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Krieg
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Jeu 23 Fév - 21:14
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Royaume de Belgique


L'union fait la force


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Rapport politique


Système de scrutin : censitaire majoritaire uninominal à deux tours

Partis de gouvernement :
- Parti catholique (Auguste Beernaert, Jules de Burlet, Joseph Devolder) : 54% des suffrages et 92 sièges au parlement
- Parti libéral (Walthère Frère-Orban, Charles Graux) : 45% des suffrages et 60 sièges au parlement

Partis d'opposition :
- Parti ouvrier belge (Alfred Defuisseaux, Jean Volders) : <1% des suffrages et 0 sièges au parlement

Président du conseil des ministres : Auguste Beernaert
Roi : Léopold II

Stabilité : Immuable (+++)
Radicaux : anarchistes (1)

Royaume de Belgique Image

Rapport économique[/center]

Population métropolitaine : 6.1 millions d’habitants
Population de l'Empire (métropole incluse) : 8 millions d'habitants
Devise : Franc belge (1 ????), valeur faible
Confiance : Idyllique (++++)
Taux d'intérêt national moyen : 3.9 % ↗ +0.5 pts sur 1890 (estimé à 3.5 % pour mi-1892)
PIB par habitant estimé en Franc : 815 ???? ↘ -0.1 % sur 1890 | ↗ +3.4 % sur 1886 | ↗ ~ +0.7 % / an
PIB estimé en Franc : 5 009 838 415 ???? ↗ +1.2 % sur 1890 | ↗ +7.7 % sur 1886 | ↗ ~ +1.5 % / an

Recettes nationales en 1891 :
+ 344 117 712 ????

-    Recettes ordinaires : 341 692 712 ????
-    Recettes extraordinaires : 2 425 000 ????
     --> Rente perçue par les opérations de crédit : 1 425 000 ????
     --> Remboursement des crédits : 1 000 000 ????

Dépenses en 1891 :
- 341 063 102 ????

> Dépenses administratives : 169 966 376????
   - Dépenses civiles et divers : 169 966 376 ????
> Dépenses militaires : 47 000 000 ????
   - Entretien terrestre : 44 000 000 ????
   - Arsenaux publics : 1 000 000 ????
   - Commandes de matériels : 2 000 000 ????
> Dépenses navales : - ????
> Dépenses extraordinaires : 22 000 000 ????
   - Entreprises coloniales : 22 000 000 ????
> Dette publique : 102 096 726 ????
   - Intérêts : 85 809 928 ????
   - Amortissement : 16 286 798????

Excédent en 1891 :
+ 3 054 610 ????

===> Réinvestis dans l'amortissement de la dette

Recettes extraordinaires sur le quinquennat : 12 425 000 ????
-    Rente perçue par les opérations de crédit : 7 425 000 ????
-    Remboursement des crédits : 5 000 000 ????

Dépenses extraordinaires sur le quinquennat : 7 054 687 200 ????
-    Programme militaire : 10 000 000 ????
-    Entreprises coloniales : 88 000 000 ????
-    Garanties d'État : 2 216 000 ????
-    Emprunt hongrois de 1887 : 52 500 000 ????

Capital de la dette publique en 1891 : 2 259 000 000 ????
--> 1.2 % de croissance sur 1886

--> 45.1 % du PIB

Bilan industriel et commercial :

Densément peuplée, la Belgique se trouve au cœur de l'une des régions les plus industrialisées du monde. Elle a été la première région d'Europe continentale à entrer dans la Révolution industrielle au début du XIXe siècle et s’est emparée dès 1885, d'un formidable réservoir à matière première, une colonie, le Cameroun. Elle a développé rapidement d'importantes infrastructures ferroviaires, routières et portuaires pour assurer son commerce avec les pays voisins, dont l'activité est très dynamique tant pour les produits industriels qu'agricoles.
Sur ce dernier point, depuis 1884, la classe rurale profite quelque peu du fait que le pouvoir reste aux mains du parti catholique. Depuis 1887, celui-ci vote des mesures à tendance protectionnistes introduisant de légers droits d’entrée à l’importation du bétail, de la viande, du beurre et de l’avoine. Grâce à une forte organisation de coopératives de production, de caisses de crédit, de sociétés d’assurances, les agriculteurs sont à même d’obtenir un rendement supérieur avec un minimum de risques. Parallèlement, le gouvernement veille à répandre la connaissance des machines agricoles, des engrais chimiques et des méthodes de culture les plus rationnelles, en s'appuyant sur ses institutions comme l’Institut Agricole de Gembloux né en 1860, ou encore le Corps des agronomes de l’Etat apparu en 1875. A la fin du 19e siècle, la grande culture est assez rare et les terres de plus de 30 hectares sont peu nombreuses, la moitié est divisée en lots de 1 à 3 hectares. La hiérarchie rurale comprend : des hobereaux, de riches propriétaires bourgeois, mettant eux-mêmes leurs terres en valeur ; la masse des paysans locataires de petits lots ; et la catégorie des ouvriers agricoles, parmi lesquels beaucoup de tâcherons allant, chaque année, faucher les récoltes en France. Les champs de pommes de terre assument une partie de l’alimentation de la population et du bétail. Alors que la production des céréales avait été fort rémunératrice, les importations croissantes de blés américains à partir de 1880 provoquent une grave crise. Les agriculteurs orientent depuis lors leur activité vers la culture des plantes légumineuses, des plantes fourragères et de la betterave sucrière. A côté de l’agriculture, l’industrie laitière, l’aviculture, l’élevage donnent de gros bénéfices. La race des chevaux brabançons s’exporte vers l’Allemagne et les Etats-Unis. L’exportation chevaline rapporte à elle seule plus de 30 millions de francs annuellement.
Des bénéfices bien modestes si on les compare aux revenus de l'industrie, pilier de l'économie belge. La Flandre orientale est restée le centre de l’industrie cotonnière et linière. Gand et les petites villes de Wetteren, Termonde, Saint-Nicolas, Renaix, etc., possèdent des filatures et des tissages de coton où l’on fabrique des cretonnes, des cotonnettes, des coutils et des satins. A Gand et dans la région de Courtrai-Izegem, se fabriquent également les fines toiles de lin, les batistes et les linons. A l’autre extrémité du pays, Verviers est demeuré le centre de l’industrie lainière. La construction du barrage de la Gileppe en 1878 facilite le lavage des laines dans la vallée de la Vesdre. Dans la cuvette s’étendant de Limbourg à Ensival se confectionnent toutes les variétés de draps lourds, de casimirs et d’étoffes de fantaisie. Le tissage n’a pas échappé à la mécanisation et le travail à domicile a périclité depuis longtemps dans les campagnes. Quelques activités résistent cependant : la bonneterie, la confection, la fabrication de dentelles, la ganterie. Mais l'activité industrielle belge ne saurait se poursuivre sans le charbon qui abonde dans les sous-sols du plat pays. Il approvisionne à la fois les industries locales et l’exportation vers la France, mais est sévèrement concurrencé depuis 1860 par les charbons anglais et, depuis la dernière décennie, par les charbons allemands. La production a atteint son apogée entre 1850 et 1873, mais les charbonnages bénéficient toujours de la collaboration d’ingénieurs très attentifs aux perfectionnements technologiques. Les houillères se situent principalement dans les régions du Borinage, du Centre (région de La Louvière), de la Basse-Sambre et du pays de Liège.
La Belgique dispose aussi d'autres industries extractives, telles que les mines métalliques, les carrières de Lessines (pavés de porphyrite), d’Ecaussine (petit granit) ou du Quenast (porphyre), mais ce sont les mines de fer qui nourrissent son industrie. L’industrie sidérurgique et mécanique emploie près de 140 000 ouvriers. L’industrie lourde déploie sa puissance dans le pays noir où les villages aux maisons basses constituent une seule immense agglomération de Mons à Quiévrain dans le Borinage, de Roeulx à Fontaine-l’Evêque dans le Centre, de Marchienne-au-Pont à Tamines dans la vallée de la Sambre, de Flémalle-Haute à Herstal dans la vallée de la Meuse. A Seraing, les usines Cockerill, installées au bord de la Meuse dans l’ancienne résidence des prince-évêques, restent fidèles à leur triple tâche : exploiter des mines, travailler le fer, fabriquer des machines (chaudières, turbines), des locomotives, des wagons etc. Elles occupent 10 000 ouvriers, sans parler de leurs chantiers de constructions navales à Hoboken, près d’Anvers. Parmi les entreprises sidérurgiques et spécialisées dans la construction mécanique figurent : celles qui fournissent les concessions ferroviaires par la construction de machines à vapeur et locomotives, wagons, rails ; celles qui produisent des tramways électriques ; les ateliers construisant des machines à vapeur, des moteurs, des chaudières, des charpentes, des ponts, des machines-outils, etc. ; les fonderies ; les laminoirs ; les tréfileries ; les clouteries. Parallèlement, la métallurgie du zinc est exploitée par la société anonyme de la Vieille Montagne, qui commence à prendre une importance internationale.
Mais la Belgique peut compter sur d'autres industries. La verrerie  occupe 23 000 ouvriers et fournit un quart de la production mondiale. Elle est importante en Wallonie, dans la région de Charleroi qui a le monopole du verre à vitre ; dans le bassin du Centre et le Borinage qui se spécialisent dans la gobeleterie ; dans la région de Liège, avec le Val-Saint-Lambert, renommée pour la cristallerie. L'industrie chimique s'épanouit également, depuis qu'en 1865, Ernest Solvay a établit à Couillet sa première usine de fabrication industrielle de la soude à l’ammoniaque. L'industrie de l'armement jouit d'une bonne réputation également, rien que dans la région liégeoise, 20 000 ouvriers sont employés dans l’armurerie, soit dans de nombreux petits ateliers, soit dans quelques grandes firmes mécanisées. Pour autant, la Belgique ne dispose pas de grands arsenaux capables de fondre des canons lourds. Dans les campagnes, les industries agricoles, brasseries-malteries, minoteries, fabriques de chicorée, fabriques d’engrais chimiques, améliorent également de jour en jour leur situation. L’industrie sucrière emploie plus de 20 000 ouvriers. A côté de ces centres nettement déterminés, certains milieux urbains forment une mosaïque des industries les plus diverses, où figurent au premier plan les industries d’alimentation, les industries du bois et de l’ameublement , les industries de luxe, le travail du bâtiment attire vers les grandes villes 80 000 ouvriers. Bruxelles, dite ville de luxe, occupe avec ses faubourgs et les communes riveraines de la Senne, près de 60 000 ouvriers.

Sous le règne de Léopold II, protecteur par excellence du développement économique, le réseau ferré fut virtuellement achevé en 1875. Exploité initialement par diverses compagnies privées, l'État s'est donné pour mission d'en faire sa propriété exclusive et organise des rachats successifs encore d'actualité, la politique de nationalisation des chemins de fer devrait arriver à son terme d'ici 1900. Simultanément, des tramways vicinaux (système de chemins de fer secondaires organisé depuis 1883) commencent à étendre leurs ramifications jusqu’aux bourgs les plus reculés. L’extension des villes et des bourgs en direction des nouvelles gares, les transports rapides et à bon marché,  bouleversent ainsi les conditions de la vie
économique et sociale. Fidèle à ses traditions, Anvers est redevenue l’orgueil de la Belgique. Située au bord d’un fleuve assez profond pour porter de grands navires jusqu’à ses débarcadères, elle est, comme au 16e siècle, l’étape du monde civilisé. Toutes les routes naturelles du continent aboutissent à ses quais, qui profitent du rachat du péage sur l’Escaut opéré en 1863. En parallèle du développement des transports, le roi Léopold a poursuivis les travaux de communication de son père. En 1883, un réseau téléphonique interurbain a été installé à Bruxelles, il a centuplé la rapidité des transactions d’affaires. Ce réseau tant à rapidement devenir international à l'heure actuelle. Le roi s'entoure aussi d'hommes particulièrement versés en matière de finances et d’affaires de grande envergure et, sous l’impulsion de ces capitalistes, la Belgique devient un centre bancaire international. Mais sans doute, il reste aux Belges beaucoup à faire. Ils n'ont pas de marine marchande, ils se montrent craintifs pour l’étude des marchés étrangers et ne s’y aventurent qu’avec beaucoup de circonspection, bien que depuis 1885, ils commencent à faire des progrès de sorte que les Belges grimpent dans le rang parmi les nations commerçantes de l’Europe. En général, la balance des importations et des exportations s'est maintenue en équilibre, mais un déficit s'est creusé pendant les années 1880 et en 1889, les exportations se sont élevées à 1,458 milliards de francs tandis que les importations ont atteint 1,556 milliards.

Bilan financier et budgétaire :

L’effort industriel belge ne se cantonne pas dans les limites des frontières de la Belgique. En cette fin du 19e siècle, la grande industrie wallonne, qui est alors le moteur de la puissance économique, obtient le concours de la haute finance bruxelloise et le soutien des pouvoirs publics. De nombreuses entreprises de chemins de fer vicinaux, de tramways électriques et d’éclairage sont mises sur pied en Europe par des Belges. C’est ainsi qu’un investissement croissant est consacré à l’expansion industrielle en Russie depuis que celle-ci a lancé de grands appels d'offres. Parmi ces entreprises qui s'implantent en Russie, on trouve notamment Cockerill. En 1886, il a participé à la fondation de la « Société dnieprovienne du Midi de la Russie » qui produit de la fonte russe et rapporte d’énormes dividendes. Il investit aussi dans les charbonnages du Donets. Cockerill participe également à la création d’une entreprise sidérurgique en Chine à laquelle il fournit des capitaux, du matériel d’équipement et des techniciens. Le roi Léopold II obtient, pour un groupe contrôlé par la Société Générale, la concession du chemin de fer de Pekin-Hankow en Chine, puis de la ligne Subotica-Novi Sad en Serbie. Un Belge, Georges Nagelmackers, fonde la Compagnie des Wagons-Lits inspirée de l’exemple américain, prestataire de services dans le domaine ferroviaire, ce sont les premiers trains de luxe, mais la société est malheureusement cotée en France. Edouard Empain, ingénieur et riche industriel belge fonde de son côté, entre autres, la compagnie russo-française de chemin de fer et de tramways qui réalise le métro de Paris. Si la sidérurgie et les constructions mécaniques constituent des domaines de prédilection pour les investisseurs belges à l’étranger, on les rencontre cependant aussi dans d’autres secteurs : la société de la Vieille Montagne exploite des minerais en Aveyron et en Sardaigne. Des usines Solvay fabriquent de la soude dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis alors que la compagnie liégeoise des conduites d’eau installe la distribution de l’eau et du gaz dans plusieurs villes européennes et asiatiques. Récemment, la Belgique s'est implanté en Roumanie en rachetant les investissements des Italiens fuyant le pays, elle a également consentis à garantir un nouvel emprunt à la Hongrie pour rembourser ses anciennes créances, Bruxelles étend ainsi sa toile sur le Danube.
Cette expansion est grande partie poussée par le béhémoth de la finance belge, la Société Générale, née durant la phase finale de consolidation industrielle dans la première moitié du siècle. Au cours des 2 premières décennies de la Belgique, une impulsion décisive a été donnée par les banques qui ont financé le processus d’industrialisation et ont poussé au regroupement des entreprises sous l’égide de sociétés anonymes. La Société Générale est apparue comme la plus puissante. Très vite, elle s'est comportée comme un groupe d’intérêts privés et a pratiqué une politique de prise de participations industrielles, organisant et finançant des dizaines de sociétés qui aujourd'hui encore absorbent des entreprises préexistantes et à qui elle fournit des capitaux nécessaires à une nouvelle expansion. Elle s'est ainsi édifiée ainsi un empire industriel dont l’essentiel est formé par des charbonnages du Hainaut, des entreprises métallurgiques, des entreprises de construction mécanique et des entreprises de textile. Mais voilà longtemps que la Société a perdu ses prérogatives en matière de trésorerie et de caissier de l'État. Le Royaume peut en effet compter sur la Banque Nationale de Belgique, fondée en 1850, pour émettre le franc belge et réguler la circulation fiduciaire.

C'est cette santé financière excellente qui permet aux banques belges d'assurer des prêts à bas taux, y compris pour l'État. Mais celui-ci en fait rarement la demande grâce à un équilibre budgétaire strictement surveillé, qui souvent, comme en 1891, est en mesure de dégager un excédent que le trésor s'empresse de réinvestir dans l'amortissement de la modeste dette publique, évaluée à moins de la moitié en part du PIB. Mais les dessins expansionnistes coloniaux du roi, souvent en manque de ressources, et la nécessité de conserver une armée professionnelle de qualité alors que l'Europe se réarme et s'engage dans une militarisation accélérée sous couvert de tensions impérialistes, diminue chaque année cet excédent, l'État accuse même des déficits ponctuels en 1887 et 1889, et les bouleversements provoqués par la déflagration balkanique de 1891 induisent l'État-Major belge a exigé un grand programme militaire pour fortifier les frontières et accroître la réserve ainsi que le parc d'artillerie. Des projets pour le moment rejetés à la chambre des députés, qui ne voient pas de menace en la France, qui a depuis longtemps abandonné ses velléités sur la Gaule, ni l'Allemagne, ruinée et à nue depuis sa défaite en 1877

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Ven 24 Fév - 16:46




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La lutte ouvrière en marche


1892 - 1894

La crise de la révision constitutionnelle

Lorsque, en 1885, la classe ouvrière, dont la voix est marginalisée par les politiques, se dote d'un porte-parole, le Parti Ouvrier Belge, les tensions sur la libéralisation de la vie politique du régime, notamment sur la question du suffrage universel, rentrent enfin au centre du débat politique public. L'accès à un outil de pression très puissant par les ouvriers, le peuple, fait peur aux élites politiques qui redoutent une radicalisation marxiste du régime qui déboucherait sur une révolution prolétarienne, prophétisée dès 1848 par Karl Marx. Le statu quo continue jusqu'en 1892, date des élections générales qui, dans la continuité de l'évolution politique belge depuis 1884, terminent de solidifier l'assise du Parti Catholique sur le Parlement belge. Auguste Beernaert, catholique convaincu et président du conseil des ministres depuis près de 10 ans, profite alors de l'issue des élections générales pour déposer dès juillet 1892 une première proposition de révision de l'article 47 de la constitution sur le suffrage censitaire. Loi de faire consensus, les proposition de Beernaert vont être suivies de plusieurs mois d'enquêtes de commissions parlementaires qui établiront un rapport de 219 sur les nombreuses alternatives au suffrage censitaire actuel. Néanmoins aucune des propositions ne va rassembler la majorité des deux-tiers requis.

Le refus initial du Parlement d'accéder aux demandes populaire va lui attirer les foudres de la classe ouvrière, et une importante grève générale va être appelée par le Parti Ouvrier Belge dès le lendemain, le 12 Avril 1893. La grève s'étend au reste du pays le 17 et regroupe près de 50 000 ouvriers, ce qui va pousser la garde civile à intervenir à Mons et à Anvers, faisant plusieurs morts et blessés des deux côtés. La scène se reproduit le 18 à Mons, tuant 20 ouvriers. Avec 200 000 ouvriers dans les rues, la grève générale de 1893 est sans précédent en Belgique et prend les élites conservatrices de court. Le 19 Avril, une séance d'urgence à la chambre des représentants est demandée par le gouvernement, durant laquelle Beernaert appellera lui-même à voter pour le suffrage universel masculin par patriotisme, afin d'éviter la révolution prolétarienne. A l'initiative de Albert Nyssens, un compromis est trouvé dans le suffrage plural, consistant à donner un nombre de voix proportionnel au capital d'un individu. Le vote plural est accepté à la fois les catholiques conservateurs et le POB, sans pour autant qu'aucun des deux ne soit pleinement satisfait. Le même jour, l'assemblée de la Chambre des Représentants vote l'article suivant :

"Chaque Belge ayant atteint l'âge de 25 ans avait le droit de vote ; une ou deux voix supplémentaires étaient accordées aux chefs de famille, aux contribuables payant le cens, aux titulaires de diplômes et aux personnes revêtues de certaines fonctions. Le nombre d'électeurs grimpa ainsi de 136.755 à 1.381.000. Cependant, le nombre de votes excédait les deux millions, car si 850.000 électeurs ne disposaient que d'une voix, 290.000 en avaient deux et 220.000 autres bénéficiaient de trois voix"

Par la suite, le vote est également déclaré obligatoire à l'initiative de Beernaert, initiative soutenue par une bonne partie du bloc Catholique - Libéral, par peur que l'abstention de l'électorat bourgeois traditionnel ne favorise la montée du marxisme ouvrier. Auguste Beernaert va également devenir malgré-lui le défenseur des propositions de Léopold II, le roi apposant des conditions à l'adoption du suffrage universel. Le référendum royal, vu par les élites catholiques et libérales comme proche du modèle napoléonien français, auquel il sont assez favorable, est finalement accepté par le Parlement. Le renforcement des prérogatives du Sénat conservateur n'aura pas autant de soutien et sera refusé, et finira même par aller dans le sens inverse lorsque les critères pour devenir sénateur vont être abaissées. Le scrutin proportionnel, porté une fois encore par Beernaert, va également être refusé par une immense majorité, y compris dans son propre parti. Devant ce refus que Beernaert interprète comme un reniement de son propre parti, le président du conseil dépose le 16 mars 1894 sa démission au roi.

La démission de Beernaert, l'homme fort du pays depuis près de 10 ans, laisse un vide au pouvoir. De nouvelles élections générales sont organisées entre le 14 et le 21 octobre 1894. Ce sont les premières élections qui appliquent le nouveau système électoral, permettant à une grande partie du peuple de voter. Loin de donner la suprématie tant redoutée aux marxistes socialistes, le nouveau système va ironiquement favoriser le Parti Catholique, qui conserve sa domination sur la scène politique belge, tout en fragmentant l'opposition. Le Parti Libéral, parti traditionnel d'opposition, tombe en disgrâce et se trouve obligé de se racoler au Parti Catholique afin d'empêcher au Parti Ouvrier Belge, nouveau principal parti d'opposition, d'accéder à une position favorable à ses politiques. Jules de Burlet, deuxième homme fort du Parti Catholique, est élu président du conseil des ministres le 26 mars 1894.

composition du gouvernement de Burlet au 26 mars 1894:


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Dim 23 Avr - 20:29



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L'union fait la force


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Auguste Maere, père du port de Bruges - Zeebruges

1895

Bruges, ou l'interminable débat portuaire

Face aux géants maritimes que sont les Pays-Bas et la France, la Belgique fait pâle figure de sa petite façade maritime, pourtant reconnue comme un centre historique du commerce mondial. Les ports de Flandres observent, depuis quelques décennies déjà, une certain stagnation économique, et aucune solution pérenne pour améliorer la situation. Une situation négative due, notamment, au fait que les efforts du gouvernement sont tournés vers l'intérieur des terres, la Wallonie seule absorbant la plupart des investissements publics et privés destinés à l'économie. Les quatre principaux ports belges, que sont Anvers, Gand, Bruges et Ostende, se vouent une compétition interne féroce, par manque de centralisation de la politique portuaire belge, d'autant plus que par comparaison à leurs homologues français et néerlandais, ils sont tous dépendants d'infrastructures fluviales dont certaines relativement âgées. En résultent des capitaux insuffisants à une modernisation conséquente et divisés.

Bruges, en particulier, souffre d'une situation économique défavorable, que cherchent à résoudre par la mer le cercle "Bruges, port de mer", monté à l'initiative d'AUguste Maener, célèbre ingénieur belge ayant lui-même proposé en 1877 un projet de port brugeois permi par un canal reliant Zeebruges à Bruges, projet qu'il va défendre depuis avec une certaine virulence, notamment sur la scène politique. La première décennie du projet va cependant être marquée par la réticence des autorités, notamment au vu du coût exorbitant de 44 millions de francs, ainsi qu'au fait que Mare ai fait appel à un syndicat anglais afin d'estimer les coûts de construction, chose qui lui sera vivement reproché par les catholiques. En 1887, le projet est repris sous la supervision direct du roi Léopold II, qui écarte Maere de l'opération pour la confier au ministère des Travaux Publics et à une commission parlementaire mixte. La commission propose en 1892 un dernier projet qui est validé en 1894 par un comité de spécialistes mixte mis en place par Lépold II, allant même jusqu'à le qualifier de "meilleur port que nous connaissions, sur toute la côte française, belge et hollandaise depuis Cherbourg" ce qui finira de convaincre le roi, qui disposait encore d'une préférence pour Ostende.

Le projet est examiné par la Chambre des représentants le 23 août 1895 et par Sénat le 6 septembre 1895. Il sera finalement voté par une parti des catholiques et l'intégralité des libéraux, ne soulevant que peu d'opposition. La loi permettant son financement est adoptée peu après. Le gouvernement va également permettre, en Septembre, l'établissement d'une compagnie dédiée pour les travaux, fondée par Louis Coiseau et Jean Cousin.

Le projet est assez ambitieux, prévoyant la construction de nouvelles infrastructures portuaires à Bruges, mais également à un emplacement au nord de la côte belge, au sud de la ville de Heist, endroit qui sera rattaché dans les prochaines années à la commune de Bruges afin de faciliter les travaux. L'emplacement lui-même devrait accueillir des infrastructures portuaires importantes, au niveau des autres ports de la côte. Les deux seront reliées par un canal maritime de grande envergure, nommé le canal Bruges-Zeebruges, qui devrait permettre le passage de n'importe quelle navire. La somme totale estimée des travaux est de 37 millions de francs belges, dont 65% seront assumés par l'Etat belge sur une période de 10 ans, c'est-à-dire 1905. Le reste sera départagé entre des investisseurs privés et la commune de Bruges. Ils devraient être finalisés sous 10 à 12 ans, les premières estimations parlant de 1907

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