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Folkord
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Sam 5 Sep - 10:35

Royaume des Deux-Siciles
Chef d’état : Ferdinand II
Giustino Fortunato (Conservateur Absolutiste) - 70%
Républicains et libéraux – 30%
Stabilité : Branlante

Factions radicales : Révolutionnaires italiens



   Royaume des Deux Siciles

   Données générales :

   Population : 6,64 millions d’habitants.
   Recettes : 40 millions de ducats.
   Dépenses : 38 millions de ducats.
   Excédent : 2 millions de ducats.
   Poids de la dette dans le budget : 1 millions de ducats.
   Dette totale :12,5 millions de ducats.
   Poids de l'armée dans le budget : 17 millions de ducats.
   Valeur de la monnaie : Ducat (5,1 francs) / Monnaie prisée.

   Bilan financier et budgétaire :

   La bonne gestion des finances siciliennes est connue de tous par des brèves du gouvernement, éloquentes, au sujet de ses succès en la matière.

   Bilan industriel et commercial :

   Prospère, l’Italie du sud exige au rythme des exportations qui comblent les coffres publics et permettent de tripler la masse monétaire dans le pays, sans dévaluation d’aucune sorte.



Royaume des Deux Siciles

7000 hommes / an pour 16 ans de service, 8 dans la réserve (+ mercenaires étrangers)
59 000 hommes, 43 000 réservistes
Armée de campagne : 39 000 hommes
L’armée des deux-Sicile est sur le modèle français en garnison sur tout le territoire et n’a pas de grandes unités constituées.
2 divisions mixtes (28 000 hommes) et 1 brigade mixte (6500)
Réserve d'équipements : 3
Réserve d'hommes : 3
Équipement : Fusil à canon lisse et canons lisses
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Folkord
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Sam 5 Sep - 11:45
Royaume des Deux Sicile

Incipit



Existe t-il une terre de plus grand paradoxes que celle gouvernée par Ferdinand II d'une main de fer depuis plus de vingt ans ? Bordée de trois mers et d'un «Lac d'Eau bénite» sur sa seule frontière terrestre, le royaume des Deux Sicile est un état prospère en marge du reste de l'Europe du fait sa situation géographique et de la mainmise absolue de son souverain. Le «Tsar de Naples» était monté sur le trône lors de l'année agitée 1830 et s'affirma tout de suite comme un despote résolument éclairé. Il réveilla l'armée sicilienne, la réorganisa, rappelant les anciens officiers de Murat et la liant intiment à la dynastie pour s'assurer sa loyauté. Attaché à l'indépendance de son royaume, il mena une politique de rupture avec Metternich, mettant à la porte les garnisons autrichiennes, qui occupaient depuis bientôt sept ans le sud de la péninsule pour soutenir le régime des Bourbons face aux éléments révolutionnaires des «Carbonari» qui avaient mené la Révolution de 1820.

Sur le plan intérieur s’il n’allait jusqu’à des réformes de l’ordre politique, il traçait du moins de son règne de séduisants programmes. Il acceptait ostensiblement la mission « de cicatriser les plaies qui affligeaient le royaume, » d’assurer une justice impartiale, de soulager le peuple accablé d’exactions, d’épurer l’administration des finances. Il y eut donc une sorte d’épuration et comme une efflorescence d’économie qui, par la forme même, allait au cœur d’un pays accoutumé aux dilapidations ruineuses : une partie des pensions prodiguées par ses prédécesseurs furent supprimées, une réduction proportionnelle fut décrétée sur les appointements de tous les employés publics, le roi renonçait pour lui-même, non sans une certaine ostentation, à une somme de près de 400,000 ducats prélevée par ses prédécesseurs sur le trésor pour leur cassette privée. Il restaurait aussi les audiences publiques et chercha à étendre sa popularité en visitant ses provinces et en opposant sa simplicité au faste prodigue de son père. Il avait été en revanche plus frugal sur les plan des infrastructures, et si Naples s'était doté de la première ligne de chemin de fer d'Italie dès le début des années 1840', la Sicile demeurait toujours très enclavée.

On aurait presque pu imaginer que Ferdinand II deviendrait une figure de proue de la réforme et du libéralisme politique. Las ! Les années passant son emprise sur le pays ne cessait de croître, et son autoritarisme n'avait d'égal en Europe. Si les systèmes civils et judiciaires était toujours celui laissé par l'Empire Français au début de ce siècle, il souffraient d'une partialité et d'une implacabilité effrayante dans leur application : ne sont pas les institutions et les lois qui dominent les hommes, ce sont les passions et les intérêts des hommes qui dominent les lois, « Mon peuple n’a pas besoin de penser ; je me charge de son bien-être et de sa dignité, » disait Ferdinand dans cette lettre qu’il écrivait dès le premier jour à Louis-Philippe. Bien entendu les contre-pouvoirs des assemblées locales, des conseils de Province et les institutions siciliennes étaient complètement piétinées.

La Révolution de 1848 n'avait pas ébranlé les convictions de Ferdinand II. D'abord dépassé par les événements et contraint d'octroyer une Constitution à son peuple et se retrouvant entraîné malgré lui dans les premiers combats de la guerre d'Indépendance contre l'Autriche, il reprenait en main son pouvoir après la journée du 15 mai qui, lorsque les députés de l’assemblée de Monte-Oliveto avaient demandé et obtenu la suppression du serment de fidèle au roi, avait été marqué par une agitation séditieuse dans la capitale, menaçant jusqu'à l'existence même de la monarchie qui semblait avait déjà avoir beaucoup cédé aux constitutionnalistes. Avec le soutien de l'armée et des élites conservatrices le souverain écrasa finalement ses opposants et quelques mois plus tard revint sur absolument toutes les concessions, avant de marcher sur la Sicile : vaincue celle-ci perdait absolument quasi tous ses privilèges. Désormais Ferdinand ne jurerait plus que par la répression.

L'année 1852 s'ouvre ainsi comme le lendemain désenchanté des rêves du Printemps des peuples, dans le Midi de l'Italie comme partout ailleurs dans la péninsule..
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Folkord
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Dim 6 Sep - 22:02
Royaume des Deux Sicile


Politique économique (1852-1853)



1/ Développement des infrastructures routières et ferroviaires


Le souvenir des événements de 1848 est encore brûlant pour l’absolutisme sicilien : l’enclavement de la Sicile est l’une des causes les plus évidentes de l’affaiblissement du pouvoir royal sur l’île, et donc de la recrudescence des rebellions contre l’autorité du prince. A cela s’ajoute l’insécurité des campagnes, des deux côtés du détroit de Messine, avec le fléau du brigandage qui pèse sur le monde rural et plus indirectement sur l’efficacité fiscale. Désireux de renforcer son emprise sur son royaume, mais aussi de faciliter la mobilité des biens et des personnes sur le territoire, Ferdinand presse ainsi ses conseillers de mettre au jour un ambitieux plan pour développer le réseau ferré national. Au total il s’agit de la création de 2000 kilomètres supplémentaires de voies carrossables dont la moitié en Sicile d’ici la fin de l’année 1854. Un projet qui devrait coûter XX millions de ducats.


Le projet aurait pu s’arrêter là : mais le despote sicilien est conscient aussi de l’importance du rail, si bien que le pays fut l’un des plus curieux pionniers du rail au début des années 1840’. Mais le développement ferroviaire s’était cantonné à quelques grandes liaisons et ayant porté ses fruits plus particulièrement dans le transport de personnes que le fret de marchandises. Un nouveau plan de construction ferroviaire est donc établi et s’articule en trois grands axes :

-Un axe Messine-Catane-Palerme afin de relier les grandes villes de l’île, favoriser son intégration à l’ensemble national. (340km)
-La liaison Naples-Bari-Reggio Di Calabre-afin de relier les deux centres industriels et commerciaux du pays entre eux (Naples et Bari), portes d’entrée et de sortie des marchandises via la Méditerranée et l’Adriatique, et constituer un nœud commercial ferroviaire majeur sur le détroit de Messine s’ouvrant sur Bari et la la Sicile.(700km)
-Une ligne transfrontalière, qui joindrait Naples à Rome en cas d’accord avec les autorités papales, avec la constitution d’une compagnie mixte (100km sur le territoire sicilien

Soit 1140 kilomètres de rail, une charge très importante mais sur une durée très longue : 14 années pour conduire ce projet. La très grande majorité de la charge financière de ce projet bien sûr portera sur le privé,en particulier sur les tronçons les plus rentables. L’État sicilien coordonnant et organisant la géographie ferroviaire et la tarification, procède aux expropriations qui seront légions, mais cède à un prix symbolique (1 ducat) les terrains des futurs tronçons et fait bénéficier d’exemptions fiscales. Les compagnies pourront bien sûr émettre des obligations pour leur financement propre. Ferdinand II préfère pour sa part éviter dans la mesure du possible d’y recourir. La durée du plan de construction permettant une compression des coûts en allongeant les délais et réduire le reste à charge de l’État en multipliant les appels d’offre dans le temps.

2/ Développement de la fiscalité

On connaît tous l’obsession presque maladive du souverain de Naples à entretenir les comptes du royaume et assurer l’équilibre financier. Si jusqu’à présent il est toujours parvenu à ses fins en réduisant la voilure de la fonction publique et de la maison royale tout en maintenant une fiscalité faible sur ses États, il doit cette fois recourir à des augmentations d’impôts pour financer le projet de développement des infrastructures. Le choix se porte sur la hausse hautement impopulaire des impôts indirects pour ne pas pénaliser l’investissement et la production, ce qu’aurait entraîné une augmentation des taxes foncières. C’est donc en particulier la taxe sur le sel, mais aussi les droits portant sur le pain, la café, le tabac, les droits de chasse et de pêche mais aussi sur l’alcool qui doivent permettre d’augmenter les recettes fiscales 1/12e à 1/8e (3.3 à 5 millions de ducats annuels) et absorber les charges supplémentaires dues aux grands travaux. Ferdinand II promet bien sûr à ses sujets qu’il ne s’agit que d’une mesure temporaire qui prendra fin dès 1854 avec l’achèvement du programme de construction routière.




Politique étrangère (1852 : la crise des lieux saints)


Naples suit de près le déroulement des évènements au Proche-Orient : La dynastie bourbonne, alliée proche du Tsar Nicolas, ne tarde pas à se positionner du côté de la Russie dans cet imbroglio diplomatique qui menace de dégénérer à tout moment : les droits conférés aux orthodoxes par la Sublime Porte l’ayant été en 1808, ils rendent obsolètes les Capitulations négociées antérieurement entre la France et le Sultan, les dernières remontent à 1740, qui plus est suite au renversement de la monarchie française des...Bourbons par les républicains et l’oncle du prince Napoléon.

Voilà en teneur la missive reçue par l’ambassadeur de France à Naples :

«Le roi des deux Sicile Ferdinand II s'émeut que le prince Napoléon, qui jurait il y a quelques semaines être un homme de paix, fasse irruption dans les affaires orientales et tient à rappeler que les Russes ont fait admettre leur droit de protection sur les Lieux saints depuis 1808 avec l'accord des ottomans et qu'il s'agit bel et bien d'un coup de force aventureux de Bonaparte qui réclame les clés de la Basilique de la Nativité»

Cette prise de position légaliste mais surtout dynastique, Ferdinand II vouant une farouche animosité contre Bonaparte, est cohérente pour le régime mais consterne l’opinion publique catholique et libérale. Le roi des Deux Sicile s’affirme comme le champion de la Vieille Europe, au détriment des propres intérêts et aspirations de ses coreligionnaires et fâche le clergé, son principal soutien. Faux pas du souverain ? L’avenir nous le dira.


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Mar 8 Sep - 19:34
Royaume des Deux Sicile


Politique intérieure (fin 1852) : «La folle répression»



Les plaies de la dernière Révolution sont encore vives dans le royaume des Deux Sicile. La volonté du souverain réactionnaire de renforcer son emprise passe par un durcissement des mesures de rétorsion contre l'opposition libérale : déjà ébranlés par des sanctions confiscatoires ces deux dernières années (irl), les latifundaires ayant soutenu le mouvement national se voient désormais pénaliser de facto pour deux ans l'accès au marché national , cela en invoquant des «lenteurs administratives» qui ne convainquent personne. En outre, comme déjà indiqué, les autorités en charge du plan ferroviaire détermineront un tracé, avec les expropriations qui s'en suivent, guidés par les opinions publiques des propriétaires des terres.

Ferdinand II affirme ainsi qu'il est inflexible aux pressions internes et tente de rassembler autour de lui la frange la plus réactionnaire des latifundaires, son appui le plus solide, qui profite de la pénalisation de sa concurrence par les mesures purement arbitraires du gouvernement.


Politique commerciale (début 1853) : La grande ouverture



Le paradoxe d'un règne : l'étranglement de l'opposition politique tranche avec l'activité précieuse des ministres du roi dans le domaine économique : aux investissements dans les infrastructures succèdent un vaste mouvement d'ouverture économique vers l'extérieur : la modernisation de l'appareil productif et l'afflux de capitaux étrangers n'est possible qu'avec un abaissement des tarifs douaniers : c'est ainsi que par un abaissement progressif (pour ne pas créer une choc économique) d'ici 1855, ceux-ci seront ramenés à une moyenne de 13% pour les matières premières (agricoles à 11%, secteur déjà concurrentiel) et 15% pour les biens manufacturés. Des abattements plus amples encore seront seront également mis en place pour les mouvements de capitaux entrants.

Mais cette réforme ne comporte pas que des avantages : en soumettant à la concurrence étrangère la petite économie du Mezzogiorno, la balance commerciale devrait pencher vers le rouge, et entraîner dans la foulée la faillite de la petite manufacture non concurrentielle. Le déséquilibre de la balance commerciale nuira également à la valorisation monétaire, même si cela permettra à moyen terme d'améliorer la compétitivité-prix des exportations siciliennes.


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Ven 11 Sep - 0:15
Royaume des Deux Sicile


Politique intérieure (fin 1852 à fin 1853) : un régime contesté



L’effervescence politique s’empare des sujets de la couronne à partir de la fin de l’année 1852 et au cours de l’année 1853 : la politique menée par Ferdinand II fait grincer les dents de nombreux intérêts dans le pays. Il y a d’abord le clergé, dont il tient pourtant une partie loin d’être anecdotique de sa légitimité. Les relations avec l’Église avaient déjà été abîmées pendants les événements houleux de 1848-1849, le roi de Sicile s’était opposé aux «pulsions réformatrices» du pape. Mais son intervention décisive dans la lutte contre la défunte République Romaine avait permis de recoller les morceaux avec le Saint-Siège. Mais le positionnement ferme du régime en faveur de la Russie dans le conflit des Lieux Saints avait outré tout autant le personnel ecclésiastique qu’une partie exaltée du petit peuple.

Ce dernier s’était surtout échaudé face à la politique fiscale du gouvernement : désireux de financer le développement des infrastructures de transport sans recourir à la dette, Ferdinand avait acté de vastes augmentations d’impôts portant sur les impôts indirects, les plus inégalitaires qu’ils soient. Une telle décision allait frapper durement la population urbaine, ouvrière et artisanale, bien plus sensible aux fluctuations des prix que la ruralité. Il y avait tout à craindre d’une paupérisation de toute cette strate de la population, à laquelle succéderait la radicalisation..

Ce n’est pas tout ! Le monarque Bourbons s’était aliéné aussi la petite bourgeoisie provinciale - bien qu’il n’était plus en odeur de sainteté auprès d’elle depuis 1848 – en menant une politique certes courageuse et audacieuse d’ouverture commerciale, mais terriblement impopulaire chez les «perdants» de la mondialisation qui ne voyaient pas les bénéfices au long cours de ces mesures, mais seulement une concurrence supplémentaire. Enfin, Ferdinand II s’était fait des ennemis en s’en prenant sans grande subtilité aux latifundaires trop proches du mouvement national, aussi minoritaires qu’ils soient.

Toute cette opposition était considérable, mais les vues de chacun semblaient empiéter sur les revendications des autres. Si bien que aussi isolé qu’il était, le tyran de Naples pouvait tenir le pays aussi longtemps que son armée, très loyale, le soutiendrait.

C’est dans ce contexte que de brillants intellectuels et militants opposés à l’absolutisme sicilien cherchèrent à redéfinir

Beaucoup désiraient la République dans les rangs de la bourgeoisie voire du peuple. Mais sa seule évocation faisait frémir d’effroi ceux qui dans le clergé ou dans la grande propriété désiraient en finir avec le régime. Plutôt la tyrannie que la République pensaient-ils. Cette voie ne pouvait alors que mener à la Révolution et à la guerre civile ! Si cette idée faisait saliver quelques extrémistes, la plupart des libéraux avaient retenu la leçon de 1848 : outre les ravages terribles qu’aurait une guerre civile sur le pays, ses chances de succès face un souverain soutenu par son armée et celle de ses alliés de la Sainte Alliance étaient quasi nulles.

Tous ces opposants pouvaient accepter un compromis honorable en soutenant l’idée d’un coup de force politique commun pour obtenir une Constitution, inspirée en partie du Statut Albertin, qui a crée un élan de modernisation et de prospérité commune fabuleuse au Piémont, une région pourtant bien plus victime des horreurs de la guerre lors du Printemps des Peuples. Mais puisque Ferdinand II avait déjà trahi une première fois ses sujets, il n’était pas possible qu’il reste au pouvoir : ainsi la coalition multipartite devrait donc demander son abdication, tout en garantissant au souverain déchu de maintenir la Monarchie et de reconnaître formellement les droits de celui qui lui succéderait. Il s’agirait sans doute de son propre fils, le prince héritier François, seulement 15 ans. Auquel cas il faudrait désigner un régent acquis à la Constitution dans la famille royale.

Une grande majorité de l’opposition, aussi bien officielle que clandestine, se mit de cette façon d’accord sur ces principes. Restait désormais à préparer un plan d’action et un calendrier pour mettre en œuvre cette véritable conspiration civile. Les mois à venir promettaient d’être brûlants.


Politique étrangère (1853) : Affaires d’Orient



Le Royaume des Deux Sicile ferme ses ports aux convois militaires battant le pavillon du Second Empire, affirmant ainsi une fois de plus son soutien au Tsar dans le conflit faisant rage dans les Balkans.

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Jeu 17 Sep - 1:02
Royaume des Deux Sicile

Politique étrangère 1854 : La crise de Parme



Fragilisé à l’intérieur comme à l’extérieur, le roi Ferdinand II est en quête d’un second souffle. Pour lui la solution passe par entreprendre des actions fortes au niveau régional et international pour réaffirmer la puissance des Bourbons de Naples. Les événements qui agitent les duché de Parme et Plaisance, gouvernée par la branche cadette des Bourbons-Parme, qui se superposent aux événements tragiques de Milan ravivent un brasier qui ne s’était jamais vraiment éteint.

En effet la politique très réactionnaire du duc Charles III, qui a déjà échappé l’an dernier à un complot visant à l’écarter du pouvoir dans lequel sa propre épouse, Louise d’Artois, jouait un rôle de premier plan, le mène droit à sa perte : il est assassiné en pleine rue le 26 mars 1854 et succombe de ses blessures le lendemain à l’âge de 31 ans. Les esprits s’échauffent dans tout le duché, et ce malgré la présence de force auxiliaires autrichiennes pour aider à contenir les échauffourées qui ne cessent de se multiplier. La pression multiple et divergente des libéraux, des légitimistes et des autrichiens amène la reine-mère et régente à se séparer des ministre de son défunt mari et abandonner son son système de gouvernance absolutiste au profit des libéraux modérés, pourtant sans grands résultats, tandis que les sardes se frottent les mains de la situation explosive à leurs frontières, dans laquelle ils ne sont certainement pas étrangers…

Craignant une nouvelle dégradation politique et de nouveaux progrès des nationalistes dans la péninsule, Ferdinand II s’indigne publiquement des récents événements et agite le chiffon d’une intervention avec la mise en place d’un corps expéditionnaire pour restaurer l’ordre à Parme, conviant à son entreprise notamment les États temporels du Pape et le grand-duc de Toscane, officiellement pour soutenir la régente, officieusement pour lui mettre la pression afin d’obtenir une inflexion de sa politique . Une ingérence qui pourrait être lourde conséquences sur l’échiquier géopolitique italien mais aussi au niveau interne.



Politique commerciale 1854 :




Poursuivant sur sa lancée de politique d’ouverture sur le monde et de dégrèvement douanier à la frontière, le gouvernement de Naples négocie avec Vienne un accord de libre-échange avec une baisse notable des droits d’entrées sur certaines marchandises en transit d’un pays à l’autre. Sont concernés :

-Les machines outils, la houille et le charbon issus de l’Empire d’Autriche importés par le royaume des Deux Sicile pour atteindre une valeur moyenne de 11 % de droits d’entrée
-Le Coton et l’outillerie navale issus du royaume de Deux Sicile et pénétrant le marché autrichien pour atteindre une valeur moyenne de 11 % de droits d’entrée (à confirmer avec atok)


Le roi et ses ministres espèrent ainsi diminuer le coût d’approvisionnement des différents pans de l’industrie sicilienne naissante tout en favorisant l’amélioration de la compétitivité nationale. Il s’agit également d’offrir de nouveaux débouchés au métier à filer et à l’industrie spécialisée dans le domaine naval.

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Dim 27 Sep - 11:43
Royaume des Deux Sicile

Crise parmesane



L'Italie toute entière était désormais secouée par les conséquences immédiates de l'insurrection populaire dans le modeste Duché septentrional. L'intervention du roi de Naples allait bientôt mettre le feu aux poudres. L'ingérence de la France, portant pourtant toutes ses forces vives en Orient, et le désaveu cruel de l'Autriche n'avaient d'égal que la trahison du pontificat. Le souverain temporel avait pourtant pu compter lors de la Révolution romaine de 1849 sur le soutien inconditionnel de Ferdinand II, qui lui offrit l'asile pendant une année avant de participer à lui rendre ses États. C'est ainsi qu'en faisant volte-face en interdisant à l'armée napolitaine l'accès à son territoire il s'était rendu coupable d'une ingratitude crasse. Les Bonaparte faisaient-ils encore la loi dans la péninsule ?

Le souverain Bourbon était désormais au devant d'un gouffre béant. Si il reculait, le discrédit diplomatique serait total, et l'humiliation serait sans doute fatale à son trône tant le peuple sicilien était chauffé à blanc par les évènements qui se jouaient plus au nord. Passer à l'acte c'était aller au devant de dangers sans commune mesure pour le royaume. Mais réalisant que le soutien de l'armée ne dépendait que de l'acharnement qu'il aurait à défendre l'honneur national, sa décision se dessina vite. Le soutien du clergé était de toute façon définitivement perdu pour sa dynastie. Et peut-être espérait-il, il pourrait recoller les morceaux avec une partie de l'opposition en se dressant contre la France et en s'aliénant l'Église au nom de l'intérêt supérieur de la grandeur du pays.

C'est le grand paradoxe du moment clé de son règne : c'est lui, le prince le plus réactionnaire d'Occident, qui se voit malgré lui devenir le porte-voix d'une idée nouvelle : Une Italie conservatrice et dynastique, oui, mais une Italie aux Italiens. Un tournant ?

Faisant fi des injonctions françaises et pontificales, l'armée napolitaine pénètre dans le territoire des Marches.. Advienne que pourra

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Mar 29 Sep - 11:24
[
Royaume des Deux Sicile

Mascerata ou le tombeau de la monarchie Sicilienne



Enhardi par ses plus suprêmes convictions, Ferdinand II s'étant crû César en bravant les frontières sacrées du Saint-Siège. Mais il n'était ni César, ni Auguste, il n'était qu'un médiocre souverain d'un autre temps. Son manque d'inspiration allait précipiter bientôt son règne et tout son royaume dans les Ténèbres. Il fut contraint de rebrousser chemin indignement sous les jets de pourritures des paysans des Marches, raillant cette armée humiliée sans combattre face aux injonctions françaises et autrichiennes, à lesquelles se joignit bientôt l'infâmante pression britannique.
Pire encore il devait s'excuser devant le légat du Pape pour que ce dernier ne donne pas aux Français l'autorisation qu'ils attendaient avec impatience de piétiner le royaume de Naples. Ferdinand II n'était plus que le valet des puissances étrangères qui auraient pu lui retirer son trône en quelques jours si elles avaient souhaité.

Conspué par ses propres sujets lors de son retour à Naples, il pensait pourtant encore à redresser son pouvoir avec une détermination farouche. La vue des pavillons britanniques à sa fenêtre était devenue tant indiposante à sa vue et il souhaitait détourner l'attention de son peuple -déjà très occupé à préparer la prochaine Révolution- des préoccupations internes en réveillant le souvenir encore brûlant de l'anglophobie de son royaume (les deux étaient passés tout proche de la guerre dans les années 1840) en ordonnant au nom des intérêts économiques du pays la rupture anticipée du contrat octroyant une situation monopolistique à une société britannique quand à l'exploitation du soufre sicilien, en passant toutefois par les voies légales et en indemnisant cette dernière au regard des bénéfices prévisionnels qu'elle engendrerait. Cette rupture serait effective au 1er Juillet 1855.

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Jeu 1 Oct - 12:26
Royaume des Deux Sicile

«Faire les poches de l'Église»



La rupture consommée entre le régime et l'Église ne devait pas rester sans conséquences internes. Ferdinand II, désireux d'effacer de la mémoire collective ses déboires diplomatiques et pensant toujours être en mesure de se maintenir désirait obtenir de nouvelles sources de financement afin de renforcer via de nouveaux investissements dans les infrastructures pour accentuer son contrôle sur le pays ainsi que pour accroître le dynamisme du tissu industriel au profit des intérêts de la couronne. Mais aussi pour moderniser son armée, alors qu'il ne songeait qu'à prendre sa revanche contre les ceux qui l'avaient humilié.

Puisqu'il était rétif à toute réforme visant à dépoussiérer l'administration fiscale du pays, il se contenta selon de vieux préceptes à faire reposer sur les adversaires du régime les nouvelles taxes. Puisque le peuple avait déjà fait les frais deux ans plus tôt de larges augmentations d'impôts, c'est au clergé, entré en sédition contre le souverain Bourbon en faisant la grève des sacréments. Peut être aussi calmerait-il les libéraux espérait-il Il imposa une contribution foncière portant sur une fraction de la valeur mobilière de tous le patrimoine de l'Église dans le pays. Puisqu'il faudrait des temps pour établir les cadastres, notamment du fait de la résistance passive des clercs qu'on savait qu'elle serait farouche on lui substituerait le temps de sa mise en place une contribution forfaitaire de 3.5 millions de ducats, dès l'année 1854, suffisamment punitive pour lever les réticences du clergé à se mettre en phase avec les nouvelles règles de l'administration fiscale.


Affaires économiques : la fièvre du béton



Alors que les travaux du réseau routier sont sur le point de s'achever (libérant des crédits pour les finances siciliennes) et que la construction des lignes de chemin de fer continue de se faire à une vitesse modeste au vu de la difficulté de trouver des capitaux extra-étatiques, Ferdinand II, demeurant impassible dans la conduite des affaires économiques du royaume, profitant également de la nouvelle manne financière que représente la taxe sur la patrimoine clérical entreprend de nouveaux travaux visant cette fois à développer les portes d'entrées maritimes du pays en investissant 12 Millions de ducats en 4 ans dans l'extension des ports de Naples, Bari & Palerme dans le but de renforcer le rôle de plaque tournante des Deux Sicile dans le commerce méditerranéen.



Affaires militaires : senteurs d'Orient



Très attentifs aux nouvelles de la guerre qui fait rage dans les Balkans entre la France et l'Empire Ottoman d'un côté, et la Russie de l'autre, les attachés militaires délégués au ministère de la guerre sont impressionnés comme le reste de l'Europe par les ravages du fusil Minié utilisé par les français sur le champ de bataille. Le fusil rayé ayant clairement montré sa supériorité, les officiers siciliens exigent dès le début de l'année 1854 son adoption par l'armée. Étant donné l'isolement diplomatique du pays sur la scène internationale, conjointement à la volonté du roi d'assurer l'indépendance nationale, une ligne de production est mise en marche la même année dans le sud du royaume, devant permettre d'ici quelques années le total remplacement des fusils à canon lisse actuellement utilisés.

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Lun 5 Oct - 23:51
Gouvernement provisoire de Naples

Révolution sicilienne de 1855



Juillet & Août 1855 :

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Septembre & Octobre 1855 :

Spoiler:

Novembre & Décembre 1855 :

Spoiler:


(copyright Jomini, chaleureux remerciements à sgie et atok également)


L'Assemblée Constituante de Janvier 1856





À la suite du cessez-le-feu négocié mi décembre entre le gouvernement Provisoire de Palerme et le conseil national de la République, sont organisées dans tout le territoire sicilien des élections d'une Assemblée Constituante au suffrage universel conditionné à un lieu de résidence fixe. Ces élections donnent lieu à la représentation suivante :

Spoiler:

Elles offrent ainsi une majorité relative confortable à la bourgeoisie libérale qui sort renforcée à la suite de ces plusieurs mois d'affrontements sanglants. Mais cette majorité est tout à fait insuffisante pour réunir plus de la moitié des suffrages nécessaires à l'adoption d'une Constitution pour le pays. Le parti libéral se déchire entre les partisans d'une alliance avec les monarchistes défaits et ceux qui qui tendent la main au Parti de l'action, voir aux blouses de Pescane, très populaire parmi les ouvriers après avoir semé les graines d'une révolution socialiste qui n'aura pas abouti.
Si les libéraux, représentants du parti de l'ordre devraient pencher naturellement vers leur droite, le souvenir encore brûlant des exactions des monarchistes, massacrant à tour de bras leurs opposants, ainsi que le culot effronté des députés royalistes, réclamant pour certains l'amnistie, en outre que la protection de leurs biens ainsi que ceux de l'Église, rend impossible toute alliance. Crispi tente alors de négocier une alliance seule avec Mazzini, excluant l'extrême gauche de l'équation. Mais ce dernier, ne souhaitant pas se retrouver dans une embarrassante situation de mise en minorité, demande à ce que ses amis du parti des blouses soient intégrés à une vaste coalition. Crispi se laisse convaincre : certes il devrait faire des concessions supplémentaires sur sa gauche mais il s'assurait une approbation massive de la nouvelle Constitution par ses pairs, lui conférant ainsi une légitimité quasiment absolue. Également, elle écartait pour un temps l'opposition de gauche, permettant de mener un combat ferme contre les monarchistes durs.

Les travaux de la commission s'étalant sur plusieurs mois devaient mener à l'adoption d'une Constitution résolument libérale et progressiste, conduisant à l'établissement d'une République très en avance sur son temps au cœur de l'Europe.
À suivre...
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Mar 6 Oct - 22:41
Gouvernement provisoire de Naples

La Constitution du 1er Avril 1856



Les travaux de la commission parlementaire, constituée des plus grands experts nationaux en droit de tout le pays sont achevés courant mars. Il faut près de trois semaines supplémentaires de négociations et d'amendements pour parvenir au 1er Avril à l'adoption du texte organique par une très large majorité.

Préambule :
Spoiler:

I : Droits fondamentaux des citoyens

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II : Du partage des pouvoirs entre le Parlement et le Président

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III : Du Pouvoir judiciaire
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IV : De l'administration intérieure
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V: De la force publique
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VI : Dispositions temporaires (pas vide)
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Mer 7 Oct - 22:38
République Italienne

Élections générales d'Avril 1856 : le souffle de la réforme et le début de l'ère Crispi



Les élections générales organisées dans les semaines suivant l'adoption de la nouvelle Constitution consacrent le nouveau régime de part une forte participation (près de 75%) et grâce au triomphe des principaux auteurs du texte fondateur. Le parti libéral rafle 108 des 257 sièges mis en jeu et ses principaux ténors sont tous très largement élus : Crispi triomphe avec près de 90% des suffrages exprimés à Ribera tandis que le vieux Settimo est acclamé à Palerme. La Sicile est emporté par l'ouragan libéral tandis que le Parti de l'Action fait de la résistance sur le continent notamment dans le cœur ouvrier du pays, à Naples et Bari. Mazzini est élu dans les faubourgs de la capitale et son mouvement engrange 81 sièges au total.
En revanche pour la droite monarchique et le parti des Blouses c'est la soupe à la grimace avec respectivement 35 et 33 sièges. Benavento del Bosco est battu largement et Pescane ne s'impose que d'un souffle.

Les libéraux et la gauche modérée s'empressent de sceller leur alliance, Crispi manœuvrant de façon à exclure les Blouses de la coalition en échange de quoi il offre à ses alliés du Parti de l'Action le poste de président de la République, prestigieux même si son influence est relative en comparaison de de la toute puissance de l'Assemblée Unique. La rupture est donc consommée avec l'aile plus radicale de la Constituante. «Nous avons gagné la Révolution, maintenant nous devons gagner la République» s'expliquera Mazzini devant ses alliés. Sa renommée et ses trente années au service de la cause nationale font l'unanimité parmi les rangs de l'Assemblée Unique : le 20 Avril il est élu triomphalement par ses collègues au poste de Président de la République. Le premier d'une longue liste.

Son gouvernement, comptant une quinzaine de ministres, les deux tiers issus du parti libéral et le reste du Parti de l'Action, reçoit le confiance du parlement quelques jours plus tard. À sa tête, comme une évidence, c'est le jeune et dynamique Francesco Crispi, 37 ans, l'homme du compromis, opposant de la première heure de Ferdinand II puis chassé du Piémont. Juriste et porteur d'une «certaine idée de l'Italie» il projette un grand nombre de réformes pour replacer la République au cœur de la Révolution industrielle mais aussi du Concert des Nations. Un grand nombre d'obstacles se dressent encore devant lui..



Affaires militaires : Le bras armé de la République



Comme un symbole, les premiers travaux de cette législature concernent les lois de conscription. La République est jeune et vulnérable et s'effraie du renforcement des garnisons des puissances catholiques à Rome. Le renforcement de l'armée d'Italie par l'Autriche n'a fait que renforcer ce sentiment d'insécurité, alors que l'ombre d'une intervention étrangère a plané tout au long de la Révolution. La République dérange  la Vieille Europe. De plus, la légitimité des nouvelles institutions est assez forte pour mettre en place cette réforme tant que la popularité du nouveau régime est au zénith. C'est donc une loi de conscription très ambitieuse qui voit le jour. Elle est le fruit d'un compromis entre les partisans de l'armée de métier à la française supportée par le parti libéral, et du recours à la conscription de masse en temps de guerre supportée par la gauche :

•Le contingent annuel est fixé à 20'000 hommes âgés de 20 ans, par tirage au sort
•Il est possible de racheter son service pour 3000 ducats. Cette somme alimentera une caisse financière à l'attention des vétérans et des veuves et des orphelins de combattants tués
•La durée du service est fixée à 5 ans dans l'armée active et 3 ans dans la réserve
•Les bons numéros (50'000 par an) rejoignent la garde nationale pour 5 ans. Si celle dispose de ses propres officiers, elle n'est cependant pas dotée en artillerie et l'instruction se cantonne à quelques jours de formation au maniement des armes. Le rôle de cette garde nationale est de constituer des unités de dépôts, de garnison, de gardes côtes et de gendarmerie en temps de guerre


Afin de combler les pertes de la guerre civile et de rapidement assurer la défense de la République, les classes 1856 et 1857 s'élèveront exceptionnellement à 23'000 conscrits. Un lissage sera effectué sur les classes 1858,1859 & 1860 à raison de 18'000 recrues.

A cela s’ajoute la création d’une petite unité de production de fusils à canon rayé

Cette réforme, coûteuse, doit permettre d'affirmer la place de la jeune Republique en Europe.

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Ven 9 Oct - 0:08
République Italienne

Politique économique : la Révolution financière de 1857



Sous le règne de Ferdinand II, le royaume des Deux Sicile, pourtant plus prospère, a vu le Piémont-Sardaigne le dépasser dans le domaine financier, grâce à une politique plus volontariste et autrement plus ambitieuses que celle menée par la monarchie des Bourbons. Crispi et son gouvernement, éveillés par l'influence de la Bourgeoisie sicilienne comprennent le rôle décisif du crédit dans le rôle du développement industriel du pays. Le nouveau régime fait appel à un puissant financier et ami du président Mazzini qu'il a rencontré lors de son exil à Londres. Il s'agit de Adriano Lemmi, l'homme qui a financé grâce à sa fortune l'expédition de Pisacane. Disposant de nombreux contacts à Londres et à Paris, mais aussi éminent membre de la franc-maçonnerie Italienne, il est est l'homme de la situation et nommé à la tête de l'influente Banque des Deux Sicile. Sa mission ? Réformer l'institution et ouvrir les mannes du crédit dans toute la République.

1) La réorganisation de la banque centrale

Il obtient tout d'abord la plus élémentaire des réformes. La désormais banque d'Italie étend son monopole monétaire sur tout le pays : les banques départementales et communales disposant du privilège d'émission à l'échelle locale sont annexées à l'institution basée à Naples.

Souhaitant également faciliter les paiements, il obtient le concours du ministère des finances. Le billet est proclamé monnaie légale par le décret du 14 février 1857 en même temps qu'est affirmé son inconvertibilité. Quatre mois plus tard le chèque est officiellement introduit au sein du territoire de la République.

Quand à la politique monétaire menée par la Banque Centrale, elle est désormais liée à la décision politique avecl'entrée d'actionnaires publics et fait désormais le siéger le ministre des finances du gouvernement lors des conseils d'administration. Les décisions concernant la fluctuation des taux d'escompte, de de refinancement, de rémunération des dépôts, la la législation concernant les réserves obligatoires ou encore la constitution de réserves de change sont désormais des outils concrets au service de la politique économique du gouvernement.

Les opérations d'escompte de la Banque dItalie doivent prendre un développement considérable par la voie du réescompte, c'est-à dire en favorisant le développement des banques à vocation régionale ou nationale qui prennent naissance et aussi en épaulant les banques locales dans l'aide que celles-ci apportent aux affaires petites et moyennes.

Elle doit aussi simplifier l'accès à clientèle désireuse d'aller directement à ses guichets en remplaçant l'acte de garantie signée par la main du banquier par un dépôt en garanties de valeurs.

L'importance de ce développement financier est capital dans le développement notamment du réseau de chemins de fer ou dans l'acquisition de bons du trésor par l'épargnant. La banque acceptera de prêter aux particuliers qui ont besoin des sommes dont le remboursement est garanti par la mise en gage des actions ou obligations de chemin de fer qu'ils peuvent détenir. Il va de soi que cette possibilité facilitera grandement la diffusion de ces titres.

Le développement financier devant profiter à tout le territoire, de nombreuses succursales seront installées dans le territoire, qu'importe si une partie d'entre elles est déficitaire tant que le bilan global est lui positif. Ces succursales seront installées en particulier dans les centres manufacturiers du pays, à la demande des chambres du commerce locales. On nomme des inspecteurs généraux financiers, hauts fonctionnaires, chargés de contrôler la stricte exécution des directives et la bonne marche des différentes succursales.

En résumé :
– aide aux Banque régionales et locales,
– concours apporté aussi quand il en est besoin aux grandes sociétés de crédit qui verront le jour
– escomptes consentis directement à un certain nombre d'industriels, de commerçants et d'agriculteurs.


En ce qui concerne l'utilisation de ses ressources par la Banque Centrale, on aimerait la voir réaliser la plus grande partie de son capital, pour soutenir le mouvement des affaires en augmentant son encaisse, et non placé en rentes.

2) Favoriser les crédits privés et la financiarisation de l'économie

La seule action publique ne peut suffire au mouvement du crédit. Si on a déjà cité la stratégie de réescompte qui permettent de soutenir le développement des banques privées, c'est l'inspiration du modèle français des banques de dépôts qui est suivie en autorisant et en favorisant l'établissement de grandes sociétés de crédit. Souhaitant suivre un modèle de «Capitalisme Rhénan» l'État Italien octroie de larges facilités juridiques et fiscales (exemptions fiscales temporaires, plafonnement des niveaux de prélèvement maximum, etc) en échange de quoi il oriente le processus décisionnel de la politique d'investissement de ces groupes vers des oeuvres de bien public plutôt que sur des opérations spéculatives.

Encore sur le modèle français, de nouveaux modèles juridiques adaptés à cette évolution économique apparaissent avec les sociétés anonymes et plus tard, les sociétés par actions simplifiées.

Cette stratégie vise aussi directement le marché boursier. Pour ouvrir le marché à la petite bourgeoisie non financiarisée on diminue les taxes portant sur les capitaux en dessous de 5000 francs de portefeuille d'actions. En revanche on introduit des droits d'entrées de quelques francs au profit de la ville de Naples pour décourager les plus petits porteurs de s'y aventurer , eux qui sont les premiers touchés par les crises qui ébranlent parfois le système.

3)De la stratégie monétaire à l'orée de la crise financière de 1857

Ébranlant l'économie mondiale, la panique née à New-York suite à l'effondrement de la Ohio Life and Insurance Company et provoquée par la crise des métaux précieux mais aussi du rail, il s'agit de première véritable catastrophe inancière globale de l'Histoire, touchant toutes les bourses européennes. Mais elle épargne les économies moins financiarisées , comme celle de la République.

Il s'agit d'une véritable opportunité : alors que l'Angleterre et la France rehaussent brusquement leurs taux d'escompte au dessus de 10% et que l'investissement dans le rail subit une chute vertigineuse, la jeune démocratie italienne, peu touchée est surtout une terre d'opportunités pour la finance mondiale en crise. En effet, alors que le marché du rail est saturé en France, en Angleterre et en Allemagne et que les profits baissent car il s'agit désormais essentiellement de liaisons secondaires moins rentables qui restent à bâtir, tout reste à bâtir dans la péninsule, spécifiquement au Sud, où l'ambitieux projet de Ferdinand II a pris du plomb dans l'aile faute de financements privés.

Souhaitant profiter de l'opportunité historique qui se présente, et en coordination avec la banque d'Italie, on agit donc à contre courant des grandes puissances financières européennes en facilitant l'accès au crédit en diminuant le taux d'escompte et de refinancement tout en abaissant les réserves obligatoires. À cette politique doit suivre une stimulation artificielle de la demande en ducats pour limiter la dévalorisation monétaire qui jouerait contre les capitaux étrangers à plus long terme.



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Ven 9 Oct - 13:11
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Politique intérieure : le démantèlement de l'État policier et la réforme de l'administration (1857-1859)



Un quart de siècle de règne d'un absolutisme rare ont laissé au nouveau régime un effrayant appareil politico-judiciaire destiné à un véritable contrôle des masses pendant tant d'années. Son démantèlement est donc une priorité aussi bien pour des raisons idéologiques que pratiques. Non seulement très coûteux, ce système mettait en sommeil les forces vives du pays. Plusieurs réformes sont conduites successivement entre 1857 et 1859 :

•La suppression de 20'000 postes parmi les forces de police, d'nspection et de répression de l'ancien régime et la requalification de plusieurs dizaines milliers d'entre eux. Au total la monarchie Bourbons employait plus de 120'000 fonctionnaires dans ses États, la plupart à visée répressive. Plutôt qu'un démantèlement pur et simple de cette bureaucratie on décide donc plutôt une diminution partielle effectifs visant les éléments les plus compromis dans la répression tout en requalifiant plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires à des postes qui s'ouvrent dans l'administration économique et militaire notamment.

•En revanche la constitution d'un corps de police spécial placé sous la tutelle et la responsabilité du Parlement (et ce afin de l'affranchir des pressions de la haute administration) chargé de la lutte contre la corruption au sein du corps bureaucratique. Pour des raisons démocratiques sa mission sera discutée tous les ans pour être reconduite, ou non.

•Si l'acte Constitutionnel affirmait déjà les bases d'un retour à justice loyale et égalitaire (qui n'implique pas une réforme en profondeur du système judiciaire, hérité de la Révolution française sur le fond) une politique volontariste abolit toutes les procédures d'exception, réduit la sévérité de la loi et procède à la libération de nombreux prisonniers politiques ou condamnés de droit communs pour des faits de petite et moyenne délinquance.

•Sans doute le plus important, la réinstauration d'un système purement méritocratique dans les voies de recrutement de l'administration italienne, mais aussi du corps des officiers. Cela implicant un accès égal aux concours. En ce sens la restauration de nombreuses écoles de la fonction publique déjà préexistantes et la création de tant d'autres : École nationale de la magistrature, École nationale des officiers , école nationale des finances publiques. Cela afin de bâtir une administration compétente et loyale à l'État qu'importe l'extraction sociale.

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Sam 10 Oct - 14:07
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Politique économique : la réforme fiscale de 1857



La modernisation de l'État Italien entamée par le nouveau régime fait exploser les dépenses : le budget militaire s'envole, tandis que les coûts de économiques du développement interne pourraient aussi s'avérer conséquents. Le système fiscal hérité de la monarchie est archaïque : voilà trente ans qu'il n'a pas été réformé, les Bourbons étant très marqués par les révoltes fiscales ayant durement touché le pays dans les années 1820'.On peut toutefois relativiser cette dernière affirmation en évoquant les augmentations d'impôts indirects réalisés à la fin du dernier règne, et surtout la mise en place d'une politique fiscale envers les biens de l'Église.

Reposant toujours essentiellement sur un compromis entre des taxes indirectes plus élevées que autre part ailleurs dans cette Europe industrieuse, libérale et moderne, et de taxes directes héritées de la Révolution, forfaitaires plutôt que proportionnelles, et plus souvent de répartition que de quotité, le système fiscal est donc profondément injuste et n'est Crispi avec l'appui de sa majorité mène une politique ambitieuse de réforme.Elle recentre la majorité des prélèvements obligatoires autour d'impôts directs proportionnels et en crée deux autres :

•Les grandes contributions directes deviennent toutes proportionnelles et prélevées par quotité pour être réparties plus équitablement et suivre les augmentations du niveau d'activité économique du pays. À l'exception de l'impôt sur les fenêtres et les portes qui subsiste en tant que tel, par répartition et fixé par le gouvernement chaque année pour ajuster le budget.

•Subdivion à l'intérieur de la contribution foncière entre l'impôt sur la propriété bâtie et l'impôt sur la propriété non bâtie d'une part.

•D'autre part subdivision entre les bénéfices locatifs, agricoles, commerciaux et non commerciaux pour mieux repartir l'impôt

•Création d'un impôt proportionnel sur le revenu des valeurs mobilières : La propriété immobilière sous forme de terres et d'habitations choisie comme assiette des impôts fonciers est de plus en plus remplacée par la richesse mobilière née du capitalisme industriel. Or celle-ci, n'est pas taxée

•Création de l'impôt sur la succession proportionnel à 2% remplaçant les anciens systèmes de droit d'entrées, forfaitaires.

En revanche le principe d'impôt progressif défendu par une grande partie de la gauche radicale, ainsi que d'impôt sur le revenu sont écartés par la majorité qui y voit une véritable spoliation. «Taxer avec justesse les biens de chacun c'est le Progrès. Taxer les personnes c'est du banditisme d'État» tranche férocement le ministre des finances devant l'Assemblée unique.

Cette réforme profondément révolutionnaire donc doit très sensiblement augmenter les recettes de l'État en étendant l'assiette d'impôts et en mieux la répartissant. Elle s'accompagne de dégrèvements voir suppressions de certaines contributions, directes pour la plupart, allégeant la charge fiscale reposant sur une grande partie du peuple, concluant ces grands remaniements.

•La patente professionnelle est supprimée pour les ouvriers et les artisans. Contribution mortifère pour le pouvoir d'achat des désargentés qui prennent d'assaut les villes manufacturières

•Réduction globale des taxes indirectes : taxe sur le grain, le sel, la farine, le vin ++ correspondant à un retour aux niveaux de 1852. Ne sont pas concernés les droits sur le tabac, la chasse et l'absinthe.

Concernant les rentes issues des biens de l'Eglise les discussions tournent à la cacophonie et le gouvernement choisit la situation du compromis en maintenant de maintenir la législation mise en place en 1854 sous Ferdinand II actant la taxe foncière portant sur les revenus ecclésiastiques tout en modérant les ardeurs des anticléricaux : l'Église pourra soustraire jusqu'à un tiers de ses revenus...en fonction du nombre de prêtes assermentés dans le pays

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Sam 10 Oct - 20:24
République Italienne

Politique étrangère : La République consacrée (1858)



Jeune et sans alliés, l'Italie est à la recherche de reconnaissance internationale mais encore plus de... capitaux ! Ce dernier mot revient en boucle dans la bouche du président du conseil des ministres Crispi. C'est dans ce contexte que le président Mazzini entame au printemps 1858 une tournée européenne très attendue devant l'amener à Paris puis à Londres. Sa visite de courtoisie n'est donc pas dénuée d'arrières pensées.

Rencontrant d'abord Napoléon III a l'Elysée il reçoit un accueil très enthousiaste de la population parisienne, complètement séduite par une Révolution qui leur remémore de vieux et glorieux souvenirs. Le souverain Français, ancien carboneri et admirateur de la cause Italienne est tout émoussé par l'aura du chef d'État Sicilien, dont il a partagé les combats il y a voilà trente ans. Un entretien éclair et très productif : Mazzini quitte le palais présidentiel le sourire aux lèvres et de nombreux accords commerciaux en poche.

À Londres, la venue du président Italien provoque encore plus d'émoi. On connaît la passion des britanniques pour le mouvement national Italien, et plus encore pour cet homme qui passé tant d'années en exil ici avant son retour triomphal dans la péninsule. Acclamé comme une rockstar il est bientôt rattrapé par l'émotion. La rencontre avec Palmerston est d'un autre ton que celle avec l'Empereur des Français mais très courtoise et hautement intelligible. Le britannique, dur en affaires, trouve finalement un terrain d'ententes avec son homologue Italien.

C'est donc avec le sentiment du devoir accompli que Mazzini prend le chemin du retour pour Naples à la mi avril. Mais recevant un étrange télégramme en provenance de Bucarest, il traverse toute l'Europe pour rencontrer le later domnitor roumain, après tout une telle invitation ne se refuse pas. Le révolutionnaire est tout ébloui par la prospérité de la principauté et rapporte à Crispi «que l'on venait de retrouver la nouvelle Rome». Les négociations commerciales avec le brillantissime Prince sont rapides et concluantes, bien que Mazzini se rendra compte à son retour que le malicieux souverain avait glissé une clause supplémentaire à son insu en bas de page.

De retour dans la capitale de la République,  Mazzini est félicité comme il se doit par la majorité parlementaire qui avalise les différents traités que voilà :

Traité franco-italien :

Spoiler:

Traité anglo italien :

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Traité roumano-italien :

Spoiler:

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Sam 10 Oct - 23:45
République Italienne

Politique étrangère : Le Traité de Rome et la marche vers la guerre (1858-1859)



L'année 1858 constitue un tournant décisif dans la politique Italienne. Les répliques du mouvement insurrectionnel milanais se multiplient dans la vice-royauté de Lombardie-Vénétie et le Piémont de Cavour s'oppose désormais de plus en plus frontalement à l'Autriche. En France l'attentat d'Orsini rappelle à l'Empereur ses promesses italiennes et sa politique des nationalités. En juillet 1858, Napoléon III rencontre le Président du Conseil des ministres de Sardaigne à Plombières au cours d'une entrevue secrète et les deux hommes paraphent un traité d'alliance contre les Habsbourg.

À Naples on est dans l'expectative face à tous ces bouleversements. Faut-il intervenir dans le conflit qui s'annonce ? Si les relations avec la France sont cordiales, une rivalité politique émerge avec la monarchie des Savoie. Mais elles sont plus fraîches encore avec Vienne, haïe par tous ces patriotes désormais au sommet de la hiérarchie de l'État. Crispi résume ainsi les options limitées de la République : «Nous ne seront jamais aussi perdants qu'en restant neutres.» En effet un triomphe des alliés sans intervention sicilienne condamnerait à la nuit ses chances d'apparaître la championne de la cause Italienne. Leur défaite, pire encore, placerait toute la péninsule sous la botte de l'absolutisme de François-Joseph. L'intervention, bien qu'hardie était la solution du moindre mal et pouvait si la réussite souriait aux armées révolutionnaires permettre de transformer l'essai de 1855..

À la fin de l'automne 1858, Crispi rencontre secrètement Napoléon III au sud de Rome alors que ce dernier est en visite officielle au Saint-Siège et les deux hommes s'entendent sur les conditions d'une alliance militaire contre l'Autriche reliant le Second Empire à la République Italienne.

-Cette dernière s'engageait en cas de guerre à débuter sous les quinze jours les hostilités contre les Habsbourg avec le concours de ses forces terrestres et maritimes.

-La France apporterait le concours d'une partie de ses forces navales en Adriatique pour s'assurer de la supériorité navale.

-La France accordait à la République la possibilité d'organiser des plébiscites dans les Marches, l'Ombrie et la Romagne pontificale en cas de victoire, à condition que Naples renonce à Rome et au Latium ainsi qu'à une politique anticléricale et à la confiscation des biens de l'Église.


La République est-elle prête à la guerre ? Non mais qu'importe, de toute façon on est jamais vraiment préparé à celle-ci. On prit donc quelques mesures contingent levé à l'hiver, qui aurait dû s'élever à 18'000 hommes pour l'année suivante (après deux années à 23'000 hommes et une année à 18'000 hommes) on décida d'en lever 24'000 ! En contrepartie le contingent serait abaissé les années suivantes. Si les Autrichiens devaient s'en indigner on leur répliquerait qu'ils furent les premiers à renforcer leurs forces de garnison en Lombardie et que la République se sentait légitimement menacée.

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Ven 30 Oct - 15:34



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Confédération Italienne


Dio e Popolo —  Fratelli d'Italia



La guerre d'Italie et la grande aventure confédérale

La victoire de la coalition franco-italienne contre l'Empire des Habsbourg marque un tournant dans l'Histoire de la péninsule. Symbolisé par la victoire d'Abbiategrasso, un grand sentiment patriote émerge autour de l'idée nationale : la monarchie des Savoie et la République sociale du sud mettant de côté leurs différents pour unir leur force contre l'oppression étrangère. Le prolongement de cette victoire est ambiguë tout d'abord à Naples et Turin : la tension autour de la destinée des territoires centraux fait craindre tout d'abord une nouvelle guerre civile. Mais en se rencontrant au début de l'automne 1959, Crispi et Cavour saisissent l'ampleur de la menace étrangère en cas que querelle, et réalisent que c'est seulement en dépassant la vieille logique pré-unitaire. L'Italie est en marche, fruit de la rencontre de deux grands esprits. Le premier est à la droite de l'échiquier politique sicilien, le deuxième siégeait à gauche au parlement de Turin avant de présider le conseil des Ministres. Chacun fit de lourdes concessions, si bien que la République renonçait à annexer les Marches, et le royaume de Sardaigne se contentait de Parme et Modène, en plus de la Lombardie cédée par la France en échange de la Savoie et Nice. Ce renoncement mutuel devait apaiser les relations houleuses entre les deux États avant de mettre en œuvre le cœur du projet : une confédération italienne qui se grefferait aux gouvernements nationaux, sous la férule d'un parlement unitaire et qui serait présidée par le Pape à titre symbolique, comme le voulait le cœur du projet de 1848.

Des semaines durant, ils encaissèrent les coups et rallièrent ardemment à leur cause une majorité de patriotes, du fils de forgeron au sénateur en multipliant les réunion publiques et les prises de paroles. L'idée confédérale fut présenté comme le compromis parfait qui ne nuirait à personne. La petite bourgeoisie du sud serait mis à l'abri du pillage des puissants lobbys du nord, tandis que la puissance démographique et militaire du sud ne se retournerait pas contre les habitants de la plaine du Pô. Le triomphe vint les 26 & 27 novembre 1859 quand les deux chambres des deux grandes puissances régionales que tout opposaient votèrent chacune le texte d'une union confédérale. Et deux hommes aussi éloignés que Mazzini, le révolutionnaire insatiable, et Victor Emmanuel II, le souverain constitutionnel pétri de l’orgueil dynastique , apposèrent chacun leur sceau sur l'acte confédéral. Le triomphe de la Confédération était le triomphe absolu du parlementarisme.

Les États centraux et le souverain pontife, dont les possessions étaient de toute façon quasiment totalement empiégées par les armées coalisées, n'eurent d'autre choix que de s'y joindre tant la ferveur nationale avait réduit au silence le pouvoir des dynasties régnante et le pouvoir temporel du Pape. Si bien que la Confédération s'étendrait sur tous les États de la péninsule, si on excepte les possessions italiennes de l'Autriche, et de la France dans une moindre mesure, ces deux puissances étant bien évidemment exclues de cette Union.

Les termes de l'acte d'Union confédérale se résument ainsi :

- Traité d'alliance offensive et défensive
- Union monétaire
- Union douanière
- Union des postes

En ce qui concerne l'Union monétaire, malgré l'insistance des sardes pour adopter une monnaie faible proche du lire, les conseillers du ministère l'économie de la République parviennent à obtenir un compromis pour une monnaie relativement forte avec une parité à 2.5 avec le franc. Pour effacer la connotation monarchiste du ducat on décide de nommer cette nouvelle monnaie le Scudo, en hommage à la République Romaine de 1849.

Il s'agit bien là d'un premier pas très important dans l'unification de la péninsule. Mais seul le prolongement de ces acquis et l'acquisition d'autres peut permettre de parvenir à effacer progressivement les particularités politiques locales et aboutir à une véritable unification. La ferveur nationale et la collaboration étroite des élites politiques saura t'elle surpasser les dissensions très marquées entre le Nord et le Sud ? Et dans quel mesure la place de la politique étrangère est-elle indispensable à la réalisation de l'Italie ? Seul l'avenir pourra nous le dire.




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Ven 30 Oct - 23:34



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République de Sicile-Confédération Italienne


Dio e Popolo —  Fratelli d'Italia



Affaires étrangères : l'Italie et le chancelier de fer (1860)


La guerre d'Italie avait été scrutée très attentivement par le Royaume de Prusse qui vit en l'élan national Italien comme une analogie à cette jeune Allemagne qui lui avait tendue la couronne que son souverain avait refusé en 1848 : Berlin partageait avec Naples ce militarisme passionné et l'intérêt pour la réforme de l'Etat. Avec Turin elle partageait un système politique et économique très proche. Le rapprochement était donc évident. Le nouveau ministre-président de Prusse, Otto von Bismark, fit ainsi l'honneur de sa présence, dans les premières semaines de son accession au pouvoir, au président de la République Sicilienne Giuseppe Mazzini, au président du conseil Crispi et au ministre président de Sardaigne Cavour dans la résidence d'été de la présidence, non loin des ruines de l'antique Syracuse. Le chancelier prussien, tout en profitant des rives de la Méditerranée et des femmes comme à son habitude, eut un entretien riche et énergique avec ses trois interlocuteurs qui aboutit à une multitude d'accords :

-Baisse des douanes de la République sur la coke, le fer et le matériel ferroviaire issu des pays du Zollverein à la hauteur de 10-11% L'accord sera ensuite présenté devant le parlement confédéral italien qui devra l'approuver pour le reste des États.
-Baisse des douanes du Zollverein sur les importations agricoles italiennes à un taux de x % devant être approuvé par les États membres de l'union douanière allemande.
-Concession d'une ligne Naples-Rome-Florence aux capitaux prussiens, garantie à 5% par Berlin. Cette ligne sera exemptée d'impôts pour quatre ans. Accord à présenter devant le parlement confédéral italien pour les portions au sein des États centraux.

En outre, pour marquer le rapprochement entre la Confédération et la Prusse, le chancelier et le roi de Prusse sont conviés à la prochaine grande manœuvre militaire qui aura lieu en 1862. Invitation qui devrait être rendue par Guillaume II lors des prochains exercices militaires à Berlin.

Un troisième acteur s'invite donc étroitement économiquement dans la péninsule, après la France et l'Angleterre. La libéralisation et le développement du pays se poursuit tout en s'affranchissant d'une quelconque hégémonie économique d'une grande puissance européenne.



Affaires étrangères : Business & Dolce Vita : la continuation du rapprochement commercial et financier anglo-italien (1860)  

Les accords économiques de 1857 entre la République et Londres avaient été couronné de succès et les deux parties souhaitent prolonger et consolider les liens commerciaux et financiers qui les unissent : l'unification confédérale ouvre tout un nouveau champ d'opportunités et de profits potentiels, tandis que les capitaux britanniques font saliver la Nomenklatura bourgeoise italienne. Lors d'une visite de courtoisie de Palmerston à Rome, ce dernier conclut avec Crispi et Cavour un nouveau faisceau d'accords :

-Baisse des douanes sur le coton et les épices britanniques à 10-11% au sein de la République.
-Concession d'une ligne Milan-Bologne aux capitaux anglais, garantie à 4% par Londres. Cette ligne sera exemptée d'impôts pour quatre ans. Accord à présenter devant le parlement confédéral italien et aux états concernés.
-Un nouveau prêt garanti par Londres, toujours au même taux avantageux que pour le précédent accord (4.5%), de 4.8 millions de livres (120 millions de francs sur 6 ans) pour la République.

La conclusion de cet accord qui suit les accords franco-siciliens et anglo-siciliens de 1857 ainsi que italo-prussiens de 1860 permet de continuer le développement à pleine vitesse du rail en Italie méridionale et désormais centrale et de relier ceux-ci au réseau déjà puissant du royaume de Piémont-Sardaigne. En outre les nouveaux capitaux obtenus permettent de continuer d'alimenter l'implacable machine étatique sans à avoir s'acquitter de lourds taux d'intérêts.


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Affaires financières : le passage au Scudo et l'OPA sur la dette sarde(1860)

Les négociations qui doivent aboutir à l'adoption au 1er janvier 1861 d'une monnaie unique dans toute la péninsule, le Scudo, pourraient entraîner un certain nombre de bouleversements : tandis qu'au nord elle devrait renchérir le coût de la dette sarde mais améliorer la balance commerciale, elle devrait tendre à dégrader les termes de l'échange pour la République sicilienne, mais largement continuer à abaisser le coût de la dette. Anticipant les conséquences économiques de cette dévaluation pour le sud du pays, le ministre des finances entame -alors que les négociations sur le sort de la monnaie nationale sont encore totalement secrètes- une vaste manœuvre financière visant à rendre le plus profitable possible cette future dévaluation : prenant acte de la baisse du valeur réelle des capitaux au sein de la République qui va suivre, contrairement à une meilleure valorisation du patrimoine détenu au nord du pays en lire, il émet -en plus des différents emprunts internationaux déjà négociés-plusieurs emprunts non indexés sur le marché international pour plusieurs millions de ducats, mais aussi à travers un emprunt public de 25 millions de ducats garanti à 5% afin de bénéficier en abondance de capitaux dont le remboursement sera beaucoup plus aisé après la dévaluation. Si la moitié de cet argent sera consacré à la réforme militaire et à un certain nombre de projets économiques, l'autre part est réservée à une vaste manœuvre financière sur les créances sardes exprimées en lire : en effet celles-ci pour le moment peu valorisées profiteront ensuite des effets de la réévaluation au sein du royaume de Piémont-Sardaigne. Cela répond à un quadruple objectif :

-Équilibrer les rapports de force économique entre le nord et le sud
-Extirper l'influence économique et financière étrangère au nord de la péninsule
-Assurer une rente financière stable compensant en partie les intérêts dus par la République pour sa propre dette.
-Abaisser le coût de la dette pour l'allié sarde dans un deuxième temps en renégociant à la baisse le montant des taux d'intérêts.

Affaires économiques (1860-1861) : Un interventionnisme modéré et conjoncturel  

Utilisant l'argent des emprunts réalisés avant l'entrée en vigueur de l'Union Monétaire, la République -après avoir totalement achevé le réseau routier et le programme de développement des ports de Naples et Bari- entame un processus de soutien aux industries : le passage au Scudo renchérissant le coût des importations  (et ce malgré les nombreux accords douaniers) avec un impact rapide mais rendant plus compétitive les exportations seulement à plus long terme, l’État décide de soutenir la progression des exportations en mettant en place un système de crédit à l'exportation pour soutenir les entreprises manufacturières du pays, qui n'a pas vocation à durer dans le temps une fois les bénéfices de la dévaluation sur la compétitivité-prix enfin installés.

En ce qui concerne le réseau ferré, les accords franco-italiens et anglo-italiens de 1857, les accords anglo-italiens et prusso-italiens de 1860 ont permis d'accélérer de façon notable le développement du rail dans le sud et le centre de la péninsule sans engager l’État dans ces projets coûteux. D'ici 1865 toutes les principales villes de la péninsule devraient donc être reliées et assurer de façon efficace le transit de personnes et de marchandises du nord au sud. Une exception demeure : l'absence de liaison sur la côte Adriatique reliant la région frontalière et stratégique de la Romagne directement au territoire de la République sans passer par la Toscane. En effet l'absence de grand centre industriel et commercial entre Pescara et Ravenne nuisant aux investissements ferroviaires dans la région. Or il s'agit d'une ligne capitale pour la mobilisation et elle fera donc figure d'exception dans la stratégie de Naples de ne pas s'engager directement dans la construction ferroviaire : on émet ainsi des obligations garanties à 5% sur une ligne se portant de Pescara à Ravenne pour soutenir l'extension du rail dans la région. Bien sûr pour la partie terminale de la ligne au sein des États du Pape sera demandé l'accord et le support du Parlement Confédéral.


Affaires militaires : les leçons de 1859 et la réforme de l'armée sicilienne (1860)  


Le développement de l'artillerie rayée maritime inspire aux français le développement du système Lahitte et l'émergence d'une artillerie rayée de campagne sur terre. L'armée Sicilienne, toujours désireuse de s'assurer d'être à la pointe de l'Europe entame donc durant l'hiver 1859-1860 la modernisation de son parc d'artillerie : ainsi une petite ligne de production d'artillerie rayée est mis en route à Palerme afin de rééquiper en 3 ans l'armée sicilienne. En outre, une unité supplémentaire d'artillerie, rayée, est constituée.

En revanche le contingent est maintenu à l'identique

En ce qui concerne le fonctionnement intrinsèque de l'armée républicaine, elle est réorganisée en deux corps d'armée prenant place respectivement à Naples (Ier) et Bari (IIe).
Une des divisions du Ier CA sera constituée des «éléments les plus vigoureux et les plus expérimentés du pays» pour former la division de la Garde Républicaine.



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Affaires confédérales : la réforme militaire unitaire (1859-1860)

La réforme politique et militaire en Autriche enclenche une véritable fièvre nationale dans la péninsule qui se sent à nouveau menacée, moins de deux ans après la libération de la Lombardie. Des manifestations éclatent un peu partout dans le pays, à Naples comme à Milan notamment.  C'est une occasion saisie par les patriotes du nord et du sud : le parlement confédéral vote à l'unanimité une loi militaire commune fondatrice qui constitue un pas de plus vers l'unification de la nation. Révolutionnaire, elle abolit l'ensemble des États major nationaux pour les remplacer par un État-major unique et responsable devant le Parlement unifié. La loi militaire, qu'elle porte sur le contingent, le nombre d'années de service, l'entraînement, l'équipement ou la mobilisation des troupes italiennes est désormais votée de façon unifiée : l'Armée unique est en marche. Les crédits sont votés dès la fin de l'année pour permettre à ce que la nouvelle loi militaire entre en vigueur dès le début de l'année 1860.

-Les officiers sont désormais choisis par l’État-major unifié et doivent prêter serment au Parlement unifié.
-Le siège du ministère commun de la guerre est fixé à Rome.
-Est adopté un contingent confédéral de 52'000 hommes : 20'000 à charge pour la République de Sicile, 20'000 à charge pour le Piémont-Sardaigne et 12'000 à charge pour les Généralités d'Italie Centrale et les États temporels du Pape. La durée du service dans l'armée active est de 5 ans, et de 3 ans pour la réserve.
-Les bons numéros rejoignent la garde nationale pour 5 ans, sur le modèle sicilien Si celle-ci dispose de ses propres officiers, elle n'est cependant pas dotée en artillerie et l'instruction se cantonne à quelques jours de formation au maniement des armes. Le rôle de cette garde nationale est de constituer des unités de dépôts, de garnison, de gardes côtes et de gendarmerie en temps de guerre.
-Le fusil à canon rayé de type 1854 utilisé en Sicile est adopté par toutes les divisions de l'Armée confédérale. Une petite ligne de production supplémentaire est crée à Florence
-L'artillerie à canon rayé de type 1859 est adoptée par toutes les divisions de l'Armée confédérale : en plus de la petite ligne de production mise en place en Sicile, une petite manufacture supplémentaire est mise en service à Gênes.
-Modèle du Corps d'Armée comme en Sicile
-Constitution d'un camp de manœuvre à Modène
-Formation d'un Corps d'Armée d'élite, la Garde Confédérale réunissant la Garde Républicaine Sicilienne, la Garde Royale Sarde, et une division pontificale d'élite
L'unité Italienne poursuit ainsi son œuvre, et l'Armée constitue le ciment du sentiment national face à la menace étrangère.



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Affaires politiques confédérales (1862) : L'unification financière & la banque d'Italie

Le sentiment national croissant dans le milieu bourgeois et affairiste prend de l'ampleur au début de l'année 1862 : après l'unification monétaire dans toute la péninsule, et avec l'expansion très rapide des échanges économiques et donc la multiplication des payements au sein du territoire confédéral, la coexistence de plusieurs établissements de crédit se partageant le privilège d'émission de monnaie complexifie de façon absurde les circuits financiers et affaiblit l'emprise des États sur le secteur bancaire via leurs banques centrales. Par conséquence, le Parlement unifié sous l'impulsion notamment du puissant directeur de la banque centrale napolitaine Adriano Lemmi fait voter une loi fondatrice rationalisant le système financier italien. Sont donc abolis les privilèges d'émission des banques centrales préexistantes, la Banca Romana, la Banca nazionale di Torino, la Banca nazionale toscana, la Banca toscana di credito per le industrie e il commercio d’Italia et la Banco di Napoli qui deviennent des succursales d'un nouvel établissement financier, la Banca d'Italia, qui disposera donc du monopole d'émission monétaire. Ses statuts seront fortement inspirés de la banque centrale qui régit depuis 1856 la République Sicilienne, avec une certaine réussite jusqu'à présent. Son siège est fixé à Florence. Un conseil d'administration paritaire entre les trois régions confédérales est mis en place : Adriano Lemmi en est nommé le premier président, au vu de ses compétences reconnues de tous.


Affaires militaires (1862-1863) : L'Italie à l'assaut des mers

La volonté politique confédérale qui a abouti à l'émergence d'une armée unique il y a de cela deux ans ne s'était guère intéressé à la réforme de l'Amirauté. Voilà qui est chose faite en 1862 en unifiant également son commandement et son organisation, établissant ses deux ports d’attache à Gênes et Naples. La Confédération se dote également de deux escadres à vapeur achetées à l'allié français pour 20 millions de francs, principalement soutenu par l'effort financier de la République de Sicile. Les escadres à voile, elles, sont retirées du service.
La flotte est l’orgueil de l'Italie, et se doter d'une marine capable de soutenir la comparaison en Méditerranée est au delà des objectifs militaires un pas important pour le développement de la conscience nationale.

En outre, et ce afin de préparer au mieux la Nation en armes à un conflit, le Parlement unifié vote pour 300'000 Scudos par an la création de plusieurs dépôts dotés en ancien matériel militaire dans le pays afin de prévoir l'afflux de volontaires qui souhaiteraient s'engager en faveur du Risorgimento en dehors du cadre de l'armée régulière en cas de conflit. Un corps constitué d'anciens officiers de l'armée régulière et cadres ou anciens camarades de Garibaldi, Mazzini ou Pescane est organisé sous l’œil bienveillant spécialement du gouvernement de Naples. L'erreur de 1859 ou aucun corps de volontaires n'a pu très curieusement être constitué ne sera pas répétée.


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La question Vénétienne (Avril 1863)

Les événements qui chahutent les empires centraux au cours des années 1861-1864 ont une répercussion majeure en Italie. D'abord, la répression impitoyable de la Révolution Polonaise qui déclenche un mouvement de sympathie dans toute la péninsule, en particulier auprès du souverain pontife et président de la Confédération, Pie IX, qui aura des mots très lourds de sens : «Ma conscience m'oppresse, afin que j'élève la voix contre le puissant tsar, dont le pays s'étend jusqu'au pôle... Ce monarque écrase avec une cruauté féroce la nation polonaise et entreprend l'œuvre antireligieuse d'en terminer avec la religion catholique en Pologne. » L'aventure polonaise est sans lendemain avec le silence complice de Londres et la capitulation diplomatique de l'Empire Français et fait réaliser à l'opinion publique Italienne que le «Principe des Nationalités» était déjà une idée révoluee sur le Vieux Continent, douchant les espoirs de ceux qui espéraient obtenir la Vénétie grâce à une médiation des grandes puissances.

À cette première détonation suit en 1862 la crise Germanique, d'abord au sujet de la forteresse de Boleslav en Bohème-Moravie,  qui fait office de répétition générale avant la déflagration politique de l'année suivante au sujet de la réforme de la présidence de la confédération  qui mène à un bras de fer au sommet entre Berlin et Vienne.

Ces développements géopolitiques font flamber la fièvre patriotique en Italie autour de la question Vénitienne, prenant de court les institutions confédérales et les princes d'Italie centrale, résolument conservateurs, alors que le gouvernement Crispi souffle sur les braises du nationalisme avec autant de résolution que d'imprudence. Une circulaire du ministère de la guerre autorise à Garibaldi la constitution officielle de dix régiments de forces «auxiliaires», et est émise le lendemain à Turin par La Marmora tandis qu'une foule chauffée à blanc assiste au départ de la flotte sarde de Gênes pour rallier les ports de la République Sicilienne. Les dépôts logistiques de l'armée régulière sont eux constamment alimentés nuit et jour par un ballet incessant de voitures et de trains là où il y en a.

On justifie tous ces préparatifs par une réponse à l'agitation en Allemagne et à l'imminence d'une menace militaire qui mettrait en péril l'intégrité confédérale. La mobilisation n'est pas déclenchée.

Affaires financières et budgétaires (1863) : la poursuite de l'expansion budgétaire  

Afin de continuer le développement des ressources budgétaires qui accompagne la maturation de l'État Sicilien, on décide suivant de ce qui se fait déjà dans d'autre nations occidentales d'abroger les lois moralisatrices portant sur les jeux d'argent et de constituer un monopole étatique, qu'on espère fédéraliser dans toute la péninsule ensuite, sous le nom de Lotteria Nazionale pour un capital initial de 5 millions de scudos. Toutefois, sous l'influence croisée du Clergé et des socialistes, on légifère pour 15% des revenus du monopole soient consacrés à la charité publique.


Par ailleurs un nouvel emprunt sur le marché obligataire français de 150 millions de francs, garanti à 5% par Paris est contracté pour assurer le financement le moins coûteux possible de certains projets dispendieux du gouvernement. Cet emprunt sera garanti sur les revenus de la Loterie nationale, dont les revenus reviendraient donc tous à Paris en cas de cessation de paiement, visiblement redoutée par l'allié transalpin.


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L'alliance italo-prussienne

La convergence d'intérêts entre la Confédération Italienne et le royaume de Prusse tombe sous le sens alors que François-Joseph prononce une procédure de Bundesexekution contre Berlin : le signal de la lutte armée est donné en Allemagne. Pour Crispi et Minghetti c'est l'occasion idéale de finaliser la libération des terres italiques et de s'emparer du chaînon manquant Vénétien, si ce n'est plus. Depuis déjà plusieurs semaines semaines ils nourrissaient une correspondance nourrie avec le chancelier allemand pour anticiper au mieux le conflit.

Ainsi, déjà au cours du Conseil privé du 20 avril 1863, la Prusse décide donc de demander au gouvernement italien d'envoyer un officier à Berlin pour traiter les questions d'une alliance militaire, tandis qu'un Prussien serait envoyé à Rome. En Italie, la mission est confiée au général Medici qui, le 24 avril 1863 arrive à Berlin. Les deux partis conviennent d'une alliance défensive et offensive contre l'Empire d'Autriche.d'Autriche.En outre les deux partis s'engagent à ne pas signer de paix séparée.

Le traité d'alliance italo-prussien est officiellement ratifié à Berlin le 26 avril par Medici pour l'Italie, et Bismarck pour la Prusse, une heure avant le début des hostilités. Le surlendemain, le parlement confédéral, consulté par voie télégraphique, approuve officiellement le traité au cours d'un vote solennel et déclare la guerre à l'Empire d'Autriche. La mobilisation générale est déclenchée, désormais la poudre peut parler.








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Un petit pas pour l'Homme, un grand pas la Confédération

La fureur nationaliste et l’euphorie des va-t-en-guerre au cours des trois premières semaines et de la -longue- mobilisation italienne contribua à écrire un nouveau chapitre du roman national et effaçait un peu plus les disparités régionales au profit de l’identité nationale unique.

De nouveaux bouleversements politiques devaient inéluctablement suivre. Réuni en session plénière exceptionnelle le 18 mai 1863, le Parlement Unitaire adoptait tout un ensemble de projet de loi du député et avocat florentin Silentizzi. Une ambitieuse tentative d'harmonisation législative et judiciaire entre les Etats Membres qui représentait une nouvelle avancée décisive pour la Nation :

-La promulgation d'un Code Civil commun à tous les États de la Confédération, au contenu résolument libéral dans le domaine du droit des personnes et des familles, et protecteur dans le domaine des biens. Un habile compromis entre le Piémont capitaliste et la Sicile libertaire , mais qui pourrait déplaire aux plus conservateurs et aux ecclésiastiques.

-La création d'un corpus législatif confédéral , primant sur le droit des États, régissant aussi bien le droit administratif, pénal, du travail ou encore commercial. Là encore il est essentiellement d'inspiration libérale, aussi bien pour les biens que les personnes.

-La création d'une juridiction d'appel de troisième instance se substituant aux anciennes troisièmes instances nationales, subordonnée aux instances Confédérales, aussi bien dans les affaires pénales que commerciales, siégeant à Rome jugeant en dernier recours les affaires sur le fond et la forme (hors celles questionnant la Constitution et jugées recevables par le TSI).

-La création du TSI ( Tribunale Supremo de Italia), compétent sur les questions constitutionnelles, ultime recours, pouvant juger de la constitutionnalité de décisions judiciaires, législatives et exécutives et arbitrant les procédures électorales. Il siègera à Rome et sera constitué de 11 juges nommés à vie par le Parlement Unique dans un premier temps (en assurant une relative parité entre les États) avant que soit désigné un processus de nomination dans un second temps.


La conséquence immédiate de ces réformes était la création d'outils supranationaux, textes comme instances qui assujettiseraient l'action publique dans les États aux institutions Confédérales. Mais on ne pouvait pas encore parler de véritable centralisation. Il manquait encore à celle-ci des ressources budgétaires propres et un exécutif subordonné au Parlement Unique qui se substituerait en partie à l'ensemble des gouvernements nationaux.

Les parlements nationaux votèrent tous sans exception ces lois, et ce malgré les réticences et les pressions de dirigeants, comme le Pape, qui assistaient impuissants à la perte progressive de toutes leurs anciennes prérogatives et de l'influence pluri séculaire qu'ils exerçaient sur leurs États.

Désormais la poursuite du Risorgimento était intégralement soumise aux sorts des armes. La confrontation sur l'Adige approchait et serait le premier jalon majeur de l'aventure nationale.


La bataille de Piacenza et la campagne de Vénétie: un succès un peu trop salé


Le choc a bien eu lieu : deux semaines après la déconvenue prussienne de Chwaleticz, les fières armées italiennes parviennent enfin à passer les forteresses du Quadrilatère et le Pô après une mobilisation aussi catastrophique que chaotique, tandis que les combats font déjà ragent depuis une dizaine de jour dans le Trentin entre les Chemises Rouges de Garibaldi et les troupes tyroliennes de von Kuhn Kuhnenfeld.

Après une traversée audacieuse de l'Adige non loin de la charmante bourgade de Ca'Morosini, les divisions Confédérales sont surprises le 26 mai sur le chemin de Piacenza par les innombrables et puissantes batteries autrichiennes contraignant le général Pianell à prendre une bataille compliquée dos au fleuve. À la suite de trois jours de combats acharnés et grâce à l'arrivée des renforts emmenés par le général Sarde La Marmora la toute jeune armée Italienne parvient à repousser l'ennemi Autrichien et remporte à la suite de cette grande bataille la première victoire de son Histoire, mais laisse un lourd tribut avec presque 15'000 pertes.

Si le courage du soldat italien n'est plus à démontrer et surpasse celui de n'importe quel autre européen, la compétence de leurs officiers supérieurs, quelque peu pris à défaut dans cette bataille, n'apparait pas évidente aux yeux des observateurs internationaux, qui restent dubitatifs devant une telle saignée.

Un événement défrayera même la chronique : un officier des transmissions génois, acheté par les autrichiens communique à l'état major des informations erronées et fait croire à une véritable débâcle italienne. Cette information est prise très au sérieux et conduit la ville de Brescia à déclarer l'État de siège le 27 mai. Il faudra attendre le lendemain pour que l'ambassadeur de France en Italie , averti par son officier de liaison en Vénétie, rétablisse la vérité en l'apprenant directement au Roi de Sardaigne et au président Mazzini..

L'officier incriminé s'en sortira en évitant le peloton d'exécution qui lui était promis par l'armée sarde...en se rendant à un bataillon aux couleurs de la Sicile... là où la peine de mort est abolie depuis bientôt dix ans. Il mourra bien plus tard, dans son lit et bien entouré, à l'âge bien avancé de 88 ans.

Quoi qu'il en soit, cette victoire ouvre la voie de la Vénétie à l'armée unitaire qui se met en chasse de l'armée autrichienne et parvient moins d'une semaine plus tard devant Padoue, à trois jours de marche de Venise. Mais alors qu'une nouvelle bataille s'annonce devant la Brenta, l'Europe se réveille sous le choc le 3 juin après un nouveau succès autrichien en Bohême, cette fois à Hochwelssen. Dans la péninsule, à la stupeur succède la détermination : il n'est pas question pour les patriotes d'abandonner les Italiens encore sous le joug des Habsbourg, surtout après ce premier succès.



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