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Jeu 23 Sep - 22:33

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Empire Français

Partant pour la Syrie



Réforme de l'armée & plan d'occupation de l'Allemagne (1877-1878)


Après la victoire de 1877, il est l'heure de donner les bons points aux héros du conflit, en effet, une page se tourne puisque c'est la fin d'une génération, les Achille, Pélissier, Niel, Angély... sont soit morts, soit vieillissants et à la retraite. L'empire ne peut se passer de ses généraux et à l'instar de ses prédécesseurs recrée la distinction honorifique de Maréchal d'Empire.
Ainsi, pas moins de 13 généraux sont nommés maréchaux d'empire, les-voici (la liste contient également ceux qui le sont encore depuis Napoléon III) :

- Patrice de MacMahon, duc de Magenta
- François Certain de Caronbert, duc de Abbiategrasso
- Auguste Alexandre Ducrot, duc de Queirdersbach
- Edouard Jean Etienne Deligny, duc de Weselberg
- Charles Denis Bourbaki, duc de Wörth
- Barthélémy Louis Joseph Lebrun
- Isidore Garnier
- Justin Clinchant, duc de Wolschheim
- François Charles du Barail, duc de Saverne
- François Achille Bazaine, duc de Wörth
- Alfred Chanzy, duc de Langenberg
- Louis Faidherbe, marquis de Dakar
- Edmond Leboeuf

A propos de l'état-major, l'empereur Napoléon IV est confirmé comme chef des armées et donc généralissime en cas de conflit, chargé de l'instruction et de la mobilisation de l'armée et amené à les commander sur le front. L'état-major est cependant un peu réorganisé face à des difficultés de communications qui ont failli coûter la victoire à plusieurs reprises durant la guerre de 1877. Patrice MacMahon, Charles Denis Bourbaki, Auguste Alexandre Ducrot et François Achille Bazaine composent ainsi l'état-major (en plus de l'empereur), un modèle de commandement qui a fait ses preuves lors des batailles du Rhin décisives où l'armée française a pu l'emporter grâce à la concertation de ses meilleurs généraux. En outre, l'appareil administratif est renforcé avec la création de bureaux de fonctionnaires au nombre de 6 (organisation, renseignement, opérations, service des étapes, correspondance, comptabilité) pour assister l'état-major dans ses prises de décision.

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La formation des officiers de l'armée française est également une priorité du jeune Napoléon IV, toujours aussi idéaliste dans sa vision d'une société de « l'aristocratie du mérite ». C'est pourquoi, une Ecole Supérieure de Guerre est créée pour pouvoir former les officiers avec des cours théoriques sur l'art de la guerre notamment. Une décision en toute somme logique, l'objectif de l'empereur étant de préserver une paix aussi longue que possible, les occasions seront plus rares pour les jeunes officiers de faire leur preuve sur le terrain.
Cependant, la connaissance et la formation ne priment pas sur l'expérience et il est donc laissé soin au pouvoir exécutif de nommer les cadres et corps d'officiers de l'armée.

Mais alors que Napoléon IV dit vouloir la paix, comment l'appliquer alors que lui-même est à la tête de la plus grande armée d'Europe ? N'est-il pas lui même une menace pour la paix ? Un argument tout à fait recevable, c'est pourquoi, les effectifs de l'armée sont considérablement réduits. Le corps de cavalerie qui a montré son incompétence durant le dernier conflit est supprimé, de même pour les divisions alpines qui se sont montrées d'une utilité très limitée voire nulle, le Rhin n'étant pas connu pour ses hautes montagnes. De plus, par cette décision, Napoléon souhaite passer un message à son voisin Italien, la Grande Armée n'a pas pour idée de franchir les Alpes sans troupes spécialistes... Enfin, les divisions d'infanterie sont réduites en nombre important, ce sont surtout les plus mal équipées qui font l'objet de dissolutions de régiments.
Une réforme et importante ponction du budget de l'armée qui fait un peu grincer des dents du côté des militaires et des maréchaux qui se sentent un peu « trahis » par l'empereur après la victoire éclatante d'autant que Napoléon n'avait pas voulu pousser les annexions très loin. La pilule devrait tout de même passer convenablement, l'armée française reste parmi les (voire la ?) plus puissantes d'Europe et l'empereur s'efforce par tous les moyens d'affirmer la gloire et le prestige impérial en chouchoutant son armée.

En effet, les effectifs s'élèvent désormais à : 25 DR (7 obs x1), 4 DA, 4 DF, 2 DAL (entretien de « je calculerai demain, la flemme ce soir ») répartis comme suit :

Garde Impériale (3 DR, 1 DAL) commandée par Charles Denis Bourbaki, duc de Wörth et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Paris.

1er Corps d'Armée (3 DR, 1 DA) commandé par Justin Clinchant, duc de Wolschheim et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Lille.
2e Corps d'Armée (3 DR, 1 DAL) commandé par François Charles du Barail, duc de Saverne et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Nancy.
3e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA) commandé par François Certain de Caronbert, duc de Abbiategrasso et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Rennes.
4e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA) commandé par Edouard Jean Etienne Deligny, duc de Weselberg et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Lyon.
5e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA) commandé par Alfred Chanzy, duc de Langenberg et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Marseille.
6e Corps d'Armée (3 DR obs x1) commandé par Louis Faidherbe, duc de Dakar et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Toulouse.
7e Corps d'Armée (4 DR obs x1) commandé par Justin Clinchant, duc de Wolschheim et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Alger.

Les 4 forteresses sont situées à Sarrebruck, Metz, Strasbourg et Belfort.

Quant au plan d'occupation de la rive gauche en attente du payement de l'indemnité allemande de la guerre de 1877, trois corps d'armées y sont affectés : les 5e, 6e et 7e CA. Pour contenter le peuple allemand (et au passage alléger les finances françaises qui est dans les faits la principale raison de la baisse des effectifs...), l'occupation sera levée progressivement au fil des payements. Voici les différents échelons :

1 milliard : l'armée française quitte Düsseldorf
2 milliards : l'armée française quitte Monchengladbach
3 milliards : l'armée française quitte Cologne
4 milliards : l'armée française quitte Aix-la-Chapelle, démobilisation du 5e CA
5 milliards : l'armée française quitte Bonn
7 milliards : l'armée française quitte Coblence, démobilisation du 7e CA
8 milliards : l'armée française quitte Trêves
9 milliards : l'armée française quitte Mayence
10 milliards : l'armée française quitte Kaiserlaustern, démobilisation du 6e CA


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Sam 2 Oct - 15:30

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Empire Français

La Marseillaise



L'empire c'est la démocratie ! (1879)


Ces derniers mois, l'empire traverse une vague de critiques sans précédent dans la presse étrangère, en cause : la constitution qui selon certains serait autocratique plaçant Napoléon IV au centre de celle-ci et détenteur du pouvoir exécutif. Les journalistes les plus acerbes vont même jusqu'à le qualifier de dictateur et les caricatures le dépeignant en ogre tyrannique à la manière de son grand-oncle vont bon train. La guerre de 1877 contre l'Allemagne n'a pas arrangé son image d'ailleurs, malgré les annexions mesurées de la France, le spectre d'un Bonaparte conquérant hante encore toute l'Europe. Si les Républicains, encore dans l'euphorie de la victoire, restent relativement calmes, nul doute qu'ils ne tarderont pas à reprendre leur honteuse campagne médiatique contre l'empire.

Une situation « insupportable » à vivre pour le jeune empereur selon ses propres dits. Lors d'un entretien avec le premier ministre Eugène Eschassériaux au courant de l'été, il lui fait part de sa tristesse : « La France n'est-elle pas une démocratie ? Nous avons rétabli la liberté de presse, de se réunir, de faire la grève, j'ai abandonné presque tous mes pouvoirs et les ouvriers sont progressivement libérés de leur condition. Je suis un empereur socialiste Eugène et voilà qu'on me dépeint comme le diable ».

Face à cette situation et désintéressé de la vie politique, Napoléon IV accepte de renoncer à une partie de ses prérogatives seulement deux ans après la première modification de la constitution. De manière symbolique, il passe un décret impérial pour la première fois de son règne, celui-ci... interdit l'empereur de faire des décrets impériaux. Ce droit lui est remplacé par la possibilité de faire passer des décrets-lois. L'autre changement important concerne le mode d'élection des sénateurs n'étant pas nommés directement par l'empereur. Ces derniers auparavant délégués des corps militaires, du clergé ou de la magistrature seront désormais élus par les conseilleurs municipaux et départementaux eux-mêmes déjà élus par le peuple français pour un mandat de 6 ans. C'est ainsi une forme d'élection indirecte renforçant encore un peu plus le poids du suffrage universel dans l'appareil politique français.

En outre, le premier ministre Eschassériaux donne une interview au quotidien français Le Gaulois à la fin de l'année 1879 pour rétablir certaines vérités sur la constitution française. Il rappelle en effet que SAI Napoléon IV ne nomme non pas la moitié du Sénat mais seulement un tiers, qu'il ne possède pas de droit de véto, de plus ni le gouvernement, ni le Parlement ne sont responsables devant lui et il n'est pas chef de la diplomatie, privilège qui appartient à Eschassériaux lui-même, le véritable chef de l'exécutif français. Enfin, bien que l'empereur possède le titre de chef des armées, il doit obtenir l'accord des deux chambres de l'Assemblée Nationale après la déclaration de guerre pour pouvoir commander les armées, une prérogative qui est donc encore une fois dépendante de la volonté populaire, preuve que Napoléon n'a rien d'un autocrate...

La France et ses partenaires européens (1877-1881)


Après la guerre de 1877, le ministre des affaires étrangères Ernest Arrighi de Casanova se démène sur tous les fronts pour signer des accords diplomatiques et commerciaux avec bon nombre de partenaires européens.

Accords franco-galiciens :

- La France fixe ses douanes à 4 % sur les produits agricoles galiciens
- La Galicie fixe ses douanes à 10 % sur le textile, le charbon et les produits sidérurgiques Français
- Envoi d'instructeurs militaires et d'officiers français en Galicie pour la formation de leur armée
- Création d'une société ferroviaire anonyme 70-30 franco-galicienne pour développer le réseau ferré en Galicie autour de Cracovie, avec une garantie apposé par l'Etat français à hauteur de 5%
- Prêt de 20 M de francs des banques françaises à taux d'intérêt de 6 % à l'état Galicien
- Liberté aux étudiants Galiciens de pouvoir venir étudier dans les universités françaises, la France s'engage également à envoyer des savants, professeurs etc pour former les Galiciens en échange

Accords franco-italiens :

- La bise à Amédée, sans rancunes pour la Tunisie, quand tu veux pour la course cycliste Paris-Rome

Accords franco-néerlandais :

- Vente d'une escadre de trois navires à barbette pour la somme de 30 millions de Francs par an sur trois ans, majorée à 2 millions annuels supplémentaire pour l'Etat français au royaume des Pays-Bas

Accords franco-roumains :

- Création d'une société minière anonyme entre français (49 %) et roumains (51 %) au capital de 30 M de francs pour exploiter les gisements miniers de Transylvanie (cuivre, or, nickel, argent, fer...)
-  Liberté aux étudiants Roumains de pouvoir venir étudier dans les universités françaises, la Roumaine s'engage également à envoyer des savants, professeurs etc pour former les Roumains en échange
- Traité d'amitié entre la France et la Roumanie

Accords franco-russes :

- Autorisation aux sociétés Russes de pouvoir être cotées à la bourse de Paris

Accords franco-serbes :

- La France fixe ses douanes à 6 % sur le cuivre Serbe
-  Envoi d'instructeurs militaires et d'officiers français en Serbie pour la formation de leur armée
-  Création d'une collaboration entre la société d'armement Zastava Arms et la Manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS) pour la création d'une usine de production de fusils à verrou en cartouches métalliques en Serbie au capital 49-51 entre français et serbes garantis à 4% par l'Etat français
- Liberté aux sociétés serbes de se coter à la bourse de Paris
- Liberté aux étudiants serbes de pouvoir venir étudier dans les universités françaises, la France s'engage également à envoyer des savants, professeurs etc pour former les serbes en échange
- Construction d'une ligne de chemin de fer Belgrade – Thessalonique appartenant à une société anonyme franco-serbo-turque (40 % / 30 % / 30 %) avec une garantie apposé par l'Etat français à hauteur de 5%
(en cours)

Accords franco-tchèques :

- La France fixe ses douanes à 6% sur le charbon et le fer Tchèque
- La Tchéquie fixe ses douanes à 9 % sur les produits agricoles, le textile et les produits exotiques Français
- Envoi d'instructeurs militaires et d'officiers français en Tchéquie pour la formation de leur armée
- Création d'une collaboration entre la société d'armement Skoda et la Manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS) pour la création d'une usine de production de fusils à verrou en cartouches métalliques en Tchéquie au capital 49-51 entre français et tchèques garantis à 4% par l'Etat français
- Prêt de 60 M de francs des banques françaises à taux d'intérêt de 7 % à l'état Tchèque
- Liberté aux sociétés tchèques de se coter à la bourse de Paris
- Liberté aux étudiants Tchèques de pouvoir venir étudier dans les universités françaises, la France s'engage également à envoyer des savants, professeurs etc pour former les Tchèques en échange


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Sam 2 Oct - 15:39

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La Marseillaise



Code de l'indigénat (1881)


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Durant les mois de mai et juin 1881, la sphère politique française est ébranlée par la crise de Tunis, unilatéralement, les Italiens lançent une expédition et s'approprient ce pays. Si le gouvernement Eschassériaux parvient à obtenir quelques compromis grâce à l'arbitrage du Royaume-Uni, le coup porté au couple franco-italien est porté. Un divorce ? Il est peut-être encore trop tôt pour le dire mais en tout cas des premières tensions, cela est certain. Mais le plus dur de l'affaire provient de l'intérieur : l'opposition restée dans l'ombre jusque là en profite pour faire son grand retour. Outre l'inaction du gouvernement Bonapartiste qui est dénoncée, c'est l'absence de politique coloniale qui inquiète. Alors que britanniques et italiens se lancent à la conquête du monde, que fait la France pour préserver ses acquis ?

Les finances ne permettent pas de lancer d'importantes expéditions pour l'instant mais pour contenter les Républicains, il est nécessaire de se montrer plus ferme. C'est pourquoi, en août 1881, un nouveau ministère est crée chargée de la gestion des colonies (l'Algérie cas spécifique reste cependant rattachée au ministre de l'intérieur). Ce poste est confié à un certain Eric Olive chargé également de rédiger un code pénal pour les autochtones : le code de l'indigénat qui s'appliquera uniquement en Algérie et au Cochinchine.

Dans les grandes lignes, celui-ci prévoit un statut particulier pour les indigènes, ils peuvent être soumis à pas moins de 27 sanctions différentes avec des peines allant d'amendes à l'emprisonnement à perpétuité mais aussi des confisquations de terres qui sont ensuite données aux colons. Eric Olive proposa également l'idée de pouvoir déporter les indigènes dans des camps de concentration si cela ne durait pas plus de 6 mois. Parmi les actes considérées comme des sanctions des indigènes, on retrouve l'irrespect ou des propos offensants à l'encontre de l'ordre public, le refus de se présenter à une convocation administrative, une négligence pour payer les impôts, le départ de sa commune sans autorisation, refus de se vacciner, squats et constructions illégales ou tout autre incivilités...

De plus, il est confirmé que les sujets indigènes ne disposent pas de la citoyenneté française mais sont asujettis à la loi française. Les lois musulmanes par exemple ne sont pas reconnues. Ils ne disposent pas du droit de vote et des autres droits civiques offerts par la citoyenneté française, ils peuvent uniquement voter pour l'élection des conseils musulmans dans le cas de l'Algérie. Ces derniers ne représentent toutefois que 1/5e du conseil municipal d'une commune. Il est évidemment possible pour un indigène d'obtenir la citoyenneté française mais il doit pour cela remplir plusieurs conditions comme se convertir au christiannisme ou adopter un prénom du calendrier ou d'un personnage de l'histoire de France.

Alors que l'adoption du code de l'indigénat est unanimement approuvé par le monde politique français, l'empereur Napoléon IV s'effondre en larmes en apprenant la nouvelle. En effet, ce code marque définitivement la fin du rêve de l'empire arabe souhaité par les Bonaparte, le jeune empereur déclara notamment : « les Arabes ne sont-ils pas des hommes comme nous ? Comment pouvons-nous un instant imaginer une hiérarchisation des races dans notre société ? ». Une décision qui en tout cas confirme un peu plus que Napoléon n'est plus maître de son propre empire...

Guerre franco-chinoise (1881)


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Les affaires coloniales ne s'en limitent pas là cependant. En effet, de l'autre côté du globe, le torchon brûle avec la Chine qui continue de maintenir sa suzeraineté sur l'empire d'Annam. Celle-ci se préparerait à la guerre, dit-on. Que doit faire le gouvernement français ? L'opposition est formelle : la France se doit d'avoir son empire colonial si elle ne veut pas redevenir une puissance de second rang. Que font les troupes impériales alors que britanniques sont à la conquête de l'Egypte et de l'Afghanistan tandis que les italiens soumettent la Tunisie ?

Le gouvernement Eschassériaux est en effet déjà bien fragilisé par la crise de Tunis, les quelques compensations obtenues et le code de l'indigénat ne suffisent pas à calmer la gronde républicaine. Lors d'un entretien personnel avec Napoléon IV, il soumet l'idée de lancer une expédition contre la Chine pour donner un avertissement au monde et s'emparer du reste de l'Indochine au passage. Bonaparte refuse catégoriquement, mener une guerre en Extrême-Orient alors qu'il avait déclaré que l'empire est la paix ? Jamais de la vie ! La grandeur de la France provient de sa position d'hégémon de l'Europe, elle n'a pas besoin de colonies, son grand-oncle n'a-t-il pas hésité à vendre la Louisiane et laisser à son sort Haïti ? Certes, la situation a cependant bien évolué depuis : ce n'est plus lui qui décide. Après une discussion houleuse avec Eschassériaux, ce dernier lui rétorque que c'est lui le chef du gouvernement et de diplomatie. Il quitte alors précipitemment la pièce pour annoncer au Parlement le lancement d'une expédition en Chine.

Pour Napoléon, c'est un nouveau terrible crève-coeur, déjà le code de l'indigénat, les tensions avec son frère d'armes Amédée et voilà qu'on lui impose de mener la guerre aux quatre coins du monde. Les larmes aux yeux et au bord de la dépression dit-on, il déclare « je ne suis qu'un pantin entre les mains des politiciens, enfermé dans sa prison doré ». Dès le mois de septembre 1881, les préparatifs d'une expédition sont lancés, le commandement du corps d'armée parti en Chine est donné au maréchal Faidherbe, le duc de Sarajevo. L'année prochaine, les Qing payeront cher leur ingère en Indochine.


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Dim 3 Oct - 15:09

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Empire Français

La Marseillaise



Baisse de l'imposition


La guerre de 1877 n'a pas eu que des conséquences politiques, celles économiques se font durement sentir, l'Europe étant plongée dans une récession globale déjà bien affaiblie par le krach boursier de 1873. Le petit peuple s'appauvrit et malgré les réformes sociales entreprises par le gouvernement, ce ne sera pas suffisant pour vivre, quant aux grandes sociétés, elles sont asphyxiées et n'ont plus les moyens de réinvestir. Le pouvoir d'achat en baisse, il serait exagéré de dire que la situation économique de la France est chaotique mais difficile, ça c'est certain.

Les finances publiques ne permettent cependant pas d'entreprendre un grand plan de relance pour dynamiser l'économie, du moins pour l'instant. Il est cependant possible d'ajuster un autre paramètre pour pouvoir préparer celle-ci et faire souffler tous les acteurs : les taxes. En effet, depuis de nombreuses années, le régime Bonapartiste assomme la France avec des taux d'imposition extrêmement élevés, sûrement parmi les plus hauts d'Europe pour financer ses campagnes militaires. La paix étant de mise, de tels barèmes n'ont plus lieu d'être et cela permettra de favoriser l'investissement des sociétés et accroître le pouvoir d'achat des ménages. D'une pierre deux coups même si l'Etat sacrifie plusieurs millions de recettes, au pire compensée par la baisse du budget militaire, l'arrêt des conflits et l'entrée progressive de l'indemnité allemande.
C'est pourquoi, le gouvernement Eschassériaux annonce une série de mesures, entre autres :

- Les taxes sur les produits de consommation (sel, tabac, alcool, sucre notamment) sont baissés à 1/12e, leur plus bas taux depuis près de 20 ans
- Certaines moins efficaces portant sur les chiens ou la pêche sont tout simplement supprimées
- Les impôts sur les sociétés sont baissés de 15 % en moyenne
- Les prélévements obligatoires ne dépasseront jamais les 12 % concernant les impôts directs
- Suppression de l'octroi
- Fixation des taxes douanières à 8 % en moyenne et même 4 % pour les produits agricoles, exonération des matières premières pour l'industrie lourde française
- Suppression du monopole d'Etat sur les télégraphes électriques pour permettre une baisse des tarifs

Marine nationale


Alors que le Royaume-Uni et l'Italie se confirment comme étant les deux plus grandes puissances navales du continent, la France prend un retard considérable préférant se concentrer sur l'armée terrestre. En effet, en 1878, notre flotte affiche sous son pavillon seulement 8 escadres à vapeur et 5 cuirassés (99 M francs / an), pas si ridicule non plus mais très vieillissante face aux barbettes modernes de ses voisins.

Pour compenser doucement mais sûrement ce retard sans épuiser les finances françaises, en 1880, la construction d'une escadre à barbette est lancée (90 M de francs sur 3 ans 1880-1882).
Lorsque celle-ci sera terminée, le budget de la marine s'élevera à 114 M de francs par an.


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Jeu 4 Nov - 14:10

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Empire Français

La Marseillaise



Politique interne (promesses) & externe de Jérôme



L'expédition en Asie tourne au désastre lorsque le commandant Rivière est sauvagement tué par cette bande de sauvages. A Paris, le parti Bonapartiste est plus que jamais affaibli : c'est un deuxième revers consécutif pour Eschassériaux après la crise de Tunis. Il n'est plus le vainqueur de 1877 et se retrouve confronté à ses limites : incapable d'étendre les frontières de l'empire colonial depuis le début de son mandat. Outre, les contestations des républicains qui prennent cette défaite comme pretexte pour renverser l'empire, pour la première fois, des voix s'élèvent à l'intérieur même de la coalition au pouvoir. Les radicaux de Rouher se montrent de plus en plus réticents à soutenir Eschassériaux l'accusant de « mollesse » et ne pas donner les moyens suffisants à l'armée pour pouvoir réaliser ses objectifs. Face à une situation aussi précaire, le premier ministre français préfère rendre sa démission à l'empereur en 1883 pour sauver l'empire et le parti au pouvoir.

Qui pour le remplacer ? Napoléon IV décide de nommer... Jérôme-Napoléon ! Un Bonaparte certes mais bien plus modéré que Eschassériaux et très attaché aux valeurs républicaines du régime. L'empereur espère ainsi rallier définitivement les républicains des « Trois Jules » à l'empire avec une figure plus proche de leurs idéaux. Pour pouvoir consolider la coalition au pouvoir, Jérôme s'adonne à plusieurs promesses : le budget de l'armée terrestre sera considérablement augmenté sous son mandat (sans donner de chiffres précis) pour contenter les Bonapartistes autoritaires. Une nouvelle qui plaît aux militaires mais attendent encore davantage. Quant à sa jambe gauche, Jérôme promet des lois sur l'éducation et notamment la rendre obligatoire ainsi que des avancées sociales supplémentaires pour les ouvriers, sans oublier l’inéligibilité des militaires à la chambre des députés, revendication ancienne des républicains qui craignent l’armée depuis la terreur blanche de 1868-1873. Enfin, le nouveau premier ministre annonce que des investissements seront réalisés au sein de l'économie française pour relancer la machine tout en conservant l'imposition généreuse, de quoi plaire aux libéraux. Du « et en même temps » cher à l'empereur qu'incarne à merveille Jérôme mais cet équilibre reste encore extrêmement précaire et cette coalition pourrait bien s'écrouler comme un château de cartes au moindre faux pas.

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Mais l'heure n'est pas encore aux réformes promises par Jérôme, l'affaire qui agite toute la France c'est évidemment le Tonkin. Avant de lancer une riposte à Annam, l'empire se doit de renforcer ses liens diplomatiques avec ses partenaires européens pour consolider sa place au soleil. Et qui dit Jérôme au pouvoir, dit le retour de l'amitié Italienne. Bonaparte était en effet un fervent partisan de l'unification Italienne, ayant lui même participé à la lointaine campagne d'Italie en 1859 en tant qu'officier. L'Italie est le meilleur soutien de la France, son allié naturel depuis près de 20 ans, une crise pour la Tunisie doit-elle effacer tout ce passé ? Une entrevue est ainsi organisée entre Jérôme et Minghetti au printemps 1883 pour harmoniser les politiques françaises et italiennes en Asie et notamment signer une alliance contre la Chine. Comme face à l'Allemagne en 1877, les deux jeunes empires agiront de concert contre un ennemi commun. En signe de cette amitié renouée, une course de vélo, le « Paris-Rome » sera organisée l'an prochain dont les contours seront précisés prochainement.
Lors du partage de l'Afrique à la conférence de Londres, c'est donc Jérôme qui défend les intérêts français ou plutôt l'équilibre européen. Afin de pouvoir contenter tout le monde, le premier ministre s'efforce à donner des compensations à l'Espagne, à la Belgique mais aussi au Portugal qui souhaitait la carte rose. Le Royaume-Uni se montre cependant intransigeant cette question et la France préfère donc retirer son soutien au Portugal pour ne pas se froisser avec son partenaire britannique. La France renonce donc à plusieurs de ses revendications dont le Gabon au nom de cet équilibre allant même jusqu'à soutenir des demandes allemandes. Il n'y a que pour le Maroc que Jérôme se montre insistant, surtout pour réaffirmer la position préeminente de la France dans le Maghreb et laver l'affront de la Tunisie quitte à se fâcher un peu avec les espagnols. Si la performance de Jérôme est globalement bien accueillie, l'opposition républicaine gronde estimant que la France a fait trop de concessions, elle n'en demeure pas moins le deuxième empire colonial.
Avec l'Allemagne justement, Jérôme tend à désamorcer les relations. Suite à une entrevue avec Bismarck, nouvel homme fort du régime allemand suite à la purge des socialistes, il accepte de baisser l'indemnité de 10 à 7 Milliards de Francs. Un véritable scandale pour la droite dure des Bonapartistes autoritaires qui voient en Jérôme un « traître » et commencent à se poser de plus en puls de questions sur leur soutien à la majorité actuelle.
Enfin, la France s'efforce également de soigner ses relations avec le Royaume-Uni, première puissance mondiale. Eschassériaux avait déjà commandé une escadre à barbette (+ majoration à 10 %) à Londres en 1882 pour une livraison programmée le 1er janvier 1885. Jérôme poursuit dans ce sens en signant un traité d'amitié avec Gladstone le jour de la livraison de l'escadre.

En Asie, Jérôme veut une réponse forte et grâce au soutien Italien contre la Chine, il n'hésite pas à réclamer la somme de 377 millions de francs pour mener une expédition exemplaire qui ira jusqu'à Pékin. Des débats houleux ont lieu au Parlement, les royalistes refusent de soutenir une telle entreprise de même que les bonapartistes autoritaires. Ces derniers ont jusqu'à maintenant toujours voter en concertation avec le parti majoritaire pour contrer l'hydre socialiste mais cette fois s'en est trop. La réforme militaire est toujours attendue et pourquoi l'empire français devrait gaspiller des centaines de millions après Madagascar déjà pour s'offrir un empire colonial alors qu'elle est l'hégémon du continent ? Du côté de l'Union Républicaine, on se demande si c'est l'oncle ou le neveu qui gouverne, n'est-ce pas chose étonnante que l'arrivée au pouvoir de Jérôme coïncide avec le retour des grandes dépenses coloniales ? Les crédits sont finalement votés par l'Assemblée Nationale grâce au soutien de la gauche républicaine de plus en plus séduite par l'empire. La remodelation de la vie politique française se poursuit avec des républicains de plus en plus acquis et des autoritaires à la marge même si officiellement, ces derniers continuent de soutenir Jérôme attendant simplement la réforme promise.

L'expédition en Extrême-Orient est d'une violence inouie. La Chine et l'Annam sont soumis en un temps record, la flotte chinoise est complètement détruite, une démonstration de force qui permet d'oublier définitivement l'humiliation de Tunis. La France possède désormais son joyau colonial : une grande entité territoriale en Asie s'étendant sur le Cochinchine, l'Annam, le Tonkin et le Cambodge. A propos de la Chine, le traité de Tianjin, mettant fin à la guerre est signé le 9 novembre 1884, la Chine reconnaissant le traité de Hué et abandonnant sa suzeraineté sur l'Annam et le Tonkin. De plus, elle doit céder le Kouang-Tchéou-Wan, un territoire de 1300 km² sur la péninsule de Leizhou, ainsi qu'une extension du comptoir de Xiamen annexé en 1860, ouvrir les provinces du Yunnan et du Guangxi aux intérêts économiques français et payer une indemnité de 8 millions de taels-argent, soit environ 64 millions de francs. De plus, elle garantie l'ouverture du Fleuve jaune aux particuliers franco-italiens.

La priorité est désormais d'organiser ces nouvelles colonies.

Marine nationale



Afin d'avoir l'amplitude pour mener ses expéditions coloniales aux 4 coins du monde et ne pas être le dindon de la farce dans la course naval que se font l'Italie et le Royaume-Uni, la France se doit elle aussi d'agrandir et moderniser sa flotte.
C'est pourquoi 3 escadres à barbette seront construites entre 1882 et 1884 en plus de l'escadre achetée au Royaume-Uni. (123 M / an)

Empire français - Page 2 Admiral_Duperre_%28French_Battleship_1888-1909%29

Ainsi, au 1er janvier 1885, la flotte impériale affiche 5 barbettes (Formidable, Turenne, Bayard, Vauban et Dugesclin), 5 cuirassés (Gloire, Normandie, Invincible, Magenta et Abbiategrasso) et 8 vapeurs (174 M / an).


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Mar 16 Nov - 23:25

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Réforme militaire



L'arrivée au pouvoir de Jérôme Bonaparte fait revenir sur la table la grande revendication des militaires et des réactionnaires : l'augmentation du budget de l'armée. Celui-ci a en effet été quasiment divisé par deux suite à la victoire de 1877 et beaucoup craignent que l'armée ne se repose sur ses lauriers et soit rattrapé par ses concurrents.
Quels concurrents ? Toute l'Europe semble en cette période davantage intéressée à jouer à la bataille navale et sortir des gros joujous pour impressionner tout le monde. Une course navale à laquelle la France participe mais reste relativement mesuré au vu des énormes moyens financiers que lui permettrait son budget. En effet, la France et surtout le régime impérial reste avant tout une nation terrestre qui tire justement son prestige et son hégémonie de cette puissance.

Comme promis, Eugène qui avait commencé dès 1882 puis Jérôme s'accordent donc à un ambitieux plan militaire sur 4 ans s'élevant à 341 M de francs. Le gouvernement ne présente aucune difficulté à majeure à obtenir les crédits du Parlement, l'ensemble des partis Bonapartistes se montrent unanime quant à la nécessité d'augmenter le budget militaire et même les Républicains les plus modérés sont d'accord. Il ne faudrait pas que l'Allemagne rattrape son retard et puis après tout la somme reste plutôt raisonnable, bien moins élevé que le plan naval par exemple. Un cas différent cependant puisque le gouvernement Bonaparte a du faire un effort spontané pour sa marine afin de rattraper ou tout du moins réduire un énorme retard qu'elle traînait depuis déjà une décennie sur ses concurrents britanniques et italiens.

Ce plan permet d'augmenter le budget du ministère de la guerre d'environ 1/3 entre 1881 et 1885, assez important en terme de proportion mais à relativiser. Depuis la victoire de 1877, les finances publiques affichent un excédent très confortable qui permettra de compenser cette hausse sans devoir effectuer des coupes budgétaires et au final le nouveau de 1885 (430 M / an) reste de loin inférieur à celui de 1877 quelques mois avant la guerre, celui-ci dépassait les 600 M pour un total de recettes inférieur à ce que l'on dispose aujourd'hui.
Outre quelques légères augmentations d'effectifs, c'est surtout le retour d'une véritable armée professionnelle et permanente qui faisait défaut depuis plus d'une décennie. Une demande de longue date des militaristes. Il s'agit de la Garde Impériale, pour l'instant seul corps d'armée d'infanterie permanent qui constitue un véritable groupe d'élite au sein de l'armée française. On dit même que la Garde est le meilleur corps d'armée de toute l'Europe.
En effet, le gouvernement ne s'intéresse pas uniquement à la formation de nouvelles unités mais aussi la modernisation de celles existantes. C'est son armée à la pointe de la technologie qui a permis à la France d'obtenir la victoire contre l'Allemagne, disposant par exemple d'une artillerie bien plus performante. « La technologie est la clé de la victoire » dit-on dans les bureaux des ministères.

C'est pourquoi, à partir de 1882, les corps d'ingénieurs militaires proposent l'expérimentation d'un nouveau fusil avec magazine à répétition. Celui-ci est tout simplement le premier du genre dans le monde, encore une preuve que la France reste pionnière en matière d'armement terrestre. Environ 2/3 de l'infanterie française sera équipée de ce nouveau fusil « Tramond ».
Quant à l'artillerie, il n'est pas jugé nécessaire de remplacer les canons lourds pour le moment. L'artillerie légère elle se verra progressivement équipée des récents canons de Bange de 90 mm.

Empire français - Page 2 1229px-Mat%C3%A9riel_de_l%27artillerie-p32-canon_de_90

Alors que l'armée française s'équipe progressivement de ses nouveaux joujous, une opportunité apparaît pour pouvoir tester cet arsenal : les Balkans. En effet, une importante commande est passée auprès de la Serbie pour lui vendre massivement à taux 0 des fusils Tramond et des canons de Bange 90 mm à son armée. Il est également décidé de détacher des spécialistes auprès de l'armée Serbe dans les Balkans pour observer en action ces fusils et ces canons. En fonction de leur efficacité, la France décidera ou non de la nécessité d'abandonner le projet du fusil Tramond.

Enfin, dernière chose, un vaste réseau de fortifications ultra moderne est bâti autour de Paris pour protéger la capitale d'un siège au cas où la frontière est viendrait à tomber.
En dépit de la demande du ministre de la guerre craignant un revirement Italien dans le camp allemand, Jérôme se refuse à construire une forteresse à Grenoble ou Nice ainsi que la formation d'un corps d'armée Alpin. L'Italie reste pour l'instant un partenaire fiable et la France ne voit pas la nécessité de se protéger d'un ami.

Armée en 1881 : 25 DR, 4 DA, 4 DF, 2 DAL (326 M / an)

1882 :

Création de 2 DR (32 M)

1883 :

Equipement de 18 DR (108 M)

1884 :

Création de 4 DI et 1 DA (139 M) et leur équipement (31 M)

1885 :

Création d'1 DF (16 M) et de la forteresse (15 M)

Coût total : 341 M / 4 ans

Armée en 1885 : 4 DI, 27 DR, 5 DA, 5 DF, 2 DAL (430 M / an) (48+162+130+30+60)

Répartition de l'armée en 1885 :

Garde Impériale (4 DI, 1 DA) commandée par Charles Denis Bourbaki, duc de Wörth et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Paris.

1er Corps d'Armée (3 DR, 1 DAL (obs x1)) commandé par Jean-Baptiste Billot, maréchal d'empire. Le QG est fixé à Lille.
2e Corps d'Armée (3 DR, 1 DAL (obs x1)) commandé par François Charles du Barail, duc de Saverne et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Nancy.
3e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA (obs x1)) commandé par Christophe Victor Vilmette, maréchal d'empire. Le QG est fixé à Rennes.
4e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA (obs x1)) commandé par Edouard Jean Etienne Deligny, duc de Weselberg et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Lyon.
5e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA (obs x1)) commandé par Adrien Alexandre Adolphe de Carrey de Bellemare, maréchal d'empire. Le QG est fixé à Marseille.
6e Corps d'Armée (3 DR, 1 DA (obs x1)) commandé par Louis Faidherbe, marquis de Bosnie et maréchal d'empire. Le QG est fixé à Toulouse.
7e Corps d'Armée (3 DR (obs x1)) commandé par Charles Joseph François Wolff, maréchal d'empire. Le QG est fixé à Alger.
8e Corps d'Armée (3 DR (obs x1)) commandé par François Auguste Logerot, maréchal d'empire. Le QG est fixé à Bordeaux.
9e Corps d'Armée (3 DR (obs x1) commandé par Georges Boulanger, maréchal d'empire. Le QG est fixé à Dijon.

Les 4 forteresses sont situées à Sarrebruck, Metz, Strasbourg et Belfort (obs x1).
La forteresse la plus récente est située à Paris !


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Mar 14 Déc - 15:08

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Le Déché Français


Le traité de Tianjin signé le 9 novembre 1884 acte définitivement la victoire franco-italienne contre la Chine en Asie. Les possessions de l'empire se sont considérablement étendues avec des lopins de terres supplémentaires en Chine ainsi que le Tonkin. Peut-on parler de « l'empire des Indes françaises » ? Le potentiel est clairement là pour faire de cette contrée, le joyau de nos colonies mais il y a encore du chemin à faire avant de pouvoir espérer rivaliser un jour avec le florissant Raj Britannique.

Empire français - Page 2 Carte_Indochine

Pour un développement efficace des possessions françaises en Asie, il apparaît alors nécessaire de moderniser ses structures administratives en centralisant les prises de décisions. C'est pourquoi, le 14 février 1885, il est décidé de créer le « Déché Français », inspiré du terme « đế chế » signifiant « empire » en vietnamien. Cette vaste entité regroupe la colonie du Cochinchine, les protectorats d'Annam, du Tonkin et du Cambodge ainsi que les bails Chinois de Kouang-Tchéou-Wan et Xiamen. Napoléon IV est quant à lui proclamé empereur empereur d'Indochine, un titre cependant purement symbolique ne lui accordant aucune véritable prérogative. L'administration du Déché est en effet confiée au gouverneur général d'Indochine qui au passage est également connu sous le nom de « vice-roi d'Indochine » à titre purement honorifique. Ce gouverneur est nommé par le ministre des colonies en accord avec le chef du gouvernement et sous la responsabilité de celui-ci et ses bureaux sont situés à Saïgon.

Le titre de gouverneur de Cochinchine est donc supprimée, c'est désormais le gouverneur général qui dispose de l'intégralité des pouvoirs administratifs, législatifs et militaires sur toutes les possessions d'Indochine y compris les protectorats. En effet, bien que ceux-ci restent officiellement maintenus en apparence, l'application est plus difficile à cerner : l'empereur d'Annam cède l'intégralité de ses pouvoirs au gouverneur général. De plus, les villes d'Hanoï, d'Haïphong et de Tourane sont cédées à la France et se verront donc appliquer officiellement la législation française. Le gouvernement français se garde cependant de ne pas annexer formellement les protectorats de peur des soulèvements. Afin de mener à bien sa mission, le gouverneur général d'Indochine est secondé par des commissaires impériaux dans chaque province (Cochinchine / Annam / Tonkin / Cambodge / Kouang Tchéou Wan / Xiamen).

Au niveau local, les différentes entitées du Déché sont divisées en provinces administratives avec des élus locaux, des conseils municipaux etc mais seuls les français disposent du droit de vote et globalement les compétences des municipalités sont subordonnées au gouverneur général. Dans les protectorats, les fonctionnaires indigènes sont maintenus mais ne disposent pas de la sécurité de l'emploi... Enfin, sur le même modèle que l'Algérie, le Code de l'Indigénat est appliquée au sein du Déché français impliquant donc les mêmes contraintes quant à l'accès à la nationalité française pour les indigènes, la répression et le pouvoir administratif.

C'est donc une hiérarchie administrative très verticale qui se déploie quant à la gestion de l'Indochine avec à sa tête ce gouverneur général et l'ensemble de ses représentants. Le développement socio-économique de ces colonies est également une priorité. Pour cela, il est décidé de fonder la Banque de l'Indochine dôtée d'un capital de 30 millions de francs. Elle a le rôle de principale banque d'émission dans le Déché pour pouvoir financer les grands travaux qui y sont entrepris mais le gouvernement de Jérôme voit plus loin. C'est aussi une banque centrale puisqu'elle contrôle le taux d'escompte et le taux de change, monopolistique en Indochine, elle émet également de manière plus large dans tout le continent Asiatique.
Pour dynamiser la croissance de l'Indochine, le gouvernement français décide de lancer un grand plan quinquénnal de 1885 à 1889. C'est près de 80 millions de francs qui seront investis sur cette période pour notamment moderniser l'agriculture du riz et du textile : améliorer les rendements par une mécanisation forcée des outils, défricher des terres et confier la propriété terrienne à des latifundiaires.
Ensuite, 20 autres millions de francs sont investis pour démarrer progressivement l'exploitation du bassin houillier du Tonkin.
Enfin, la construction de deux lignes de chemins de fer est confiée à la Compagnie des chemins de fer d'extrême orient : Hanoï – Haïphong (102 km) et Saïgon – My Tho (71 km), l'Etat garantit 4 %.

En matière d'éducation et de santé, des lycées et des collèges français sont construits dans les grandes villes à Saïgon et Hanoï. Les programmes visent à aborder une certaine cohabitation entre les programmes de la métropole ainsi que les enseignements traditionnels, la pratique des langues locales et la philosophie chinoise est maintenue. A noter aussi que la vaccination contre la variole est obligatoire avec présentation d'un pass sanitaire.


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Jeu 23 Déc - 20:50

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Empire Français

La Marseillaise



La Royale


Récapitulatif de la flotte française en 1882 :

Chantiers navals lourds : Brest, Cherbourg, La Seyne-sur-Mer (Toulon) (18 M / an)

Chantiers navals légers : Le Havre, Lorient, Rochefort (9 M / an)

Bases navales :

Façade atlantique (Atlantique, Manche) : Brest (lvl3), Cherbourg (lvl2) (7,5 M / an)
Méditerranée : Toulon (lvl3), Mers el-Kébir (lvl1) (6 M / an)
Atlantique nord : Fort-de-France (lvl1), Dakar (lvl1) (3 M / an)
Océan indien : Saint-Pierre (La Réunion) (lvl1) (1,5 M / an)
Pacifique : Saïgon (lvl1), Port-de-France (Nouvelle-Calédonie) (lvl1) (3 M / an)

Effectifs de la Royale : 1 escadre de cuirassés à barbettes , 3 escadres de cuirassés à batterie centrale, 3 escadres de croiseurs non-protégés, 7 escadres de canonnières à coque composite en acier

Répartition de la Royale :

Toulon : 1 barbette, 1 batterie centrale (22,5 M / an)
Mers el-Kébir : 1 croiseur non-protégé (5 M / an)

Brest : 1 batterie centrale, 1 croiseur non-protégé (15 M / an)
Cherbourg : 1 batterie centrale (10 M / an)

Fort-de-France : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Dakar : 2 canonnières composites en acier (3 M / an)

Saint-Pierre : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Saïgon : 1 croiseur non-protégé, 2 canonnières composites en acier (8 M / an)

Port-de-France : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)

BUDGET DE LA MARINE : 116 M / an

Plan navale de la flotte française (1882-1886) :

- Création de trois escadres à barbette à Brest, Cherbourg et Toulon (225 M)
- Commande d'une escadre à barbette au Royaume-Uni (75 M+7,5 M = 82,5 M)
- Création de deux escadres de croiseurs protégés à Le Havre et Lorient (72 M)
- Création de deux escadres de torpilleurs à Rochefort (6 M)
- Construction d'un chantier naval léger à Ajaccio (100 M)
- Construction d'une base navale à Xiamen (30 M)

Coût total du plan naval : 515 M
Récapitulatif de la flotte française en 1886 :

Chantiers navals lourds : Brest, Cherbourg, La Seyne-sur-Mer (Toulon) (18 M / an)

Chantiers navals légers : Le Havre, Lorient, Rochefort, Ajaccio (12 M / an)

Bases navales :

Façade atlantique (Atlantique, Manche) : Brest (lvl3), Cherbourg (lvl2) (7,5 M / an)
Méditerranée : Toulon (lvl3), Mers el-Kébir (lvl1) (6 M / an)
Atlantique nord : Fort-de-France (lvl1), Dakar (lvl1) (3 M / an)
Océan indien : Saint-Pierre (La Réunion) (lvl1) (1,5 M / an)
Pacifique : Saïgon (lvl1), Port-de-France (Nouvelle-Calédonie) (lvl1), Xiamen (lvl1) (4,5 M / an)

Effectifs de la Royale : 5 escadre de cuirassés à barbettes , 3 escadres de cuirassés à batterie centrale, 2 escadres de croiseurs protégés, 3 escadres de croiseurs non-protégés, 7 escadres de canonnières à coque composite en acier, 2 escadres de torpilleurs

Répartition de la Royale :

Toulon : 2 barbettes, 1 batterie centrale, 1 croiseur protégé (42 M / an)
Mers el-Kébir : 1 barbette, 1 croiseur non-protégé, 1 torpilleur (18 M / an)

Brest : 1 barbette, 1 batterie centrale, 1 croiseur non-protégé (27,5 M / an)
Cherbourg : 1 batterie centrale, 1 croiseur protégé, 1 torpilleur (17,5 M / an)

Fort-de-France : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Dakar : 2 canonnières composites en acier (3 M / an)

Saint-Pierre : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Saïgon : 1 barbette, 1 croiseur non-protégé, 1 canonnière composites en acier (19 M / an)
Xiamen : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)

Port-de-France : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)

BUDGET DE LA MARINE : 195,5 M / an


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Jeu 23 Déc - 21:35

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Lois Ferry (1885)


En 1885, le gouvernement de Jérôme se penche sur la difficile question de l'instruction publique, un axe majeur des promesses que le premier ministre avait émises lors de sa prise de pouvoir. Celle-ci n'est en effet toujours pas obligatoire dans notre pays et soumis à des investissements financiers pour bon nombre de familles. Un retard considérable pris sur le voisin Allemand mais est-ce bien nécessaire d'envoyer nos enfants à l'école alors que nous avons gagné la guerre ? Ceux-ci seront bien plus utiles dans les rangs de l'armée pour défendre le territoire national d'un revanchisme outre-Rhin et à soutenir l'activité agro-industrielle de l'économie. Des arguments que l'on retrouve régulièrement à la droite de l'hémicycle et donc au sein de la majorité impériale, peu convaincue par la nécessité de son projet.

C'est pourtant un projet qui tient à cœur Jérôme, fervent Républicain dans l'âme mais aussi et surtout par son neveu l'empereur. Le jeune empereur ne cache pas ses idées profondément libérales voire même « socialistes » selon certains, il lui paraît important d'offrir l'instruction à tous les enfants du pays. Ce sont donc surtout des arguments patriotiques basées sur la défense de la nation qui sont avancées par le gouvernement pour défendre ce projet de loi. En offrant l'éducation à tous les enfants, l'école pourra leur transmettre les valeurs du pacte de l'empire républicain et combattre les idées de la gauche la plus radicale, l'objectif étant d'éviter la catastrophe qu'avait vécue Paris en 1868.

Ainsi, le projet de loi prévoit l'instruction primaire obligatoire et gratuite pour tous. La laïcité, revendication d'une grande partie du gauche et même du centre gauche n'est cependant pas inclus. Les instituteurs religieux restent admis au même titre que les instituteurs relevant des académies, de même l'enseignement de la religion est maintenue. Le gouvernement ne souhaite pas non plus renier complètement les valeurs de l'empire et se priver de ses soutiens ecclésiastiques. Voici la liste des matières enseignées selon la loi :

« L’enseignement primaire comprend :
L’éducation morale et religieuse ;
La lecture et l’écriture ;
La langue et les éléments de la littérature française ;
La géographie, particulièrement celle de la France ;
L’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ;
Quelques leçons usuelles de droit et d’économie politique ;
Les éléments des sciences naturelles physiques et mathématiques ; leurs applications à l’agriculture, à l’hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ;
Les éléments du dessin, du modelage et de la musique ;
La gymnastique ;
Pour les garçons, les exercices militaires ;
Pour les filles, les travaux à l’aiguille. »

Mais quand on apprend le nom de l'homme portant ce projet, c'est un véritable coup de tonnerre : Jules Ferry, l'un des leaders de la gauche Républicaine qui est nommé ministre de l'instruction publique. Jérôme prend totalement à contre pied l'opposition en s'offrant les services de l'un de leurs leaders et privant même une partie de leur soutien. Une recomposition accélérée de la vie politique souhaitée par Napoléon IV lui-même en haut lieu. L'empereur veut mettre fin au clivage entre Républicains et Bonapartistes mettant en péril l'avenir de l'empire à long terme. Ainsi, la France aurait rapidement une opposition davantage similaire à celle du Royaume-Uni et donc un régime politique admis et incontesté de tous.

Il n'y a cependant pas d'omelettes sans casser les œufs. L'adoption de la réforme provoque de vifs débats à l'Assemblée Nationale. A l'extrême droite de l'hémicycle, c'est une véritable humiliation, une trahison, pire, l'empire se fourvoie selon eux. Eugène Rouher, chef de file des autoritaires déclare : « Son père doit se remuer dans sa tombe. Face à la gauchisation de la France, ce seront les Algériens au pouvoir de notre pays dans 200 ans ! » Sur ces paroles, lui et ses parlementaires claquent la porte de la majorité gouvernementale et refusent de voter les lois Ferry. L'aile droite des libéraux se montre sceptique elle aussi mais vote tout de même pour dans sa grande majorité par l'absence de laïcité de la réforme mais également par loyauté. Ce n'est cependant que grâce aux votes d'un partie des députés de la gauche républicaine que les lois Ferry sont adoptées.

Les petits français doivent désormais tous aller à l'école mais conséquence bien plus importante que cela, c'est la reconfiguration de l'échiquier politique qui semble se réaliser...
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Mar 15 Fév - 17:04

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Napoléon (mais lequel ?) à Versailles (1887)



Quelques mois après le résultat des dernières élections législatives ayant consacré une large victoire de l'Union Démocratique, Napoléon IV annonce la tenue d'un congrès à Versailles en mars 1887. Pour cette occasion, l'intégralité du gouvernement et surtout toute l'Assemblée Nationale sont conviées pour écouter un discours de l'empereur. Un droit qui lui est permis par la constitution que de convoquer les deux chambres du parlement en session extraordinaire. Mais pourquoi le faire ? C'est la grande interrogation de tous, ce serait pour un discours de politique générale des cinq années à venir. Une annonce qui fait un peu plus grincer des dents dans les rangs de la gauche, « voilà que nous ne sommes pas débarrassé de l'empereur pour les affaires politiques » déclare Georges Clémenceau. Qu'à cela ne tienne, les députés de la gauche socialiste et radicale-socialiste boycotteront l'événement !

Seulement voilà : à la veille de la session extraordinaire, on apprend que Napoléon IV ne pourra tenir sa place. La raison invoquée est une indisposition en raison d'une gastro, « l'empereur a la chiasse » se moque-t-on du côté de la gauche. Mais que faire alors ? Impossible de décaler ce grand rendez-vous à Versailles, les parlementaires se sont libérés spécifiquement pour cet événement et son organisation a demandé une telle logistique qu'une annulation serait catastrophique. Or, un nouveau problème se pose : en cas d'absence de l'empereur pour ce type de cérémonie, la constitution prévoit que c'est à son héritier de le remplacer. Il n'aura cependant échappé à personne qu'en l'occurrence, le fils aîné de Napoléon IV n'est qu'un gamin d'une dizaine d'années, autant dire que c'est impossible. Les enfants du chef de l'Etat étant trop jeunes encore, c'est donc à l'héritier suivant le plus proche de remplacer l'empereur. Une tâche qui incombe donc à.... Jérôme Bonaparte, son cousin et surtout l'actuel président du conseil. « Oh comme c'est bizarre ! » s'exclame Armand de Mackau, figure de proue des royalistes qui y voit une cynique manœuvre politique du chef du gouvernement.

Empire français - Page 2 1875-1876

Lors de l'introduction de son discours face à l'Assemblée Nationale réunie en congrès à Versailles, Jérôme n'hésite pas à glisser un tacle indirect aux députés de la gauche : « je vous remercie messieurs les parlementaires d'être ici, si vous êtes présents c'est que vous croyez en la démocratie. ». En effet, le groupe de la gauche socialiste a unanimement boycotté la session extraordinaire dénonçant le césarisme des Bonaparte et un événement symbolique de la verticalité du pouvoir souhaitée par cette majorité. Quelques élus royalistes et autoritaires ont également préféré ne pas participer de leur propre chef. Lors de ses premiers mots, Jérôme assure qu'il n'est pas ici en qualité de chef du gouvernement et homme politique mais bien en tant que Bonaparte et représentant de la famille impériale. Mais personne n'est dupe dans les travées de l'hémicycle et au fil des minutes, c'est bel et bien un discours de politique générale que Jérôme déploie avec force et conviction.

Il dévoile ainsi son projet pour la France durant les cinq années à venir : la promesse d'un grand plan d'investissement à l'échelle nationale et même internationale pour concerner également les colonies en Algérie et en Indochine sera bientôt réalité. Ce sera le retour de l'Etat dirigiste dans notre économie annonce Jérôme, « nous allons construire des barrages, des canaux et des chemins de fer ! ». Le président du conseil (ou le prince impérial ?) entend également faire passer la France dans une nouvelle ère technologique et entend expérimenter cette fameuse « houille blanche » dont on parle de plus en plus et qui a également fait l'objet de curieux lors de la toute récente foire de Lyon. Le développement industriel et économique de la France sera clairement la priorité de ce nouveau quinquénnat de Jérôme, axe qui fait l'unanimité dans tous les groupes parlementaires. L'objectif est clairement de rattraper ou au moins concurrencer la puissance du Royaume-Uni à long voire moyen terme.

Mais ce n'est pas tout ! La défense des frontières nationales restera dans les attentes, alors que l'aile gauche de l'Union Démocratique espèrait une réduction du temps du service national, Jérôme estime que ce serait risqué de s'exposer aux agressions extérieures que de baisser la garde. Au contraire, les crédits tant de l'armée que de la marine seront de nouveau renforcés et le budget dans la recherche se verra lui aussi renforcé. Sans en dire plus, Jérôme affirme que les fusils français utilisés par l'armée Serbe lors de la guerre contre la Roumanie furent un grand succès et devraient subir de nouvelles améliorations. En contre-partie, pour muscler sa jambe gauche, Jérôme promet des réformes sociales afin d'améliorer les conditions de vie des ouvriers et le droit pour les conseils municipaux d'élire leurs élus. De plus, l'empire restera actif dans ses campagnes extérieures : « nous aurons je l'espère de nouvelles terres en Asie » déclare enigmatique le Bonaparte.

Enfin, la dernière grande cause du gouvernement sera et non des moindres la lutte contre le séparatisme « dans toutes ces formes ». Sur un ton vindicatif, le président du conseil fustige ces « terroristes tant de gauche qui veulent abattre le pacte de l'empire républicain que ceux de droite qui veulent détruire la démocratie ». Jérôme ne fait évidemment pas l'erreur d'attaquer frontalement les partis d'opposition qui lui font face mais le ton et la manière de s'exprimer du président du conseil laisse clairement exprimer un sous entendu de complicité des partis avec les factieux.

Jérôme profite également de cette réunion extraordinaire de l'Assemblée Nationale pour procéder à un léger ajustement de la constitution que lui permet ce genre d'événement. Grâce à l'écrasante majorité soutenant le chef du gouvernement, le pouvoir de l'empereur pouvant convoquer l'Assemblée Nationale à Versailles est confié au président du conseil. Un « pouvoir » de moins pour Napoléon IV qui ne cesse de s'effacer dans cette France au fil des années au grand dam des autoritaires qui dénoncent une humiliation de plus. « Dans moins de 10 ans, l'empereur ne sera plus chef des armées. Au XXe siècle, il n'y aura plus d'empereur » déclare amèrement Paul de Cassagnac. Du côté de la gauche, on est toujours content lorsque l'empereur est moins préeminent dans la sphère politique mais les parlementaires ne sont pas dupe pour autant. C'est l'exécutif qui en sort renforcé et Jérôme semble clairement vouloir tirer la couverture de son côté, son système mis en place est tout-puissant. Le Petit Parisien n'hésite d'ailleurs pas à le caricaturer dans les habits de l'empereur, ce Bonaparte ne le sera probablement jamais mais se comporte comme tel. On apprend qui plus est dans la soirée par voie de la presse que Napoléon IV ne serait en réalité pas malade puisqu'il aurait... participé à une soirée privé avec d'autres nobles européens dans son palais du Roi de Rome. Selon ce même journal, l'empereur passerait davantage de temps à "boire et baiser" plutôt que de diriger la France, selon une source proche de l'entourage impérial, Napoléon "aurait pris 10 kilos". Un chef d'Etat qui semble de plus en plus complètement à l'écart des affaires politiques...

Afin de mener ce projet pour la France, voici le gouvernement choisi par Jérôme durant la législature 1887-1891 :

Président du Conseil : Napoléon-Jérôme Bonaparte

Ministre des affaires étrangères : Napoléon-Jérôme
Ministre de la justice : Charles de Freycinet
Ministre de l'intérieur : Armand Fallières
Ministre de la guerre : Charles Denis Bourbaki
Ministre de la marine et des colonies : Théophile Aube
Ministre de l'instruction publique : Jules Ferry
Ministre des finances : Pierre Tirard
Ministre de l'agriculture : Gustave Curneo d'Ornano
Ministre du commerce et du travail : Arthur Legrand
Ministre des travaux publics : Sadi Carnot
Ministre des postes et des télécommunications : Maurice Rouvier

Un gouvernement que Jérôme voit comme une union nationale, il se félicite de pouvoir rassembler des personnalités tant de gauche que de droite. En interne, selon certaines indiscrétions, il dirait même que le système parlementaire français est le meilleur d'Europe. Les parlements d'Italie et d'Allemagne sont divisés en un nombre incalculable de partis où aucune force politique ne peut gouverner seule. En France, presque tous les citoyens sont sur la même longueur d'ondes, tout le monde est d'accord pour dire que seul l'Union Démocratique protège à la fois l'empire et la démocratie. Le ministre de l'intérieur Armand Fallières déclare même : "Il n'y a pas un seul français qui pense que Jérôme n'a pas été un bon président du conseil". Le vote des extrêmes lui vise à renverser ce système qui s'orchestre également à la Chambre des Députés. Jules Grévy en est effectivement le président tandis que Emile de Marcère est le chef de file de cette coalition dans l'hémicycle. De nouvelles têtes font également leur apparition avec notamment d'anciens généraux de l'empire désormais à la retraite qui tels MacMahon ou Bourbaki devenus ministres de la guerre embrassent une carrière politique. C'est le cas par exemple de Louis Faidherbe, député du Nord à qui les échanges sont parfois très vifs avec un nouveau personnage de la sphère politique, lui aussi représentant du Nord et maréchal d'empire. Il s'agit d'un certain Georges Boulanger, général de l'armée impériale à qui on a retiré le commandement du 9e corps d'armée. Un homme dangereux qui cherche à rassembler l'extrême gauche et l'extrême droite dans une « Union des populistes » face à ce « système Jérômien » de plus en plus critiqué par l'opposition. Pas sûr qu'on ait fini d'entendre parler de lui...

Quoi qu'il en soit, le Troisième Empire stabilisé, l'UD fait face à ses plus grands défis pour imposer définitivement son système.
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Mar 1 Mar - 15:10

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Plan Carnot (1887)



Lors de son discours de politique générale à l'Assemblée Nationale, Jérôme promit aux parlementaires l'imminence d'un grand plan d'investissement attendu depuis plusieurs années. En effet, depuis son accession au pouvoir et dans la lignée de son prédécesseur Eschassériaux, le Bonaparte misa sur une politique libérale, du « laissez-faire » à la Britannique. Au fond, pas une idée totalement mauvaise mais encore trop tôt pour transposer ce modèle économique à une France habituée d'être dirigée par l'Etat. La croissance s'est en effet ralentie au cours de ces dernières années par manque de dynamisme insufflé, on constate même de légères baisses des indicateurs pour certains secteurs clés. Le retard industriel sur le Royaume-Uni et même l'Allemagne s'accentue et derrière c'est même l'Italie qui pourrait menacer la place de la France. Pourtant, Jérôme ne disait-il pas souhaiter concurrencer l'ogre Britannia à terme ?

Afin de pallier à cela, dès le mois d'avril 1887, le ministre des travaux publics, Sadi Carnot dévoile un grand plan d'investissement de près 8 milliards de francs au Parlement. Huit milliards vous dîtes ? Mais comment réunir une telle somme ? Pas si compliqué en vérité. Le plan est en effet porté sur dix ans ce qui fait donc environ 800 millions dépensés par an, dans un premier temps, l'Etat piochera dans les réserves financières obtenues grâce à l'indemnité de guerre allemande. Sinon, des emprunts seront réalisés auprès de nos banques à des taux d'intérêt de 2 % ce qui n'alourdira presque pas le poids de la dette. Enfin, les exonérations fiscales (environ 115 M par an) entreprises depuis environ dix ans qui portaient notamment sur les douanes et les impôts sont abolies. C'est la fin de la politique tout libéral et un vrai virage davantage interventionniste. Loin d'être cependant devenu un état capitalistique, la France mise sur les investisseurs, ces privés piliers de l'économie. Le but est surtout de « graisser la machine » et insuffler une dynamique. Par exemple pour les sociétés de chemins de fer qui seront grandement concernés par ce plan (voir la suite), l'Etat Français ne se positionne pas comme actionnaire majoritaire et accorde donc une grande liberté à ses entreprises.

Voici désormais le détail du plan Carnot :

- 4 milliards pour la construction de nouvelles lignes de chemins de fer, l'objectif est dans un premier temps de relier chaque sous-préfecture. Une fois cela fait, la priorité est axée sur désenclaver les territoires en reliant pourquoi pas chaque chef-lieu de canton et les secteurs stratégiques de l'économie (mines de charbon et de fer) pour transporter le minerai plus rapidement. C'est près de 15'000 nouveaux kilomètres de chemins de fer qui sont espérés avec également l'appui financiers des grandes compagnies.

- 1 milliard et demi pour la rénovation de l'ensemble des canaux et écluses afin de les agrandir pour répondre aux normes des dimensions actuelles des péniches. Cette enveloppe financière sera également utilisée pour construire de nouveaux canaux (2000 km sont espérés) et la construction de deux petits barrages hydroélectriques, l'un au Lac d'Alfred en Alsace et un autre au Lac d'Annecy dans les Alpes. Ces deux constructions font surtout valeur de test pour constater de l'efficacité de la houille blanche. L'Etat n'exclut pas d'investir plus massivement dans cette nouvelle technologie si les résultats portent leurs fruits.

- 1 milliard à la rénovation de nombreux ports commerciaux et industriels, sont concernés entre autre : Le Havre, Bordeaux, Dunkerque, Calais, Marseille, Saint-Nazaire et Rouen. Les axes de modernisation sont de relier plus efficacement ces ports majeurs au réseau ferroviaire, de nouveaux bassins sont construits et ils seront plus profonds, les quais sont agrandis et l'éclairage amélioré pour lutter contre la contrebande. L'objectif est de pouvoir concurrencer avec les plus grands ports commerciaux d'Europe que sont Anvers ou Liverpool.

- 1 milliard pour soutenir deux secteurs précis de l'activité industrielle française : la sidérurgie en Alsace-Lorraine et le textile des bonneteries de Roanne ainsi que de la région Lyonnaise.

- 500 millions sont confiés au gouverneur du Déché Français. Conformément aux statuts administratifs, la liberté lui est accordée sur les axes de développement des colonies françaises en Indochine. Une notice du gouvernement à Paris lui est tout de même confiée pour suggérer des priorités : développement des infrastructures civiles (écoles, hôpitaux, polices etc) et ferroviaires ainsi que création d'une filière aussi bien agricole basée sur le riz et le coton que minière avec le bassin houillier du Tonkin.

Un plan porté sur dix ans donc pour rappel et 8 milliards de francs au total, les objectifs de croissance sont de dépasser les 4 % par an.

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Mar 8 Mar - 17:07

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L'amitié franco-russe (1888-1891)



Le début de l'année 1887 marque une fin définitive dans la continuité du conflit franco-allemand qui eut lieu dix ans plus tôt. En effet, le voisin outre-Rhin a enfin fini de payer l'indemnité dûe et peut désormais se concentrer sur sa reconstruction, un chapitre est clos, un autre s'ouvre. A Paris, personne n'est dupe pour la suite des événements : tôt ou tard, l'Allemagne viendra chercher sa revanche et risque d'être encore plus puissante que jamais. Mais que peuvent les germains face à l'alliance formée par la France et l'Italie ? Du moins ça, c'était avant... Les tensions coloniales et balkaniques ont fini par créer une certaine distance dans les relations entre les deux nations jumelles. Rien ne dit qu'elles resteraient encore soudées au cours d'une nouvelle guerre. Face à un potentiel regain en puissance de l'Allemagne, la France a urgemment besoin d'un nouvel allié capable de rivaliser continentalement. Ce nouveau partenaire de premier choix se nomme la Russie.

Les relations entre la France et la Russie n'ont pourtant pas toujours été optimales, en guerre lors du conflit de 1853-1854 puis en relations plus que glaciales en 1868 puis 1875 sans oublier la tentative d'invasion de la Galicie par l'empire tsariste en 1877 se soldant finalement par un embargo des puissances. Seulement voilà, la donne géopolitique a évolué depuis : l'Allemagne s'affiche clairement comme un ennemi commun, celle-ci proche de la Galicie ne verrait probablement pas d'un mauvais œil un état Polonais mençant la Russie. De plus, les intérêts de nos deux pays dans les Balkans peuvent concorder : la Serbie est un allié et un partenaire économique majeur de la France tandis que les liens du sang l'unissent à la Russie. Si l'idée d'un rapprochement avec le Tsar est approuvé unanimement au sein du gouvernement de Jérôme Bonaparte, celui-ci doit d'abord être économique et commercial.

Empire français - Page 2 Carte-postale-francaise-revue-militaire-de-reims-en-presence-du-Tsar-Nicolas-II

L'un des problèmes majeurs auxquels la Russie est confrontée est son manque de capitaux freinent l'industrialisation du pays et une dette de plus en plus importante dans son budget. Des capitaux que la France peut apporter à la Russie, c'est pourquoi, il est décidé de réaliser 4 grands emprunts de 500 millions de francs chacun (2 milliards donc au total) entre 1888 et 1891 à un taux d'intérêt avantageux à 4 % à l'Etat Russe.
Comment financer une telle somme ? De grandes levées de fonds sont organisées sur la Place Boursière de Paris, les banques sont notamment en première ligne pour prêter de l'argent avec par exemple les Frères Rothschild, le Crédit Lyonnais ou bien encore la Société Générale participent à l'effort. Il est espéré que les banques françaises participent à au moins plus de la moitié de la somme prêtée à la Russie. Afin d'inciter en prêt et assurer la confiance, l'Etat français annonce d'ores et déjà garantir à hauteur de 5 % les grands emprunts. De plus, les banques participantes se verront accorder de généreuses commissions sur le chiffre d'affaires. Mais ce n'est pas tout ! Les petits porteurs sont eux aussi sollicités. Oui, modeste habitant de Paris, tu peux toi aussi prêter à la Russie avec tes quelques francs, des bons du trésor sont émis et la propagande s'active également dans les médias afin d'encourager au prêt. « Prêter à la Russie, c'est prêter à la France ! » peut-on lire sur des affiches dans la capitale. Enfin, les grands groupes industriels et les patrons des compagnies ferroviaires sont également participants à la levée de fonds pour prêter à la Russie.

Outre ces grands emprunts, d'autres contrats sont signés : pour soutenir directement l'activité économique, les entreprises Russes ouvrent leurs capitaux aux investisseurs français. Ainsi, entre 1888 et 1891, c'est la somme de 200 millions de francs (50 par an donc) qui sera investie par les actionnaires privés français dans quatre secteurs stratégiques de l'économie Russe : la metallurgie, les mines, le textile et le pétrole. L'Etat Français garantira à hauteur de 4 %.

Des accords commerciaux régissent également les tarifs douaniers des deux pays :

- La France baisse ses tarifs douaniers à 4 % sur le pétrole, le bois, le lin et le chanvre russes
- La Russie baisse ses tarifs douaniers à 10 % sur le vin et la laine français
- La Russie baisse ses tarifs douaniers à 12 % sur les machines-outils françaises
- La Russie baisse ses tarifs douaniers à 15 % sur les produits issus de l'industrie française

Enfin, une clause secrète est signée entre les deux pays.

Afin de symboliser les débuts de cette amitié naissante, une visite officielle de Alexandre III à Paris est organisée le 12 novembre 1889. L'occasion pour le Tsar d'admirer les plus beaux monuments de la Ville Lumière dont notamment la toute récente Tour Eiffel. Le soir de sa visite, il est ensuite convié au Palais du Roi de Rome pour participer à un banquet avec la famille impériale au côté de l'empereur Napoléon IV. Les deux hommes se saluent finalement par une poignée de mains et cette visite devrait en appeler d'autres : le Tsar invite Napoléon IV pour une visite à Saint-Pétersbourg l'année suivante.

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Jeu 10 Mar - 17:59

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Règne France, la France domine le monde (1887-1891)


Voici un récapitulatif des différents accords commerciaux et économiques signés avec nos partenaires mondiaux, ce post sera édité régulièrement au cours du tour au gré des différents accords conclus.

Accords franco-bulgares :

- Construction d'une ligne de chemin de fer Varna-Constanta par la compagnie française d'Orient (158 km) garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français
- Construction d'une ligne de chemin de fer Varna-Choumen-Roussé par la compagnie française d'Orient (199 km) garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français

Accords franco-espagnols :

- En attente de la réponse sur ambassade des PNJ

Accords franco-galiciens :

- Prêt de 10 M à taux d'intérêt 8 % par les banques françaises

Accords franco-grecs :

- Construction d'une ligne de chemin de fer Thèbes-Chalcis par la compagnie française d'Orient (40 km) garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français
- Investissement de 20 millions de francs par les privés français pour obtenir des concessions dans les infrastructures du port de Volos garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français
- Investissement de 15 millions de francs par les privés français dans l'industrie du tabac de Trikala garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français

Accords franco-italiens :

- La France baisse ses tarifs douaniers à 4 % sur les épices, le café et le cacao italien
- L'Italie baisse ses tarifs douaniers à 4 % sur la laine et 8 % sur le tissu de laine français
- Echange de dette : la France vend l'intégralité de sa part de la dette Hongroise à l'Italie et rachète en équivalent une part des actifs Italiens dans la dette Roumaine

Accords franco-japonais :

- Fin de l'extraterritorialité pour les commissions mixtes
- Le Japon peut désormais fixer jusqu'à maximum 10 % ses tarifs douaniers sur les produits français contre 5 auparavant
- Création d'une compagnie minière française au Japon dotée d'un capital de 40 M de francs pour exploiter les mines de charbon de l'île d'Hokkaido dont les concessions sont rachetées.
- Construction d'une ligne de chemin de fer Sapporo-Yubai par la compagnie française d'Extrême Orient (50 km) garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français

Accords franco-néerlandais :

- Prêt de 25 M de francs à taux d'intérêt 2,5 % à rembourser sur 10 ans
- La France baisse ses tarifs douaniers à 4 % sur les épices, le café et le cacao néerlandais
- Ouverture à hauteur de 15 % du capital des compagnies minières du Limbourg aux investisseurs français

Accords franco-russes :

- Prêt de 2 Mds de francs à taux d'intérêt 4 % garantie à hauteur de 5 % par l'Etat Français (entre 1888 et 1891)
- Investissement de 200 millions de francs par les privés français dans les secteurs stratégiques de l'économie Russe (metallurgie, mines, textile et pétrole) garantie à hauteur de 4 % par l'Etat Français
- La France baisse ses tarifs douaniers à 4 % sur le pétrole, le bois, le lin et le chanvre russes
- La Russie baisse ses tarifs douaniers à 10 % sur le vin et la laine français
- La Russie baisse ses tarifs douaniers à 12 % sur les machines-outils françaises
- La Russie baisse ses tarifs douaniers à 15 % sur les produits issus de l'industrie française
- Clause secrète levée : la France baisse ses tarifs douaniers à 4 % sur les céréales russes

(voir le post sur l'amitié franco-russe pour davantage de détails)

Accords franco-serbes :

- Construction d'une ligne de chemin de fer Sarajevo-Podgorica par la compagnie française d'Orient (337 km)
- Construction d'une ligne de chemin de fer Cacak-Uzice-Rogacica-Ljubovija à hauteur de 55 % par la compagnie française d'Orient (142 km)
- Construction d'une ligne de chemin de fer Sarajevo-Zenica-Banja Luka-Prijedor à hauteur de 60 % par la compagnie française d'Orient (266 km)
- Construction d'une ligne de chemin de fer Podlugovi-Vares à hauteur de 30 % par la compagnie française d'Orient (27 km)
- Construction d'une ligne de chemin de fer Sarajevo-Tuzla-Vladimirci à hauteur de 60 % par la compagnie française d'Orient (254 km)
- Renouvellement de l'alliance militaire défensive le 12 juillet 1887 puis le 12 juillet 1890
- Prêt de 247 752 000 millions de francs à la Serbie par les banques françaises remboursées en grande partie avec les indemnités de la Roumanie
- Ouverture du capital des compagnies minières de charbon et de cuivre Serbes en Bosnie à hauteur de 65 % aux privés français
- Vente de fusils Lebel dernière génération entre 1887 et 1891 pour équiper 14 DI de l'armée Serbe
- Vente d'une licence de production aux arsenaux Serbes pour pouvoir produire des fusils Lebel dernière génération entre 1887 et 1891 afin d'équiper 4 DI supplémentaires

Accords franco-tchèques :

- Création d'une société franco-tchèque au capital de 70 M de francs (capital 51-49 entre tchèques et français respectivement) afin d'exploiter les mines de fer des monts Mettalifères. L'Etat français garantit à hauteur de 4 % les rentes des investisseurs français
- Prêt de 20 M de francs des banques françaises à l'Etat Tchèque à taux d'intérêt de 5 %

Carte des chemins de fer des Balkans :

Empire français - Page 2 Balkans-chemins1891

Bien que les territoires de l'empire Italien, du royaume de Roumanie, du royaume de Hongrie et de l'Anatolie apparaissent, leurs lignes de chemins de fer ne sont pas présentes par souci de simplicitéme

Bleu foncé : Compagnie française d'Orient
Rouge : Compagnies britanniques
Jaune : Compagnie italo-britannique
Noir : Autres compagnies (généralement investisseurs nationaux)
Bleu clair : Lignes construites par la compagnie française d'Orient durant ce tour


Dernière édition par Mentulam le Mar 5 Avr - 18:54, édité 2 fois
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Sam 19 Mar - 15:03

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La Grande Armée (1887-1891)


En février 1888, les dernières nouvelles du Bundestag ne tardent pas à arriver jusqu'aux oreilles de Paris. C'est la consternation au Parlement, le réarmement massif de l'Allemagne inquiète bon nombre de députés, en première ligne ceux de l'extrême droite. La France se repose beaucoup trop sur ses lauriers et doit réagir, sinon elle finira par perdre sa place de meilleure armée d'Europe. Il y a bien eu certes quelques augmentations de crédits sous les mandats de Jérôme mais celles-ci sont jugées bien insuffisantes par rapport au potentiel qu'offre l'Hexagone. Dans l'hémicycle, le député du Nord Georges Boulanger prend la parole et dénonce la démilitarisation du pays : « ce n'est pas le pragmatisme qui nous sauvera des canons allemands ! » s'exclame t-il. Son argumentaire s'appuie sur des chiffres précis : le budget de l'armée française ne représente que deux tiers de ce qu'il était en 1877 avec pourtant une bien meilleure santé financière aujourd'hui.

Face aux pressions des élus de droite mais aussi de son propre camp politique, Jérôme cède et annonce qu'un projet d'augmentation de crédits militaires sera présenté à l'Assemblée Nationale dès le mois de mars 1888. Celui-ci est donc porté par le ministre de la guerre Charles Bourbaki, soucieux du « et en même temps » de son premier ministre, il apportera également une réforme du service militaire pour contenter les partis de la gauche. En effet, dans la loi Bourbaki, les dispenses pour les professeurs, les élèves des grandes écoles et le clergé sont supprimées. Toute la population masculine sera donc susceptible d'être appelée sous les drapeaux si leur nom est tiré au sort. Cependant, pour compenser cela, le service militaire dans l'armée active est réduite de 5 à 3 ans, ainsi nos jeunes gens pourront commencer plus rapidement leur vie professionnelle, l'armée doit rester importante mais l'économie reste une priorité. Le service dans l'armée de réserve est donc par conséquent augmenté de 4 à 7 ans pour ne pas non plus porter un coup terrible aux effectifs militaires.
Grâce à cette réforme, on estime ainsi que le contingent de l'armée active pourra être de 570 000 hommes (contre 400 000 auparavant) et 1 330 000 hommes (contre 720 000 auparavant) dans la réserve et la territoriale.

Concernant les augmentations d'effectifs réels, celles-ci restent relativement modérés : on retient essentiellement la création d'une armée permanente en Indochine au même titre que celle en Algérie confirmant que cette colonie est un joyau de l'empire français. Sinon, le retour des divisions alpines qui avaient été supprimées suite à la guerre de 1877 en raison de leur inefficacité ainsi que la construction d'une forteresse à Grenoble tout près de la frontière Italienne, Jérôme malgré ses bonnes relations personnelles avec les italiens reste méfiant et préfère se prémunir d'une alliance germano-italienne. Enfin, l'ajout de sections de mitrailleuses dans tous les corps d'armées, une nouvelle arme dont on reste encore dubitatif quant à son efficacité mais curieux de la tester. Si celle-ci fait ses preuves, l'hypothèse de l'étendre à davantage de divisions est tout à fait envisagée. Bien évidemment, quelques divisions d'infanterie supplémentaires sont créees.
Mais c'est aussi surtout le réarmement qui fait parti du cœur de ce projet ! Le fusil Tramond avec magazine à répétition vendu massivement à la Serbie lors de sa guerre contre la Roumanie fit ses preuves sur le champ de bataille. Très efficace, il fut décisif dans la victoire Serbe mais la poudre noire rejeté par le canon du fusil restait encore problématique. A l'heure de grandes découvertes scientifiques, on découvrit qu'il était possible de la remplacer par une autre molécule : la nitrocellulose. Cet agent chimique permet une poudre sans fumée et empêche ainsi l'ennemi de détecter la présence du tir reçu. « La science nous indique la voie à suivre, tant pis pour ceux qui sont aveugles » se félicite Jérôme face à certains opposants sceptiques à l'idée de déjà commander un nouveau fusil alors que le Tramond s'est montré supérieur dans les Balkans. Ce nouveau fusil baptisé Lebel réequipiera massivement l'armée française. Un choix qui avait déjà été entrepris l'an dernier en 1887 en réequipant la Garde Impériale dans un premier temps secrètement mais doit être désormais accéléré à l'intégralité de l'armée.

Empire français - Page 2 Lebel_Mle._1886

L'artillerie de campagne se verra elle aussi dotée d'une technologie similaire avec un canon également dotée d'une double fusée. Celui-ci est nommé canon Deville en hommage au colonel l'ayant conçu, comme pour toutes les armes cela dit. Quant à l'artillerie lourde dont la France dispose du plus grand parc d'Europe ? Pas question pour Jérôme ! « Il faut rester pragmatique, cela est beaucoup trop cher ». Pragmatique... pragmatique, voilà un mot qui revient souvent dans la bouche du Premier Ministre, soucieux évidemment de protéger le territoire national sans pour autant casser le porte-monnaie.
Au final, la réforme militaire Bourbaki reste largement critiquée par la droite nationaliste en de nombreux points. « Ce sont des mesurettes » selon Armand de Mackau, « qui nous rendra la France millénaire ? » se demande Paul de Cassagnac. Le député Boulanger toujours de plus en plus influent au sein de la population française mais aussi de l'hémicycle où tant d'élus de droite que de gauche se rallient à sa cause écrit une contre-réforme. Celle-ci prévoit tout un tas de revendications pour l'armée française jugées indispensables avec par exemple la suppression du tirage au sort pour un service militaire obligatoire, il rappelle que la France est le seul pays d'Europe à conserver ce modèle archaïque. De plus, il demande la création de nouvelles réserves d'artillerie avec cette fois un équipement derniers cris et évidemment davantage de divisions d'infanterie. Ses demandes n'aboutissent pas à l'Assemblée Nationale mais portent de plus en plus dans les esprits et peut-être qu'un jour elles finiront par convaincre la majorité...
Pour l'instant, l'aile droite de l'Union Démocratique est satisfaite des augmentations de crédits de la loi Bourbaki mais un certain goût d'inachevé demeure même s'il n'est pas forcément dit.

Pour son infanterie, l'Etat français commandera les fusils Lebel aux manufactures d'arme de Saint-Etienne, Châtellereault et Tulle. Quant aux canons de Deville, ils sont commandés à l'arsenal de Bourges. Il est possible que les commandes soient complétées par les compagnies privées. Par un jeu de vases communicants, lorsque les DI sont équipés en canons Deville de 1888, leurs canons Bange de 1879 sont ensuite transférés aux DR- utilisant des canons de 1873. Pareil pour les fusils.

Voici le détail de création de nouvelles unités :

1887 : Adoption des nouvelles technologie pour les 3 grandes lignes de production de fusils (18 M)
Equipement des 9 DI avec le Lebel (18 M)
Création de 3 Divisions Alpines (60 M)

=> 96 M

1888 : Adoption des nouvelles technologies pour la grande ligne de production de canons de campagne (10 M)
Création de 3 Divisions d'Infanterie Coloniale (30 M) et équipement en Lebel et Deville (6+12=18 M)
Equipement des 3 DIC et de 3 DR avec le Lebel (12 M)
Equipement des 3 DIC avec le Deville (12 M)
Equipement de 4 DI avec le Deville (20 M / compagnies privées)

=> 102 M

1889 : Equipement en Lebel et Deville (6+12=18 M) des DA créees en 1887
Création d'une Division de Forteresse (10 M) et d'une forteresse à Aiton (20 M
Création d'une Division de Forteresse (10 M) et d'une forteresse à Chamonix (20 M)
Création et équipement de 3 Sections Mitrailleuses (24 M)
Equipement de 6 DR avec le Lebel (12 M)
Equipement de 4 DR avec le Deville (17 M / 1 par compagnie privée)
Equipement de 3 DI avec le Deville (15 M / compagnies privées)

=> 146 M

1890 : Création de 3 Divisions d'Infanterie en sous régime (30 M) et équipement en Lebel et Deville (6+12=18 M)
Création et équipement de 3 Sections Mitrailleuses (24 M)
Equipement de 3 DR et 3 DR- avec le Lebel (12 M)
Equipement de 4 DR avec le Deville (17 M / 1 par compagnie privée)
Equipement de 2 DI avec le Deville (10 M / compagnies privées)

=> 111 M

1891 : Création de 4 Divisions d'Infanterie (40 M) et équipement en Lebel et Deville (8+16=24 M)
Création et équipement de 3 Sections Mitrailleuses (24 M)
Création d'une Division de Forteresse (10 M) et d'une forteresse à Nice (20 M)
Equipement de 6 DR- avec le Lebel (12,5 M / 1 par compagnie privée )
Equipement de 4 DR avec le Deville (18 M / 2 par compagnies privée)

=> 148,5 M


TOTAL DES DEPENSES : 603,5 MILLIONS DE FRANCS / Evidemment c'est réparti non pas sur 5 ans mais 7 ans (vu que les DI lancées en 91 seront pas prêtes avant 94) pour amortir sur le budget.

Armée totale : 13 DI, 3 DI-, 5 RAL, 2 RAUL, 6 DIC, 3 DA, 8 DF, 12 DR, 15 DR-, 9 SM

Répartition de l'armée :

Garde Impériale : 4 DI (fusil 1887/canon 1888), 1 SM (1888) – PARIS

1er Corps d'Armée : 3 DI (fusil 1887/canon 1888), 1 RAUL (canon 1875), 1 SM (1888) – LILLE
2ème Corps d'Armée : 3 DI (fusil 1887/canon 1888), 1 RAUL (canon 1875), 1 SM (1888) – NANCY
3ème Corps d'Armée : 3 DI (fusil 1887/canon 1888), 1 RAL (canon 1875), 1 SM (1888) – DIJON
4ème Corps d'Armée : 3 DI- (fusil 1887/canon 1888), 1 RAL (canon 1875), 1 SM – BOURGES
5ème Corps d'Armée : 3 DR (fusil 1887/canon 1888), 1 RAL (canon 1875), 1 SM – RENNES
6ème Corps d'Armée : 3 DR (fusil 1887/canon 1888), 1 RAL (canon 1875) – ROUEN
7ème Corps d'Armée : 3 DR (fusil 1887/canon 1888), 1 RAL (canon 1875) – REIMS
8ème Corps d'Armée : 3 DR (fusil 1887/canon 1888) – CLERMONT
9ème Corps d'Armée : 3 DR- (fusil 1887/canon 1879), 1 DA (fusil 1887/canon 1888), 1 SM (1888) – LYON
10ème Corps d'Armée : 3 DR- (fusil 1887/canon 1879), 1 DA (fusil 1887/canon 1888), 1 SM (1888) – MARSEILLE
11ème Corps d'Armée : 3 DR- (fusil 1887/canon 1879), 1 DA (fusil 1887/canon 1888), 1 SM (1888) – MONTPELLIER
12ème Corps d'Armée : 3 DR- (fusil 1882/canon 1879) – TOULOUSE
13ème Corps d'Armée : 3 DR- (fusil 1882/canon 1879) – BORDEAUX

Armée d'Afrique : 3 DIC (fusil 1887/canon 1888), 1 SM (1888) – ALGER

Armée d'Asie : 3 DIC (fusil 1887/canon 1888), 1 SM (1888) – SAÏGON

Les forteresses sont situées à Paris, Sarrebruck, Metz, Strasbourg, Belfort, Aiton, Chamonix et Nice.
(Et les DF sont équipés en fusils 1882 récupérés des DI qui ont désormais des 1887).

Budget de l'armée terrestre : 420,5 M (ancien budget) + 4 DI (48 M) + 3 DI- (24 M) + 3 DA (51 M) + 3 DIC (36 M) + 3 DF (9 M) + 9 SM (18 M) + ligne production SM (5,25 M) = 611,75 M

Armée active : 554 000 hommes réels
Armée de réserve & territoriale : 700 000 hommes réels

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Ven 25 Mar - 15:22

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La Royale (1887-1891)


RP à venir...

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Plan naval :

1887 :

Agrandissement du chantier naval léger de La Ciotat en chantier naval lourd (-200 M)
Construction d'un chantier naval léger Saint-Nazaire (-100 M)
Construction d'une base navale à Papeete et Djibouti (-60 M)
Chantier lourd de Brest : /
Chantier lourd de Cherbourg : /
Chantier lourd de Toulon : /

Chantier léger de Le Havre : 1 escadre de croiseurs protégés livrée à la Grèce majorée à 10 % (+3,6 M)
Chantier léger de Lorient : /
Chantier léger de Rochefort : 1 escadre de croiseurs protégés livrée au Japon majorée à 10 % (+3,6 M)
Chantier léger de La Ciotat : 2 escadres de torpilleurs livrée à la Royale (-6 M)

1888 :

Chantier lourd de Brest : 1 escadre de cuirassé à tourelle livrée à la Royale (-90 M)
Chantier lourd de Cherbourg : 1 escadre de cuirassé à tourelle livrée à la Royale (-90 M)
Chantier lourd de Toulon : 1 escadre de cuirassé à tourelle livrée à la Royale (-90 M)

Chantier léger de le Havre : en production
Chantier léger de Lorient : 2 escadres de canonnières à coque en acier livrées à la Grèce majorée à 10 % (+3 M)
Chantier léger de Rochefort : en production
Chantier léger de La Ciotat : en production

1889 :

Chantier lourd de Brest : en production
Chantier lourd de Cherbourg : en production
Chantier lourd de Toulon : en production

Chantier léger de le Havre : en production
Chantier léger de Lorient : en production
Chantier léger de Rochefort : en production
Chantier léger de La Ciotat : en production

1890 :

Chantier lourd de Brest : en production
Chantier lourd de Cherbourg : en production
Chantier lourd de Toulon : en production

Chantier léger de Le Havre : 2 escadres de canonnières à coque en acier livrée à la Royale (-30 M)
Chantier léger de Lorient : en production
Chantier léger de Rochefort : 2 escadres de canonnières à coque en acier livrée à la Royale (-30 M)
Chantier léger de La Ciotat : 2 escadres de torpilleurs livrés à la Royale (-6 M)
Chantier léger de Saint-Nazaire : 2 escadres de torpilleurs livrés à la Royale (-6 M)

1891 :

Chantier lourd de Brest : 1 escadre de cuirassé à tourelle livrée à la Royale (-90 M)
Chantier lourd de Cherbourg : 1 escadre de cuirassé à tourelle livrée à la Royale (-90 M)
Chantier lourd de Toulon : 3 escadres de torpilleurs livrés à la Royale (-9 M)

Chantier léger de Le Havre : en production
Chantier léger de Lorient : 1 escadre de canonnière à coque en acier et 1 escadre de torpilleur livrés à la Royale (-18 M)
Chantier léger de Rochefort : en production
Chantier léger de La Ciotat (fin des travaux d'agrandissement) : en production
Chantier léger de Saint-Nazaire : en production

COUT TOTAL : 904,8 M de francs (1887-1893)

Récapitulatif de la flotte française en 1891 :

Chantiers navals lourds : Brest, Cherbourg, La Seyne-sur-Mer (Toulon), La Ciotat (24 M / an)

Chantiers navals légers : Le Havre, Lorient, Rochefort, Saint-Nazaire (12 M / an)

Bases navales :

Façade atlantique (Atlantique, Manche) : Brest (lvl3), Cherbourg (lvl2) (7,5 M / an)
Méditerranée : Toulon (lvl3), Mers el-Kébir (lvl1) (6 M / an)
Atlantique nord : Fort-de-France (lvl1), Dakar (lvl1) (3 M / an)
Océan indien : Saint-Pierre (La Réunion) (lvl1), Djibouti (3 M / an)
Pacifique : Saïgon (lvl1), Port-de-France (Nouvelle-Calédonie) (lvl1), Xiamen (lvl1), Papeete (Tahiti) (6 M / an)

Effectifs de la Royale : 3 escadres de cuirassés à tourelle, 5 escadre de cuirassés à barbettes , 3 escadres de cuirassés à batterie centrale, 2 escadres de croiseurs protégés, 3 escadres de croiseurs non-protégés, 7 escadres de canonnières à coque composite en acier, 4 escadres de torpilleurs

En construction : 2 escadres de cuirassés à tourelle, 5 escadres de canonnières à coque en acier, 8 escadres de torpilleurs

Répartition de la Royale :

Toulon : 1 tourelle, 2 barbettes, 1 batterie centrale, 1 croiseur protégé, 1 torpilleur (57,5 M / an)
Mers el-Kébir : 1 tourelle, 1 barbette, 1 croiseur non-protégé, 1 torpilleur (33 M / an)

Brest : 1 tourelle, 1 barbette, 1 batterie centrale, 1 croiseur non-protégé, 1 torpilleur (43 M / an)
Cherbourg : 1 batterie centrale, 1 croiseur protégé, 1 torpilleur (17,5 M / an)

Fort-de-France : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Dakar : 1 canonnière composites en acier (1,5 M / an)

Saint-Pierre : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Djibouti : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)

Saïgon : 1 barbette, 1 croiseur non-protégé (17,5 M / an)
Xiamen : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)

Port-de-France : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)
Papeete : 1 canonnière composite en acier (1,5 M / an)

BUDGET DE LA MARINE (1891) : 240,5 M / an

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Sam 26 Mar - 17:51

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La controverse de Counani (1888)


En ce XIXe siècle, les rivalités coloniales entre grandes puissances européennes se manifestent essentiellement en Afrique et en Asie, puls anecdotiquement dans le Pacifique. Le continent Américain est lui désormais libéré de ce passé où bon nombre d'états s'expriment souverainement. Des restes des grands empires coloniaux en Amérique subsistent encore néanmoins, c'est le cas par exemple de la Guyane pour la France. Aux frontières du dernier vestige français en Amérique du Sud s'étend l'empire du Brésil, jusque là pas de problèmes... ou peut-être que si.

En effet, un problème n'a jamais été réglé depuis le XVIIIe siècle concernant la frontière franco-brésilienne dans cette lointaine contrée du monde. Cela concerne la région de Counani. Ce morceau de territoire de près de 350 000 km², essentiellement occupée par la dense forêt Amazonienne fait depuis plusieurs années l'objet de tensions sans aller pour autant à une guerre ouverte. Au final, chacun a de bien plus grosses préoccupations.

L'affaire prit cependant un sérieux tournant en 1886 lorsqu'un journaliste français Jules Gros décida de proclamer une république indépendante à Counani. Sa république « fantôme » reprenait bon nombre d'attributs de la France et de son pacte de l'empire républicain. Le signal envoyé était clair : susciter l'intérêt de Paris pour obtenir une intervention dans ce sens, celui-ci resta cependant sans retour. L'heure n'était pas à aviver des tensions avec le Brésil et surtout à quoi bon pour de la jungle.

Un autre événement allait encore malgré tout accélérer les choses : à la fin de l'année 1887, on rapporte que de l'or en très grande quantité a été découverte à Counani au sein du territoire revendiqué par Jules Gros. Les appels à l'aide auprès de la France sont de nouveaux lancés, cette fois l'appât du gain fait mouche et Jérôme Bonaparte parfois fragilisé par la montée des extrêmes dans son pays y voit l'occasion d'obtenir un succès extérieur intéressant. De plus, la situation interne du Brésil est propice à un coup de force : l'empereur Pierre II est de plus en plus contesté, son pouvoir chancelant est à la proie d'une guerre civile.

Ainsi, au courant d'avril 1888, la France déclare officiellement reconnaître la République de Counani et les territoires revendiqués comme relevant de l'administration française. Les flottes de l'Atlantique nord sont mises en alerte et une escadre de cuirassés à barbette ainsi que deux escadres de croiseurs protégés sont déployés au large des frontières brésiliennes. De plus, la France entreprend de vendre des vieux fusils Tramond datant de 1881 aux républicains Brésiliens, des financements leurs sont apportés pour mettre un peu plus la pression au pouvoir en place.

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Il est formellement demandé à l'empereur Pierre II de reconnaître les possessions françaises en Guyane, sans quoi de graves conséquences auront lieu.

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Mar 5 Avr - 18:03

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Création de la Section de Sécurité Intérieure (police politique) (1887-1888)


Le rapprochement avec la Russie opéré depuis la fin de l'année 1887 ne permet pas seulement de renforcer les liens commerciaux et viser à terme une alliance. En effet, plusieurs diplomates et politiciens français sont revenus de Saint-Pétersbourg avec des idées novatrices que l'on applique déjà à l'autre bout de l'Europe. C'est notamment le cas d'une police assez particulière nommée la Okhrana, composée des agents d'élite, celle-ci est conçue spécialement pour la traque et l'arrestation d'opposants politiques pouvant nuire aux intérêts supérieurs. Leurs méthodes d'une efficacité sans nom ont intéressé les plus hautes sphères de l'état français.

Ainsi, en février 1888, le ministre de l'intérieur Armand Fallières annonce la création de la Section de Sécurité Intérieure (abrégée en SSI). Tous les moyens humains, financiers et logistiques nécessaires sont confiés à cette section, véritable police politique en France, elle vise essentiellement deux groupes de personnes. D'abord les séditieux d'extrême gauche regroupant également les anarchistes et tous les opposants à l'empire rêvant d'un chaos dans notre pays. Mais aussi ceux de l'autre bord de l'échiquier politique, toutes ces personnes arborant un discours basé sur la haine de l'autre (en particulier des étrangers) et une nostalgie du temps passé. Les pires de tous, les ultra nationalistes, cette lie de l'humanité. L'usage de la torture est cependant officiellement interdit... Du moins officiellement...

Les résultats ne tardent pas à aboutir et dès l'année suivante, le gouvernement de Jérôme annonce la dissolution de la Ligue des Patriotes grâce au travail d'investigation de la Section de Sécurité Intérieure. Un coup terrible aux populistes qui se rallient de plus en plus autour de Boulanger, ex-général et désormais député très influent au sein de l'hémicycle. Le leader de ce groupuscule d'extrême droite, Paul Déroulède est incarcéré et gardé en prison pendant quelques jours avant d'être finalement arrêté. Officiellement, pas assez de preuves permettant son arrestation mais quand il s'agit de trouver des preuves, on dit pourtant de la SSI qu'elle peut réaliser des miracles... Dans les faits, la majorité de l'Union Démocratique aurait peur des réactions à droite où la création de cette police politique et ses actions ne font qu'accentuer la violence des débats à l'assemblée. Certains accusent Jérôme d'une nouvelle dérive dictatoriale et les députés de la droite et la gauche laissent même entendre que cette police politique pourrait viser des élus respectables de l'Empire avec une forme de violence.

« Des complotistes nageant dans un magma de délire » répond Jérôme face à ces accusations, la Section de Sécurité Intérieure lutte seulement contre les groupes les plus radicaux et interdits de toute représentativité politique.

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Mar 5 Avr - 20:04

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Exposition universelle de Paris (1889)


Seulement dix ans après la dernière édition francilienne de 1879, Paris décide d'organiser une nouvelle exposition universelle. Un projet fou avec un intervalle de temps aussi réduit et évidemment toujours aussi coûteux que d'organiser de tels événements. Le gouvernement de Jérôme se montra même dans un premier temps réticent, estimant que Paris avait déjà plus que donné sa part avec pas moins de trois expositions ces quarante dernières années et qu'il était préférable d'attendre encore un peu. Mais l'insistance d'un homme fit toute la différence. En effet, bien que réduit à des rôles de parade, l'empereur Napoléon IV souhaitait marquer le coup. 1889 c'est le centenaire de la Révolution Française, quoi de mieux que de la célébrer dans une exposition universelle ? Il n'y a rien de plus rassembleur dans notre pays si ce n'est les franges d'extrême droite. Un moyen politique de rappeler également que malgré la dimension impériale du régime actuel, tant Napoléon que son gouvernement sont très attachés à l'héritage républicain et révolutionnaire qui fait la grandeur de la France.

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Le thème de la Révolution pour cette exposition universelle n'échappa cependant pas aux puissances invités. Le souvenir reste encore douloureux pour les vieilles monarchies d'Europe qui outrées décidèrent de boycotter massivement l'événement. En Europe, seules quelques nations partageant les valeurs françaises acceptèrent de se rendre à l'exposition universelle de Paris : l'Espagne fort évidemment, la Tchéquie, la Galicie, la Hongrie et plus étonnemment... l'Allemagne ! Voilà peut-être bien l'un des seuls points communs qui pouvait rassembler les deux puissances rivales. Du côté de l'Amérique, inutile de dire que les invitations furent l'unanimité, là où la Révolution est admirée de tous. Enfin, au lointain Extrême-Orient, par delà les océans, quelques représentants Japonais nous honorèrent de leur présence. Au final, une affluence remarquable pour cette exposition prestigieuse malgré le boycott des délégations officielles de la Belgique, de l'Italie, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de la Russie et de l'Empire Ottoman. Un boycott qui cependant n'empêche pas bon nombre d'artistes ou personnalités de ces pays de se rendre à l'exposition de leur propre chef.

Celle-ci démarra officiellement le 5 mai 1889. Alors que la précédente exposition de Paris avait donné la part belle aux beaux arts et notamment la présentation du Palais du Roi de Rome, quelles surprises la France nous réservait-elle cette fois ? Deux axes majeurs, à commencer par les colonies, une idée révolutionnaire pour une exposition... révolutionnaire.

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La France a en effet accéléré ses conquêtes coloniales ces dernières années et ce sur tous les continents : Soudan, Guyane, Polynésie, Indochine... A l'heure où des badauds déambulent dans les rues de Paris pour admirer les dernières reliques de l'empire colonial, bon nombre de soldats français meurent encore sous les flèches et les lances des Toucouleurs. Sur l'Esplanade des Invalides, bon nombre de trésors des quatre coins du monde sont ramenés pour être exposés aux yeux ébahis des Parisiens. Sur insistance de Napoléon IV, on ramena même un Moaï de près de 4 mètres de haut, cette gigantesque statue de pierre originaire de l'île de Pâques, l'une des dernières prises françaises. L'étonnement des petits comme des grands fut immense de voir ces monolithes venus d'une autre planète, jamais n'en avaient-ils entendus parler et pas même l'empire Britannique, sur qui on dit pourtant que le Soleil ne se couche jamais possédait de tels artéfacts. Mais ce n'est pas tout ! Trésors et autres babioles africaines ornaient les lieux avec la possibilité pour les invités de déambuler dans un véritable zoo humain où chaque enclos était consacré à la présentation d'individus vivant au sein de l'empire colonial français. Une chance incroyable pour les badauds de pouvoir admirer ces indigènes dans un milieu imitant leur habitat naturel et les observer reproduire les gestes de leurs cultures, fascinant ! Sans parler évidemment de dendrobates séchées ou autres éléments de la faune Guyanaise récemment agrandie présentés sur les étals des pavillons. Le clou du spectacle n'en restait pas moins la reproduction somptueuse de l'Angkor Vat, joyau architectural de l'empire Khmer. Une véritable prouesse projetant les visiteurs dans un autre monde, un autre pays.

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De l'autre côté de Paris sur le Champ de Mars au pied du Palais du Roi de Rome se trouve l'autre point fort de cette exposition universelle. Une ode à la Révolution Industrielle et aux prouesses techniques réalisées. Car en effet, nous n'en vivons peut être pas seulement une mais deux ! Les progrès se sont encore accélérés ces dernières années et des présentations consacrées à l'électricité ou la chimie notamment sont légions. Les machines à vapeur ne sont pas en reste avec l'une des plus belles réalisations de l'exposition : la galerie des machines. Cette nef, comparable à une cathédrale, s'étend sur plus de 420 mètres, plus grande construction métallique d'Europe, c'est également tous ses plafonds en verre qui fascinent tant. A l'intérieur, turbines à vapeur fonctionnent et permettent d'étaler la pointe de l'industrie française, oui celle-ci est plus que performante et n'a rien à envier à ses concurrents allemands ou britanniques.

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En dernier lieu se dresse l'installation la plus marquante de cette exposition universelle, le bâtiment « vedette ». Une structure entièrement metallique d'un fer à la couleur bronzé plus que particulier, une tour peut-être pourrions nous l'appeler ? Haute de plus de 300 mètres ce qui en fait de loin le plus grand édifice de la planète, visible à plusieurs kilomètres ronde, elle fascine autant qu'elle agace. De nombreux Parisiens s'insurgent en effet contre l'édification de cette structure gâchant le paysage de leur magnifique ville, « c'est une verrue ! Une monstruosité ! » s'exclame-t-on. Heureusement pour eux, elle ne le gâchera pas longtemps, sa présence étant seulement provisoire... du moins à ce que l'on dit. Vous l'aurez compris, nous parlons de la Tour... de 300 mètres, sobrement nommée ainsi et construit grâce aux plans du renommée Gustave Eiffel, ayant déjà participé à la construction de la Statue de la Liberté. Cette Tour de 300 mètres attira pas moins de 2 millions de curieux jusqu'à la clôture de l'exposition le 31 octobre ce qui faisait évidemment d'elle la plus grande attraction malgré les critiques émises.

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La Tour de 300 mètres avec derrière le Palais du Roi de Rome en perspective

Avec au total plus de 30 millions de visiteurs durant ces 6 mois, l'exposition universelle de Paris de 1889 fut un franc succès. La totalité de la lourde somme investie pour les préparatifs fut amortie, on en dégagea même un très léger excédent cependant bien trop faible afin d'en tirer un quelconque intérêt.

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Mer 6 Avr - 19:02

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Scandale des décorations (1890)


Au début de l'année 1890, le scandale des décorations est retentissant, en un seul instant, tout le système orchestré par Jérôme Bonaparte depuis quasiment dix ans s'écroule comme un château de cartes. Bien qu'il n'y soit pas impliqué personnellement, son gendre le place en position de porte à faux, Clémenceau et Brisson ne sont pas seulement des députés, ce sont des chiens enragés. Celui qu'on appelle le Tombeur de Gouvernements se montre impitoyable dans l'hémicycle de l'assemblée, son éloquence et sa gouaille en impressionnent encore une fois plus d'un. Il en profite également pour rappeler les liens troubles que Jérôme entretiendrait avec les milieux financiers et la création de la SSD tant controversée. Dans un monologue célèbre, il en profite également pour attaquer la politique colonialiste de Jérôme qui a totalement oublié ses promesses sociales qu'il rappelle pourtant régulièrement mais depuis le début de son mandat en 1881, pas une amélioration ne fut notée... :

Spoiler:

« Pendant que vous êtes perdus dans votre rêve colonial, il y a à vos pieds des hommes, des Français, qui demandent des dépenses utiles, fructueuses au développement du génie français et qui vous aideront en augmentant la production, en la faisant à meilleur compte, à trouver ces fameux débouchés que vous fermez par vos expéditions guerrières ! [Très bien ! très bien ! Applaudissements sur divers bancs]. Il y a la question politique. On n’en a rien dit, on l’a oubliée, elle a disparu des préoccupations de M. Jérôme Bonaparte. Mais elle subsiste, vous êtes en face d’un pays où se dressent les problèmes les plus graves pour une nation, à savoir comment vous pouvez organiser un gouvernement régulier fondé sur le principe de la Liberté. Depuis cent ans tous nos gouvernements sont venus échouer contre la Révolution. Réussirons-nous à organiser, à régler l’évolution pacifique au grand bénéfice de tous ?
Quand un homme d'État ose même regarder en face une pareille œuvre, lorsqu'il ne trouve rien à conseiller à une nation, sinon de partir en guerre aux quatre coins du monde, s'il ne comprend pas que la première condition du progrès qu'il veut servir, c'est la paix, s'il formule une doctrine de guerre, c'est peut-être un grand homme dans le sens vulgaire du mot, ce n'est pas un démocrate ! »

Spoiler:

Jérôme Bonaparte : « … »

La pression du député du Var s'accentue également en rappelant les liens que Jérôme entretient avec l'Italie pourtant allié de l'Allemagne et un ennemi à la France. Puis enfin, ce scandale des décorations est véritablement le coup final porté au chef de l'exécutif, définitivement K.O., également affaibli par ses problèmes de santé, villpendé par les élus de gauche mais aussi de droite où cette affaire continue de faire le jeu de Boulanger et même désormais contesté au sein de son propre parti, Jérôme est contraint de présenter sa démission le 2 janvier 1890.

L'Union Démocratique qu'il avait bâti sur mesure autour de sa personne se dislocque t-elle pour autant ? Oui et non. Les premières fissures autour de cette puissante coalition politique apparaissent en tout cas que ce soit sur les ailes gauche ou droite. Alors que bon nombre de Républicains comme Jules Ferry s'étaient finalement fait à ce pacte de l'empire républicain, les vieux démons du doute sur les Bonaparte ressurgissent. Même pour le plus républicain d'entre eux en la personne de Jérôme, peut-on vraiment leur faire confiance finalement ? Aussitôt le pouvoir exécutif entre les mains, voilà qu'ils se mettent à plonger dans la plus crasse des corruptions. De l'autre côté, c'est surtout l'indignation pour les élus de la frange droite où le devoir de moralisation fut toujours chose sacré. Un scandale lié qui plus est à des catins ? Des députés de gauche ? Si seulement Napoléon Ier pouvait voir ça... A l'heure où l'on se parle, le pauvre empereur doit se remuer dans sa tombe de voir comment ses descendants ont saccagé son héritage, sans parler de l'empereur actuel davantage occupé à être un Borgia des temps modernes.

Le coup est si grand qu'une infirme minorité des élus de l'Union Démocratique (une quinzaine) décident de claquer la porte. Une première défection au sein du « système Jérômien » comme certains médias se plaisent à l'appeler qui est sans grandes conséquences décisionnaires mais ô combien importante en symbolique. Ils rejoignent la coalition de droite voire d'extrême droite que formente Georges Boulanger. En effet, le général déchu promet d'éliminer une bonne fois pour toute la corruption qui gangrène le parlementarisme et de rendre le pouvoir aux français, dans un discours ultra nationaliste basé, il annonce que les efforts seront concentrés sur le seul véritable ennemi de la France : l'Allemagne. Son discours séduit de plus en plus et le scandale des décorations ne fait que monter encore un peu plus sa très large côte de popularité auprès du peuple. De quoi s'emparer de l'Elysée ? La crainte est de plus en plus immense dans les bancs de l'Union Démocratique mais ct événement reste à relativiser.

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En effet, le salut demeure dans le fait que cette « union des populistes » entre l'extrême gauche et l'extrême droite tant fantasmée par certains est encore très loin. Clémenceau reste fermement opposé aux thèses de Boulanger qu'il suspecte de vouloir abattre la démocratie même si les deux hommes partagent certaines convictions. Mais le bloc nationaliste finira-t-il par être suffisamment fort pour renverser de lui même l'UD ? Rien n'est moins sûr, en tout cas, leur influence ne fait que grandir en dépit de la répression qui peut parfois être appliquée, au final peut être contre productive.

Afin d'empêcher la destruction complète de l'Union Démocratique en plusieurs partis comme il était le cas auparavant, un sauveur survient : Charles de Freycinet. Alors que Jérôme finit ses jours anonymement dans une crasse agonie à cause de ses douleurs à l'estomac, Freycinet incarne parfaitement ce « et en même temps » capable d'unir Bonapartistes et Républicains modérés. Il a l'expérience politique puisqu'il a multiplié les postes au sein des derniers gouvernements, compte parmi les premiers soutiens de Jérôme et déjà à l'époque qui semble presque lointaine de Eschassériaux, il était le numéro 3 du parti. Une figure rassembleuse que les députés espèrent voir sauver l'Union Démocratique d'une mort qui semble peut être structurellement programmée. Les deux bords les plus radicaux de la coalition maintiennent leur vote de confiance au sein du nouveau gouvernement mais il n'en demeure pas moins que les doutes persistent. Ce scandale sonne comme un premier avertissement et en cas de nouveau coup dur, c'est bien tout qui risque de voler en éclats. Pour pouvoir sauver la mise et espérer partir tout de suite sur un succès politique qui renforcerait sa légitimité, Charles de Freycinet annonce dès février 1890 le déclenchement d'une nouvelle guerre coloniale en Asie au grand damne de Clémenceau... Les détails de cette expédition spéciale seront bientôt dévoilés au Parlement.

Voici le nouveau gouvernement, plusieurs figures centrales demeurent, encore appréciées tant à gauche (Jules Ferry ou Sadi Carnot) qu'à droite (Bourbaki) et en même temps centrales pour l'UD. De nouvelles têtes font aussi leurs apparitions à des postes importants, c'est le cas de Alexandre Ribot au Quai d'Orsay. Celui-ci ayant beaucoup oeuvré lorsqu'il travaillait au cabinet du ministère des affaires étrangères lors de la négociation des accords avec la Russie se trouve récompensé d'une belle promotion pour avoir permis une « quasi-alliance ». On retrouve également le sulfureux Ernest Constans, celui qu'on dit issu de milieux francs-maçons tel Jérôme dans le rôle de premier flic de France. A peine arrivé que celui-ci fait déjà ulcérer la gauche pour la sévérité de ses mesures répressives que la droite pour sa volonté « de terrasser la fièvre nationaliste ». Sur insistance de l'empereur Napoléon IV, il fut accepté que l'un de ses amis proches originaire de Saint-Etienne, un certain Jules Roche accède au ministère de l'industrie. Enfin, sur une note plus légère, notons la présence de Severiano de Heredia, un mulâtre originaire de Cuba comme on les appelle qui devient ainsi le premier ministre métis de l'histoire de la France. De quoi susciter un peu plus la colère des boulangistes qui parlent d'un grand remplacement de notre pays...

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Président du Conseil : Charles de Freycinet

Ministre des affaires étrangères : Alexandre Ribot
Ministre de la justice : Charles de Freycinet
Ministre de l'intérieur : Ernest Constans
Ministre de la guerre : Charles Denis Bourbaki
Ministre de la marine et des colonies : Jules François Emile Grantz
Ministre de l'instruction publique : Jules Ferry
Ministre des finances : Pierre Tirard
Ministre de l'agriculture : Paul Barbe
Ministre du commerce et du travail : Jules Roche
Ministre des travaux publics : Sadi Carnot
Ministre des postes et des télécommunications : Severiano de Heredia


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Mer 6 Avr - 22:58

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Empire Français

La Marseillaise



Le Paris-Rome (1887-1891)


Le 21 août 1877... Cette date ne vous dit peut-être rien à première et pourtant elle signifie beaucoup que ce soit pour les français ou pour les italiens. Il ne s'agit nul autre que de la paix de Vienne consacrant la victoire des deux peuples transalpins sur l'Allemagne. La France devient alors hégémonique sur l'Europe, l'Italie sur les Balkans et la Méditerranée mais cet équilibre fragile des deux puissances autrefois alliées se mue rapidement en une sorte de guerre froide où les sphères d'influence ne sont pas toujours respectées.

En 1887, il n'échappa à aucun mathématicien digne de ce nom qu'il s'agit des dix ans de cette victoire. N'est-ce pas là une belle occasion de célébrer cet événement marquant et de rabibocher la France et l'Italie ? Pourquoi pas mais dans les faits, cela reste beaucoup plus compliqué que cela. Les deux empereurs, Napoléon IV et Amédée ont beau continuer de nourrir une belle amitié, la réalité politique est ce qu'elle et rend la situation plus compliquée. La controverse de la Bosnie l'année précédente reste encore très frais dans les esprits et l'opinion publique Italienne n'a pas pardonné à la France sa « trahison » pour avoir valider la cession à son ennemi Serbe. Face à cette rancoeur tenace, tout événement officiel fêtant les dix ans de la fin de guerre est complètement impossible.

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Napoléon IV dans ses jeunes années...

Il existe cependant une solution alternative dont l'idée vient tout droit de Napoléon IV, l'empereur qui fait du vélo l'un de ses loisirs préférés dans les vastes propriétés impériales pense justement que ce pourrait être le lien d'union. Après avoir négocié secrètement avec son homologue Italien pour qu'il fasse lui aussi pression auprès de son gouvernement, l'empereur français se montre très insistant auprès de son grand-cousin Jérôme. Mais quelle idée au juste ? Une toute nouvelle façon d'appréhender la politique étrangère : une « diplomatie du sport » comme il s'aime à l'appeler dans ses écrits. En effet, la place du sport outre Manche est de plus en plus importante ces dernières années... création du tournoi de Wimbledon, compétitions de football ou de rugby entre autres. De quoi donner des idées à la famille impériale qui souhaiterait exporter ces modèles à la France.

Ainsi, France et Italie se mettent d'accord pour la création d'une course de cyclisme sur route. De telles courses ne sont pas entièrement novatrices, c'est même la France qui a lancé le mouvement avec le Paris-Rouen en 1869 qui fut au final abandonné dès l'année suivante. Le Royaume-Uni et les autres pays anglo-saxons demeuraient les spécialistes quant à l'organisation de ce genre d'événements mais il n'existait aucune grande compétition digne de ce nom que ce soit en France ou en Italie. C'est pourquoi, il fut décidé de créer dès 1887 une nouvelle course : le Paris-Rome qui comme son nom l'indique consiste à rallier Rome depuis Paris. Car comme on le dit chez les italiens : « Solo Parigi è degna di Roma; solo Roma è degna di Parigi » ou plus simplement « Seule Paris est digne de Rome ; seule Rome est digne de Paris ». Quoi de mieux qu'une course cycliste reliant les deux plus belles villes d'Europe ?

Non sans grommeler, les gouvernements respectifs de Jérôme et Cadorna parvinrent à un accord pour l'organisation de cette course. Après tout, ce n'était que du sport, une forme de symbolisme pour rappeler les liens passés sans pour autant aller vers une véritable coopération future. Cette compétition n'engageait en rien qui que ce soit. Ainsi, le 21 août 1887 débuta la première édition du Paris-Rome, afin de suivre de plus près l'événement, un quotidien sportif qui s'impose rapidement comme la référence du genre en France intitulé Le Vélo voit le jour. Ce média de premier plan permit de suivre la compétition au plus près et ce au quotidien, une véritable prouesse. La récente Union vélocipédique de France (UVF) prit également une place importante à l'organisation de l'événement. Ce fut évidemment l'empereur Napoléon IV lui-même, torse nu sur son vélo qui lança le départ fictif de la course dans une mise en scène viriliste du personnage impérial. Amédée fit également le déplacement pour assister à l'inauguration de la course tandis que Cadorna restait occupé à Rome pour gérer les affaires courantes, bien plus importantes.

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Le départ du Paris-Rome

L'originalité de ce Paris-Rome résidait dans le fait qu'il s'agissait d'une course de pas moins de 6 étapes sur une semaine alors même que la plupart des courses cyclistes sont d'interminables courses d'un jour. Un pari qui fut même à l'origine de son grand succès tant en France qu'en Italie mais aussi dans les pays voisins et jusqu'au fond des chaumières de chaque habitant. En effet, pas seulement attirance des bourgeois, il s'agissait d'un franc succès populaire, bon nombre de badauds se ruaient par centaines le long des routes afin de voir ces monstres d'endurance pédaler sur plusieurs centaines de kilomètres. Voici le déroulé exact du Paris-Rome :

1ere étape : Paris-Lyon (476 km) / Plaine
2ème étape : Lyon-Marseille (335 km) / Plaine
3ème étape : Marseille-Nice (199 km) / Collines
4ème étape : Nice-Turin (255 km) / Montagne
5ème étape : Turin-Milan-Bologne (357 km) / Plaine
6ème étape : Bologne-Rome (404 km) / Plaine

On compta pas moins de 33 participants au départ de la course à Paris (15 français, 15 italiens, 2 belges et 1 suisse ; les allemands décidèrent naturellement de boycotter l'événement tandis que les britanniques préféraient participer à leurs compétitions nationales). Cependant seulement moins de la moitié d'entre eux eurent le courage d'aller jusqu'au bout de la ligne d'arrivée à Rome. Il faut dire que l'épreuve physique est hors normes : les étapes sont extrêmement longues se déroulant même parfois jusque tard dans la nuit pour la première et la dernière. De plus, il n'y a aucun jour de repos rendant la tâche encore plus compliquée.

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Paul Medinger, premier vainqueur de l'histoire

Celui qui restera à jamais comme le premier vainqueur de l'histoire du Paris-Rome se nomme Paul Médinger, un français. Le succès de l'événement fut tel qu'on décida de programmer un autre édition l'année suivante en 1888. Mais le contexte géopolitique entre la France et l'Italie se faisait de plus en plus sombre encore avec en toile de fond la controverse Roumaine qui porte un coup terrible aux intérêts italiens dans ce pays. Une rancoeur envers la France encore grandissante puisque le pays de Pasteur a décidé de soutenir son allié Russe dans cette entreprise. L'Italie ne peut pas dans l'immédiat être capable de se venger de la France sur le champ de bataille mais en attendant... elle peut le faire sur les routes du Paris-Rome ! Tous les moyens furent donc mis pour cette revanche et alors que cette course de cyclisme avait été initialement créée pour devenir un symbole d'une éventuelle normalisation des relations franco-italiennes, elle en devient finalement le terrain de jeu de ses rivalités. Les coureurs français et italiens où chacun court individuellement (il n'y a pas d'équipes) n'hésitent pas à jouer des coudes dans le peloton et les coups tordus ne se font pas rares, aucun donné n'est fait.

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Gilberto Marley, dit "Castigo di Dio"

L'Italie prend sa revanche : Gilberto Marley réalise un doublé remportant le Paris-Rome en 1888 puis 1889. Celui que l'on surnomme alors « Castigo di Dio » (la Punition de Dieu) est finalement battu par Henri Béconnais lors de l'édition de 1890, ce français également adepte du motocyclisme est quant à lui justement surnommé « Le Roi des motocyclistes ». Au fil des années, la course du Paris-Rome ne fait que gagner en renommée, globalement le tracé ne change pas d'une année sur l'autre avec toujours les mêmes villes-étapes qui sont les plus grandes villes de la France et de l'Italie : Paris, Lyon, Marseille, Nice, Turin, Milan, Bologne et donc enfin Rome. Chaque année, le nombre de participants s'élève un peu plus pour atteindre 51 lors de l'édition de 1891. Celle-ci fait d'ailleurs l'objet de toute l'attention de la presse franco-italienne qui se régale d'avance du match dans le match entre Castigo di Dio et Le Roi des motocyclistes. Mais au final, ni l'un, ni l'autre ne l'emporta ! Victime d'une chute aux alentours de Montélimar, Henri Béconnais dut abandonner la course et Gilberto Marley termina 2e derrière... Paul Médinger. De retour après deux ans d'absence (il avait fini 3e en 1888), le vainqueur de la première édition mit tout le monde d'accord et obtint une deuxième victoire sur cette course égalant le record de Gilberto Marley.

Rendez vous l'année prochaine pour une édition 1892 qui risque encore une fois d'être explosive...

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Ven 8 Avr - 0:03

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La Marseillaise



L'Union Populaire (1891)


Alors que la fièvre boulangiste s'empare d'une grande partie de la France où plusieurs dizaines de députés tant monarchistes que bonapartistes autoritaires ou même quelques dissidents de l'Union Démocratique se rallient autour de la personne du général, un autre bloc politique monte en puissance... La gauche républicaine, la deuxième principale force d'opposition continue d'inquiéter de plus en plus le système dirigeant et il faut dire que les derniers événements donnent eux aussi du grain à moudre. En ce début de l'année 1891, une véritable dynamique se crée en faveur du camp socialiste, si Jérôme Bonaparte, catalyseur de la haine des opposants fut poussé à la démission c'est aussi en partie grâce à Clémenceau. Ses talents oratoires au sein de l'hémicycle font souvent mouche mais surtout les deux derniers événements vont encore lui donner raison. D'abord en prenant totalement ses distances avec les boulangistes puis en attaquant frontalement le gouvernement.

En effet, en janvier, un dramaturge nommé Victorien Sardou, fervent royaliste dans l'âme, représente la pièce « Thermidor » à la Comédie Française. Sur le fond, rien ne semble poser problèmes au premier abord, bien au contraire puisque cette pièce de théâtre, inscrit dans le cadre de la Révolution Française défend Danton, l'une des figures de celle-ci. Sauf que voilà... En analysant davantage entre les lignes et en connaissance de cause de l'idéologie de Sardou, la vérité est plus sournoise. Cet homme cherche à mettre en avant les excès de la Convention montagnarde pour au final dénoncer insidieusement l'intégralité de la Révolution. Un véritable scandale. Intolérable y compris pour le gouvernement de Freycinet. Il décide donc de censurer cette pièce de théâtre car contraire aux valeurs de la Révolution, une occasion d'ailleurs de se racheter auprès des socialistes mais... la gauche n'est pas dupe pour autant. Clémenceau continue ainsi de s'affirmer un peu plus comme le leader des républicains les plus radicaux et profite de l'événement pour réhabiliter Robespierre à l'Assemblée Nationale et affirmer aussi sa différence avec l'Union Démocratique. Il n'y a pas de « bons » révolutionnaires comme Danton et les « mauvais » comme Robespierre. On compte uniquement « des révolutionnaires » en France et cette Révolution qui nous est si chère constitue un bloc. Un bloc oui que Clémenceau souhaite rétablir : le bloc national, dans un discours célèbre il dénonce les boulangistes qui ont pris la défense officiellement de la Révolution pour s'imposer comme la seule opposition crédible mais aussi l'Union Démocratique, trop timide à apporter un soutien à Robespierre.

Annexe : discours de Clémenceau à la Chambre des députés

Spoiler:

Quelques mois plus tard, un autre événement accélère la montée en puissance de cette gauche républicaine et socialiste. En dépit des promesses sociales maintes et maintes fois répétées par Jérôme puis son successeur Freycinet, aucune avancée notable ne fut notée depuis la fin du mandat de Eschassériaux. Il n'y a même qu'un seul mot d'ordre du côté de l'UD : travailler, travailler et encore travailler. Le plan Carnot dessiné en 1887 doit être scrupuleusement respecté et les objectifs de production fixés aux ouvriers sont terribles avec des journées à l'usine dépassant les 12 heures et ce six jours du sept. Un rythme infernal difficile à tenir pour les prolétaires français, cela conjugué à un hiver 1890-1891 très rude et une augmentation du prix des céréales, il n'en faut pas plus pour augmenter la grogne populaire.

Ainsi, le 1er mai 1891, un appel à la grève est lancé à Fourmies dans le Nord pour réclamer la journée des 8 heures de travail. Malgré le droit de grève reconnu depuis les dernières réformes sociales, un arrêté préféctoral interdit cette manifestation. Mais croyez vous vraiment que cet interdit allait être respecté ? Au petit matin du 1er mai, déjà plusieurs centaines de manifestants sont présents, le gouvernement de Freycinet avait cependant anticipé. Son terrible ministre de l'intérieur, Ernest Constans bien connu pour ses méthodes les plus extrêmes déploit un dispositif policier impressionnant. Durant tout le long de la journée, plusieurs echauffourés ont lieu entre les deux partis, les CRS gendarmes à pied procèdent à plusieurs interpellations et arrêtent en masse ces insurgés. Le drame survient finalement à la fin de la journée vers 18h lorsqu'un régiment de l'armée d'infanterie est envoyé en renfort soutenir les forces de l'ordre. Une caillasse perdue des manifestants s'abat sur le crâne d'un soldat, seulement blessé, celui-ci s'effondre cependant au sol sous la violence du choc.

La réaction est sanglante : le commandant Chapus ordonne de faire feu sur la foule et envoie ses hommes charger à la baïonnette pour disperser les manifestants. En seulement 45 secondes, 9 grévistes sont abattus et au minimum 35 autres gravement blessés. Le lendemain matin, c'est l'effroi tant dans la presse qu'à la Chambre des Députés et évidemment les récupérations politiques ne traînent pas. Pour la gauche, cet événement symbolise une fois de plus la nécessité d'améliorer la condition ouvrière tandis que la droite boulangiste dénonce la répression de cet empire républicain corrompu jusqu'à la moelle et les conséquences des réformes dites progressistes comme l'école obligatoire à l'origine des revendications de plus en plus nombreuses de la population.

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L'affaire devient une nouvelle patate chaude pour l'Union Démocratique et toujours le même homme, Georges Clémenceau, en profite pour s'engouffrer dans la brèche. Dès le lendemain, dans un discours rempli d'émotions, il présente les larmes aux yeux devant l'hémicycle la chemise ensanglantée d'un manifestant et appelle à l'amnistie totale des manifestants :

« Mais est-ce que vous ne croyez pas, monsieur le président du Conseil, que dans des circonstances comme celles-ci, il faut s'élever plus haut, qu'il faut regarder plus loin, bien au-delà de l'horizon parlementaire.
Monsieur le président du Conseil, je sais quel homme vous êtes.
Voulez-vous me permettre de faire appel, non pas à ce que vous croyez, à tort, le devoir du chef de gouvernement, mais aux sentiments de droiture, de justice et d'humanité qui sont en vous. Je sais bien quelles sont vos intentions, vous nous les avez fait connaître, je veux ignorer les intentions, je n'ai pas besoin de vos déclarations, je les connais, je sais qu'elles sont sincères. Je ne suis pas à cette tribune pour vous combattre, vous le savez bien, mais je vous dis : « La situation est plus grave que vous ne pensez. » Vous dites que nous voulons faire la division face aux Boulangistes. Rien n'est plus loin de notre pensée. Non, mais nous prévoyons les malheurs qui peuvent fondre sur ce pays et du dehors et du dedans. Et nous voulons, avant tout, sauver le bien suprême de tous, la sainte patrie (Très bien ! Très bien ! à gauche)
Nous voulons faire une situation sociale qui permette à tous les fils de la France de répondre à son appel suprême le jour où elle serait menacée. (Très bien ! Applaudissements à gauche)
Écoutez-moi, je vous en conjure, élevez-vous plus haut, sortez de cette enceinte, de ce milieu parlementaire si énervant à tant d'égards.
Regardez par la fenêtre. Voyez ce peuple paisible qui travaille, (Vifs applaudissement à gauche) qui ne vous demande rien que de lui faire des conditions d'ordre et de paix lui permettant de travailler et de préparer le régime de justice qu'il entrevoit, qu'il prépare d'une volonté pacifique mais si tenace qu'elle est irrésistible.
Donnez-lui les satisfactions morales qu'il réclame à bon droit, vous le savez bien. Non ! vous n'êtes pas responsable de ce qui est arrivé ; non ! je ne veux pas rejeter sur vous cette effroyable responsabilité !
Mais, réfléchissez ! Aujourd'hui, vous allez prendre une décision qui, devant l'histoire, vous fera porter un jour une lourde responsabilité.
Monsieur le président du Conseil, réfléchissez-y, pensez que la détermination que vous allez prendre aura sur la situation morale de ce pays une influence qu'il ne dépendra de personne de changer.
[...] La première condition d'une telle œuvre c'est l'oubli, l'apaisement, l'amnistie. »

Malgré les supplications répétées de Clémenceau, l'amnistie des manifestants fut rejeté lors du vote de l'Assemblée, l'Union Démocratique s'y opposant fermement. Le scandale médiatique de cette bavure restait cependant tenace et ne faisait que monter encore une fois les extrêmes. L'UD était déjà bien fragilisé par le scandale des décorations l'année précédente et ne survivrait probablement pas à une nouvelle chute de cabinet. Face à une situation aussi explosive, le ministre de l'intérieur Ernest Constans décide de prendre les devants et se sacrifie en présentant sa démission seulement 3 mois après son entrée dans le gouvernement. Un sacrifice qui permet de sauver provisoirement la tête de Freycinet.

Un avenir d'autant plus incertain que nous sommes en pleine campagne électorale : les élections législatives pour renouveler l'Assemblée approchent et du côté de l'Union Démocratique on craint tant une vague brune qu'une vague rouge. Sentant que le vent est peut-être en train de tourner et renforcé par ses derniers succès politiques obtenus, Clémenceau en profite pour assumer sa position. Il réitère ses propositions et rappelle sa ligne de conduite, le député de la gauche réaffirme son opposition la plus totale avec le projet de Boulanger « le petit caporal de pacotille ». Il met en avant également les dépenses financières somptueuses du gouvernement de l'UD dans les guerres coloniales et dénonce les missions civilisatrices alors même que nous avons beaucoup à apprendre des autres, un multiculturalisme serait il même souhaitable ? Cet argent gaspillé dans le désert d'Afrique ou les jungles d'Amérique et d'Asie serait bien plus utile en étant redistribué aux travailleurs, ces ouvriers qui attendent des avancées sociales depuis des années. Que dire également de la corruption présente dans chaque pan du parti au pouvoir ?

Au final, Clémenceau présente la gauche socialiste comme étant la seule capable de battre l'UD et les Boulangistes. Il appelle ainsi à la formation d'une Union Populaire basée sur de nouveaux grands principes : ce Quatrième Etat qu'incarne la classe ouvrière et faire Bloc National, ce bloc de la Révolution Française où aucun courant de celle-ci ne doit être rejetée, pas même Robespierre. En ce sens, il demande aux électeurs de la gauche radicale de réaliser un vote efficace en préférant la gauche socialiste pour ne pas diviser les forces de la gauche face aux ennemis communs. Clémenceau en appelle également  aux républicains de l'aile gauche de l'UD encore attachés aux valeurs du républicanisme qui ne souhaitent pas revoir le pays plonger dans une autrocratie des plus totales sans oublier certains de l'extrême droite. Ceux qu'il qualifie des « boulangers pas Boulangistes », ces hommes travaillant le pain chaque jour dans leurs boulangeries et dont les revendications se rapprochent davantage des ouvriers que des bourgeois. Leur vote pourrait compter dans un scrutin qui s'annonce décisif.

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Ven 8 Avr - 16:16

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La Marseillaise



Championnat de France international de tennis (1887-1891)


Dans le domaine sportif, alors que la première édition du Paris-Rome est un franc succès, l'empereur Napoléon IV souhaite aller encore plus loin dans cette fameuse diplomatie du sport. Lors des traditionnelles grandes soirées festives organisées par la famille impériale, il se lie d'amitié avec un certain Pierre de Coubertin. Ce jeune homme revient tout juste d'un long séjour à Londres où il y passa la majorité de ses études universitaires. Il en ramène plein d'idées déjà organisées au Royaume-Uni avec une place beaucoup plus importante du sport et ce notamment à l'école ainsi que dans les milieux amateurs où il pourrait avoir une place pédagogique plus importante, stimulant ainsi la concurrence entre les élèves et le dépassement de soi.

Les idées plaisent à l'empereur qui veut imiter son voisin Outre-Manche, seulement voilà, il ne dispose plus d'aucun pouvoir décisionnel et il faut donc convaincre son cousin Jérôme. Comme lors de l'organisation du Paris-Rome, le président du conseil n'est pas franchement convaincu dans un premier temps. Quel intérêt franchement ? Ce sont finalement d'autres arguments qui finissent par le convaincre lorsque Coubertin invoque le sport comme un outil pour la « disciplination des indigènes ». La pratique important du sport pourrait donc aider à la colonisation où la France est pleinement engagée aux quatre coins du monde mais aussi dans la sélection des individus à l'école pour ne garder que les plus forts dans notre armée, en effet, Coubertin déclare : « Il y a deux races distinctes : celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Eh ! bien, c'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts ».

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Ainsi, le 20 novembre 1887, une fédération d'athlétisme nommée l'Union des sociétés françaises de course à pied (USFCP) est créée à Paris sous la pression du gouvernement. Sinon, tout est mis en œuvre pour réaliser les idéaux de Coubertin. Le 1er janvier 1888, un Comité pour la propagation des exercices physiques dans l'éducation est crée à son tour. Le gouvernement décide d'y placer Jules Simon à la présidence, ce dernier, désormais plus en retrait de la vie politique en raison de son âge avancé (environ 75 ans mais il demeure sénateur à vie) mais toujours une figure très forte de l'Union Démocratique. Un rôle au final davantage symbolique au sein de ce Comité puisqu'il est laissé à Coubertin toute la liberté pour cibler ses projets. Le jeune homme développe ainsi la pratique du sport en milieu scolaire par l'organisation de jeux entre établissements scolaires, l'objectif de chaque lycée est donc d'être le meilleur de sa région. Ces dispositifs s'accompagnent également d'un suivi médiatique pour être au cœur de toutes les attentions. Le travail de Coubertin permet ainsi la création d'une revue nommée Les sports athlétiques spécialisée dans le journalisme sportif.

Les progrès de l'USFCP sont fulgurants : en 1889, seulement deux ans après sa création, deux autres sports se joignent à cette union : l'escrime et le cross-country. Au vu de sa diversification, l'USFCP est renommée l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). Malgré ce développement important et le succès populaire qu'elle rencontre, Coubertin pose une condition non négociable quant à son avenir. Le sport en France et notamment au sein de l'USFSA doit rester amateur contrairement au Royaume-Uni où la professionnalisation devient la norme. La pratique sportive ne doit pas devenir un métier, c'est une passion, quelque chose qui vous pousse à vous dépasser, donner le meilleur de soi-même et se battre uniquement pour la gloire. Si on en viendrait à engager des sommes financières ce serait la mort du sport qui deviendrait alors vite gangrénée par la corruption.

Il y a cependant un sport extrêmement apprécié de Sa Majesté Impériale qui souffre d'une absence de représentation, je nomme : le tennis. En effet, Napoléon IV en voyage à Londres en juillet 1888 assista aux demi-finale du tournoi de Wimbledon. Un match opposant William Renshaw à Harry Barlow le marqua au plus haut point. Renshaw, mené deux sets à zéro puis 5/2 dans le 4e set et enfin 5/0 dans l'ultime manche s'imposa 3/6 5/7 8/6 10/8 8/6 contre son adversaire non sans sauver six balles de match dans une rencontre légendaire. « Quelque chose d'incroyable ! » avoua l'empereur, complètement sonné par la combativité des deux hommes, le spectacle de ce sport et les moults rebondissements. Pour lui aucun doute : la France devait organiser « son Wimbledon ».

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Difficile cependant de transposer ce modèle en France dans l'immédiat, contrairement aux autres sports, le tennis reste un sport réservé à une élite bourgeoise où il est difficile de capter l'attention populaire. De plus, le succès du cyclisme grâce au Paris-Rome est énorme et il semble difficile de pouvoir l'éclipser. Cependant, à force de négociations et de travail, le coup de force est réalisé. En 1891, l'USFSA de Coubertin parvient à organiser la première édition du championnat de France international de tennis en banlieue Parisienne au parc de Saint-Cloud. Sur des courts en herbe, de la manière qu'on fait à Wimbledon comme le rêvait Napoléon IV, quelques dizaines de joueurs s'échangent des balles pour remporter ce tournoi. Contrairement à Wimbledon, le championnat de France de tennis est interdit aux femmes ainsi qu'aux joueurs étrangers (à l'exception des étrangers licenciés dans des clubs français) pour y permettre un développement avant tout local. Comble de l'ironie, malgré cette préférence nationale établie, c'est un britannique nommé Henry Briggs qui remporte la première édition en battant en finale le français Marie-Pierre Baigneres. Une petite humiliation alors même que la grande majorité des participants étaient français. Face à cela, l'USFSA décide que dès l'année suivante, les championnats de France de tennis ne se disputeront plus sur gazon mais sur terre battue. En effet, le gazon est la surface reine des britanniques tandis que les joueurs français ont davantage l'habitude de jouer sur terre, notamment dans la moitié sud du pays. Avec ces conditions de jeu, il leur sera alors plus facile de gagner... peut-être, l'édition 1892 nous le dira.

Le sport et le tennis continuent ainsi de se développer en France et Coubertin fourmille encore d'idées pour son USFSA. Avec désormais la course à pied, l'escrime et le tennis, pourquoi ne pas essayer d'incorporer à l'avenir les deux plus grands sports collectifs comme le football et le rugby ? Mais surtout le plus grand rêve de cet homme serait d'élargir les jeux sportifs entre établissements scolaires à des jeux de dimension mondiale où chaque pays s'affronterait. Un peu comme les antiques Jeux Olympiques en fin de compte... Nous sommes cependant encore loin d'un tel projet mais l'idée fait son chemin et Coubertin en a déjà dit deux mots à l'empereur Napoléon IV ravi par cette idée. Nul doute que ce projet finira par être véritablement rendu public.

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Ven 8 Avr - 19:32

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Etablissements français de l'Océanie (1891)


La fièvre coloniale en France pousse les frontières de l'empire à des limites jamais imaginées auparavant : doublement de la superficie de la Guyane, guerre sans précédent au Soudan aboutissant à la fin de l'empire Toucouleurs, expéditions dans le Sahara et des conflits qui ne s'arrêtent toujours pas en Asie. Mais au milieu de tout ça, il y a une autre région dont on parle beaucoup moins où les prétentions françaises s'affirment : il s'agit du Pacifique. Avec l'annexion des îles Australes, des îles Tuamotu, des îles Gambier, de l'île de la Passion en 1890, la France affiche le plus grand empire colonial dans le Pacifique en concurrence féroce avec les Etats-Unis. A cela s'ajoute également le dernier trésor : l'île de Pâques, négociée difficilement avec le Chili au prix d'une petite indemnité de 20 millions de francs afin d'éviter un nouveau conflit avec une puissance sud-américaine seulement 3 ans après la controverse de Counani.

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Il convient désormais de donner une organisation claire à ces nombreuses possessions. La Nouvelle-Calédonie est un cas à part, située davantage à l'ouest et appartenant à la France depuis longue date, son statut est déjà fixé puisqu'il s'agit d'une colonie pénitentiaire. Les autres archipels forment un ensemble plus cohérent et soudés géographiquement, c'est pourquoi, il est décidé en janvier 1891 de créer les Etablissements français de l'Océanie (EFO) dépendant du ministère de la marine et des colonies, à savoir Jules François Emile Grantz actuellement en poste. Ceux-ci sont placés sous l'autorité d'un gouverneur nommé par le gouvernement, celui-ci est le représentant de l'autorité impériale en Polynésie et se retrouve assisté par un conseil privé composé de hauts fonctionnaires spécialistes dans diverses questions. Au niveau local, les EFO sont subdivisés en 7 secteurs : Tahiti (qui dispose d'un statut particulier puisque sa capitale Papeete est une commune française et l'ensemble des habitants de l'île disposent de la citoyenneté), les îles Sous-le-Vent, les îles Australes, les îles Tuamotu, les îles Marquises, les îles Gambier et l'île de Pâques (dont dépend également l'île de la Passion, celle-ci n'étant qu'un simple atoll). Chaque secteur est ensuite placé sous l'autorité d'un administrateur colonial et ces mêmes secteurs sont encore subdivisés en districts administrés par des gendarmes. Outre cela, le gouvernement français décide de recruter environ 700 fonctionnaires pour assurer les divers services essentiels à la maintenance des EFO.

Outre cette organisation administrative, le développement économique des EFO est accéléré par la création d'une Chambre du Commerce, d'une Chambre d'agriculture et la Banque du Pacifique (au capital de 10 millions de francs). En outre, l'Etat français met la main à la poche pour insuffler une petite dynamique économique dans des secteurs clés : 5 millions sont investis dans la perliculture, 5 millions dans la production de guano, 5 millions dans l'agriculture de la vanille et enfin 5 autres millions pour la construction d'un port civil à Hanga Roa sur l'île de Pâques.
Si cela concerne l'aspect civil des EFO, l'aspect militaire sera davantage développé à partir de 1892 promet le gouvernement Freycinet avec la construction d'une nouvelle base navale sur l'île de Pâques actuellement à l'étude.

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Sam 9 Avr - 20:19

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Hors série : les Deschênes (Partie 1 : la ménagerie de Roanne)


Vous vous souvenez sûrement de Etienne de Roanne, ce brillant capitaine de la marine ayant mené l'expédition sur l'îles de Pâques en 1888. Il mena ensuite sur place les négociations avec la délégation Chilienne pour obtenir un compromis et c'est lui qui fit la suggestion de proposer une indemnité au gouvernement outre-Pacifique pour mettre fin à la controverse. Marin aguerri, chef charismatique et désormais fin diplomate, que demander de plus ? Le jeune capitaine accueilli comme un héros lors de son retour dans sa Roanne natale se met alors à rêver plus grand. Pourquoi pas envisager une carrière politique ? Sûr de son fait, il se présente donc immédiatement aux élections municipales de sa ville alors que le scrutin n'a lieu que dans quelques jours. Dès le premier tour, le 6 mai 1888, cet officier de la marine, de son nom complet, Etienne Deschênes arrive en tête des suffrages avec 42 % des voix. Lors du second tour, il est élu maire de Roanne avec une majorité écrasante de 69 % des suffrages exprimés.

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Durant l'été 1888, Etienne Deschênes va alors se rendre en Allemagne durant ses quelques maigres jours de vacances pour un séjour à Berlin puis Vienne. Outre les monuments traditionnels, Etienne passe par d'autres étapes de ces deux métropoles incontournables mais à des accents davantage... naturels disons. En effet, notre cher maire de Roanne visite dans un premier temps la ménagerie de Berlin puis celle de Schönbrunn (à Vienne). Etienne est frappé par le spectacle envoûtant que proposent les animaux enfermés dans des cages de ces ménageries, un exotisme rarement vu en Europe. Ces deux établissements, ouverts respectivement en 1844 et 1752 parmi les monarques de l'époque pour leur plaisir personnel en la personne Frédéric-Guillaume IV Hohenzollern et François Ier de Habsbourg sont les plus vieilles ménageries d'Europe. Avec la chute des dynasties, ce sont désormais des parcs publics où les citadins peuvent venir en famille observer les animaux. Mais des deux, c'est bien celui de Schönbrunn qui frappe le plus Etienne Deschênes qui affiche d'ailleurs fièrement à l'entrée du parc le titre officieux de « plus belle ménagerie du monde ».

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Aucun doutes dans l'esprit de Etienne : il faut exporter ce fabuleux projet en France et surtout dans sa chère ville de Roanne. L'ex-officier de marine en avise immédiatement Sa Majesté Impériale Napoléon IV faisant jouer de ses relations avec le pouvoir. Plutôt proche voire intime avec l'empereur (la famille Deschênes serait d'ascendance noble dit-on mais aucune preuve ne permet de l'affirmer véritablement), il lui fait part de son projet visant à construire une ménagerie à Roanne. Napoléon IV se montre enchanté par l'idée et valide l'idée faisant même de généreux dons du trésor impérial des Bonaparte à titre de mécénat pour financer les travaux de construction. Selon Etienne, cela permettrait d'offrir d'ailleurs un divertissement à la classe ouvrière pour oublier son dure labeur. Celle-ci étant qui plus est représentée en nombre à Roanne, ville industrielle très importante du bassin de la Loire pour son industrie textile. Et pas seulement ! Contrairement à Saint-Etienne un peu plus au sud, la sous-préfecture de la Loire voit le fleuve du même nom la border ainsi qu'un canal parallèle. Roanne est donc une plaque tournante du commerce français où les rambertes et les roannaises (petits bateaux de transport fluvial) acheminent le charbon stéphanois jusqu'à Paris.

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L'une des difficultés majeures est d'obtenir des animaux pour cette ménagerie évidemment ! Les échanges de bêtes n'étant pas très courants entre les parcs à cette époque, c'est là qu'intervient la variété de l'empire colonial français ! En Afrique, celui-ci s'étend désormais jusqu'à Tombouctou, les vastes plaines de savane de ce continent sont propices à la capture d'animaux sauvage de même que les forêts de la Côte d'Ivoire ou les épaisses jungles des Indes françaises à l'autre bout du monde. Sans oublier la Guyane qui s'étend très profondément dans l'Amazonie permettant ainsi la capture du mythique jaguar. Si prélever certaines espèces d'animaux dans leur milieu naturel n'est pas vraiment compliqué pour les connaissances européennes, pour d'autres, plus rares et plus indomptables, la situation se corse. Ainsi, c'est l'empereur Napoléon IV qui donne de sa personne en négociant auprès de ses homologues. Par exemple, le khédive d'Egypte Muhammad Tawfik Pacha lui fait don d'une girafe tandis que le roi Rama V du Siam offre un couple d'éléphants d'Asie à la France, ceux-ci sont aussitôt ramenés à Roanne pour être présentés à la ménagerie.

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La ménagerie de Roanne ouvre finalement officiellement ses portes le 25 juillet 1889, celle-ci présente environ 200 mammifères, 300 oiseaux, 100 reptiles et 100 poissons pour un total d'environ 700 animaux, une collection remarquable. Parmi les installations les plus notables, nous pouvons citer une fosse aux ours bruns, le palais des singes présentant plusieurs espèces de grands primates dans des cages, la loge des prédateurs (tigres, lions et jaguars), le parc des éléphants d'Asie, un enclos mixte présentant des girafes et le mythique quagga, sorte de zèbre bicolore ou encore une volière. Une franche réussite attirant plusieurs milliers de curieux mais Etienne Deschênes, directeur officieux de la ménagerie en tant que maire de Roanne (celle-ci n'est pas un parc privé mais municipal) ne souhaite pas s'arrêter là. Il voit encore plus grand pour l'avenir et espère pourquoi pas obtenir d'autres espèces les plus exotiques qui soient dans son parc comme des crocodiles, des hippopotames, des ours polaires ou voire même pourquoi pas des pandas géants...

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Mar 30 Aoû - 16:06

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Politique interne et réformes constitutionnelles (1892)


Le Troisième Empire est au bord du gouffre. Après avoir connu ce qui semblait être son apogée politique durant la décennie 1880, tout le système mis en place semble en passe de s'écrouler. Ce fut d'abord la chute de Jérôme, grand artisan du régime puis le résultat des dernières élections législatives sonna comme un terrible coup de massue. Pour la première fois depuis bien longtemps, l'Union Démocratique ne se détache pas sans une majorité absolue et ne peut donc plus gouverner seule. Un retour de bâton pour le moins ironique lorsque le Bonaparte se plaisait à dire « moi ou le chaos ». Sauf que voilà, à force d'agiter les peurs et d'insatisfaire les français, c'est le chaos qui s'annonce.

Gouverner mais avec qui ? La tâche est difficile pour Freycinet qui devant le Parlement promet d'élargir son cabinet s'estimant prêt à collaborer avec les partis dits de gouvernement. Il cite alors la les socialistes de Clémenceau à sa gauche jusqu'aux dissidents démocrates de Rouvier à sa droite prenant grand soin d'écarter les deux plus grandes formes de chaos : le parti ouvrier et socialiste mais surtout les Boulangistes. En effet, si ces descendants de communards de l'extrême gauche n'inquiètent pas trop l'Union Démocratique au vu de leur faible score et l'infaisabilité de leur programme, il en est tout autre concernant la Ligue des frondeurs et des patriotes. Avec presque 200 sièges, c'est le deuxième groupe le plus important de l'hémicycle, cette « extrême droite » qui fait peur à tout le monde. Car il ne faut pas être naïf : il y a une véritable possibilité pour que ce Boulanger, porté par les foules puisse accéder au pouvoir. Ce serait alors chose terrible pour la France, outre un crash en règle de l'économie, c'est le retour des guerres de coalition contre la Grande Nation comme au temps de Louis XIV ou Napoléon Ier qui causerait le plus grand mal. Le général n'hésite pas à se réclamer du « pan-gaullisme », une idéologie réclamant le retour des terres irrédentes de la France comme la Wallonie, Aoste, la Suisse romande voire même pourquoi pas la rive gauche du Rhin ou en tout cas au moins le Moselland.

Faire barrage à ces ultra-nationalistes est donc le principal mot d'ordre de l'Union Démocratique qui voit même en cette opposition un moyen de s'offrir une majorité absolue. Si une alliance avec l'Union libérale et progressiste s'obtient sans difficultés, les négociations avec la gauche sont beaucoup plus hardues. Les socialistes n'ont en effet pas oublié comment ils ont été traité dans le passé par l'UD et n'ont pas l'intention d'offrir le moindre cadeau à Freycinet. Ainsi, Clémenceau refuse toute alliance tant que la figure de l'empereur subsistera, quitte à ouvrir la voie aux Boulangistes. Clémenceau n'hésite d'ailleurs pas à désigner Freycinet et son précesseur Jérôme comme les principaux responsables de la poussée de l'idéologie nationaliste.

Quant à la gauche radicale, les négociations s'intensifient pendant de longues semaines et finalement, le 2 février 1892, un accord est officialisé. L'UD, l'UL et la GR formeront ainsi une nouvelle alliance politique nommée le « Pacte des démocrates ».

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Voici le gouvernement Freycinet II après celui de 1890, pas vraiment un nouveau cabinet puisque de nombreuses figures fortes du « Jérômisme » (terme de plus en plus utilisé pour qualifier la politique de Jérôme et de ses successeurs) restent en place mais plutôt un remaniement avec l'entrée de plusieurs figures de la gauche conformément aux accords passés :

Président du Conseil : Charles de Freycinet

Ministre des affaires étrangères : Alexandre Ribot
Ministre de la justice : Charles de Freycinet
Ministre de l'intérieur : Henri Brisson
Ministre de la guerre : Charles Denis Bourbaki
Ministre de la marine et des colonies : Jules François Emile Grantz
Ministre de l'instruction publique : René Globet
Ministre des finances : Pierre Tirard
Ministre de l'agriculture : Maurice Rouvier
Ministre du commerce et du travail : Charles Floquet
Ministre des travaux publics : Sadi Carnot
Ministre des postes et des télécommunications : Severiano de Heredia

On retient parmi les principaux changements, l'entrée dans le gouvernement de Henri Brisson avec un portefeuille clé à savoir le ministère de l'intérieur à la place du très controversé Ernest Constans qui a servi de fusible à l'Union Démocratique. Ce dernier, connu pour ses méthodes vindicatives à la tête des forces de l'ordre était devenu une véritable épine dans le pied pour Freycinet. Sinon, les figures majeures du Jérômisme comme Ribot, Tirard, Bourbaki ou Carnot conservent leurs places. La principale surprise est la sortie du gouvernement de Jules Ferry, pas pour autant totalement écarté mais il occupera désormais le poste de président de la Chambre des députés.

La majorité démocrate ne tient cependant qu'à un fil avec une courte avance d'une dizaine de députés, autant dire que chaque examen de loi s'annonce difficile. De plus, la stabilité pose question. Tel un élastique, la pluralité des points de vue s'étend un peu plus au sein de l'Union Démocratique notamment à gauche cette fois. A force de tendre l'élastique, ne risque-t-il pas de rompre ? Certaines idéologies peuvent apparaîtrent contradictoires mais c'est pourtant le pari qu'a pris Freycinet.

Lors de la présentation de son discours de politique générale à l'assemblée, on devine rapidement quelles ont été les compromis faits avec la gauche. En effet, Freycinet promet une laïcisation accélérée de la société et ce notamment dans le système éducatif avec une révision prochaine des lois Ferry, de quoi faire hurler les bancs conservateurs, pour les derniers dinosaures des Bonapartistes autoritaires « c'est le coup de grâce au véritable empire ». Les liens avec l'Eglise étant en effet peut être l'un des derniers aspects assez conservateurs du régime français. En outre, Freycinet promet également une grande réforme du droit du travail en faveur des ouvriers, le détail des mesures n'est pas encore explicite mais il donne l'assurance que le livret d'ouvrier – revendication de longue date des milieux populaires – sera aboli et compte également créer des caisses d'assurance pour redistribuer l'argent aux plus nécessiteux.

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L'Union Démocratique serait-elle devenue charitable, voire même socialiste ? Non pas le moins du monde mais encore une manigance politique bien pensée. La majorité reste fragile et face au grand ennemi que représente la Ligue des frondeurs et des patriotes, une seule solution s'offre : l'abattre... mais pas n'importe comment ! La stratégie de la répression tout azimuts marquée par exemple par la dissolution de la Ligue des Patriotes, les arrestations en chaîne ou la police politique se sont avérées inefficaces. Maintenant, l'UD compte décrédibiliser son adversaire politique pour le laisser s'écrouler de lui-même. En effet, si le Pacte des Démocrates présente ses contradictions, il en est bien pire du bloc nationaliste. Comment les ouvriers en recherche d'une vie meilleure, des aristocrates nostalgiques d'une gloire passée ou quelques bourgeois avides peuvent former une coalition stable dans le temps ? Pour le ministre des affaires étrangères, Alexandre Ribot, « Georges Boulanger est une bulle, un phénomène de mode qui finira par éclater ». Afin d'accélérer sa chute, l'UD espère ainsi couper l'herbe sous le pied aux boulangistes en les privant du soutien populaire grâce à de nombreuses réformes sociales qui apporteront satisfaction aux ouvriers.

Sinon dans son discours de politique général, Freycinet rappelle également les autres axes de réformes qu'il compte appuyer durant son mandat : une révision du système fiscal et des impôts qui devrait en partie être favorables aux classes populaires. Aussi, il brosse dans le sens du poil le noyau dur de l'électorat démocrate en promettant de nouvelles conquêtes coloniales accompagnées de réformes administratives en Algérie et au Soudan ainsi que poursuivre les efforts du Plan Carnot tout en élargissant aux nouvelles technologies telle que la houille blanche, le téléphone ou la chimie... Enfin, l'aspect militaire n'est pas oublié, ce n'est pas parce que la France est en paix depuis plus de 15 ans qu'il faudrait se relâcher. Les investissements seront maintenus à un chiffre raisonnable pour que la Grande Armée conserve son statut de 1ère armée d'Europe. Sur le plan naval, Freycinet déclare pour objectif de dépasser en tonnage la flotte Italienne d'ici 1896.

Dès le mois de mars, les premières grandes réformes voulues par le gouvernement sont apportées sur la table de l'Assemblée Nationale, elles sont au nombre de trois et concernent principalement la Constitution :

- Tout d'abord, le transfert des compétences de « chef des armées » de l'empereur au président du Conseil. Il s'agissait de l'une des conditions de l'alliance avec la gauche sonnant véritablement la fin de toute influence impériale dans le quotidien de la France.

- Remplacement du scrutin d'arrondissement par un scrutin de liste

- Interdiction des candidatures multiples

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