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Folkord
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Mar 22 Déc - 0:32




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Confédération Italienne


Dio e Popolo — Fratelli d'Italia



Perdre la guerre et gagner la Paix ?(Juin 1863)

La signature du traité de Padoue le 8 juin 1863 entre pour toujours dans l'Histoire de l'Italie moderne et sera célébré comme un jour de fête nationale dans tout le pays. Le succès militaire italien, mystifié, est pourtant très relatif. Le triomphe diplomatique est lui, total. En outre de la Vénétie, l'Italie s'empare d'importants pans de terre jusqu'à l'Isonzo et même au delà avec la tête de pont de Gorizia, ainsi que des terres irrédentistes de la vallée de l'Adige. Des concessions auxquelles l'empire Habsbourg a dû consentir malgré un succès net en Bohême, afin de s'assurer la reconnaissance de son hégémonie sur la confédération germanique par Rome et Paris. La réussite de ces négociations sont en grande partie du fait de l'action du ministre sicilien des affaires étrangères, le Marquis de Fusignano, Pasquale Mancini, auteur de ce «Casse du siècle»

Deux jours après la ratification du traité, l'armée autrichienne se retire non sans incompréhension et nostalgie des prairies fleuries qu'elle occupait depuis le siècle dernier, se repliant derrière l'Adige, alors que les négociations de paix s'enlisent en Allemagne. Ces contingents sont suivis de très près par l'Armée Unitaire qui entre officiellement à Venise le 12 juin, cette fois-ci, seule. Une folle liesse s'empare de la cité Sérénissime, gagnant bientôt tout le territoire national. 

Une semaine durant, le peuple de la péninsule célèbre ses héros et fraternise avec la troupe. Si dans l'ombre c'est bel et bien Crispi et Mancini qui ont tiré les ficelles du ce braquage à l'italienne, c'est un homme en particulier qui attire à lui toute la lumière : le jeune prince Amédée de Savoie, vingt ans à peine, déjà engagé volontaire en 1859 et héroïque à Piacenza, tenant seul les autrichiens en respect trois jours durant à la tête de la troisième division d'infanterie, sans laquelle la victoire n'aurait jamais été possible. Acclamé à Naples, adulé à Rome, déifié à Rome, il devient l'idole de plus de treize millions d'italiennes. Au point d'en faire perdre son latin aux règles de succession et aux plus farouches opinions républicaines. Mais son heure n'est pas encore arrivée.
Le Risorgimento poursuit son chemin, jusqu'à présent tant à la faveur de la détermination patriotique que d'événements favorables. L'étoile nationale brille fort dans un ciel sans nuage. Les divergences et réticences régionales s'effacent petit à petit, emportées par la marée. Mais il demeure du chemin à parcourir pour achever ce chapitre

Affaires confédérales (Juillet 1863) : le budget commun et l’intégration fiscale

Le succès militaire et diplomatique du Printemps a des répercussions politiques immédiates dans la péninsule : le Parlement Unique est saisi lui aussi par la fièvre patriote, et fait voter de nouveaux statuts à la Confédération, sous la proposition énergétique de la coalition libérale nationaliste des députés du Nord et du Sud.
 
Il s'agit de la création d'un budget confédéral, commun à tous les États la composant, administré par une commission nommée par le Parlement. Il intégrera bien entendu l'actuel fond de financement de l'armée confédérale, mais étendra ses compétences dans de nombreux domaines : les infrastructures, les subsides, les aides financières attribuées aux territoires les plus démunis, le financement des grandes réformes, de la police, de la justice, de l'agriculture et de la pêche, des ports, et à une mutualisation d'une partie de la dette, etc.
 
Instrument d'unification économique et de réduction des inégalités par excellence il s'appuie sur deux piliers pour son financement : d'une part une contribution de chaque État, proportionnel à ses ressources (la Sicile étant donc le premier contributeur, tout juste devant la Sardaigne), d'autre part grâce au transfert direct de certaines compétences fiscales à la Confédération. 
 
C'est là que demeure le principal levier de la réforme : s'inspirant des réformes fiscales siciliennes, elle généralise à toute la péninsule les différentes modalités de l'impôt proportionnel sur la contribution foncière et surtout sur les revenu des valeurs mobilières, pierre centrale du système fiscal sicilien, mais aussi notamment des taxes de succession.
En résumé, ce système tend à favoriser la solidarité nationale entre les États membres et doit contribuer à sortir en particulier les généralités d'Italie centrale du cercle de la dette, mais impose en retour une réforme du système fiscal avec un élargissement de l'assiette de l'impôt pour augmenter les ressources de la Confédération. 
Si les biens personnels de l'Église échappent toujours à cette réforme, le revers de la médaille pour le souverain pontife est la non contribution de la Confédération au financement du clergé. 
Une commission spéciale est mise en place pour s'assurer du bon respect des règles confédérales.
En outre, le Parlement vote l'intégration des territoires récemment annexés au sein de la Confédération et leur administration directe par le Parlement Unique où elles envoient désormais leurs propres députés. 



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Mer 23 Déc - 23:30




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Confédération Italienne


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Affaires militaires (automne 1863) : Le temps des économies

La Confédération a consenti à des efforts importants pour mettre sur pied une armée capable de combattre décément lors de la guerre contre l'Autriche. La réforme confédérale votée en 1860 n'avait pas encore produit tous ses effets au moment du déclenchement du conflit et les effectifs déployés en Vénétie furent finalement assez restreints. La Confédération ayant atteint tous ses objectifs au cours de cette confrontation, et désirant normaliser ses relations avec le voisin Habsbourg elle décide de voter des crédits militaires plus restreints lors de l'été 1863, et ce malgré l'intégration de près de quatre millions d'italiens. 
 
-Le contingent Confédéral est fixé à 55'000 malgré les gains territoriaux : la charge militaire est donc diluée : 19'000 pour la Sicile et la Sardaigne (-1000 chacun), 10’000 pour les Généralités d'Italie centrale (-2000) et 7000 pour les territoires fédéraux récemment annexés. Le service passe de  5 ans dans l'armée active à 4 ans et demi,demeure à 3 ans dans la réserve. Les bons numéros rejoignent la garde nationale pour 5 ans. 
 
-L'armée active est fixée à 15 divisions dont 2 de réserve, réparties en 5 corps d'armée, répartis entre Milan, Brescia, Bologne, Padoue & Venise. Les leçons de la guerre ont été retenues et les États décident de concentrer en temps de paix les forces militaires du pays, Les récents événements ont permis de rendre possible de stationner les régiments siciliens dans le nord du pays.
-Déplacement des forteresses internes, qui n'ont plus d'utilité avec l'unification : les nouveaux emplacements : je réfléchis encore j'édite avant la fin du tour
-Création d’une petite ligne de production d'artillerie rayée à culasse en 1866 puis d’une seconde en 1867
-Création d'une grande ligne et d’une petite ligne de production de fusils à culasse pour 1864
Bien entendu, les motivations économiques de cette réforme sont très importantes et justifient l'allègement du poids de la conscription en Italie : avec désormais une population de 25 à 30% inférieure seulement à la France ou l'Autriche, le pays aligne deux fois moins de troupes. Cela ouvrira t'il sur une ère de paix et de prospérité ? 

Budget militaire 1863-1868 :

Spoiler:
 
Affaires maritimes (automne-hiver 1863) : La reconquête des Océans



l'Italie est une terre historiquement ouverte sur le monde. De l'Empire Romain aux républiques commerciales florissantes, elle est demeurée une grande puissance navale de premier plan au cours des millénaires. Avec l'unification la péninsule se veut de renouer avec ses origines de thalassocratie et souhaite étendre son influence sur toutes les mers du Globe. C'est ainsi qu'elle devient la première puissance à imiter la France et la Grande-Bretagne en lançant la production de sa première classe de cuirassés fin 1863 pour s'ouvrir de nouvelles perspectives et affirmer son statut de puissance émergente.




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Dernière édition par Folkord le Sam 26 Déc - 9:59, édité 7 fois
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Jeu 24 Déc - 0:56




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Affaires monétaires (1865) : L’Union Latine


Le désordre monétaire gagne l'Occident au début des années 1860 : le cours relatif de l'argent se renchérit par rapport à l'or du fait de nombreux événements : d'une part du fait des ruées vers l'or successives, d'autre part à cause de la guerre de Sécession qui détourne vers l'Inde les importations notamment de la Grande Bretagne en textile, où elle règle en argent ses débiteurs.
 
Conséquence directe de ce renchérissement du métal précieux : le retrait des monnaies d'argent de la circulation, celles-ci étant plus avantageusement thésaurisées et exportées. Le nombre de monnaies argent frappées plonge. La Belgique, la Suisse, l'Italie et la France doivent mettre fin au cours légal de l'or. La convertibilité et la circulation de la monnaie devient plus difficile et nuit aux échanges commerciaux. 
 
À l'initiative de Félix Esquiriou de Parieu, une Convention est signée entre les quatre pays pour sauver le bimétallisme grâce à plusieurs principes :
-L’uniformisation monétaire
-Le plafonnement de l’émission des monnaies divisionnaires
-Le bimétallisme intégral
-La libre circulation des monnaies au sein de l’Union, acceptées comme moyen de paiement au cours légal

 
Elle crée ainsi une véritable zone monétaire, en rattachant la monnaie de chacun des pays signataires à une monnaie de référence, avec une parité fixe, garantie par les normes établies pour battre la monnaie or et argent (titres en millièmes, masse en gramme, diamètre en mm) et en garantissant l'acceptation de cette monnaie dans l'espace de l'Union.
 
Si les quatre premiers signataires entretiennent des liens politiques étroits, la vocation de cette union monétaire est avant tout économique, et s'adresse ainsi à tous les États modernes, qu'ils soient en Europe ou en Amérique.


Affaires politiques et économiques : La grande excursion des Bourbons-Sicile et ses conséquences


Les surprenants évènements au Mexique s'enchaînent au Mexique : le triomphe des conservateurs dans la guerre civile a des conséquences directes dans la péninsule : la junte des généraux choisit le troisième flls du défunt roi des Deux-Sicile, déposé par la Révolution de 1855, comme Empereur de cette jeune nation, aussi prometteuse que chaotique. 
 
L'ancien prince Alphonse, comte de Caserte,en exil à Rome,accepte ce trône à la surprise générale et prend le premier bateau pour Veracruz, emportant avec lui sa grande famille, ses employés et sa clientèle, en plus des bijoux de famille.
 
C'est un soulagement immense pour la République du Mezzogornio qui voit s'éloigner définitivement un prétendant au trône, et ce alors que ses deux aînés n'ont pas d'héritier mâle. Il n'y a guère plus de parti Bourbon dans le sud du pays, la République s'est bien installée grâce à ses succès internes et externes. 
 
Le départ pour le Mexique des Bourbons-Sicile signe une véritable capitulation de la vieille dynastie, et ne peut que décevoir leurs derniers fidèles dans la péninsule. C'est ainsi que le gouvernement de Naples se saisit de l'occasion pour s'emparer unilatéralement d'une grande partie des biens de l'ancienne famille régnante, qui continuaient depuis des années de générer des rentes pour les héritiers du tyran Ferdinand II.




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Jeu 24 Déc - 15:44




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Affaires Confédérales (1865) : Une nation, un gouvernement

Dix années s'étaient écoulés depuis Révolution Sicilienne, six ans depuis la première guerre contre l'Autriche et deux depuis la seconde. Une décennie d'hégémonie libérale dans la péninsule. Une décennie de rapprochement entre les anciens rivaux de Turin et de Naples. l'Italie n'était plus cette «simple expression géographique» du dédaigneux Metternich, mais une seule et même nation.

L'année 1864 est marquée par un immense mouvement populaire pacifique qui démarre à Venise au printemps, sans doute sous l'impulsion des très influentes chemises rouges. L'intégration des territoires de Vénétie, du Trentin et de Vénétie Julienne au sein du territoire de la Confédération avait posé un problème de fond : ces régions étaient placées directement sous la gouvernance du Parlement Unique, tandis que les autres États disposaient de parlements et gouvernements locaux encore influents. Les têtes pensantes des manifestants réclamaient plus d'égalité avec leurs autres compatriotes, dans un sens ou dans l'autre. Il y avait bien certains autonomistes, mais la plupart, toujours portés par le vent d'euphorie patriotique soutenaient l'idée d'un exécutif supranational.

Le mouvement fut repris dans le reste de la Botte, enthousiasmant les foules et les patriotes. Il ne rencontrent quasiment aucune résistance des forces de l'ordre et des autorités, sauf dans quelques villes d'Italie Centrale où ils font face à des légats du pape et des officiers réactionnaires, causant une trentaine de victimes, entraînant la fureur notamment du Parti de l'Action qui réclame de plus en plus vindicativement «la tête de l'Église et de l'ancien Monde». Toujours est-il que ce mouvement produit ses fruits et une association de députés du Nord et du Sud portent la proposition devant le Parlement Unique..


Le 11 février 1865, au cours d'un vote historique, le Parlement Unique approuve le projet de loi. Un par un les gouvernements et parlements nationaux se soumettent à la décision de la toute puissante institution, y compris le souverain pontife et toujours -officiellement du moins- dirigeant nominal de la Confédération : il n'y a plus de marche arrière possible. Désormais le Parlement Unique désignera suite à un vote de confiance un gouvernement unique dont les compétences se substituent en partie à celui des exécutifs locaux.

Le premier gouvernement qui dirigera l'Italie débute le 1er octobre 1865 et est constituée de 16 ministres : 8 sardes, 2 toscans, 1 vénitien et 5 siciliens. Mais c'est bel et bien un méridional qui en prend la tête. Il ne s'agit pas de Francesco Crispi, qui après dix années à la tête de la République du Mezzogornio n'est pas un candidat acceptable pour les conservateurs. Il laisse sa place à son ministre des affaires étrangères, le Marquis de Fusignano, notamment négociateur du pacte entre la Sardaigne et la Sicile en 1859, et de la paix de Padoue.

La Confédération était bel et bien morte et enterrée. Vive la Fédération Italienne !


Affaires économiques (1865) : la loi des grands groupes ou la rationalisation du rail italien

La situation du réseau ferroviaire dans la péninsule est contrastée : le territoire est bien desservi du nord au sud et les grands centres urbains tous réunis entre eux, surtout au nord. Mais les régions péri-urbaines demeurent souvent en marge du système d'infrastructures. Au nord comme au sud, le rail est le plus souvent financé par les capitaux privés, en particulier étrangers (en provenance de la France, la Grande Bretagne et la Prusse notamment au cours d'accords bilatéraux signés il y a déjà de nombreuses années), mais bénéfice de subventions (en particulier au nord) ou autres exemptions fiscales qui pèsent sur le budget des États Fédéraux, et il n'existe aucune distinction à ce sujet entre le réseau public, d'intérêt général, et le réseau privé à but lucratif. Enfin, le réseau est éclaté entre plusieurs centaines de petites compagnies, et la cartographie ferroviaire soufre d'un manque de coordination (moins dans la République du Mezzogornio qui avait déjà voté des lois dans ce sens avec un commissariat au plan ferroviaire).

L'unification géographique et politique de l'Italie avec le budget et le gouvernement commun rend possible une grande action coordonnée pour rationaliser le réseau ferré, grâce aux nouvelles compétences de la Fédération.

À l'initiative du ministre des Travaux publics Stefano Jacini et du ministre des finances Quintenno Sella, un projet de loi est voté par la Parlement Unique : la Loi des grands groupes :

-Une norme unique est fixée pour la construction des voies ferrées, avec une séparation distincte des voies publiques des voies privées.
-Les voies privées ne pourront plus à l'avenir bénéficier de subventions mais seulement de prêts garantis par l'État.
-La normalisation et la coordination du régime des concessions.
-La création d'un régime de gestion et d'exploitation des lignes sur tout le territoire : six grandes compagnies obtiennent la gestion des lignes principes du pays, respectivement au Piémont, en Lombardie, en Vénétie, dans les États Centraux, au Sud et au sein du Territoire insulaire Sicilien.



Elle poursuit donc un triple objectif : mettre fin au financement des réseaux privés par l'État, accélérer le développement du réseau ferroviaire et mieux coordonner son développement.



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Ven 25 Déc - 15:00




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Affaires maritimes : les nouvelles routes de la Soie (1863-1865)


Cherchant à établir une base en Asie pour s'ouvrir et sécuriser le juteux commerce avec la Chine notamment, la Fédération Italienne, d'abord intéressée par l'achat de l'archipel de Nicobar renonce à la transaction après le retour peu enthousiasme d'un géographe envoyé sur place qui conclut au manque d'hospitalité de ce chapelet d'îles et l'impossibilité d'y établir une base navale. Le gouvernement se met alors à explorer toutes les options, parmi les plus loufoques, obsédé par l'acquisition d'un relais naval en Asie.

Finalement, en novembre 1863, Rome obtient un accord avec la Chine pour l'acquisition de quartier à Shanghai et Tientsin, premières possessions italiennes outre-mer. Des travaux sont lancés pour aménager au mieux les petites enclaves italiennes afin de pouvoir recevoir et exporter des quantités importantes de marchandises par bateau.

C'est grâce à l'obtention de ces quartiers que la jeune nation italienne soutient une expédition maritime menée par l'explorateur italien Giovanni Battista Cerruti en Papouasie-Nouvelle-Guinée qui aboutit en 1865 à la fondation d'un comptoir maritime dans la baie de Yos Sudarso.



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Sam 2 Jan - 12:51




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Affaires Intérieures : la question agraire (Partie 1, l'analyse historique et l'état des lieux) (1867)

Le processus d'unification et de libéralisation a laissé dans le Sud, industrieux et prospère, une puissante classe économique et dirigeante dans les campagnes : les larifundaires. Puissants soutiens du parti de l'ordre, exportateurs importants, il n'en demeure pas moins qu'ils entretiennent un problème social dans le monde rural. Alors que la révolution libérale a triomphé partout ailleurs, la transformation du régime foncier d'origine féodal dans les campagnes n'a pas abouti à ouvrir les campagnes au développement du capitalisme. Le ministre de l'agriculture et du commerce Luigi Torelli présente ses conclusions devant le ministre président, Pasquale Mancini à l'été 1867 :

•La noblesse foncière conserve une grande partie de ses positions. Les rapports de propriété dans les campagnes demeurent semi-féodaux, les systèmes de culture sont primitifs et caractérisés par une intensité en capital extrêmement basse. La diffusion des rapports de production semi-capitalistes reste limitée aux zones de plaine des régions Lombardie et Piémont.

•La grande propriété est divisée en une multitude de petits morceaux de terre, assignés aux cultivateurs dans des formes de contrats à terme de type semi-féodal, plus ou moins stables : location au cultivateur, "colonia", emphytéose et cens. Il s’agit de rapports politiques et sociaux basés sur des relations clientélistes qui se traduisent par une forte dépendance politique du producteur envers le propriétaire des moyens de production. Le propriétaire de la terre bénéficie d’une rente foncière que le cultivateur doit lui verser sous des formes différentes, en produits, en travail ou en argent.

•La diffusion progressive de l’entreprise agricole capitaliste, notamment dans les régions du Nord, est favorisée par la réalisation d’œuvres d’irrigation et de canalisation.

•Les formes féodales de la propriété foncière se maintiennent davantage dans les régions du sud et dans les îles, là où les rapports de production correspondants se sont plus profondément enracinés, tandis que dans les régions centrales du pays, prédomine le métayage, forme de passage des rapports de production féodaux aux formes plus capitalistes. Le maintien de ces rapports agraires est possible du fait de l’étroitesse des échanges commerciaux inter-régionaux, et du retard du développement d’une industrie moderne. Cela permet la consolidation de caractéristiques typiquement régionales dans la vie économique, politique et culturelle, et d’une diversité qui est aussi marquée par les différences linguistiques. L’unification de l’Italie est limitée dans un premier temps aux couches supérieures de la population, et elle ne touche pas vraiment aux intérêts des masses paysannes. L’inachèvement d’une révolution démocratique - bourgeoise provoque la persistance de rapports féodaux résiduels, notamment dans les campagnes du Sud. La transformation définitive des rapports de production dans les campagnes ne peut pas être le résultat d’un processus révolutionnaire, mais plutôt le produit du lent développement mercantile de l’économie agricole qui accompagne le processus de formation du marché national.

•Cependant, on peut contester l’intérêt que pourrait avoir une intervention de redistribution foncière destinée à promouvoir la petite propriété familiale dans un processus d’industrialisation du pays qui nécessite en priorité l’accumulation du capital et non la réalisation d’un marché intérieur. La non réalisation de la réforme agraire et l’absorption de ressources depuis le secteur agricole constituent les étapes nécessaires d’un processus d’accumulation originaire indispensable au développement industriel du pays.

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Au terme de compte-rendu nuancé, le gouvernement se prononce sur deux points élémentaires :

1) Le maintient du statu quo n'est pas une solution souhaitable.
2) L'expropriation brutale et la redistribution des terrains apparaît être un remède pire que le mal.

Le ministre de l'agriculture obtient donc d'organiser l'établissement d'un nouveau cadastre agricole, un recensement des propriétés foncières, de leur taille, de leur type et volume de production, des revenus des cultivateurs et des possédants, du prix des denrées agricoles, des besoins d'aménagements et d'infrastructures, et la possibilité de réhabiliter certaines terres non exploitables en terres arables.

Les premières conclusions devraient permettre dès 1869 de décider des premières réformes.



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Lun 4 Jan - 22:26




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Affaires économiques :  l'expansion minière et sidérurgique (1867)

L'économie de la péninsule est prospère et est à l'équilibre financièrement mais demeure assez peu dynamique au vu des potentialités du pays. Le gouvernement unitaire décide donc de stimuler la croissance économique en consacrant des efforts financiers pour notamment revitaliser le Nord du pays, rongé par la puissante économie sicilienne.

Avec l'introduction de la dynamite en Italie, de très nombreuses perspectives minières s'ouvrent pour l'Italie, souffrant jusque là du manque de ressources naturelles pour favoriser l'expansion industrielle. L'investissement en capital nécessaire à valoriser ses richess minérales est cependant conséquent, demande un haut niveau de compétences techniques et nécessite un réseau d'infrastructures adéquat pour acheminer au mieux les ressources minières aux ports ou aux usines de fonte. Ce que n'est pas en mesure de fournir l'initiative privée, trop cannibaliste. C'est ainsi qu'est fondé à l'initiative du ministre Depretis la compagnie fédérale minière. Quintino Sella, député du nord et ingénieur minier est chargé de la mise en œuvre du projet.

Dans le nord du pays, pas moins de 36 millions d'écus (90 millions de francs) seront consacrés en quatre ans aux travaux de prospection et d'exploitation des gisements, et ainsi que pour joindre au réseau routier et ferré les nouvelles exploitations. La moitié de ces investissements concerne l'île de Sardaigne, région pauvre et enclavée, un quart aux versants alpins de l'Aoste et le reste étant partagé entre les gisements d'Étrurie continentale et de l'île d'Elbe. Sont concernés : argent et fer principalement mais aussi zinc et plomb. À cela s'ajoute 6 Millions d'écus (15 millions de francs) pour le développement des infrastructures en Sardaigne et 4 (10 millions) dans le Val d'Aoste.

Actuellement, la péninsule doit importer deux tiers des ressources minières qu'elle consomme. L'objectif n'est évidemment pas d'assurer l'équilibre de la balance des paiements dans ce secteur mais de réduire en partie ce déséquilibre. Aussi, on recherche principalement une stimulation économique dans des territoires enclavés laissés en dehors de la globalisation des échanges dans le pays, tout en renforçant le poids des fourneaux du Sud qui pourront bénéficier de matières premières moins cher grâce aux investissements de l'État dans le secteur minier et les infrastructures reliant ce dernier au tissu industriel italien.
Le gouvernement n'exclut pas de privatiser à terme la société étatique une fois ses objectifs atteints.

Politiquement, c'est un pas du parti Sicilien vers les territoires septentrionaux qui doit contribuer à l'effacement des rivalités régionales et consolider la coalition qui gouverne depuis des années le pays.

En ce qui concerne le soufre sicilien, le contrat est renouvelé pour 7 ans avec une société française, en échange d'une avance de 8 millions de francs et d'une rente annuelle à hauteur de 20% des bénéfices nets engendrés et un autre -simililaire- est signé avec une société sicilienne avec donc la mise en place d'un monopole via un consortium franco-italien. Cela rapporte quelques subsides pour amortir les dépenses du gouvernement dans les mines du nord.


Affaires militaires (1867):


Le gouvernement Italien est satisfait de la réforme militaire qui permet à la Fédération d'entretenir une armée de qualité mais désire poursuivre à la marge l'expansion numérique avec la constitution d'une nouvelle unité de réserve, qui sera équipée d'artillerie rayée et de fusils à culasse. S'ajoute à cela la formation d'une réserve de cavalerie permanente.

En outre le démantèlement des forteresses de Gaete et Ferrare est mis en œuvre, désormais jugées inutiles à la défense nationale avec l'unification au profit d'un fort à Trente.

L'armée italienne est désormais constituée en temps de paix de 13 divisions et d'une réserve de cavalerie auxquels s'ajoutent 3 divisions de réserve, répartis en cinq corps d'armée :

Ier CA : 4 DI, 1 RCA, Trévise
Iieme CA : 3 DI, Ferrare
IIIe : 3 DI, Brescia
IVe : 3 DI, Bologne
Ve CA (réserve) : 3 DR Mobilisation à Vérone


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Lun 4 Jan - 22:30




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Affaires économiques et politiques : le premier scandale d'État : la Regia dei tabacchi, ses conséquences sur la maison de Savoie et ses suites sur l'extension et la rationalisation des monopoles publics (Hiver 1868)

À la suite des investissements consentis pour délivrer un choc de demande à une économie italienne saine mais , ainsi que des nouvelles dépenses consentis (bien que modestes) pour le ministère de la guerre, le gouvernement unitaire souhaitait trouver de nouvelles sources de revenu pour éviter de recourir à l'emprunt. L'augmentation de la pression fiscale étant totalement exclue par la majorité libérale, on se pencha sur la possibilité d'augmenter les ressources fournies par les industries d'Etat. La situation n'était pas claire dans la péninsule : le territoire de l'ancien royaume de Sardaigne est le seul à disposer dun monopole public sur le tabac, les autres États pré unitaires y ont renoncé faute d'investissements dans les manufactures, mais ont des parts dans les sociétés privées qui le produisent et le commercialisent.
Quand au monopole sur la poudre noire, il semble déjà être généralisé dans toute la péninsule. Enfin, ce ressources ne sont pas annexées au budget fédéral mais à celui des états fédérés. Il y a donc urgence de combler ces lacunes afin de pouvoir consacrer plus de ressources aux besoins financiers grandissants de la jeune Italie.

Coïncidence -s'il en est- le parlement subalpin de Turin, souhaitant épurer la dette de l'état du Piémont-Sardaigne, vote la privatisation de la régie publique du tabac piémontaise au Credito Mobiliare du oei scrupuleux Domenico Balduin, proche du chef du parti conservateur, l'inévitable et peu recommandable Menabrea, principal opposant politique du parti sicilien L'opération, soutenue par le roi en personne devait rapporter pas moins de 72 millions d'écus à l'exécutif local, pour une concession de 15 à 20 ans. Mais le projet est dénoncé avec véhémence au parlement de Turin puis à Rome, y compris par des amis politiques de Menabrea, comme Giovanni Lanza qui déclarera :« En combattant ce projet de loi, je défends les intérêts généraux des Finances. J'attaque le système de passation des marchés fiscaux, car il avait toujours donné les mêmes résultats: gros entrepreneurs, finances épuisées, colère populaire, révolution .Messieurs vous vous êtes d'abord demandé dans quelle condition est le Crédit Mobilier, quel est son capital effectif, quel est le prix de ses actions, quelle est l'activité qu'il a menée depuis sa création et comment les a-t-il conduits?. Les monopoles doivent soit être supprimés, soit laisser le gouvernement les garder»

A Noël 1867, le "Gazzettino Rosa" de Milan publie un article furieux en révélant un immense scandale de corruption : On affirme que, pour le commerce du tabac, plusieurs millions ont été distribués, dont six au roi, et deux parmi soixante députés. L'opposition locale se saisit immédiatement de cette affaire, puis c'est au tour du parti Sicilien, à Rome d'utiliser l'opportunité pour discréditer ses adversaires politiques, Menabrea en tête, et surtout l'image du roi et de la monarchie sarde. Le prestige du «Roi galant» est émietté depuis plusieurs années par ses dépenses fastueuses, ses liens douteux en plus de ses nombreuses frasques extra conjugales. Si il ne déclenche plus l'enthousiasme d'antan au Piémont, il est devenu carrément antipathique aux yeux du Sud. Et il ne faut pas compter sur le caractère de son fils aîné pour redorer le blason de la dynastie dans le Mezzogornio républicain, aux antipodes de la popularité frère, le duc d'Aoste.

Les conséquences politiques et économiques ne s'arrêtent pas là : à la fin de l'hiver 1868, le Parlement unifié vote la consécration d'un monopole fédéral dans toute la péninsule, sur la production et la commercialisation de tabac, de poudre noire, mais aussi sur les allumettes, qui commencent à se diffuser massivement dans la société de l'époque. Par conséquent la concession de la régie sarde est cassée par l'appareil législatif unitaire, une première, qui ouvre la porte l'extinction des parlements régionaux, qui ne serait tarder. Le processus de centralisation suit son cours avec la rationalisation économique et financière, et les entrées budgétaires fédérales devraient fracasser la barre du milliard de francs d'ici 1871.




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Mar 5 Jan - 21:49




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Affaires fédérales : la marche vers la centralisation et le temps des tensions (1868)

À la suite du scandale d'État de la régie sarde du tabac intervenue durant l'Hiver précédent, la caste politique fédérale, qui a déjugé le parlement subalpin, décide de faire un nouveau pas en avant et de renforcer la centralisation du pays, pour mieux contrôler les dépenses des états fédérés notamment Le conjoncture géopolitique tendu et la solidité de la majorité au pouvoir rendent opportuns la mise en œuvre de nouvelles réformes. Le projet de loi de l'abolition des parlements régionaux passe ainsi en mars 1868 devant le vote du Parlement Unique.  Elle fait pourtant l'objet de débats violents entre les porteurs de la réforme, en majorité issus du parti Sicilien, et de l'opposition régionaliste, constituée notamment par la partie conservatrice du parlement de Turin, soutenue par Victor Emmanuel II, mais aussi évidemment par le souverain pontife et le Grand-Duché de Toscane. Pie IX dans une tribune cinglante crie au «Coup d'État constitutionnel», déclenchant l'hilarité des patriotes : le 19 mars 1868, le héros national Garibaldi sort de sa retraite et lève une armée de volontaires dans le Mezzogornio avec la complicité de Naples et menace de marcher sur le Vatican et Florence si leurs souverains respectifs refusent de se rallier à la décision du Parlement, qui doit trancher dans les prochaines semaines : mais le résultat du scrutin ne fait guère de doute et la grande majorité des députés devraient adhérer au texte. La médiation du Prince d'Aoste calme les Tuniques Rouges, qui rebroussent chemin avec la garantie que le gouvernement ferait appliquer quoi qu'il en coûte la dite loi. Pour les mazzinistes historiques c'est l'aboutissement de quarante ans de combat idéologique qui se profile.


Affaires étrangères (1868) : Indigne Angleterre


Les nuages s'amoncellent autour de la relation entre Rome et Londres : le nouveau cabinet de la Reine Victoria prend ombrage de la jeune nation italienne, multipliant les vexations : après avoir contesté l'acquisition de quartiers en Chine, puis l'acquisition d'un comptoir en Nouvelle Guinée où la Grande Bretagne n'a aucun intérêt, voilà que la présomptueuse Grande Bretagne met son véto à l'adhésion de l'Italie à la commission du Danube ou siège pourtant toutes les grandes nations d'Europe.

En Italie c'est la sidération : la Fédération entretenait jusque là des liens très cordiaux avec la première puissance mondiale, et avait multiplié les actes de sympathie envers  Londres, de régime libéral à régime libéral : des baisses de douanes avec garanties d'exclusivité avaient été consenties, ainsi que le partage de l'exploitation du soufre Sicilien quand le précédent première ministre avait protesté contre la délégation du monopole à la France. Il est vrai, en retour la péninsule avait bénéficié d'investissements importants dans son réseau ferroviaire alors balbutiant. La relation prometteuse entre les deux plus grandes démocraties d'Europe aurait pu et aurait du se prolonger.

Bien que l'Italie aspire à des liens cordiaux avec l'Angleterre, elle ne peut laisser passer l'affront subi à Bucarest : aux protestations diplomatiques s'ajoutent la révocation des privilèges douaniers qui avaient été consentis à Londres en échange de l'encouragement des investissements privés dans le rail italien. À la chaleur des relations diplomatiques du début des années 1860 succède suit un net refroidissement, qui n'attend qu'un dégel à moins que le cabinet britannique s'enfonce dans la confrontation.



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Jeu 7 Jan - 17:05




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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 1: L'éclatante jeunesse)

Il y a des personnes aux destinées inattendues : le garçon qui vit le jour un doux soir de Printemps à Turin en fait partie. Le premier titulaire du titre de Duc d'Aoste allait franchir les évènements du Risorgimento avec un éclat que beaucoup jalouseraient.Le cadet des Savoie se montre bien tôt disruptif pour la cour du sévère et conservateur Victor Emmanuel II, et est élevée par des tuteurs  libéraux quand son frère de un an son aîné épouse une éducation plus conservatrice, dans la droite lignée de leur père.

Le duc d'Aoste suivant la tradition embrasse une carrière militaire et est engagé volontaire à seulement quinze ans avant de briller lors de la guerre de 1863 à la tête de la 8eme Division lors de la bataille de Piacenza, repoussant les assauts des autrichiens trois jours durant, permettant aux renforts des deux premiers corps d'armées de franchir l'Adige et d'offrir la victoire à l'armée confédérale. Il est le signataire Italien du traité de Padoue négocié par le Marquis de Fusignano, qui le fait intégrer une loge maçonnique, et sort donc auréolé de gloire de ce conflit victorieux.

Alors que la maison de Savoie est éclaboussée par le scandale de la Regia dei tabacchi à l'hiver 1868 il échappe à l'orage médiatique et politique qui s'abat sur son père en se tenant écarté des affaires de Turin. Il s'illustre quelques mois plus tard en raisonnant le patriote Garibaldi qui s'apprêtait à déclencher un incendie de violence dans le territoire des généralités d'Italie centrale.

Sa position politique apparaît des plus privilégiées à la fin des années 1860, disposant d'une position centrale enviable au sein de l'échiquier politique de cette Italie qui ne tarderait plus à jeter par dessus bord le souverain pontife pour se choisir un chef d'État, sans parvenir à déterminer si elle devait élire un monarque ou un président. Mais il n'avait pas l'envergure de renverser la table pour s'affirmer comme un prétendant, manquant certainement d'ambitions, trop scrupuleux. Mais une rencontre allait bientôt bouleverser ses plans.




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Ven 8 Jan - 22:11




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Hors série : la naissance d'un mythe : Amédée, le prince inattendu (Partie 2 : Liaison dangereuse)

À l'aube de l'année 1867, Amédée toujours célibataire était pressé de se marier pour perpétuer sa lignée des Ducs d'Aoste. Désireux d'épouser -dit on par amour- Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna, la fille du prince et patriote Carlo Emmanuele Filippo dal Pozzo della Cisterna, famille immensément riche mais de petite noblesse, il se voit adresser une fin de non recevoir par son père, qui en outre du rang peu élève de la jeune femme a quelques raisons de ne pas apprécier la princesse : son père ayant conspiré contre son aïeul Victor Emmanuel Ier du nom il y a a de cela quelques décennies et avait été condamné à mort par contumace pour ses agissements.

Le roi de Sardaigne n'a que ambition pour son fils cadet : lui faire épouser une grande princesse européenne pour nouer des amitiés supplémentaires, aveuglé par ses principes dynastiques qui n'avaient guère de sens dans cette Italie où il n'était guère plus qu'un contre-pouvoir régional. On lui présente une cousine de l'ancien roi de Prusse, la princesse Alexandrine, qui avait manqué de justesse d'épouser l'héritier au trône britannique.

Les choses vont bon train et on pense être en mesure célébrer l'union qui devrait rapprocher l'Italie de la Prusse alors que leurs relations avaient été entachées par le traité de Padoue. Les bientôt deux futurs fiancés sont furieusement épris l'un de l'autre dit-on à la cour de Frédéric III, ce qui ravit également Victor Emmanuel II.

Mais à quelques semaines de prononcer ses vœux, Amédée rencontre à Venise au début du Printemps 1868, par hasard la marquise Virginia di Castiglione, veuve de son premier mari, avec lequel elle n'avait jamais vraiment vécu. Séductrice hors pair, surnommée la Perla d'Italia cette cousine de Cavour dit on aurait été missionné par l'ancien président du conseil des ministres du roi de Sardaigne pour user de ses charmes auprès de Napoléon III notamment pour prêcher la cause italienne. Charismatique, intelligente et immensément belle, la modèle du grand photographe Pierson est surtout douée douée folle ambition et aurait très mal supporté d'être écartée de la cour de l'Empereur des Français, accusée d'être complice de la tentative d'assassinat orquestrée par des carboneri italiens contre le souverain.

En réalité cette rencontre n'est pas le fruit du hasard et la marquise de 31 ans a provoqué le destin, avec la ferme idée de se rapprocher intimement de l'homme à la mode de la péninsule, qui est éclaboussé par le charme de la Perle d'Italie. A t'elle été missionné à nouveau ou est elle là de son propre chef ? Nul le sait.

Elle est irrésistible, lui est un homme. Elle lui fait tourner la tête au point qu'il en oublie sa bonne conduite. La nuit vient et ils commettent l'impair, tous les deux. S'en suit presque aussitôt la naissance d'une relation passionnée et secrète. Mais les secrets sont faits pour être trahis. Bientôt tout Venise est ébruité de la rumeur. Puis par la presse à scandale, toute l'Italie.

On en fait bientôt tout un esclandre. La promise du duc a le cœur brisé dit-on, et la Prusse déshonorée. Victor Emmanuel II à qui on prête d'ailleurs une relation ancienne avec la marquise, humilié. Les journaux, eux, s'en réjouissent, comme l'intelligentsia sicilienne. Le petit peuple lui s'en régale.

Amédée bien qu'embarrassé ne veut pas mettre un terme à son idylle. L'union avec la princesse Hohenzollern capote définitivement et ses relations avec son père et son frère virent au vinaigre. La rupture est consommée, et Virginia n'a pas manqué de mettre de l'huile sur le feu. Maintenant à nouveau placée, elle ne compte pas connaître une seconde fois la disgrâce




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Mar 12 Jan - 18:03




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Affaires étrangères : On s'était dit rendez-vous dans dix ans

Février 1868 : l'Europe est aux prises d'une une tempête diplomatique entre Paris et Vienne. Les deux arbitres de l'Europe sont irréconciliables et se disputent l'hégémonie sur le Vieux Continent, tourmenté par les affres du nationalisme. La dépêche de Mensdorff-Pouilly embrase l'opinion publique des deux côtés du Rhin : la guerre est inéluctable désormais.

L'affaire, relayée par une presse complice, déchaîne un courant de bellicisme dans la société italienne prise par un élan de sympathie pour le vieil ami Français mais aussi par par la crainte de l'achèvement du noir projet de François-Joseph : la Mittleuropa, de Kiel à Kotor et de Metz à Lemberg, un Empire pour les gouverner tous. Le Risorgimento n'est pas terminé, et le courant patriotique se sent pousser des ailes pour enlever à l'Autriche de nouvelles terres italiennes. Enfin, l'Italie, à qui on refuse encore le statut de grande puissance malgré ses accomplissements, souhaite définitivement marquer de son empreinte la décennie.

Ces événements servent fort à propos la majorité parlementaire, secouée politiquement par l'affaire de l'abolition des parlements régionaux, qui peut être adoptée à la fin de l'hiver 1868, laissant le champ libre à la guerre.

Demeure la question romaine, qui entache les relations avec la France. Dans un télégramme demeuré secret et donc sans valeur officielle, Napoléon III s'engage sur l'honneur auprès du marquis de Fusignano à évacuer Rome à l'issue de conflit. Ce dernier satisfait, envoie le général Brigone à Paris pour apposer sa signature sur un traité d'assistance mutuelle le 11 mars 1868, quasiment dix ans jour pour jour après la signature des accords de Plombières.

Comme cinq ans auparavant, la Fédération fait monter la tension dès le début du mois de Mars et charge Garibaldi de former une armée de patriotes dans toute la péninsule, ouvrant les dépôts de l'armée au charismatique général et ouvrant des bureaux de recrutement un peu partout dans le pays. Il établit son état major de fortune à Vérone dans les jours qui suivent.

Des contacts sont également pris en toute discrétion à Berlin, à la lumière de récents événements.


Répartition militaire 1868 : Trévise, Ferrare, Brescia, Bologne, Vérone (réserves)
Places fortes : Turin, Rome, Udine, Porderone, Trévise

(Achat en 1867 de fusils à culasse à la Prusse : 90'000 unités)




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Mar 12 Jan - 22:17




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Affaires étrangères : Mac Mahon nous voilà !

«Le coup de poignard Russe» sidère l'Europe à la fin du mois de mars 1868. Alors que le Second Empire déclare officiellement la guerre à l'Autriche, un nouvel acteur fait son apparition : le Tsar dans sa folie conquérante rend public un traité d'alliance avec Vienne et déclare la guerre à la Prusse et à la France. Alexandre II, sûr de sa force décidé d'engager la gigantesque armée Russe, récemment modernisée, dans le tourbillons des armes et plonge le Vieux Continent dans un conflit global qu'il n'avait pas connu depuis plus d'un demi-siècle, au temps des coalitions contre un certain corse. L'équilibre des forces est soudainement renversé. La Prusse semble condamnée à la nuit, et la France au pied du mur. Au Parlement Unique, l'inévitable Menabrea se fait l'apôtre du renversement d'alliance et suggère de s'emparer de Rome sur le champ et d'abandonner les alliés de la Fédération. Une opinion partagée par une partie de la classe politique Italienne.

Mais le souvenir de 1859 ne s'était pas encore évanoui dans l'oubli et l'intransigeance du nationalisme Italien dominait nettement dans le cœur des gens. Le marquis de Fusignano ne se résignerait pas à sacrifier l'honneur national sur l'autel de la lâcheté. Passant outre les réticences il prit la ferme résolution d'entraîner le pays dans la guerre. Sollicité par le ministre-président, le duc d'Aoste dans un discours émouvant au Parlement évoqua le sang français versé à Abbiategrasso au profit des peuples Italiens, la fraternité latine, la menace de l'hégémonie Autrichienne et le sort des populations Italiques vivant sur le littoral Adriatique. Les dernières réserves étaient levées, et on fit voter à l'unanimité et à main levée les crédits de guerre, l'ordre de mobilisation et la déclaration de guerre solennelle. On eût cette phrase qui demeurera désormais dans les mémoires comme un cri de ralliement au parti de la guerre : «Mac-Mahon, nous voilà».

Le XX Mars 1868 aux premières lueurs du jour, le général en chef Pianell fait connaître par télégramme aux chancelleries de Vienne, Francfort et Saint-Pétersbourg l'état de Guerre.

Les dés sont jetés.





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Jeu 25 Fév - 12:07




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Affaires politiques et militaires : l'Italie dans la tourmente (Avril 1868)

Jamais une guerre contre l'Autriche n'eut été aussi impopulaire dans la péninsule : l'opinion publique, la presse, l'opposition se dressèrent vent debout contre le pari fou de Mancini, critiqué au sein même de sa majorité pour sa politique étrangère impérialiste et son obstination dans l'alliance Française. Il avait tout de même pour lui la loyauté de l'armée, choyée par son gouvernement, et un immense prestige politique acquis au fil des ans et des succès.

Les leçons de 1863 semblaient avoir été retenues : la mobilisation fut l'une des plus rapides d'Europe et en deux semaines l'armée Italienne libérait déjà Trieste de l'occupant autrichien. Mais dans la vallée de la Pivka, l'apparente stabilité politique de la Fédération allait voler en éclats, plongeant le pays dans ses heures les plus sombres. La maison ? Un manquement militaire impardonnable de l'état major Italien et de son chef respecté de tous : La Marmora. Un excès de confiance hérité de la victoire pourtant obtenue à l'arrachée de Piacenza, cinq ans plus tôt, couplé à une terrible méconnaissance du terrain.

Face aux positions autrichiennes retranchées derrière la forteresse de Razdrto les généraux lancèrent l'offensive dans la mi journée le 14 avril.La primauté n'était pourtant plus au choc mais au feu. Ce fut une véritable débâcle qui coûta même la vie au général Ferrero. Malgré cette échec retentissant La Marmora décida d'un nouvel assaut le lendemain dans la vallée de la Pivka, quelques kilomètres plus à l'est. Si cette fois les divisions italiennes parviennent à repousser les Autrichiens, elles ne parviennent pas à garder le maigre terrain conquis face à l'abondance de renforts autrichiens. Une nouvelle erreur de jugement de la part de l'État Major. La journée était une nouvelle fois perdue, la défaite cuisante.

Le Prince Amédée mit le feu aux poudres, lui qui avait refusé de participer à cet assaut jugé suicidaire, et en télégraphant l'ampleur de la défaite à Florence fit plonger la coalition de gauche, qui tenait les rennes depuis dix ans. La vieille droite monarchiste tenait sa revanche sur les héritiers de Mazzini. Mais Menembrea aurait bien du mal à mener une coalition suffisamment large pour diriger le pays. Le système ultra-parlementaire Italien montrait ses limites et le pays risquait de devenir ingouvernable.

La Fédération ne plus pouvait espérer que deux choses : un règlement précoce et séparé du conflit ou bien un improbable redressement militaire. Sinon c'est bien son existence elle même qui était compromise..






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Mar 2 Mar - 12:03




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Affaires politiques et militaires : Le redressement milliaire et le coup de Juin (Mai-Juin 1868)

Accablée mais pas résignée, l'armée Italienne repartait à l'assaut des massifs slovènes et croates. Amédée en était désormais le chef de poigne. Prudent et réticent à l'affrontement, il manœuvra habilement, enfermant l'armée autrichienne autour de la vallée de Ljubljana, s'emparant de Zagreb puis réussit à écraser l'armée d'Italie d'Albert de Teschen à Celje, ouvrant grand la voie de l'Autriche germanophone aux légions latines. Un saisissant retournement, qui coïncida avec le sauvetage de Nancy par l'armée impériale, dans une France pourtant au bord de l'implosion interne.

Dans la péninsule, la situation était tout autant voir plus explosive encore. Menembrea ne parvenait pas à tenir le Parlement unifié qui s'était transformé en hôpital pour aliénés. Sa coalition explosa en plein vol après seulement un mois au pouvoir, au profit d'un rassemblement de la gauche et du centre qui souhaitait négocier la paix séparée avec Vienne, comme en 1863.

Amédée revenu à Rome dans la plus grande discrétion, allait trancher le nœud gordien à la suite d'un coup d'état retentissant ne générant que peu de protestation tant l'Italie était proche de l'anarchie politique. La droite monarchiste avait pris un avantage décisif sur la gauche napolitaine. Le prince prit tous les risques et leva deux cents mille hommes supplémentaires pour continuer la guerre contre les Habsbourg. Il ne rêvait que de Vienne..


Affaires politiques et militaires : De la Gloire à l'Enfer il n'y a qu'un pas (Été 1868) [/center]

La Fédération avait trouvé son sauveur et c'est une armée certes exténuée mais déterminée qui s'empara de Graz avant de bientôt se retrouver sur la route de Vienne. Amédée décida de faire campagne dans la plaine hongroise pour contourner les montagnes de Haute Autriche et couper les lignes Autrichiennes. Mais sous estimant la force de couverture autrichienne envoyée pour couper les lignes Italiennes à Pápá, il fit l'erreur de continuer son mouvement d'enveloppement trop loin au nord, craignant de livrer une bataille pourtant en supériorité numérique dans la plaine. Une erreur qui allait précipiter le destin de l'Italie pour les siècles à venir. Son armée coupée en deux Amédée comprit qu'il venait de tout perdre en quelques instants.

Le rêve était brisé. La débâcle fut totale. Amédée qui avait rêvé d'être le maître de l'Europe fondit en larmes. Il avait condamné la péninsule à la nuit par son hardiesse. Son armée avait marché un millier de kilomètres depuis Avril pour se retrouver à moins de 3 jours de marche de la capitale de l'Empire Habsbourg. François Joseph avait encore gagné, comme en 1863. Le miracle de Vienne venait de consacrer l'hégémonie Autrichienne sur l'Europe. l'Italie elle n'aurait pas la chance de 1863, car au délitement militaire suivit le délitement politique le plus total. Alors que l'armée en déroute se repliait sur Venise, la gauche reprit la main et prit sa revanche. Amédée fut déclaré ennemi public et dû fuire pour la Suisse, anéanti mentalement. Le héros était devenu traître.

Mais ce n'était pas tout. La défaillance de l'État Italien était devenu inéluctable. Le corps des officiers, l'administration, la maréchaussée, absolument tout se délita. Dans ces conditions continuer la guerre avec une défense nationale comme en France était rendu impossible malgré la présence de deux cent mille garde nationaux prêts à combattre. Ainsi Mancini, le négociateur de 1863 contresigna le plus infâmant traité de l'Histoire du pays, à Padoue, comble de l'humiliation. l'Italie renonçait à toutes ses possessions chèrement acquises au delà de l'Isonzo et devait payer une indemnité colossale de 1.5 milliards de francs. Le sol Italien qui n'avait pas été foulé une seule fois de la guerre par l'ennemi hérédité était en sus piétiné. Milan et Venise verraient le drapeau du nouvel Empire Allemand flotter au dessus des bâtiments publics pendant quatre années. Le calice jusqu'à la lie.

L'avenir n'avait jamais était aussi sombre...



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Mar 2 Mar - 17:06




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Affaires politiques : La fin des temps : La Fédération condamnée à mort

La défaite était consommée. Ne demeurait plus que des ruines. Le peuple italien, si combattif dans ses combats pour l'Unification était accablé par la déliquescence totale du régime. Les rancoeurs étaient devenues endémiques dans le pays. La haine de la Fédération grimpait à droite comme à gauche. Ce système de compromis avait abouti à une immense tragédie nationale. Son existence était devenu un calvaire pour tous et le parti au pouvoir des Mancini, Crispi et Depretis haï de tous.

Les barricades étaient devenus quasiment quotidiennes dans les rues de Rome, Milan ou Naples. La presse se livrait une guerre sans pitié. Les députés en venaient toutes les semaines aux mains dans l'hémicycle. Rien ne semblait pouvoir ramener le calme dans un pays outragé par la présence de l'aigle impérial allemand dans le tiers nord du pays. Les appels aux calmes ne donnaient lieu qu'à des réactions de haine.

Le 7 juillet 1868, le gouvernement Mancini est trahi par sa propre majorité et est démis brutalement de ses fonctions à la suite d'une séance spectaculaire. C'est l'œuvre du Parti d'Action, les fondateurs de l'idée italienne, les héritiers de Mazzini et de Garibaldi, qui s'étaient accommodés au compromis fédéral après leur triomphe dans le Mezzogiorno. La vieille garde de l'élite politique italienne, en sommeil depuis plus de de dix ans et l'échec de la Révolution de Novembre. Leurs premiers combats remontaient au début des années 1820, avant de traverser les décennies : 1830, 1848, 1855. Ils étaient jeunes, ils sont maintenant grands-pères. Face à la décomposition politique du pays ils décident de livrer leur dernier combat, un demi siècle après leurs premiers coups d'éclats. Parmi leurs rangs on compte le vieux Carlo Cattaneao, mourant, ou encore le bientôt septuagénaire Maurizio Quadrio. Mais des plus jeunes ont rejoint leurs rangs, déçus par les errements de la jeune Italie. On peut citer le journaliste Brusco Onnis , 46 ans, voire Giuseppe Marcora, 27 ans !

Mais ce sont bien deux hommes qui sont aux commandes : d'abord l'héritier spirituel de Mazzini, Aurélio Saffi mais aussi et surtout le nouvel homme fort de l'extrême gauche : Agostino Bertani, 55 ans, médecin de renommée, chirurgien d'exception et premier opposant des Savoie et des pseudos gouvernement de gauche de Crispi, Mancini et Depretis.

À la surprise générale, au lieu de reformer un nouveau gouvernement, ils demandent à l'Assemblée unique de s'auto dissoudre pour organiser de nouvelles élections au suffrage universel, en abolissant la condition de résidence stable. Celles-ci, organisées trois semaines plus tard donnent un triomphe total à l'extrême gauche. Face à la trahison des Savoie et l'incapacité de la gauche transformiste de gouverner, dans un climat électoral peu transparent, la bourgeoisie libérale devient l'alliée inattendue des intellectuels de gauche et des ouvriers des faubourgs. L'opposition crie à la fraude, mais elle n'est plus audible. La troisième voie triomphe dans la péninsule.

La date du 31 Juillet est choisie par le Parti de l'Action pour proclamer la République, sur le forum de Rome, investi par la Garde Nationale qui chasse en quelques heures la Légion d'Antibes qui tentait de s'opposer à l'investissement de la Cité Millénaire. La Fédération est officiellement dissoute, et l'ensemble de ses États sont annexés à la Nouvelle République. Le Pape obtient son pré carré au Vatican et une rente pour subvenir à ses dépenses protocolaires et à l'entretien des monuments, mais perd tout pouvoir temporel sur le reste des anciens États Pontificaux. Il en va de même pour l'ancien Grand Duché de Toscane. Mais aussi pour le royaume de Piémont-Sardaigne qui fait. Il en est définitivement terminé de l'ancien Monde.

Cela ne peut aller sans contestation : les anciens tyrans ne se laisseraient pas faire : si le gouvernement provisoire de la République et le brillant médecin à sa tête font rapidement occuper le Latium et la Toscane par ses troupes, il choisit de recourir à une voie détournée au Nord : Garibaldi et Mazzini sortent de leur retraite et livrent leur dernier combat, envahissant la Lombardie et le Piémont à la tête d'une armée de patriotes, afin de mener la Révolution jusqu'à Turin. On coupera la tête à Victor Emmanuel dit on dans les rangs de leur armée de bric et de broc...

Formée par les armes, battue par les armes, l'Italie ne pouvait que périr par les armes. Pour mieux renaître de ses cendres ?




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Mer 3 Mar - 16:36




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Deuxième République Italienne


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Affaires politiques : La Constitution de l'an I

Après une promenade militaire de quelques semaines en Lombardie et au Piémont, le vétéran Garibaldi se voit remettre les clés de Turin par la garnison en délire. Les chemises rouges ont soulevé l'enthousiasme partout sur leur chemin et les partisans des Savoie se sont ralliés un par un à la République. l'Italie est désormais Une et Indivisible. Une nouvelle ère peut débuter, et le 1er Septembre 1868, l'Assemblée Constituante se dissout après avoir adopté la nouvelle Constitution, posant les fondations d'une République née de la Révolution, unique en son genre.

En tout premier lieu, l'adoption du calendrier révolutionnaire sur le modèle de la Première République Française et de la Commune de Berlin a lieu pour les institutions et l'administration publique, bien que la double appellation reste utilisée en parallèle. Seront concernés la numérotation des années et le dénomination des mois mais par mesure de simplification, l'organisation en semaines de sept jours ainsi que le principe du calendrier grégorien avec 365 jours par an et la présence d'années bisextiles est maintenue. Il s'agit donc de la Constitution du Ier Vendémiaire de l'an I, et non du 15 Fructidor selon l'appellation originale, ce qui rend la conversion très aisée.

Reprenant de nombreuses avancées de la Constitution de la République Sicilienne de 1856, elle est toutefois de portée plus ambitieuse encore, voici quelques points importants :

-Elle adopte une nouvelle devise : «Giustizia e Libertà».

-Elle assure la liberté de conscience et l'égalité des cultes devant la loi, même si l'État ne se définit pas laïc

-L'abolition de la peine de mort est elle désormais appliquée sur l'ensemble du territoire de l'ancienne Fédération.

-L'obligation morale pour l'État d'assurer l'instruction à ses enfants est écrite dans le marbre.

-La liberté de réunion et d'association est garanti, y compris dans les entreprises

-L'indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir politique

-L'accès de chaque justiciable à un procès équitable, avec par conséquent une aide à l'accessibilité à une défense et la réparation financière et morale pour les erreurs judiciaires.

En ce qui concerne le fonctionnement institutionnel :

-Elle consacre le suffrage universel, cette fois ci sans condition de résidence fixe, à partir de 21 ans.

-Elle assure l'éligibilité de tout citoyen de plus de 21 ans sans condition de ressources, seulement de résidence.

-Elle garantit une indemnité pour les parlementaires et les chefs d'exécutifs locaux.

-Elle rend incompatible l'exercice concomitant de mandats politiques, administratives ou judiciaires subordonnés l'un à l'autre.

-Elle met en place un régime parlementaire, monocaméral, dont les représentants sont élus tous les 4 ans et siègent à Rome.

-Le gouvernement est responsable devant le Parlement.

-Le titre de Président de la République est décerné au chef d'État, élu à la majorité absolue par le Parlement pour une durée de 6 ans. Ses fonctions essentiellement protocolaires concernent l'application des lois, la ratification des traités et c'est le chef des armées. Il dispose toutefois d'un droit de dissolution limité à une fois tous les deux ans afin de pouvoir arbitrer une éventuelle crise parlementaire. Il peut être déchu pour faute grave au cours d'un vote aux 3/4 du parlement.




Affaires politiques : Punir et pardonner

La Fédération a vécu. Les héritiers de ce régime puant ont fort à faire pour reconstruire une Nation brisée. L'automne de l'an I sonne l'heure des comptes pour ceux qui avaient conduit le pays à la ruine ou s'étaient dressés contre le Parlement démocratiquement élu. Des dizaines de milliers de candidats à la répression. Mais le nouveau régime a besoin de ramener la paix et la concorde dans ses frontières. On ne condamnera qu'une poignée d'hommes lourdement impliqués dans la débâcle du printemps et de l'été 1868 et dans les conspirations contre la démocratie.

Au premier rang sont cités plusieurs généraux, La Marmora et Durando en tête d'affiche, jugés coupables de négligence grave et dégradés par une cour martiale. Les héros de 1859 et de 1863 étaient balayés d'un revers de main.

Les Savoie, eux, à part Amédée qui avait déjà pris le chemin de l'exil depuis 3 mois, sont jugés coupables de haute trahison. Le tribunal n'hésitera pas à accabler les prévenus en dénonçant les manœuvres de Victor Emmanuel II pour s'emparer de la couronne, ainsi que des nombreux scandales de corruption et d'abus de biens publics qui ont émayé son règne (le scandale des chemins de fer, de la régie du tabac, de la Banca Romana , etc). Ainsi le roi galant et ses héritiers directs étaient frappés de la loi d'exil. Ainsi à sa mort ce les fils d'Humbert seront à leur tour exilés. Au vu des immenses dettes laissées derrière eux, on leur confisque tous leurs biens dans la péninsule, à part une demeure dans les versants subalpins où ils sont autorisés à se rendre deux mois par an.

Les Habsbourg-Lorraine, qui régnaient encore jusque là sur le Toscane, n'échappent pas à l'exil et à la confiscation d'une grande partie de leur avoirs. La haute trahison n'est toutefois pas requise à leur encontre et ils bénéficient d'un droit de séjour de deux mois par an également.

Menembrea et une vingtaine de députés du nord impliqués dans le coup d'état de juin sont également condamnés à l'exil pour une durée de dix ans ainsi que plusieurs parlementaires et haut fonctionnaire s'étant insurgés contre la République.

Plusieurs cardinaux et évêques qui avaient appelé à la désobéissance civile suite au viol de la Porta Pia en juillet sont eux condamnés symboliquement à des peines qui ne seront jamais exécutées.

Du reste, les officiers comme les hommes de rang, les fonctionnaires, les prêtres, les femmes, ne sont ni poursuivis ni condamnés.

À l'issue de ces délibérations, le nouveau pouvoir entend tourner la page du passé et revenir à un exercice paisible du pouvoir.




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Affaires budgétaires, annexe numéro 1 : Le plan de désarmement militaire (1868-1871)

Conformément au Budget voté fin 1868, le gouvernement de gauche fait appliquer un plan de restrictions drastiques qui fait grincer les dents de l'État Major, bien que trop décrédibilisé pour contester ces mesures, à la fois rendues nécessaires par la conjoncture budgétaire que pour des raisons politiques.

L'armée active qui était constituée de 13 Divisions d'infanterie, d'une réserve de cavalerie et de deux divisions de réserve, toutes équipées de fusils à culasse et pour dix d'entre elles d'artillerie à culasse subit un plan de liquidation sans ménagement.
Si les effectifs sont préservés, les coupes budgétaires sont telles que l'armée sous alimentée passe totalement en réserve ou pire en troupes irrégulières.

L'armée italienne est désormais constituée de 8 divisions de réserve. Un total 48 Millions de francs. Soit la somme exceptionnelle de 185 Millions de francs d'économie par an.


À noter les achats réalisés par l'ami ottoman, à hauteur de 38 millions de francs, qui rapportent directement 14 Millions de francs au gouvernement (12 Millions des destockages, 2 millions de marge sur les nouveaux équipements). À cela s'ajoute la vente pour un million de francs symboliques les 3 escadres vapeur de la Nazionale, encore à la Sublime Porte. Lissé sur 3 ans pour le budget militaire 1869-1871 cela représente 5 millions de francs supplémentaires. Auquel s'ajoutent les 9 Millions de francs d'économie d'entretien par an.

Au total 199 Millions de francs sont donc économisés par an pendant trois, une somme qui sera en partie réinvestie à la stupeur générale des plus pacifistes. 4 divisions de réserve mobiles sont équipées en fusils à cartouche des manufactures de Mongania ainsi que d'artillerie nouvelle génération. Soit 24 Millions de francs, 8 par an.

Mais surtout l'Italie envoie un symbole fort au monde en lançant la construction d'une nouvelle escadre cuirassé dès 1869 pour 25 Millions de francs par an pendant trois ans, en ces temps de crises. La République est encerclée par d'immenses Empires autocrates sur le Vieux Continent ? Qu'à cela ne tienne elle s'emparera des océans, portée par les vents de la Liberté.

Au Total les économies générées sont donc de 166 millions de francs par an pendant trois ans, contre 169 Millions annoncés dans le budget prévisionnel. Cela en modernisant l'équipement de l'armée et améliorant la flotte.

Affaires budgétaires, annexe numéro 2 : Politique fiscale et administration de l'État (1868-1871)

•Entre 1868 et 1870 le gouvernement procède à des augmentations d'impôts pour financer la dette et les indemnités allemandes. Contrairement à ce qui a pu être annoncé sur le récapitulatif budgétaire, ces 230 millions en trois ans (soit une augmentation des rentrées fiscales de près de 20% la première année, 15% la deuxième et 10% la troisième année) seront financées seulement à moitié par la hausse des impôts indirects pour ne pas trop peser sur les classes populaires, et donc pour l'autre moitié sur une majoration exceptionnelle de l'impôt foncier portant sur les plus riches. Il s'agit donc d'un grand effet de solidarité nationale. Le gouvernement prévient qu'il s'agit de mesures d'urgence qui n'ont pas vocation à durer et prépare une grande réforme fiscale pour 1872.

•Les douanes elles doivent contribuer aussi au redressement des comptes publics : de taux moyens situés de 10 à 12% selon les produits, elles suivent une augmentation les portant en moyenne à 16% en 1869 et 1870 avant de repasser à 14% en 1871. La trajectoire espérée est de dégager 70 Millions supplémentaires les deux premières années puis 50 millions la deuxième.

(recettes douanières de l'Italie IRL années 70 , ère libérale = 100 Millions de francs par an)

•Les frais de fonctionnement de l'État sont appelés à diminuer : les généreuses listes civiles accordées au roi de Savoie, au Pape, au grand duc de Toscane représentaient des sommes non négligeables grèvant les finances fédérales,tout comme la superposition parlementaire et administrative dans les différents États. S'ajoute à cela la suppression dans les anciens États monarchiques du Nord et du Centre de l'Italie des innombrables pensions accordées à une aristocratie qui avait survécu à l'Unification grâce au fonctionnement fédéral.

L'alignement des salaires des fonctionnaires dans tous les anciens États permet également de réaliser des économies, comme la réorganisation cohérente de l'administration.

De façon plus marginale, la suppression des régiments de mercenaires employés par le Pape et le Grand Duc de Toscane représente une source d'économies supplémentaires.

Si bien que les 5 Millions de francs d'économie par an annoncées sur la récapitulatif budgétaire devraient être amplement dépassés, on peut espérer récolter plusieurs dizaines Millions de francs peut être.

(IRL : liste civile de VEII = 20 Millions par an en 1868, bien évidemment régime différent après)




Affaires budgétaires, Annexe numéro 3 : l'expropriation de l'Eglise et des traîtres (1869)


La chute de la Fédération et la prise de Rome sonne comme la fin des privilèges de l'Eglise. La jeune République, dirigée par des hommes guidés par la science, s'attaque au patrimoine mobilier et immobilier de l'Eglise pour restaurer l'équilibre des comptes publics et rembourser la dette.

Menée par le député Lanza, qui a l'expérience de ce genre de confiscations pour avoir pratiqué à la liquidation des biens du Clergé au Piémont-Sardaigne sous l'ère du regretté Cavour, «L'Eversione dell'asse ecclesiastico» qui fait grand bruit et agite les débats dans la péninsule doit permettre la confiscation de plus de 37'000 propriétés détenues par l'Église, représentant plus de 33 Millions de francs de rentes annuelles pour le clergé Italien. Ces biens seront revendus sur une longue période de dix ans aux enchères pour ne pas déséquilibrer le marché

Une procédure d'exception est toutefois mise en place pour préserver certains monuments présentent un intérêt patrimonial majeur, pour lesquels la collectivité nationale et la communauté religieuse travailleront main dans la main, à travers un fond pour le culte.

À noter que ces confiscations ne s'accompagnent pas de procédures d'expulsion d'ordres ecclésiastiques, ni de leur dissolution. Les communautés religieuses ont la permission de s'associer selon les modalités prévues par la loi.

Ne sont pas oubliés les biens des Savoie et des Habsbourg Lorraine afin de compléter les revenus conséquents de ces expropriations qui doivent rapporter non loin de 600 millions de francs répartis sur 10 ans à l'État Révolutionnaire.


(irl 480 millions de francs grâce aux biens ecclésiastiques, néanmoins ils ont été vendu sur un temps plus court que ig, entraînant une baisse des prix. À cela on peut donc ajouter ig le patrimoine des Savoie et des Habsbourg Lorraine)



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Affaires politiques & culturelles : Terre d'asile, terre d'exil


Anomalie politique dans une Europe gouvernée plus que jamais par trois autocrates, la République souhaite tirer son épingle de jeu en s'affirmant comme un modèle de modernité et de progrès.

Face aux attaques politiques subies par l'opposition républicaine en France, la répression en œuvre dans le royaume de Hongrie, et face à la défaite dans tout le Vieux Continent des républicains et de la gauche sociale face à la contre Révolution, la péninsule ouvre ses frontières pour accueillir penseurs, artistes, scientifiques mais aussi hommes politiques, voir même des généraux comme Fairdherbe, qui s'enfuie par les Alpes pour éviter le peloton d'exécution. Le gouvernement ne les couvre pas ni de gloire et ni de sesterces mais s'assure leur substitance le temps qu'il leur faut pour s'habituer à leur nouvelle vie. C'est surtout la liberté totale d'expression et de conscience, dans un régime sans censure, qui représente la principale force d'attraction de la péninsule.

Le grand Orient d'Italie bénéficie pleinement de ces nouvelles arrivées et l'État n'hésite pas à soutenir le développement d'associations à vocation politique, artistique ou scientifique, pour faire mûrir la société Italienne, en particulier citadine, exerçant une contre influence sur la pensée catholique largement dominante mais aussi pour imprégner d'Italianité ces exilés qui ont vocation à revenir chez eux, pour peu que leurs pays changent de cap.

Affaires maritimes et coloniales : la sécurisation de la route vers l'Extrême-Orient (1869-1870)


Alors que la France et la Grande Bretagne ont établi des relais sur route maritime vers l'Asie, qui passe désormais par la stratégique Mer Rouge, l'Italie qui présente quelques intérêts en Asie suite à la politique coloniale du précédent régime en Indonésie voit son commerce dépendre du bon vouloir de ces grandes puissances.

Si le gouvernement actuel se désintéresse de la colonisation, demeure l'entreprise privée, portée par l'explorateur Giuseppe Sapeto qui achète en 1869 pour le compte de la compagnie maritime de Raffaele Rubattino quelques hectares dans la baie inhospitalière d'Assab afin d'y établir un dépôt de charbon. Cela permettra de sécuriser le ravitaillement des navires battant pavillon Italien vers la route des Indes orientales, en dépit de la conjoncture diplomatique qui peut amener certains ports étrangers à fermer leurs portes à des navires civils comme militaires.

Il s'agit donc d'une entreprise purement économique, sans volonté impérialiste sous jacente. Le gouvernement accepte finalement d'avancer 300'000 francs à l'armateur et de faire hisser le drapeau Italien afin d'assurer la sécurité diplomatique de ses ressortissants. Pas plus.


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Affaires étrangères et économiques : les deuxièmes accords de Londres et le rapprochement économique anglo-italien (1870)

L'Histoire qui unit l'Italie et la Grande Bretagne est pleine d'ambiguïté. Après avoir débuté sous les meilleures auspices, la relation entre les deux pays s'est détériorée sur fond de tensions commerciales et coloniales en Asie. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts : la Fédération a laissé sa place à la République, un cabinet en a éclipsé un autre, et surtout la conjoncture diplomatique a été bouleversée. l'Italie est désormais isolée en Europe face à la collusion de puissants Empires qui concurrencent désormais l'hégémonie britannique. Le rapprochement est donc tout naturel. Il sera d'abord économique.

Le gouvernement de Rome, en phase de redressement budgétaire, a besoin de capitaux pour relancer la croissance économique et en particulier le développement industriel, dont son industrie lourde qui porte son économie depuis bientôt des années. Londres, de son côté, est à la recherche de débouchés pour sa puissance financière et commerciale pour réaffirmer son poids sur le Vieux Continent et souhaite rattraper quelques années de ralentissement des échanges. On s'accorde donc sur les clauses suivantes :

-Droits de douanes pour les biens britanniques garantis à 11% en 1870 puis de 9% de 1871 pendant 4 ans. Une baisse de douanes qui porterait sur d'autres pays sur cette période s'accompagnerait d'une diminution similaire pour les biens britanniques.

-Crédit à l'importation sur des produits britanniques (essentiellement matières premières et machines outils) à hauteur de 25 millions de francs par an sur ces 5 années à 2%. Cet argent est reprêté par le gouvernement Italiens aux entreprises Italiennes (à 3%) pour leurs importations britanniques qu'elles peuvent réaliser à des prix très compétitifs. Le gouvernement Italien s'assurera du remboursement des prêts pas les entreprises bénéficiaires.

-Émission d'actions sur le marché financier britannique pour les entreprises britanniques investissant dans la péninsule et pour les entreprises italiennes ayant recours au crédit à l'importation, avec une garantie de la banque centrale britannique.

Il s'agit donc d'un traité de grande ampleur, à la dimension financière et commerciale, qui doit doper l'industrie italienne et affermir les liens économiques entre les deux pays. La République est ravie ce rapprochement avec un pays idéologiquement proche. l'Italie, nouveau porte-avion de la Grande Bretagne en Europe ?

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Sam 6 Mar - 23:31




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Affaires économiques et sociales : la fronde du Parlement et la première Loi Travail (1870)

Séance agitée à Rome le 13 Ventôse de l'an III : alors que Agostino Bertani, chef du gouvernement, s'autocongratule pour le règlement extrêmement rapide des indemnités allemandes et le départ des dernières troupes d'occupation du Reich, en glissant au passage un tacle à la France qui «conspue le peuple italien mais est incapable de s'acquitter de ses traites avant notre prospère Nation», il est harangué violemment par un député de sa majorité, : «Taisez-vous ! Taisez-vous ! Taisez-vous ! Qu'avez vous fait pour les ouvriers, qu'avez  vous fait pour les gamins qui crèvent dans les mines ?»

Stupeur sur les bancs de l'Assemblée, alors que plusieurs dizaines de députés de gauche acclament bruyamment le tribun, vétéran de la vie politique. Le président du conseil, bien que déstabilisé se reprend et répond à ses détracteurs dont ce coup d'éclat n'est que le point d'orgue d'une contestation grandissante au sein du Parti de l'Action.

Bertani défend d'abord son bilan : les contraintes budgétaires ont permis de redresser les finances publiques sans accabler d'impôt les classes populaires. De plus il évoque la nationalisation des biens du Clergé, ou encore les réformes judiciaires et démocratiques que son gouvernement a mené. Il justifie aussi que les mesures sociales tardent du fait d'un agenda parlementaire surchargé : «Nous sommes allé au plus urgent, libérer notre pays et payer nos fonctionnnaires !».

Néanmoins face à la défiance de sa majorité il décide pour ne pas fragiliser la position de son gouvernement de faire voter un premier volet de mesures sociales salutaires et uniques au monde :


Volet du travail

-Interdiction du travail des femmes et des enfants de moins de 14 ans dans les mines.

-Limitation du temps de travail des enfants de moins de 14 à 8 heures par jour, avec deux jours de repos par semaine.

-Instauration d'un repos dominical obligatoire en entreprise sauf en industrie dans le cadre d'un régime de roulements en 3x8, avec primes à la clé.

-En outre, point très important, le droit de grève et les syndicats sont réglementés de façon à protéger les droits des travailleurs en particulier contre de potentielles sanctions qu'ils pourraient encourir dans le cadre de l'exercice de leurs droits. De plus les chambres de commerce seront désormais compétentes pour juger les litiges entre les salariés et le patronat, à condition qu'une tentative de conciliation a déjà été menée.

-Création de «Camera del lavoro» (ou chambre de travail en français) : il s'agit de centres accueillant tous les syndicats d'une même agglomération pour leur donner une structure politique démocratique partagée et fournissant des services aux syndicats, aux travailleurs et aux collectivités locales.

-Un fonds sera créé afin de récolter le montant des amendes des entreprises contrevenant à la loi afin de redistribuer cet argent sous forme de subventions aux entreprises les plus respectueuses de leurs salariés.


Mais la mesure la plus importante de ce volet de disposition est sans doute la création d'une caisse d'indemnisation des victimes d'accident du travail grâce aux cotisations des salariés et des entreprises, garantissant à tout travailleur infirme un revenu de subsistance.

Volet médical

-Une assistance médicale gratuite prise en charge pour tout citoyen malade ou indigent est mis en place, cette fois aux frais de l'État, et financé par impôt.

-L'État décide d'augmenter de façon considérable le budget accordé aux hôpitaux : la charité publique doit prendre le pas sur la charité privée et religieuse. Ainsi entre 1870 et 1875 pas moins de 100 millions de francs seront dépensés (20 Millions par an) dans le développement de nouveaux hôpitaux et auspices dans toute la péninsule afin d'accroître le niveau d'hygiène dans le pays et offrir à chaque citoyen, qu'il vive au cœur de la capitale ou dans un village reculé des Apenins des soins.

Volet financement

Afin de financer ces réformes absolument révolutionnaires, le gouvernement décide de réformer l'impôt sur la succession : il devient le premier impôt progressif au Monde avec un taux pouvant atteindre les 10% pour les plus hauts patrimoines. La première étape de la Révolution fiscale ?


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Dim 7 Mar - 11:30




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Hors série #2 :L''Industrie métallurgique méridionale depuis le règne des Bourbons jusqu'au développement du fusil Mongiana 1869

C'est sous le règne de l'énergétique Charles de Bourbon, débuté en 1734, que naquit les premières germes de l'industrie manufacturière dans le Sud du pays, d'abord grâce à l'enracinement productif des manufactures royales d'armes, avec l'orgueil de la concurrence nationale et internationale, mais aussi l'aspect de la qualité des armes.

C'est donc au siècle dernier que à Torre Annunziata fut érigé la toute première de ces  fabriques. Les héritiers du rex utriusque de Sicile perpétuerent la tradition industrieuse jusqu'à la chute brutale de Ferdinand II en 1855, emporté par la réplique libérale du Printemps des Peuples. Il laissait au nouveau régime un réseau de manufactures dans la région napolitaine mais surtout en Calabre, où se trouvaient les ateliers royaux de Mongania, où fut produit le fusil à canon rayé qui servira lors des guerres heureuses de 1859 et de 1863.

Soutenues par la politique libérale du gouvernement de la République libérale puis dopées par l'ouverture totale du marché Italien suite à l'Unification, l'industrie métallurgique monte en puissance, alors que l'essor des fabriques de textile de Piedmonte Matese n'est pas ralenti malgré la concurrence piémontaise et lombarde.

C'est toujours dans ces manufactures anciennement propriétés de la monarchies des Bourbons que le gouvernement fédérale de Mancini commandera plusieurs centaines de milliers de fusils à culasse pour les besoins de la tragédie de 1868.

La Deuxième République hérite ainsi après la Révolution d'un puissant complexe industriel dans les territoires ses plus méridionaux. En moins de vingt ans les manufactures royales ont décuplé leurs capacités de production qui s'est largement diversifiée sur la période. Les carnets de commandes de l'industrie du fer et de la métallurgie affichent complet dans toute l'Europe, et la production d'armes à feu ne représente plus qu'une fraction de ses activités, bien que la plus symbolique.

Loin d'être en rupture avec les trois (!) régimes qui l'ont précédé, la plus grande démocratie d'Europe continentale soutient avec volontarisme de cette industrie dont elle est fière. En témoigne la distribution de crédits à l'importation consentis par la Grande-Bretagne à ces entreprises et l'ouverture du marché financier britannique qui permet de poursuivre le développement de la «Ruhr d'Italie».

À cela s'ajoute des carnets de commandes encore pleins pour moderniser une armée Italienne réduite à peau de chagrin, mais surtout pour satisfaire les demandes de la Sublime Porte qui se tourne vers l'expérience des manufactures péninsulaires, ainsi que de leurs prix défiant toute concurrence. Un an après la guerre, les premiers exemplaires du fusil Mongania 1869 sortent des ateliers de Calabre, amélioration du précédent.

Premier fusil d'Europe équipé de cartouches métalliques, il s'agit d'un véritable bijou technique, d'une prouesse technologique dont la supériorité au feu sur les armes utilisées lors du dernier conflit a été établie lors de tests de tirs.

Avec un canon de 862 mm, utilisant des munitions de 10,35 × 47 mm R, il dispose d'un tir utile à 250m pour une portée maximale à 2000m et une cadence de tir de 8 à 10 coups par minute. Les régiments Turcs stationnés en Bosnie en sont équipés dès le début du printemps 1870, avant même le début de la diffusion du fusil dans l'Esercito Nazionale dans les mois qui suivent.

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Lun 15 Mar - 20:22




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Affaires politiques : Le Grand Schisme de la Gauche : l’Italie libérée (1872)

Janvier 1872, détonation politique dans la jeune République : la majorité s’effondre suite au départ fracassant d’une vingtaine de députes parmi les plus radicaux de l’extrême-gauche, menés par l’anarchiste Carlo Cafiero et le jeune militant Andrea Costa. La politique menée par Agostino Bertani et le Parti de l’Action leur est devenu absolument insupportable. Les grands progrès sociaux dont on bénéficié les strates les plus modestes de la péninsule apparaissent largement insuffisants à ceux auxquels les blouses rouges du vieux Piscane se sont ralliés. Que souhaitent-ils ? Purement et simplement l’abolition de la propriété privée, l’athéisme d’État, la fédéralisation, la suppression de l’armée de métier. Une hérésie pour le médecin qui dirige le pays depuis trois ans et demi, qui n’a pas hésité à faire voter par le centre ses réformes fiscales ou qui encore, a poursuivi la politique de pénétration économique du précédent gouvernement en Afrique du Nord. L’idéologie ne doit pas gouverner l’Italie dit-il, c’est-à l’idéologie que revient de s’imprégner de l’Italie Le progrès social n’est pas antinomique de la Nation, il y est intimement lié. Est-il seulement révolutionnaire ? Plus maintenant, la Révolution a déjà gagné dit-il.

A cela s’ajoute la disparition de Giuseppe Mazzini qui s’éteint à Pise le 10 Mars 1872. Une véritable tragédie nationale tant cet homme a marqué l’Histoire du pays lors du demi-siècle qui venait de s’écouler. Pleuré par ses héritiers, il est boudé par les fanatiques de Marx, de Proudhon ou encore de Bakounine. Quels ingrats, alors que même le Prince d’Aoste depuis son lieu d’exil a un mot pour la figure la plus antagoniste qu’il lui soit !

La conférence de Rimini, organisé en août 1872, suivi du Congrès de l’Internationale à la Haye le mois suivant scelle la fracture définitive entre la gauche anciennement révolutionnaire d’inspiration Mazziniste, patriote et réformiste et ceux qui comme Marx, opposé dans une violente confrontation à Bakounine, admirent la Commune de Berlin et ses aspirations radicales, de l’athéisme matérialiste à la négation de l’autorité de l’État. Deux gauches irréconciliables.

Cette rupture a des conséquences politiques concrètes : si le Parti de l’Action conserve une majorité relative au Parlement National, sa marge de manœuvre se réduit : pour gouverner sans le soutien de socialistes qui jouent désormais cavaliers seuls, il faut de nouveaux alliés. Ainsi comme dans un éternel recommencement de l’Histoire, Bertani recentre les positions de son parti et attire à lui le centre-gauche, autrefois tout puissant dans le pays. Souhaitant réaffirmer son autorité, le président du Conseil démissionne de ses fonctions à la surprise générale pour faire face aux députés après avoir été aussitôt rappelé par le président la République, un certain Giuseppe Garibaldi, afin de former un nouveau gouvernement. S’ouvrant sur sa droite, il obtient un triomphe grâce au ralliement de pontes de l’ancienne Fédération, comme Francesco Crispi, le dirigeant historique de la Ière République entre 1856 et 1863, qui vote la confiance au nouveau gouvernement sans toutefois y participer.
La droite elle même ne s’abstient que timidement : elle se satisfait pleinement de la nouvelle donne politique et espère après des années chaotiques enfin s’affirmer comme la première force d’opposition avant de reconquérir le pouvoir qui lui échappe depuis si longtemps, grâce à l’éclatement du centre et la dichotomisation de l’échiquier politique qui doit s’en suivre, favorisant l’alternance politique. Agostino Bertani a bien mérité quelques années supplémentaires au pouvoir pour avoir par ses choix transformé l’Italie en une démocratie éclatante.


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Mer 17 Mar - 23:10




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Affaires économiques : La Révolution fiscale (printemps 1872)  

Après trois années et demi au pouvoir, l'impatience gagnait les rangs de la majorité parlementaire, et le peuple lui même, bien que satisfait des réformes sociales, attendait au tournant que les promesses de la gauche concernant les impôts soient tenues. Agostino Bertani le savait, c'était le chantier le plus urgent depuis le rétablissement des finances publiques et la libération du territoire.

Jusqu'à présent, la réforme de l'impôt sur les successions représentait la seule innovation de son gouvernement. Elle avait permis dès 1871 de faire refluer la hausse des impôts indirects, revenus à leur niveau d'avant guerre, et ce sans nuire au remboursement de la dette. Mais ce n'était pas suffisant : de nombreux chantiers attendaient le gouvernement, tous plus dépensiers les uns que les autres, tandis que subsistait encore des taxes archaïques et inégalitaires dans le pays.

Le projet de loi de l'impôt sur le revenu embrase les passions dans le paysage politique. Face à l'hostilité des socialistes, qui fantasment sur d'irréalisables utopies et refusent la moindre concession, le gouvernement met de l'eau dans son vin pour présenter une copie acceptable aussi bien pour les députés de Parti de l'Action que pour leurs alliés du centre.


À droite même, la réforme est controversée mais n'est pas rejetée d'une unanime hostilité, loin de là :  rappelons que des grands noms de l'opposition comme Sella ou encore Minghetti sont des défenseurs historiques de cet impôt, qui avec ses spécificités Italiennes s'attaquerait surtout aux revenus de la rente immobilière et à l'aristocratie terrienne, dont fait pourtant parti le second, qui, elle, est vent debout contre la réforme.

Voici donc les modalités techniques de cet impôt tel quel lors de son adoption, avec notamment un principe introduit par le Parlement qui est la discrimination qualitative du revenu :

-Le revenu perpétuel est imposé en totalité
-Le revenu mixte du capital et du travail est imposé pour 6/8
-Le revenu du travail seul ou de pension ou de rente est imposé pour 5/8
-Une exonération pour les bas revenus
-Une progressivité du taux d'imposition : de 8% pour les plus faibles revenus imposés, il grimpe jusqu'à 22% pour les plus hauts d'entre eux, pour un taux moyen d'imposition aux alentours de 15%.

S'il s'agit d'une avancée majeure, cela n'en reste pas moins un compromis : la gauche gouvernementale se réjouit de sa progressivité, bien qu'elle soit assez faible en pratique, quand le centre ou la droite obtiennent satisfaction quand à la discrimination qualitative du revenu, qui épargne une bonne partie des revenus de l'industrie et du commerce. On espère que cela rapportera 90 Millions de francs.

(Irl rapporte 180 Millions de francs, pour un taux moyen à 12%, sans progressivité, mais ceci englobe le revenu de l'ancienne taxe foncière, que j'avais déjà réformé pour taxer les revenus mobiles du capital)

Cette réforme s'accompagne, et c'est élémentaire, d'une baisse conséquente des taxes reposant les droits de consommation : la taxe sur le sel et la taxe sur la mouture du blé et des céréales. Ils sont diminués de 25 à 30%, pour un coût d'environ 40 Millions de francs. Une véritable libération pour les classes populaires, qui bénéficient de nouvelles avancées majeures deux ans après les lois de protection du travail et les réformes hygiénistes.

Le solde net de la réforme fiscale sera utilisé à bon escient et non pour remplir les caisses de l'État, promet Agostino Bertani.

(irl ils représentent à deux près de 200 Millions de francs...mais ig ils n'ont pas été augmenté de façon aussi brutale que irl)

Affaires diplomatiques et coloniales :  La politique de la barbette (Février 1872)  

Alors que les appétits néerlandais pour le petit Sultanat d'Aceh sont de plus en plus marqués, la jeune République n'oublie pas les engagements pris par l'ancien gouvernement auprès de Mansur Shah et  désormais auprès de son successeur, Mahmud II Shah. Les intérêts économiques Italiens en Asie sont sérieux et l'honneur national déjà au plus bas serait à nouveau égratigné si la décision d'abandonner aux Pays-Bas Sumatra et ses précieuses ressources était prise. Ainsi, par le biais de son diplomate à Londres et influencé par la mission du général, et désormais explorateur, Nino Bixio, son représentant à Kuta Radjah, le Président du Conseil pose les bases d'une réelle politique étrangère dans les Indes Orientales.

Le troisième traité de Londres Anglo-italien scelle une étape supplémentaire dans le rapprochement entre les deux plus grandes démocraties d'Europe. La Grande Bretagne assure sa non ingérence en cas de querelle entre Rome et Amsterdam dans cette région du monde. De son côté le gouvernement Italien achète une escadre de pré barbettes aux chantiers de Clydebank en Ecosse, pour 110 millions de francs.


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Folkord
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Lun 22 Mar - 18:35




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Deuxième République Italienne


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Affaires diplomatiques et coloniales : Adieu l'Empire ?  (Été-Automne 1872)  

Alors que la marche vers la guerre semble engagée dans les Indes orientales néerlandaises, le volte face de Londres, qui se décide à armer massivement les hollandais malgré l'accord conclu avec le gouvernement Italien, crée la stupeur à Rome. En quelques mois Amsterdam réalise l'impensable et déploie une dizaine de navires capitaux supplémentaires. En tonnage les néerlandais dépassent désormais non seulement la flotte Italienne, mais aussi la Royale ! Les temps ont bien changé. Combien faudrait-il dépenser pour prendre un avantage décisif sur la Hollande sur les mers ? Sans doute 400 à 500 Millions de francs supplémentaires. À cela s'ajouterait les nombreux frais de guerres engagés. Au moins un milliard de francs.
Le gouvernement renonce spectaculairement à l'intervention, acculé par sa majorité à dominante anti colonial.
La crise couve : un vote lancé par les socialistes réclamant l'abandon de tous les comptoirs Italiens en Asie échoue d'un cheveu... grâce au vote de la droite.

Le traité avec la Grande Bretagne est ainsi dénoncé avec véhémence. La République lance sa propre production de pré barbettes (1 escadre) pour remplacer celle qui dépendait de l'ancien contrat.


Rien ne va plus à Rome : la République fête ses 4 ans dans la morosité. Rien n'a changé depuis la Révolution, le régime est toujours aussi chancelant et isolé sur la scène internationale. L'heure des choix approchait.


Affaires militaires : La soldat citoyen  (1872-1874)  

Il n'existe pas un sujet aussi brûlant que celui de l'armée en Italie. La péninsule s'était unifiée et avait fait trembler le Vieux Continent tout entier par la poudre avant de tout perdre par excès d'hardiesse. Depuis, l'Esercito Nazionale souffrait d'une réputation infâme et les généraux autrefois si puissants étaient tombés dans une disgrâce terrible. Le pouvoir politique qui avait choyé pendant dix ans l'armée lui crachait désormais au visage et les crédits reflétaient ce mépris. l'État major Italien qui s'enorgueilait autrefois de diriger la meilleure armée d'Europe disposait désormais de moyens militaires inférieur à la Serbie ou à la Suisse. L'humiliation politique surpassait celle du champ de bataille. Le prix à payer pour ses errements passés.

Les années défilèrent et la rancune s'estompa. La République, consolidée, se recentrait. À contrario, les blessures infligées à l'honneur national demeuraient béantes. Une nation désarmée, cela ne pouvait pas exister. L'Italie était plus vulnérable que jamais : si le gouvernement semblait avoir renoncé définitivement aux terres irrédentes perdues en 1868, il ne pouvait ignorer la menace qui pesait directement sur l'existence du pays en cas de conflit. À cela s'ajoutait les conséquences de la crise d'Aceh et de la reculade du gouvernement.

Le régime sec était terminé et Bertani appela ainsi le général Cesare Francesco Ricotti-Magnani au ministère de la Guerre.

Ce dernier réorganisa totalement l'armée Italienne, afin de lui rendre les moyens de ses ambitions : celle d'une puissance régionale. Demeurait toujours des contraintes financières fortes toutefois, mais surtout politiques.

-Le service devient universel à partir de 18 ans. Demeure toutefois de nombreuses exemptions pour les orphelins, veufs,  professeurs, ingénieurs, etc. Les membres du clergé, en dehors des membres des congrégations enseignantes, ne sont pas exemptés. Au total près de deux tiers d'une classe d'âge sert sous les drapeaux.

-Le remplacement est supprimé.

-Le contingent annuel s'élève à 200'000 hommes.

-La durée du service militaire dans l'armée active est diminuée de 5 ans à 1 an.

-La durée du service militaire dans la réserve est fixé à 3 ans, contre 4 auparavant.

-Une armée de deuxième ligne est crée constitué de l'armée territoriale et la réserve de l'armée territoriale. Les obligations militaires sont de 3 ans dans chacune.

-Les militaires sont privés du droit de vote et doivent respecter un devoir de réserve.

Ces modalités consacrent la naissance d'une armée citoyenne, universelle, avec des obligations très courtes dans l'armée active mais plus élevées dans la réserve qui permettent de constituer une base élargie de citoyens instruits aux armes. L'enracinement républicain de la population à travers la conscription est également en ligne de mire, tandis que la dépolitisation de l'armée est recherchée à travers la privation des droits civiques, bien qu'elle puisse mécontenter en plus haut lieu.

Enfin, la loi Ricotti-Magnani consacre la naissance des troupes de montagne, dites Alpini, motivée par les leçons des dernières guerres.

-En 1872, treize divisions de réserve sont constituées, dont 1 consacrée à la défense de forteresse (205 Millions de francs)
-En 1873 deux divisions d'artillerie et une d'active sont constituées (124 Millions de francs)
-Deux divisions de montagne sont mises sur pied en 1874 en plus d'une division d'active (76 Millions de francs)


1 place forte voit le jour en 1872 à Trente pour assurer la protection de la frontière avec l'Allemagne et la Hongrie (15 Millions)

Budget militaire 1872 : 268  Millions de francs
Budget militaire 1873 : 247 Millions de francs
Budget militaire 1874 : 263 Millions de francs.

= 778 millions sur trois ans // 259 lissés // 20% d'un budget à 500 Millions de Scudi (1,250 milliards de francs).


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