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Folkord
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Jeu 25 Mar - 16:27




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Deuxième République Italienne


Giustizia e Libertà —  Fratelli d'Italia



Affaires éducatives : les lois Coppino et l'avènement de l'école de la République (Automne 1872)

Contexte et objectifs

Promesse maîtresse de la gauche, les grandes lois portant sur l'Instruction sont le grand chantier de la législature actuelle. Elles visent à l'implantation dans tout le pays d'une Instruction obligatoire, laïque et gratuite. Elles répondent à plusieurs problématiques majeures :

-La formation d'une jeunesse éduquée pour s'adapter à un monde façonné par le progrès économique, social et technique chaque jour que Dieu fait.
-L'implantation d'un sentiment national Italien unique dans tout le pays, aux dépens des régionalistes.
-La lutte contre l'influence de l'Eglise et la propagation des offres seditieuses de l'anarchisme naissant.
-La formation d'un base de futurs citoyens pour protéger la République.
-Propager les idéaux Républicains et renforcer la fierté Nationale.
-Protéger les jeunes enfants du travail dans les mines, les usines ou les champs, qui nuisent à leur développement et leur apporter via les restaurants scolaires les besoins indispensables à leur croissance.

Situation pré existante

Jusqu'à présent l'Instruction en Italie est régie notamment par le système Casati, proche du système Prussien, qui a été inspiré par une conception essentiellement élitiste de l'éducation, dans laquelle une large place a été accordée à l'enseignement secondaire et supérieur mais sur l'enseignement primaire

L'enseignement primaire , payé par les communes, était divisé en deux cycles: un cycle inférieur biennal, obligatoire et gratuit, mis en place dans des villes et villages où il y avait au moins 50 élèves en âge d'aller à l'école, et un cycle supérieur , également biennal, présent uniquement dans les communes où se trouvent des écoles secondaires ou avec une population de plus de 4 000 habitants.

Le lycée classique, celui qui permettait l'accès à toutes les facultés universitaires, était présent dans chaque capitale provinciale , et s'articulait dans le gymnase , quinquennal, payé par les communes, suivi du lycée , trois ans, payé par l'Etat .

L'enseignement technique secondaire, en revanche, était articulé dans l'école technique , pendant trois ans, gratuite et payée par les municipalités, suivie de l' institut technique , pendant trois ans, payé par l'Etat; l'institut technique était divisé en plusieurs sections, dont l'une, la section physico-mathématique, permettait l'inscription à la faculté des sciences mathématiques, physiques et naturelles.

En réalité, les lois Casati si elles avaient permis une progression de l'alphabétisation demeuraient insuffisantes : déroger à l'obligation de l'enseignement primaire n'était pas sanctionnée par la loi si bien que communes comme familles ne jouaient bien trop souvent pas le jeu. Les deux années d'instruction obligatoire demeuraient en plus trop courtes.

Réformes

Fort de cet état de fait, le ministre de l'éducation, Michele Coppino, épaulé par le député Aristide Gabelli, présente au courant du mois d'octobre 1872 un projet de loi visant à améliorer le niveau d'Instruction des enfants de la République. Hasards du calendrier, l'empire Allemand tant honni est alors également en pleine discussion sur un projet similaire. Voici les réformes principales adoptées après plus de deux mois de débats, le 19 Décembre 1872 :

1) Concernant l'obligation d'instruction, son organisation et son financement :

-Le principe d'obligation et de gratuité de l'Instruction est réaffirmé.

-La durée de l'enseignement dans l'école élémentaire est porté de 3 à 6 ans. Ainsi elle concernera tous les enfants âgés de 6 à 12 ans et sera sanctionné d'un certificat d'études primaires, passable à partir de 11 ans : ainsi la dernière année est optionnelle en fonction de l'acquisition ou non du certificat d'études primaires durant l'année des 11 ans.

-Pour les enfants non scolarisés, un examen annuel sera pratiqué par l'inspection académique pour surveiller la bonne acquisition des acquis : si ils sont jugés insuffisants, le retour à l'école sera ordonné par le maire de la Commune.

-Des sanctions seront mises en place pour les parents des élèves dérogeant illicitement à l'obligation d'Instruction : de la convocation du responsable légal à des peines de prison en passant par des contraventions en cas de multiples récidives. De la même façon les communes pourront être sanctionnées. Les fonds récoltés seront réaffectés à la mise en place d'aides à la scolarisation pour les élèves les plus pauvres.

-Aux communes la charge de l'entretien des écoles et du matériel ainsi que l'organisation de l'instruction sur leur territoire.

-Un fonds d'aide aux Communes est mis en place à raison de 5 Millions de francs par an pour participer à cette charge pour les communes les plus pauvres.

-À l'État la charge du traitement des Instituteurs et des chefs d'établissement ainsi que la formation de ceux-ci.

2) Concernant la pédagogie et le rapport à la religion :

-Une grande place est accordée aux matières scientifiques, sous l'influence de la doctrine positiviste

-L'enseignement historique et politique délivré devra contribuer au renforcement du sentiment patriotique, à la glorification du passé ainsi qu'à l'entretien du sentiment irrédendiste.

-Aux garçons spécifiquement sera accordé des cours d'initiation à l'exercice militaire. Aux filles spécifiquement il comprendra un apprentissage aux travaux à l'aiguille.

-Les écoles publiques seront laïques : aucune place ne sera accordé à l'enseignement de la théologie et de l'Histoire sacré.

-Le remplacement des membres du clergé par des instituteurs indépendants se fera progressivement.

-Les écoles confessionnels seront soumises à des contrôles rigoureux de l'inspection académique.


3) Annexes :

-L'autonomie de l'enseignement supérieur et des universités est instauré.

-Entre 1873 et 1876, l'État investira au total 100 Millions de francs dans la construction d'infrastructures primaires et secondaires dans tout le pays.

Conséquences

Les lois Coppino, loin d'être une révolution brutale sont l'aboutissement de politiques éducatives menées particulièrement dans le Nord du pays depuis 1848, et leur donne enfin une dimension universelle grâce à un arsenal juridique et des investissements économiques.

En revanche ces lois ajoutent une dimension politique très forte à l'Instruction public qui se met au service des intérêts de l'État. Les dispositions laïques sont les plus polémiques et entraînent la colère du clergé ecclésiastique et des forces conservatrices qui dénoncent une véritable «folie révolutionnaire»



Affaires sociales : l'amendement du Codice Civil et la naissance du mouvement féministe en Italie (Hiver 1872-1873)

Dans une péninsule bercée par les idéaux de la Révolution, le statut des femmes, à mi chemin entre le code Napoléoniennien et le Statut Albertin demeure en retard par rapport aux puissances démocratiques anglo saxonnes ou scandinaves. Un mouvement féministe né dans les années 1860', porté par la journaliste Anna Maria Mozzini ou encore la jeune militante Alaide Gualberta Beccari. Leurs revendications se diffusent dans les foyers Italiens grâce aux effets de la libéralisation de la presse et  aboutissent au bout de plus d'une décennie de combat si bien que le gouvernement Bertani fait réécrire certains articles du Code Civil :

-Instauration de la majorité légale des femmes célibataires, veuves et divorcées.
-Droit égal à la succession.
-Droit pour les femmes de devenir les tuteurs légaux de leurs enfants ou de parents majeurs protégés au premier degré si aucun tuteur homme lui même proche parent ou époux n'a pu être désigné.


De plus, les femmes sont autorisées à entrer à l'Université et dans les écoles supérieures non militaires.

En outre, suite à la promulgation des lois sur l'Instruction, les femmes sont appelées à former une partie conséquente des enseignants des écoles publiques, elles bénéficient comme les instructeurs hommes de la gratuité de la formation et du même statut légal et administratif.

Ces évolutions bien que assez conséquentes demeurent insuffisantes aussi bien pour les socialistes que pour le mouvement féministe qui réclament l'égalité juridique et civile totale avec les hommes. Toutefois ce mouvement de revendication demeure très marginal.


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Ven 26 Mar - 22:32




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Deuxième République Italienne


Giustizia e Libertà —  Fratelli d'Italia



La réforme agraire de 1873 : le dernier combat du gouvernement Bertani (Hiver-Printemps 1873)


Note de l'auteur : (se référer au post de 1867 pour l'analyse historique, politique et économique ainsi que  la mise en place du nouveau cadastre)

La question agraire demeurait depuis deux décennies au centre des préoccupations politiques : les évolutions politiques et les avancées du capitalisme dans la péninsule avaient progressivement transformé le modèle économique rural. Toutefois le modèle latifundaire demeurait persistant dans le sud du pays, tandis que la petite moyenne propriété, dominante au nord, se heurtait aux contraintes de la terre, en dehors de la plaine du Pô.

Prenant acte du rapport fleuve du ministre de l'agriculture sous la Fédération Italienne six années plus tôt, le gouvernement de gauche de la Deuxième République, alors engagé dans un bras de fer diplomatique avec la Grande Bretagne, adopte un grand projet de réforme agraire afin d'améliorer le niveau de vie dans les campagnes et d'accélérer la transformation du système économique agricole . Il s'agit toutefois d'une réforme qui se veut consensuelle : désormais totalement lâché par des anciens alliés, Bertani négocie une abstention bienveillante du centre droit contre l'abandon des dispositions les plus polémiques, qui pourraient porter atteinte à la propriété privée :

-Augmentation sensible des taxes foncières sur la grande propriété, et de façon plus importante spécifiquement sur les terrains non cultivés et non bâtis. En revanche les  taxes foncières portant sur la petite et la moyenne propriété ne seront pas augmentées

-Mise en place d'une législation sociale sur les travailleurs saisonniers encadrant leurs conditions de travail ainsi que les salaires.

-Grands travaux : défrichage dans le Sud et dans les bassins alpins, assèchement des marais du Latium, et de la frontière entre la Vénétie et le Frioul allemand ou encore irrigation Au total d'ici 1876 cela représente 120 Millions de francs.

-Le plus important, avec le développement du crédit local régional agricole : une loi autorisant la libre association professionnelle, avec la formation de syndicats agricoles, et la création de banques locales mutualistes.
Ceci afin de répondre aux besoins des exploitations de crédits souples et bon marché, à long terme, afin notamment de compenser d'une année à l'autre en fonction des rendements agricoles, l'activité composée de prêts à court-termes qui permettent aux agriculteurs de vivre mieux grâce à des avances sur récolte. Viennent ensuite les emprunts à moyen puis à long terme qui leur permettent de s'équiper, d'acheter du bétail. La Banque d'Italie est tenue d'apporter une dotation initiale de 30 Millions de francs à ces établissements.


Ces mesures visent donc à faire entrer l'agriculture Italienne dans le moule du capitalisme social du gouvernement, pour améliorer les rendements des exploitations et la qualité de vie dans les campagnes. Celles-ci, associées au phénomène d'exode rurale et donc de la baisse pression démographique rurale, sont porteuses d'espoir.

Cette réforme, majeure, est la dernière d'une séquence de cinq ans qui a complètement transformé l'Italie. Bertani ne le savait pas encore, mais tous ses efforts internes allaient être balayés courant mai 1873 par une suite terrible d'événements...

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Sam 27 Mar - 17:35




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Deuxième République Italienne


Giustizia e Libertà —  Fratelli d'Italia



Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 3 : Le rêve brisé)

Le Prince d'Aoste rejoignit l'âme en peine ses quartiers au début du printemps 1868. Cette nouvelle guerre menée par la Confédération lui paraissait une entreprise hautement hasardeuse. Homme de devoir, il s'exécuta sans faire part de ses états d'âme et prit la tête du IIIe corps d'armée stationné en Lombardie pour rejoindre l'Istrie après s'être fiancé dans le plus grand secret avec la comtesse de Castiglione qui ne rêvait que de grandeur pour son futur jeune époux. Lui ne souhaitait que protéger les intérêts de sa dynastie et de son pays. Mais les évènements qui suivront boulverseront sa vie à jamais.

C'est dans la vallée de la Pivka que les germes de l'anarchie furent semées : un désastre militaire inaugural dû à l'acharnement aveugle du chef incontesté de l'armée Confédérale depuis 1859, la Marmora. Amédée dès le prochain jour de l'assaut dans les montagnes slovènes avait pourtant prévenu l'État Major : mais on l'ignora, et pire encore, on le mit à l'écart. Le 16 Avril au soir il avait pourtant eu tout juste.

Il écrivit alors à sa chère et tendre fiancée, et comme chaque semaine lui donnant des nouvelles de la campagne, entre deux correspondances enflammées d'amoureux épris. Quand Virginia appris la nouvelle de la défaite cuisante de l'armée Italienne elle fut pris par un formidable élan d'enthousiasme. Elle voyait là une occasion inouïe pour son fiancé de renverser la table. Suivant ses conseils il rendit public son rapport accablant et provoqua un gigantesque ouragan politique la chute du gouvernement Mancini. Son vieux mentor, le comte Ménabréa s'empara du pouvoir et remercia son protégé en le nommant général en chef de l'armée Italienne. Rien que ça ! La suite appartient à l'Histoire :

Renversant la situation militaire, Amédée, jouissant d'un prestige grandissant auprès de ses troupes, marcha sur l'armée Autrichienne, s'emparant de Zagreb puis de Ljubljana, écrasant dans la vallée de Celje l'archiduc. Ses succès lui firent perdre la raison et bientôt il décida de marcher sur Vienne. Apprenant que la gauche et le Centre tramaient de renverser le gouvernement de Ménébréa pour signer une paix avantageuse avec l'Autriche afin de reprendre la main, il se sentit trahi, bafoué, humilié.

La vieille droite Italienne, savoyarde et monarchiste, son père en tête, appelèrent alors le Prince à en découdre avec cette arrogante et méprisante gauche républicaine  en profitant de son incroyable aura. Amédée hésita plusieurs jours avant de franchir le Rubicon : il renonça au droit et fit le pari de sa vie en imitant Napoléon au Parlement Unitaire. Rien ne lui résistait. L'opposition était muette, le peuple lui était acquis. Ses soldats étaient prêts à mourir pour lui. Il leva les dernières ressources humaines et matérielles dont disposait le pays pour mener sa marche sur la capitale de l'empire Habsbourg, toujours encouragé par l'intrigante Virginie. Il n'avait qu'un rêve, démesurément orgueilleux : se proclamer Empereur sur les ruines fumantes de la monarchie Millénaire. Un fantasme à portée de main.

Prenant Graz, il fit campagne dans la plaine hongroise en direction de Vienne. Il avait pourtant lui la supériorité numérique, technique et mentale. Rien ne semblait pouvoir entraver sa marche victorieuse. Rien, sauf l'humilité. Il n'avait jamais commis une erreur de sa vie, prudent et méthodique. Comment en aurait il pu être autrement ? Refusant de mener une bataille dans la plaine, qu'il jugeait trop hasardeuse il écarta toujours plus ses lignes. Toujours plus. Le général Autrichien en charge de la défense de Vienne, Léopold, n'en demandait pas tant et s'engouffra. Tragédie

Coupée en deux l'armée Italienne fut écrasée. La Confédération s'effondra. La nuit tombe sur la péninsule et sur l'Europe. Amédée n'avait que le choix de l'exil ou de la Mort. Accablé par le chagrin, il choisit la première option et rejoignit la Suisse avec ses derniers partisans dans une fuite rocambolesque pour éviter l'arrestation. Virginia le rejoignit, mais ce n'était plus la même. Le Prince lui, sombra dans une dépression mélancolique : «Pourquoi Amédée, pourquoi ?» se répétait-il, les larmes aux yeux, de façon innombrable, de jour comme de nuit..

Sans un sou il partit avec sa fiancée pour la Roumanie, invité par son Roi qui s'était pris de passion pour pour la fiévreuse aventure que le Duc avait écrit malgré lui...la deuxième vie du Prince venait de débuter.




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Lun 29 Mar - 18:00




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Deuxième République Italienne


Giustizia e Libertà — Fratelli d'Italia


Affaires étrangères et politiques : Une Nation à genoux (Mai-Juin 1873)


L'affaire d'Aceh ne cessait d'agiter la vie politique Italienne au cours de la fin de l'Hiver et du début du Printemps 1873. Le gouvernement Bertani restait digne et intransigeant face aux turpitudes de la Grande-Bretagne qui réclamait des excuses publiques et des réparations colossales pour la rupture d'un traité qu'elle avait elle même bafouée, sous peine d'imposer un embargo à la République !

L'honneur national passait devant toute considération commerciale et diplomatique. On se préparait à résister aux basses manœuvres de Londres jusqu'à que ces vils anglo-saxons se lassent. On crut durant plusieurs semaines que le cabinet de Gladstone, réputé libéral et non belliqueux, renoncerait à sa politique insensée et que l'on pourrait bientôt normaliser les relations entre les deux États.

Il n'en fut rien : le 4 Mai 1873, on apprend la signature d'un traité d'amitié anglo-allemand qui sera suivi du rapprochement anglo-russe, et ce alors que Vienne et Saint-Petersbourg sont eux-mêmes alliés depuis des années. En Europe se levait un monstre. Un bloc surpuissant, bien déterminé à écraser la petite Italie.

Les Britanniques revinrent ainsi à la charge, et cette fois-ci l'Allemagne tant honnie et la Hongrie, alias le «chien de garde des Balkans» s'y joignirent. Quelques jours plus tard, Rome accuse réception de trois ultimatums en bonne et due forme. C'est la sidération dans la capitale. Que va faire le gouvernement ?

«L'armée fera son devoir» déclare le général Della Rocca, général en chef de l'armée Italienne à Agostino Bertani. «Mais quelle armée ?» lui répond sans concession le médecin qui sait qu'il a trop tardé à réarmer le pays, et que la menace est de toute façon trop puissante, trop prégnante. Sa décision était prise.

Pour sauver son pays, il sacrifierait sa carrière, à tout jamais. Pour sauver son pays il le déshonnorait. Il le savait. Prenant la parole devant un Parlement en furie il justifia sa décision la mort dans l'âme. Le 14 Mai au soir, la République capitule officiellement face à l'ultimatum. Humiliation.

Le pire est encore devant pour le gouvernement de gauche. Dans les quartiers et dans les campagnes la colère gronde contre l'étranger qui cinq ans à peine après les évènements tragiques de 1868 inflige un claque sans précédent au nouveau régime.
Le 15 Mai, l'ambassade de Hongrie est prise d'assaut par des militants de droite, bientôt rejoints par une foule en colère. Le lendemain c'est au tour du Consulat allemand à Rome. Les appels aux calmes sont ignorés, la situation devient vite incontrôlable. Le 17 mai la troupe fait feu sur les manifestants. La gauche a désormais le sang du peuple sur les mains.

Agostino Bertani est acculé de partout, assiégé sur sa gauche et sur sa droite. Il se sait condamné et ne veut pas s'accrocher au pouvoir, afin de ne pas entraîner avec lui toute la gauche modérée Italienne dans les tréfonds de l'Enfer politique. Il démissionne le 18 mai à 7h12 à la suite d'un communiqué laconique dans le journal officiel : l'ère de la suprématie de la «Sinistra» s'achève tragiquement dans la péninsule.

Le vieux Garibaldi, dans les dernières années de ses fonctions de président de la République, qu'il n'avait accepté qu'à contre cœur, n'eut d'autre choix que d'appeler à de nouvelles élections devant l'incapacité de la gauche éclatée et discréditée de former un nouveau gouvernement.

Le résultat de celles-ci furent sans appel : la gauche taillée en pièce ne pouvait que s'affliger sur son sort. La droite elle, exultait. L'ère Minghetti venait de débuter.



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Sam 3 Avr - 15:25




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Deuxième République Italienne


Giustizia e Libertà — Fratelli d'Italia



Affaires politiques : La revanche de la Droite (1873-1874)


Au lendemain du séisme politique qui frappe la péninsule se dresse un nouveau chef : Marco Minghetti, 54 ans, bolonais, issu des rangs de la droite réformatrice et libérale. Appuyé par le centre tout comme par la vieille droite conservatrice aussi bien savoyarde que napolitaine, il bâtit autour de lui un gouvernement composé de personnalités issues d'horizon variés mais partageant un agenda commun :

-Amender plusieurs réformes effectuées par la gauche
-Protéger les intérêts de la bourgeoisie industrieuse
-Étendre la puissance commerciale et financière de la République
-Redresser le pays au rang de grande puissance

Cette force politique, tant persécutée lorsqu'elle était dans l'opposition, est tourmentée entre le choix de prendre sa revanche sur la gauche et celui du consensus national et de la modération. C'est finalement ce dernier choix qui s'impose : pour les libéraux et les Amédéistes une politique d'accommodation à la République et ses institutions est largement préférables à une politique de réaction et à une Restauration.

Minghetti dans son premier discours au Parlement Unitaire annonce qu'il ne remettra pas en question fondamentalement les politiques fiscales, sociales et éducatives du dernier gouvernement, mais qu'il procéderait à des aménagements et à l'abrogation de certaines lois portant atteintes «à l'Unité de la Nation toute entière».

La première décision du gouvernement Minghetti est d'accorder l'amnistie générale aux centaines d'acteurs ou complices du Coup d'État de Juin 1868, à laquelle il ajoute intelligemment celle des émeutiers de Mai 1873. Ménébrea fait son retour à Turin en Juillet 1873, comme de nombreux partisans des Bourbons et des Savoyards. Le prince d'Aoste reste de son côté muet jusqu'en 1874 aux sollicitations, hésitant.

Le président du conseil amende ensuite la loi Ricotti-Magnani de 1872 et rend le droit de vote aux militaires, avant de s'attaquer aux lois Coppino : il autorise le retour des congrégations religieuses et autorise le personnel ecclésiastique à participer à l'École Publique, dans laquelle des cours de théologie et d'histoire sacrée sont à nouveau enseignés.

Minghetti s'engage donc dans la voie de la réconciliation avec l'Église, renouant également le dialogue avec le Vatican, et permet le retour à la vie civile et politique de dizaines de milliers de personnes. Pour autant il ne torpille pas en profondeur les réforme de son prédécesseur pour éviter une résurgence rapide et virulente de l'opposition. La réforme agraire demeure toutefois en sursis, et devrait être remaniée prochainement.



Affaires commerciales et étrangères : la diplomatie du Charbon (1873-1874) (Partie 2)


La crise qui avait provoqué la chute du précédent gouvernement ne restait pas sans conséquences : le cabinet de Marco Minghetti déploya une énergie très importante pour redresser la position de l'Italie : adoptant une politique commerciale résolument hostile envers la Grande Bretagne, l'Allemagne et la Hongrie il noua des accords commerciaux avec de nouveaux partenaires pour s'affranchir de dépendances en matière première vis à vis des ennemis déclarés de la République. Sont donc négociés :

-Un accord douanier avec la Belgique : abaissement des droits Italiens sur le charbon et le fer Belge à 4%, abaissement de des droits belges sur la ferronnerie Italienne à 7% et un développement des lignes commerciales entre le deux pays.

-Un abaissement des douanes sur le charbon en provenance des USA à 4%. Le gouvernement négociera des quotas d'achat minimum chaque année avec les compagnies américaines pour affréter des navires spécifiquement à destination de la péninsule pour générer des économies d'échelle.

-Un accord douanier avec la Roumanie : abaissement des douanes Italiennes sur la lignite à 4% et abaissement des douanes Roumaines sur l'équipement industriel et les machines outils Italiennes à 9%. En outre émission de garanties à 5% sur le marché Italien pour les investissements dans les mines roumaines, encouragées par le gouvernement Minghetti qui met en avant le rapprochement entre deux Nations sœurs. Par ailleurs Bucarest achète en Italie fusils et canons pour équiper au total 3 divisions.


En 1874 suite à l'expiration de l'accord commercial signé en 1870 avec la grande Bretagne, les douanes repartent progressivement à la hausse pour atteindre 16% en moyenne en 1878. Cela finance les multiples accords signés avec les autres pays, qui en outre offrent de nouveaux débouchés à l'économie Italienne



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Ven 9 Avr - 17:51




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Affaires économiques : La relance de la droite et l'amendement de la réforme agraire (1873-1876)  

Le gouvernement Minghetti prend ses fonctions dans un contexte économique troublé par des années de restriction budgétaire, tandis qu'il perçoit la menace d'un ralentissement commercial et industriel à l'échelle internationale suite au krach boursier de 1873 qui survient dans la ville mille fois maudite de Vienne. Si le détournement de l'économie de la péninsule des circuits allemands et britanniques ainsi que le moindre degré de financiarisation de l'économie Italienne protège la péninsule de ce choc extérieur, cela n'exempt pas de se plier à une politique de relance, aussi bien pour stimuler le dynamisme du tissu industriel du pays que pour satisfaire les besoins de la populations.

En soi, le gouvernement Bertani avait déjà rehaussé les dépenses de son gouvernement pour poursuivre cet objectif : aux 280 millions de francs en 4 ans consentis pour les grands travaux agricoles et la construction de nouvelles écoles s'était ajouté une prudente mais réelle augmentation des dépenses militaires.
Si le gouvernement de droite avait remis en question certaines dispositions polémiques de la réforme de l'instruction et s'apprêtait à amender la réforme agraire, il n'avait pas remis en question ces dépenses. Au contraire, le ministre de l'économie, le pourtant rigoriste budgétaire Sella, promet dès l'automne 1873 de nouvelles mesures en faveur de l'économie.

-60 millions de francs d'investissement supplémentaires sur quatre ans dans le développement des ports maritimes du pays dans le contexte d'augmentation des flux maritimes en Méditerranée : les efforts sont concentrés sur la région portuaire de la Ligurie (le tryptique Savone-Gênes-La Spezia) et de Tarente en Basilicate. Pour le premier espace nommé il s'agit de redynamiser le Piémont, considéré comme le ventre mou économique du pays. Pour le second il s'agit d'accompagner le développement de la surpuissante industrie sidérurgique du sud qui importe et exporte des millions de tonnes de produits chaque année.

(NB: les ports, plus généralistes, de Bari et de Naples avaient déjà été développés dans les années 1850)

-Un renforcement du tournant protectionniste, pour se protéger de la crise et renforcer l'industrie nationale.  l'augmentation des droits moyens à 16% (qui avaient été atteints en 1869 dans le contexte budgétaire que l'on connait avant de repartir à la baisse dans les années suivantes jusqu'à 13% en 1872). Cela rapportera 15 à 25 millions de francs par an. Cela ne concerne évidemment pas les accords douaniers signés ainsi que les matières premières dans lesquelles la péninsule est en déficit commercial :

-Alors que le gouvernement de gauche avait augmenté de façon notable les impôts directes, tout en diminuant dans une moindre mesure les impôts indirects, Sella décide grâce à la hausse des recettes des douanes de diminuer de 15 à 25 millions de francs l'impôt sur les revenus spécifiquement issus du commerce et de l'industrie.


Concernant la réforme agraire, le gouvernement sans s'attaquer aux racines du projet veut atténuer ses effets sur l'écosystème rural :

-Les dispositions concernant les grands travaux et le mutualisme agricole sont maintenues.

-La législation sociale sur le statut des travailleurs agricoles est amendée : les exploitants agricoles ont jusqu'en 1879 pour s'y conformer, et les modalités concernant la limitation du temps de travail hebdomadaire sont assouplies. D'ici 1879 l'application de ces conventions sera simplement encouragée par un système de caisse de répartition visant à récompenser les bons élèves et taxer au portefeuille les mauvais.

-Concernant les dispositions sur l'impôt foncier sur les grandes propriétés, elle est amendée de façon à distinguer la grande propriété et la très grande propriété pour mieux échelonner la charge fiscale.


Au total, le gouvernement adopte une politique interventionniste et protectionniste,  qui cherche à rigoureusement favoriser les intérêts de la petite et moyenne bourgeoisie industrielle tout en ménageant les populations plus pauvres, quitte à vexer la strate la plus réactionnaire de l'aristocratie, ou encore du clergé (les ventes des propriétés du clergé se poursuivent) qui se retrouve encerclée par les aspirations de la bourgeoisie libérale et du prolétariat. La gauche elle, ne peut plus comme avant agiter le chiffon rouge de la Réaction, qui a perdu la bataille politique à droite face à cette coalition hétéroclite de libéraux et de césaristes..


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Dim 11 Avr - 15:42





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Deuxième République Italienne


Giustizia e Libertà — Fratelli d'Italia



Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 4 : L'exilé)

‌Galatz, Décembre 1874. Vêtu de noir, un homme moribond se recueille, spleenétique, sur une tombe fleurie. Les souvenirs de bousculent dans sa tête. Emporté par l'émotion tenace il s'assoit au pied d'un bosquet déplumé par les affres de l'Hiver. Il lève sa tête et pose son regard contemplatif sur les rives du Danube. Les pierres des Thermes Royales brillaient d'un rouge rutilant au Soleil couchant. C'était la dernière fois qu'il les admirait, six ans après avoir foulé pour la première fois le sol de cette contrée reculées.

‌Six années passées à parcourir le monde pour éviter de rumuer sa peine. Six années passées à brûler les journaux. Six années d'introspection et de réflexion. Six années à mûrir son retour.

‌Plus rien ne le retenait ici : voilà plusieurs mois que la femme qu'il avait tant aimé s'était éteinte dans des circonstances tragiques. Après près de sept ans d'une union passionnée la sulfureuse marquise avait péri dans les eaux dansantes du Danube, préférant se donner la Mort que vivre loin du Prince, qui voulait s'éloigner de Galatz et des frasques et des infidélités de Virginia pour rejoindre son Italie chérie, ce qu'elle refusait catégoriquement.

‌Ils ne s'étaient jamais mariés, bien que la marquise donna trois garçon au cadet des Savoie. Ceux-ci grandissèrent loin des cours et des palais mais avec des parents aimants. La perte de leur mère et leur chagrin approchèrent les fils et leur père.

‌Désormais, la «Riviera Roumaine» leur paraissait insupportable : outre les souvenirs désormais douloureux que leur rememoraient les lieux, la petite bourgade s'était transformée en quelques années en temple du faste et de l'excès d'une nouvelle élite bourgeoise et aristocrate démesurée. Loin des aspirations d'un prince de sang et d'un soldat.

‌Quittant sa demeure d'exil, le Prince, sa famille et ses proches amis qui l'avaient suivi dans sa chute, firent leur adieu à la Roumanie, non sans chaleureusement remercier son Roi pour l'accueil qui leur avait été offert. Empruntant le premier navire à destination de l'Italie qui attendait le retour du Duc, ils firent escale à Constantinople. Ils n'en repartiront pas : Minghetti sans prévenir le Prince l'avait nommé à la tête du corps expéditionnaire Italien qui débarqua au Printemps 1875 dans la capitale ottomane. Quelques semaines tard, Amédée était en Bulgarie comme plus proche conseiller militaire du Sultan et de ses généraux..


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Affaires militaires : La République en danger (1873-1876)

Au printemps 1873, jamais la géopolitique européenne n'a été autant écrasée de son Histoire plurimillénaire par une seule puissance. Depuis Vienne, François Joseph poursuit son œuvre de destruction de ses rivaux : l'ultimatum qui avait fait tombé là gauche suivait un autre qui avait fait plié le jeune Napoléon IV et provoquer la chute du Second Empire ! Ne s'arrêtant pas à ces précieux succès diplomatiques, l'Empire Allemand, prétextant être menacé par ces deux nations qu'il avait à nouveau humilié, lança un gigantesque plan de militarisation aussi bien terrestre que maritime.

Pour la droite Italienne, il s'agit clairement des prémices d'une guerre d'anéantissement que mènerait les Habsbourg et leurs alliés pléthoriques. Désireuse de pouvoir s'opposer aux diktats de l'Hegemon du Vieux Continent, le Parlement fait voter des crédits militaires en forte hausse pour constituer une armée capable de défendre la péninsule. Minghetti peut s'appuyer sur une opinion publique enflammée pour obtenir un milliard et demi de francs en 4 ans pour reformer une armée en position de peser en Europe.

Le nouveau ministre de la guerre s'appele Luigi Mezzacapo, il est Sicilien et à bientôt 60 ans est un inconnu dans le microcosme politique Italien malgré plusieurs décennies d'état de service impeccables. Dans la lignée de son prédécesseur Ricotti-Magnani, il souhaite révolutionner le paradigme militaire et est acquis à un recours en masse de réservistes, loin des considérations qui avaient dirigé la politique militaire sous la Confédération et son armée professionnelle, tout en étant un fervent partisan de la puissance de feu,«mère de toutes les batailles». Il met à profit l'unanimité politique en faveur du réarmement pour présenter un projet ambitieux :

1873 : création de 4 divisions d'artillerie (204 millions de francs)
1874 : Création de 2 divisions de cavalerie et de 3 divisions de réserve (112 millions de francs
1875 : équipement de 21 divisions et de deux artillerie. (140 millions de francs)
1876 : formation de 4 Divisions de montagne et d'une division d'active, équipement de deux artillerie.

Dépenses militaires 1872 (rappel) : 268 millions de francs
Dépenses militaires 1873 : 327 millions de francs
Dépenses militaires 1874 : 339 millions de francs
Dépenses militaires 1875 : 417 millions de francs
Dépenses militaires 1876 : 417 millions de francs
Dépenses militaires 1877 (prévisions) 359 millions de francs

Soit 1,5 Milliard de francs en 4 ans
Soit 375 millions par an lissé
Soit 30% d'un budget à 1,250 milliard.

Les dépenses d'entretien s'élèveront elles à 359 millions de francs, soit 28% d'un budget à 1,250 milliard, avant un prochain cycle d'équipement prévu pour 1881.

La sécurité de la République était assurée : les yeux du gouvernement se tournèrent alors vers l'Orient et les Balkans qui étaient à la veille de grands bouleversements..


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Affaires étrangères : la République et la guerre d'Orient (1874-1875)


À partir de 1874, la Russie s'agite dans les Balkans : soutenue par l'Allemagne et la Grande-Bretagne, elle souhaite mettre un terme à la présence européenne de l'Empire Ottoman, partenaire économique majeur de l'Italie en Orient. Tout cela est inacceptable pour le gouvernement Minghetti qui s'oppose fermement au démantèlement préparé par le ennemis de 1868. Les intérêts économiques et financiers de la République seraient menacés, mais surtout ce serait une nouvelle déconvenue infligée à l'ordre européen en ouvrant à la Hongrie un espace d'expansion et de domination dans la région.

Le Tsar, après avoir renouvelé son alliance avec la Hongrie des Habsbourg, monte une coalition regroupant la Serbie, la Grèce et le Monténégro, mais dont se tient à l'écart la sage Roumanie. L'autocrate réussit à mettre sur pied une gigantesque armée grâce aux prêts consentis par Vienne et s'apprête à déferler dans les Balkans.

Mais le Sultan ne reste pas les bras croisés et met sur pied plus de 400'000 hommes et un réseau de forteresse et trouve le soutien de Paris et de Rome, qui se rapprochent à nouveau suite au changement de régime survenu en France. À Chypre en 1874 les trois pays signent un accord historique qui permet aux turcs de recevoir plusieurs centaines de milliers de fusils et canons modernes à moindre prix tout en préparant l'ingérence des deux pays occidentaux dans le conflit qui se prépare.

Quand la guerre est déclarée en Printemps 1875, un contingent franco-italien débarque en Thrace pour assurer la sécurité de la capitale Ottomane tandis que plusieurs grands bâtiments militaires passent sous pavillon Turc le temps du conflit. À cela s'ajoute un soutien diplomatique sans ambiguïté tandis que le prince d'Aoste, sept ans après sa chute, reprend l'habit de général pour conseiller le Sultan.


Au terme d'une campagne d'une grande brutalité et obéissant à un nouveau paradigme stratégique et tactique, les Russes et leurs alliés, malgré une large supériorité numérique et technique ne parviennent pas à remporter une décision franche mais occupent le nord de la Bulgarie jusqu'a la Maritsa. Amédée a brillamment conseillé le Sultan mais s'est retrouvé brutalement écarté au terme de la bataille de Plodiv, qu'il avait pourtant conçu et provoqué pour piéger l'armée du Tsar, l'état major turc préférant négocier la paix que de lancer une contre offensive sur le fleuve, un regret, et ce bien que l'historiographie moderne donnera raison au Sultan.

Le traité signé à l'automne 1875 limite franchement les gains des Slaves et sonne comme une victoire pour l'Empire Ottoman qui ne concède que peu de terres à ses ennemis. Même si le grand vainqueur est bien évidemment la divine et richissime Roumanie qui obtient la Moldavie Russe sans tirer un coup de feu. Pour le gouvernement de Rome c'est un semi-échec : certes une leçon d'humilité a été donné à l'Allemagne et ses alliés qui se pensaient tout permis en Europe, et les intérêts économiques en Orient sont consolidés. Mais le cabinet Minghetti aurait espéré pesé plus dans les négociations. Il obtiendra toutefois 30 millions de francs d'intéressement auprès de la Sublime Porte pour le remboursement des frais d'équipements. Mais pour le moment, pas de base en Égée, convoitée pour protéger le commerce Italien à destination de l'Orient et de l'Extrême Orient.

Le cadet des Savoie, décoré Grand-Croix de l'ordre du Médjidié à Constantinople, décide de son côté de tirer bénéfice de ces événements et bien que déçu du dénouement de la guerre, réactive ses réseaux dans la péninsule Italienne pour redorer sa légende guerrière, sept ans après la tragédie de Vienne, appuyé par ses amis, notamment le Président du Conseil..


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Sam 1 Mai - 18:34




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Affaires politiques et étrangères : Le réveil national (début 1877)

L'heure du bilan sonnait pour la majorité de droite installée depuis bientôt quatre ans au pouvoir. Les dernières élections avaient conforté dans surprise la coalition réunie autour de Minghetti. En dépit des tumultes que le pays avait encore affronté ces dernières années le président du conseil a su tenir la barre et garder le cap. Non sans difficultés, la majorité de droite était parvenue à relancer une économie exsangue après le passage de la gauche et la crise financière de 1873, qui frappa de manière très surprenante la péninsule plus que n'importe quel pays au Monde, alors que les économies très financiarisées de l'Allemagne et de la Grande Bretagne n'eurent à affronter qu'une légère inflexion de leur croissance. La fermeté de Minghetti face à la crise sociale terrible qui frappait le pays avait permis de mettre fin à une véritable paralysie économique absolument sans précédent sur le Vieux Continent, mais avait nourri la déviance idéologique d'extrême gauche qui continuait de fragiliser les institutions.

À l'extérieur ensuite, la politique combative vis à vis de l'Allemagne et ses alliés avait cristallisé les tensions tandis que l'amertume envers l'ingratitude de l'Empire Ottoman et de sa politique traîtresse décrédibilisait la politique Balkanique de Minghetti. Les tensions avec la Grande Bretagne s'étaient-elles atténuées suite au changement de cabinet à Londres, mais là encore la rancoeur n'était pas effacée. Face à cet nouvel ordre européen qui tenait à l'écart la jeune République en lui martelant le souvenir encore brûlant de 1868 le rapprochement avec l'allié traditionnel français, et autre grand perdant, était tout à fait naturel, en particulier suite à la démocratisation sans précédent de l'Empire par le jeune Napoléon IV.

C'est ainsi que lorsque la situation de l'Alsace Moselle cristallisa les tensions et réveilla les nationalismes violents, le gouvernement prenant le pouls de l'opinion publique, songea à la revanche, souhaitant desserrer l'étau Germanique aux frontières de l'Italie. Les finances étaient saines, l'armée et la flotte étaient préparées et la proximité chronologique avec la guerre d'Orient neutralisait l'hypothèse d'une intervention russe et laissait la Hongrie affaiblie. Détail toutefois évocateur, les affaires de Nouvelle Guinée, où les Allemands opposèrent une fin de non recevoir à la demande du président du conseil de pas y concurrencer la présence italienne sur l'île, laissait craindre que Vienne poursuivrait sur les mers son œuvre impérialiste.

À peu près certain que la Grande Bretagne ne soutiendrait pas une Allemagne menaçant son hégémonie, Minghetti jugea que plus jamais une telle opportunité ne présenterait du vivant de cette génération qui avait connu l'excitation et l'exaltation du Risorgimento puis la désillusion et l'humiliation. Mais plus encore, pour ce fidèle du prince d'Aoste, il s'agissait de la seule façon de mener a bien la Restauration Monarchique et la synthèse finale entre la tradition et la démocratie, entre le Nord et le Sud. Comment autrement que par le succès des armes pouvait-on rendre possible cela ?

Le 20 mars 1877, on ouvre la séance au Parlement en abordant la thématique de la politique de germination et de maygarisation sur la côte adriatique, en écho aux griefs français en Alsace-Moselle, avant d'évoquer le lendemain l'épineuse question de la Nouvelle Guinée. La gauche socialisante voit clair et dénonce un coup d'état nationaliste. Minghetti continue de son côté de travailler l'opinion et les députés en jouant sur le ressentiment fort de l'ultimatum de 1873, la question coloniale et sur la politique expansionniste des Habsbourg dans les Balkans. Il n'attend plus qu'un signal pour signer un pacte avec le Troisième Empire Français.

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Mar 4 Mai - 17:32




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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 5 : Le mal du pays )


Automne 1875. Le Prince déambule nerveusement dans les allées du palais de Dolmabahçe. Blessé dans sa fierté de ne pas avoir été averti des pourparlers de paix entre la Porte et le Tsar et écarté, il sait qu'il s'apprête à retrouver l'accablante torpeur de l'exil. Cette existence ennuyante il n'en veut plus, avoir goûté à nouveau à une vie trépidante lui remémore son passé Italien de plus en plus lointain, et les regrets ont laissé place au rêve. Sa contrée natale lui manque terriblement, et si ses partisans sont nombreux, il n'aspire pas à rentrer dans l'arène politique avec une légitimité plus que fragile et écarte l'idée d'un retour.

Las de la Roumanie et des projets architecturaux fantasques de son Roi qui copie tout de Rome, le Duc se rapproche de sa péninsule en gagnant Bizerte au milieu de l'Hiver 1875-1876 et retrouve une forte communauté Italienne. Il aura même cette expression célèbre : «La Tunisie est l'extension géographique et culturelle naturelle de la botte». Très sollicité, il noue des liens avec la petite bourgeoisie marchande émigrée mais aussi avec les autochtones. Mais qu'on ne s'y trompe pas : sa correspondance avec Minghetti s'intensifie dès l'été 1876. Des bouleversements diplomatiques en Europe rebattent les cartes : la trahison des Ottomans, le triomphe de la Réaction en Russie, la chute de Gladstone en Grande Bretagne. Tout s'accélère au début de l'année 1877 lorsque les élections en Italie donnent une majorité confortable à la droite libérale et Césariste, tandis que le ton monte entre les frères ennemis Français et Allemands sur la question de l'Alsace Moselle.

Le 18 Mars, le jeune officier de marine Thomas de Savoie-Gênes et cousin du Prince lui rend visite, mandaté par le Président du Conseil et les deux hommes ont une longue entrevue à l'issue de laquelle ils s'embarquent en direction du Nord. Le 26 Mars, ils font escale à Bonifacio. L'Empereur des Français, qui profite des premiers rayons de soleil dans sa résidence somptueuse avant de repartir pour le gris de la Lorraine, reçoit alors son ami Amédée. Dans le plus grand secret ils viennent de signer le «Pacte de Bonifacio» qui renouvelle l'Alliance historique entre les deux pays. Le prince d'Aoste ne s'éternisera pas sur place. Sur la Continent la machine infernale de la Guerre est lancée et semble désormais inarretable..


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Ven 25 Juin - 17:36




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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 6 : Le retour du Prince )


Il revient ! Après neuf années passées en exil et une interminable traversée du désert, le cadet des Savoie a débarqué le 28 Avril à la Civitavecchia, directement en provenance de Bonifacio et retrouve la péninsule comme il l'avait quitté : en guerre. L'affaire a été soigneusement préparée et seuls ses plus proches partisans ont été averti du jour et de l'endroit. La petite ville portuaire a été choisi à la fois pour sa tranquillité et sa proximité avec la capitale de la République. Le Prince veut prendre de court son monde, alors qu'on l'attendait en Ligurie ou en Toscane. Après avoir un reçu un accueil enthousiaste de la foule qui reconnaît le vainqueur de Celje, il retrouve son ancien mentor Minghetti, près de dix ans après, et ils conviennent ensemble de la conduite à venir.

Trois jours plus tôt, l'État de guerre avait été déclaré suite à la fin de non recevoir de la Couronne de Hongrie de démobiliser son armée, et en vertu de l'alliance conclue en Corse avec Napoléon IV deux semaines plus tôt. Le chef du gouvernement devait désormais faire passer les crédits de guerre devant un parlement coupé en deux. Pour cela il a besoin de faire appel à la figure du Duc sans pour autant répéter le coup de Juin 1868 et réveiller de vieilles rancunes.

Amédée n'ira pas à Rome, où la rumeur de son retour fait grand bruit. Il ne se sait en sécurité qu'auprès de son armée qui a gardé un souvenir impérissable de lui, malgré sa chute finale tragique devant la capitale de l'Empire des Habsbourg. Il s'engouffre dans le premier train pour Venise, regagnant sa contrée comme il l'avait quitté : en clandestin.

C'est pourtant bien dans le Temple de la démocratie Italienne que se joue sans doute le destin du Prince. L'opposition furieuse dénonce une tentative de coup d'État et demande à ce qu'on fasse arrêter le Prince et ses partisans, tout en rassemblant des soutiens pour faire tomber le gouvernement Minghetti. La droite peut trembler.

À la tribune, Minghetti en appelle à l'Union Nationale, assumant et revendiquant même le recours au Duc d'Aoste. Il ne cache rien de ses intentions La gauche, qu'elle soit socialiste ou plus républicaine comme celle de Bertani, s'insurge contre le coup de force de cette droite Césariste qui a renversé le monopole quasiment jamais interrompue de la Sinistra sur la vie politique du pays depuis deux décennies. La situation manque de tourner à la catastrophe quand le préfet républicain de Bologne, curieusement bien informé, demande à intercepter le train qui transporte l'ancien transfuge et à le faire arrêter ! Minghetti, averti, se hâte de transmettre par voie télégraphique un contre-ordre mais il arrivera bien trop tard. Tout semble alors être sur le point de basculer mais lorsque la troupe de carabiniers reconnaît le Duc, elle se rallie à lui au son de «Vive l'Italie et Vive le Prince !». Les manigances de la gauche ont échoué et la presse de droite relaie l'événement avec ferveur, au profit d'Amédée et de ses alliés à Rome.

Là bas, Minghetti parvient, avec l'apport indispensable de Quintino Salla, à rassembler une large coalition incluant aussi bien des royalistes et des libéraux autour de la guerre, parant à la défection de certains alliés pour faire face à l'opposition. Il n'est pas question d'autre chose mais la place de Président laissée vacante depuis la fin du mandat de Garibaldi ne laisse guère place au doute.

La majorité toute entière est suspendue au sort de la guerre, tandis que dans les faubourgs populaires de Rome on se prend à rêver d'un nouveau Novembre rouge en cas de défaite militaire.

Retrouvant ses généraux à Udine, Amédée ne cherche ni à occulter ses responsabilités ni à s'excuser et a des mots forts : «De Piacenza à Vienne, j'assume tout, et j'assumerai tout ce qui vient, que ce soit les plus grands triomphes ou d'immenses catastrophes». Il est soulagé mais sait que le plus dur commence. Le chapitre qui s'ouvre sera sanglant pour le pays, assurément. Mais sera t-il victorieux cette fois ?


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Mar 24 Aoû - 12:27





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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 7 : La revanche du Prince)

Un épais voile noir se dégageait encore des villages martyrs voisins de Fiume. Au soir du 5 Juillet le Duc d'Aoste et son état-major investissait la petite cité, précédant la cohorte de dizaines de milliers de prisonniers hongrois. La Honvéd avait opposé une résistance féroce pendant plusieurs jours, tentant même une remarquable contre-offensive vouée à l'échec. Pourtant, le succès était total. Le général Töply avait du hissé le drapeau blanc face à la furie revancharde des soldats Italiens. Plus de deux cent mille hommes mis hors combat ou faits captifs. La route de Budapest était grande ouverte.

Désormais, Amédée s'en remettait à Dieu et à la première armée de Cadorna, qui tenait l'entrée de l'Istrie face à l'armée allemande, supérieure en nombre et en matériel. Le Prince était soucieux, craignant de vivre à nouveau la mésaventure de 1868, lorsqu'ill fut coupé de ses lignes, transformant sa marche victorieuse en cauchemar.

Mais Dieu justement semblait avoir jeté son dévolu sur l'exilé, comme si déçu par son ancien protégé François-Joseph il avait décidé d'abandonner sa cause.
C'est à Belsko se joue sûrement le sort de la guerre. Dans cette forêt escarpée, les hommes du VIe Corps, composé de cordonniers de Florence, de menuisiers d'Ancône, de tailleurs de Bologne, équipés de fusils de près de dix ans, habillés de vêtements troués et dépourvus de bottes repoussent par deux fois le IX corps allemand, constitué des meilleurs soldats d'actifs d'Autriche, des plus loyaux et les plus dévolus officiers de l'homme le plus puissant au monde, l'Empereur d'Allemagne. Ce succès, combiné à la glorieuse contre offensive de Studenec sauva la Première Armée qui non contente de tenir tête à l'ennemi, le repoussa partout. Bientôt l'archiduc Léopold menacé d'encerclement par la vitesse foudroyante des armées menées par Amédée et Cosenz, précipita sa retraite vers Ljubljana pour ne jamais la quitter, coupé aussi bien de Villach, de Klagenfurt que de Graz.

Le Prince proposa alors à celui qui fut son grand rival depuis quinze ans, son adversaire à Piacenza, à Celje, à Vienne et enfin ici, de mettre un terme aux hostilités entre les deux armées pour épargner le sang des hommes de chaque camp dans une résistance désespérée. Cela signifiait pour Léopold de livrer son armée aux Italiens, laissant la capitale complètement démunie, mais il recevait en échange la parole d'Amédée de ne traiter qu'avec les plénipotentiaires de François-Joseph et de maintenir la dynastie Habsbourg au pouvoir. Une poignée de main scella leur accord. L'affaire était entendue. La marche sur Vienne, interrompue neuf ans plus tôt, pouvait enfin reprendre.

La nouvelle de cette succession de victoires fit rapidement le tour de la péninsule, où la déclaration de guerre avait été assez froidement accueillie par l'opinion publique, perçue comme une vaine tentative impérialiste vouée à l'échec. Le triomphe éclair du Prince, relayé et instrumentalisé par les journaux de droite avait réveillé le sentiment national et excité la population. L'opposition était pour sa part consternée par ce si rapide succès des armes, qui consolidait un peu plus l'emprise de la droite sur le pouvoir. Surtout, l'aura du cadet des Savoie auprès des petites gens ne cessait de croître, tandis que la bourgeoisie, inquiétée par les mouvements ouvriers et de l'instabilité politique de la dernière décennie se réjouissait de la réussite du pari d'un représentant du Parti de l'ordre. l'Italie, enfin couronnée comme grande puissance européenne pouvait-elle trouver stabilité et prospérité à l'intérieur ?


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Mar 14 Sep - 13:20





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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 8 : Le Prince couronné )

Vienne, 17 août 1877. La foule s'empresse au palais d'Offburg. Une agitation folle s'empare des quartiers du Duc d'Aoste dans la capitale ennemie, tombée une dizaine de jours plus tôt. Plusieurs centaines de personnages importants de la haute société Italienne sont arrivés de la péninsule pour rejoindre Vienne. Dans la salle des Redoutes les militaires tiennent une place très importante, tant le lien entre le Prince et ceux-ci est sacré. Mais de nombreux industriels, aristocrates, hommes du clergé ont également été convié. On a même invité de nombreux journalistes, une première, tous triés sur le volet. L'opposition le pressent, quelque chose de grand se prépare. Depuis Rome, elle assiste impuissant, réduite à l'inaction par la main ferme de Minghetti qui depuis la capitale de la République, dévoue corps et âme pour «son» Prince.

Amédée est pris par le vertige en pénétrant dans l'assemblée présidée par le héros de guerre et le hérault du conservatisme, le plus loyal et le plus brillant de ses généraux, Cadorna. Le dauphin des Savoie se remémore sa jeunesse malheureuse à Turin, son intrépidité de jeune officier à Piacenza, de sa romance passionnée avec la comtesse di Castiglione, de sa chevauchée tragique de 1868, de cet exil pénible, de sa parentalité puis du deuil, de l'horreur des Balkans et de sa rencontre avec le Sultan, et enfin de ce retour fou qui en quelques semaines l'avait amené ici : la boucle était bouclée. Envahi par l'émotion, il secha aussitôt ses quelques larmes pour se présenter brièvement devant ses fidèles, acclamé de la plus enivrante des manières : Vive l'Empereur !

La République avait vécu et laissait sa place à l'Empire. Si le retour au principe dynastique et la «Restauration» des Savoie-Aoste marquait une véritable rupture politique, le nouveau régime, tel que l'avait imaginé le Prince et ses alliés était conçu comme l'aboutissement institutionnel du Risorgimento, enfin terminé après trois décennies de violence militaire, civile et politique, et certainement pas comme un retour en arrière. Si les forces conservatrices avaient désormais pris la main sur le pays, il n'en demeurait pas moins que l'héritage libéral était désormais inscrit dans les gènes de la Nation. l'Italie était sans doute le pays plus avancé d'Occident sur les questions sociales et les libertés et ne saurait se renier. Quand au système politique, si le parlementarisme avait montré des failles et devait être contre balancé par un exécutif fort, il ne devait pas s'éteindre.

Concluant le 21 août les négociateurs de paix donnant lieu aux traités de Vienne et de Presbourg qui donnaient à l'Italie un empire et une position privilégiée dans le Concert des Nations, Amédée et ses conseillers se mirent au travail pour écrire une nouvelle Constitution de «Synthèse». Demeurait toutefois deux problématiques majeures à régler : la première était là recherche d'une épouse pour le Prince, qui était veuf de son union morganique avec Virginia depuis 1874 et père de trois garçons dont le plus vieux avait sept ans. La seconde était inévitablement diplomatique : l'Europe grondait contre le prétendu impérialisme Italien...


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Lun 20 Sep - 23:29





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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 9 : Le Prince se marie )

Veuf depuis ses 28 ans, un âge bien précoce pour un évènement aussi cruel, le nouvel Empereur cherchait à trouver une épouse. Son union courte et secrète avec la comtesse de Castiglione avait enfanté de trois garçons : le Prince Emmanuel Philibert, le Prince Victor Emmanuel et le Prince Louis Amédée. Bien qu'il n'avait jamais épousé religieusement la défunte ni même fait enregistré le mariage sur le sol Italien, en raison de l'opposition de sa dynastie puis de l'exil, il n'est pas question pour leur père de les écarter de la succession alors que même l'État civil ignoraient tout de l'existence de ces enfants, nés en Roumanie et ayant résidé à Istanbul puis en...Tunisie après leur départ du royaume en 1875.

Exhumant des registres communaux de Galatz des actes de naissance et de mariage à l'authenticité douteuse et les faisant retranscrire en Italien pour affirmer juridiquement les droits de sa descendance, il envisagea ensuite trouver une nouvelle partenaire. L'Empire en avait besoin. Mais l'affaire était épineuse. Quelle maison voudrait lier son nom à la si décriée maison de Savoie ? Les Habsbourg avaient de sérieux griefs contre le Prince qui avait porté les armes contre eux trois fois en quinze ans et les Bonaparte ne présentaient pas de candidates sérieuses tandis que leur nom effrayait en Italie comme dans l'ensemble du Vieux Continent. La reine Victoria avait bien une fille non mariée, la raffinée Béatrice. Le Tsar avait bien une nièce, la belle et douce présomptueuse Anastasia. Mais ces pays s'étaient dressé les premiers contre la politique expansionniste de la jeune Italie dans les Balkans. Qui plus est ces deux jeunes femmes n'étaient pas catholiques. Et que diraient-elles de voir leur progéniture passer au deuxième plan dans l'ordre de succession et le protocole ?

Amédée, en proie à ces tergiversations,  avait fait la rencontre début août dans la capitale de l'Empire Habsbourg d'Elisabeth zu Carolath-Beuthen, dans l'un de ses salons influents de la vie mondaine viennoise. La comtesse était mariée à un député de Reichstag avec lequel elle ne partageait plus depuis longtemps sa vie mais qui lui avait donné une fille il y a de cela dix ans. Belle et raffinée malgré son passé de vie rude au sein du foyer paternel, où elle était loin d'être cajolée, elle lui rappelait inévitablement Virginia par son élégance. Comme la Marquise elle était un peu plus âgée que le Prince, de six Printemps. Elle n'en demeurait pas moins plus distinguée et généreuse que cette dernière,  et de sus moins vulgaire. Celui qui n'était pas encore Empereur fut troublé. Fatalement, ils devinrent amants.

Cette liaison aurait été sans lendemain si les négociations de la paix de Vienne ne s'étaient pas eternisées et l'occupation Italienne ne s'était pas plus prolongée. Le temps aidant leur relation devint public et les viennois purent s'en donner à coeur joie sur cette relation. Amédée après avoir enfin vaincu l'Allemagne tomba dans les bras d'une Allemande plaisantait le petit peuple et le bourgeois, dans une période pourtant sinistre pour le pays.

Quand le cadet des Savoie quitta enfin Vienne pour Rome en Septembre, elle le suivit. Le ver était déjà dans le fruit, et le fruit déjà consommé : Amédée refusa toutes les propositions matrimoniales que ses ministres et conseillers lui firent et annonça son intention d'épouser Elizabeth, fraîchement divorcée. Était-ce un acte passionnel dénué de sens politique ? Au premier abord oui, mais le jeune souverain y trouvait son compte : Elizabeth n'était liée à une aucune maison européenne et ne compromettait donc pas les intérêt du pays. Surtout, à bientôt 38 ans et du fait de sa faible extraction elle ne remettrait pas en cause l'ordre de succession déjà en place et leurs hypothétiques enfants suivraient. Parvenue à un rang auquel elle n'aurait jamais pu aspirer elle accepterait d'ailleurs sans broncher d'adopter les très jeunes garçons de l'Empereur qui lui ferait une place à sa fille Karoline dans la famille royale. Enfin, elle était catholique et libérale et saurait se faire apprécier par les Italiens pour son éloquence, aussi bien physique que morale.

Le 1er Décembre 1877 à Palerme -le lieu à  de l'importance pour parachever la dilution totale des «Deux Italies» Amédée Ier d'Italie épouse Elizabeth Gräfin von Hatzfeldt, la cérémonie devant précéder de quelques jours le couronnement officiel du couple Impérial, à Rome le 11 Décembre. Elizabeth adopte son troisième prénom, Julia, comme nom d'Imperatrice consort.

Parachevant son œuvre, Amédée à la mort de son père en janvier 1878, scinda officiellement la branche des Savoie et forma la maison d'Aoste, obéissant à ses propres règles, et au nom moins clivant dans la péninsule. Sans oublier ses racines, l'Empereur affirme avec audace ses droits et celles de ses héritiers, au dessus de la mêlée des prétendants au trône.

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Affaires étrangères : de la Paix de Vienne à la crise de Galicie-Lodomerie : l'Italie grande puissance européenne (1877-1878)

Les tribulations du Vieux Continent avaient accouché d'une guerre sans précédent entre la République revanchiste, et son allié français, face au bloc allemand. L'ampleur du succès des armes avait dépassé toutes les espérances et c'est tout un régime qui s'était couvert de gloire.La Paix de Vienne signée à la fin du mois d'août 1877 consacrait la nouvelle domination de l'Italie en Adriatique, avec l'annexion en sus de l'Istrie de toute la côte Dalmate. À cela s'ajoutait un improbable rejet des frontières septentrionales au cœur des Alpes allemandes, du Tyrol du Sud et la Carinthie. En outre, la fragmentation de la Hongrie était en bonne voie, et une Slavonie réceptive aux intérêts Italien devait naître, tandis que la Bosnie-Herzégovine devait être partagée avec l'Empire Ottoman, sous la forme d'un condominium, qui cédait en échange la stratégique île de Chypre pour la modeste somme de 30 millions de francs au nouvel Empire. Enfin, l'Allemagne, en proie aux plus terribles troubles, devait régler une indemnité de 5 milliards de francs.

Pour autant, les mois qui suivirent accouchèrent de troubles nouveaux : la contestation des puissances tout d'abord, en particulier de la Grande Bretagne et de la Russie contraignit Rome à revoir sa copie pour ne pas s'attirer l'ire de ses voisins : on renonça à installer un Prince Italien en Slavonie pour la neutraliser, comme l'était la Belgique, par mesure de conciliation et afin de faire reconnaître le reste du traité. Cela sans décrédibiliser la majorité au pouvoir, puisque les intentions de celle ci n'avait pas été formalisée dans le traité de Vienne.

Vint ensuite une période d'anarchie en Europe centrale : la Hongrie refusait d'appliquer le traité de paix et la situation tourna au vinaigre en Transylvanie. Si l'Empire s'était engagé à ne pas intervenir directement pour éviter l'engrenage avec la Grande-Bretagne ou la Russie, il apporta tout son concours à la Roumanie, en difficulté suite au «Camouflet de Belgrade» organisée par la France et la Serbie à l'insu de l'Italie, laissant seule la Roumanie dans la lutte contre la Hongrie et attribuant tout le Banat à la Serbie. Malgré cet affront, Rome transigea et accepta une renégociation des frontières de la Slavonie nouvellement indépendante en échange de sa reconnaissance et de sa garantie par le désormais roi de Serbie.

Finalement, la Roumanie pu défaire la Hongrie, apaisant les craintes d'Amédée quand à «l'encerclement» de l'Italie. Une dernière crise diplomatique de la plus grave importance surgit toutefois en Novembre 1877, quand le Tsar décida d'envahir la jeune République de Galicie-Lodomerie. Cette fois, France, Italie et Grande-Bretagne s'unirent pour faire plier la Russie en la menaçant d'un embargo. Le temps des troubles s'achevait un peu plus tard avec la fin de la guerre civile en Allemagne.

La place nouvellement acquise de l'Italie avait été chahutée mais par l''adresse et le compromis le cabinet Minghetti avait réussi à la consolider, et surtout à la faire accepter à l'étranger.

Affaires intérieures: La pacification des nouveaux territoires et leur assimilation à l'Empire (1877-1881)

La fin de la guerre ne sonna pas le glas des opérations militaires dans les Balkans : l'agitation des peuples slaves face à l'annexion Italienne nécessite entre Août et Novembre 1877 plusieurs campagnes de pacification, menées habilement par le général Cadorna et qui mènent rapidement en Dalmatie et en Slovénie à la fin des troubles internes, plus laborieusement en Bosnie. En dépit du zèle excessif des militaires, le gouvernement se refuse à une répression aveugle et apporte une réponse proportionnée aux violences des insurgés. Le regard que pourrait porter l'opinion publique, à fortiori étrangère, à des représailles trop féroces, ainsi que la future intégration des minorités, motiva cette politique qui ne facilita pas l'écrasement des révoltes mais laisserait un ressentiment moins amer. Le nouveau régime Italien proscrivant toujours la peine de mort, les chefs des insurgés et les idéologues nationalistes les plus virulents connaîtront la déportation vers Lampedusa et Chypre, faute de mieux pour le moment.

Dans un second temps, une fois le calme revenu, Rome décide d'entamer une politique claire d'Italianisation au sein de tous les territoires annexés (excluant de fait la Bosnie). Les lois sur l'Instruction de 1873, le dernier chantier de la gauche républicaine avant son éviction, sont appliquées en Istrie, en Dalmatie, en Slovénie, en Carinthie, etc. L'enseignement de l'italien est donc obligatoire pendant la formation élémentaire puis à l'université, en lieu et en place du croate. Cette politique vise principalement à Italianiser les populations rurales et populaires, les élites dans les villes du littoral étant déjà pour la plupart dominées par le parti Italien. Le service militaire pour sa part permettra de faire bénéficier aux recrues d'un enseignement de l'italien.

Dans l'administration la langue officielle est l'italien, pour autant pour des mesures pratique l'usage du croate, du slovène ou de l'allemand demeure toléré localement mais sans valeur légale devant les tribunaux et les lois. Une traduction à l'usage de la population demeure toutefois nécessaire pour quelques années. Par extension le nom des villes et de toute localité géographique est Italianisé. Ne dites plus Zadar, Split, Dubrovnik, dîtes Zara, Spalato et Ragusa. Ne dites plus Bozen ou Klagenfurt mais Bolzano et Clanforte.

Les partis nationalistes slaves, ou rattachistes pan-allemands sont interdits. Les partis autonomistes sont tolérés mais étroitement encadrés et surveillés. Concernant la presse, les journaux séparatistes, terroristes, révolutionnaires sont bannis mais la presse de langue autochtone peut continuer à imprimer, même pour critiquer la politique gouvernementale dans les régions annexées tant qu'elle n'appelle pas à la sédition ou à la désobéissance civile. En revanche, la presse de langue Italienne bénéficiera de larges subventions pour toucher un maximum de public.

Un point d'honneur est attribué à ne pas discriminer les populations autochtones dans l'accès à l'administration, aux services publics en dehors de la langue. On conserve donc dans la fonction publique et l'administration des fonctionnaires slaves adoptant la langue Italienne dans l'exercice de leur fonction si ils font pas preuve d'une hostilité manifeste à l'Italie. Dans ce sens aucune distinction raciale n'est faite.

L'un des moteurs essentiels de l'Italianisation de ces régions demeure l'immigration : celle ci représente également une solution à la surpopulation rurale dans le sud de la péninsule. Une politique migratoire ambitieuse doit être mise en place par le gouvernement : elle nécessite d'abord la multiplication des lignes navales directes entre la péninsule et la Dalmatie en particulier. La propagande migratoire à destination de la «Floride Italienne» est mise en valeur par la presse et l'affichage public par rapport à celle de l'émigration vers la France, ou celle plus récente vers les États-Unis.

L'enregistrement des candidats au départ par les douanes, l'administration et les compagnies maritimes doit être suivie de mécaniques fortement incitatives avec des primes attribuées par le gouvernement, la concession de logements, ainsi que des exemptions de service militaire dans l'armée active ou encore un emploi dans l'administration Italienne parmi les dizaines milliers de créés suite à l'annexion.
En ce qui concerne la population dépendante de l'assistance publique pour vivre, cette incitation tourne pratiquement à la coercition.

L'embellissement des nouveaux territoires, en particulier de la Dalmatie, est sans doute le point le plus important de tous, pour faire accepter à la population autochtone la tutelle Italienne et pour offrir aux nouveaux arrivants des conditions de vie décentes. Étant donné l'importance de ce point, il sera développé ultérieurement.


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Affaires politiques : La Constitution de l'an X : la République a un Empire (1877)

La proclamation de l'Empire le 17 Août avait semé le doute quand à l'avenir politique de la péninsule. Un Empire oui, mais lequel ? Une monarchie parlementaire à la britannique, une autocratie comme l'était l'Allemagne des Habsbourg ou un régime constitutionnel semi-autoritaire comme l'étaient la France ou l'empire Ottoman ?

Amédée n'ignorait pas l'état des forces politiques dans son pays et l'attachement viscéral, y compris au sein de sa majorité, à la Constitution et au libéralisme. Lui même après tant d'années, de guerres et de révolutions s'était forgé une opinion moderne de la monarchie. Le despotisme n'était pas une option. Pour autant, il n'ignorait pas moins l'instabilité politique criante sous la Fédération puis la République et avait conscience qu'un pouvoir fort demeurait indispensable pour soutenir la défense des intérêts nationaux et maintenir une culture militariste à ces fins.

La Constitution de l'An X tente de répondre à cette double problématique complexe et accouche après des mois de négociations avec le Parlement d'un régime hybride, marqué de républicanisme mais placé sous l'arbitrage du Prince :

Elle met d'abord fin au monocaméralisme, jugé responsable de la valse des gouvernements, au profit de  l'établissement de deux chambres : la chambre des députés donc, élue au suffrage universel direct, et le Sénat, dont le tiers des membres est nommé  par le souverain, et les deux autres tiers élus au suffrage universel indirect, par les élus locaux. Si la première s'avère donc représentative de la population, la deuxième de par son mode de désignation est de fait destinée à être  plus conservatrice.

Le gouvernement du Prince est responsable devant les deux Chambres : la confiance à la majorité relative d'une seule des deux chambres lui suffit à gouverner, sauf si une large majorité de 3/5e de l'autre chambre vote une motion de censure, auquel cas elles devraient trouver un compromis. Ce système doit permettre d'assurer une stabilité gouvernementale tout en représentant largement les sensibilités politiques et en donnant du poids au Parlement.
En cas de désaccord entre les Chambres, et si celles ci n'arrivent pas à un compromis, c'est l'Empereur qui tranche sur l'adoption ou non de la loi.
Les lois organiques doivent être votées par la majorité des deux chambres et approuvées par l'Empereur.

L'Empereur ne bénéficie donc pas de véto mais a le rôle d'arbitre en cas de désaccord entre les deux chambres. Son rôle de recours encourage les parlementaires à trouver un compromis acceptable. Du reste il est bien sûr le chef de la diplomatie et de l'Armée, nomme les officiers, les préfets, les magistrats et les hauts fonctionnaires et a possibilité de recourir au décret.

Il existe une possibilité pour le souverain de recourir au plébiscite pour faire approuver une loi organique sans l'accord du Parlement

Le nouveau régime ne remet pas en question les droits garantis par les lois organiques sous la dernière République, mais il n'existe pas de cour de justice pour juger de la Constitutionnalité des lois votées. Ceci permet de soumettre un certain nombre de droits (association, manifestation, presse) à des réserves et des restrictions lorsqu'ils sont utilisés à des fins de sédition et de violence.

Quand à l'épineuse question religieuse, on reconnaît que« le culte catholique bénéficie d'une place privilégiée» et que son enseignement est un devoir de l'instruction publique, un geste important pour le Saint Siège et le parti de l'Eglise. Pour autant pas question de lui rendre le statut de religion officielle.

Cette Constitution fait la synthèse du Césarisme et du Parlementarisme et si l'Italie n'a plus le régime le plus libéral d'Europe, elle n'en demeure pas moins bien plus démocratique que ses puissants voisins. C'est ainsi qu'Amédée a cette formule bien à lui : «La République a un Empire».

Affaires coloniales : La quatrième rive (Avril 1881)

Les intérêts Italiens en Tunisie sont connus depuis longtemps et les liens entre la péninsule remontent, sans remonter à la période romaine, à plusieurs siècles. Le traité de la Goulette en 1868 avait scellé le rapprochement avec le beylicat et l'influence de l'Italie continuait de croître. La République avait acquis des privilèges commerciaux, économiques et juridiques très importants. L'immigration Italienne en Tunisie devient sans commune mesure à partir de la signature de ce traité, si bien qu'on dénombre au moins trente mille Italiens à la fin des années 1870 en Tunisie ! La cohabitation entre autochtones et immigrés est remarquable : les interactions culturelles sont fréquentes, tant au niveau vestimentaire ou traditionnel que dans la solennité religieuse et on compte de nombreux mariages mixtes. À la Goulette, à Bizerte, on peut voir à chaque carrefour la marque de la présence Italienne, à commencer par le nom des rues : Giuseppe Garibaldi, le héros des deux mondes est honoré ici, lui qui a séjourné de longues années en Tunisie pendant son exil.

Les sociétés Italiennes disposent également d'une situation monopolistique concernant le télégramme tandis que le réseau de chemin de fer est soumis à une concurrence terrible avec les Français, Britanniques. Le dynamisme économique et démographique du Beylicat contrastait avec l'état des finances, catastrophique, et qui avait contraint le pays à se soumettre à une commission mixte tripartite.  

L'ébruitement des propositions -pour ne pas dire injonctions- du gouvernement Français auprès du Bey font l'effet d'une bombe auprès de l'opinion publique Italienne et de ses dirigeants. En effet en demandant pour elle seule la gestion des finances Tunisiennes, en réclamant le rachat des lignes télégraphiques -déjà concédées à des compagnies Italiennes- et en demandant la concession du premier port du pays, l'Empire Français montrait sa volonté d'imposer un véritable protectorat sur la Tunisie et d'en exclure l'Italie et ce alors que les intérêts français y sont bien plus maigres, avec seulement quelque centaines de Français résidents dans le beylicat ! Il s'agit d'une véritable gifle, et Amédée sait que la France bénéficie d'un avantage stratégique dans cette affaire avec la proximité de l'Algérie : si l'Italie venait à contester diplomatiquement le traité elle pourrait être mis face au fait accompli. Il faut donc devancer la France, quitte à mettre en péril les relations avec le grand allié transalpin. Amédée est peiné, lui le grand ami de Napoléon IV, en repensant à cette bataille d'Abbiategrasso partagée par leurs deux pères ou à cette entrevue chaleureuse de Bonificio il y a un an à peine. Mais la France avait dégainé la première, d'abord en conspirant contre l'allié Roumain dans les Balkans puis maintenant en Tunisie. Quel gâchis..

Le gouvernement Minghetti doit agir, et vite : il organise en secret une expédition à partir des éléments engagés sous le commandement du général Cadorna en Bosnie : sous prétexte de le rapatrier en Italie après avoir fini son travail de pacification, le IXe Corps est embarqué à Zara le 11 Avril. Il fait escale à Catane quelques jours plus tard, ce qui éveille les soupçons Français : il est désormais trop tard pour faire machine arrière et le 20 Avril 1881 le IXe Corps débarque à Tunis à la stupeur générale pour «protéger le beylicat».

L'affaire a été soigneusement préparée diplomatiquement : le Royaume-Uni à la faveur du compromis accepté par l'Empire dans les Balkans donne son aval, tandis que la Sublime Porte a été averti quelques jours plus tôt de l'imminence de l'action Italienne. Demeure désormais à affronter la tempête diplomatique avec la France. Amédée déclarera les larmes aux yeux à l'ambassadeur britannique hébété : «La France m'a poussé à aller plus loin que je le souhaitais».


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Affaires économiques : La Récession internationale et sa réponse en Italie (1878-1881)

La Guerre de 1877 et ses répliques en Allemagne et dans les Balkans à plongé le Vieux Continent dans le doute et parasité les circuits économiques traditionnels avec le bouleversement des frontières. Les conséquences sur l'activité économique ne sont pas attendre et la production industrielle décroît, laissant craindre de funestes conséquences aussi bien pour la santé du patronat que pour la paupérisation des classes les plus modestes.

Amédée est au fait de ces préoccupations et envisage d'abord un grand plan de relance par l'investissement, notamment en Adriatique, qui permettrait aussi bien de dynamiser l'activité économique que d'apaiser les tensions. Mais ses ministres, dont le modéré Sella, ministre de l'économie l'en dissuadent : il vaut mieux reporter le projet de quelques années le temps de rééquilibrer les comptes publics à l'aide des indemnités et des coupes budgétaires dans l'armée, ainsi que patiemment préparer en amont les projets d'infrastructures notamment, en saisissant le moment opportun pour mettre en œuvre ce plan lorsque le coût des matières premières notamment, sera retombé. De plus les effets de ces investissements ne seraient pas immédiats, et prendraient plusieurs années, alors que la situation impose des mesures immédiates.

En attendant, il faut donc porter secours à l'économie. Pour faire face à la conjoncture rapidement le gouvernement Minghetti fait le pari d'une baisse d'impôts -transitoire- pour compenser la perte de pouvoir d'achat et relancer la machine.

-En premier lieu une baisse de l'impôt sur le revenu spécifiquement issu du commerce et de l'industrie -comme en 1873 lors de l'arrivée de la droite- pour 20 à 30 millions de pertes de revenus par an soit une diminution qui s'élève à environ 10-15% des revenus de cet impôt.

-En deuxième lieu, et cette fois à propos des impôts indirects, qui rappelle la politique sociale du gouvernement Bertani en 1872 : une baisse des taxes portant sur les droits à la consommation : la taxe sur la mouture du blé est purement et simplement supprimée, ce qui représente plus de 10 millions de francs de charge qui pèsent en moins sur la population, en particulier rurale.

-Enfin une diminution des droits de douane, qui passent d'un taux moyen de 15-16% à 13% pour 15 à 25 millions de francs par an. À noter une diminution à 8% des droits d'entrée pour le charbon britannique dans le cadre d'un accord commercial avec Londres suite au dégel des relations entre les deux puissances.

Il s'agit là de mesures salvatrices pour l'économie Italienne et qui doivent également satisfaire l'opinion publique dans son immense majorité : paysans, ouvriers, bourgeois ou tenanciers, ils ont tous souffert de la guerre et méritent un juste retour des choses. C'est un signal pour l'Europe aussi : Rome défend le modèle du libéralisme économique et s'avère donc un partenaire clé pour assurer la richesse mutuelle des Nations.


Affaires militaires : L'Empire c'est la paix (1878-1881)

La page des grandes turbulences se tournait sur le Vieux Continent : le choc des nationalités avait donné naissance à une nouvelle Europe dans laquelle la jeune Italie s'était taillée une place de choix. L'état des finances publiques et l'appel d'air budgétaire des programmes d'investissement mis en œuvre pour faire face à la crise économique qui touchait l'Occident et moderniser le pays exigeait un certain nombre de sacrifices financiers, malgré le flux précieux d'indemnités de guerre qui permettait de rembourser les échéances de guerre.

L'armée Italienne, la deuxième d'Europe après la défaite des Habsbourg, s'était couverte d'une gloire sans pareille et sa renommée inestimable traversait désormais les frontières. Pour autant, la fin du péril Allemand, la dislocation de la Hongrie et les multiples coupes budgétaires en France rendaient futiles de dépenser 28% du budget dans le budget du Ministère de la Guerre. De plus, Amédée ne devait-il pas apporter la preuve à l'Europe qu'il n'avait nul ambition hégémonique ?

Cadorna, le si influent chef de l'État Major tenta bien sûr de dissuader le gouvernement, et pesa de tout son poids pour maintenir l'armée Italienne parmi les premières d'Europe. Étant donné son prestige et la prépondérance du parti militaire dans l'Empire, il obtient en parti satisfaction, même si le gouvernement Minghetti fait voter des crédits en nette baisse. C'est l'armée active qui en fait les frais principalement, en particulier les troupes de spécialistes, chères, alors que la guerre a montré l'importance croissante du nombre :

Armée Italienne 1878-1881 :

26 divisions de réserve, 3 divisions d'artillerie, 3 divisions de forteresse (2 à créer en 1881)

Ier Corpo : 3 DR, 1 DA, Trieste
IIe Corpo : 3 DR, 1 DA, Venise
IIIe Corpo : 3 DR, 1 DA : Bologne
IVe Corpo : 3 DR, Milan
Ve Corpo : 3 DR, Turin
VI Corpo : 3 DR, Gênes
VIIe Corpo 3 DR Rome
VIIIe Corpo : 3 DR Naples
IXe Corpo : 3 DR, Bari


La forteresse de Trente est démantelée.
Celle de Villach, anciennement allemande est investie par une division de forteresse.
Deux nouvelles forteresses sont créées en 1880, à Ljubljana et Vrbovsko pour observer la frontière face à l'Allemagne et la Slavonie.

Budget militaire 1878 : 237 millions
Budget militaire 1879 : 237 millions
Budget militaire 1880 : 267 millions
Budget militaire 1881 : 263 millions

En outre, les généraux Cadorna et Cosenz sont élevés au rang de dux, décoration honorifique destinée à récompenser les meilleurs généraux de l'Empire. Amédée leur offre aussi une place au Sénat, où ils pourront porter leur voix.


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Affaires politiques : L'attentat du Monte Cassin et la proclamation des lois scélérates (1878-1881)

Le 17 Novembre 1878 à trois heures de l'après-midi, le Prince Umberto di Savoia, frère aîné du nouvel Empereur, et résigné quand à ses chances d'accéder un jour au trône, rend avec son épouse Margherita une visite de courtoisie aux moines de l'abbaye, plus ancien monastère d'Italie, perché à 516 mètres d'altitude. C'est un bel après-midi d'arrière saison, le temps est doux et le ciel dégagé. Une centaine de personnes est présente sur place. Officiels, religieux badauds et quelques journalistes. Le ton est chaleureux quand soudain une détonation sourde retentit alors qu'Umberto serre la main de l'abbé. Puis une deuxième et encore une autre. On entend des hurlements et la foule est pris de panique. Dans le chaos les carabiniers présents sur place s'emparent d'un homme : «C'est lui qui a tiré ! » qui se démène pour échapper à leur étreinte. Vingt mètres plus loin gît au sol le prince du Piémont, se tenant la poitrine, dans une mare de sang. À ses côtés, l'abbé est désespérément immobile et semble mort sur le coup. Margherita qui se tenait proche de son mari est elle comme pétrifiée, en état de choc, mais heureusement indemne. L'assassin a raté son dernier coup. Son nom est Giovanni Passannante et il est bientôt identifié comme membre d'une association anarchiste clandestine, proche des socialistes d'Andrea Costa.

Dans la péninsule, encore plongée dans la ferveur nationale qui a suivi la victoire et la proclamation de l'Empire, c'est un choc et un terrible rappel à l'ordre. Devant la chambre des Députés, Minghetti adopte un discours d'une grande gravité : «Le péril n'est plus à l'étranger mais sur notre propre sol». En effet les mouvements anarchistes, main armée du socialisme international, sont en pleine ébullition depuis les évènements d'Hambourg et de Berlin qui ont entraîné la chute de l'Empire Habsbourg, ou encore des évènements malheureux à Debrecen dans une Hongrie tourmentée par la défaite. De surcroît, la transformation de la République en monarchie héréditaire en Italie a rendu enragé l'extrême gauche qui a décidé de frapper fort. Cet attentat n'est que le plus emblématique d'une longue liste qui frappe en plein cœur le peuple Italien.

Amédée est rapidement accusé par des mouvances extrémistes d'être à l'origine de l'attentat pour éliminer son frère, quelques mois seulement après le décès de son père, l'ancien roi de Piémont Sardaigne. Pourtant sa tristesse ne pourrait être feinte et ses larmes lors des funérailles nationales rendues à Umberto furent rapportées par tous les journaux. L'Empereur, après avoir perdu sa première compagne dans des circonstances tragiques était à nouveau frappé par le malheur, comme si son triomphe militaire et politique imposait le paiement d'un lourd tribu. Mais il était incontestablement le grand gagnant de ces événements tragiques : sa lignée était désormais sans rivale, et le sang versé par les assassins consolidaient le soutien de l'opinion en son monarque.

En sus, cet inadmissible état de fait entraîne une réaction extrêmement vigoureuse des autorités, qui s'appuie en parallèle sur les baisses d'impôts pour s'assurer du calme dans les faubourgs populaires. Le 27 Avril 1879, les deux chambres adoptent le premier volet des Lois Scélérates qui sonnent comme une réplique ferme à la dissidence socialiste. Suivent un deuxième, troisième puis quatrième volet jusqu'en 1882, qui sonne l'acmé de la répression.

1) La provocation indirecte, l'apologie des idées révolutionnaires socialistes, terroristes et anarchistes est puni par la loi et un juge peut ordonner l'arrestation préventive.

2) L'appartenance ou même la sympathie présumée à l'égard d'une association de malfaiteurs, à fortiori une loge anarchiste est condamnée jusqu'à la peine maximale encourue (c'est à dire la déportation). Les personnes qui se seront rendues coupables du crime, mentionné dans le présent article seront exemptes de peine si, avant toute poursuite, elles ont révélé aux autorités constituées l’entente établie ou fait connaître l’existence de l’association.

3) La propagande socialiste, communiste, anarchiste, terroriste est formellement proscrite de l'espace public (journaux, associations, affichage, manifestations) et privé.

4) La possibilité pour les autorités de tenir une fichier des sympathisants des mouvements anarchistes, terroristes, révolutionnaires.

Par circulaire ministérielle, le gouvernement demande à ses forces de police de faire appliquer de manière impitoyable ces lois qui doivent décapiter la propagande anarchiste. Par ailleurs ces textes condamnant la mouvance «terroriste» en général, ils pourront être utilisés contre d'autres organisations militantes non socialistes ou anarchistes.

La spectaculaire arrestation d'Andrea Costa le 29 Juillet 1879 fait la une de tous les journaux. Le numéro deux du Parti Socialiste Italien est condamné à dix ans de prison pour sa propagande de la violence révolutionnaire : l'extrême gauche est dans l'œil du cyclone. Le gouvernement Minghetti sonne le Parti Socialiste de se séparer de sa frange radicale pour rester autorisé, en se convertissant entièrement au parlementarisme. Le but est de fractionner à nouveau la gauche et en favorisant la montée d'un mouvement socialiste réformateur de faire faiblir la violence sociale.


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Dim 3 Oct - 16:29





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Affaires étrangères : Prospérité Balkanique (1879-1881)

Après s'être imposé militairement comme un acteur essentiel dans les Balkans, le gouvernement Italien veut désormais développer ses intérêts économiques, déjà présents grâce à des liens économiques préexistants notamment avec le Royaume de Roumanie et celui de Serbie.

De nouveaux partenariats économiques sont scellés au tournant de la décennie. Le premier est une collaboration quadripartite avec l'empire ottoman, la Serbie et le Royaume Uni pour valoriser économiquement les Balkans occidentaux et dynamiser les flux commerciaux en provenance de l'Adriatique :


-Mise en œuvre d'une liaison ferroviaire entre Spalato (et donc de la ligne de chemin de fer de l'Adriatique) et Sarajevo garantie auprès des privés Italiens par une émission d'obligation à 4% leurs investissements à hauteur de 60 millions de francs sur les 80 Millions engagés pour la mise en service de cette ligne. Le reste à la charge des privés ottomans. Début des travaux 1880.

-Mise en œuvre d'une liaison ferroviaire entre Sarajevo et Belgrade garantie auprès des privés Britanniques et Italiens par une émission d'obligation à 4% leurs investissements à hauteur de 80 millions de francs sur les 110 Millions engagés (60 millions pour les Britanniques, 20 millions pour les Italiens) pour la mise en service de cette ligne Le reste à la charge des privés ottomans et serbes. Début des travaux 1882.

Mais Rome n'oublie pas son allié roumain et les liens économiques entre les deux nations soeurs sont renforcés par les accords de Galatz en 1880 :

-Possibilité pour les sociétés roumaines de se côter en bourse à Rome
-Partenariat culturel et universitaire
-Offre au gouvernement roumain de se financer sur le marché financier Italien à hauteur de 20 millions de francs par an pendant 7 ans à un taux de 3% garantie par l'État Italien

À travers ces traités, l'Empire Italien affirme son attachement à la stabilité politique dans les Balkans avec toujours derrière la tête l'idée de rendre plus prospère la Dalmatie afin de faciliter son acclimatation au sein du pays.

Affaires étrangères : la crise de Tunis et ses conséquences (1881)

Le coup de force Italien en Tunisie en réponse aux tractations entamées par Paris auprès du Bey provoque l'ire de la diplomatie française et une vague de violence en Provence entre la population autochtone et les travailleurs saisonniers immigrés Italiens. Certains journaux nationalistes appelent même Napoléon IV à répliquer militairement aux actions du voisin transalpin. Cependant le rapport de force semble pencher en faveur de l'Italie navalement et la diplomatie impériale cherche à obtenir des compensations, en demandant notamment Chypre en plus de garanties sur la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro, craignant le prétendu impérialisme Italien. L'affaire tourne au vinaigre quand le ministre des affaires étrangères français accuse d'exactions l'armée Italienne en Bosnie, ce qui s'avère être inconforme à la réalité : la pacification de la région avait certes était obtenue difficilement mais n'avait donné lieu ni à des représailles civiles ni à des exécutions. La rupture semble consommé entre les deux alliés de vingt ans et Londres propose sa médiation.
Après consultations diplomatique, Rome propose alors un compromis :

-La Grande Bretagne et la France garantiront le départ de l'Italie de Bosnie pour 1885. Cette échéance pouvant être délayée si l'Empire Ottoman n'est pas en mesure d'assurer l'ordre seul dans la province. En outre les puissances garantiront les droits des minorités chrétiennes dans la région

-En Tunisie, en outre des concessions économiques déjà proposées par Rome, on porte à égalité le nombre de représentats français et italiens dans la commission des finances, octroyant de fait un droit de regard de la France jusqu'au remboursement des créances dues à la France par la Tunisie (qui prendra plusieurs années) qui mettront un terme au droit de regard français.

-Les exigences françaises sur Chypre et le Monténégro sont en revanche écartées.

La France adhère à ces compensations et la voie est désormais totalement libre en Tunisie. Le traité de Bardo qui met officiellement sous protectorat le beylicat est signé le 6 mai 1881. À l'automne les dernières résistances sont toutes écrasées et la pax romana s'impose dans toute la région.

De plus, suite à une suggestion de l'ambassadeur Italien, l'organisation d'un congrès l'année prochaine est à l'ordre du jour à Londres pour la question coloniale à lequel seront conviés toutes les puissances européennes. Plusieurs dossiers pourraient être brûlants. À Rome on aborde toutefois cette échéance avec sérénité, l'orgueil National ayant été assez flatté ces dernières années.

Affaires étrangères : Une place au soleil (1881)


Alors que le ton monte entre l'Empire Français et les Qing au sujet de la possession de l'Annam, le gouvernement Minghetti s'intéresse de très près aux événements en Extrême S'étant assuré de la neutralité bienveillante de la Grande Bretagne lors des arbitrages de la paix de Vienne, Rome décide de se saisir de l'occasion pour obtenir des concessions en Chine ainsi que des intérêts économiques. Une expédition est prévue pour 1882 et en ce sens on observe la préparation dans les ports siciliens du déploiement de navires cuirassés en partance pour la Chine, via la Mer Rouge et le relais charbonnier d'Assab.

Affaires étrangères et militaires : Le prix de l'acier (1881)

Le nouveau gouvernement républicain en Allemagne, en proie à des difficultés financières, fait la demande auprès de Rome de régler une partie de l'indemnité via la cession d'une partie de sa flotte militaire. Minghetti, conciliant, accepte de diminuer de 120 millions de francs l'indemnité de guerre en échange de la cession de deux escadres de pré barbette. Celles-ci seront converties entre 1881 et 1882 en escadre de barbette moderne, tout comme l'escadre de pré barbette déjà possédée par la Regia Marina. De cette façon en 1882 la flotte italienne alignera 3 escadres barbettes et 2 escadres cuirassés, un tonnage indispensable pour assurer la sécurité des multiples possessions Impériales en Méditerranée notamment.


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Affaires politiques: La réconciliation de la Nation et de la Foi (1882-1884)

Les relations entre l'État et le Saint Siège étaient plus que tendues depuis la prise de possession de Rome par les révolutionnaires républicains en 1868. Une longue confrontation débuta ce jour entre les gouvernements de gauche et le souverain pontife, désormais privé de ses Etats et s'étant déclaré »prisonnier » de son palais du Vatican. À la politique anti cléricale menée par Bertani avec notamment l'exclusion du clergé de l'enseignement et la confiscation des biens ecclésiastiques, le pape avait répondu par l'excommunication et l'interdit sur la participation à la vie politique Italienne par les catholiques.

Toutefois, un premier tournant a lieu dès 1873 lorsque la droite reprend les rênes : le gouvernement Minghetti rend la liberté d'enseignement au clergé et consacre un fonds financé par le gouvernement pour la rénovation et l'entretien des petites paroisses et de certains monuments. La proclamation de la garantie de l'enseignement de la foi dans la Constitution de l'an X et la mort de l'intransigeant Pie IX en 1878 permet de poursuivre le dégel, inaugurant une réconciliation avec le clergé.

Pour parachever cette œuvre, le gouvernement multiplie dans les années qui suivent les gestes en direction du Vatican :

-La loi du 7 septembre 1882 sur l'enseignement qui instaure une heure d'enseignement religieux obligatoire par semaine dans les écoles, dispensée par un homme d'Eglise. À noter que les enfants de confession juive ont le droit de se dérober à cet enseignement au nom du respect de la pluralité des croyances.

-La création en février 1883 de deux jours chômés supplémentaires consacrés à la foi : le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte.

-La visite de l'Empereur Amédée auprès de Léon XIII en novembre 1884 pour «renouveler les liens indéfectibles entre le peuple Italien et la religion catholique».

-La loi du 22 avril 1884 qui accorde une exemption fiscale aux donnations aux associations religieuses et subventionne la charité chrétienne, reconnue d'utilité publique.

Cette politique volontariste tend vers l'objectif affiché par l'Empereur : «Soigner les dernières plaies de l'Unification sans renoncer à rien des acquis de celle-ci». Si obtenir un blanc-seing de la vieille aristocratie cléricale romaine encore bercée par le fantasme de l'ultramontanisme français est illusoire, obtenir le ralliement massif du petit clergé, qu'il soit séculier ou régulier, et d'une grande partie des évêques apparaît comme réalisable.

En outre, en soutenant la charité chrétienne et avec l'instauration de deux nouveaux jours fériés, le régime espère détourner vers le mouvement social ecclésiastique une partie du vote socialiste des classes les plus paupérisées, tout en améliorant leurs conditions.

Affaires étrangères et économiques : la politique d'apaisement de d'expansion commerciale (1882)

Le ministre Sella avait brillamment traversé les quatre dernières tumultueuses pour l'économie internationale grâce à sa politique fiscale libérale. Mais si le marché intérieur était redynamisé, la conjecture en Europe était morose avec le poids de l'occupation et des indemnités en Allemagne et en Europe centrale. L'occupation Italienne, qui se prolongeait depuis quatre ans dans des contrées lointaines pesait aussi bien sur la population autochtone que sur le peuple Italien. La reprise des échanges était ainsi freinée. Pourtant que d'opportunités pour la bourgeoisie capitaliste Italienne.

Cet état de fait entraîne un revirement de la diplomatie Impériale : les finances étant stables et prospères c'est la stimulation de l'activité économique qyi devait l'emporter sur l'obtention des quelques centaines de millions de francs encore à percevoir. Deux traités sont donc signés, avec les désormais nouvelles Républiques allemandes et hongroises :

-Avec Budapest : Rome renonce au reste de l'indemnité non payée (soit 340 millions sur 550) et évacue la Hongrie en échange de quoi un traité commercial avantageux est conclu : si l'Italie baisse à 7% ses douanes sur les produits agricoles hongrois, la Hongrie, protectionniste, ouvre ses frontières économiques à l'Italie avec des douanes à 9% pour tous les produits de l'industrie ! Enfin une clause est rajoutée pour garantir le paiement de l'indemnité roumaine malgré la fin de l'occupation Italienne.

-Avec Berlin : Rome renonce aux plus de 180 millions de marks non réglés (≈385 Millions de francs) et évacue l'Allemagne. En échange de quoi un traité commercial avantageux est conclu :si l'Italie baisse ses douanes sur le charbon Allemand à 8%, Berlin diminue ses douanes à 8% sur tous les produits agraires italiens, 5% pour le soufre, et 5% pour les produits de l'artisanat local Italien.


Ces traités spectaculaires représentent une satisfaction pour les chancelleries européennes, le moral de la population frontalière, des soldats et pour la bourgeoisie capitaliste ainsi que les exploitants agricoles. Le 1er mai 1882, le dernier soldat Italien traverse la Drave.



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Affaires économiques : les grands travaux : le plan Saracco (1882-1886)

SUSPENDU CAUSE DEPENSES NAVALES

La politique d'expansion du gouvernement Minghetti se poursuit au début de la décennie. Après que le ministère des finances à la santé chancelante, Quintino Sella, eut confirmé que les baisses d'impôts et de douanes votées quatre ans auparavant seraient maintenues, et suite à la signature de traités commerciaux importants en Europe Centrale c'est au tour d'un autre homme d'entrer en lice. Il s'agit du ministre des travaux publics, le vénérable financier Giuseppe Saracco, 61 ans et issu des rangs de la sinistra storica mais apprécié de tous pour son sérieux et sa rigueur. En sus, c'est le cousin par alliance du ministre des finances !

C'est à cet homme qu'est confié l'organisation du grand plan de travaux publics souhaité par l'Empereur en personne, dans une optique de modernisation du pays (et en particulier de la Dalmatie), engagé dans une période d'effervescence sans pareil et aux finances stables.

Alors qu'on parle d'investir plus d'un milliard de francs en cinq ans et de fleurir le pays de chemins de fer jusque dans les plus petits faubourgs, le ministre surprend son monde en allant jusqu'à défier à la tribune sa propre majorité. Il égrène ses griefs contre un plan trop ambitieux, s'attaquant au bilan des programmes d'investissement pharamineux que la Russie, l'Allemagne et la France avaient connu au cours de la dernière décennie.

Souhaitant éviter une flambée des prix et la multiplicité d'appels d'offres mal négociés par une administration dépassée voir prompte à se laisser tenter par la corruption il revendique et obtient de limiter dans un premier temps à 800 millions les financements, essentiellement grâce à la dette, de grands projets, répartis sur les cinq prochaines années. Auxquels il faut ajouter près de cinq millions de francs pour réformer l'administration centrale et territoriale et augmenter ses émoluments pour rendre plus efficace et moins corruptible cette dernière. Un préalable indispensable avant de la charger de confier des appels d'offre gigantesques.

Ciblant les besoins du pays en infrastructure il établit une liste de travaux et en fixe l'enveloppe qui leur sera allouée :

-Le développement des ports marchands en Adriatique (Zara, Spalato, Ragusa, Fiume) qui suit on le rappelle les travaux d'expansion en Italie Méridionale dans les années 60 et en Italie du Nord dans les années 70 :  60 millions de francs

-L'assèchement des marais du Latium et du Frioul au profit de l'agriculture Italienne et le reboisement de plusieurs régions : 40 millions de francs

-Dans l'esprit de la loi de 1865 sur les grands groupes, le gouvernement prolonge pour 20 ans les bails accordés aux compagnies ferroviaires, sans accorder de subventions, mais prévoit le prêt à des taux très avantageux pour permettre le financement des tronçons secondaires tout en les désendettant  : 200 millions de francs sont prêtés à un taux de 1%. Ces prêts font partis du plan, mais devraient être donc récupérés plus tard par l'Etat.

-Le rachat des compagnies étrangères et le développement du rail, des routes et du télégraphe en Tunisie : 50 millions de francs

-Un plan d'urbanisme (quartiers résidentiels, voiries, hôpitaux, écoles) en Adriatique pour accueillir de nouveaux colons et améliorer les conditions de vie de la population autochtone : 350 millions de francs

-Un plan d'urbanisme en Tunisie ((quartiers résidentiels, voiries, hôpitaux, écoles) pour accueillir de nouveaux colons et améliorer les conditions de la vie de la population autochtone : 100 millions de francs

Sont éludés un certain nombre de travaux (modernisation de la capitale, aménagement des campagnes au sud, etc) qui sont reportés à plus tard. Saracco dira : «La politique dirige l'économie et l'intégration des nouveaux territoires demeure la priorité. À cela s'ajoute la sécurité alimentaire et le développement commercial maritime qui sont chers à notre Nation.»


Affaires coloniales : la route de la Soie (1882-1883)

Alors que la guerre couve en Extrême-Orient entre la France et l'Empire Qing, le gouvernement ne reste pas inactif  : soucieux de sécuriser ses positions commerciales en Asie, le ministre du commerce charge l'amirauté de se saisir officiellement de l'archipel des Vanuatu et y installe une garnison permanente de 500 soldats.

En Chine, après la chute du gouvernement Eschasseriaux suite aux déboires du corps expéditionnaire Français au Tonkin, puis de l'intervention directe de l'Empereur Qing, Rome approche Paris, plus prompt à négocier suite au changement de cabinet, et ce afin de mener une opération commune d'une brutalité sans précédent pour faire plier la Chine aux exigences Françaises...et s'inviter aux côtés de la Grande Bretagne et de la France dans la région. L'Italie est insatiable.


Le Congrès prévu entre les grandes puissances à Londres en 1884 devrait clarifier les ambitions de chacun. Rome, peu intéressé par le continent Africain, n'appréhende pas ce sommet diplomatique où elle entend bien faire respecter ses vues en Asie tout en faisant confirmer ses récentes acquisitions, toujours dans un but purement mercantiliste et non colonialiste, et peut compter sur la deuxième force navale du Vieux Continent pour s'affirmer.

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Affaires politiques :  La lutte contre la pauvreté et les lois migratoires (1882-1886)

Alors que le gouvernement a mis en place dès 1878 sa politique de peuplement systématique dans les territoires conquis sur l'Adriatique et débloqué des crédits exceptionnels pour le développement urbain en Dalmatie et en Tunisie, le pays fait face à une vague émigratoire d'une ampleur inédite. Face à une pression démographie colossale dans les campagnes du sud de pays, des dizaines de milliers de paysans paupérisés quittent le pays. Le triste chiffre de 100'000 par an pourrait être atteint avant la fin de la décennie. La première réponse à apporter est sans doute celle du développement économique, et la chute des impôts avec la disparition de la taxe sur la mouture en 1878 est capitale et doit être préservée. À cela s'ajoute la possibilité d'offrir dans l'industrie du sud, déjà très développée, un substitut au travail de la terre quand celui-ci n'est plus suffisant pour subvenir à ses besoins. En ce sens la politique d'ouverture en Europe centrale et balkanique offre de nouvelles perspectives pour développer l'activité. Devrait se rajouter dans les prochaines années un plan d'infrastructures pour sortir de l'enclavement un certain nombre de régions rurales.

En attendant, le gouvernement veut frapper fort et décide de façon spectaculaire de faire pression sur les prix agricoles en achetant plusieurs milliers de tonnes de grain pour augmenter artificiellement les revenus des petits et moyens paysans tout en redistribuant gratuitement plusieurs kilos par foyer dans les villes. Solution temporaire et coûteuse (4 millions de francs par an pendant 5 ans) qui doit amoindrir les flux migratoires...et permettre de catalyser ceux-ci au sein des colonies Adriatiques et de Tunisie, en plein embellissement.

Dans le même temps, des lois extrêmement contraignantes sont votées pour briser l'essor de l'émigration vers l'Amérique et les colonies anglo saxones. La loi du 7 février 1883 met en place des taxes importantes sur le transport de passagers en dehors des frontières de l'Empire et plus particulièrement en dehors de l'Europe, celle du 27 novembre 1883 fixe pour chaque compagnie transatlantique une limitation  du nombre de traversées commerciales et celle du 19 juin 1884 impose purement et simplement des quotas de passagers. Ces mesures n'affectent évidemment pas le personnel maritime, et ne ciblent pas l'émigration de proximité réalisé par voie terrestre, par exemple l'émigration de travail à destination de la France ou la Suisse, étant le plus généralement temporaire et générant des flux d'argent  en provenance de ces émigrés pour leur famille demeurée dans la péninsule, là où un départ vers l'Amérique représente une perte sèche de citoyens sans contrepartie.

Ces puissants leviers de desincitation financière rapporteront environ 5 millions de francs par an qui alimenteront la caisse de l'immigration assurant les subsides pour aider les nouveaux résidents Italiens en Dalmatie.



Affaires militaires : Thalassocratia (1882-1884)

«Le destin de l'Italie unifiée est éminemment maritime» : cette phrase prononcée par le nouveau ministre de la marine, Benedetto Brin, 49 ans, traduit les ambitions du nouvel Empire. L'homme choisi pour mener à bien le grand plan de planification navale n'est pas n'importe qui : officier supérieur du génie naval, il est l'homme qui a révolutionné à la fin des années 1870 la construction navale avec la classe Duilio, à la fois équipé d'un blindage surpuissant et de canons spectaculaires, avec un calibre de 450 et un poids de 100 tonnes, capable de percer la coque des plus puissants cuirassés de l'époque.

Il souhaite développer de façon conséquente les arsenaux de l'Empire pour assurer l'autonomie stratégiques du pays et pouvoir concurrencer les géants industriels européens. Si la doctrine commerciale du pays est largement libérale, le secteur militaire déroge à cette règle. On peut donc citer un certain nombre d'accomplissements importants dès sa priss de fonction. En 1882, une deuxième commission d'enquête sur l'état des industries sidérurgiques en Italie, promue par l'amiral Ferdinando Acton, et présidée par l'amiral Benedetto Brin, choisit Terni comme lieu idéal pour la construction d'une usine sidérurgique nationale. La décision de la Commission a été dictée par trois avantages que la ville ombrienne offrait par rapport à d'autres sites: l'existence d'installations qui ne pouvaient pas être dédaignées, comme la Fabbrica d'Armi, une usine de produits en fer et une fonderie de fonte, qui produisait un quart des tuyaux en fonte pour les aqueducs construits en Italie, la disponibilité considérable des ressources en eau, estimées à au moins 150 000 chevaux-vapeur, et la position stratégique de Terni, loin de la côte et donc protégée d'éventuelles attaques de la mer. En outre, une partie de l'actionnariat de la fonderie de fonte était entre les mains de la Società Veneta Costruzioni Pubbliche, propriété de Vincenzo Stefano Breda, un ami personnel de l'amiral Brin. Il favorise aussi la construction des usines de Venise et de Pozzuoli.

C'est lui, aussi, qui impose le développement des usines de moteurs navals, la création de la base de Tarente, la construction des nouveaux quais de l'arsenal de La Spezia, la réorganisation de l'administration et de la comptabilité de la Marine, la fusion des écoles navales de Naples et de Gênes en une seule Académie navale à Livourne. À son initiative, la Regia Scuola Superiore Navale est fondée à Gênes.

Cette politique volontariste est supportée en partie par les finances publiques grâce à une hausse des douanes sur les fournitures navales, mais les capitaux privés abondent également : les déclarations d'intention de développer considérablement la flotte Italienne laissent espérer des profits considérables pour le complexe militaro industriel.

Entre 1882 et 1884 les arsenaux fonctionnent à plein régime et fournissent trois à quatre escadres barbettes (limite chantiers navals ?) pour la nouvelle «doctrine Brin» qui souhaite qu'en Méditerranée le tonnage de la flotte Italienne soit équivalent à celui des flottes Britanniques et Françaises réunies. Mais puisqu'il existe des besoins aussi pour les projets coloniaux en Mer Rouge et dans le Pacifique, on commande au Tsar, aux ateliers navals désespérément vides depuis des années, une à deux autre escadres barbette (limites chantiers navals ?) qui permettront de relancer l'activité industrielle militaire en Russie, avec surprime de 5% du prix (4.5 millions par barbettes) directement pour les finances du ts... pardon du gouvernement Russe.


En revanche les arbitrages budgétaires pour assurer le financement absolument colossal de la Regia Marina nécessite de réduire partiellement les dépenses militaires terrestres, qui paraissent un peu excessives au regard de l'absence de menaces aux frontières. Pour ménager les généraux on se contente de rayer des effectifs une division d'artillerie issue du IIIe Corps d'Armée, ramenant de 243 a 217 millions de francs le budget militaire terrestre.


Cela permet de consacrer une part raisonnable du budget aux dépenses de la Guerre et la Marine : 651 millions sur trois ans pour la Guerre et entre 555 (4 barbettes) et 735 (6 barbettes) millions pour la Marine.



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Affaires militaires : L'alliance avec la France et la campagne de Chine (1883-1884)

En 1881, la France part à l'assaut du royaume d'Annam depuis la Cochinchine afin d'étendre ses possessions en Asie du Sud-est. Après une campagne courte elle remporte rapidement plusieurs succès et envahit le Tonkin. Mais elle essuie l'année suivante un revers significatif lorsque les pavillons noirs piègent la garnison du Commandant Rivière à Hanoï. Ce revers a un retentissement important en France et le Eschasseriaux, déjà plombé par l'affaire tunisienne- doit démissionner sous le pression de sa majorité, et laisser sa place au cousin de l'Empereur, le prince Napoléon dit «Plonplon».
La chute de l'homme fort du Troisième Empire, qui avait mené le redressement et la réforme d'un État sinistré après la défaite de 1868 est un véritable tournant politique.

Pour Rome, il s'agit d'une occasion immanquable pour briser la glace et essayer un nouveau rapprochement avec la France, deux ans et demi après la rupture du «couple» Franco-Italien. Amédée insiste auprès de Minghetti, réticent à l'issue d'une nouvelle expédition, à tendre la main à Paris, qui a repris l'initiative au Tonkin, mais fait face à un grand obstacle désormais : l'Empire Qing qui refuse de reconnaître le protectorat Français dans la région et mène des opérations militaires contre ce dernier.

Le voisin transalpin accepte l'offre, désireuses d'en finir rapidement avec la menace chinoise, et d'infliger aux Qing une punition à la hauteur de l'affront : la guerre est déclarée à la Chine sous des prétextes futiles et les grands moyens sont employés.

Trois escadres barbette cuirassés commandées par le contre amiral Acton et 30'000 soldats sont déployés en Asie par Rome, soit à peu près autant que son allié Français, et mènent des opérations militaires d'envergure rappelant la guerre de l'opium plus de 20 ans plus tôt.

La flotte chinoise, que l'on apprend équipée de bâtiments britanniques, est écrasée par les coalisés dans la bataille de Fuzhou dans laquelle s'illustrera le cousin de l'Empereur, le duc de Gênes, Tomasso, quatrième sur la liste de succession au trône d'Italie. L'amirauté décide de s'emparer de Pescadores, mais renonce à une campagne sur Formosa, qui semble être un véritable bourbier militaire et politique, tandis que les Français continent les opérationnels dans le Sud de la Chine.

Face à l'intransigeance de l'Empire Qing, les deux alliés décident de marcher sur Pékin, faisant enfin plier l'impératrice douairière, Cixi. C'est une grande victoire pour la civilisation européenne et un prestigieux succès colonial pour l'Italie. Le traité de paix, d'amitié et de commerce, ou traité de Tianjin, mettant fin à la guerre est signé le 9 novembre 1884. La Chine doit céder la souveraineté des îles de Zhoushan, un archipel situé dans la baie de Hangzhou, ainsi que la propriété des îles Pescadores dans le détroit de Formose, ouvrir la province du Zhejiang aux intérêts économiques italiens et payer une indemnité de 8 millions de taels-argent, soit environ 64 millions de francs. De plus, elle garantie l'ouverture du Fleuve jaune aux particuliers franco-italiens : l'Italie est désormais une puissance asiatique que laquelle il faut compter.


Affaires diplomatiques et politiques : la «gifle de Londres» et la fin du système Minghetti (1884-1885)

Le congrès organisé à Londres par l'éternel Gladstone en 1884 exhibe bruyamment au monde l'Hegemonie britannique : après avoir fait main mise sur l'Asie et quasiment mis un terme au Grand jeu, la Grande Bretagne s'est emparé de l'Égypte, scellant sa domination sur Suez. Jamais un Empire n'avait tant rayonné par sa gloire et sa prospérité. Et cela, Rome va l'apprendre à ses frais.

Venue avec des ambitions à la hauteur du poids du parti colonial dans la péninsule, c'est à dire très modérées au regard des prétentions des autres participants, l'Empire Italien espère pouvoir faire valoir ses ambitions sur la Nouvelle Guinée et Nord Bornéo en échange du sacrifice d'une extension en Afrique, au Togo, au Tchad, ou encore en Afrique Équatoriale, ce qui laisserait la seule Érythrée, et les Comores, à l'Italie dans ce continent.

Rome joue alors la carte du compromis et appuie les demandes de la France au Maroc tout en soutenant les ambitions espagnoles dans le golfe de Biafra. Elle abandonne l'Afrique Orientale à l'Allemagne, le Bénin à la France, le Tchad à la Belgique, espérant bénéficier d'un arbitrage favorable en Asie. Mais à Londres la crainte démesurée de la petite Italie pousse Gladstone à l'impardonnable, et en échange des comptoirs Hollandais sur la Côte d'or, il décide de soutenir les revendications Bataves face à l'Italie. Un compromis fumeux qui ne laisserait que la moitié de la Nouvelle Guinée, et sans Nord Bornéo, est imposé par la Grande Bretagne sans contestation aucune des autres puissances, et ce alors que l'Italie est la deuxième puissance navale européenne et est censé être un ami de Londres ! Pire encore, l'Empire ottoman met sur la table des ambitions sur des territoires déjà sous la possession de Rome en demandant aux plénipotentiaires un redécoupage des frontières en Tunisie, ou alors sous influence Italienne, en demandant un protectorat Ottoman en Érythrée. Si ces revendications n'ont aucune chance d'obtenir satisfactions il s'agit d'une véritable humiliation pour la diplomatie Romaine.

Comment Minghetti pourrait-il justifier devant les députés le fait d'avoir signé un traité aussi infamant ? Comment le gouvernement pourrait-il garder la face face à une opinion publique excitée par le nationalisme et toujours bercée du roman national de 1877 ? Depuis Rome Amédée a déjà tranché et sort de sa réserve : il télégraphie un message laconique et cinglant à son chef de gouvernement : «Quittez le congrès sans signer.» L'intéressé s'exécute et quitte Londres à la stupeur générale, entraînant le courroux de Gladstone qui fait adopter aux plénipotentiaires un traité définif ne prenant compte d'absolument aucune revendication Italienne, y compris en Érythrée. Clou du spectacle, Londres et Amsterdam signent un traité d'alliance qui semble doucher définitivement les espoirs Italiens en Asie. La réaction Italienne ne se fait pas attendre et sonne la rupture totale avec Londres et son allié ottoman : la Bosnie est évacuée moins d'un mois après le congrès par l'armée Italienne, laissant la Sublime Porte dans une situation fâcheuse. Cela faisait plusieurs années que Rome entretenait une armée d'occupation dans le codominium, ce dont étaient les premiers bénéficiaires le Sultan et...le Royaume-Uni pour ses nombreux investissements dans la région.

Face à la tempête, l'Empereur décide alors de sacrifier Minghetti, aux commandes depuis onze ans, et qui n'avait connu que le succès jusque là. Son vieil ami a la santé chancelante se retirera des affaires pour mourir deux ans plus tard. C'est la fin d'une époque en Italie alors que deux hommes forts du gouvernement avaient déjà disparu : Lanza en 1882 et Sella en 1884. Le parti du centre-droit libéral est meurtri par la perte de ses principaux dirigeants, faisant maintenant pencher la balance à droite, vers le parti de l'ordre, au sein de la coalition gouvernementale. Désormais Amédée, souverain très constitutionnel jusque là, reprend la main et confie le 2 Janvier 1885 la destinée du pays à l'homme le plus populaire de la péninsule : Il a 70 ans et s'appele Raffaele Cadorna.


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Affaires étrangères : Vengeance pour Londres (1885)

1873 & 1884 : deux dates funestes pour la jeune nation Italienne. La première fut un séisme politique qui avait englouti la gauche et la République dans les abysses. La seconde sonne comme une réplique dévastatrice qui venait de coûter sa place à l'homme qui avait relevé le pays du précédent affront. Deux humiliations qui ont un dénominateur commun : la politique italophobe de Gladstone. À Rome on est particulièrement meurtri du nouvel affront de Londres alors que l'Italie avait consenti à un recul politique dans les Balkans et même adhéré à des accords commerciaux privilégiés avec le Royaume-Uni.

Privée collégialement d'un Empire colonial au congrès organisé dans la capitale britannique, l'opinion publique est furieuse, blessée au plus profond de sa chair et de son égo. Mais Amédée n'a toutefois pas renoncer à faire valoir les droits de son pays, reprenant la main pour bousculer l'équilibre politique de sa majorité.

La nomination de Raffaele Cadorna comme en janvier 1885 ne doit rien au hasard : le parti des militaires a repris le contrôle depuis la campagne en Chine et le héros de 1877 est devenu l'hérault de la droite conservatrice. Lors de son investiture devant la chambre des députés il affirme avec véhémence vouloir rompre avec la culture du compromis pour amener l'Italie à sa place : parmi les quatre premières puissances de ce Monde. En clair, l'Empire ne se conformera pas à un traité qu'il n'a même pas ratifié.

La conjoncture internationale de ce milieu de la décennie bascule à nouveau dans l'entropie et semble ouvrir grand la voie à l'Italie. Alors que le petit Japon éclot devant un concert des Nations médusés en s'attaquant au géant chinois déjà un genou à terre, c'est en Asie centrale que l'Europe tremble : L'Empire russe et l'Empire Britanniques sont à couteaux tirés aux confins du Raj fin 1884 avant qu'un nouveau incident gravissime se produise quelques mois plus tard. La guerre semble inévitable entre ces deux immenses colosses. Pour ne rien rajouter, Londres part en guerre contre la Birmanie et entame une campagne contre le Soudan madhiste quelques mois seulement après avoir pacifié l'Égypte : pour la première fois ses yeux semblent détournés de l'Italie et de l'Insulinde, laissant momentanément son allié Hollandais seul face à son rival Italien.

Le momentum est arrivé : si Rome ne bouge pas ses pions aujourd'hui dans la région alors elle perdra tout une fois la Grande Bretagne à nouveau concentrée dans sa lutte aveugle contre l'Empire Italien. Qui plus est la nouvelle doctrine navale de Gladstone en 1884 laisse peu d'espoirs à l'amirauté de pouvoir suivre le Royaume-Uni dans cette course à l'armement complètement folle.

Alors qu'une partie non négligeable de la flotte et de l'armée Italienne sont disponibles depuis le désengagement de la Chine, Raffaele Cadorna autorise l'amiral Acton à une action coup de poing en Nouvelle-Guinée, où la crise couve alors que les Italiens refusent d'évacuer l'île malgré les injonctions Hollandaises, qui se savent soutenus par Londres, et font désormais irruption dans la sphère d'influence Hollandaise au nord de l'île.

Le 20 Avril 1885, les 38e et 39e régiments d'infanterie, qui se sont illustrés quelques mois plus tôt lors de la bataille de Dagu, à proximité de Tianjin, débarquent à la base navale de Yos Sudarso avec la ferme intention de réclamer toute l'île aux néerlandais en sous-nombre. Le 17 Mai, alors que les informations d'avril viennent à peine de remonter en Europe, le croiseur Spalato accoste à Lombock, petite île non sous souveraineté Hollandaise dans les petites îles de la Sonde, pour proposer un accord d'alliance au roi balinais Anak Agung Gde Ngurah Karangasem contre son rival de toujours, le roi de Klungkung, dans la lutte continuelle qu'ils se livrent au sujet de la petite île de Bali. Un acte innaceptable pour le royaume des Pays-Bas.


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