandes du Shah. Renforcée par les vétérans des guerres du Caucase, l’armée Perse s’est réformée lentement et par de durs leçons infligées par l’armée anglaise. De l’équipement à la logistique, les soldats de Mirza Khan changent de tactiques, se mettent à s’équiper correctement et importer des canons et de la poudre à ses frontières, former des trains logistiques, ainsi que d’un système de conscription qui sélectionne chaque année un nombre de sujets du shah pour intégrer l’armée pour un an. Après les succès de l’année, Napier est bientôt en vue de Tabriz. La guérilla augmente en intensité jusqu’à la mise en place du siège où serait retranché le Shah. La ville est nichée dans une cuvette qui culmine à plus de 1800 mètres et où les forces Britannique doivent escalader des hautes crêtes escarpées, après des mois de marches harassantes et de rationnement.

La panique s’installe dans l’armée britannique lors que Napier et ses officiers voient que les hauteurs sont occupées par de lourds canons. La retraite est finalement décidée. Aucun assaut ne sera lancé il pourrait mener au désastre car les garnisons laissées sur le chemin à Mianeh et Tekmeh ont été prises d’assaut. Le 33th Indian rgt est massacré à Tekmeh, le général Roberts appel Napier à l’aide. L’expédition du Brigadier-Général Straubenzee n’a pas connu plus de succès face à Karmanshah.
L’année est décevante pour l’armée britannique comme pour les Perses. Nulle armée ne s’est imposée sur l’autre. Face à cet échec, le gouvernement Palmerston doit céder sa place également face à l’opposition qui demande un changement de stratégie dans la gestion de la guerre en Perse.


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